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00:00Et je salue mes camarades du soir, bonsoir Olivier D'Artigolle, chroniqueur politique,
00:08bonsoir Jules Torres, journaliste politique au journal du dimanche, notre invité politique
00:13est la ministre de la transition écologique, de la biodiversité, de la forêt, de la mer
00:18et de la pêche.
00:19Bonsoir Agnès Pannier-Runacher.
00:20Bonsoir Pierre Devillelon.
00:21C'est un intitulé assez long mais du coup ça veut dire que vous avez quand même beaucoup
00:25de dossiers à gérer.
00:26D'abord cette nouvelle qui vient de tomber il y a une demi-heure, les Etats-Unis notifient
00:30les Nations Unies de leur retrait de l'accord de Paris sur le climat.
00:32Ce n'est pas une surprise puisque ça a été annoncé par le président Trump et nous avions
00:37réagi en disant que la France, l'Europe continueraient à porter cette ambition environnementale
00:44qui a été permise par les accords de Paris parce que c'est efficace.
00:48Et avec ou sans les Etats-Unis c'est différent ou pas ?
00:51Alors, un, parce que c'est efficace, je veux le rappeler, c'est-à-dire que grâce
00:55aux accords de Paris, la trajectoire de réchauffement climatique est à baisser d'un degré.
01:01Ce n'est pas suffisant mais c'est important de le dire.
01:03Ça on le sait parce qu'on a suivi les accords de Paris mais aujourd'hui avec ou sans les
01:05Etats-Unis est-ce que ça change quelque chose ?
01:07C'est moins bien puisque les Etats-Unis font partie des grands émetteurs mais ça ne nous
01:11empêche pas de travailler et ce d'autant plus qu'une partie des Etats américains ne
01:16suivent pas leur président.
01:17Vous savez que notamment les Etats démocrates ont très clairement dit qu'ils continueraient
01:22à travailler sur les accords de Paris et aujourd'hui c'est eux qui ont les leviers
01:26de la baisse des émissions de gaz à effet de serre.
01:28Ce n'est pas Donald Trump qui a les leviers ?
01:29Là il sort de l'accord de Paris donc visiblement il a quand même quelques leviers.
01:33Il est dans un Etat fédéré, il est dépendant aussi des gouverneurs de chaque Etat et dans
01:38ces Etats il y en a qui ont très clairement dit on continue cette trajectoire.
01:43Je rappelle qu'il y a des Etats comme la Californie qui pèsent autant que la 13e puissance
01:47mondiale de la planète donc ça a de la valeur et nous on continuera.
01:52Rappelez aussi, c'est important, que les Etats-Unis ont baissé leurs émissions de
01:57gaz à effet de serre de 20% ces dernières années donc il ne s'est pas rien passé
02:01et effectivement nous allons continuer.
02:03Et je pense que les Etats-Unis mais comme la Chine ont compris que derrière la transition
02:08écologique et énergétique il y a de l'économie, c'est-à-dire que ça ne va pas s'arrêter
02:12s'il y a des filières industrielles derrière.
02:14Mais en gros ils disent aussi on peut faire sans vous, on peut faire sans les autres pays,
02:17on peut faire sans les accords sur le climat parce qu'on sait faire tout seul.
02:20C'est un peu ça ce qu'il fait Donald Trump.
02:24Je pense qu'il dit surtout je ne veux pas de contraintes et ce qui m'intéresse...
02:27On dit la même chose Agnès Pannier-Rouge.
02:29Non pas tout à fait parce qu'il dit ce qui m'intéresse c'est effectivement d'avoir
02:34les coudées franches.
02:35Nous on dit on ne réussira pas la baisse des émissions de gaz à effet de serre sans
02:39être capable de travailler tous ensemble parce que les émissions de gaz à effet de
02:44serre ça concerne toute la planète.
02:45Ça c'est le premier point.
02:46Le deuxième point est celui que je porte aujourd'hui en tant que ministre de la transition
02:49écologique.
