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Yaël Braun-Pivet, présidente de l'Assemblée nationale est l'invitée du Face à Face d'Apolline de Malherbe ce mardi 28 janvier. Elle est revenue sur des propos de François Bayrou sur l'immigration. Le Premier ministre a parlé d'un "sentiment de submersion". Elle a également évoqué la réforme des retraites et le projet de loi sur la fin de vie.

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Transcription
00:00BFM TV, face à face, Apolline de Malherbe.
00:07Il est 8h32, vous êtes bien sûr RMC et BFM TV. Bonjour Yael Brown-Pivet.
00:11Bonjour.
00:11Merci d'être dans ce studio pour répondre à mes questions.
00:13Vous êtes la Présidente de l'Assemblée Nationale
00:15et au moment où on se parle, ce sont les ultimes discussions, négociations, tractations
00:19pour tenter pour ce gouvernement d'échapper à la censure.
00:22Dans une semaine, le gouvernement pourrait à nouveau tomber.
00:27Mais je voudrais d'abord vous interroger sur des propos qui ont été tenus hier
00:30par François Bayrou sur la question de l'immigration.
00:32Alors qu'il était interrogé par mes confrères d'LCI,
00:36il a parlé du risque d'un sentiment de submersion,
00:40c'est le mot qui est utilisé par le Premier Ministre.
00:42Je pense que les apports étrangers sont positifs pour un peuple
00:45à condition qu'ils ne dépassent pas une proportion.
00:49La rencontre des cultures est positive, mais dès que vous avez l'impression d'une submersion,
00:53dès ce moment-là, vous avez rejet.
00:55En France, on s'approche.
00:57Un certain nombre de villes ou de régions ont ce sentiment.
00:59Pour moi, c'est une notion de proportion.
01:02Comment vous réagissez ?
01:05Je n'aurais jamais tenu ces propos et ils me gênent.
01:10On parle d'hommes et de femmes.
01:13On parle de notre pays, la France, qui, de par son histoire,
01:17de par sa géographie, de par sa culture,
01:21a toujours accueilli et s'est construite avec cette tradition-là.
01:29Je ne parle pas comme cela.
01:33J'ai l'impression que vous ne voulez même pas redire le mot.
01:37Vous bloquez, vous ne voulez pas.
01:39Parce que c'est un mot qui ne fait pas partie de mon vocabulaire,
01:42et certainement pas pour parler d'hommes et de femmes
01:44qui, parfois, fuient les combats, qui, parfois, sont persécutés,
01:48qui, parfois, viennent en France parce que, pour eux,
01:52la France, c'est la patrie des droits de l'homme.
01:54Cela représente quelque chose et nous devrions être fiers
01:57que la France représente cela dans le monde.
02:00Évidemment qu'il ne faut pas être naïf.
02:02Évidemment qu'il faut réguler l'immigration.
02:04Évidemment qu'il faut être très ferme sur nos valeurs,
02:08sur les conditions et nos exigences d'intégration,
02:12d'adaptation à notre pays, à sa culture, à son histoire.
02:18Mais je n'utilise pas ces mots et je ne les utiliserai jamais
02:22parce que je crois que c'est contraire à ce que nous sommes profondément.
02:26Cela vous inquiète ?
02:27Écoutez, je n'aime pas qu'on place à nouveau le débat sur ces questions-là,
02:33de cette façon-là.
02:35En tout cas, je continuerai à être fidèle à mes convictions,
02:39à mes valeurs et je ne dévierai pas de ma route.
02:43Il y a un certain nombre de points, on le sent,
02:45on va revenir aussi sur la question de la loi fin de vie,
02:47avec lesquels vous n'êtes pas en accord avec ce nouveau gouvernement,
02:52pour lesquels vous vous dites que ce n'est pas ma politique,
02:55ce n'est pas ma majorité.
02:57Alors, ce n'est pas tout à fait exact.
03:00C'est évidemment ma majorité.
03:02J'ai fait partie des personnes qui ont plaidé
03:04pour que François Bayrou prenne ses fonctions de Premier ministre.
03:08C'était le premier nom qui était sur ma liste
03:11quand j'ai échangé avec le Président de la République.
