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Tous les mardis, LCP-Assemblée nationale propose une grande session d'actualité parlementaire à l'occasion des Questions au Gouvernement à l'Assemblée nationale. Interviews, duplex, reportages... un panorama complet avant d´entrer dans l'Hémicycle où les députés questionnent les membres du Gouvernement.
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00:00Bonjour à tous, on se retrouve dans un instant sur LCP
00:04pour les questions au gouvernement.
00:06On parlera du budget,
00:07semaine décisive à l'Assemblée nationale
00:09et du débat sur la fin de vie. A tout de suite.
00:12Générique
00:14...
00:24Et bienvenue pour les questions au gouvernement.
00:27La séance est à suivre en direct
00:29en intégralité, comme chaque mardi.
00:31Ce sera à partir de 15h.
00:33On revient sur l'actualité de la semaine,
00:35le budget, les prochains jours seront cruciaux
00:38à l'Assemblée nationale.
00:40L'autre actualité du jour,
00:4114h30, conférence de presse,
00:44des partisans de l'aide à mourir,
00:46alors que François Bayrou veut deux textes.
00:49On en reparlera.
00:50Ils sont en direct depuis la salle des Quatre Colonnes.
00:54Point de rencontre entre les journalistes et les députés,
00:57Stéphanie Despierre et Marco Pommier.
00:59Clément Perrault est dans l'hémicycle
01:01de l'Assemblée nationale.
01:02On vous fera vivre, quelques minutes avant 15h,
01:05l'arrivée du Premier ministre et des membres de son gouvernement.
01:09Clément Perrault, vous avez la liste des thèmes
01:12que vont aborder les députés dans quelques instants.
01:15Quels seront-ils ?
01:18Il n'y a pas aujourd'hui vraiment de sujet d'actualité
01:21qui va écraser la séance, comme c'est le cas parfois.
01:24Je note tout de même qu'il y aura deux questions
01:27sur le thème de l'immigration.
01:29Ces deux questions seront posées par la gauche.
01:31Boris Vallaud pour les socialistes,
01:33Cyriel Chatelain pour les écologistes.
01:36Tous les deux vont s'adresser au Premier ministre.
01:39Comme ils sont deux députés présidents de leur groupe,
01:42François Bayrou sera dans l'obligation de leur répondre.
01:45Il ne pourra pas envoyer un ministre à sa place.
01:48Ça intervient, ces deux questions,
01:50alors que François Bayrou, hier, chez nos confrères d'LCI,
01:53a déclaré que la France approche d'un sentiment de submersion
01:56et donc de l'immigration.
01:58Merci beaucoup, Clément Peyrouault.
02:00Sur notre plateau, j'ai le plaisir d'accueillir
02:02Marie Lebec. Bonjour.
02:04Députée Ensemble pour la République des Yvelines,
02:07Laurent Baumel. Bonjour.
02:08Députée socialiste et apparentée d'Indre-et-Loire.
02:11On va revenir, et Clément le disait,
02:13il en sera question lors de la séance
02:15des questions au gouvernement sur cette polémique.
02:18Vous avez passé la matinée à l'Assemblée nationale.
02:21Cette expression de François Bayrou a suscité de vives réactions.
02:25Oui, une expression prononcée hier soir sur le plateau de LCI
02:28à propos d'immigration.
02:30François Bayrou a parlé de sentiments de submersion
02:33tollés à gauche, qui accusent le Premier ministre
02:36de reprendre le vocabulaire de l'extrême droite.
02:39Pas de quoi convaincre pour autant Marine Le Pen.
02:42Beaucoup de constats et très peu d'actes, a-t-elle dit
02:45les propos du Premier ministre, qui interroge dans son propre camp.
02:49Ce matin, Yael Brown-Pivet, présidente de l'Assemblée nationale,
02:52a déclaré...
02:56Merci beaucoup, Marco Pommier.
02:58Marie Lebec, ce sentiment de submersion,
03:02est-ce que vous, c'est des mots que vous pourriez reprendre ?
03:05Moi, je crois que...
03:07Au-delà du choix des mots, il y a effectivement,
03:10dans notre pays, une question assez forte
03:12sur la question de la gestion des flux migratoires,
03:15qui est légitime, qui interroge sur la façon dont on y répond,
03:18à la fois pour bien accueillir,
03:20mais aussi pour être en maîtrise des populations
03:22qui arrivent sur notre sol.
03:25Moi, je dirais que depuis 7 ans, on a agi,
03:27et que je trouve que la question du sentiment,
03:30c'est que le Premier ministre doit apporter des réponses
03:33plutôt que d'en tirer un constat.
03:35Et donc, je ne doute pas qu'avec ses ministres,
03:37et dans la continuité de l'action que nous avons engagée,
03:41mais aussi au vu de la recomposition
03:43de la vie politique à l'Assemblée nationale,
03:44nous devons pouvoir continuer à apporter des réponses
03:46à nos compatriotes.
03:48Laurent Baumel, ces mots vous ont choqué
03:49dans la bouche du Premier ministre ?
03:51Moi, je crois au contraire que la question des mots
03:53est déterminante, parce qu'on voit très bien
03:55que le mot submersion, c'est une reprise à peine voilée,
03:59d'ailleurs, du récit du Rassemblement national.
04:02Sentiment de submersion, je précise juste,
04:04ça fait peut-être une différence.
04:06Oui, enfin, pas énorme, puisque, d'une certaine manière,
04:09ça revient à dire à nos compatriotes
04:12qui ont ce sentiment et qui, d'une certaine manière,
04:16votent pour le Rassemblement national
04:18parce qu'ils ont ce sentiment de submersion
04:20que le Premier ministre actuel de la France,
04:21qui est censé être un Premier ministre de centre droit,
04:24issu du Front républicain, du 2e tour
04:26des élections législatives, partage cette vision.
04:29Donc, c'est un point qui est donné à la représentation,
04:31à l'imaginaire du Rassemblement national.
04:34Donc, c'est pas une petite affaire, c'est pas du tout anodin,
04:36et ça peut avoir des conséquences déflagratoires sur la suite.
04:39Sur la suite, c'est-à-dire, on le sait,
04:41le gouvernement négocie avec le groupe socialiste
04:44pour avoir votre non-censure sur le budget.
04:47Cette déclaration-là, ça peut faire bouger les choses ?
04:49En tout cas, ça va compliquer substantiellement
04:52l'approche de la question de la censure ou de la non-censure.
04:55On peut pas faire comme si ça n'existait pas.
04:57Là, quelque chose vient de se passer.
04:59Donc, j'entends que le Premier ministre sera interrogé
05:01cet après-midi aux questions gouvernement.
05:03On va être attentifs, évidemment, à sa réponse.
05:06Mais il pourra pas, à la fois,
05:08si vous voulez, discuter avec les socialistes
05:10et faire des énormes clins d'oeil au Rassemblement national
05:12sans, pardonnez-moi, qu'on s'en rende compte.
05:14Lors de la séance, vous attendez François Bayrou
05:16qu'il apaise un peu sur ce sujet, qu'il précise un peu mieux sa pensée ?
05:19En tout cas, j'imagine que cette phrase
05:22qui a été donnée dans un contexte d'un plateau télé
05:25où on sait que parfois, les questions peuvent s'enchaîner,
05:28c'est aussi à ça que servent les questions au gouvernement.
05:30C'est aussi à permettre au Premier ministre
05:32de préciser sa pensée, et encore une fois,
05:33je pense qu'on peut pas nier le fait que c'est un enjeu,
05:36paradoxalement, et à l'opposé du spectre.
05:38Par exemple, c'est pas les mêmes thèmes,
05:40mais par exemple, les retraites aussi,
05:42qui est un sujet sur lequel, pour la majorité, c'est très difficile.
05:45Je pense qu'il faut pas s'interdire de débattre de tous les sujets.
05:48Le sujet, c'est plutôt quelle réponse on apporte à ça
05:52et comment est-ce qu'on rassure nos compatriotes
05:54sur le fait de dire, à la fois, bien sûr, on accueille,
05:56et je crois que c'est une tradition de la France
05:57et on doit en être fiers,
05:58mais comment est-ce qu'on maîtrise aussi cet accueil ?
06:01Alors, on va s'intéresser à présent au budget,
06:03même si on voit que les deux questions
06:04peuvent être liées, notamment chez les socialistes.
06:06Stéphanie Despierre, le Premier ministre
06:08était à l'Assemblée nationale.
06:09Il a vu le groupe Les Démocrates,
06:10le groupe de la droite républicaine.
06:12Dans quel état d'esprit est François Bayrou ?
06:14Alors, ce matin, il a fait la tournée des groupes,
06:16vous l'avez dit, pour tenter de vérifier
06:19que son bloc central est bien uni derrière lui
06:22et bien sur la même longueur d'onde
06:23avant la commission mixte paritaire de jeudi.
06:25Il a passé plus d'une heure quinze à La Réunion
06:28avec les Républicains.
06:30Il y a eu des échanges francs, nous ont dit certains.
06:32D'autres les qualifiaient carrément de tendus
06:34parce qu'en fait, la droite est un peu inquiète.
06:37Ils veulent des garanties sur le budget.
06:38Ils ont peur, ils veulent absolument
06:40qu'on ait des dépenses publiques en baisse.
06:43Si le Sénat a serré les cordons de la bourse,
06:46la droite a peur qu'en commission mixte paritaire,
06:49ce texte soit détricoté
06:51pour justement faire plaisir aux socialistes.
06:54À gauche, on sent que ce n'est pas complètement
06:57une victoire encore pour François Bayrou.
07:00Selon un négociateur, les négociations n'avancent plus.
07:03Les communistes étaient à Bercy ce matin.
07:05Hier, c'était le Parti socialiste
07:07et du côté du Parti socialiste.
07:08On dit qu'à ce stade, on censurera la balle
07:11et dans le camp du gouvernement.
07:14Ils disent aussi qu'il n'y a pas que la commission mixte paritaire
07:17qui compte. Il y a aussi ce qui se dit sur les plateaux de télé.
07:19Vous en avez parlé de ces mots de subversion à un migratoire
07:22employé hier par le Premier ministre.
07:24Le PS dit que ça peut jouer
07:25dans les négociations sur le budget.
07:27En tout cas, les négociations se déroulent encore
07:30en ce moment même.
07:31Deux députés du Rassemblement national,
07:33les deux qui siégeront en commission mixte paritaire,
07:35sont en ce moment avec le cabinet du Premier ministre à Matignon
07:39pour faire un point sur cette réunion cruciale de jeudi.
07:42Merci beaucoup, Stéphanie.
07:44Laurent Baumel, où en est-on ?
