• le mois dernier
Alma Dufour, une députée engagée pour que les droits des handicapés soient appliqués.

Le 11 février 2005 était votée la loi Handicap, censée rendre la société accessible à tous les handicaps et dans tous les domaines, du logement à l'emploi ou encore à la scolarité. Pourtant, 20 ans après, elle n'est pas toujours respectée. Des Français sont encore prisonniers de leur logement, d'autres sont victimes de discrimination à l'emploi, des enfants se voient refuser l'accès à l'école de leur quartier
Alertée sur les difficultés des personnes en situation de handicap à faire valoir et appliquer leurs droits, Alma Dufour, députée La France Insoumise de la 4ème circonscription de Seine-Maritime, a décidé de porter à l'assemblée une proposition de loi pour qu'enfin ils deviennent effectifs. Une proposition qu'elle souhaite transpartisane et qu'elle a décidé de coconstruire la loi avec les premiers concernés, les personnes en situation de handicap, leurs proches et les acteurs sur le terrain.
Un reportage de Marion Becker, Pierre Beretta et Bertrand Martineau.

C'est une partie essentielle du travail parlementaire qui est de nouveau mise en lumière à travers ce reportage où les journalistes de la rédaction suivent un député dans sa circonscription pour expliquer son travail sur le terrain. C'est aussi un voyage sur un territoire, avec ses enjeux locaux, et une rencontre avec ses habitants. Suivez votre député sur LCP !