03:14Vous aviez reçu juste avant qu'il ne prenne sa décision.
03:16Moi, je n'ai aucun problème avec cela,
03:18je n'ai aucun problème sur ce point.
03:21Je suis très à l'aise dans la majorité à laquelle j'appartiens.
03:24Je suis très à l'aise en soutien.
03:27Maintenant, j'ai des convictions, j'ai des valeurs
03:30et il est évident que je ne dévie pas de mes convictions et de mes valeurs
03:34en fonction du gouvernement qui a été nommé par le Président de la République.
03:39C'est bien normal, les Français attendent cela.
03:41Quand dans les mots, François Bayrou dit qu'il a peur du rejet,
03:45c'est-à-dire qu'il dit nous sommes dans un moment
03:47où cela pourrait conduire à une forme de rejet.
03:50C'est le sentiment qu'il a, que les Français ont comme sentiment.
03:54Vous voyez ce que je veux dire dans sa formulation.
03:57Est-ce que ça, vous vous dites, tiens, il a peut-être raison là-dessus
04:00ou même pas, ou il se trompe de lecture ?
04:02Ce qui est sûr, c'est qu'il y a un sujet
04:06que lorsque vous vous déplacez, que lorsque vous discutez avec les Français,
04:09lorsque vous allez dans certaines villes ou dans certains villages,
04:13on vous parle de ces sujets, donc il ne faut pas les éluder.
04:16Ce serait, je crois, pire que tout.
04:18Il faut regarder le sujet migratoire en face.
04:22Mais moi, ce que je souhaiterais, c'est qu'on arrête de le regarder
04:28uniquement par le prisme ordre public, ministère de l'Intérieur.
04:32Je pense que c'est un sujet beaucoup plus large que cela
04:36et qu'il faut appréhender dans sa globalité.
04:38Yael Moine-Pivet, vous pensez qu'avec cette phrase,
04:40il va réussir à convaincre les socialistes de ne pas censurer ?
04:43Alors, je crois qu'aujourd'hui, la question, ça n'est pas tant,
04:46finalement, la censure du gouvernement.
04:48Je pense que la première question qui nous occupe cette semaine,
04:51c'est l'adoption d'un budget pour notre nation.
04:54Nous avons besoin d'un budget pour la nation.
04:57Ce budget, nous aurions dû l'avoir en décembre.
04:59Nous ne l'avons pas eu.
05:01Nous sommes maintenant à l'aube du mois de février.
05:04Nous devons doter notre pays d'un budget
05:06que le Premier ministre est en train de construire.
05:08La CMP, Commission mixte paritaire,
05:10qui réunira cette députée, cette sénateur, jeudi,
05:13après-demain, doit se tenir, doit obtenir un accord.
05:17Et je suis convaincue que nous réussirons par le dialogue
05:20et par les compromis.
05:22Il faut qu'il y ait des compromis.
05:23Et c'est ça qui est en jeu aujourd'hui.
05:25Après, je souhaite que ce gouvernement
05:28tienne le plus longtemps possible
05:30parce que les Français aussi, quand je me déplace,
05:32me le disent.
05:33Nous avons besoin de stabilité
05:35et nous souhaitons surtout que vous soyez capables
05:37de faire des pas les uns vers les autres.
05:39Et donc, il faut rentrer dans cette culture du compromis.
05:42Et là, je sais que le Premier ministre sera
05:44au rendez-vous de ce compromis.
05:46Et c'est ça qui m'importe aujourd'hui.
05:48Moi, j'ai besoin d'un budget comme 68 millions de Français.
05:51Sauf qu'on le sait bien, les tractations sont douloureuses.
05:55Olivier Faure, le patron du Parti socialiste
05:58sur BFM TV dimanche soir, disait
06:00si la copie reste celle du Sénat, à l'évidence,
06:02nous censurerons si le RN censure,
06:05si la France insoumise censure,
06:07si les communistes et les écolos censurent.
06:09Alors, il faut que 43 socialistes
06:11refusent de voter cette censure
06:12pour que le gouvernement ne tienne.
06:14Je le dis précisément parce que c'est à 43 députés
06:16que ça tiendra ou que ça ne tiendra pas.