02:50Je prends acte de ce choix et je vais concentrer toute ma politique de transition écologique
02:57sur les mesures de protection des françaises et des français, les mesures les plus tangibles,
03:01les mesures qui ont le plus d'impact sur leur existence quotidienne, les mesures qui
03:07d'une certaine façon sont les plus égoïstes.
03:09Je pense que c'est important aujourd'hui qu'on comprenne que l'écologie n'est pas un truc
03:12de bobos de grande ville.
03:14L'écologie c'est ce qui se passe aujourd'hui à Rennes où il y a des gens qui ont les
03:17pieds dans l'eau et qui sont évacués d'un EHPAD d'ici, d'une clinique là.
03:21L'écologie c'est ce qui s'est passé sur mon territoire où pendant un an sans interruption
03:26on n'a pas pu planter dans les champs, on a dû évacuer à plusieurs reprises des habitants
03:31et il faut s'en saisir et tous ceux qui vous disent qu'il ne faut pas agir, et il y en
03:35a beaucoup y compris dans ce pays, dans notre pays, sont des gens qui ne protègent pas
03:43les intérêts des français.
03:44Et c'est pour ça que vous avez tenu vos voeux aujourd'hui aux acteurs de la transition écologique
03:49avec des mots très forts, vous avez dit gravité, ça a été un fil rouge pendant tout votre
03:53discours, mais moi je veux bien qu'on approuve ou qu'on n'approuve pas, et je pense qu'il
03:58y a quand même une grande majorité de français qui approuve ce que vous venez de dire, personne
04:02ne souhaite des inondations, personne ne souhaite des catastrophes comme on les voit depuis
04:05quelques mois qui deviennent de plus en plus graves.
04:07Mais comment est-ce que vous allez faire alors que tout à l'heure encore à l'Assemblée
04:11nationale, le Premier ministre s'est empêtré sur un mot dans un cafarnoem politique qui
04:20va encore mettre des bâtons dans les roues dans l'avancée de votre gouvernement ?
04:22Je ne pense pas que le Parti Socialiste, que les Verts, que le Bloc Central, y compris
04:31les Républicains, ne souhaitent pas qu'on avance sur la transition écologique, donc
04:35on va continuer bien sûr, et on va continuer en développant aussi l'industrie.
04:38Vous pensez qu'on risque de censurer le gouvernement en dépit des questions écologiques, c'est
04:42ça le problème ?
04:43Non, moi je suis confiante qu'on trouvera un chemin.
04:45Le PS a dit à claquer la porte des négociations.
04:49Je suis confiante qu'on trouvera un chemin.
04:51Le Premier ministre a effectivement tenu un propos en mentionnant un sentiment qu'il
05:00entendait sur le terrain exprimé par des français, que ça plaise ou pas, c'est une
05:04réalité que nous expriment les français, pas tous les français, une partie des français,
05:07ça fait partie des choses qu'on doit, alors certains diront la majorité, moi ça dépend
05:13des enquêtes d'opinion, il y a différentes versions.
05:16On a un sondage ce soir de l'Institut CSA pour Europe 1C News et le JDD qui nous disent
05:21que 65% des français sont d'accord avec le fait que, avec le constat suivant, la France
05:28est submergée par l'immigration et c'est 65% des sympathisants de votre parti, en tout
05:33cas du mouvement auquel vous appartenez, renaissants.
05:35C'est bien ce que je suis en train de dire, c'est-à-dire que ce sentiment il remonte.
05:37C'est pas exactement ce que vous dites, submersion c'est pas la même chose que la
05:41question qui était posée mais on va pas rentrer dans le détail.
05:44En revanche, ce qui est clair c'est que le Premier Ministre est le Premier Ministre de
05:48tous les français, donc il entend tous les français, les 35% qui n'ont pas de sentiment,
05:53les 65% qui expriment ce sentiment et il se doit d'agir, ça c'est la première chose.
05:57Mais le Premier Ministre est un grand républicain et ça je sais que le Parti Socialiste ne
06:02peut pas en disconvenir, ils l'ont vu sur toute la durée de sa carrière.
