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00:00On disait quoi sur Bernard Arnault ?
00:02Oui, monsieur.
00:03Non, je faisais part d'une citation que ma mère m'a envoyée, qui risque de vous plaire.
00:06J'adore votre mère.
00:07Elle m'a envoyé, un gauchiste, c'est quelqu'un qui veut taxer ta réussite pour financer son échec.
00:11Elle met ça entre guillemets.
00:13Ce n'est pas de elle visiblement, elle m'envoie ça entre guillemets.
00:15Je lui ai demandé, c'est de qui ?
00:18Je trouvais que ça collait bien au débat.
00:20Ma maman m'envoie un SMS.
00:24Pourquoi on fait payer les pauvres ? Ils n'ont pas beaucoup d'argent, mais ils sont les plus nombreux.
00:29Ils ne payent pas justement les pauvres.
00:31Les classes moyennes sont trop taxées.
00:35Quand tu vois le différentiel entre le brut et le net, c'est insupportable.
00:38Mais dans quoi part la différence ? Les prestations sociales.
00:42En tout cas, la sortie de Bernard Arnault, on va dire que c'est pour moi la première grosse secousse sismique post-élection de Trump.
00:49C'est vrai.
00:50C'est-à-dire que là, tout d'un coup, c'est une grosse sortie sur l'économie.
00:52Et nous, on se la prend en boomerang.
00:54C'est-à-dire que Trump regarde ça un peu avec amusement, comme un peu un film, un entertainment.
00:58Alors oui, il fait ça avec le Panama, il va faire ça avec la Colombie, il fait ça avec Guantanamo et tout ça.
01:02Mais là, concrètement, moi, par exemple, je n'ai pas envie que Bernard Arnault, il soit espagnol, il soit italien ou il soit indien.
01:07J'ai envie qu'il reste français, qu'il soit français.
01:09Est-ce que Bernard Arnault, il va avoir dans les mois qui viennent, un positionnement stratégique dans les discussions qu'on va avoir avec l'administration de Trump concernant les tarifs douaniers ou pas ?
01:17Forcément.
01:18La question se pose.
01:19Déjà, le problème, c'est est-ce que Bernard Arnault va rester en France ?
01:22Bernard Arnault, est-ce qu'il va...
01:23Oui.
01:24Non, mais oui.
01:25C'est pas aussi certain.
01:26C'est ce que c'est Bernard Arnault, c'est 119 ateliers de production en France.
01:30OK ?
01:31C'est un euro qui est d'activité chez LVMH, ça génère un euro dans l'économie française.
01:38Donc ça, c'est concret.
01:39C'est énorme.
01:40C'est le premier mécène privé.
01:41C'est évidemment le premier mécène de Notre-Dame, de la reconstruction de Notre-Dame.
01:44C'est une château de Versailles.
01:45C'est 6 milliards d'impôts sociétés tous les ans.
01:48Donc en fait, le problème, c'est que comment on va faire pour le garder avec nous ?
01:52Parce qu'on veut absolument taxer la production made in France.
01:55C'est une actualité du jour, la commission mixte paritaire vient de décider
01:58non pas de taxer temporairement pendant deux ans les grandes entreprises,
02:04mais pendant un an.
02:05Oui, mais tu sais comment c'est ?
02:06Donc ça commence à...
02:07C'était deux ans, l'asserment...
02:10D'autant plus que cette taxation sur les grandes entreprises a été votée
02:13par une majorité de droite au Sénat, sur les deux ans.
02:16C'est le texte du Sénat.
02:18Oui, mais on sera plus compétitif.
02:19Le problème, c'est que ce qu'on produit en France, c'est fait pour être après exporté.
02:24Et si jamais on l'exporte avec des coûts et des impôts qui sont beaucoup plus importants,
02:28on sera plus compétitif.
02:29Et moi, je n'ai pas envie que tout d'un coup,
02:31M. Arnaud décroche et ne soit plus dans les top 10 des hommes les plus riches du monde.
02:35C'est un honneur, c'est une fierté.
02:36C'est un des fleurons de notre industrie.
02:38Et j'ai l'impression que...
02:40Enfin voilà, encore une fois, on marche sur la tête et on n'aime pas les riches.
02:42De toute façon, c'est ça l'eau de riche.
02:43Il y a une petite musique comme ça en France quand même.
02:45Quand t'es riche, c'est forcément que t'es malhonnête.
02:47C'est que forcément, tu piétines les pauvres.