06:19Il va falloir donc les convaincre,
06:22notamment sur la question des retraites.
06:24Est-ce que vous vous dites vous,
06:26alors que pendant longtemps, Yelvonne Pivet, je le précise,
06:28vous ne vouliez pas qu'on touche à cette réforme des retraites
06:30dont vous estimiez qu'elle avait été votée,
06:32qu'elle avait fini par être adoptée.
06:34Est-ce que là, vous vous dites, ok,
06:36il y a quand même une marge de manœuvre et il faut y aller ?
06:38Deux choses. D'une part, il n'est pas question
06:40que le texte qui soit adopté,
06:43le texte budgétaire, soit la copie du Sénat.
06:45Quand je vous dis qu'il y aura une commission mixte paritaire,
06:48il s'agit de faire rencontrer la copie du Sénat
06:51et la volonté de l'Assemblée nationale.
06:53Et donc, évidemment que ce texte de commission mixte paritaire
06:56sera différent de celui du Sénat,
06:58mais comme toujours.
07:00C'est le principe d'un compromis.
07:02La copie ne sera pas celle du Sénat.
07:04Moi, je n'ai jamais vu de commission mixte paritaire
07:06où la copie qui était retenue était soit celle du Sénat,
07:08soit celle de l'Assemblée nationale.
07:10C'est le principe d'un compromis.
07:12Il faut que la discussion ait lieu et elles ont lieu.
07:14Moi, c'est ça qui m'importe, avoir une copie,
07:16avoir un budget qui tienne compte
07:18des apports du Sénat, des apports de l'Assemblée nationale
07:21et qui fasse que nous puissions avoir un budget pour la nation.
07:24Ça, c'est quelque chose de fondamental
07:26et moi, je suis convaincue que tout le monde réussira,
07:28en tout cas, fera le plus d'efforts pour y arriver.
07:31Il y a quelques points qui ont été évacués par François Bayrou.
07:33Pas question de faire travailler les Français
07:367 heures gratuitement pour renflouer les caisses de la Sécu.
07:40Tout travail mérite salaire, a dit François Bayrou.
07:43Sur la question également du déremboursement des médicaments
07:48ou de taxer les retraités les plus aisés,
07:51pour l'instant, ça n'a pas l'air d'être adopté.
07:53Mais la vraie question, c'est celle des retraites.
07:56Quand François Bayrou dit qu'il faudra travailler plus,
07:59mais qu'il faut le choisir,
08:01est-ce que ça, franchement, vous estimez que c'est suffisant
08:04pour que les socialistes aient le sentiment qu'il y a un vrai dialogue ?
08:06Sur les retraites, le vrai dialogue a lieu en ce moment
08:09avec les partenaires sociaux.
08:11Le Premier ministre a réouvert un cycle de négociations
08:15et il a été très clair.
08:17S'il y a un texte de compromis qui résulte de ces négociations
08:21et qui revoit l'ensemble de la réforme
08:23avec un financement garanti,
08:25il sera examiné à l'Assemblée nationale.
08:27Et s'il y a des accords partiels sur un certain nombre de points,
08:31ils seront examinés aussi à l'Assemblée nationale.
08:33Et s'il n'y a pas d'accord du tout ?
08:34J'ai toujours considéré qu'il fallait faire cette réforme,
08:37que le recul de l'âge légal était une bonne chose,
08:40une chose nécessaire compte tenu des problèmes de financement,
08:42mais que cette réforme était imparfaite
08:44et qu'il fallait l'améliorer.
08:46Je fais confiance aux partenaires sociaux.
08:48J'ai évidemment des idées d'amélioration,
08:50mais je pense qu'il faut l'améliorer,
08:51notamment sur le plan des retraites des femmes,
08:54sur le plan de la pénibilité, évidemment.
08:56Et puis, il y a la question beaucoup plus globale
08:59de la réforme systémique,
09:01donc la réforme globale du système de retraite.
09:03Nous portions en 2017 une réforme par points.
09:06Est-ce que c'est celle-là qu'il faut faire ?
09:08Est-ce que c'est une autre ?
09:09Je pense que là, il faut ouvrir les portes
09:11et ouvrir les questions des financements.
