• il y a 22 heures
Vendredi au Stade de France, les Bleus ont ouvert leur tournoi par une indiscutable victoire face au pays de Galles (43-00). Jean-François Paturaud et Alex Bardot, journalistes à « L'Équipe », et Jean-Baptiste Elissalde, notre consultant, ont analysé les clés de ce succès.

Catégorie

🥇
Sport
Transcription
00:00:00Salut, salut à toutes, salut à tous. Bienvenue dans le Salon Tactique. Salon Tactique spécial
00:00:05de tournoi Destination bien sûr. Au lendemain de cette victoire, cette démonstration, on a
00:00:10écrasé le Pays de Galles. Quelle équipe ? Le Pays de Galles 43-0 hier au Stade de France. Pour
00:00:15en parler, le casting habituel, vous les voyez sur l'écran, à l'extrémité Alexandre Bardot,
00:00:20au milieu Jean-Baptiste Elissalde. Salut Jean-Bas, comment ça va ? Eh bien écoutez,
00:00:26content de vous retrouver, comme tu l'as dit, et vous l'avez noté dans votre merveilleux journal,
00:00:30un récital. Mais je n'étais pas emballé tant que ça en fait, quand j'ai vu l'opposition,
00:00:35je te le dis franchement. On va en parler. Ça va Alex, ça t'a plu toi ? Ah, entendant par Alexandre.
00:00:43Le coup classique, pour reprendre les habitudes, ça fait trois mois, maintenant on est plus heureux.
00:00:51Oui, je disais, j'ai rarement ressenti aussi peu de passion pour un match, tellement j'ai trouvé
00:00:58l'opposition faible. Je n'ai jamais cru que ce match pourrait être perdu. Et en fait, ça rend le truc
00:01:09moins intéressant. Vivement le crunch. Ça sera un autre niveau. Messieurs, vous avez bossé aujourd'hui,
00:01:16une fois n'est pas coutume. Trois thèmes pour cette émission. Le premier thème, ce sera sur le
00:01:21jeu au pied offensif de cette équipe de France, qui a encore brillé dans ce domaine hier au Stade
00:01:26de France. Le deuxième, que sera un salon tactique sans Antoine Dupont ? Donc un deuxième focus,
00:01:31enfin un focus sur Antoine Dupont, son match avec des différences, des difficultés et beaucoup
00:01:37d'exploits personnels aussi. Et troisième point, on va garder du temps, parce que je vous rappelle
00:01:41le principe de l'émission pour ceux qui nous suivent, qui ont la chance de nous suivre. Évidemment,
00:01:44c'est une émission d'une heure, donc il faut garder du temps pour le troisième thème. Il sera
00:01:48une projection sur l'Angleterre samedi prochain, l'Angleterre qui vient de perdre en Irlande.
00:01:53Donc, vous l'avez dit, on va rentrer directement dans le vif du sujet. Sur le premier thème,
00:01:57sur l'équipe de France, son jeu au pied offensif, Jean-Baptiste, Alex, elle a encore brillé dans ce
00:02:02domaine. Question toute bête, Jean-Baptiste, est-ce que cette équipe de France n'est pas meilleure au
00:02:07pied qu'à la main en fait ? C'est difficile d'opposer les deux. Moi, ça ne me plaît pas trop,
00:02:14parce que si on a bien utilisé les espaces au pied, c'est parce qu'on s'est créé ces espaces
00:02:19en manipulant le ballon à la main, et je pense qu'on sera capable dans le futur, de ce que je
00:02:27vois depuis quelques mois, dans le nouveau projet, de pouvoir utiliser les deux. Mais c'est vrai
00:02:33qu'on est habitué au terme de la dépossession. Aujourd'hui, le jeu au pied devient une arme en
00:02:39plus de la dépossession, une arme offensive pour le 15 de France, et avec les outils qu'on a au
00:02:46milieu de terrain pour les distribuer, donc je pense à nos numéros 9, à nos numéros 10,
00:02:51nos numéros 15-10, en parlant de Thomas Ramos, et ceux qui sont là pour les réceptionner,
00:02:57comme les Penaud, Biel-Biarré, Atti Sogbe, etc. Les flèches, ça devient une arme redoutable et
00:03:03c'est très difficile à défendre, parce qu'on ne peut pas tout couvrir sur un terrain de rugby.
00:03:06Alex, ça ne t'a pas surpris en fait ce phénomène ?
00:03:10Non, on a fait un papier dans le journal d'hier, de vendredi, sur le site, sur les chasses,
00:03:17sur ces coups de pied plutôt rasants dans les coins. L'an dernier, sur les 33 essais français,
00:03:23on avait eu 10 inscrits directement ou indirectement après ce type de coups de pied le long de la
00:03:27ligne, dans un coin, avec un sprint derrière, pour soit rattraper le ballon, soit mettre la
00:03:32pression. Hier, on a vu un autre style de jeu au pied. On a vu des transversales. C'est la
00:03:44première transversale de Dupont vers Atti Sogbe. On a vu une autre transversale, celle de Romain
00:03:50Tamac. Vous voyez les images ? Oui, c'est bon Alex. Comme il faut qu'on reprenne les habitudes,
00:03:56c'est pour ça que je le reprends. C'est celle de Tamac vers Gaëtaud en fin de match. Donc là,
00:04:02à nouveau une transversale. Il y a un autre essai qui est venu, pour cette fois-ci, indirectement
00:04:09d'une succession de jeux au pied. C'est un essai de Biel Biarré, mais au départ de cette action-là,
00:04:16au départ de la situation qui amène les Français à 5 mètres de la ligne, il y a un petit par-dessus
00:04:21dans le dos du rug de Dupont, qui va être récupéré par Ntamac Ramos. Sur le rug suivant,
00:04:30après la récupération, à nouveau jeu au pied, pied gauche, rasant, une chasse dans le coin
00:04:37de Dupont. Et de là, les Français vont rester à 5 mètres de la ligne et finir par marquer. Ça
00:04:45raconte vraiment bien l'importance du jeu au pied offensif dans le bagage des Bleus et sur le
00:04:51match d'hier soir notamment. On les a vu beaucoup chercher les solutions de transversales. Là,
00:04:56c'est la carte des ballons tapés par les Français avec, en rouge, les coups de pied de Dupont,
00:04:59en jaune, ceux des autres joueurs français. Donc, on voit là, quand on est dans les 22 mètres
00:05:07adverses, on voit que ça a été un choix à trois reprises. Ça a aussi été un choix ici,
00:05:13là, avec cette petite transversale qui a été mal donnée par Antoine Dupont un moment depuis
00:05:20le milieu du terrain. Donc voilà, c'était une... En fait, au-delà de ces coups de pied-là,
00:05:30il y a eu aussi beaucoup de regards vers les extérieurs, vers ces zones-là de la part
00:05:36d'Antoine Dupont. Et ça n'a pas toujours été utilisé, mais ça a souvent été regardé.
00:05:46Jean-Baptiste, pourquoi cette utilisation-là spécifiquement de jeux en diagonale, en
00:05:57transversale ? Est-ce qu'ils avaient repéré une défense galloise resserrée, avec des ailiers
00:06:02qui serraient beaucoup par rapport à leur centre ? Est-ce que c'est plus global ?
00:06:06Je pense qu'ils avaient vu quelque chose. Je pense qu'on s'est aussi adapté aux conditions
00:06:12climatiques. C'est-à-dire que tous les coups de pied dont tu parles, ce sont souvent des
00:06:16passes au pied, ça porte bien son nom, sauf qu'on ne passe pas par tous les relais, on évite de
00:06:21manipuler le ballon avec la main et de le faire tomber, c'est plus rapide, c'est plus direct. Je
00:06:26me souviens aussi de celle de Romain Intama, qui malheureusement est mal distribué un rebond dans
00:06:31l'embute qui sort en ballon mort, mais si elle est bien distribuée, c'est un essai de plus. Et je
00:06:35pense aussi que c'est venu de la stratégie et de ce qu'essaye de faire l'équipe de France en ce
00:06:41moment. C'est-à-dire beaucoup de dangers autour d'Antoine Dupont, beaucoup d'avants qui se
00:06:45proposent, des centres aussi. Ça a tendance à accentuer le fait que la défense se resserre,
00:06:53vient combler ses espaces au ras et forcément ça libère des espaces au large. Ça a été très bien
00:07:00lu par l'ensemble des joueurs et je vous dis, pour arriver à faire ça, il faut non seulement créer
00:07:06ses espaces, deuxièmement bien lire les situations et troisièmement les réaliser avec brio. Et je
00:07:11pense qu'avec les joueurs qu'on a sur le terrain aujourd'hui et demain, il n'y a aucun problème
00:07:16avec cette forme de jeu au pied, bien au contraire. Il y a d'autres équipes, Jean Bas,
00:07:21tout ça ? Juste, il y a d'autres équipes qui sont aussi performantes que ça dans l'équipe de
00:07:26France globalement dans ce jeu au pied ? Non, mais ce n'est pas nouveau non plus. Je me souviens que
00:07:34Dimitri Ajvidi distribuait de très beaux pieds gauches en tant que demi-mêlé derrière ses
00:07:38rucks. Moi-même, j'en ai plutôt fait beaucoup. Il faut avoir anticipé ces moments. Il y a des
00:07:45moments qui sont, je dirais, faciles à identifier, notamment les avancées dans les couloirs. Quand tu
00:07:54débordes, les défenses ont vraiment tendance à se resserrer et à l'opposé, il y a souvent des
00:07:59espaces. Il y a aussi quand tu prends vraiment beaucoup d'avancées dans le tiers du milieu,
00:08:04c'est-à-dire le jeu en black qu'on disait l'équipe de France autour d'Antoine, quand il commence à
00:08:08matraquer les mecs, ça se resserre, ça se resserre. Et il est évident que sur des petits coups de pied,
00:08:12c'est pas des très grands coups de pied, c'est 20, 25 mètres, 30 mètres maximum quand c'est au
00:08:17milieu du terrain et ça crée du désordre. Alors aujourd'hui, dans le circuit mondial,
00:08:21Finn Russell est capable de le faire. Alors lui, un peu plus instinctivement, on sent que c'est pas
00:08:29la priorité de leur jeu, mais il a quand même cette vision du jeu et cette vista qui permet de
00:08:34le faire. Et c'est vrai que ça devient une… Et le black aussi, c'est très présent dans le jeu
00:08:38néo-zélandais aussi. Voilà, depuis quelques années, tout le temps, mais depuis quelques années. Et nous,
00:08:45on devient quand même maintenant quasiment des maîtres en la matière. Alors entre ces coups de
00:08:50pieds-là et les coups de pieds de continuité offensifs, où on parle de chasse où le ballon
00:08:54la roule par terre et on met la pression à court ou à moyen terme, on devient redoutable sur la
00:09:01largeur du terrain, sur la profondeur du terrain, on devient redoutable autour du ballon avec la
00:09:06Panzer Compagnie et Antoine Dupont qui fait beaucoup de différence, on y reviendra tout à
00:09:10l'heure. Et on en vient une équipe très difficile à manœuvrer et très difficile à lire quand on a
00:09:15le ballon. Alex, excuse-moi, je t'avais coupé, tu peux nous montrer. On va juste montrer les deux
00:09:20situations de transversal qui ont débouché sur des essais. Donc c'est Antoine Dupont qui adresse
00:09:27un coup de pied vraiment parfait dans sa hauteur, sa vitesse et la zone. Il y a vraiment un petit
00:09:33saut de baie, il va le prendre pleine course. C'est vraiment un coup de pied magistral et on
00:09:40voit que la zone est libre. On voit qu'il y a quand même 15 mètres derrière les défenseurs
00:09:43gallois. Ici, même chose, Tamac, celui-là un peu plus haut avec un rebond dans la course de Gaëton.