02:49Enfin, c'est juste insupportable.
02:50Alors que tu crées de la richesse.
02:51Enfin, quand t'es riche et que tu crées des milliers d'emplois,
02:54que tu fais vivre des milliers de familles, que tu crées de la richesse,
02:56comme tu le dis, c'est pas que pour toi.
03:00Non seulement, c'est l'image du pays,
03:01parce que LVMH fait rayonner la France à travers le monde.
03:05C'est donc des milliers d'emplois français.
03:07C'est des milliers de familles qui vivent grâce au groupe LVMH
03:10et grâce au travail, évidemment, qu'elles produisent pour le groupe LVMH.
03:13Donc, cette espèce, effectivement, d'ambiance face à l'américain Trump qui débarque
03:19et qui dit je vais être hyper compétitif pour tous ceux qui produisent aux Etats-Unis
03:23et très sévère pour tous ceux qui veulent importer dans mon pays.
03:28Effectivement, on fait pas le poids.
03:29Donc, c'est intéressant déjà de voir qu'Emmanuel Macron n'aime pas le budget de François Bayrou.
03:33Et vous avez vu que pour d'autres raisons,
03:34Marine Le Pen hier a menacé de censure aussi François Bayrou.
03:37Bien sûr, on va en parler.
03:38On va en parler dans un instant.
03:39Ça aussi, bravo Gauthier Lebret.
03:40T'as vu comme c'est toujours bam, bam.
03:42C'est un joueur de fléchettes.
03:43Il est précis et incroyable.
03:45Moi, je ne manque pas ses émissions 100% Politique le soir.
03:48Merci, vous feriez mieux de ne pas manquer aussi tes PMP
03:51parce qu'hier, vous y étiez, mais on a l'impression que vous l'avez manqué.
03:53Non, je n'en ai pas vu.
03:54Ah, bien entendu.
03:55Ça démarre après vous Cyril en plus.
03:56Oui, mais attendez.
03:57Quand il y en a pour un, il y en a pour deux.
03:59Il y a peut-être cinq minutes qui se chevauchent, mais...
04:01Bon, on ne parle pas.
04:03Tant que c'est vous qui me chevauchez...
04:05Tu excites tout le monde, Gauthier.
04:09S'il y avait été quelqu'un d'autre, je n'aurais pas dit.
04:12Ça va, c'est un ami.
04:14Avec plaisir.
04:15Ça va, c'est la famille.
04:16Il n'y a pas de problème.
04:17Je n'ai pas de problème avec ça.
04:18Ne vous inquiétez pas.
04:20Tiens, il y a des auditeurs qui veulent réagir à ça.
04:22Vous voulez réagir peut-être vous ?
04:23J'ai réagi, mais vous n'avez pas écouté.
04:25Je n'étais pas du tout...
04:26C'est un problème.
04:27Quand je parle, je sens que vous...
04:30Il y a beaucoup de dossiers à gérer aujourd'hui.
04:33Est-ce que c'est une journée particulière ?
04:35Oui, il y a beaucoup de dossiers.
04:36C'est une journée particulière.
04:37Même vous, vous pouvez me chevaucher de cinq minutes.
04:39J.S. Gauthier !
04:42Un instant de faiblesse de Cyril, ça va.
04:45C'est une journée très chargée.
04:47Merci.
04:48Vous voulez réagir ou pas tout de suite ?
04:50Ça y est, j'ai tout dit.
04:51Merci.
04:52C'est la première fois.
04:53J'ai des bons potins, par contre.
04:54C'est vrai.
04:55Pour 17h, il y aura des bonnes infos.
04:57On va parler de Laetitia Lydé, Patricia Cass, Brigitte Macron.
05:01Qui ne quitte pas au téléphone, Mick Jagger.
05:03Vous allez voir.
05:04Vous lui avez donné l'info.
05:06Je vais vous dire.
05:07Pourquoi et comment ?
05:08C'est ce qu'il vient de dire.
05:09Il a donné l'info.
05:10Il a un peu spoilé quand même.
05:11Il a un peu spoilé l'info.
05:12Oui, quand même.
05:13Ça y est.
05:14On le sait.
05:15Maintenant, on le sait.
05:16Allez, on a Anna en ligne avec nous.
05:17Anna d'Île-de-France.
05:18Merci, Anna.
05:19Merci d'être avec nous.
05:20Bonjour, bonjour.
05:21Comment ça va ?
05:22Très bien.
05:23On est heureux de vous avoir au téléphone.