09:13La question de la réforme par points
09:15qui voudrait dire faire sauter la question
09:17d'un âge limite à proprement parler.
09:19C'est aussi pour ça qu'elle avait été abandonnée,
09:21parce qu'il y avait eu ce mélange.
09:23Il fallait quand même qu'il y ait un âge pivot.
09:25Est-ce que, au fond,
09:27et d'ailleurs François Bayrou l'évoque,
09:29il dit « je ne pense pas qu'on arrivera
09:31à la retraite à points maintenant,
09:33parce que c'est trop bloqué,
09:34mais je crois que c'est une piste pour l'avenir ».
09:36Voilà ce qu'il a dit chez nos confrères d'LCI.
09:38Vous pensez la même chose ?
09:39Moi, je suis d'accord.
09:40Je pense que la réforme par points
09:42était une bonne réforme sur le plan des principes.
09:45Elle remettait tout le monde à égalité.
09:46Rappelez-vous, on avait des retraites différentes
09:49selon que vous travailliez exactement
09:51pour les mêmes fonctions dans le secteur public
09:53ou dans le secteur privé, etc.
09:55Et la réforme par points
09:57permet aussi de mieux s'adapter à nos vies.
10:00Nous avons des vies aujourd'hui professionnelles
10:02faites d'aller-retour dans le privé,
10:04dans le public,
10:05on change de profession,
10:06on s'arrête pour élever ses enfants, etc.
10:08Je pense qu'il faut tenir compte de tout cela.
10:10Et la réforme par points,
10:11qui remportait l'adhésion de la CFDT à l'époque,
10:14effectivement avait à choper
10:15lorsque le Premier ministre d'époque, Édouard Philippe,
10:18avait inséré l'âge pivot à 64 ans,
10:21qui rompait les équilibres de la réforme par points.
10:24Vous regrettez qu'il y ait eu un pivot ?
10:26Ça avait été le point de rupture
10:28qui avait, rappelez-vous,
10:29fait sortir des négociations
10:33Laurent Berger de la CFDT,
10:35alors que jusqu'à présent,
10:36il était très partisan de la retraite par points.
10:38Moi, je pense que sur ce type de réforme,
10:41on ne peut pas réformer les retraites
10:44sans les organisations syndicales,
10:46sans le patronat et sans les citoyens.
10:48Donc, c'est un sujet qui nous concerne tous.
10:50Moi, je suis très satisfaite qu'on le remette sur la table.
10:53Regardons le court terme
10:55et regardons après le moyen terme et le long terme.
10:57Sur la question de la loi fin de vie,
10:59c'est un de vos combats.
11:01Vous estimez que cette loi,
11:02qui s'est donc arrêtée parce qu'il y a eu la dissolution,
11:05parce qu'il y a eu ensuite la censure,
11:08doit revenir.
11:09François Bayrou, il a coupé cette loi
11:11en quelque sorte en deux projets.
11:13L'un sur les soins palliatifs,
11:15l'autre sur la question de l'accompagnement de la fin de vie.
11:18Il l'a redit hier.
11:19Il considère qu'il faut qu'il y ait deux textes distincts.
11:23Est-ce que vous considérez que c'est une manière
11:25d'enterrer la loi sur la fin de vie ?
11:26Moi, je crois que c'est une erreur.
11:28Depuis le début, nous souhaitons porter ce sujet
11:32de l'accompagnement de la fin de vie,
11:33comme vous venez de le dire,
11:35dans sa globalité.
11:36Justement, il ne faut pas opposer
11:38ceux qui souhaitent travailler sur les soins palliatifs
11:42et y accéder,
11:43et ceux qui souhaitent une aide active à mourir.
11:45Pourquoi il ne faut pas distinguer ?
11:47Parce que c'est bien souvent les mêmes.
11:49Parce que c'est bien souvent les mêmes personnes.
11:51On ne peut pas savoir,
11:52lorsque l'on sera peut-être confronté
11:55à cette situation très douloureuse,
11:58ce que l'on souhaitera à ce moment-là,
12:00le moment venu.