00:09:51On voit à nouveau une défense galloise très resserrée. Et on va peut-être comprendre en
00:09:58voyant les images suivantes que je vais laisser Jean-Bas commenter, pourquoi les
00:10:02Gallois se sont autant resserrés. C'est la première action du match là. Jean-Bas, vas-y.
00:10:11Là, c'est un départ de Movacar. Juste, il y a eu un môle et c'est un premier départ de Movacar dans le
00:10:15rond jaune là. Après, il ramasse le ballon. Donc, ce qui a été anticipé par l'équipe de France
00:10:21hier soir et notamment le staff, c'est que le temps ne se prêtait pas à manipuler le ballon
00:10:25sur les extérieurs. Bon, ça n'a pas empêché les Gallois de le faire bêtement et carrément à côté
00:10:31du vélo. Peu importe, ça ne nous regarde pas. Mais là, on voit sur cette action qu'en fait,
00:10:38on a joué à quasiment 10 avant, sans compter Antoine Dupont qui occupe du monde autour. C'est
00:10:44à dire que nos deux centres, Moéfana et Barassi, on ne les a pas trop vus justement sur cette
00:10:50latéralité. Ça m'a posé un peu de questions et en regardant le match, je me suis aperçu qu'ils
00:10:54ont beaucoup participé au jeu à une passe autour des rucks. Et comme on l'a multiplié et qu'on est
00:11:01quand même assez puissant, alors une fois que tu as pris Meafoo, une fois que tu as pris Movacar,
00:11:05une fois que tu as pris Aldry, tu as Moéfana qui arrive, ou Barassi. Et au fur et à mesure,
00:11:11tu prends des… Voilà. Là, il y a un premier ruck qui va se former et ils sont tous serrés 10, 11,
00:11:1712, 13 dans 5 mètres. Et sur le ruck suivant, le joueur qui va venir à hauteur, au lieu que ce
00:11:21soit un avant qui s'est relevé et qui va circuler. En plus des avants d'ailleurs, il y a Barassi qui
00:11:26va venir à hauteur quasiment à une passe de 2-3 mètres à l'extérieur d'Antoine Dupont.
00:11:33Donc, en faisant ça, on a accentué le fait que l'équipe de Galoise qui était déjà très très
00:11:41très serrée en défense s'est encore plus resserrée. On a donc libéré des espaces sur l'extérieur. Et
00:11:46sur tous les exemples que tu as montrés, on a vu la défense des Rouges qui était en 14-1,
00:11:51comme on dit. C'est-à-dire 14 joueurs sur le même rideau et un joueur derrière qui couvre tout.
00:11:55Et c'est très difficile pour ces joueurs-là de tout couvrir. Et ça, les Français l'ont bien
00:12:00identifié et en ont profité. Mais il est évident que ces passes au pied sont arrivées parce qu'on a
00:12:08concassé les mecs autour et qu'on les a resserrées. C'est une évidence. Et si on a malheureusement
00:12:12peu vu Barassi et Mouefana sur les largeurs, c'est parce qu'ils ont une importance primordiale dans
00:12:18le petit jeu autour d'Antoine Dupont et des avants pour les soulager. Alors voilà, sur la suite,
00:12:23après Barassi, à nouveau Atonio avec tous les avants qui viennent dans le sens. L'action va
00:12:28s'arrêter. Ça ne va pas aller plus loin parce qu'il va y avoir une faute sur Atonio. Mais on peut
00:12:32imaginer que la suite de cette action, s'il y avait eu une continuité, ça aurait pu être une
00:12:39transversale ou une autre manière. C'est là où on va pouvoir faire une transition. C'est-à-dire
00:12:45qu'en fait, le jeu au pied a été effectivement beaucoup recherché. Mais ce qui est le plus
00:12:49prégnant finalement, Jean-Bas, c'est peut-être le fait que les Bleus cherchent à concentrer la
00:12:56défense adverse et ensuite à aller vite, vite trouver les espaces qui sont libérés. Ça peut
00:13:01se faire par du jeu au pied, mais on va le voir après par des dézonages ou des longues passes
00:13:07à la main cette fois. C'est vraiment, ça devient un peu l'identité de cette équipe. Concentrer et
00:13:15vite par des actions très courtes, aller trouver ces zones au large. Ou parfois au départ de l'action,
00:13:24on va le voir après, les Français ne sont pas du tout, il n'y a aucun joueur français ou alors
00:13:28un aîné lié à l'extérieur. Mais par contre, des joueurs qui se déplacent très vite vers cette
00:13:32largeur et pour aller marquer. Exactement, j'ai vu deux, trois fois, j'ai entendu notamment deux,
00:13:38trois fois, parce qu'on n'a pas la vue large quand on est à la télé, Dimitri Ajvili au commentaire
00:13:42dire qu'on est 14 quasiment entre la touche et le premier poteau. Il y a juste un joueur collé à
00:13:48la ligne de touche. C'est exactement ce qu'on cherche à faire. C'est concentrer la défense à
00:13:52l'endroit, arriver à toucher un couloir. Si on a la structure, on va retrouver nos deux 900,
00:13:58cher à Jeff Paturro, le jeu à 39. Et on voit sur l'essai de Gaëton, sur la passe au pied d'Entamac,
00:14:10on voit bien, on a été toucher le couloir en jouant le sens avec les avants, des relais,
00:14:14il y a même eu deux jeux debout. On a touché le couloir, on a trouvé nos deux structures. Les
00:14:18Français avaient comme consigne, et notamment les centres, de venir aider les avants avec des
00:14:22ballons hauteurs. Ils viennent se mêler dans ces structures-là pour donner des appels. Et dans
00:14:26le dos, on voit nos rapides, entre guillemets. Alors, c'est le premier essai de Bielbaret à la
00:14:30main avec Ramos qui joue comme un centre. On va le regarder tout de suite d'ailleurs.
00:14:34Voilà. Et à Thysse Aubé collé à l'aile. Et le deuxième avec du jeu dans le dos,
00:14:38une passe au pied de Romain Entamac. Mais pour moi, ce sont les deux mêmes actions.
00:14:41Cet essai de Bielbaret dont tu parles, on va retrouver la même idée finalement. Concentrer
00:14:48la défense à un même endroit et vite aller dans les espaces vides. Et cette fois-ci,
00:14:54ça ne va pas se faire du pied, mais par de la main. Là, on voit 24 en haut à gauche. Je crois
00:15:02que c'est à 36, 24 il me semble, au chrono. Il y a quatre joueurs qui sont entourés. Entamac est
00:15:10dans le ruck. Bielbaret est complètement à gauche. Et là, on voit Ramos, Emo et Fana qui sont allés
00:15:16à cinq mètres du ruck. Et on va voir que six secondes plus tard, ces mêmes joueurs-là,
00:15:21ils ont tous pris la largeur pour aller se projeter dans cet espace qu'on voit vide ici,
00:15:27en haut à droite. Ils vont aller se projeter dans cet espace et avec beaucoup de vitesse.