05:24Merci.
05:25Vous me manquiez, en fait.
05:26Ça fait quinze jours que je vous ai eues.
05:27J'étais inquiète pour votre santé.
05:28Ça me fait plaisir.
05:29Merci, Anna.
05:30Vous êtes un amour.
05:31Merci beaucoup.
05:32Ça va mieux.
05:33Ça va mieux.
05:34C'est sur le bon chemin.
05:35Alors, ne parlez pas trop.
05:36Tranquille.
05:37Tranquille.
05:38Exactement.
05:39Tranquille.
05:40Tranquille.
05:41Tranquille.
05:42Justement, c'est un petit clin d'œil à Monsieur D'Artigolle parce que j'ai écouté
05:50plusieurs interventions concernant les témoignages, bien évidemment, de Bernard Arnault, qui choquent
05:58certaines personnes et qui n'en choquent pas d'autres, dont Monsieur D'Artigolle.
06:03Donc, moi, ce que je considère concernant cette mesure du gouvernement, personnellement,
06:11je ne l'ai pas compris.
06:12Je ne la comprends toujours pas.
06:13Je pense que c'est un cataclysme, là.
06:16Là, déjà, on voit bien l'iceberg, l'iceberg, pardon.
06:19Vous pouvez dire l'iceberg.
06:20Ce n'est pas grave.
06:21Ça ne dérange pas.
06:22Ça ne dérange pas.
06:23On est nature.
06:24On est nature.
06:25Mais on voit l'iceberg et on se dit que c'est Monsieur Bayreau qui est aux commandes
06:32du bateau.
06:33Il est aux commandes du bateau, mais il est au centre.
06:36Donc, on lui dit à gauche, à droite, bon, que vous ne voulez pas d'abord.
06:40C'est Olivier D'Artigolle et François Bayreau qui sont sur un bateau.
06:42Non, mais c'est vrai.
06:43C'est exactement ça.
06:44Mais c'est ça.
06:45Pardon, mais c'était trop tentant.
06:46Oui, oui, allez-y.
06:47Avec moi, c'est tranquille.
06:48Mais on voit l'iceberg.
06:49Bon, on fait quoi ? On prépare le canot de sauvetage, on met le gilet parce qu'on y va
06:50droit dessus.
06:51Alors, allez-y.
06:52Monsieur D'Artigolle, mais j'attends votre argumentaire.
07:04Nous parlons de la taxation sur les grands groupes ou sur la situation politique générale.
07:10Alors, je vais vous dire, ça englobe un peu tout, parce que sincèrement, là, moi, je
07:15suis perdue.
07:16Je vois le rayonnement de la France, je vois Donald Trump qui a fait, franchement, il a
07:23fait des carabistouilles, on ne va pas se mentir.
07:26Et là, il revient en vainqueur, il revient en roquis, le gars, c'est-à-dire qu'il est
07:31en train de tuer tout le monde.
07:32On est en Europe, on nous rajoute des taxes, des impôts, mais on est en train de rêver,
07:38là.
07:39Moi, je suis en train de rêver.
07:40Même moi, je ne suis pas chef d'entreprise, mais j'ai envie de me barrer de ce pays.
07:45Je vous le dis honnêtement.
07:46Vous êtes d'accord avec moi ? Il faut doter le pays d'un budget, on ne peut pas rester
07:52en loi spéciale, il faut quand même voter un budget, les enquêtes d'opinion se suivent
07:56et se ressemblent.
07:57Une majorité de nos concitoyens, y compris d'électorats de gauche, souhaitent une stabilité
08:01politique parce qu'on a justement de grands combats à mener.
08:04On ne peut pas mener une bataille politique si on est, chaque fois, avec un gouvernement
08:09censuré tous les trois mois.
08:10On doit faire des économies dans le tapot LVMH.
08:13Mais vous vous rendez compte, LVMH, c'est le rayonnement de la France.
08:18Au niveau du luxe, c'est en train de décliner le luxe tout, puisqu'effectivement, on prend
08:27le problème à l'envers.
08:28C'est-à-dire que si vous taxez, les gens ont moins d'argent.
08:32C'est logique, même un enfant de 5 ans peut comprendre.
08:35Vous n'avez pas d'argent, vous ne pouvez pas dépenser.
08:37Vous mettez le pays en faillite, tout simplement.