06:06Ça veut dire qu'ils ont tort de s'opposer à lui ?
06:08Non, moi je dis que notre main est tendue, notre porte est ouverte et qu'on doit continuer
06:12à travailler parce que c'est l'enjeu et c'est l'intérêt des françaises et des français.
06:16Et je peux vous dire pour l'entendre sur le territoire, parce que j'ai été élue dans
06:20une circonscription du Pas-de-Calais et j'ai eu à coeur de faire les voeux de mes mères
06:26pour entendre justement ce qu'ils ont à me dire.
06:29Il n'y en a pas un qui ne me disent pas maintenant il faut un budget, maintenant il faut avancer.
06:34C'est bien sympa ce qui se passe à Paris, mais nous on a des problèmes et on doit agir sur le terrain.
06:41De la déclaration de politique générale aux dernières discussions avec cette crise
06:48politique ce soir sur les propos de François Bayrou, mais de cette déclaration politique
06:54générale à la commission mixte paritaire de jeudi, il a peu été question d'écologie.
07:00Avez-vous dans la dernière ligne droite des arbitrages budgétaires à gagner et si
07:05oui sur quel sujet précis ?
07:07Alors, un, vous ne connaissez pas toutes les discussions budgétaires, donc il y a eu des
07:12discussions budgétaires qui ont porté sur l'écologie.
07:14Deux, oui j'ai gagné des arbitrages ces dernières semaines, ne serait-ce qu'en confortant
07:21les arbitrages que j'avais déjà gagnés sous le gouvernement Barnier, les 1,6 milliards
07:26d'euros que nous avons obtenus avec Marc Ferracci sur la décarbonation de l'industrie,
07:30les 300 millions d'euros sur le fonds chaleur qui permettent à ce fonds chaleur d'être
07:34au niveau le plus élevé de toute l'histoire de ce fonds chaleur, l'augmentation inédite
07:40du fonds Barnier puisqu'on parle, alors que toutes les enveloppes sont réduites, d'une
07:43augmentation de 30% de ce fonds, il y a une demande même d'un certain nombre de parties
07:47d'aller au-delà.
07:49Donc ces arbitrages, ils ont été gagnés.
07:51Par ailleurs, avec mon collègue Eric Lombard, et je mentionnais ces discussions qu'on peut
07:55avoir avec certaines composantes de la gauche sur l'écologie, nous avons mobilisé la semaine
08:02dernière la Caisse des dépôts et consignations pour faire en sorte d'obtenir des financements
08:07complémentaires.
08:08On parle d'extra budgétaire, elle nous a fait des propositions, les décisions seront
08:13prises dans les tout prochains jours.
08:15Donc oui, il y a des avancées qui sont possibles, même si bien entendu, moi je suis une des
08:22victimes de la censure, au sens où, ayant un budget qui ne consiste pas à mettre des
08:27professeurs en face d'élèves, et donc les professeurs, par construction, leur rémunération
08:33est sécurisée, c'est ça ce qu'on appelle les services votés, moi j'ai une politique
08:37d'intervention où je soutiens des projets d'entreprise et de collectivité locale.
08:41Et quand vous avez une censure, c'est zéro, tant qu'il n'y a pas de budget.
08:45On va en parler dans un instant avec Agnès Pannier-Runacher, restez bien avec nous dans
08:48Europe Unsoir.
08:52Toujours avec nous la ministre de la Transition écologique, Agnès Pannier-Runacher, on l'a
08:57dit tout à l'heure, 65% des français, selon un sondage CSA pour Europe 1, c'est News
09:01LJDD, estiment que la France est submergée par l'immigration.
09:04L'immigration, la sécurité des français, la police, la réponse pénale, tout ça est
09:12au cœur des débats, notamment au cœur de deux ministres, qui sont le ministre de la
09:17justice et le ministre de l'intérieur, Gérald Darmanin et Bruno Retailleau.
09:20Est-ce que vous les suivez également sur leurs lignes ?
09:23Alors, je reviens juste à un instant sur ce qu'on vient de dire, c'est pas les français,
09:28c'est des français.