00:15:32C'est ce sur quoi on a beaucoup insisté depuis un an. C'est des zonages qui sont devenus une
00:15:40nouvelle arme. Jeu de l'équipe de France et qui, quelque part, ressemble à des jeux au pied dans
00:15:46le sens où c'est une manière de gagner très vite l'extérieur. Oui, on imagine, là Romain fait
00:15:52le choix de passer par tous les relais, de servir Thomas à Ramos qui va servir Bielbaret, qui va
00:15:59marquer. Mais la même image, quand il y a l'essai de Gaëton, quand il rentre, Romain fait le choix
00:16:08de la mettre au pied là-bas dans l'angle. Vous êtes d'accord que si Romain fait le choix de la
00:16:12mettre au pied aussi, c'est aussi. En fait, si tu reviens sur la photo d'avant, s'il te plaît,
00:16:18vous allez vous apercevoir que là les Français ont tellement travaillé dans le sens, avec les
00:16:22avants et les trois quarts, que l'équipe des Galois, il y a huit joueurs qui sont dans les 15 mètres et
00:16:29sept joueurs qui s'occupent de quasiment 55 mètres de large. Et ça c'est ce qu'on veut faire. Et nous,
00:16:38par la vitesse, donc Bielbaret, Thomas, Ramos. Alors là, Moéfana, sur ce match-là, il avait
00:16:44comme consigne d'aider les avants. Donc vous allez voir, il va encore faire une fausse piste en leur,
00:16:48il va venir encore à hauteur après le ruck suivant. Voilà, on le voit passer à vide. Mais on aurait
00:16:54pu très bien imaginer aussi, avec un temps sec, avec peut-être une autre lecture, que Moéfana aurait
00:16:59pu être à la place de Ramos. Ramos à la place de Bielbaret, Bielbaret à l'extérieur, avant
00:17:05Attisogbé par exemple. Et ça fait encore un plus-deux. Bon, là c'était pas le cas, il pleuvait,
00:17:09donc on a privilégié que ces centres viennent faire des leurres et viennent donner des coups
00:17:15de main aux avants, parce que c'est très dur pour les avants de travailler comme ça. Mais ce déjeunage,
00:17:19pour moi, déjà il correspond à notre « culture », il correspond aussi aux athlètes qu'on a sur le
00:17:27terrain. C'est-à-dire que pour faire ça, il faut des mecs qui galopent, qui sentent le rugby, qui
00:17:30prennent la largeur. Et quand tu dis six secondes, six secondes pour Bielbaret, c'est vrai que si on
00:17:35part à un départ de 100 mètres aux Jeux Olympiques, il en fait quasiment 60 des mètres. Mais dans un
00:17:40match de rugby, il a fait des rucks, il a plaqué, il est parti d'un côté, il est parti de l'autre,
00:17:43et six secondes c'est redoutable. Par exemple, je sais que quand on bossait sur le Stade Toulousain,
00:17:48qu'il fait beaucoup, Mathis Lebel était quasiment à sept secondes à l'opposé du terrain, au deux
00:17:55tiers opposé. C'est-à-dire qu'il parcourait quasiment 40 mètres en six secondes pour aller
00:18:00se proposer de l'autre côté du terrain après avoir fait un ruck dans les couloirs. Pour moi,
00:18:04c'est très bien joué. Après, c'est de la lecture. Là, on est passé par tous les relais en jouant à
00:18:10la main. Et Romain est passé par un relais seulement en jouant au pied pour Gaëton à la fin du match.
00:18:16Je ne sais pas, Messieurs, vu que tu en parles maintenant, est-ce que vous préférez qu'on
00:18:21en parle un peu plus tard ? C'est justement le rôle des centres, parce que tu disais que
00:18:24Moé Fana avait un rôle bien précis, et son association avec Pierre-Louis Barrassi. Est-ce
00:18:29que vous l'en parlez maintenant ou plus tard ? Parce que sur ce travail invisible dont on parle
00:18:35beaucoup et on se dit « mais est-ce qu'il pourrait faire mieux ? À quoi ils servent en fait ? » Parfois,
00:18:40il y a ça comme critique à leur égard, notamment pour Yoramé Fana qui formait une nouvelle
00:18:46association avec Pierre-Louis Barrassi. Écoutez, c'est vous qui dirigez le truc,
00:18:54mais les deux centres ont eu un rôle prépondérant pour libérer ces espaces. Ils ne l'ont pas eu
00:19:04comme en longtemps sur la largeur du terrain, en manipulant le ballon dans la largeur, en se
00:19:08faisant des passes, mais ils l'ont eu en venant aider les avants, en créant des points de fixation
00:19:12ou en créant des points d'appui pour pouvoir libérer les espaces aux quatre autres. Et c'est
00:19:17vrai que quand j'ai vu le match hier, et d'ailleurs je l'ai mis dans la chronique, je me suis dit « bon,
00:19:21qu'est-ce qu'il y a de nouveau ? ». Je savais qu'il y allait avoir une quarantaine de points
00:19:24d'écart au moins, il y avait au moins une division d'écart, voire deux, entre les deux équipes. Je
00:19:29me suis dit « tiens, je vais regarder la paire de centres ». Ils ont fait un travail admirable en
00:19:32défense, comme on l'avait vu dans les derniers salons tactiques, et en plus de ça, je me suis
00:19:39dit « putain, ils n'ont pas touché le ballon, c'est bizarre, qu'est-ce qui s'est passé ? ». Donc,
00:19:45c'est vrai qu'à la relecture, je me suis aperçu qu'ils avaient fait ce boulot, comme tu dis,
00:19:48de l'invisible, mais qui monopolisent beaucoup de défenseurs. Alex ? C'est accentué sans doute
00:19:56hier par le fait que les conditions n'étaient pas très bonnes et que du coup l'équipe de France a
00:20:01cherché à resserrer le jeu, mais c'est vrai qu'aujourd'hui, un trois-quarts centre devient,
00:20:07peut-être encore un peu plus dans le jeu de l'équipe de France, une sorte de troisième
00:20:13supplémentaire, parce que tu fais beaucoup de ruck, tu plaques beaucoup. Hier, ils sont à 15
00:20:20plaquages et 17 plaquages, je crois, deuxième et troisième meilleurs plaqueurs français. C'est
00:20:28finalement assez peu de passes, même assez peu de passes entre les deux centres, et ça, c'est
00:20:34finalement des phénomènes... Je me rappelle qu'à une époque, on disait, par exemple, qu'il ne faut
00:20:37pas de passes. Mais en fait, aujourd'hui, les centres dans la plupart des équipes se font
00:20:43assez peu de passes entre eux, parce qu'un centre en fait lui-même assez peu. Il a un rôle de défi
00:20:49physique, beaucoup. Il a un rôle de soutien dans les rucks offensifs. C'est vrai que quand on voit
00:21:01un centre comme Barassi, pour l'anecdote, la semaine dernière, je me suis posé la question,
00:21:06est-ce qu'il n'y a pas un sujet à faire autour de Barassi, et du fait que c'est un profil un
00:21:09peu différent, quand même plus électrique que Ficounelé, et je me suis dit peut-être que ça veut
00:21:14dire qu'ils vont chercher à amener plus de variété au centre du terrain, plus peut-être de fluidité,
00:21:22d'électricité, de duel. Mais finalement, on a vu que ça n'a pas été le cas, peut-être parce que
00:21:30c'était les conditions, mais peut-être aussi parce que tout simplement, peu importe les hommes,
00:21:36le système est là et prédomine. Mais j'ai jamais été un grand centre, parce que j'ai
00:21:42jamais été un centre. Est-ce que c'est un peu frustrant ? Non, je pense pas. Je pense qu'ils
00:21:47y ont trouvé du plaisir déjà par la victoire. Alors, bien évidemment, Laurent Barassi, c'est
00:21:55pas quelqu'un de léger. C'est un mec qui a des très bonnes courses, qui arrive avec des timings
00:22:02assez performants au stade Toulousain dans ses courses, qui sont un point d'appui ou un point
00:22:07de relais. C'est-à-dire que le jeu s'arrête pas autour d'eux, ils peuvent aussi jouer debout. Mais
00:22:11c'est vrai que les deux premiers ballons qu'il a touchés du match, c'est deux ballons qu'il a
00:22:15touchés à l'extérieur de deux avants qui venaient se proposer. En fait, ils sont là pour combler les
00:22:20cassures. Les avants, il y en a huit. Une fois que t'en as utilisé trois, il en reste cinq. T'en
00:22:26relises trois, il en reste plus que deux. Et là, il en manque un pour assurer des bons rucks ou de
00:22:30la continuité. Et c'est là où ces centres sont prépondérants. Et des fois, il y a des accidents
00:22:34dans le jeu. Donc, t'en as utilisé trois et il y en a deux qui sont par terre. Il t'en manque deux,
00:22:38et c'est les centres qui viennent combler ces trous-là, d'autant plus accentués par les
00:22:43conditions. Et je pense, par la stratégie mise en place, d'ailleurs Fabien Galtier en a parlé à la
00:22:48fin du match, ils ont bien pris en compte de jouer avec les conditions climatiques. Et l'autre fait
00:22:55marquant, parce qu'on parle des centres, mais ces centres-là, ils viennent souvent après l'ouvreur,
00:22:58c'est que Romain Ntamak, sur la première mi-temps, notamment sur les 30 premières minutes, ne touche
00:23:02que trois ballons directement venus d'Antoine Dupont. Ce qui est assez rare, ce qui est très
00:23:08faible. C'est-à-dire qu'on avait vraiment décidé de jouer à une passe très à hauteur, de concasser,
00:23:15de resserrer cette défense galloise, de ne pas se jeter dans un rugby de contournement par la passe
00:23:21pour ne pas faire tomber les palons et se mettre le doute. C'est très difficile de rentrer dans le
00:23:25tournoi, on a eu des difficultés dans les années précédentes. On s'est rassuré là-dessus et ça a
00:23:29bien fonctionné et ça a libéré ces fameux espaces. Donc pour moi, c'est pas en fait, on a fait les
00:23:35passes au pied parce que c'était la stratégie. Non, on a fait les passes au pied parce que notre
00:23:39stratégie était d'attaquer le milieu du terrain très fort, beaucoup d'appels autour d'Antoine
00:23:43Dupont. On a vu même des fois jusqu'à cinq joueurs se proposer autour de lui, un à l'intérieur,
00:23:47un dans l'axe, trois à l'extérieur, plus le centre. Et forcément, les défenses en face se
00:23:52resserrent, d'autant plus quand elles sont moins costaudes comme les gallois, elles étaient vraiment
00:23:57moins puissantes. Elles ont reculé, même s'ils ont bien plaqué, ils ont essayé. Au bout d'un moment,
00:24:01ils ont perdu ce bras de fer et forcément, les hélices se sont resserrées, ils ont libéré des
00:24:06espaces dans leur dos. Vu ce que tu disais, on va passer au deuxième thème ? Ah, pas trop Alexandre,
00:24:12parce qu'il est 21h24 et la transition a été faite. La transition était excellente de Jean-Baptiste,
00:24:17tu as douté ? Tu verras, la transition va marcher quand même aussi. On a vu que les
00:24:25Français avaient gagné les larges par du pied, qu'ils avaient gagné le large en dézonant et
00:24:29ils ont aussi, bien Antoine Dupont, gagné le large par une longue passe qui finalement ressemble aussi
00:24:36à une passe au pied dans le sens où on saute des relais et on va tout de suite vers la zone
00:24:42et vers le joueur visé. Là, on est sur la suite d'un môle, je crois, qui s'écroule. La défense
00:24:48galloise s'est resserrée. L'hélier gallois, il est là, c'est le dernier défenseur, il y a 15 mètres
00:24:53à gauche. Il n'y a plus qu'à allonger, j'allais dire. Il faut bien lire la situation et ce que fait
00:24:58Antoine Dupont. Les Français ont vraiment su exploiter, être efficaces pour exploiter la
00:25:11façon dont ils ont concentré la défense galloise. Avec la puissance de leurs joueurs,
00:25:15Meafoo, Aldrid, qui a été bon hier, Les Centres, etc. Donc là, normalement, tu vois qu'on peut
00:25:26enchaîner sur Antoine Dupont. Oui, c'est vrai. Et en plus, Antoine Dupont, Jean-Baptiste, on va
00:25:32parler de son match qui est un peu contrasté. Et en dix premières minutes, tu n'arrêtais pas
00:25:35de nous envoyer des textos. Mais qu'est-ce qu'il est nul ce Dupont. Tu n'étais pas convaincu.