07:45Les socialistes, vous avez obtenu des concessions,
07:48je pense par exemple aux 4 000 postes dans l'éducation nationale
07:51qui ne seront pas supprimés.
07:52Est-ce qu'aujourd'hui, le compte n'y est pas ?
07:54Vous penchez plutôt vers une censure ?
07:56L'exemple que vous prenez est intéressant
07:58parce qu'en fait, c'est une suppression de suppression.
08:01Donc, est-ce que des victoires politiques
08:03et est-ce que des concessions réelles,
08:04c'est juste d'éviter que des choses assez graves
08:07qui étaient prévues n'aient pas lieu ?
08:09Je ne pense pas. Je pense que les socialistes
08:12et l'ensemble de la gauche,
08:14par rapport à ce que nous représentons,
08:15par rapport à nos électeurs,
08:16par rapport aux gens qui nous ont fait confiance,
08:18on a besoin de concessions plus réelles.
08:20On a besoin que dans ce budget,
08:22il y ait la trace des idées que nous portons.
08:26Donc moi, j'attends des concessions plus réelles
08:28sur l'écologie, sur le pouvoir d'achat,
08:30sur les services publics, sur la santé,
08:33sur des sujets qui sont importants pour nous.
08:35Et je ne me contenterai pas, par exemple,
08:37d'avoir simplement des choses graves
08:41qui, finalement, ne seront pas moins graves que prévues.
08:44Marie Lebec, quel est l'état d'esprit dans votre groupe ?
08:46Est-ce que vous dites, oui, il faut à tout prix éviter une censure,
08:49faisons des concessions,
08:50acceptons de tendre la main des socialistes ?
08:53Ou est-ce que certains chez vous commencent à dire,
08:55attendez, trop, c'est trop, il faut aussi qu'on reste
08:58dans l'ADN de ce qu'on a défendu pendant 7 ans ?
09:00Alors, on a plusieurs objectifs.
09:02Le premier, c'est, je pense, adopter un budget,
09:04parce qu'il faut quand même se dire, à la fois,
09:05il y a le coût économique, financier de ce budget,
09:08une censure sans budget,
09:10c'est-à-dire le risque d'une censure potentielle,
09:11c'est 12 milliards d'euros à peu près
09:14que ça pourrait à nouveau coûter à l'Etat.
09:17Ensuite, il y a l'incertitude que ça génère
09:19auprès de nos concitoyens,
09:20auprès de nos collectivités territoriales,
09:21auprès de nos entreprises,
09:24de ceux qui veulent faire le pari de notre pays.
09:26Et donc, pour ça, il faut avancer.
09:27Ensuite, il y a l'objectif aussi de réduction de la dépense publique,
09:30qui est, je crois, très important.
09:31Aujourd'hui, le budget du Sénat est à un déficit de 5,6 %,
09:35on voudrait le ramener plutôt à 5,4 %.
09:37Et ensuite, il y a la recomposition de la vie politique,
09:39qui fait que je pense que c'est fondamental
09:41qu'on arrive, chacun à discuter,
09:43faire un pas vers l'autre, faire des compromis, etc.,
09:45pour que ce budget puisse avancer.
09:47Je crois que, d'ailleurs, Olivier Faure l'a très bien dit,
09:50dans les un peu préalables à la discussion,
09:52de dire, on ne veut pas être dans une logique d'opposition,
09:55on veut avancer pour le quotidien de nos concitoyens.
09:58Je pense que ça a eu de l'écho chez nous,
10:00cette déclaration, et donc, maintenant,
10:02je crois qu'il faut que chacun prenne ses responsabilités.
10:04On a encore des points de désaccord,
10:05il y a encore beaucoup de travail à faire d'ici à jeudi,
10:07mais ensuite, je crois qu'il faut que chacun accepte de dire,
10:10maintenant, la priorité, c'est de donner un budget à notre pays.
10:13Laurent Baumel, est-ce que cette question compte chez vous ?
10:15C'est vrai qu'en décembre, on a expliqué, finalement,
10:16qu'avec la loi spéciale, le fait de rejeter les budgets,
10:20on pouvait s'en sortir, il y avait des solutions de repli.
10:22Aujourd'hui, si on n'a pas de budget
10:24à la fin du mois de février, voire début mars,
10:26on entre quand même dans un inconnu,
10:28une situation totalement inconnue.
10:30Est-ce que ça joue chez vous, dans vos circonscriptions,
10:33où on vous dit, oui, allez, il faut faire des négociations,
10:36mais il faut aussi qu'il y ait un budget,
10:37il y a plein de dossiers en attente,
10:38il y a plein de choses qui n'avancent pas aujourd'hui en France
10:40du fait de la censure ?
10:41Oui, bien sûr, ça joue,
10:42et nous sommes entrés en négociation et en discussion,
10:45précisément parce que nous sommes conscients
10:46de la nécessité pour la France d'avoir un budget
10:49et de la nécessité aussi de stabiliser un peu
10:51le paysage politique.
10:53Mais je veux quand même dire qu'on ne peut pas demander
10:55aux partis socialistes d'être seuls à endosser
10:58la responsabilité de la stabilité.
11:00Une des difficultés que nous avons aujourd'hui,
11:02c'est que je trouve que le Premier ministre
11:04et, d'une manière générale, la droite
11:06et le centre droit français n'ont pas totalement compris
11:09ce qu'est une concession.
11:10Une concession, c'est quelque chose
11:11que vous ne voulez pas faire.
11:13Ce n'est pas quelque chose que, finalement,
11:15vous acceptez de faire parce que ça pouvait faire partie
11:17de votre scénario dès le départ.
11:19Bon, on a pris l'exemple des retraites...
11:21On a pris l'exemple des retraites,
11:22on ne va pas revenir là-dessus,
11:23parce que ce sujet a été renvoyé à plus tard.
11:25Il y a un conclave en cours, trois mois...
11:27Très franchement, je n'ai pas besoin de prendre
11:295 000 autres exemples.
11:30Si François Béroud et sa majorité avaient compris
11:35qu'en acceptant de revenir sur les 64 ans,
11:38ce qui est quand même une position majoritaire
11:40dans le pays et au Parlement,
11:42il se donnait là une chance réelle d'entrer
11:44dans une logique d'accord de non-censure,
11:46de stabilisation, on serait aujourd'hui
11:48dans une approche complètement différente,
11:50beaucoup moins tendue, de la question budgétaire.
11:52Pourquoi est-ce qu'ils ne l'ont pas fait ?
11:54Parce que c'est une concession
11:56qu'ils n'envisagent même pas de faire,
11:58quand bien même il y a une majorité au Parlement
12:00ou dans le pays pour la défendre.
12:01Là, on a quand même un vrai problème
12:03dans la compréhension par la droite
12:05de ce qu'est une concession.
12:06Je vais vous donner la parole, vous allez réagir,
12:07Marie Lebec, mais pour que nos téléspectateurs
12:09comprennent bien, ce sont trois lettres
12:11dont on va énormément parler ces prochaines heures,
12:14ces prochains jours.
12:14CMP, Commission mixte paritaire,
12:16Marco Pommier, qu'est-ce que ça veut dire exactement ?
12:19C'est une sorte de conclave réunissant 14 parlementaires,
12:227 députés, 7 sénateurs,
12:24qui représentent proportionnellement
12:26les différents groupes politiques des deux chambres.
12:29Ils vont se réunir à huis clos, jeudi, dès 9h30,
12:33dans une salle de l'Assemblée,
12:34objectif, trouver un accord sur le budget 2025.
12:37Alors, les négociations s'annoncent longues et difficiles.
12:40Elles ont déjà commencé en amont
12:42entre le gouvernement et les socialistes, notamment,
12:45mais François Bayrou a un atout dans son jeu,
12:47la composition de cette instance.
12:498 des 14 parlementaires lui sont, a priori,
12:52favorables.
12:53Ils appartiennent tous à ce qu'on appelle le socle commun.
12:56Vous l'avez donc compris, c'est une étape,
12:58une première étape décisive qui se joue jeudi pour le budget
13:02et la survie ou non du gouvernement de François Bayrou.
13:05Merci beaucoup, Marco Pommier.
13:07Jeudi, il sera dans ce huis clos.
13:09Philippe Jevin représentera la droite républicaine.
13:12Il est salle des Quatre Colonnes, au micro de Stéphanie Despierres.
13:16Monsieur Jevin, vous aviez François Bayrou, ce matin,
13:18en réunion de groupe, la droite républicaine.
13:20Est-ce que la droite est satisfaite, à l'heure où on se parle,
13:23des discussions sur le budget ?
13:25Je crois qu'aucun des partis à l'Assemblée nationale
13:29ne peut se dire totalement satisfait du budget.
13:31C'est un budget de coalition, donc qui est imparfait.
13:34Il y a des choses qui y figureront
13:36et que nous aurions préféré ne pas y voir.
13:38Sauf que le vrai sujet, aujourd'hui, c'est
13:40est-ce qu'il vaut mieux un budget insatisfaisant ou pas de budget ?
13:44Le pays doit avoir un budget.
13:46La priorité des priorités, c'est de donner un budget au pays.
13:49Le 2e point qu'on veut, nous, les Républicains,
13:52c'est que ce budget affiche une diminution des dépenses.
13:55Et là-dessus, nous avons obtenu satisfaction.
13:58Ce budget, pour la 1re fois depuis 25 ans,
14:00affichera une diminution de la dépense publique.
14:03Certes modeste, mais quand même une diminution.
14:06Alors, après, on entrera dans le détail des lignes,
14:09et forcément, là, on a des points d'accord, de désaccord, etc.
14:12Mais dans une situation comme nous la connaissons,
14:14la priorité, c'est qu'on ait un budget rapidement.
14:16On comprend qu'il y a des points de désaccord.
14:17Sur quoi il y a un point de désaccord
14:19avec les autres parties du Bloc central et le gouvernement ?
14:22En fait, je ne vais pas vous faire une liste des éléments techniques.
14:26Globalement, nous, nous considérons qu'il faut dépenser beaucoup moins
14:31et avoir une balance de dépenses en moins
14:34supérieure à une balance d'impôts et taxes en plus.
14:37Du temps de Michel Barnier, la 1re version,
14:39pour que les Français comprennent,
14:40le budget a été déséquilibré, malgré ça,
14:44avec 70 % d'impôts et taxes supplémentaires
14:46et 30 % de dépenses en moins.
14:48Là, on est sur une ratio inverse.
14:50Donc ça, c'est plutôt satisfaisant.
14:51Mais c'est vrai que, je ne vais pas vous dire en applaudissant,
14:54que c'est formidable qu'on ait créé, par exemple,
14:56une taxe sur les billets d'avion.