09:29Moi, je fais partie des français qui n'ont pas cette vision de l'immigration, je tiens
09:34à le préciser.
09:3565% des français.
09:36Oui, ça nous fait donc un bon tiers.
09:38Vous êtes dans les 35.
09:39Voilà, exactement.
09:40Et je pense que c'est important qu'on dise...
09:41Et donc, parce que vous êtes dans les 35%, vous ne suivez pas Bruno Retailleau et Gérald
09:45Darmanin ?
09:46Non, ce n'est pas ce que je dis.
09:48sur leur lutte contre les narcotrafics.
09:50Alors ça, je n'ai aucun problème avec ça.
09:53Le Sénat a approuvé justement le PNACO tout à l'heure.
09:55Et c'est vraiment inavancé.
09:57Je le redis parce que la lutte sur les narcotrafics, un, la menace est en train d'augmenter massivement.
10:03Moi, je le vois en tant que ministre de la Mer, j'ai l'Action l'État en mer, c'est
10:07une partie régalienne et on a de plus en plus de prises de poudre et de drogues.
10:16Et effectivement, on voit une augmentation réelle, massive de ces trafics.
10:21Deux, notre droit n'a pas été adapté à cette professionnalisation des narcotrafiquants.
10:26Ça fait effectivement des années qu'il n'avait pas été retouché.
10:29C'est un besoin et c'est un consensus.
10:33C'est-à-dire que je me rappelle qu'Éric Dupond-Moretti a travaillé deux ans, notamment
10:37en allant voir en Italie les bonnes pratiques et toutes les mesures qui avaient été mises
10:43en oeuvre pour lutter contre les narcotrafiquants.
10:45Ils avaient un contexte, on va dire, lié à la mafia et donc justement la question
10:50des repentis.
10:51Et notre droit doit être adapté et on le voit aujourd'hui au Sénat, vous mentionnez
10:56cette proposition de loi, elle est aussi portée par la gauche.
10:59Donc vous voyez, sur le régalien, on sait se retrouver face à des menaces importantes
11:05sur lequel on doit agir.
11:07Sur l'immigration, j'entends que vous n'estimez pas que la France serait submergée par l'immigration.
11:12Il y a une question et il y a un bras de fer entre la France et l'Algérie.
11:16J'apprends à l'instant, alors qu'on sait que Boilem Sansal est sorti de l'hôpital
11:21pour regagner sa cellule, il est toujours en détention, il est français, il est franco-algérien
11:25mais il est aussi français.
11:27Alger convoque l'ambassadeur de France, dénonce des traitements dégradants d'Algériens à Paris.
11:32Qu'est-ce que répond le gouvernement que vous représentez ce soir sur Europe ?
11:37Je crois qu'on va le redire.
11:40Un, le soutien total pour notre ressortissant franco-algérien, français donc, qui est
11:48retenu en Algérie et le souhait qu'il puisse être libéré et que son état de santé soit
11:55sérieusement pris en compte.
11:57Deux, le fait que nous n'avons pas à nous faire menacer de cette manière et nous répondrons
12:05sur la base du droit.
12:06C'est une menace ? Convoquer l'ambassadeur de France dans la grammaire de la diplomatie,
12:15c'est un acte marquant dans lequel, qui peut s'expliquer, nous on a dû convoquer parfois
12:23des ambassadeurs qui avaient attaqué très directement les intérêts français.
12:28Là, il me semble qu'on est plutôt dans le registre d'une diplomatie musclée et il nous
12:33appartient de répondre dans le bon registre.
12:36Donc c'est disproportionné à tout le moins ?
12:37Il me semble qu'effectivement, je ne crois pas qu'un état de droit comme la France puisse
12:45se faire reprocher de maltraiter des ressortissants de quelques nationalités que ce soit.
12:51Et ces dernières semaines, on a beaucoup entendu des observateurs et même des personnalités
12:54politiques parler, vous savez, des leviers qu'on pourrait activer pour faire plier finalement
12:59les Algériens et c'est un petit peu ce qu'on voit en ce moment entre Donald Trump et la
13:03Colombie.
