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Jean Robert Cazeaux, président du Stade Montois Rugby

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00:00Ici Gascogne, l'invité ce matin c'est Jean-Robert Cazot, le président du Stade Montoir Rugby, il est avec vous Éric Balanger, bonjour !
00:07Bonjour Jean-Robert Cazot, merci d'avoir accepté notre invitation, il y a des moments plus sympas que d'autres.
00:15En ce moment le club est dans le dur et on va voir avec vous si on a raison de s'inquiéter.
00:20On est à plus de la moitié du championnat, 14e au classement, 14e sur 16, le classement c'est une chose,
00:26mais il y a aussi les certitudes et on a le sentiment que cette saison, des certitudes, on n'en a pas.
00:32Alors, c'est pas moi qui le dit, Jean-Robert Cazot, c'est un joueur du club, un historique, Yann Bretus,
00:39qui après la défaite face à Montauban à la maison, dit qu'il faut sauver le club.
00:45Est-ce que c'est si grave que ça aujourd'hui ?
00:48Il a tout à fait raison, quand on est en 14e position et qu'on sait très bien que la relégation c'est le 16e
00:56et le barrage c'est le 15e, qui est loin d'être une partie de plaisir,
01:00bien évidemment cette position ne peut pas être aujourd'hui la situation que l'on envisage à la fin.
01:07Donc il faut sauver le club et en ce sens il a tout à fait raison, il faut remettre le club en marche.
01:17Alors, il ne suffit pas de le dire, comment on fait pour sauver le club ?
01:20Pour l'instant il n'y a pas le feu au lac, mais il y a danger.
01:23Mais alors, comment on fait ? Qu'est-ce qu'il faut faire ?
01:25Alors, d'abord, il faudrait tirer un petit constat de pourquoi on en est là,
01:31et c'est tout le travail que l'on fait au sein du club, en accompagnant aussi les joueurs,
01:37et en accompagnant aussi le staff.
01:39Tout le monde est très motivé, il ne faut pas imaginer qu'aujourd'hui ça passe naturellement dans l'organisation.
01:46Il est très sensible à cette situation, et chacun cherche à amener l'élément clé qui va faire qu'on va pouvoir remonter à ce classement.
01:58Donc avant de trouver une solution, il faut faire un diagnostic. Quel est votre diagnostic ?
02:00Le diagnostic, d'abord, il y a plusieurs choses.
02:03Le premier c'est évident, très évident, c'est qu'on a un manque de confiance sur nos matchs,
02:10qui n'est pas le reflet de ce qui se passe dans le groupe, dans l'entraînement.
02:16Tout ça vit bien, travaille bien, travaille très fort.
02:19Mais quand on est sur le terrain, dès que l'on perd pied, ou dès que l'on n'est pas en situation de domination,
02:27on se perd un petit peu, et on devient fragile, et on fait des erreurs qu'on ne fait pas normalement, et qu'on ne devrait pas faire.
02:35Et ça, c'est une caractéristique que l'on a vue, qui ne date pas d'hier, qui est certainement dans l'analyse de paramètres.
02:45D'une part, parce qu'on est une équipe jeune, faite de beaucoup de jeunes, c'est un choix.
02:50C'est un vrai choix stratégique, le plan de succession.
02:53Ce travail, il est fait depuis des années.
02:56Quand vous regardez les feuilles de match, on est entre 10 et 12 joueurs formés au club, 23 joueurs sur la moyenne.
03:04Depuis le début de cette saison.
03:06Et sur ces 10 ou 12 joueurs formés au club, il y en a entre 6 et 8 qui sont des jeunes encore en formation Espoir,
03:14qui sont bien sûr des gamins sur lesquels on compte beaucoup.
03:19Alors ça, c'est le premier paramètre.
03:21La science de la psychothérapie, j'ai compris.
03:23Le deuxième paramètre que l'on a identifié, c'est qu'on n'a pas de leader.
03:28On n'a pas de leader, on n'a plus, depuis 2 ou 3 ans maintenant, de patron sur le terrain,
03:35qui peut mettre de l'ordre quand il faut le mettre.
03:39Ça c'est des choses que l'on sait, et que l'on n'a pas réussi à mettre en place.
03:46Donc c'est certainement en ce sens qu'on a...
