Catégorie
🗞
NewsTranscription
00:00Cette semaine, Joe Hume vient nous parler de musique dans Culture Média et aujourd'hui,
00:03alors ça faisait un petit moment, vous allez nous raconter une histoire.
00:06C'est vrai, souvent je vous parle de nouveautés, je vous fais des petites playlists.
00:09L'année dernière, je vous racontais beaucoup d'histoires, je me suis dit tiens, reprenons
00:11un petit peu cette habitude, ça fait toujours plaisir.
00:13J'enfile ma petite casquette de Pierre Castor, effectivement, et aujourd'hui, l'histoire
00:18vous allez voir, elle concerne deux quand même très grands noms de l'histoire de
00:21la musique pop et rock.
00:23D'un côté, on a un ancien Beatles, aujourd'hui disparu, Monsieur George Harrison.
00:30Alors, je ne sais pas si du coup vous étiez, vous faisiez partie de la guéguerre entre
00:36les Beatles et les Rolling Stones, je sais qu'à l'époque, il fallait souvent choisir.
00:40Non seulement il fallait choisir entre les Stones et les Beatles, mais entre Lennon
00:44et Mac Cartner.
00:45Je suis sûr que vous étiez Lennon.
00:47Non.
00:48Ah non, je ne pouvais pas le saquer.
00:49Très mauvais juge de la nature humaine en ce qui me concerne.
00:55Bon là, c'est George Harrison en tout cas, c'est ni l'un ni l'autre.
00:58Et de l'autre côté, alors là, en revanche, je ne suis pas sûr que vous soyez fan, parce
01:01qu'à l'époque, il faisait déjà des bas, Monsieur Phil Collins, futur batteur, il n'était
01:06pas encore, puis chanteur et l'idéateur du groupe Genesis.
01:08Le dernier arrivé, fan de Phil Collins.
01:10Voilà, exactement.
01:11Sauf que…
01:12Ah oui, c'était carrément la honte.
01:14Même aujourd'hui, parfois, être fan de Phil Collins, c'est un peu la honte.
01:17Il y a d'ailleurs Straits qui est pire.
01:18Mais comment vous pouvez dire ça ?
01:19On a lancé des débats là.
01:20J'adore.
01:21On ouvre des débats, voilà.
01:22Réagissez, 01-90-39-21 pour nous dire si vous préférez Phil Collins ou d'ailleurs
01:29Straits.
01:30Sauf que là, je résitue, on est en 1970, donc Phil Collins, c'est encore un parfait
01:34inconnu.
01:35Rien à voir avec le film sur Bob Dylan qui sort demain, Parfait Inconnu, je pense qu'on
01:38vous en reparlera ici.
01:39C'est juste qu'il est encore très loin d'être le mec qui enchaîne ce genre de
01:42tube.
01:43Comment il gagne sa vie à l'époque, Phil Collins ?
01:56À l'époque, il est musicien de session, il joue en studio, il se met au service d'autres
02:00artistes et un beau jour, il décroche le job de ses rêves, il est embauché pour jouer
02:05des percussions sur le nouvel album solo d'un type qu'il admire plus que tout, George
02:10Harrison.
02:11Et le nouvel album à l'époque, qui est aujourd'hui considéré comme un chef-d'oeuvre, c'est
02:15All Things Must Pass.
02:16Déjà, je pense qu'on est nombreux à apprendre ce matin que Phil Collins joue sur le disque
02:35solo d'un Beatles.
02:36Sauf que non, twist ! Et voilà, c'est là qu'il y a le twist de l'histoire.
02:40Phil Collins enregistre bien toutes ses percussions, il est en studio, il était tellement stressé,
02:46impressionné, parce que je rappelle que c'était encore un jeune musicien qui s'en est carrément
02:49fait saigner les mains.
02:50Et quand l'album sort, il cherche son nom sur les crédits et il ne le trouve pas.
02:55Il se dit, bon, il y a un problème.
02:57Sauf que sa partie de Kongas, donc c'était les percussions qu'il jouait, n'a pas été
03:01gardée au mixage final.
03:02Fausse joie, c'est horrible !
03:03Ça n'a pas empêché Phil Collins et George Harrison, par la suite, de devenir des amis
03:07très proches.
03:08Et Phil Collins s'est toujours demandé, et c'est normal, on comprend ce que ça aurait
03:12donné, comment auraient sonné les chansons si sa contribution avait été conservée
03:16sur l'album.
03:17Figurez-vous que 20 ans plus tard, il reçoit par courrier, sans prévenir, une cassette
03:22audio avec un mot écrit à la main par son pote George Harrison qui lui dit, tiens, j'ai
03:27remis la main sur les enregistrements de l'époque, sur le mix original du disque, je crois que
03:32c'est toi qu'on entend jouer des Kongas !
03:34La partition est agueue !
03:36Donc là, Phil Collins s'empresse de mettre la cassette, il écoute et il tombe des nues,
03:41c'est hyper mauvais, il n'est pas en rythme, il est mixé trop fort, lui, l'homme à qui
03:46on doit quand même l'une des parties de batterie les plus connues de l'Histoire !
03:57Donc il a été nul une fois dans sa vie ?
03:59Il a été nul sur les bandes qu'il écoute, il entend même, attendez, c'est vraiment
04:01l'humiliation totale, il entend au fond dans le studio la voix de George Harrison qui fait
04:05une remarque hyper désobligeante, du genre, les gars, il faut absolument qu'on dégage
04:10les Kongas au mixage, ça sonne pas, c'est horrible !
04:13Donc Phil Collins se sent hyper nul, il appelle George Harrison pour s'excuser et à l'autre
04:18bout du fil, il entend le ancien Beatles qui éclate de rire et qui lui dit qu'il avait
04:22réenregistré toutes les percus avec un copain musicien, qu'ils avaient exprès de les jouer
04:25très très mal et que c'était une blague qu'il attendait de lui faire depuis des années
04:30et des années !
04:31C'est génial, c'est un très bon canular !
04:33Tout le monde ne peut pas le faire, mais quand on peut le faire, c'est très bon !
04:36Et vous n'avez pas la bande !
04:37Non, malheureusement !
04:38Mais en revanche, Phil Collins a déjà déclaré plusieurs fois en interview que c'était
04:41l'une de ses possessions les plus précieuses, qu'il les avait gardées, mises de côté
04:45et puis ça n'a pas brisé leur amitié, d'ailleurs les deux se sont retrouvés sur scène à
04:49plusieurs occasions pour jouer ensemble en live !
04:51Quel coup de kizou pour ce genre d'arrivée !
05:03Magnifique histoire ce matin !
05:04Joe, bravo !
05:05On adore !
05:06Joe, qu'on retrouve les samedis et dimanches à 21h dans les années top 50 !
05:09Avec plaisir !