14:58Nous trouvons ça dommage.
15:00En même temps, nous comprenons que dans une coalition,
15:02on ne peut pas tout avoir. Encore une fois, je vous dis,
15:04priorité, un budget, 2e priorité,
15:06globalement, une dépense en baisse.
15:08Donc vous êtes prêts à faire des concessions, je dis,
15:10en commission mixte paritaire ?
15:11Nous sommes prêts à tout faire pour que la France ait un budget.
15:14On a dit, nous, les Républicains,
15:15qu'on ne voterait pas la motion de censure.
15:17C'est quand même un acte fort politique.
15:20Simplement, nous voulons être entendus sur quelques points.
15:22Par exemple, l'aide publique au développement,
15:25le fait que l'argent des Français soit dépensé
15:29pour aider des pays à se développer.
15:31On n'y est pas contre.
15:32Sauf qu'on considère qu'aujourd'hui, nous avons moins les moyens
15:35que nous en avions les moyens il y a 10 ans.
15:37Donc il faut faire maigrir cette somme.
15:40Merci beaucoup.
15:42Merci beaucoup, Stéphanie.
15:43Marie Lebec, on le voit que la droite est prête aussi
15:47à faire des efforts.
15:48En surveillant tout de même le coût des concessions
15:51accordées aux socialistes,
15:52est-ce que c'est mission impossible pour François Bayrou ?
15:55Est-ce qu'il peut réussir à contenter tout le monde ?
15:58Il faut qu'il garde quand même ses partenaires
16:00et en convaincre d'autres.
16:02Ce n'est pas mission impossible dans la mesure où le dialogue,
16:05il a déjà démarré depuis une semaine.
16:08On est quasiment au bout de la discussion.
16:10C'est normal aussi que chacun fasse valoir ses priorités.
16:13Nous-mêmes, nous en avons.
16:15Nous l'avons fait valoir sur la non-hausse des impôts.
16:17Je constate qu'au bout d'une semaine,
16:19le dialogue n'est pas cassé entre les différents groupes
16:21qui acceptent d'être dans cette logique de négociation,
16:24qu'ils soient membres du socle commun
16:29ou dans une opposition de travail,
16:32pour utiliser l'idée des trois cercles du Premier ministre.
16:35Et donc, il y a encore un peu moins de 48 heures
16:39pour tenter de trouver un accord.
16:41Je crois que tout le monde, tous les partis,
16:42sont conscients de l'importance d'avoir ce budget.
16:46Je suis bien sûre qu'à la fin, une solution va pouvoir émerger.
16:49C'est absolument fondamental pour le pays.
16:51Laurent Baumel, vous avez connu aussi un groupe socialiste
16:54sous François Hollande qui était divisé.
16:56Est-ce que vous, dans ce groupe, vous êtes unanime ?
16:58On le sait que lors de la précédente motion de censure,
17:00celle que les Insoumis avaient déposée,
17:02certains voulaient la voter, d'autres ne voulaient pas.
17:05Vous avez trouvé une position commune,
17:06mais le groupe n'est pas tout à fait d'accord
17:09sur la stratégie à adopter.
17:11Ce n'est pas une division, c'est une réflexion en cours.
17:14Et il est normal qu'on soit tous et toutes partagés,
17:17parce que d'un côté, comme vous l'avez dit tout à l'heure,
17:19il y a le désir de répondre à la demande de stabilité du pays,
17:22des acteurs économiques et sociaux.
17:24Et de l'autre côté, il y a pour nous aussi le sentiment
17:27qu'on ne peut pas entrer dans un processus
17:29où à la fin, on ne retrouve rien de ce qui fait notre identité.
17:34On ne peut pas être là simplement
17:35dans une position de supplétif
17:37de la pérennisation de la Macronie au pouvoir.
17:40Donc il faut quand même qu'il y ait des victoires.
17:42Il faut qu'on puisse justifier le fait
17:44qu'à la fin, éventuellement, on ne voterait pas la censure.
17:47Et pour le moment, on est en réflexion,
17:49parce que ça ne va pas de soi,
17:50et ce n'est pas évident qu'on ait atteint ce point.
17:52Marie Lebec, on est sur ce plateau depuis 20 minutes.
17:55On n'a pas encore parlé du Rassemblement national.
17:57Sous Michel Barnier, on commençait dans les premières secondes
18:00par cela, puisque Marine Le Pen avait un peu en main
18:03les clés du maintien ou non du gouvernement.
18:06Comment vous le sentez, le Rassemblement national,
18:08par rapport à ce budget ?
18:10On sait que Marine Le Pen, par la mort de son père,
18:12a été un peu en retrait, même si elle va s'adresser
18:14au Premier ministre tout à l'heure.
18:16Est-ce qu'il pourrait voter une censure dans les prochains jours ?
18:19Je n'ai pas eu tellement d'écho, je dois bien le dire.
18:22Chacun prendra ses responsabilités.
18:24Je crois aussi que personne n'a oublié
18:26que le Rassemblement national a participé à la censure
18:29la dernière fois du gouvernement.
18:32Je pense peut-être que si certains Français ont jugé légitime
18:36la dernière fois la censure du gouvernement de Michel Barnier,
18:39je crois effectivement que l'impérieuse nécessité
18:41dans laquelle on est impose aussi à chacun d'être plus responsable.
18:45Je ne sais pas ce que fera le Rassemblement national.
18:48Je pense qu'il est bien de discuter entre déjà ceux qui ont envie
18:51d'essayer de faire progresser ensemble le pays,
18:54et puis après, on verra comment ils se positionneront.
18:56Laurent Baumel, puisque si les socialistes
18:57votent finalement la censure,
18:59vous perdriez aussi ce rôle de pivot,
19:02ce rôle central, ce rôle de nous sommes le groupe qui décidons
19:06si un gouvernement est maintenu ou s'il tombe,
19:09et vous le redonneriez au Rassemblement national.
19:11Oui, encore une fois, aucune décision n'a été prise à ce stade.
19:15On est dans les hypothèses de l'aspect.
19:16Oui, mais en même temps, si on était amené au bout du compte
19:19à voter la censure, c'est parce qu'on estimerait
19:21qu'on n'a pas obtenu les concessions réelles
19:24dont je parlais tout à l'heure.
19:25Donc, être dans un rôle pivot et de dialogue, c'est bien,
19:28mais à condition que ça débouche sur quelque chose de tangible.
19:31Encore une fois, il ne faut pas nous demander,
19:33nous, socialistes, de choisir la stabilité contre nos idées.
19:38Il ne s'agit pas d'avoir toutes nos idées dans le budget.
19:41On a bien compris que ce ne serait pas le cas,
19:42et on est ouverts à la question d'un compromis,
19:46évidemment, depuis le départ.
19:47On a bien compris que c'est un gouvernement de droite
19:49et de centre-droite qui gouverne,
19:51donc que ça ne va pas être un budget de gauche
19:53corrigé par la droite, mais plutôt, à ce stade,
19:55malheureusement, un budget de droite corrigé par la gauche.
19:57Encore faut-il que la correction, elle, soit réelle et substantielle
20:00et visible pour nous et pour nos électeurs.
20:02Vous y êtes prêts, Samaré Lebec ?
20:04Après, c'est David Amiel, Gabriel Attal,
20:07qui conduisent, et Stéphanie Rist, bien sûr, pour le PLFSS,
20:11qui conduisent ces discussions,
20:13donc je ne veux pas leur prêter des propos,
20:15mais en tout cas, nous, nous avons gardé avec attention le budget.
20:20On estime qu'à date, la copie n'y est pas tellement,
20:22mais on est aussi, de toute façon, prêts à certains bouger,
20:26effectivement, je pense que, même si,
20:28et je rejoins ce que disait Philippe Juvin,
20:29même si c'est un peu insatisfaisant pour tout le monde,
20:32il y a des compromis qu'il faut faire, qui sont nécessaires,
20:36et je sais que ça n'est pas dans le contexte budgétaire tout de suite,
20:39mais réouvrir le débat sur la réforme des retraites,
20:43qui peut peut-être plus d'ailleurs apparaître
20:45comme un débat de contexte présidentiel,
20:47c'est-à-dire qui aurait pu être reporté dans deux ans,
20:49est un pas, déjà, un gage de bonne volonté, je pense,
20:53à l'endroit du Parti Socialiste,
20:56et je voudrais dire aussi que, bien sûr, il y a le budget,
20:58c'est absolument fondamental pour le pays, c'est très important,
21:00mais je voudrais dire aussi que, quand on va sur le terrain,
21:03la question de la dette publique est un enjeu,
21:05mais il y a aussi tout un tas d'autres sujets
21:08qui sont abordés par nos concitoyens,
21:09qui sont dans l'attente,
21:10et ne pas réussir à obtenir de budget,
21:13basculer dans une logique de censure, à nouveau, de ce gouvernement,
21:16c'est aussi, à nouveau, reporter des textes qui sont,
21:18je pense, attendus, il y a la question de la fin de vie,
21:20qui est très emblématique,
21:21mais pour moi, qui suis plus sur les questions économiques,
21:24la question de la simplification de la vie administrative
21:26revient régulièrement dans les discussions qu'on peut avoir,
21:30notamment dans le cadre des vœux aux acteurs économiques,
21:32pour savoir si ça va avancer ou pas.
21:34C'est ça, Laurent Baumel, on a quand même le sentiment
21:36que cette absence de budget, pour l'instant,
21:38ça bloque un peu tout, normalement, le budget,
21:40ça nous occupe, c'est le marathon de l'automne,
21:42là, ça va être le marathon de la nouvelle année,
21:45vous comprenez aussi ce sentiment que peuvent avoir certains Français,
21:48de dire, bon, allez, il sera peut-être pas bon,
21:50mais il faut qu'on passe à autre chose.
21:51Oui, je le comprends, mais on ne peut pas faire
21:52des seuls socialistes les responsables de l'existence
21:55d'un budget ou pas dans ce pays, c'est-à-dire que si on veut
21:57un budget qui soit accepté par nous, il faut, je le répète,
22:02qu'il y ait des choses acceptables pour nous dans ce budget.
22:06Et je regardais justement l'heure, puisque je vous le rappelle,
22:09et on va suivre à 14h30 l'offensive des députés
22:12qui sont favorables à un texte sur la fin de vie,
22:15mais on continue à discuter de ce budget.
22:17Cette CMP, cette Commission mixte paritaire,
22:19Marco Pommier nous en parlait, elle a lieu jeudi.
22:21A priori, ensuite, les députés sont convoqués pour valider ou non.
22:25Est-ce qu'à ce moment-là, Marie Lebec, le Premier ministre,
22:27doit acter l'usage du 49.3 ?