13:04C'est-à-dire que les Colombiens ne veulent pas accueillir leurs migrants et bien on augmente
13:08les tarifs de douane, on annule les passeports diplomatiques, est-ce que la France devrait
13:12activer un certain nombre de leviers comme l'aide au développement, la question des
13:16visas, les passeports diplomatiques pour les hiérarques ? Est-ce qu'il y a des mesures
13:19que vous avez identifiées et qui pourraient être utilisées pour obtenir la libération
13:23parce qu'on a bien compris que la diplomatie, ça ne fonctionnait pas très bien ?
13:26Alors d'abord, on s'est utilisé un certain nombre de leviers, y compris dans certaines
13:31négociations et moi je le fais comme ministre de la transition écologique, monter ou travailler
13:38sur des rapports de force pour obtenir en diplomatie des accords.
13:42Je suis ministre de la transition écologique, je ne suis pas ministre de l'intérieur, je
13:45ne suis pas ministre des affaires étrangères donc je laisserai mes collègues répondre
13:50sur ce sujet-là et d'ailleurs j'en profite pour dire que c'est intéressant parce que
13:55finalement nous sommes un pays qui avons des inondations majeures dans notre pays,
14:01des gens qui sont évacués, une action et l'annonce ce matin que le plan national d'adaptation
14:09au changement climatique a été approuvé au conseil national de la transition écologique
14:14à la quasi-unanimité, vous m'invitez sur ce plateau et on parle de régaler la fonction.
14:19On parle, parce qu'on a l'actualité, on a un écrivain franco-algérien qui est emprisonné
14:22depuis 75 jours.
14:23Mais nous avons aussi une actualité qui touche des centaines de français et qui touche,
14:28s'agissant de l'adaptation au changement climatique et en fait du dérèglement climatique,
14:34tous les français, tous les français dans leur santé, tous les français dans leur
14:37patrimoine, tous les français dans leur pouvoir d'achat, parce que l'envolée des produits
14:42alimentaires c'est lié aussi à de mauvaises récoltes, lorsque le prix du chocolat augmente,
14:47c'est pas les normes européennes qui sont en cause, on fait pas de cacao en Europe,
14:50donc je pense que c'est important aussi de parler de ces sujets.
14:53Grunasché, vous êtes ministre de la transition écologique, je voulais vous poser une question,
14:56d'ailleurs il y a un gimmick entre nous sur Europe 1, lorsque vous venez on parle toujours
15:00de voitures, alors ça tombe bien parce que l'autre jour j'ai lu dans les échos que Stellantis,
15:05qui avait lancé la Fiat 500 totalement électrique, va finalement, devant la baisse des ventes
15:12de voitures électriques, finalement produire ce modèle qui devait être 100% électrique
15:16et va finalement proposer un moteur thermique pour cette voiture.
15:20Est-ce que c'est un changement qui est industriel, qui suit les mentalités des automobilistes,
15:26est-ce que c'est inquiétant ?
15:27Alors, juste rappeler les chiffres, en France, 25% des français achètent des voitures électriques,
15:35on était à moins de 5% il y a 5 ans, donc la voiture électrique, je parle des voitures
15:42neuves, vous savez comme moi qu'il n'y a effectivement que 15% des français qui achètent
15:46des voitures neuves, mais sur les immatriculations et sur la croissance de l'électrique, c'est
15:51sur les voitures neuves qu'on le calcule, et ça montre bien qu'il y a un mouvement
15:56que personne n'avait imaginé il y a seulement 6 ans, moi j'étais...
15:59Oui, mais il y a un plafond de verre, allez voir les concessions, ils vous disent tous
16:01que maintenant il y a beaucoup de gens qui rendent leur voiture électrique et qui achètent
16:04à nouveau une thermique.
16:05C'est ce que vous dites, Pierre De Villeneuve, moi j'observe qu'il y a 90% des norvégiens
16:08qui ont aujourd'hui...
16:09Mais on n'est pas au Norvège à Nisman, il y en a acheté 80 millions d'électriques.