00:25:38Ça, c'est un fake. Autant j'ai dit, j'ai pu me tromper et j'ai dit que Thomas Ramos allait
00:25:46certainement jouer l'ouverture le week-end prochain. Et apparemment, c'est faux. Fabien
00:25:52l'aurait sous-entendu. Peut-être d'ailleurs parce qu'il a lu la chronique. Je ne sais pas,
00:25:57on verra. Autant de dire d'un joueur qu'il est nul, ce n'est pas… Les Gallois n'ont pas été
00:26:05très bons, j'ai dit, voire vraiment mauvais. Mais nul à ce niveau-là, c'est compliqué. Non,
00:26:11blague à part… Le début de match a été un peu compliqué. Mais comme face à l'Argentine,
00:26:16un peu comme face à quelques débuts de match, Antoine, c'est un garçon pressé. C'est un
00:26:21garçon qui a besoin d'être alimenté. C'est un garçon qui piche très vite. Et je pense que
00:26:25quand on lui dit là dans le projet de l'équipe de France, ça va tourner autour de toi, tu vas
00:26:30avoir des appels, tu vas avoir du monde qui va bouger autour de toi et tu vas t'en servir pour
00:26:33faire les bons choix ou pour t'en servir pour toi-même, je pense qu'il ne faut pas lui dire
00:26:38deux fois. Et avant la fin de la phrase, il a tout de suite compris ce qu'il va faire.
00:26:41Et c'est vrai que dans ce début de match, il y a eu deux, trois semblants d'hésitation. Je
00:26:47crois qu'Alex, tu les as pris en photo, qui m'ont fait penser qu'à un moment, je me suis dit,
00:26:52ah, on va peut-être faire le salon pour une fois en disant, tiens, Antoine Dupont n'a pas été,
00:26:56sauf que ça a duré en fait 12 minutes, je crois. Et puis après, il a réglé tout le monde avec deux,
00:27:02trois gestes de classe. Mais c'est vrai qu'il y a eu des hésitations qui me paraissent un peu
00:27:07bizarre parce qu'il a du soutien autour de lui, on voit toujours ses appels. Donc, il y a Gros à
00:27:12l'extérieur, Oniatonio dans son axe, Movaca à son intérieur. C'est le début du match. Et alors,
00:27:19c'est son flair, c'est son instinct, il sent que c'est pas bon, que la défense galloise est
00:27:23certainement en train de gagner des mètres, qu'on va se mettre sous pression. Et deux,
00:27:29trois fois, il est sorti du cadre et il est parti à l'opposé du jeu.
00:27:32Il a fait une mise, sur cette capture-là, il entame son demi-tour et puis son demi-tour,
00:27:37en fait, s'est fermé aussi. Du coup, il recule. Ce petit serpent, il montre ses hésitations et la
00:27:45distance qu'il a parcourue vers l'arrière avant de lâcher le ballon vers Ramos qui vient le
00:27:49soutenir un peu en catastrophe. Et il y a eu quelques situations pas aussi extrêmes que
00:27:54celles-là où on l'a vu se retourner, tourner sur lui-même. C'est quelque chose qui arrive
00:27:58dans son jeu, qu'on avait moins vu en novembre. Et la question, Jean-Bas, c'est de comprendre
00:28:05qu'est-ce qui peut se passer, en fait. Est-ce que dans une situation comme celle-là, par exemple,
00:28:11là où il y a Gros qui vient à hauteur des soutiens, est-ce qu'il voit quelque chose que
00:28:16les autres n'ont pas vu ? Est-ce qu'il se dit qu'il cherche une situation de break immédiate et
00:28:23qu'il ne la voit pas là, donc il se dit je vais peut-être la chercher ailleurs ? Est-ce qu'il se
00:28:26dit que la course de l'avant n'est pas bonne, que la montée défensive n'est pas bonne ? Qu'est-ce
00:28:29qui peut influer sur ses décisions à un moment de faire ses demi-tours ou ses toupies ?
00:28:37Quand tu m'as posé la question, tout à l'heure, j'ai réfléchi un petit peu. Et en fait, je pense
00:28:42que ça relève vraiment de l'instinct et du flair et de sa croyance en ses capacités physiques et
00:28:49du jeu qu'il est, du joueur qu'il est. C'est-à-dire que même en faisant un demi-tour, une
00:28:55toupie, il est capable de te repartir dans un trou de souris et de te mettre de raffut ou un par-dessus
00:29:00et de créer encore l'exploit qu'on attend tout le temps avec ce joueur-là. Mais je pense pas que ça
00:29:06soit là, entre guillemets, programmé dans sa tête en train de se dire « je vais me servir de ces
00:29:12mecs-là pour faire un demi-tour, repartir dans l'autre sens », parce que c'est très dangereux
00:29:16pour l'équipe en fait. Le jeu de l'équipe de France, c'est un jeu basé maintenant, aujourd'hui,
00:29:20sur le déplacement des avants dans le sens, dans le sens. Jusqu'à tant qu'on arrive au bord de la
00:29:25touche là-bas, bien évidemment. Et si lui commence à faire ce genre de choses, il va aller perdre ses
00:29:30avants. Et au bout d'un moment, ils vont dire « attends, nous, on se bouge le cul, on va dans le
00:29:35sens, on va dans le sens ». Et puis Antoine, il ramasse les ballons, il part dans l'autre sens.
00:29:38Alors ok, c'est notre capitaine, notre joueur phare, le meilleur du monde, mais il nous perd
00:29:42quelque peu. Et j'ai trouvé, c'est début de match, qu'il forçait un peu le jeu. C'est-à-dire qu'il a
00:29:48voulu aller dans ce sens-là avec eux, et puis il a vu que ça se fermait, qu'il n'y avait peut-être pas
00:29:52les espaces, et il est parti dans des trucs un peu invraisemblables. Parce que si c'était un
00:29:56joueur lambda qui faisait ça, on dirait « non mais lui, il pète un câble, il fout le bordel à
00:30:01l'équipe ». Sauf que là, c'est Antoine Dupont, on lui passe ça, et puis on lui passe aussi ce
00:30:06retour à un moment dans le fermier où il fait cette passe au pied un peu bizarre, qu'il veut
00:30:10mettre dans les bras d'Hattie Sogme, mais il n'est pas du tout là. Alors c'est un mélange de jeu
00:30:14programmé sur un lancement et autre chose, mais ça va directement en touche. Et il a ses trois
00:30:18premiers ballons dans les cinq minutes ou dix minutes qui sont un peu lunaires, qui sont un peu
00:30:22bizarres. Et c'est pas la première fois que je me souviens du premier ballon contre l'Argentine,
00:30:26etc. au mois de novembre. Il y a trois ans, on parlait d'Antoine et on disait qu'il ne fallait
00:30:32pas qu'il prenne trop de contacts. Il fallait qu'il distribue un peu plus parce que ça le
00:30:37fatiguait de se faire plaquer, et puis ça créait de la rupture dans le jeu. Voilà,
00:30:40c'était pas automatique qu'un mec prenne sa place. Là aujourd'hui, je pense qu'Antoine,
00:30:44il devrait, il aura toujours le flair de prendre le trou qu'il faut et on l'a vu cinq minutes après.