22:30On le sait, sur les budgets, c'est quasiment obligatoire
22:34pour le Premier ministre quand il a une assemblée aussi divisée.
22:37Ou est-ce que le scénario de pouvoir prendre encore un peu de temps existe ?
22:43Je pense que sur le recours au 49.3,
22:46si le Premier ministre venait à vouloir s'en servir,
22:49il faut être très transparent.
22:50Encore une fois, je pense que ça a une très mauvaise image, le 49.3,
22:54mais à la fin, c'est un outil à la main du gouvernement,
22:57un outil qui est légitime.
22:58Après, je pense que ça dépendra beaucoup
22:59des conclusions de la Commission mixte paritaire,
23:03du fait que chacun puisse un peu y retrouver ses petits,
23:06de la position des socialistes,
23:08parce qu'au-delà de la question de la censure,
23:10il y a la question du vote ou de l'abstention
23:13ou du vote contre du budget par les autres groupes politiques
23:16que ceux qui composent le gouvernement.
23:19Et donc, bien sûr,
23:21en fonction de ce qui est décidé en Commission mixte paritaire
23:23et qui se retranscrira dans l'hémicycle,
23:27le Premier ministre prendra sa décision, je pense, à la fin.
23:30Ça risque d'être une Commission mixte paritaire qui va être très longue.
23:33Oui, parce qu'elle pourrait même se poursuivre vendredi matin,
23:35nous dit-on.
23:36Elle pourrait se poursuivre sur deux jours.
23:37Et en même temps, je pense que c'est sain.
23:39C'est aussi un moment où les parlementaires se parlent
23:40en dehors du contexte, sans l'exécutif.
23:44Et je pense que c'est aussi des moments
23:46où le texte continue de progresser.
23:48Et donc, il faut laisser toute sa sanche à la Commission.
23:50Laurent Baumel, sur cette question juste du 49-3,
23:53ça, vous le savez, si François Bayrou est quasiment obligé
23:56de l'utiliser, vous, il n'est pas question
23:58de s'abstenir sur le budget.
24:00Ce sera de toute façon un vote contre des socialistes.
24:02Alors, j'allais vous dire que si François Bayrou
24:04avait très en amont annoncé qu'il renonçait à utiliser le 49-3,
24:09il aurait été obligé de faire des concessions beaucoup plus fortes
24:12pour avoir un vote pour des socialistes.
24:14Et peut-être qu'à ce moment-là, on aurait eu un budget coproduit
24:16par la droite et la gauche avec la possibilité de le voter.
24:20À partir du moment où lui-même, dès le départ, a indiqué
24:23qu'il y avait une très forte chance qu'il utilise le 49-3
24:26dans le budget, il a induit une logique de concession limitée.
24:30Et cette logique de concession limitée l'oblige en retour
24:33à utiliser le 49-3 pour essayer de transformer un vote contre
24:37en non-censure, c'est-à-dire pour essayer de distinguer
24:41la question d'un rejet du budget sur le fond
24:44de la question de l'instabilité.
24:46Et moi, ça, ça me pose problème.
24:48Je pense qu'il faudrait aujourd'hui, si vous voulez,
24:50qu'on évolue dans notre manière de penser,
24:52et je le répète, qu'on soit capable de faire des concessions réelles
24:55pour ne pas être obligé de poser la question de la stabilité
24:58comme une question détachée,
25:00qui se détache de ce qu'on pense au fond des choses.
25:02On verra si c'est le cas pour le budget 2026 examiné en 2025.
25:06Merci beaucoup, Marie Lebec, merci, Laurent Baumel.
25:09On va passer tout de suite au Focus.
25:11Générique
25:13...
25:15Dans le cadre d'une proposition de loi contre les fraudes,
25:18les députés ont interdit le démarchage téléphonique.
25:20Vous en avez peut-être parfois des numéros qui vous appellent.
25:23Delphine Bateau était à l'origine de cet amendement.
25:25Elle est au micro de Stéphanie Despierre,
25:27celle des 4 colonnes.
25:28Delphine Bateau, bonjour.
25:29Pourquoi vous avez voulu interdire le démarchage téléphonique ?
25:33Parce que les gens n'en peuvent plus.
25:34C'est un combat de l'écologie, du quotidien,
25:37contre l'invasion tout le temps de la société de consommation,
25:42même dans sa vie privée, c'est-à-dire quand on est à la maison
25:45et que le téléphone n'arrête pas de sonner
25:47pour qu'on nous vende des choses,
25:48et pareil sur le téléphone portable.
25:50Et en fait, ça fait des années qu'il y a une exaspération massive
25:54des gens contre ce démarchage téléphonique
25:57et que les dispositifs qui ont été mis en place ne marchent pas.
25:59C'était Bloctel.
26:01C'était une liste d'opposition sur laquelle, si on s'inscrivait,
26:03normalement, on recevait plus d'appels.
26:05Ça n'a jamais marché.
26:06Et donc, c'est un combat que je porte à l'Assemblée nationale
26:09depuis 7 ans.
26:10Et hier, pour la première fois, ça a été voté,
26:13et ça a été voté à l'unanimité.
26:15Ce n'est qu'une première étape, parce que c'est un premier vote.
26:18Les ministres, d'ailleurs, étaient plutôt défavorables
26:20à votre amendement en disant que ce n'était pas le moment.
26:23Est-ce que vous avez l'espoir que cette idée arrive au bout ?
26:28Oui, parce qu'il s'avère que le Sénat a voté,
26:32au mois de novembre, un texte qui est identique.
26:36A l'unanimité aussi.
26:38Ce texte identique reprend tous les amendements
26:40et les propositions de loi que j'avais déposées
26:42à l'Assemblée nationale, je vous l'ai dit, depuis 7 ans.
26:45Donc, la chanson des gouvernements qui disent
26:47que ce n'est pas le moment, etc., je la connais par coeur,
26:51puisque c'est celle qui nous est servie depuis 7 ans.
26:53Mais je compte sur la ténacité des députés de toute sensibilité
26:58du Sénat, avec des sénateurs de toute sensibilité,
27:00pour qu'on aille au bout et que, rapidement,
27:03il y ait un texte conforme entre l'Assemblée nationale
27:07et le Sénat qui puisse être promulgué.
27:09Quelle est la différence entre ce que proposait le Sénat
27:11et ce que vous proposez ? C'est exactement la même chose ?
27:13Aucune. Il y avait d'autres articles
27:15dans la proposition de loi du Sénat,
27:17que les sénateurs vont d'ailleurs pouvoir rajouter
27:20dans le texte qui a été adopté hier.
27:22Moi, peu importe, en fait, le véhicule législatif,
27:25que ce soit le texte de l'Assemblée nationale
27:27qui soit adopté par le Sénat, c'est le même texte,
27:30ou que l'Assemblée prenne la proposition de loi
27:33qui a été votée au Sénat, c'est pas l'important.
27:35L'important, c'est qu'on ait, rapidement,
27:38un texte définitif qui puisse être promulgué
27:41pour mettre fin à ce fléau qui enquiquine
27:44les citoyennes et les citoyens.
27:46Merci beaucoup.
27:48Et bienvenue, si vous nous rejoignez sur LCP.
27:50La séance des questions au gouvernement
27:52est à suivre dans un peu moins d'une demi-heure.
27:54C'est en direct en intégralité à 15h.
27:56Et dans quelques instants, on suivra la conférence des presses
27:58des députés favorables.
28:00A l'aide à mourir, ils s'opposent à la volonté du Premier ministre
28:03de scinder le débat en deux textes.
28:06Vous retrouvez dans cette émission Stéphanie Despierre,
28:08celle des quatre colonnes.
28:09Marco Pommier sera présent pour nous faire suivre
28:11cette conférence de presse, et puis Clément Perrault
28:13et lui dans l'hémicycle.
28:15Quelques minutes avant 15h, nous suivrons l'arrivée
28:17par la cour d'honneur du Premier ministre
28:18et des membres du gouvernement.
28:20Je le disais, Clément, vous êtes dans l'hémicycle
28:22et vous connaissez les thèmes qui seront abordés
28:24dans un instant en séance.
28:26Oui, et ce seront des thèmes très variés, Elsa.
28:28Il n'y aura pas, comme c'est le cas parfois,
28:30un sujet qui va véritablement écraser la séance.
28:33Il y aura tout de même, c'est à noter,
28:35deux questions sur le thème de l'immigration.
28:37Elles seront toutes les deux posées par des députés de gauche.
28:40Et puis, au fil de la séance, il sera question
28:43de l'emploi industriel, des inondations en Bretagne,
28:46du principe aussi de travailler 7h gratuitement.
28:50A noter enfin, Elsa, que Marine Le Pen,
28:52la présidente du groupe racialisé,
28:54la présidente du groupe Rassemblement national,
28:56va prendre la parole, elle va poser une question
28:58au Premier ministre, François Bayrou.
29:00On ne connaît pas la teneur encore de cette question,
29:03mais je le soulève parce que c'est la première véritable
29:05intervention publique de Marine Le Pen
29:08depuis le décès de son père, Jean-Marie Le Pen.
29:10C'était le 7 janvier.
29:12Merci beaucoup, Clément Perreault.
29:14Nous sommes toujours dans la salle des pas perdus,
29:16à moins d'une demi-heure de la séance.
29:18Paul Christophe, bonjour.
29:19Bonjour.
29:20Vous êtes député horizon indépendant du Nord,
29:22président de votre groupe.
29:24Bonjour.
29:25Député Rassemblement national, de l'heure.
29:27Nous rejoindrons dans quelques instants,
29:29la salle des 4 colonnes, avec cette conférence de presse
29:32des députés favorables à l'aide à mourir.
29:35On le rappelle pour nos téléspectateurs,
29:36vous étiez en train de débattre de ce texte
29:39juste avant la dissolution.
29:41Emmanuel Macron l'a annoncé le dimanche.
29:42Le lundi, on était censé continuer à en débattre.
29:45Aujourd'hui, certains disent qu'il faut reprendre les débats
29:47exactement où c'est arrêté.
29:49Paul Christophe.
29:50Je pense que déjà, à mon sens,
29:52il faut reprendre le débat sous la conception
29:54qui avait été initialement prévue.
29:55La démonstration a été faite par la commission spéciale
29:58et même le début des débats en hémicycle.
30:00On pouvait débattre d'un texte complet
30:02qui intègre à la fois les soins appellatifs
30:04et l'aide à mourir.
30:05Je pense que les débats étaient suffisamment sereins
30:07pour qu'on puisse continuer cette discussion.
30:08Mais évidemment, la règle veut qu'on reprenne un texte
30:11au début de son premier article.
