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Claire Fourcade, présidente de la Société française d'accompagnement et de soins palliatifs, était invitée dans l'émission Punchline, ce jeudi 30 janvier, sur CNEWS. Elle s'est exprimée sur la fin de vie : «C'est important de pouvoir entendre l'inquiétude des Français et, en même temps, ne pas faire peser le poids de cette inquiétude sur les patients les plus fragiles».   

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Transcription
00:00Oui, absolument. Depuis le début des discussions sur ce projet de loi, il y a maintenant plus de deux ans,
00:06les soignants demandaient que ces deux volets soient scindés pour bien marquer, d'abord, sur le fond, la différence.
00:12Les soins palliatifs, c'est une question de soins, comme Léonon l'indique, c'est une question médicale,
00:16la façon dont notre société prend soin des plus fragiles et des plus vulnérables.
00:20La partie sur l'euthanasie et le suicide assisté est une partie beaucoup plus sociétale.
00:24Donc, c'est deux sujets différents qui doivent être dissociés.
00:26Puis, sur la forme, ça permettra aux députés de voter librement sur chacun des sujets.
00:31Je pense qu'un texte sur les soins palliatifs pourrait de nouveau être voté à l'unanimité.
00:35La dernière loi votée à l'unanimité en France, c'est la loi Leonetti en 2005.
00:38En fait, les 20 ans cette année, ça pourrait symboliquement être fort d'avoir de nouveau un texte voté à l'unanimité sur ce sujet.
00:45Le texte sur l'euthanasie et le suicide assisté est beaucoup plus clivant, il divise davantage.
00:49C'est important que les députés puissent voter sur chacun de ces textes dans toute liberté.
00:54Ils clivent, mais néanmoins, on a une grande majorité de Français qui se disent favorables à l'euthanasie.
00:58Pourquoi ? Comment vous expliquez cela ?
01:00Alors, il y a plusieurs raisons.
01:02D'abord, ça se comprend, c'est tout à fait...
01:05Si vous voulez, quand on regarde la mort de loin, on se projette, c'est quelque chose qui fait peur, on craint.
01:11Et on se dit qu'avoir cette assurance peut, si c'était difficile, je pourrais avoir cette solution-là, c'est normal.
01:19Ce qui est important pour nous et ce qu'on voulait mettre dans le débat, quand je dis nous, c'est les soignants,
01:23qui sommes au contact des personnes en fin de vie, c'est à quel point, quand on est confronté à la question de la mort de plus près,
01:29on change, on évolue, on s'adapte.
01:31De façon, pour moi, après 25 ans de métier, ça reste incroyable de voir la capacité d'adaptation de l'être humain
01:37à des situations qu'on aurait pensées inimaginables.
01:40Et à ce moment-là, les choix changent.
01:43Et c'est important de pouvoir à la fois entendre l'inquiétude des Français et, en même temps,
01:46ne pas faire peser le poids de cette inquiétude sur les patients les plus fragiles.
01:50Donc c'est ce défi qu'on a à gérer ensemble, collectivement, sur l'action de la fin de vie.
01:55Comment on rassure sans que ce soit les plus fragiles qui en payent le prix ?

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