08:40C'est vrai qu'il y a une culture de gauche anti-grand patron, anti-réussite, mais je
08:46réinsiste là-dessus, cette taxation exceptionnelle dans le temps, sur un contexte budgétaire
08:51très tendu, elle est venue des rangs de la droite sénatoriale et elle est portée aujourd'hui
08:55par un gouvernement qui réunit des macronistes, des gens de LR, donc ça ne vient pas de la
09:02gauche cette proposition quand même, la gauche en voudrait davantage en termes de taxation.
09:07Alors désolé, je suis navrée, mais déjà, navrée de vous interrompre, mais déjà,
09:14le président n'a pas approuvé cette mesure.
09:16Oui, exact.
09:17Mais il n'est plus aux commandes.
09:19Il n'est plus aux commandes, mais qui est aux commandes ? C'est pour ça qu'on a un bateau,
09:23on se demande où on va, on va nulle part.
09:25François Bayrou, écoutez, moi je ne suis pas rassurée, je mets ma double ceinture à
09:32Prague.
09:33Je mets ma double ceinture, elle a dit j'adore, j'adore.
09:36Non, mais je dis n'importe quoi parce que ça vient tout seul, mais je vous assure que
09:41j'ai un sentiment d'intérêt total.
09:43Et vous aimeriez quoi comme gouvernement en fait ?
09:45Alors, je vais vous dire une chose, mais c'est simple, je vous dis, un enfant de 5 ans pourrait
09:51y penser.
09:52C'est juste, c'est-à-dire, ok, vous vous engagez à ne pas, bon, pas 50% ou 40% de
10:00plus d'impôts sur les profits que génèrent les grandes entreprises qui font quand même
10:05la croissance de la France, on est d'accord, on est d'accord là-dessus, mais vous vous
10:11engagez à reverser une certaine partie, enfin, une participation aux employés que vous embauchez,
10:19qui vont créer de la croissance, de l'achat, en fait, voilà, c'est tout, c'est pas compliqué.
10:27Là, on souffre de tous les côtés, les prêts augmentent, bon, parce qu'à partir du moment,
10:32M. Bernard Arnault, même si on peut le railler, on peut le détester, parce que c'est manque
10:37de solidarité, mais il n'est pas bénévole, M. Bernard Arnault, hein.
10:40Il fait ce qu'il veut, c'est une entreprise privée.
10:42Quand j'entends LFI qui dit qu'il faut encore taxer, que ce serait un traître et tout ça,
10:46ben, on a qu'à nationaliser LVMH.
10:48Moi, si je suis Bernard Arnault, en fait, je me casse, en fait, je me casse, et il va
10:52pas me bâtir, lui, à titre personnel.
10:54C'est les salariés qu'il fait bosser qui vont en pâtir.
10:57Ils arrêtent pas d'attaquer Bernard Arnault, Bernard Arnault, sa vie, elle changera pas.
10:59Mais non, mais il a parfaitement raison, donc je m'en fiche si je me fais des ennemis,
11:04mais franchement, je m'en fiche, total, il est censé, c'est-à-dire, il va aux US,
11:09vous allez aux US, passez juste trois jours aux US, Cyril connaît bien, vous allez trois
11:14jours aux US, mais vous voyez, en fait, vous voyez l'insulte, enfin, comme on dit, non,
11:19ça se dit pas insultation, Géraldine, aidez-moi, aidez-moi.
11:22Le souffle, le dynamisme, l'envie de travailler, là-bas, on n'a pas peur de dire, oui, je
11:31gagne autant, au contraire, ça donne de l'envie, ça donne une impulsion, ça donne de l'énergie,
11:38alors qu'ici, ah non, non, je dis pas combien je gagne, sinon je vais faire des envies,
11:41je vais me faire taper.
11:42Vous savez que quand deux personnes, alors c'est très drôle, c'est vrai que c'est
11:45particulier, mais vous savez que quand deux personnes se croisent aux Etats-Unis, qu'elles
11:49se connaissent pas et qu'elles veulent faire connaissance.
11:51Vous savez qu'elles se disent pas où t'habites, elles se disent combien tu vaux,
11:56comment tu gagnes.
11:57On va bien vous rencontrer aux Etats-Unis, Cyril, il a la cote, pour vous serrer la
12:01main, c'est vrai, c'est pas une vanne, il y a deux personnes qui peuvent se rencontrer
12:05et parler directement d'argent, écoutez-moi bien, deux personnes qui se rencontrent dans
12:08l'avion, elles sont assises à côté, le mec va dire ça va, comment tu t'appelles,
12:12et très vite, troisième question, bien sûr, comment tu gagnes, c'est pas du tout tabou,
12:15c'est exactement ça, comment tu gagnes, c'est un truc de fou, je vous jure que c'est
12:19vrai.