30:12Je pense que c'est ce à quoi on n'échappera pas.
30:14Kevin Mauvieux, alors qu'Olivier Fahler n'y arrive,
30:16vous, les débats étaient respectueux, apaisés.
30:18Chaque groupe avait même en son sein des débats
30:21et pourquoi ne pas reprendre cet arrêté en juin ?
30:24Écoutez, je ne pense pas qu'il y ait de vérité générale
30:27sur ce sujet. C'est pour ça aussi qu'il y avait des débats
30:29au sein même des groupes.
30:30On touche à quelque chose qui est relatif à l'intime.
30:33Donc, vous avez des personnes qui vont être favorables,
30:35d'autres qui ne vont pas l'être, tout simplement,
30:37parce qu'il y a un rapport à la mort qui est différent.
30:39Et je vous laisserai continuer, Kevin Mauvieux.
30:41Regardez, finissez votre phrase.
30:44Je ne pense pas que ce soit, à mon sens,
30:46une urgence de reprendre ce texte.
30:47Les Français ont du mal à remplir leur frigo,
30:49à finir les fins de mois, le chômage augmente.
30:51Je pense qu'il y a d'autres priorités.
30:52On écoute Olivier Falorni, c'est sa priorité.
30:55Olivier Falorni, vous êtes en direct sur LCP,
30:58entouré des députés de neuf groupes parlementaires,
31:01allant de la France insoumise aux Républicains.
31:03Pourquoi ? Pour mettre la pression sur François Bayrou,
31:05qui veut scinder le texte sur la fin de vie en deux parties.
31:08D'abord, merci d'être venu si nombreux pour ce point presse
31:11qui, je peux le dire, est inédit dans son format.
31:16J'allais même dire exceptionnel dans le contexte politique actuel,
31:20parce que j'ai à mes côtés,
31:22et je veux les en remercier très chaleureusement,
31:24des parlementaires, effectivement,
31:26issus de neuf groupes parlementaires différents,
31:30qui sont en désaccord, en divergence sur bien des points,
31:34qui sont souvent à s'affronter dans l'hémicycle.
31:39Mais c'est la vie démocratique, c'est la vie parlementaire,
31:41et c'est normal.
31:42Mais nous considérons tous que la fin de vie
31:47est une cause qui doit dépasser nos camps partisans.
31:50Et qui doit nous rassembler.
31:52Et cette cause nous rassemble, aujourd'hui, comme hier,
31:55et comme demain.
31:56Donc, ce que je vais vous dire aujourd'hui,
31:58c'est d'abord que les députés qui sont à mes côtés,
32:01on aurait pu être 240,
32:03les quatre colonnes ne pourraient pas nous accueillir tous,
32:06mais il y a un député de chaque groupe parlementaire.
32:09Aucun d'entre nous ne s'exprime au nom de son groupe,
32:11parce qu'aucun groupe ne donnera de consignes de vote.
32:14Aucun. Et c'est légitime.
32:15En revanche, nous nous exprimons tous
32:18au nom de l'initiative parlementaire
32:20que nous avons prise et qui est aujourd'hui signée
32:22par 240 députés.
32:24J'insiste bien, il y a une proposition de loi
32:27qui est signée par 240 députés.
32:30On doit écouter, on doit respecter la parole des parlementaires.
32:34Et enfin, sur le fond, je veux vous dire une chose.
32:37Notre message, il se résume en deux phrases.
32:41Sur la fin de vie, ce que nous voulons,
32:44c'est maintenant et en même temps.
32:47Et ce que nous ne voulons pas,
32:49c'est séparément et dans longtemps.
32:52C'est-à-dire que nous considérons
32:55que la scission des deux textes
32:57est un véritable risque de diversion
33:01pour masquer une volonté d'abandon.
33:03Et ça, nous ne voulons pas.
33:05Nous ne sommes pas des députés qui sommes prêts à être dupés.
33:10Nous ne voulons pas de stratégie dilatoire
33:13pour reporter au calendre grec
33:15un texte qui est attendu, je le redis,
33:17par 240 députés et par des millions de Français.
33:22Et je vais conclure,
33:23et ensuite, mes collègues et moi-même
33:26répondrons à toutes vos questions.
33:27Très sincèrement, je ne pensais pas dans ma vie politique
33:30citer un jour Mme Giscard d'Estaing.
33:33L'homme de centre-gauche va pourtant être amené à le faire.
33:37Parce qu'Annemone Giscard d'Estaing,
33:38dans une interview la semaine dernière dans L'Express,
33:42en parlant de l'avortement, avait dit,
33:46concernant la loi sur l'IVG,
33:48mon mari a mis ses convictions religieuses de côté.
33:52Mon mari considérait qu'un homme d'Etat
33:55doit surtout tenir compte des besoins de ses concitoyens
33:59et ne pas imposer ses propres convictions.
34:01Je crois que c'est exactement notre état d'esprit aujourd'hui.
34:05Votre proposition de loi contre les deux lois du gouvernement ?
34:10Et voilà cette conférence de presse du député et des démocrates
34:13Olivier Falorni, accompagné de groupes de députés
34:15de neuf groupes politiques différents.
34:18Pour qu'on comprenne bien, Paul Christophe,
34:20le projet de loi, à l'origine, il y avait deux parties,
34:23mais c'était un même texte,
34:24les soins palliatifs et l'aide à mourir.
34:27Aujourd'hui, François Bayrou dit
34:28qu'il faut un texte sur les soins palliatifs,
34:31un texte sur l'aide à mourir.
34:33Pourquoi ça vous pose problème ?
34:36Au nom du groupe, je peux m'exprimer en disant
34:38qu'il nous faut un texte pour examiner l'ensemble.
34:40Je suis un grand défenseur des soins palliatifs.
34:43J'ai présidé un conseil d'administration
34:45de l'hôpital de Zouïe-Côte, qui accueille des femmes et des hommes
34:48qui s'investissent au profit des patients en fin de vie
34:50au titre du soin palliatif.
34:52Pour autant, on voit qu'il y a un débat de société
34:54sur lequel on ne peut pas se dérober,
34:56on doit apporter ce débat sereinement dans le dépolitisant
34:59pour faire en sorte qu'on apporte des réponses aux concitoyens
35:02qui ne trouvent pas matière les soins palliatifs
35:05et qui souhaitent une aide à mourir.
35:07Pourquoi, Kévin Mauvieux, ça vous dérangerait
35:09le retour en un texte ?
35:11Finalement, un texte, vous pouvez à la fois vous prononcer
35:13sur les articles qui auront attrait aux soins palliatifs
35:16et vous prononcer aussi sur ceux qui ont attrait
35:19à l'aide active à mourir.
35:20Tout simplement parce que si on met l'ensemble de ces éléments
35:24dans un seul texte, on peut se prononcer article par article,
35:28mais lorsque la loi devra être votée,
35:31je prends mon cas personnel, encore une fois,
35:33parce que tout le monde ne pense pas pareil dans tous les groupes.
35:37Mon cas personnel, je suis contre l'aide active à mourir.
35:39En revanche, je fais partie de ceux qui sont convaincus
35:42que les soins palliatifs doivent être développés et décuplés,
35:45surtout dans les départements qui n'en ont pas à l'heure d'aujourd'hui,
35:49et je serais très embêté si demain, à la fin d'un texte de loi,
35:52j'avais voté pour les soins palliatifs
35:54et qu'à la fin, je devais voter contre le texte
35:56parce que je ne veux pas de l'aide active à mourir,
35:58bloquant ainsi le développement des soins palliatifs.
36:00C'est pour ça qu'à titre personnel,
36:02je suis favorable à la séparation des deux thèmes
36:04pour pouvoir accentuer et améliorer l'accès aux soins palliatifs
36:07sans pour autant donner l'aval à l'instauration d'une forme d'euthanasie.
36:11Et c'est ça le risque aussi pour ceux qui défendent cette aide à mourir,
36:15c'est de dire, sur les soins palliatifs, tout le monde va voter,
36:18mais sur l'aide à mourir,
36:19pour le coup, on risque d'avoir un texte qui ne passe pas à l'Assemblée.
36:22On voit bien l'artifice, c'est une façon de s'exonérer,
36:25d'avoir à se prononcer sur la question de l'aide active à mourir.
36:29Très clairement, la question des soins palliatifs
36:30repose plutôt sur question de réglementaire et de budgétaire.
36:33Il n'y a pas forcément de loi nécessaire.
36:35La sécurité sociale en discussion enterrine la trajectoire
36:38qui était prononcée pour mettre 100 millions d'euros de plus
36:41par an sur 10 ans au profit des soins palliatifs,
36:44sachant qu'il y a la formation des professionnels à accomplir.
36:47Je pense que scinder les textes, ce n'est pas la bonne solution.
36:50C'est une façon de s'exonérer de l'entièreté du débat.
36:53Je pense que ça permet d'avoir l'équilibre
36:55entre les deux options qui sont à la main de nos concitoyens.
36:58C'est de cette façon-là qu'il faut avoir le débat dans sa globalité.
37:01Le débat dans sa globalité, et on a vu, au moment de la dissolution,
37:05que beaucoup de citoyens ont interpellé les députés
37:08en disant qu'en est-il de ce texte-là ?
37:10Est-ce qu'on doit recommencer à zéro ?
37:12Il y avait une attente, ce qui liait ce débat à l'Assemblée ?
37:16Il y avait une attente sur le débat,
37:18mais il y avait, dans ma circonscription,
37:20si je devais prendre en compte toutes les personnes
37:22qui sont venues à ma rencontre, une vraie scission aussi.
37:24Je n'avais pas 9 personnes sur 10 à ma permanence
37:26qui voulaient que l'aide à mourir soit mise en place.
37:29J'avais une moitié de personnes qui venaient me voir
37:31pour savoir si on allait le remettre au débat,
37:33est-ce qu'on risque d'avoir l'aide à mourir ?
37:35Et une partie qui venait me dire
37:37est-ce qu'on risque d'avoir la chance d'avoir l'aide à mourir ?
37:38Donc en réalité, oui, il y a un débat.
37:40Maintenant, là où je ne suis pas d'accord,
37:41c'est de dire qu'en séparant les deux textes,
37:43on jette à la poubelle ou on abandonne l'aide à mourir.
37:45Moi, je ne suis pas pour.
37:47Mais voyez-vous, je pense qu'il est plus démocratique
37:49de laisser les députés s'exprimer sur l'aide à mourir
37:52plutôt que de biaiser le vote en leur disant
37:54attention parce qu'il y a les soins palliatifs.
37:55Et si on n'a pas peur de ce débat,
37:58si vraiment le gouvernement, la majorité,
38:00n'a pas peur du vote sur l'aide à mourir,
38:02je ne vois pas où est le problème.