12:01Et donc, n'opposons pas les personnes,
12:03n'opposons pas les citoyens,
12:05et moi, je crois que c'est un débat
12:07qu'il faut appréhender dans sa globalité.
12:09Ce que je ne veux pas,
12:11c'est que l'on tergiverse.
12:14Ce texte a été souhaité
12:16par la Convention citoyenne,
12:18qui a réuni de nombreux Français
12:20et qui ont travaillé pendant des mois sur ce sujet.
12:22Les Français se disent,
12:24à longueur d'études et de sondages,
12:27extrêmement favorables
12:28à ce que nous ouvre ce nouveau droit.
12:31Et donc, on a perdu,
12:32vous l'avez rappelé,
12:33on devait voter ce texte en juin 2024.
12:36Nous sommes en janvier 2025.
12:38Il y a eu la dissolution,
12:40puis Michel Barnier a tergiversé,
12:42considérant qu'il fallait
12:44qu'il prenne le temps de la réflexion,
12:46ce que je comprends.
12:47Mais vous voyez bien
12:48qu'il y a un problème, finalement,
12:50démocratique, c'est-à-dire que
12:52je comprends qu'on puisse y être opposés.
12:54Mais il justifie, François Bayrou,
12:56il dit, au fond, le texte
12:58sur la question de l'accompagnement
13:00et des soins palliatifs.
13:01Je rappelle que les soins palliatifs,
13:02tout le monde y a droit officiellement,
13:03mais il reste une vingtaine de départements
13:06où il n'y a tout simplement aucun centre
13:08pour pouvoir y accéder.
13:09Il dit, il faut effectivement
13:12qu'il y ait un texte sur les soins palliatifs,
13:13parce que pour moi, ce n'est pas un droit,
13:15c'est un devoir.
13:17Et il distingue cela de sa réponse
13:19sur la question de l'aide active à mourir.
13:21Il dit là, pour le coup,
13:22c'est un débat de conscience.
13:24Mais là où il a raison,
13:26effectivement, les soins palliatifs,
13:27c'est un devoir.
13:28Mais à Pauline de Malherbe,
13:30on a un plan pour le développement
13:33des soins palliatifs.
13:35Le gouvernement n'a pas à attendre
13:37le vote d'une quelconque loi
13:39pour faire en sorte que dans les vingt départements
13:41que vous citiez,
13:42il y ait des soins palliatifs.
13:43C'est une question de moyens financiers,
13:46matériels et humains.
13:48Ce n'est pas une question de loi.
13:50Vous dites vous-même qu'il n'y a pas besoin
13:51de loi là-dessus,
13:52donc on ne peut pas mettre une loi uniquement
13:53sur la question de la fin de vie.
13:54Pourquoi y rajouter les soins palliatifs ?
13:56Parce que nous avions souhaité, en fait,
13:58avoir vraiment la vision globale
14:01de la fin de vie et de l'accompagnement.
14:03Est-ce que ce n'était pas aussi une manière,
14:05effectivement, parce que les soins palliatifs,
14:07comme le dit François Bayrou,
14:09sont considérés comme plus consensuels,
14:11de pouvoir permettre d'y mettre aussi
14:14la fin de vie qui est les plus clivante ?
14:15Mais justement, non.
14:16C'est de dire, en fait...
14:17Mais vous dites vous-même qu'on n'a pas besoin
14:18de loi sur les soins palliatifs.
14:20Alors pourquoi l'avez-vous mis ?
14:21Les personnes qui sont en fin de vie
14:23doivent pouvoir se voir proposer
14:26un accompagnement global.
14:27Cet accompagnement global comprendra,
14:30évidemment, la possibilité de faire
14:32des soins palliatifs,
14:33la possibilité d'avoir recours
14:35à une aide active à mourir.
14:36Donc il faut prévoir ce cadre-là global.
14:39Mais il ne faut pas le scinder,
14:41parce que le scinder, ça revient à opposer
14:44et à diviser les gens et surtout les parcours.
14:47Moi, j'ai évidemment des gens
14:49qui vont pouvoir dire
14:51« je souhaite avoir des soins palliatifs »
14:53et puis peut-être que dans l'évolution
14:56de ces soins, ils voudront in fine
14:58avoir une aide active à mourir.