00:30:50Mais au début, il faut, pour moi, il faut qu'il distribue, qu'il passe, qu'il passe, qu'il passe,
00:30:56qu'il attende le moment opportun. Et une fois que les mecs sont fatigués ou que, ou même si le moment
00:31:01opportun arrive 30 secondes après le coup d'envoi, il a les capacités de le prendre. Mais là,
00:31:04j'ai l'impression qu'il a forcé un peu le jeu sur deux, trois actions qu'Alex va montrer.
00:31:08Alors ce qui est assez extraordinaire avec lui, c'est qu'on a vu tout à l'heure cet exemple,
00:31:13où il est obligé de reculer, de retrouver Ramos cinq ou six mètres derrière. Là,
00:31:17on est trois minutes plus tard. À nouveau, il porte le ballon derrière un ruck. Il a une
00:31:22situation qui semble assez intéressante finalement, puisqu'il a trois avants à sa hauteur. Là,
00:31:26on les voit ici, Meafoo, Kroos et Gros. C'est une situation qu'on avait beaucoup vu en novembre,
00:31:32ça, et il utilisait ces joueurs-là. Et là, il va choisir de ne pas les utiliser. Et sur le moment,
00:31:37au stade où on a tous pensé, ou même devant la télé, où va-t-il à nouveau ? Et en fait,
00:31:43ce qui est assez extraordinaire, c'est qu'il a aussi ce talent pour quand même trouver des
00:31:48solutions. Donc là, il va laisser passer les trois avants, et dans le dos, il va continuer
00:31:54à courir un peu. Et puis, il va finir par servir, dans mon souvenir, il sert directement Atisogbe,
00:31:58ou peut-être, ça passe par Moefana, dans le couloir, et ça va décaler. Voilà, ça passe
00:32:03par Moefana, puis Atisogbe, et Atisogbe va se retrouver décalé dans le couloir. Mais on voit
00:32:06qu'Atisogbe n'est pas à l'aise non plus. Là, il est en train de freiner parce qu'il s'est un peu
00:32:10engagé, et il voit que finalement, le ballon ne va pas arriver. Donc, ce n'est pas simple à lire
00:32:16pour ses partenaires, mais en tout cas, à la fin, ça crée un décalage dans le couloir. Et ce qui est
00:32:20intéressant là, c'est aussi qu'on voit que… Alors, c'est une question que je vais poser à Jean-Baptiste
00:32:25après, mais on voit une situation où, en fait, en laissant passer les trois avants, il se retrouve
00:32:29un peu comme protégé par ces trois joueurs-là. Un peu, ça me fait penser à un quarterback qui
00:32:34est derrière sa ligne offensive. On voit que ni Meafoo, ni Kroos, un peu gros, ne font un geste clair
00:32:42pour gêner, mais ils sont quand même positionnés là. Et donc, ça empêche un peu la défense de monter.
00:32:47On va voir une autre situation du même genre. Là, c'est l'essai d'Atisogbe, celui du coup de pied,
00:32:53dans la transversale qu'on a vu tout à l'heure. À nouveau, il a laissé passer Roma, cette fois,
00:32:58là, ça doit être Boudewan, et Mowaka. Et on voit que ces trois joueurs-là, Mowaka, il va un tout
00:33:04petit peu bouger, un tout petit peu gêner. Mais on voit que ces trois joueurs-là, quand même, sont présents.
00:33:08Ils forment une poche dans laquelle, je crois qu'on en voyait comme ça en NFL, une poche dans laquelle,
00:33:12du point à un petit confort, ce qui lui laisse un peu plus de temps. C'est peut-être pas décisif,
00:33:17mais pour ajuster son coup de pied. Jean-Baptiste, est-ce que ça peut être pensé, réfléchi, voulu,
00:33:26ou c'est le hasard du jeu qui conduit à cette situation ?
00:33:29Si tu regardes tes deux images, je pense que c'est, sans trop m'avancer, c'est vraiment du pur instinct.
00:33:35Parce que Romain Ntamak, sur les deux images, il se dit « mais qu'est-ce qu'il fait ? ». On le voit,
00:33:42il est hésitant, il sait pas s'il doit attendre le ballon, pas l'attendre. Il pense que c'est les
00:33:46avants qui vont le toucher, et puis en fait, il se sert de ses avants pour s'en servir de poche,
00:33:51comme tu dis, pour aller mettre un coup, une passe, un coup, une passe au pied. Je pense
00:33:56qu'il est dans le pur instinct. On parlait de passe au pied tout à l'heure, on parlait un peu
00:34:01de football-rugby, et dans le football, quand j'y ai joué un petit peu, on parlait toujours
00:34:05de première intention, de jouer en première intention. Et j'ai l'impression qu'Antoine,
00:34:10sur ses actions que tu viens de monter, alors il y a une fois où ça marche extrêmement bien,
00:34:13une autre fois où il crée le décalage, et une ou deux fois où il part en toupie,
00:34:17il sait pas où il va, il joue pas sa première intention. Alors pourquoi il change en cours
00:34:22de route, ça je le sais pas, mais c'est ce qui me fait penser que c'est pas « programmé » ou que
00:34:27c'est pas travaillé. C'est qu'il est très instinctif et il a confiance, je te dis, en ses capacités
00:34:33physiologiques, en ses capacités physiques, en son rugby, et il sait que c'est pas très grave s'il
00:34:39se trompe à ce moment-là. Mais j'aimerais qu'il, voilà, s'il avait sur ses débuts de match un peu
00:34:44plus de fluidité, de jouer en première intention, de servir ses gros ou pas, et si vraiment il a
00:34:50décidé de la passer au pied, de le faire un, deux pas, et boum, de la lâcher, là j'ai l'impression
00:34:56qu'il avait un peu forcé le jeu, je me répète, mais voilà, c'est ce que je ressens. En revanche,
00:35:02sur ses qualités, Jean-Baptiste, tu le disais, il a beaucoup d'instinct, il voit les choses plus
00:35:05vite que les autres ? Ça c'est évident, et il les anticipe surtout, parce que pour jouer en
00:35:11première intention, c'est-à-dire que pour faire contrôle passe au football, ou même sans contrôle,
00:35:19recevoir un ballon et le passer tout de suite, il faut savoir où est son partenaire, avoir lu les
00:35:23déplacements des défenseurs et de ses partenaires. Et Antoine, il a ça, que d'autres grands joueurs
00:35:29ont. Thomas Ramos, il l'a dans une autre vision du jeu. Sur la première action des Galois,
00:35:33Thomas Ramos, ça dure huit phases de jeu en reculons, « bon, attaquons comme la lune »,
00:35:37disait mon grand-père, je le répète. Donc les mecs, ils attaquent, ils attaquent, et puis à un
00:35:41moment ils disent « bon, on met un chausson dans le ballon, on sait même pas pourquoi on tape
00:35:44dedans », l'autre il récupère, il sait très bien que le champ profond à gauche est dégagé,
00:35:49comme il l'a fait des centaines de fois avec Toulouse et contre la Nouvelle-Zélande. Et
00:35:54ils trouvent un 50-22. Donc après sept temps de jeu, ils ont reculé de 60 mètres les Galois,
00:35:58très bien joué. Mais Thomas Ramos a anticipé et a joué en première intention, sans sa première
00:36:05intention, et s'est de suite de se mettre le pied sur le ballon, parce qu'il a lu la situation avant.
00:36:08Antoine, il voit plus vite que les autres. Quand il prend le trou, on va y revenir tout à l'heure,
00:36:12quand il prend le trou, il se pose même pas une question, il le sait avant que ça va se passer,
00:36:18il sait déjà, parce qu'il a vécu des centaines de fois cette situation, qu'il peut y avoir un trou
00:36:22à l'intérieur des rugs tout le temps, parce qu'on fait travailler les mecs qui nettoient,
00:36:28on appelle ça les raseurs, pour ouvrir les espaces et voilà, pour créer entre le rug et le premier
00:36:32défenseur des micro-brèches. Donc il sait tout ça, il l'a enregistré, ça va très vite dans son
00:36:36cerveau. Et vous allez voir la suite, quand on va parler de lui, Alex a fait une très belle palette
00:36:41dessus, il a une vision, un regard, il analyse tout à deux, trois heures.