38:03Ce que dit Kevin Mauvieux, c'est que c'est un peu un chantage
38:07en disant attention, si vous votez contre le texte,
38:09vous votez contre aussi les soins palliatifs.
38:12Non, pas nécessairement puisque, comme je vous le disais,
38:13la principale innovation sur le développement des soins palliatifs,
38:16c'est la dimension budgétaire.
38:17Donc ce n'est pas à s'opposer autant que tel.
38:19Les mesures qui étaient honnêtement dans le texte
38:21sont plutôt d'ordre réglementaire, je le redis,
38:23plus d'ailleurs que logistique.
38:25Mais en soi, moi, je vois ce débat citoyen qui s'impose à nous.
38:28Lorsque j'ai organisé une séquence dans ma circonscription,
38:31alors j'étais un peu plus que neuf, j'avais environ 250 personnes,
38:33chacun est arrivé divisé.
38:36Je pense qu'on a un tiers pour, un tiers contre...
38:38Qui s'interroge.
38:39Et à la fin, j'avais deux tiers pour et un tiers contre.
38:40Vous voyez que le besoin de débattre sur l'entièreté du sujet
38:44peut faire évoluer des prises de conscience.
38:46Je le redis, c'est un débat de société.
38:48Il ne faut pas s'échapper.
38:49On a le sentiment que François Bayrou,
38:51finalement, il est contre l'aide à mourir.
38:54D'ailleurs, dans son interview hier,
38:56il cite l'exemple qui pourrait se passer
38:58d'une jeune fille trisomique qui pourrait demander à mourir
39:01si un de ses parents mourait.
39:03On sent bien que dans ses convictions profondes,
39:05il n'y est pas favorable.
39:07C'est possible. Je suis frontalier de la Belgique,
39:09où les dispositifs existent.
39:11Je ne vois pas ces phénomènes d'exagération.
39:13Ce que je reprocherais peut-être, c'est qu'aujourd'hui,
39:15on n'oriente pas assez tôt les patients vers les soins palliatifs.
39:18J'ai vu arriver dans nos services
39:20des gens qui étaient en grande souffrance
39:22et qui exprimaient ce besoin de mourir.
39:24Au bout de 48 heures d'accompagnement,
39:25et d'accompagnement humain en particulier,
39:27la phrase qu'ils vous disaient chaque soir, c'était « à demain ».
39:30Ce n'est pas parce que le dispositif sera à disposition
39:31que tout le monde va s'en saisir,
39:33et certainement pas d'une manière exagérée,
39:34parce qu'il nous appartiendra,
39:35par notre travail de parlementaires,
39:37de mettre ces gardes-fous.
39:38Ce qu'on rappelle, Kévin Mauvieux,
39:40c'est qu'effectivement, il s'agit de présenter
39:42un panel de choses.
39:43Le renforcement des soins palliatifs,
39:45et ensuite, un choix qui, dans les débats
39:47qu'on a eus à l'Assemblée, était...
39:49Il devait être un choix éclairé.
39:51Il ne s'agit pas de patients qui souffrent
39:52de toutes les pathologies.
39:53Il faut que ce soit réitéré jusqu'au dernier moment.
39:55Il y avait des gardes-fous en discussion à l'Assemblée,
39:58qui étaient des gardes-fous extrêmement importants.
40:00On ne voyait pas de dérive possible
40:02avec le texte qui a été présenté au printemps dernier.
40:04Les dérives, si.
40:05Dans les amendements, les dérives, elles existent, évidemment.
40:08Et nous, ce qui nous faisait peur, c'est de voir certains amendements...
40:11Enfin, nous, encore une fois,
40:13ceux qui sont plutôt opposés à l'aide active à mourir,
40:16c'est de voir des amendements parfois dangereux
40:19allant jusqu'à une libéralisation parfois assez dévoyée
40:22de l'aide active à mourir,
40:24ne pas passer, mais parfois ne pas passer à peu de choses.
40:27Et le débat était serein,
40:30parce qu'encore une fois, ça touche à l'intime.
40:31C'est pas une question politique, là.
40:32On est vraiment dans une question de société
40:34et qui touche à l'intime.
40:36Et effectivement, à certains moments,
40:38il y a certains gardes-fous qui ont failli disparaître.
40:40Il y a certains gardes-fous qu'on a voulu, nous, instaurer,
40:43qui ne l'ont pas été.
40:45Et pour moi, dans les conditions dans lesquelles le texte s'est arrêté,
40:48mais après, on verra comment ça reprendra,
40:49mais dans les conditions dans lesquelles le texte s'est arrêté
40:52avec la dissolution, le texte n'était pas suffisamment cadré,
40:55il n'y avait pas suffisamment de gardes-fous
40:57pour éviter les débordements potentiels.
40:59Il ne faut pas prendre d'exemples tirés par les cheveux
41:01parce qu'on est sur un sujet sensible,
41:02donc je ne prendrai pas d'exemples tirés par les cheveux,
41:04mais il faut être très prudent.
41:06Il y a certains pays dans le monde qui ont ouvert l'aide active à mourir
41:08avec des gardes-fous qui semblaient bons
41:10et pourtant qui se sont avérés après trop légers.
41:13Et au-delà de ça, il y a certaines aides actives à mourir
41:16qui ont été mises en place à travers le monde,
41:17qui se sont avérées des boîtes de pandore
41:19et qui ont entraîné derrière des dérives
41:21qui sont arrivées par la suite.
41:23Et moi, c'est aussi le risque que je soulève avec ça,
41:25c'est attention même à une aide active à mourir très bornée
41:29qui, dans les années qui viennent, pour des raisons X ou Y,
41:32tendrait à s'ouvrir beaucoup trop et à sortir du cadre.
41:35Paul-Christophe, il y a effectivement quelques exemples
41:38qui sont ultra minoritaires,
41:40mais des exemples qui ont pu choquer
41:42sur ce qui pouvait se passer en Belgique,
41:44sur des mineurs par exemple.
41:45Est-ce que ça, pour vous, il y avait un risque,
41:48que ces gardes-fous sautent ici à l'Assemblée
41:50ou vous dites, faisons confiance aux parlementaires, en fait ?
41:53Oui, faisons confiance aux parlementaires,
41:54c'est parlementaire qui vous le dit.
41:56Mais en tout cas, je rappelle quand même
41:57que la navette parlementaire s'exercera,
41:59donc le Sénat aura aussi son mot à dire.
42:01Je pense que chacun pourra apporter les éléments pour sécuriser.
42:04Justement, vous pointiez des exemples
42:05de lequel on s'est inspirés pour mettre en place des gardes-fous
42:08et de faire en sorte que les personnes concernées
42:10ne soient pas impactées.
42:11Vous espérez le convaincre, le Premier ministre,
42:13parce qu'il les entend, les critiques dans son propre camp.
42:15La présidente de l'Assemblée, Yael Broun-Pivet, ici,
42:17a dit que c'était une erreur.
42:19Vous pensez qu'il peut encore changer d'avis ?
42:21Là, il semble qu'il parlerait de discuter les deux textes,
42:24mais en même temps, être sûr qu'on ne renvoie pas
42:27au calendrier, justement, cette aide active à mourir.
42:30Est-ce que vous, vous pensez que vous pouvez encore peser
42:31pour le convaincre ?
42:32Bien sûr, c'est notre travail, là aussi, de parlementaire,
42:34de président de groupe, pour ce qui me concerne aujourd'hui,
42:37de faire en sorte que, déjà, on l'inscrive
42:38sur le temps parlementaire sur lequel nous avons la main,
42:41dans notre propre calendrier.
42:42Bien évidemment, il est probable que nous aurions besoin
42:44de deux semaines plutôt qu'une semaine pour en débattre,
42:46et donc, c'est là où nous attendons du gouvernement
42:48qu'il fasse le geste d'inscrire également,
42:49donc, cette deuxième semaine à Notre-Dame.
42:51Si ces deux textes, en même temps...
42:52Si ces deux textes, ça ne vous dérange pas,
42:54Kévin Mauvieux, qu'ils soient examinés en même temps,
42:56que le débat sur l'aide active à mourir
42:57vienne rapidement ici, à l'Assemblée ?
43:00Encore une fois, à mon sens, il y a des urgences
43:02beaucoup plus préoccupantes pour les Français,
43:05voilà, qui ne remplissent pas leur frigo à la fin du mois,
43:07enfin, dès le milieu du mois, maintenant,
43:08qui ont beaucoup de mal à boucler les fins de mois,
43:11des problèmes d'insécurité.
43:12Pour moi, ce n'est pas le texte prioritaire.
43:14Maintenant, si demain, on me dit
43:15qu'on doit le débattre à l'Assemblée nationale,
43:17effectivement, je préfère que ce soit fait
43:19en même temps, d'un bloc, mais en deux textes différents.
43:21Et puis, j'ai envie de dire, c'est un sujet de société,
43:23on peut aussi se poser la question,
43:24de poser la question à la société.
43:26Le référendum existe.
43:27Il y a eu une convention citoyenne sur le sujet, normalement.
43:29Oui, mais une convention citoyenne,
43:30ce n'est pas un référendum, si vous voulez.
43:31Alors, justement, pour bien comprendre
43:34tous ces enjeux autour de ce débat,
43:35je vous propose de rejoindre Stéphanie Despierres.
43:37Effectivement, on parle de ce débat sur la fin de vie.
43:40C'était le dernier texte examiné à l'Assemblée nationale,
43:42juste avant la dissolution.
43:44Oui, il s'est arrêté le vendredi avant la dissolution,
43:48qui a eu lieu le dimanche soir, et depuis,
43:50les partisans de l'Aide à mourir s'activent
43:53pour qu'ils soient réinscrits à l'ordre du jour
43:55dans l'Assemblée nationale.
43:56Alors, François Bayrou, le Premier ministre, a dit
43:57qu'il voulait faire deux textes, et non pas un,
44:00comme celui de l'année dernière, qui comprenait
44:02à la fois le volet sur les soins palliatifs
44:04et à la fois le volet sur l'Aide à mourir.
44:06Ses déclarations, cette volonté de scinder en deux textes,
44:08a déclenché une levée de boucliers
44:10dans le propre camp du Premier ministre,
44:12notamment au Modem.
44:14On a entendu tout à l'heure Olivier Falorni.
44:16Et puis, la présidente de l'Assemblée nationale,
44:18Yael Broun-Pivet, est montée au créneau
44:20en disant que ce serait une erreur
44:21que si on recommençait tout à zéro,
44:23et bien, d'ici deux ans, d'ici la fin du quinquennat,
44:26il n'aurait pas de loi sur la fin de vie.
