Ernest Cole, photographe sud-africain, a été le premier à exposer au monde entier les horreurs de l'apartheid. Son livre "House of Bondage", publié en 1967 alors qu'il n'avait que 27 ans, l’a conduit à s'exiler à New York et en Europe pour le reste de sa vie, sans jamais retrouver ses repères. Raoul Peck raconte ses errances, ses tourments d’artiste et sa colère au quotidien, face au silence ou la complicité du monde occidental devant les horreurs du régime de l’Apartheid. Il raconte aussi comment, en 2017, 60 000 négatifs de son travail sont découverts dans le coffre d'une banque suédoise.
Catégorie
🎥
Court métrageTranscription
00:00Je m'appelle Ernest Cole, je suis né le 21 mars 1940, à Pretoria, en Afrique du Sud.
00:08Dans les années 60, chaque jour, chaque heure, malgré les dangers,
00:16j'ai photographié l'apartheid sans arrêter.
00:31Dans leur visage, leurs gestes, j'ai essayé de trouver du sens.
00:38La miséricorde, l'injustice et la cruelté sont devenus mon quotidien.
00:46Mais exposer la vérité a un prix.
00:51C'est appelé l'exil.
00:54J'ai pensé que j'avais découvert un nouveau monde, un monde de liberté et d'égalité.
00:59De New York au sud des Etats-Unis, j'ai photographié ces corps, ces visages,
01:05touchés fortement sur le mouvement.
01:08Mais une réalité m'a étonné.
01:13En Afrique du Sud, j'avais peur d'être arrêté.
01:17Dans les Etats-Unis, j'avais peur d'être tué.
01:20Mais je n'ai jamais cessé de photographier, même pour un instant.