00:36:47Ce qui est intéressant, c'est son regard. Alors là, on ne voit pas encore très bien,
00:36:52c'est parce que là, c'est une capture sur laquelle je voulais juste montrer un point
00:36:55qui est intéressant et que je pense Antoine Dupont perçoit au moment où il porte le ballon,
00:36:59c'est la position d'Aldry. Donc là, on est à l'angle de vue et depuis l'embûte français,
00:37:07Dupont va venir vers nous et Aldry est donc allé dans le rug pour déblayer et il se retrouve en
00:37:16bord de rug et il a un petit mouvement, en fait, à la fois sa position et le petit mouvement qu'il
00:37:22va avoir va donner du retard au deuxième ingalois qui est derrière lui. Et c'est ce retard qui va
00:37:27donner cinq centimètres de plus à Antoine Dupont pour pouvoir avancer. Et là, ce qui va être
00:37:33intéressant sur les photos qu'on va voir, c'est de voir son regard. C'est les photos des envoyés
00:37:38spéciaux de l'équipe. Là, il vient juste de se défaire du plaquage du deuxième ligne. Il regarde
00:37:44devant lui et là, on va voir. J'ai compté, j'ai essayé de compter. Son regard va changer de
00:37:48position, d'endroit une quinzaine de fois pendant le temps de sa course. Donc là, il regarde devant
00:37:56lui puis il examine la situation à gauche. Il va rester regard à gauche. Là, c'est sa
00:38:04manière incroyable de tromper Liam Williams qui est en train de venir et ce qui fait penser que
00:38:08d'ailleurs son regard à gauche, il était quelque part doublé d'une vision périphérique pour voir
00:38:12le mec qui venait à droite, c'est-à-dire Liam Williams. Il regarde à gauche et Liam Williams
00:38:17arrive depuis la droite d'Antoine Dupont. On voit Antoine Dupont qui va poser son pied gauche par
00:38:22terre très fort pour faire un crochet. Là, on voit ce crochet exactement. Ici, on change d'angle
00:38:29de vue. C'est un autre photographe de l'équipe qui a pris cette photo depuis l'autre côté. On voit
00:38:33là, il y a Williams qui est complètement battu, arrêté. Et tout de suite, Antoine Dupont qui
00:38:38prend l'information à sa droite pour voir. On voit le maillot bleu d'Ati Sogbé ici. Il cherche en
00:38:43fait tout de suite une solution de soutien. Elle est assez loin cette solution de soutien pour
00:38:47l'instant. Donc, il va accélérer, regarder devant lui, regarder à nouveau chercher à droite pour
00:38:52finalement lâcher le ballon pour Ati Sogbé. Il y a une quinzaine de prises d'informations et
00:38:59évidemment que ce n'est pas la seule explication de cet essai parce qu'il y a les qualités physiques,
00:39:05il y a la qualité technique pour réussir à lâcher cette passe. Mais cette capacité à prendre les
00:39:11informations, c'est quand même une clé majeure. Et je sais qu'il y a quelques années de ça,
00:39:16j'avais déjà fait un papier là-dessus après un match. Vous voyez qu'en fait, il scanne en
00:39:21permanence quand il est porteur. Alors que ce n'est pas simple, parce qu'il y a une part de
00:39:25stress quand on est porteur de ballon, une fois qu'on a franchi. Parfois, on a du mal à rester
00:39:30lucide, on sent les défenseurs qui sont proches. C'est dur de se dire, il faut que je regarde,
00:39:35il faut que je continue à prendre des informations. Oui, ça se déroule en trois phases. Donc,
00:39:41il sait par les dizaines d'heures et les milliers d'heures d'entraînement qu'il a fait qu'il y a
00:39:49des ruptures à l'intérieur de ses rucks. Il connaît son copain Aldrit avec qui il a joué
00:39:54depuis des années, qui est un peu coquin et qui fait faire le tour aux défenseurs comme tu l'as
00:39:58dit. Donc là, c'est sa prise d'informations. Après, c'est sa prise de décision. Donc,
00:40:02il prend le trou. Là, il ne réfléchit plus à rien. Et à la sortie de ce trou, il sait qu'il
00:40:06a ce défenseur. Et ce jeu de regard, rien qu'avec le regard, il est déjà en train de le cadrer. Son
00:40:12jeu à Antoine, c'est de faire tourner les épaules d'un côté ou de l'autre. Et le jeu de l'arrière,
00:40:17c'est de dire « j'ai Antoine Dupont, il faut qu'il choisisse un côté que j'ai qu'un côté à
00:40:20défendre parce que ça va être très dur pour moi déjà ». Et en l'amenant à gauche comme ça par
00:40:24le regard et par sa course, il sait qu'il l'a cadré. Et au moment où l'arrière galois tourne
00:40:30les épaules, voilà. Ça, c'est le jeu de regard. Il l'a cadré. Là, l'arrière galois tourne les
00:40:38épaules. On appelait ça un cadrage débordement. Ça serait plus un cadrage contournement à ce
00:40:43moment-là. Et là, il le prend. Et là, on rentre dans la troisième phase. Je sors du trou ici. Et
00:40:51maintenant, qu'est-ce que j'ai autour de moi ? Des rouges, bien évidemment, qui commencent à me
00:40:55courir autour. Ça arrive de toutes parts. Est-ce que j'ai quelqu'un à l'intérieur ? D'habitude,
00:41:00c'est lui qui est à l'intérieur, souvent, quand les ailiers percent. Là, il y a un écart qui se
00:41:06crée parce que Cross est déposé lui aussi par le crochet. Et sa seule solution, c'est soit d'y
00:41:11aller seul, soit de faire ce geste technique et de l'envoyer à Tissogbé. D'ailleurs, on discutera,
00:41:16il y a peut-être en avant, mais peu importe, on parle pas de la finition. C'est que là, voilà,
00:41:21à sortie de ce trou-là, son regard devient haut, le ballon est dans les deux mains. Et ça, c'est
00:41:25à montrer à… Je sais pas s'il y a beaucoup d'enfants qui regardent et qui jouent au rugby,
00:41:29mais de remettre le ballon dans les deux mains à la sortie du trou, ça fait qu'il crée aussi du
00:41:33danger sur les défenseurs. C'est-à-dire que s'il l'avait eu sous un bras, le défenseur pouvait
00:41:40être sûr qu'il allait jouer un duel ou qu'il allait lui mettre un rafu. Par contre, en le mettant
00:41:43le ballon dans les deux mains, il est capable de tout. Et en se redressant comme ça, il a le regard
00:41:48clair. Alors tout ça a très haute intensité et très vite. Mais ça me fait penser à… J'avais
00:41:53vu un truc sur Zidane. Avant de recevoir les ballons, alors c'est dans le cœur du jeu,
00:41:59pareil, c'est pas le même sport, mais il y avait beaucoup de monde autour de lui,
00:42:02il avait un nombre de regards sur ce qui se passait autour de lui, c'était incroyable. Il lâchait le
00:42:07ballon, même pendant que le ballon était entre son partenaire qui lui faisait la passe et lui,
00:42:12il y avait deux secondes, le temps que ça arrive, il avait cinq, six, sept regards, à droite,
00:42:18à gauche, pour savoir où il allait filer le ballon après. Et je pense qu'Antoine,
00:42:22et comme tous ses grands joueurs, ils font partie de ces mecs qui ont ça en plus. C'est pour ça que
00:42:27ce sont les meilleurs du monde, c'est qu'ils enregistrent, ils analysent et puis ils distribuent
00:42:34plus vite que les autres. Alex, tu veux continuer sur ce thème ou on passe au dernier ? On peut
00:42:40passer au dernier. Je suis pas sûr, mais Dupont va peut-être en reparler. Ouais, peut-être la
00:42:48semaine prochaine, on verra. On dira qu'il a été excellent ou mauvais, ça dépend de ce que tu nous
00:42:52dis. Une projection sur l'Angleterre. Messieurs, vous avez regardé un petit peu le match, j'imagine,
00:42:57cet après-midi entre l'Angleterre et l'Irlande. L'Angleterre a perdu 27-22, si je dis pas de
00:43:02bêtises sur le score, en Irlande. Bonus défensif pour les Anglais, bonus offensif pour les
00:43:08Irlandais. Le début du match pourtant était en faveur des Anglais, non ? Ouais, les neuf premières
00:43:16minutes, on peut s'attendre à… Ça peut être un bon résumé de ce qui peut se passer le week-end
00:43:23prochain. C'est-à-dire que les Anglais sont revenus à ce qu'ils faisaient très bien il y a
00:43:28quelques années. C'est-à-dire se déposséder du ballon, notamment avec beaucoup de jeux au pied
00:43:33contestables, pour pousser les adversaires dans les cordes. Quand les adversaires sont dans les
00:43:41cordes, ils renvoient le ballon un peu maladroitement. Ils s'en servent une ou deux fois.
00:43:46Marcus Smith est un très bon animateur sur ces deux coups. Et si ça vient à refermer ou que
00:43:52c'est pas bon, soit ils réinversent la pression avec du joueur, au pire encore au pied haut,
00:43:55ou alors des chasses. Et en fait, ces neuf premières minutes, les Irlandais ne savaient
00:43:59pas où ils habitaient. Et ça, c'est fini. Je crois qu'il y a eu trois chasses. Il y a eu six
00:44:03jeux au pied haut. Et j'ai trouvé les Anglais plutôt pas mal. En fait, j'avais l'impression
00:44:11d'avoir vu hier un match un peu ralenti. Et là, d'avoir vu un match de très haut niveau,
00:44:16ça m'a fait un petit choc. Entre les deux, j'ai vu Ecosse-Italie qui était, on va dire,
00:44:21entre les deux. Mais là, vraiment, il y avait beaucoup d'intensité. Et l'autre chose que
00:44:24j'ai vu, c'est, comme tout le monde, c'est la composition des équipes. Et quand j'ai vu la
00:44:30troisième ligne, Earl et les deux frères, comment ils s'appellent ces deux-là, les deux frères
00:44:37Curie, en fait, t'es pas là pour… Quand tu mets ces trois profils-là sur le terrain, c'est que ça
00:44:43va plaquer, ça va monter fort et ça va batailler dans les rucks. Donc, je pense que dans ces neuf
00:44:49minutes, Fabien et son staff vont s'attendre à un combat aérien de tout moment. Et c'est peut-être
00:44:56ce qui va me faire mentir, c'est pour ça que Thomas Ramos va rester à l'arrière. Et il va falloir
00:45:01qu'on soit très très très présent dans les rucks. J'ai trouvé une énergie qui leur coûte peut-être
00:45:05le match, parce qu'entre la 60e et la 70e, ils ont deux passages à vide en défense parce qu'ils
00:45:11sont brûlés, que le coaching est peut-être un peu moins bon. Mais j'ai trouvé l'équipe d'Angleterre
00:45:15bien plus intense qu'elle ne l'a été par le passé, sur ce premier match en tout cas.
