Benoit Perrin, directeur général Contribuables Associés : «Il n'y a pas d'économie dans le budget 2025», dans #100Politique
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00:00Je vous propose de lire très simplement le rapport du Haut Conseil des Finances,
00:04qui est rattaché à la Cour des comptes, qui nous a rendu un avis très intéressant il y a quelques jours,
00:08qui nous dit quatre choses.
00:09La première chose qui nous dit, globalement,
00:11le gouvernement a bâti son budget sur une prévision de croissance trop optimiste.
00:160,9%, le consensus d'économie c'est plutôt 0,7%.
00:20Donc déjà, il y a un vrai problème en termes de recettes demain.
00:23Deuxièmement, il nous dit, l'objectif sera a priori,
00:27l'objectif est de 5,4% de déficit.
00:30Il y a finalement peu de chances qu'on y arrive,
00:32parce que justement, il n'y a pas assez de mesures d'économie.
00:34Quatrièmement, il nous dit, si il y a le moindre problème, on n'a aucune marge de manœuvre.
00:38Donc on est vraiment, on va vraiment être très contraints.
00:41Et quatrièmement, et ça je crois que c'est le plus important,
00:43en 2025, on va avoir une dette qui va être à peu près de 115%.
00:47115%, c'est le taux de dette que nous avions en 2020, c'est-à-dire au plus fort du Covid.
00:53Inutile de vous dire que le bilan, finalement, de ce budget, c'est toujours un peu le même
00:56et ça se répète malheureusement, c'est-à-dire qu'on sait qu'on va avoir des augmentations d'impôts.
01:00C'est 23 milliards d'euros, pardonnez-moi, je vous coupe.
01:02C'est ça, c'est pour la sécurité sociale, voilà.
01:04Le déficit de la sécurité sociale et sans budget, 30 milliards d'euros, pour bien comprendre, c'est bien cela.
01:09Exactement. Et là, on va se retrouver avec un budget finalement assez classique,
01:12c'est-à-dire qu'on sait qu'on va avoir des augmentations d'impôts,
01:14ça, elles sont très, très bien renseignées.
01:15On sait que les grosses entreprises vont payer,
01:17on sait que les ménages vont payer,
01:20on sait qu'il va y avoir des entreprises qui vont être taxées sur le rachat d'actions.
01:23Bref, tout ce qui est en gros augmentation d'impôts, c'est toujours très, très bien renseigné.
01:26Et les patrons sont en colère, on y reviendra largement tout à l'heure d'ailleurs.
01:29Mais le problème, c'est les économies.
01:30Très concrètement, il n'y a pas d'économies.
01:33On avait demandé un effort aux collectivités initialement de 5 milliards,
01:36on ne va leur demander que 2.
01:38On a fait des petits coups de rabot un peu partout.
01:40En revanche, le gouvernement s'est effectivement largement tourné vers le Parti socialiste,
01:45a fait beaucoup de concessions.
01:47Je pense notamment à deux concessions majeures qui avaient vraiment,
01:49comment dire, beaucoup d'impact sur le redressement des finances publiques.
01:52C'est-à-dire, un, il souhaitait baisser le nombre de fonctionnaires.
01:55On revient dessus.
01:57Et deux, mettre en place les fameux 3 jours de 40, vous savez,
01:59quand les fonctionnaires sont malades.
02:01Et ça, c'est supprimé.
02:03Donc autrement dit, il n'y a que des hausses d'impôts.
02:05Et il y a finalement très peu d'économies, j'aurais tendance à dire, comme d'habitude.