03:50Si vous écoutez, ce n'est pas un problème de rugby, c'est qu'on n'a pas confiance, on manque de leader, c'est que dans la tête le problème.
03:56Pour beaucoup oui, parce que je pense qu'on a montré de belles choses.
04:00On sait jouer, on a des techniciens dans l'encadrement
04:04qui ont montré depuis des années leur capacité à porter du jeu.
04:10Le jeu de la montoise existe, on a montré de belles choses, on a battu les belles équipes,
04:14on a battu les gros, donc ça veut dire qu'on sait jouer au rugby,
04:18quand il faut de la stratégie de jeu.
04:22Et puis je vous l'ai dit, c'est le manque de confiance.
04:26Et quand on est sur ces grosses équipes,
04:30on a peut-être un surplus, non pas de confiance, mais peut-être d'engagement et de peur,
04:34de peur, certainement la peur, qui fait qu'on a réussi
04:38à contrer ces équipes, et encore une fois on a été dominant, et dominant on a pu gagner.
04:42Jérôme Hercasso, elle ne va pas vous plaire ma question,
04:46mais finalement, est-ce que ce qui arrive aujourd'hui n'était pas inéluctable ?
04:50On voit quasiment chaque année on jouait les phases finales, avec un budget
04:54qui n'était pas proportionnel, on était en phase finale
04:58devant des équipes qui avaient des budgets beaucoup plus gros, mais finalement,
05:02est-ce que la vérité d'aujourd'hui, ce n'est pas la vérité qui était inéluctable, et que Mont-de-Marsan est à sa place ?
05:06Ecoutez, non, je ne crois pas à ça, je ne suis pas dans ces paramètres-là,
05:10je pense qu'on se bat chaque année pour être le plus haut possible,
05:14il est vrai qu'il faut accepter de temps en temps qu'on n'y soit pas,
05:18et sans tout jeter, c'est un peu ma réflexion aujourd'hui,
05:22et j'entends les inquiétudes des uns et des autres,
05:26mais je pense qu'on travaille bien, et que les gens sont en place,
05:30et à leur place, donc oui, bien sûr, c'est du sport,
05:34donc effectivement, quand on n'est pas bon sur le terrain, on n'a pas les résultats qui vont,
05:38et il faut corriger, il faut se travailler, il faut continuer
05:42à amener cette dynamique
05:46qui fait qu'on gagne les matchs, c'est l'autosystème comme ça,
05:50mais je ne suis pas dans la logique tout le temps économique,
05:54même si elle existe, parce que les masses salariales, on le sait très bien,
05:58sont souvent proportionnelles au classement.
06:02Demain, il y a match à Aurillac, une équipe qui est ex-aequo avec nous,
06:06avec le Stade Montoire, sans dévoiler des secrets d'alcool,
06:10qu'est-ce que vous avez dit à vos joueurs ?
06:14Je pense qu'ils l'ont tous bien en tête,
06:18quand vous l'avez dit, le premier mot que vous avez dit, il faut sauver le club, ça veut dire qu'il faut qu'on ait des combattants,
06:22et il faut que là, dans cette situation, tant qu'on n'a pas remis le club
06:26vers le haut du tableau, vers le rôle, au moins,
06:30évite de sortir de la zone de danger immédiat, il faut des combattants,
06:34donc il va falloir mettre un peu plus la tête,
06:38on n'a pas forcément tous envie de la mettre, donc il faut choisir les hommes,
06:42qui sont prêts à aller au combat, non pas que
06:46on manque d'engagement, parce que je pense que sur l'ensemble de la saison,
06:50nos joueurs ont de l'engagement sur le terrain, il n'y a aucun problème, sauf qu'il y a des situations
06:54que certains jeunes, certains joueurs n'ont jamais vécu, ces situations de mise en danger,
06:58et que d'autres ont plus été habitués
07:02ou proches de ce genre de situation, donc il va falloir choisir les hommes
07:06qui vont aller là, au combat, un peu plus que
07:10d'ordinaire, avec peut-être l'envie
07:14d'y aller pour se sauver, parce qu'à un moment donné dans la vie,
07:18ça nous arrive des fois d'être en situation de danger, et il faut se sauver.
07:2223 guerriers demain à Aurillac, merci Jean-Robert Cazot d'avoir accepté notre invitation.
07:26Merci à vous, bonne journée, bon match demain !

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