15:00Et inversement, il faut laisser
15:02de la souplesse.
15:04L'objectif, c'est vraiment
15:05d'accompagner les gens.
15:06Après, une dernière chose.
15:07Moi, je ne veux pas...
15:08Prenez votre temps.
15:09C'est une question extrêmement importante.
15:10C'est très important.
15:11Il ne faut pas, justement,
15:13faire dire aux gens ce qu'ils ne pensent pas
15:15et ce qu'ils ne veulent pas dire.
15:18On peut faire peur aux gens
15:21en prenant des exemples qui sont erronés.
15:26L'idée de l'aide active à mourir,
15:28c'est justement de créer un cadre précis.
15:30Vous avez vu, évidemment,
15:31les propos d'André Contesponville,
15:32le philosophe,
15:33qui a évoqué l'idée
15:34que les malades d'Alzheimer
15:35puissent avoir recours à l'aide active
15:37à mourir.
15:38Non.
15:39Non, parce qu'il faut être pleinement
15:41en possession de ces moyens
15:43pour pouvoir exprimer un choix éclairé.
15:47Et donc, les malades qui ont
15:50une quelconque maladie
15:52qui altère leur consentement
15:54ne pourront pas bénéficier
15:56d'une aide active à mourir.
15:57Et nous l'avions prévu dans le texte.
15:59Ce qui est important, justement,
16:00lorsque vous faites un texte,
16:01c'est que vous prévoyez un cadre.
16:03Et c'est ce débat qu'il est important
16:05que nous ayons au Parlement.
16:07C'est ça, respecter les Français.
16:08C'est ça, respecter les parlementaires
16:10et la représentation nationale.
16:11Yael Brown-Pivet,
16:12je vous repose la question du début.
16:13Dans une semaine,
16:14le gouvernement pourrait tomber.
16:15Au moment où on se parle,
16:16vous vous dites qui tient ?
16:18Moi, je pense que ce gouvernement tiendra
16:20parce que ce gouvernement
16:21est à l'écoute des parlementaires.
16:23Mais je lui demande
16:24d'être à l'écoute pleinement
16:25des parlementaires.
16:26Vous avez évoqué, Edouard Philippe,
16:27tout à l'heure,
16:28il commence à évoquer
16:29l'idée d'un seul candidat
16:30pour une sorte de grand centre,
16:31Renaissance, Modem,
16:32Les Républicains et Horizons.
16:34Il appelle ça le bloc républicain
16:36et démocrate.
16:37D'abord, pour s'il y avait à nouveau
16:39une dissolution,
16:40être présenté des candidats communs
16:42et peut-être ensuite
16:44pour la présidentielle.
16:45Qu'est-ce que vous en pensez, vous ?
16:46Moi, je pense déjà
16:47que le bloc républicain et démocrate
16:49est beaucoup plus large que celui-ci.
16:51Il ne faudrait pas exclure
16:53de ce bloc démocrate et républicain
16:55les socialistes, les écologistes.
16:57Et donc, moi, j'ai une vision
16:59beaucoup plus large de ce bloc
17:01et c'est heureux.
17:02Après, moi, je ne pense que
17:04les Français,
17:05et ils me le disent
17:06à chaque fois que je me déplace,
17:07quel que soit l'endroit.
17:09En France, j'étais encore
17:10dans le Loiret la semaine dernière.
17:12Je ne pense absolument pas à 2027.
17:14Ils se plantent dans le timing pour vous ?
17:16En fait, ils attendent de nous,
17:17aujourd'hui, qu'on se retrousse
17:18les manches et qu'on travaille
17:19dans leur intérêt.
17:20On parle du budget, on parle
17:21du budget de la nation.
17:22On va concerner l'ensemble
17:23de nos compatriotes.
17:24C'était ce week-end,
17:25Edouard Philippe qui dit
17:26« Je suggère, mes amis, qu'avec
17:27tous les responsables politiques
17:28qui se reconnaissent dans ce discours
17:29du bloc républicain, nous nous
17:30rencontrions tranquillement. »
17:31D'abord, est-ce qu'il vous a proposé
17:32de vous voir, vous ?
17:33Alors, il ne m'a pas proposé
17:34de me voir, mais moi, je...