12:20C'est vrai que les collisions font le point de temps en temps comme ça.
12:21C'est vrai que c'est pas une vanne.
12:22C'est pas hypocrite surtout, en termes de tournes autour du pot, mais voilà.
12:26Non mais c'est pas une vanne, c'est absolument incroyable.
12:28La réussite professionnelle, la réussite financière, ça n'est pas source de jalousie,
12:33c'est au contraire une émulation, une motivation, une envie, c'est la méritocratie aussi,
12:38on a envie de mieux tout le temps plus.
12:39Ce qu'il faut que vous sachiez, je sais que c'est une question, il y a beaucoup de gens
12:42aujourd'hui qui sont pris au piège de la smicardisation d'une part toujours plus importante
12:49que le salariat français.
12:50Aujourd'hui, tu as 18% des salariés français qui sont au smic, et quand tu es au smic,
12:57en fait, tu n'as plus les petits bonheurs de la vie, tu ne peux plus amener tes enfants
13:01et ton épouse au resto, et les classes moyennes, tu as raison, ça s'est étendu, tu ne peux
13:06pas faire un cinéma, et donc ça, ça te met une frustration, une colère qui est parfois
13:14rentrée, qui s'est exprimée avec les gilets jaunes, rien de ce qui s'est passé avec les
13:18gilets jaunes, de ce que ça a révélé pour la société n'est réglé, ce n'est pas parce
13:21qu'ils sont plus saoulés en points que la question est réglée.
13:24Et donc, si tu veux, comment faire une société unifiée et rassemblée avec de telles inégalités ?
13:30Non, je ne te dis pas ça, je te dis qu'il y a des gens, il faut comprendre aussi ce
13:34qu'ils ressentent.
13:35Le monsieur hier qui nous a appelés en disant « mon enfant, il voudrait des paires de baskets »,
13:38mais le coût d'une paire de baskets telle qu'on sait lesquelles, pour un smicard, c'est
13:44impossible.
13:45Le coût du travail, c'est parce que les gens ne sont pas assez payés, parce qu'on
13:48impose des charges aux entreprises qui sont impossibles, on ne peut pas embaucher.
13:53Au niveau de smic, tu as des exonérations très fortes.
13:56Non, je ne veux pas une société de smicards, je veux une société avec des gens qui ont
14:00des beaux salaires, 4 000 euros, je ne sais pas, 3 000.
14:03J'ai une question à vous poser, c'est ce que je disais, j'avais dit moi, pour moi il
14:07faut un salaire minimal, quoi qu'il arrive.
14:08Je vous le dis, tu ne peux pas avoir des mecs qui travaillent du matin au soir et qui se
14:12retrouvent avec, aujourd'hui c'est 1 200 euros, il y a des agriculteurs qui se retrouvent
14:17avec 800 euros.
14:18Oui, absolument.
14:19Je te le dis.
14:20Un salaire minimal pour tous ceux qui travaillent.
14:22Exactement.
14:23Pas un salaire universel comme le voulait Benoît Hamon, pour tous ceux qui ne travaillent
14:27pas aussi.
14:28Ça n'a rien à voir, pour tous ceux qui travaillent.
14:29Quand les gens vous disent, quand vous êtes petits, votre mère vous dit « si tu travailles,
14:35tu gagneras ta vie ». Aujourd'hui, tu travailles, tu ne gagnes pas ta vie, donc là il y a un
14:39problème.
14:40Tu n'as pas le temps d'être même quand tu travailles.
14:41Exactement.
14:42Tu ne peux pas acheter d'appart, on ne te prête pas d'argent.
14:45Aujourd'hui, il y a un vrai problème, aujourd'hui moi, j'aimerais poser une question un peu
14:50plus générale.
14:51Est-ce qu'on ne serait pas, là j'ai l'impression que la France est dans une situation, on n'a
14:57jamais dit.
14:58On n'a jamais dit.
14:59Là vraiment, je vais vous dire, là, sur tous les sujets, économique, migratoire,
15:05sécuritaire.
15:06Et vous imaginez le moral des Français ? Vous imaginez le moral des Français ? Donc là,
15:10est-ce que vous, autour de cette table, est-ce que vous êtes inquiet ? Est-ce que vous
15:13êtes inquiet ou est-ce que vous vous dites, il y a des gens qui me disent « mais non,
15:15ça va se réguler automatiquement, la France est un grand pays, la France ceci, la France
15:21cela ». Est-ce que vous êtes inquiet ?