00:45:20Alex, ce sera pour le match d'hier, c'est sûr.
00:45:22Oui, oui, non mais là, le Pays de Galles, d'ailleurs, c'est assez inquiétant et assez
00:45:29triste de voir l'état dans lequel est l'équipe nationale du Pays de Galles. Et surtout qu'on ne
00:45:35sait pas trop quelle est la suite, quelle peut être l'issue, quel peut être le rebond. Mais
00:45:39l'Angleterre, c'est sûr que ce sera autre chose. On ne savait pas trop ce que ça… La
00:45:44tournée de novembre avait été moyenne dans les résultats, dans la dernière aussi. Et du coup,
00:45:50on ne savait pas trop à quoi s'attendre. Là, on a vu au moins que dans l'intensité, ils allaient
00:45:54être très forts. Jean-Baptiste, pendant le match, m'envoyait quelques minutes, quelques
00:46:01captures à faire à des minutes précises. Et je trouve que c'est intéressant pour voir,
00:46:06notamment sur l'aspect défensif, l'intensité qu'ils sont capables de mettre. Là, on est en
00:46:14tout début de match. En jeu, l'Anglaise était sur la ligne pointillée rouge. La montée défensive
00:46:21a commencé là. On voit qu'en deux, trois passes irlandaises, les Anglais ont gagné 10 mètres. Et
00:46:28que Itogé prend Betham avec le ballon. Même Topo ici, on est en fin de première mi-temps. Pareil,
00:46:3710 mètres de gagné à nouveau. Je pense que c'est un des frères Curry qui doit prendre ring rose.
00:46:41Il est probable que face à ça, je ne sais pas ce que tu en penses, Jean-Baptiste, que les Français
00:46:49restent sur ce qu'ils ont fait face au Pays de Galles. C'est-à-dire qu'il ne faut pas s'amuser
00:46:55à aller vite à l'extérieur, mais plutôt à concasser, resserrer, ne pas se faire de passe inutile,
00:47:03j'allais dire. Jouer à une passe, peut-être à deux. Et ensuite, aller chercher à l'extérieur que
00:47:08via des dézonages ou via des coups de pieds ou des longues passes.
00:47:11Oui. Il y aura certainement très peu de passes après le 10. Bon, là, il n'y en a pas eu du tout
00:47:19face au Pays de Galles puisque Romain n'a pas touché le ballon, quasiment. Mais les cellules
00:47:24qu'ont employées pour sortir des couloirs les Irlandais avec ces trois joueurs après le 10,
00:47:30ça fait deux longues passes et ils ont bien ramassé. Donc, je pense que nous, on va rester
00:47:35sur ce qu'on fait depuis. Donc, le fameux jeu en 900, cher à Jeff Pacquiaux. Et donc,
00:47:43on va rester là-dessus. Donc, on va limiter un peu le… Voilà. Et il y aura une autre façon,
00:47:48alors, entre guillemets, de contourner cette défense. C'est soit de passer par-dessus,
00:47:52et on va reparler de jeu au pied offensif, peut-être. Ou alors de repartir côté source.
00:47:59C'est peut-être qu'on aura des schémas un peu sous pression quand on prendra des jeux au pied
00:48:03haut. On fera un temps, deux temps de jeu avec nos avants qui courront le sens. Et peut-être
00:48:07qu'on ira rechercher le couloir source pour ne pas sorter à cette rush défense. Mais c'est vrai
00:48:14que je les ai trouvés jusqu'à la 65e, je te dis, vraiment d'un bon niveau. Le centre Lawrence,
00:48:22là, il a occupé du monde. Et il s'était mis dans le viseur le jeune 10, la Pendergast de l'Irlandais,
00:48:30qui est vraiment un bon joueur, mais qui est encore un peu jeune et peut-être un peu tendre.
00:48:35Ils se l'ont mis dans le viseur, et les frères Curry, je peux dire qu'ils ne l'ont pas lâché.
00:48:38Et je me dis qu'il faudra qu'on ait un 10 clairvoyant, et qui anticipe bien les choses,
00:48:46parce qu'il ne faudra pas surjouer, avec l'ambiance, l'atmosphère. Par contre,
00:48:52si on arrive à la 60e avec eux, je pense qu'on a une maturité maintenant, ça fait six ans qu'ils
00:48:58travaillent avec Fabien, une maturité collective, une endurance physique. Bien sûr, le niveau va
00:49:04monter par rapport au Pays de Galles, ça peut faire bizarre, mais je ne pense pas que ce soit
00:49:11le même match qu'il y a deux ans, où on leur a mis 50 points. Ils sont métamorphosés en termes
00:49:17d'intensité et d'envie collective. Jean-Bas, tu parlais de l'ouvreur, forcément du 10. Mathieu
00:49:24Jalibert a priori est en pôle, c'est ce qui ressort de ces dernières heures. Je voulais vous lire
00:49:29ce que disait Fabien Galtier sur France Télé aujourd'hui. Il disait « cet hiver, on a joué
00:49:32avec Thomas Ramos à l'ouverture, Romain Buros ou Léo Barré étaient disponibles à l'arrière,
00:49:37alors ils ne sont pas disponibles aujourd'hui. Mathieu Jalibert était aussi avec nous en
00:49:40novembre. Aujourd'hui, il est parmi les 42 joueurs provoqués et potentiel ouvreur pour samedi. »
00:49:45C'est un choix logique selon toi, ou est-ce que tu aurais privilégié la connexion
00:49:50Toulousaine en Corse ? Pour l'instant, on n'y croit pas Jean-Bas. Mais il aurait fallu
00:49:55remplacer Thomas Ramos à l'arrière, et on manque peut-être d'autres solutions.
00:49:57C'est des, comme on dit, c'est des vérités vraies. Et puis moi, j'ai vu l'image en plus,
00:50:02et j'ai vu Fabien le faire avec son sourire qu'il a l'habitude de faire.
00:50:07Coquin, c'est ce que tu veux dire ?
00:50:07Coquin, coquin, on va dire coquin. Et malicieux. Alors en effet, j'avais pas pris, quand j'ai fait
00:50:16la chronique, j'ai pas pris en compte. Je pensais que Barré pouvait revenir dans le groupe.
00:50:20Pas motionné, ouais, pas tout de suite.
00:50:22Donc bon, voilà. Et je pensais aussi que Biarré, avec le retour de Penault,
00:50:29pouvait former le triangle arrière, puisqu'il le fait à Bordeaux de temps en temps. Et que bon,
00:50:33il n'est pas plus maladroit ou plus adroit que Thomas sur le truc. Et que Thomas a tellement
00:50:38apporté de certitudes dans le jeu en novembre, et a tellement été bon que voilà pourquoi,
00:50:43avec la connexion avec Antoine et Barassi justement. Voilà, donc je me suis peut-être un
00:50:48peu emballé hier, et Fabien a dû lire la chronique, donc ça veut dire qu'il lit l'équipe déjà,
00:50:53c'est quand même quelque chose d'extraordinaire pour nous. Et donc il serait parti sur Mathieu.
00:50:59Donc Mathieu devra prendre en compte qu'il va recevoir énormément de pression défensive,
00:51:05parce que ça va monter très fort. Donc il va être protégé par ces blocs d'avant là,
00:51:09qui vont travailler. Et je pense qu'il faudra qu'il soit vraiment dans l'anticipation,
00:51:15et d'attendre les très très bons coups pour pouvoir aller faire deux passes sur les extérieurs.
00:51:19Parce que si on commence à vouloir y aller trop vite, et maladroitement, on peut faire un mauvais
00:51:28début de match, et après se le rendre très dur. Voilà, par contre, on a des armes nous aussi. Si
00:51:34on répond à leur jeu au pied de pression, et qu'on est solide sur les ballons, pas du jeu au pied long,
00:51:39comme on a tendance à le faire nous plutôt, à gagner de la longueur du terrain, alors qu'ils
00:51:43font plutôt du contestable, eh bien on va peut-être gagner le terrain, et on va peut-être les forcer
00:51:48à déjouer. On sait que Marcus Smith, de temps en temps, ce n'est pas le meilleur gestionnaire.
00:51:52Voilà, et on a les arguments largement pour aller les embêter là-bas, mais ça va être d'un autre
00:51:59acabit en termes d'intensité et de combat. Juste un rappel, Alex, il a pu débuter un match Mathieu
00:52:07Joliveur avec l'équipe de France, depuis le match de l'année dernière contre l'Italie, et après,
00:52:11il avait été un peu, plus ou moins, il avait été déclassé au fil des mois.
00:52:15Ouais, il y a aussi, dans le discours de Fabien, après le match, j'ai sorti Gaël Ficou, enfin,
00:52:24on a un peu mis Gaël Ficou en face de ses responsabilités. Il est revenu, ça a été le
00:52:31meilleur. On a mis un peu Craig Aldrit sur le côté pendant la tournée de novembre, quand il est
00:52:37revenu, ça a été le meilleur, et hier aussi. On a mis Charles Olivon, le pauvre, malheureusement,
00:52:42il s'est un peu hors du groupe, enfin, remplaçant, remis en question, et quand il est revenu sur le
00:52:47terrain, il a été élu joueur du match. Et peut-être que, dans sa logique, et de ce qui se passe à
00:52:52l'intérieur du groupe, Mathieu Joliveur, avec tout ce qui s'est dit et ce qui s'est passé, peut sortir
00:52:57aussi un très grand match. Je ne suis pas pro Ramos ou pro Joliveur, je m'en fous en fait, moi.