17:35Vous n'auriez pas été présents,
17:36j'ai compris.
17:37Non, mais de toute façon,
17:38je pense qu'il faut qu'on se voit
17:39tranquillement pour discuter
17:40des semaines et des mois
17:41qui viennent, quels textes,
17:42comment arrive-t-on à répondre
17:43aux attentes des Français
17:44en matière de justice,
17:45en matière de sécurité,
17:46en matière de pouvoir d'achat,
17:47en matière d'écologie,
17:48en matière de retraite,
17:49de salaire, etc.
17:50C'est ça, les sujets aujourd'hui.
17:52Ce n'est certainement pas
17:53la question de savoir
17:54comment on départagera
17:55d'éventuels candidats
17:56dans deux ans.
17:57Et justement, une question encore
17:58sur l'écologie, parce que
17:59c'est un des points
18:00qui vous gênent,
18:01comme vous dites,
18:02sur les coupes
18:03et la suppression
18:04de certains organismes.
18:05Ce n'est pas le bon message,
18:06avez-vous dit.
18:07Or, il y a ce texte
18:08qui est discuté depuis hier
18:09au Sénat qui vise à, je cite,
18:10« lever les contraintes
18:11à l'exercice du métier
18:12d'agriculteur ».
18:13Et parmi les propositions,
18:15il a l'idée de réautoriser
18:16les néonicotinoïdes.
18:18Qu'en pensez-vous ?
18:19Il faut faire attention
18:20parce que les agriculteurs
18:21ne sont pas,
18:22il ne faut pas voir les choses
18:23de façon binaire.
18:25Les agriculteurs sont aussi
18:26les premiers défenseurs
18:27de la nature,
18:28de la diversité,
18:29de la biodiversité.
18:30Moi, je crois
18:31en une agriculture
18:32vertueuse et respectueuse.
18:34Et donc, évidemment
18:35qu'il ne faut pas
18:36ériger des freins
18:38et des barrières.
18:39On a besoin
18:40de nos agriculteurs.
18:41On a besoin
18:42d'une agriculture
18:43qui soit souveraine.
18:44Mais il ne faut pas
18:45dégrader nos autres ambitions.
18:46Il faut en faire
18:47des partenaires.
18:48À nouveau,
18:49ne pas opposer
18:50les tenants
18:51de l'écologie
18:52aux agriculteurs.
18:53Moi, je ne me reconnais pas
18:54dans ce type de projet.
18:55Quand quelqu'un
18:56comme le patron de Michelin
18:57dit, comme le patron d'EDF,
18:58que c'est un enfer
18:59d'investir en France,
19:00qu'est-ce que vous,
19:01vous répondez ?
19:02Il a raison.
19:03Il a raison.
19:04On a essayé
19:05depuis sept ans
19:06avec le président
19:07de la République
19:08de lever
19:09un certain nombre de freins
19:10et on a réussi.
19:11La France est devenue
19:12le pays le plus attractif
19:13d'Europe.
19:14Nous avons réussi
19:15à recréer des emplois
19:16mais il faut évidemment
19:17aller beaucoup plus loin.
19:18On voit que notre politique
19:19de réindustrialisation
19:20se heurte
19:21à de nombreux obstacles
19:22et donc il faut
19:23les entendre.
19:24Il faut entendre
19:25ceux qui sont
19:26sur le terrain
19:27et qui investissent
19:28parce que nous avons besoin
19:29de, ce sont eux
19:30les créateurs d'emplois,
19:31les créateurs de richesses
19:32et donc oui,
19:33simplifions,
19:34organisons tout cela
19:35de façon à retrouver
19:36une France alerte.
19:37Tout dépendra
19:38de la pérennité
19:39du gouvernement
19:40et du chaos
19:41éventuel politique
19:42mais on a entendu
19:43vous estimer
19:44que le gouvernement
19:45a les moyens de tenir.
19:46Merci Yaël Bonepied
19:47d'avoir répondu
19:48à mes questions.
19:49Vous qui êtes
19:50la présidente
19:51de l'Assemblée nationale.
19:52Il est 8h52
19:53sur RMC et BFM TV.

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