15:23Oui, très.
15:24Comment ne pas l'être ? Moi, depuis que je suis né, tout va pire.
15:27Tout va de mal en pire.
15:30Il n'y a pas une chose qui va mieux que l'année 95 où je suis né.
15:35Exactement.
15:36J'ai vécu 30 ans et chaque année, c'est un peu pire que la précédente.
15:42Moi, je suis un peu inquiet en tant que chef d'entreprise.
15:43Moi, j'ai trois salariés dans mon entreprise.
15:46Je peux augmenter les salaires de à peu près 25-30 %.
15:50Mais il faut qu'ils enlèvent les charges patronales.
15:52Je peux même engager une quatrième personne, mais sans charge.
15:55C'est-à-dire qu'il faut diminuer.
15:58On devrait avoir une charge patronale, ça devrait être 10 %.
16:00Et là, on peut engager, toutes les entreprises peuvent engager encore deux ou trois personnes
16:04par entreprise.
16:06C'est simple à résoudre, mais il faut un chef d'entreprise à la tête de l'État.
16:09Un vrai chef d'entreprise qui sait ce que c'est quand ils font les chèques ou les
16:12virements à la fin du mois.
16:13Les URSAF, les caisses de retraite, on sait ce que ça représente en volume et en masse
16:18salariale.
16:19Et on voit ce qu'on prend aussi sur le salaire des employés.
16:22On voit ce qu'on retire entre le brut et le net.
16:25C'est hallucinant.
16:26Mais c'est colossal.
16:27Et moi, je suis une micro-entreprise.
16:28Mais on est des millions comme moi en France, des millions.
16:31Et on sait où ça ne va pas.
16:34Ça ne va pas sur les salaires.
16:35Le travail est trop taxé, ce qui explique aussi pourquoi on ne peut pas exporter notre
16:41travail, notre savoir ou les fruits, les pommes de terre, ce que vous voulez.
16:45C'est le problème, c'est que c'est trop cher.
16:47On va chercher du raisin en Espagne ou des melons en Espagne parce que les melons de
16:52Cavaillon et d'Avignon, ils coûtent trop cher.
16:55C'est aussi simple que ça parce que c'est le coût du travail qui est trop cher.
16:58Quand ils comprendront ça à un moment donné, ce n'est pas une question de gauche ou de
17:01droite.
17:02Ça n'a aucun rapport.
17:03On a envisagé d'augmenter le coût du travail, ce qui n'était pas arrivé depuis des décennies.
17:07Absolument.
17:08C'est vrai, ce que tu dis, c'est hallucinant.
17:09Ça coûte en fait le double.
17:10Un patron, il paie un salarié, mettons, 2000 euros.
17:13Ça lui coûte 4000.
17:14Bien sûr.
17:153 007.
17:16Oui, c'est ça.
17:17C'est impossible.
17:18Il vaut mieux engager une deuxième personne.
17:19Voilà.
17:20Bien sûr.
17:21Le problème, c'est qu'on dit tous qu'il y a des solutions très simples et on ne comprend
17:25pas pourquoi ils ne font rien.
17:27C'est quand même incroyable.
17:28Mais ce n'est pas une question de gauche ou de droite.
17:30Ça n'a aucun rapport.
17:31Non, c'est de l'entreprise.
17:33C'est un gestionnaire.
17:34Je peux te dire une chose sur pourquoi nous en sommes là.
17:36Normalement, une élection présidentielle permet d'arbitrer un grand débat national.
17:40Chacun y va avec son projet.
17:42Et les Français votent.
17:43Et après, on a une feuille de route.
17:44Qu'on soit d'accord ou pas, au moins le pays a tranché.
17:46On n'a pas eu de référendum depuis 2005.
17:49La dernière campagne présidentielle n'a pas permis un réel débat pour différentes
17:53raisons.
17:54Et donc, on est dans une situation où rien n'a été tranché.
17:56Ce n'est pas faux.
17:57Ce n'est pas faux.
17:58Mais bon.
17:59On va en parler dans un instant.
18:00Dites-nous si vous êtes inquiets avec tout ce qui se passe et avec les sorties de grands
18:03patrons.
18:04Même d'un très grand patron, Bernard.
18:05On va tout de suite sur Rampant.