44:28Alors, vous l'avez vu, le député Olivier Falorni
44:31et neuf députés de neuf groupes politiques
44:33ici, à l'Assemblée nationale,
44:35ont donné tout à l'heure une conférence de presse
44:37pour réclamer le retour à un seul texte.
44:39Ils estiment que c'est un équilibre qu'il ne faut pas rompre.
44:42Elsa Faucillon, le député communiste, disait
44:44que s'il n'y a pas les soins palliatifs
44:47et l'Aide à mourir dans un même texte,
44:48c'est pour ça que je soutiens le texte.
44:50Olivier Falorni est soutenu par 240 parlementaires.
44:55François Bayrou, ce matin, au réunion de groupe du Modem,
44:57a essayé de rassurer.
44:59Il a maintenu l'idée de deux textes,
45:00mais en disant que les deux textes seraient débattus
45:03en même temps, qu'on parlerait vraiment
45:05de deux sujets pour essayer de rassurer
45:08à la fois les partisans et les opposants
45:10de cette Aide à mourir.
45:11Mais on a senti qu'Olivier Falorni et les députés
45:14qui l'entouraient n'étaient pas convaincus.
45:16Merci beaucoup, Stéphanie.
45:18Conférence transpartisane.
45:19Olivier Falorni a voulu être accompagné
45:21de groupes de différents bords politiques.
45:23On l'a vu dans ce débat, c'était quelque chose
45:26qui transcendait les groupes.
45:27Ca pèse aussi de montrer qu'il y a des groupes,
45:30ils ont des opinions différentes,
45:32mais sur ce sujet, ils se sont en accord.
45:33C'est la preuve que l'Assemblée nationale
45:35sait se rassembler pour discuter de projets de société
45:38d'une manière apaisée, en respectant
45:40la liberté de conscience, de choix et de vote
45:42au sein des différents groupes.
45:44C'est ça, la bonne image qu'il faut renvoyer
45:46de l'Assemblée nationale.
45:47Il n'y avait pas de représentant du RN,
45:49puisque chez vous, personne ne voulait être sur la photo
45:52ou vous n'avez pas été convié ?
45:54Vous savez, tout ce qui est nommé transpartisan
45:56à l'Assemblée nationale est en fait un regroupement
45:59du parti unique, et on met de côté l'opposition.
46:02Vous avez tous les partis de LFI ou LR
46:05qui se regroupent autour du croissant
46:07pour parler de leur texte,
46:08et le RN, l'opposant, est mis de côté.
46:10On a l'habitude.
46:12Merci, messieurs.
46:13Sur ce texte, sur la fin de vie,
46:14on va parler d'un autre sujet,
46:16d'une déclaration du Premier ministère sur LCI.
46:18Il a parlé d'un sentiment de submersion migratoire.
46:22Kevin Mauvieux, Clément Perreault,
46:25on va vous rejoindre dans la cour d'honneur
46:27de l'Assemblée nationale,
46:28puisque nous allons parler de ce sujet
46:30lors de la séance des questions au gouvernement.
46:34Oui, Elsa, il y aura deux questions
46:36qui seront posées sur ce sujet
46:38après cette déclaration de François Bayrou hier soir.
46:41Ce seront les questions posées par la gauche,
46:43Boris Vallaud pour les socialistes,
46:45Cyril Chatelain pour le groupe écologique.
46:47Tous les deux vont s'adresser directement au Premier ministre.
46:51Ils sont tous les deux présidents de groupe,
46:53et normalement, selon l'usage de l'Assemblée,
46:55François Bayrou devrait leur répondre directement.
46:58Il devrait donc, sans doute, aujourd'hui,
47:01à l'Assemblée, dans l'hémicycle, devoir se justifier
47:03de ces propos hier soir qui ont pu choquer
47:06jusque dans son camp.
47:08Merci beaucoup, Clément Perreault, dans son camp.
47:10Paul Christophe, quand vous entendez ces mots
47:12du Premier ministre, est-ce que ça vous choque ?
47:14Est-ce que c'est des mots que vous pourriez réemployer aujourd'hui ?
47:17Soyons clairs, il a dit que les gens avaient le sentiment d'oeil.
47:19Il n'a pas dit que lui-même partageait ce sentiment
47:22ou qu'il l'avait. Après, il ne faut pas se mentir,
47:23la question migratoire est un sujet du quotidien
47:26de nos concitoyens. Il est important de s'y pencher,
47:28à la fois sur la situation régulière,
47:30la situation à régulariser et la situation qui ne l'est pas,
47:33avec l'exécution de mesures, type que les OQTF,
47:35qui, aujourd'hui, sont un maillon faible.
47:37Et dans le choix du mot, même si vous aviez bien compris
47:40qu'il parlait du sentiment, est-ce qu'il y a, oui,
47:42peut-être des nécessités de préciser sa pensée sur ce sujet ?
47:46Oui, et je pense que les questions qui vont lui être posées tout à l'heure
47:48vont lui permettre de le faire.
47:49Je rappelle qu'on a aussi besoin de l'immigration
47:51pour pouvoir ne serait-ce que les hôpitaux,
47:53pour pouvoir exercer dans certains métiers,
47:55et, évidemment, aussi la cotiser et régénérer nos systèmes sociaux.
47:59Kevin Mauvieux, quand vous avez entendu le Premier ministre
48:02parler avec ces mots hier soir, vous vous êtes dit quoi ?
48:05Il emploie notre vocabulaire ?
48:07Non, je me suis fait la même réflexion que mon collègue,
48:09encore un qui nous parle de sentiment.
48:11Bon, à un moment, on va arrêter de parler,
48:13on va arrêter de parler de sentiment et on va peut-être agir.
48:16Ça fait deux ans et demi que je suis élu député,
48:18ça fait deux ans et demi qu'à chaque plateau que je fais
48:20où on parle d'immigration, où on parle d'insécurité,
48:23et parfois même de pouvoir d'achat,
48:24on parle de déclaration, mais on ne parle jamais d'action.
48:27À un moment, il va falloir quand même se remuer et bouger.
48:30Quand il parle de sentiment,
48:31mais bien sûr que non, c'est pas un sentiment.
48:34On est à Paris, ici, vous prenez le métro, peut-être des fois.
48:36Est-ce que vous entendez dans le métro ? Est-ce que vous voyez ?
48:39Je suis désolé, c'est pas un sentiment.
48:41Regardez à Mayotte ce qui se passe,
48:43regardez la population à Mayotte, 300, 320 000...
48:45Vous voyez, c'est pas si facile de ça,
48:46de savoir d'où viennent les gens,
48:48quelles sont leurs origines, leur nationalité.
48:51Un simple coup d'œil ne suffit pas forcément.
48:53Non, mais un coup d'œil avec un coup d'oreille, malheureusement,
48:56nous permet de voir une certaine misère qui n'est pas française.
48:59On va écouter justement,
49:00puisque les propos du Premier ministre ont choqué la gauche,
49:02Benjamin Lucas, lundi, porte-parole des écologistes,
49:05est au micro de Stéphanie Despierre, celle des 4 colonnes.
49:08Bonjour, votre groupe va justement interroger le Premier ministre
49:10sur ses déclarations, qu'allez-vous lui demander ?
49:13François Bayrou doit s'expliquer sur le sens de ses déclarations.
49:16Soit il s'agit d'un appel du pied cynique à l'extrême droite,
49:19ce qui est scandaleux au regard du barrage républicain
49:20qu'ont fait les Français en juillet.
49:22Il insulte la majorité qui, dans ce pays,
49:23a choisi de refuser aux RN l'accès au pouvoir.
49:26Soit c'est sa conviction, et ça veut dire qu'il y a,
49:27depuis 30 ans, une sorte de vernis humaniste et démocrate
49:29sur François Bayrou qui vient de craquer
49:31et qui a, finalement, dans le cerveau,
49:32la même bouillie qu'Éric Zemmour, et c'est tout aussi grave.
49:34Les députés proches du Premier ministre, ici, à l'Assemblée,
49:37du Modem, disent qu'on fait un raccourci,
49:40qu'il n'a pas dit subversion migratoire,
49:42mais qu'il parle d'un sentiment de subversion migratoire
49:45ressenti par une partie des Français.
49:46Écoutez, François Bayrou, c'est un homme de lettres,
49:48et c'est quelqu'un qui n'est pas un novice en politique.
49:51Il a de l'expérience. On ne lui fait pas dire
49:52ce qu'il n'a pas envie de dire.
49:53On ne met pas dans sa bouche des mots qui ne sont pas les siens.
49:55Il a choisi un vocabulaire,
49:57qui est le vocabulaire d'Éric Zemmour et de Marine Le Pen,
49:59et il a choisi de l'assumer dans une émission de télévision
50:02dans laquelle il n'était pas piégé, c'était pas une caméra cachée.
50:04Il était face caméra et il a dit cela.
50:06Donc, on peut dire qu'en fait, on ne l'aurait pas bien compris.
50:08Malheureusement, on l'a trop bien compris,
50:09donc il doit s'expliquer sur l'origine et le sens de ses propos.
50:12Je vous laisse rejoindre l'hémicycle pour ces questions au gouvernement
50:14qui vont démarrer dans quelques minutes.
50:16Oui, donc deux présidents du groupe de gauche
50:18vont interroger le Premier ministre,
50:19Cyril Châtelain pour les écologistes
50:21et Boris Vallaud pour les socialistes.
50:23On voit bien, Paul Christophe, qu'à gauche,
50:25et même dans votre propre camp,
50:27la présidente de l'Assemblée dit ces mots me gênent.
50:30Est-ce qu'on peut reconnaître qu'effectivement,
50:33même si on parle de sentiments,
50:34cette phrase, ce mot, submersion migratoire,
50:37ce n'est pas un terme qu'on a forcément l'habitude d'entendre
50:40ailleurs qu'au Rassemblement national ?
50:43Oui, encore une fois, il a exprimé le sentiment
50:45que portaient nos concitoyens.
50:47Il n'a pas adhéré à une thèse de submersion.
50:49Je pense qu'il faut le réaffirmer.
50:51Après, il ne faut pas se voiler la face.
50:53On a abordé la question de l'immigration en France
50:55d'une manière sereine, là aussi.
50:57C'est ce que je souhaite, là aussi, pour ces considérants,
50:59entre l'immigration régulière, irrégulière ou à régulariser.
51:03Mais quand vous regardez souvent les questions
51:05ou les situations d'immigration,
51:06alors qu'on parle de citoyens français,
51:08ce n'est pas la couleur de peau qui détermine l'immigration,
51:11c'est la citoyenneté.
51:12Kevin Mauvieux, la gauche dit
51:14que c'est un clin d'oeil au Rassemblement national.