16:13Mais vous savez bien comment la voiture électrique a été vendue en Norvège, on achetait une
16:17Tesla au prix d'une 4L à l'époque.
16:21Je pense que ce n'est pas tout à fait exact, 50% des chinois qui s'équipent en électrique,
16:26autrement dit...
16:27C'est normal, ils n'en ont pas d'autres.
16:28Ce n'est pas vrai.
16:29J'ai travaillé dans l'industrie automobile, je peux vous dire que Jilly s'y était, parce
16:37qu'ils savent faire des voitures électriques, mais ils savent aussi faire des voitures thermiques,
16:40je ne sais pas que Jilly est le propriétaire de Volvo, moi ça a été mon client quand
16:43j'étais chez Foressa.
16:44Donc attention à ce qu'on raconte aussi sur les plateaux, il n'y a pas de plafond de verre.
16:48Il n'y a pas de plafond de verre puisque d'autres pays sont allés bien au-delà de nous en
16:53termes d'équipement.
16:54Et pourquoi ils sont allés ?
16:55Donc vous restez confiante, c'est ça la conclusion ?
16:56Je reste confiante, je trouve juste qu'on doit aujourd'hui faire en sorte que les entreprises
17:01qui s'équipent à peine à 11% fassent l'effort de s'équiper.
17:04Pourquoi ? Qu'est-ce qui bloque les français aujourd'hui ? C'est le coût de la voiture.
17:08C'est le coût de la voiture.
17:09Alors on a fait, et les constructeurs ont fait des gros progrès, moi je pense à Renault
17:14qui a sorti un modèle de R5, je pense à la C3 électrique qui est aujourd'hui à 23 000
17:20euros.
17:21Qui existe en thermique aussi.
17:22On n'est plus du tout sur les niveaux de 35 000, 40 000 euros d'il y a encore quelques
17:27années à peine.
17:28Mais quel est le frein ? C'est le coût de la voiture électrique.
17:30Et vous voyez bien qu'il faut un temps de convergence industrielle pour arriver à des
17:33prix plus bas.
17:34La Chine a réussi à nous de faire cette équation-là.
17:38Et puis le prix du carburant est bien moins cher en électrique.
17:41C'est bien moins cher.
17:42C'est plus de 1000 euros d'économie chaque année.
17:45Et ça il faut le factoriser.
17:46Environ 75 000 euros d'économie.
17:47Madame la ministre, ça doit être une souffrance d'être à la tête d'un ministère qui a
17:51besoin de temps long, de perspectives, de projections, alors que vous êtes confronté
17:56à une instabilité politique, à une fragilité.
17:58Je pense qu'on peut dire ça de toutes les politiques publiques.
18:02Quand on voit effectivement des maires qui sont installés pour cinq ans et qui ont le
18:07temps de construire leur projet et qu'effectivement en tant que ministre, il faut passer parfois
18:14d'un sujet à l'autre ou devoir passer des périodes de remaniement dans lesquelles
18:21on n'est pas autorisé à agir ou très limité dans notre action, c'est vrai que c'est une
18:25frustration.
18:26Maintenant moi ça fait plus de six ans que je suis au gouvernement, le président de
18:29la République est à la tête de ce pays depuis sept ans.
18:32Il y a un certain nombre de politiques qui ont apporté avec succès sur l'emploi, sur
18:37l'industrie.
18:38Donc il y a aussi des lignes de force qu'on peut encore mesurer.
18:40Merci beaucoup Agnès Pannier-René, je sais d'avoir été l'invité d'Europe 1 ce soir.
18:44Je vous signale que Pascal Procet, deux rendez-vous par jour sur Europe 1, d'abord l'heure des
18:48pros, 9h, 9h30, codiffusion saigneuse, ensuite 11h30 pour vous donner la parole.
18:52Et vous l'appelez Pascal, 01820 39 21, numéro non, suite à TARC-C, Europe 1 vous rappelle.
18:59On se retrouve avec Olivier et Jules pour commenter l'actualité juste après ça.
19:02A tout de suite.

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