00:53:01Peu importe, c'est pour l'équipe. Mais dans ma logique, vu le novembre de Thomas Ramos,
00:53:11voilà. Donc c'était une réflexion, bon, comme ça. Je ne sais pas, on verra.
00:53:17Par rapport au jeu au pied dont tu parlais, au jeu au pied anglais dont tu parlais avec beaucoup
00:53:22de contestables, un des points noirs quand même, enfin noirs, un des points un peu négatifs de
00:53:27vendredi soir, c'est justement ces ballons hauts. Il y a eu pas mal de tuels perdus en première
00:53:35mi-temps. Il y a eu aussi, ce que tu soulignais, ces petits par-dessus des gallois derrière les
00:53:42rucks. Là, un peu la manière de ce qu'on a vu avec Dupont qui, à un moment, tape depuis derrière
00:53:47le ruck. Ça a créé deux, trois situations un peu dangereuses. Est-ce que les Français ont
00:53:54un souci, ont du souci à se faire sur ce domaine-là ? Et si oui, que faire pour mieux gérer ces ballons-là,
00:54:03surtout à Truckenham ? Je me souviens qu'en fait, on va reparler d'une période qui était peut-être
00:54:14dans notre monde. C'était Eddie Jones qui était l'entraîneur et Fabien était à ma place avec
00:54:17vous en tant que consultant. Il nous avait prévenu qu'on allait prendre des milliers, des milliers
00:54:25de coups de pied et de chasse quand on a été à Truckenham en 2016 ou peu importe. Un orage de coups
00:54:31de pied. On avait eu beau le travailler énormément. Je m'en souviens avoir fait des chasses pour que
00:54:37les mecs se retournent et se coucher sur les ballons, des ballons hauts. Quand c'est bien
00:54:41tapé, c'est du 50-50. Sauf qu'aujourd'hui, avec les nouvelles règles et le fait qu'il n'y ait plus
00:54:49ces escortes qui gênent les mecs qui vont au ballon, le duel est souvent gagné par l'attaquant.
00:54:56Et ce que j'ai vu là des Galois, et c'est pour ça que j'ai rien compris à leur stratégie de se faire
00:55:03des centaines de passes en reculant le ballon sous la pluie, c'est que le peu de fois où ils ont
00:55:07tapé dans le ballon, quand ils l'ont fait de manière intelligente et travaillée, c'est-à-dire
00:55:13pas au dernier moment comme ça « j'ai plus rien à faire, je tape n'importe comment », et bien ils
00:55:17ont récupéré deux-trois ballons. Alors ça a été furtif, mais c'est de là où est venu leur deux-trois
00:55:21breaks. Et je me dis que ce week-end, il va falloir être dans la peau du chasseur. Et peut-être que
00:55:31ce week-end à Truckenham, ça ne sera peut-être pas un orage, ça ne sera peut-être que quelques
00:55:35averses de coups de pied, mais il va y en avoir, parce que ce début de match contre les Irlandais
00:55:42n'est pas anodin. Après, peut-être qu'aussi les Anglais, changement de stratégie, diront « face à
00:55:47la France, on ne va pas taper trop court à Ocontesta, parce que si on perd les ballons, avec les cannes
00:55:53qu'ils ont, le flair qu'ils ont, ils sont capables de nous foutre le bordel, et ils vont peut-être,
00:55:57tout ce qu'on dit là, ils vont peut-être taper long ». Mais les neuf premières minutes, je vous
00:56:01dis, elles sont quand même bluffantes. Ils avaient cette conviction-là, puis c'est des Anglais,
00:56:06quand ils ont un plan, ils s'y tiennent. Les neuf premières minutes en Irlande, elles sont quand
00:56:10même à mettre à leur crédit, et s'ils arrivent à tenir cet échange-là, ça va pas être sexy,
00:56:19pour peu qu'ils pleuvent un peu, mais par contre, ça va être d'une intensité incroyable.
00:56:22Donc, il faut s'attendre à un gros début de match, quoi.
00:56:24Ah ouais, non, mais j'ai hâte d'y être, parce que là, hier, sincèrement, ces pauvres Galop,
00:56:31ouais, c'est triste pour eux, parce qu'on les a vus il y a encore dix ans, quelques années là,
00:56:35Dominique. Mais là, là, c'est… J'ai joué des matchs avec La Rochelle, en étant moins costaud,
00:56:49moins rapide, moins talentueux que face à des équipes, mais du coup, tu développes une autre
00:56:54stratégie, quoi. Là, la stratégie galoise, c'était purement simplement un suicide. En plus,
00:56:59sous la pluie, quoi. Reculer le ballon, reculer le ballon, enfin bon, voilà. C'est dommage. Donc,
00:57:06il n'y a pas grand-chose à en tirer, mais voilà, l'évaluation, comme je l'ai dit,
00:57:10elle est… Ce week-end, elle va être présente. Alex, le rapport de force aussi entre les deux
00:57:17équipes, c'est un… Ouais, non, attends, quand même. Il faut relancer juste pour terminer. Le
00:57:21rapport de force, quand même, entre les deux équipes, c'est un peu modifié. Il y a deux ans,
00:57:26l'équipe de France avait réussi un match énorme. C'était 7 essais, je crois, un truc comme ça,
00:57:32qui avaient inscrit un Twickenham. C'était considérable. C'était une des victoires les
00:57:35plus importantes, quoi. Pourquoi ? La victoire d'il y a deux ans était un… Pour qui était
00:57:42à Twickenham en 2019, c'était presque une hallucination de voir à quel point le rapport
00:57:50de force était inversé. En 2019, Jean-Bas était dans le staff de l'équipe de France et il s'en
00:57:57souvient sans doute, c'est même sûr, mais c'était incroyable de voir la différence de niveau. Mais
00:58:05bon, on connaît tous les problèmes structurels du rugby français à l'époque et des conditions de
00:58:10préparation de l'équipe de France à l'époque. On est rentré dans une autre dimension depuis la
00:58:15fin de la Coupe du Monde 2019, ou depuis la Coupe du Monde 2019, on va dire. Et depuis,
00:58:202020, victoire. 2021, je pense que ça doit perdre. La Coupe des Nations où l'équipe de France perd
00:58:30de pas grand-chose. De peu en prolongation. 2022, grand chelème. 2023, victoire éclatante à
00:58:38Twickenham. Complètement dingue de voir cette équipe anglaise complètement se fissurer.
00:58:44L'an dernier, ça a été quand même un match assez compliqué. Mais je pense que l'équipe de France,
00:58:51quand même, aujourd'hui, elle a réenclenché sa dynamique au mois de novembre. On se souvient
00:58:57que le tournoi l'an dernier, c'était quand même difficile. Le match contre l'Italie,
00:59:02il y a eu des moments de doute sur la capacité à rebondir. Et le match contre l'Ambeterre avait
00:59:11été difficile à ce titre-là. Mais ils s'en étaient sortis. Je suis curieux parce qu'on a
00:59:19quand même la sensation qu'aujourd'hui, peut-être pour la première fois depuis 2022, les deux
00:59:28équipes sont vraiment fortes. Il y a quelque chose qui se dégage de ces deux équipes et qui fait
00:59:36qu'on attend quelque chose de costaud. Je pense que ça va être plus costaud, c'est sûr. Mais je
00:59:43pense qu'on a encore un ascendant. Et il n'y a qu'à voir nos résultats en Coupe d'Europe. J'ai
00:59:51quand même vu Northampton, bien classé en Coupe d'Europe, prendre 40 points chez notre 13e du
00:59:56championnat, qui est le stade français, qui est en grande difficulté aujourd'hui dans son rugby. Les
01:00:02Saracens se feraient écrabouiller par Castres. Il le disait même que c'était l'heure en place.
01:00:15Là, je rigole. Merci. Félicitations au Castres, il joue très bien en ce moment d'ailleurs. Et j'ai
01:00:24l'impression qu'on a quand même pris un ascendant psychologique et certainement physiologique. On
01:00:32est habitué à gagner ces matchs-là. Voilà. Bristol, ils ont explosé. Leicester contre Bordeaux.
01:00:38Tu vois, on a des joueurs aujourd'hui qu'on n'avait peut-être pas avant, bien mieux préparés. J'ai
01:00:47quand même l'impression qu'on a une petite longueur d'avance, qu'on a la confiance, qu'on a une
01:00:53certaine maturité collective qu'on n'avait pas, qu'on a des joueurs qui jouent ensemble depuis
01:00:57maintenant pas mal de temps, ce qui n'était pas le cas avant non plus. Voilà. Mais ça va cogner
01:01:02dur en effet. On a gagné. Messieurs, 21h01, 1h01. Si je vous ai pas lancé en finissant en avance,
01:01:11je vous félicite. 2025, c'est une année parfaite pour vous continuer comme ça. On se retrouve la
01:01:17semaine prochaine. Bonne résolution. Bonne résolution, ça ne va pas durer. Bonne résolution,
01:01:20je les connais. Bonne soirée. Merci pour tout. A bientôt à toutes et tous. Et on se retrouve la
01:01:25semaine prochaine après le match pour l'Angleterre. Ciao. Ciao.

Recommandations