51:17On le sait, on le rappelle,
51:18François Bayrou est dans une situation fragile.
51:21Est-ce que ce terme sur l'immigration,
51:23c'est aussi pour vous dire, regardez,
51:25moi aussi, j'ai mis un certain nombre de doutes,
51:28moi aussi, peut-être que je m'interroge,
51:30et c'est une façon de vous demander, par exemple,
51:32de ne pas le censurer ?
51:34C'est peut-être pour lui une façon de nous demander
51:36de ne pas le censurer. En tout état de cause,
51:38nous, depuis le début, on a toujours été droit dans nos bottes
51:40sur cette question, on demande de l'action.
51:42L'action, il y a une circulaire de Bruno Retailleau
51:44pour retarder sur la régularisation des métiers en tension.
51:49On a une circulaire qui est quasiment à l'opposé
51:52de ce que voulait le gouvernement lors de la loi immigration,
51:54c'est-à-dire régulariser par le travail.
51:55Bien sûr. Et il est là, le problème.
51:58Est-ce qu'on se rend compte quand même
51:59qu'on a un Premier ministre qui peut-être essaye
52:02de faire un pied-de-nez au Rassemblement national,
52:04en parlant de sentiments de submersion migratoire ?
52:07Il est important, le mot « sentiments ».
52:09Et qui, dans la même interview, nous dit
52:11« Ah oui, il y a certainement trop d'immigration,
52:13du coup il faudrait qu'on donne leur papier à ceux qui travaillent et... »
52:18On comprend tout le sens de ce que je suis en train de dire
52:21depuis cinq minutes, c'est-à-dire, des mots, des mots, des mots.
52:24Il se passe rien dans les actes.
52:26Regardez ce qui s'est passé avec l'influenceur renvoyé en Algérie,
52:29qui a été renvoyé en France.
52:31C'est quand même assez intéressant à analyser et à voir.
52:33L'Algérie nous renvoie un ressortissant qu'on lui renvoie.
52:36Bruno Retailleau fait tourner cinq éoliennes
52:38en brassant énormément d'air...
52:40Ça donne quand même un bras de fer et une forte tension
52:42entre nos deux pays depuis, Kévin Mouffet.
52:44Je suis d'accord. Mais enfin, regardez, je ne suis pas un trumpiste.
52:47Donald Trump, en 24 heures, a fait plier la Colombie
52:50en lui renvoyant des migrants dont elle ne voulait pas.
52:52Nous, en deux semaines, on a fait tourner cinq éoliennes
52:54avec les mouvements de bras de Bruno Retailleau,
52:56mais l'influenceur, il n'est toujours pas reparti en Algérie.
52:58Paul Christophe, il y a cette question qui choque la gauche
53:02tout à l'heure sur notre plateau.
53:04Laurent Baumel, socialiste, disait
53:05que ce n'est pas avec ce genre de déclarations
53:07qu'on va réussir à avoir un accord de non-censure.
53:10Là, on a le sentiment que les discussions se sont un peu tendues.
53:13On sait que vous négociez sur le budget,
53:15mais toutes les déclarations annexes peuvent aussi compter.
53:17Est-ce que vous dites, attention, prudence
53:19avec les mots qu'on emploie en ce moment ?
53:20Vous savez, la situation en France est bien trop grave
53:23pour qu'on se paye de mots ou de petites phrases
53:25ou de lignes rouges.
53:26Aujourd'hui, il ne vous a pas échappé que la France
53:28a absolument besoin d'avoir un budget pour fonctionner,
53:30qu'on est devant un risque majeur
53:33vis-à-vis de ceux qui nous financent,
53:35notamment notre dette,
53:36et qu'il nous faut absolument pouvoir s'organiser
53:38pour que nos services en France,
53:40nos services publics en particulier, fonctionnent.
53:42Donc, je pense qu'il faut faire attention
53:43sur les petites phrases et les irritants
53:45et ne pas non plus dire aux mots ce qu'ils ne veulent pas dire.
53:48Donc, vous dites dans un sens comme pour l'autre.
53:50Au gouvernement, parfois, de faire un petit peu attention
53:52et en même temps d'écouter le sous-texte.
53:54Je pense que l'important, c'est ce qu'attendent de nous
53:56nos concitoyens.
53:57Vous savez qu'en temps de circonscription,
53:58ils ne comprennent pas ce bazar.
54:00Ils veulent un budget, ils veulent que la France fonctionne,
54:02ils veulent la stabilité et ils veulent la sérénité.
54:04Justement, et je vous pose cette question sur le budget
54:07puisqu'on a vu que chez les socialistes,
54:08cette question aussi de cette phrase de François Bayrou
54:11pouvait compter dans les négociations.
54:12Vous allez faire quoi, vous rassembler en national ?
54:15On n'a pas encore le budget, donc on attend le budget.
54:17Nous, c'est très clair, François Bayrou peut sortir
54:19toutes les phrases qu'il a envie de sortir
54:21pour essayer de nous caresser dans le sens du poil.
54:22Je vous l'ai dit, les actes, les actes, les actes.
54:24On attend de voir le budget qui va nous être proposé.
54:27Si le budget correspond à nos lignes rouges,
54:29c'est-à-dire qu'on ne pénalise ni le pouvoir d'achat des Français
54:31ni les entreprises, qu'on s'attaque
54:32aux mauvaises dépenses de l'Etat, l'immigration,
54:34l'administration, le budget de l'Union européenne,
54:37alors on ne s'opposera pas et on ne viendra pas censurer.
54:40Maintenant, si le gouvernement, comme celui de Michel Barnier,
54:42décide de s'attaquer au pouvoir d'achat des Français
54:44et notamment des plus faibles, aux retraités,
54:46s'il décide de pénaliser nos entreprises
54:48qui déjà vont mal, on a vu les chiffres du chômage qui augmentent,
54:51s'il décide de ne pas tailler dans le budget de l'Union européenne
54:54pour faire ses économies, mais qu'il va les faire
54:55sur les entreprises et les Français, par exemple,
54:57à ce niveau-là, oui, on censurera.
54:59Donc, nous, notre position, elle est très claire.
55:01Les actes, si c'est bon pour la France, on vote pour,
55:03si c'est mauvais pour la France, on censure.
55:05Paul Christophe, un dernier mot.
55:07Président du groupe Horizon, mais vous aviez aussi eu
55:08des responsabilités dans le gouvernement
55:10et vous aviez été la présidence de la Commission des affaires sociales.
55:13Il peut passer la période budgétaire, François Bayrou,
55:15ou c'est compliqué ?
55:16Je le crois intimement parce que c'est indispensable pour le pays.
55:20Et en ce sens, je suis très attentif aux arbitrages qui sont proposés
55:23et notre capacité à passer ces écueils.
55:26Vous savez, aujourd'hui, dans mon territoire,
55:28je vois chaque jour des chefs d'entreprise qui me disent
55:29qu'on n'investit plus parce qu'on attend.
55:31Et cette attente, elle nous déclasse,
55:33à la fois parce que nos voisins ne nous attendent pas pour investir,
55:35donc se moderniser,
55:36et à la fois parce que nos outils de coûts de production vieillissent
55:38et ce sera catastrophique demain lorsqu'il faudra redémarrer.
55:41Paul Christophe, Kévin Mauvieux, merci beaucoup
55:42de nous avoir accompagnés jusqu'à moins de deux minutes
55:45avant la séance. On retrouve Marco Pommier,
55:47salle des Quatre Colonnes.
55:48Quelle est l'ambiance ? De quoi parle-t-on autour de vous ?
55:50Eh bien, écoutez, Elsa, vous le voyez,
55:52il y a pas mal de journalistes dans cette salle de Quatre Colonnes
55:54pour suivre cette nouvelle séance de questions au gouvernement.
55:57On vient de parler de la fin de vie, bien évidemment.
56:01On parle aussi beaucoup de l'expression utilisée ce matin,
56:04hier soir plutôt, par François Bayrou sur LCI,
56:08sur ce sentiment de submersion à propos d'immigration.
56:12Et puis, on parle aussi du budget.
56:13Vous en parliez en plateau avec cette CMP,
56:16cette commission mixte paritaire qui doit s'organiser dès jeudi
56:20dans une salle de l'Assemblée à 9h30.
56:23Commission mixte paritaire entre députés et sénateurs
56:25pour trouver un accord sur le budget 2025.
56:29Et puis, si jamais cette CMP est conclusive,
56:31eh bien, les députés se prononceront sur ce budget
56:34dans l'hémicycle lundi,
56:36sauf si François Bayrou a recours au 49.3.
56:40Et vous parliez de lui, Marco Pommier.
56:41François Bayrou arrive par la Cour d'honneur.
56:43Clément Perrault, vous êtes à quelques mètres
56:45du Premier ministre qui monte les marches.
56:48Oui, vous le voyez en ce moment même
56:50en train de gravir les quelques marches
56:52qui le séparent de l'hémicycle.
56:54Voilà François Bayrou qui vient d'entrer
56:56à l'Assemblée nationale pour cette séance.
56:58Avant lui, on a pu voir la ministre de l'Education nationale,
57:01Elisabeth Borne, la ministre de l'Agriculture, Annie Gennevard,
57:04ou encore le ministre de l'Economie, Éric Lombard.
57:07Il y aura une grande variété de sujets abordés
57:10au fil des questions, Elsa, dans cette séance.
57:13Il y aura notamment deux questions sur l'immigration
57:15qui seront posées par des députés de la gauche.
57:19Il y aura également une question sur les inondations en Bretagne,
57:22une question aussi sur l'emploi industriel.
57:26Merci beaucoup, Clément Perrault.
57:28Vous le voyez dans la salle des Pas perdus,
57:30la garde républicaine est en place, le signal est donné.
57:33Les tambours vont retentir dans un instant
57:35pour annoncer la présidente de l'Assemblée nationale
57:37qui va traverser cette salle
57:39avant la séance des questions au gouvernement.
57:45...
58:13Yael Broun-Pivet
58:14qui entre dans l'hémicycle de l'Assemblée nationale.
58:18La présidente de l'Assemblée l'a dit,
58:21elle n'aurait pas employé ces termes
58:23de sentiments de submersion migratoire.
58:26Ces mots la gênent, et vous allez le voir,
58:28le Premier ministre, François Bayrou, va devoir s'en expliquer.
58:31Il sera interrogé par deux présidents de groupes de gauche
58:34sur cette question de l'immigration.
58:36Il précisera donc sa pensée.
58:37Je vous rappelle, semaine chargée à l'Assemblée,
58:40jeudi, la commission sur le budget,
58:42mais tout de suite, séance des questions au gouvernement.