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Transcription
00:00Bonjour ! Bonjour ! Vous allez bien ? Bien madame l'adapté.
00:11Ça fait plaisir de vous rencontrer. Merci de même. Allez-y, passez devant.
00:14Merci. Alors déjà, essayez de lever ça, bordel, là.
00:21Ouais, c'est chaud. Après, vous êtes comme ça, et si vous allez
00:26trop loin, la marche. Et c'est ça qui m'attend. Voilà.
00:31Ça, c'est du direct, là. C'est un couette, tu veux quoi ?
00:33Et ma douche, là, toi. Ça, je crois que c'est le bouquet final.
00:36Faites-moi voir comment vous faites pour prendre une douche, franchement, là-dedans.
00:38Là, c'est soi-disant mon siège de secours. C'est de la merde.
00:42Ok. Ça, c'est le siège ? Ça, voilà. Alors, vous asseyez sur le siège
00:46qu'ils ont installé, et comment vous faites pour prendre une douche, là ?
00:49Comment faut-il faire pour avoir les bras hauts, sinon ?
00:52Normalement, le siège, il est installé là, mais ils n'ont jamais pu l'installer.
00:55Et le fauteuil, il ne passe pas, là. Et puis, la marge, elle est là.
00:57Comment je fais ? Tous les matins, je lève la baraque intégralement.
01:00C'est que l'eau, c'est... Regardez, il faut...
01:02Oui, ça ne se plie pas. Ça ne se plie pas.
01:04Et puis, en plus, regardez, il y a du jeu. C'est...
01:08Non, mais c'est dangereux.
01:10Là, tu me dis maintenant, mais c'est...
01:12Non, mais c'est de ma faute parce que je reste trop de temps sous l'eau.
01:15Je l'ai dit. Maintenant, vous n'avez même plus le droit de prendre de douche.
01:18Il disait, non, il faut éteindre entre deux, et puis...
01:21C'est rigolo, quoi. C'est un truc de fou, quoi.
01:26Bonjour, c'est Alma Dufault.
01:27Je suis députée de la 4e circonscription de la Seine-Maritime.
01:30J'ai décidé de déposer une proposition de loi
01:32pour améliorer l'accès aux droits des personnes en situation de handicap.
01:35Suivez-moi.
01:48Je vais prendre mon petit coin de malheur.
01:50Allez-y, allez-y, allez-y.
01:52Allez-y, allez-y, allez-y.
01:54Ce petit coin de malheur, c'est ce logement social qu'Eric occupe
01:58depuis un accident de la route en 2022.
02:01Invalide à 80 %, il est resté plusieurs mois en fauteuil
02:05avant de récupérer une partie de sa mobilité.
02:08Il ne peut plus travailler et vit désormais de l'allocation adulte handicapé.
02:14Je suis arrivé, moi, ici.
02:15Normalement, je devais rentrer le 9 septembre 2022.
02:17D'accord.
02:18Et je suis rentré le 20.
02:19OK.
02:20Après, ils ont dit qu'ils allaient faire des travaux
02:22parce qu'il n'y avait pas la douche, tout ça.
02:25D'accord.
02:26Impossible pour Eric d'utiliser une baignoire.
02:29Les travaux, qui devaient durer 15 jours,
02:31prennent 3 mois et ils sont insuffisants.
02:34Rien n'est adapté à sa situation.
02:38Ça ne vous dérange pas, si vous voulez, le soir ?
02:39Non, non, allez-y, asseyez-vous.
02:41Je suis prisonnier de mon canapé et puis de ce truc-là.
02:43Le soir, il faut que je tire encore ce...
02:45Ce petit coin.
02:46Le truc-là, mais avec les jambes.
02:48Le médoc, quand il n'agit plus, il n'agit plus de jambes.
02:50C'est clair.
02:51Alors, il faut que je me débrouille comme ça,
02:52tirer comme ça,
02:53redévelopper ce truc-là pour allonger.
02:55Après, préparer mon lit.
02:56Ah, parce que vous dormez là ?
02:57Oui, parce que j'ai ce truc qui s'allonge
02:58et puis ça fait un lit complet.
02:59D'accord.
03:00Parce qu'il n'y a pas de chambre.
03:01J'ai pas de chambre.
03:02OK, d'accord.
03:03Et moi, normalement, je devrais avoir une chambre.
03:04Ben oui.
03:05C'est là qu'ils m'ont avoué
03:06qu'ils ne mettraient de toute façon jamais en place
03:07parce que c'est trop vieux.
03:09Ils ne veulent pas.
03:10Au début, on va tout refaire
03:11et maintenant, c'est hors de question.
03:12C'est là où la loi est mal faite.
03:13C'est que l'obligation,
03:14elle ne porte que sur la construction de logements neufs
03:16et pas sur le parc existant.
03:18Il est vrai que,
03:19et c'est là où nous,
03:20on veut intervenir sur ces dossiers-là,
03:22c'est qu'il est vrai qu'au jour d'aujourd'hui,
03:24un bailleur sur le parc qui existe déjà,
03:26sur les logements déjà construits,
03:28il n'a pas d'obligation juridique
03:31de vouloir rendre adaptable.
03:33Et c'est là où nous,
03:34on veut faire évoluer la loi.
03:35C'est qu'on oblige les bailleurs
03:36à adapter les logements existants
03:40et qu'ils aient une obligation
03:41vis-à-vis du locataire
03:42de faire des travaux.
03:43Parce que moi, dès le départ,
03:44s'ils m'auront dit
03:45qu'ils n'allaient pas faire les travaux
03:46par rapport à mon dossier,
03:47jamais je n'aurais pris ce logement.
03:49Alors, je me suis retrouvé prisonnier
03:51de la promesse qu'ils n'ont jamais tenue.
03:54On a des cas comme ça
03:55partout dans la circonscription
03:57ou aussi des personnes âgées
03:59qui se retrouvent coincées
04:00parce qu'elles perdent de leur mobilité, etc.
04:02Et donc, en fait,
04:03ça devient assez massif
04:04et j'ai demandé à la préfecture
04:06de se saisir du sujet,
04:07pas de laisser juste bailleur par bailleur
04:09les locataires essayer de se débrouiller
04:11avec leurs bailleurs,
04:12mais qu'il y ait quelque chose
04:13qui soit pris en charge par l'Etat
04:15parce que c'est un enjeu de santé publique.
04:1720 ans après la loi handicap,
04:19le droit à un logement décent
04:21n'est pas toujours respecté.
04:23Pour préparer sa proposition de loi,
04:25Alma Dufour multiplie les rencontres.
04:28Les bailleurs sociaux
04:29n'ont pas répondu aux sollicitations
04:31de la députée.
04:33Ce jour-là,
04:34elle a rendez-vous avec Karim Belhage,
04:36le directeur de l'ADIL de Seine-Maritime
04:39pour comprendre les freins
04:41et les blocages au logement
04:42des personnes en situation de handicap.
04:45Bonjour.
04:46Bonjour.
04:47Vous allez bien ?
04:48Ça va et toi ?
04:49Oui, ça va, ça va.
04:51Assis-toi.
04:52L'ADIL, c'est l'agence départementale
04:54pour l'information sur le logement.
04:56Elle a pour mission de renseigner
04:58les usagers sur leurs droits.
05:00Donc là, on est vraiment
05:01à la place de recueil des avis
05:03de tous les acteurs.
05:04Qu'est-ce qu'ils en pensent ?
05:05Qu'est-ce qu'ils pensent de la loi actuelle ?
05:07Qu'est-ce qui, pour vous,
05:08serait intéressant de modifier ?
05:09De modifier.
05:10Moi, de mon point de vue,
05:11ce qui a peut-être amélioré,
05:12d'abord, effectivement, on parle,
05:14mais ça, c'est valable
05:15pour toutes les dispositions législatives,
05:17c'est d'appliquer déjà ce qui existe
05:19et peut-être aussi requestionner
05:20comment on voit la question du handicap,
05:22la question du logement.
05:23Souvent, dans l'esprit des gens,
05:25le handicap, c'est une personne
05:26en fauteuil roulant.
05:27Alors que vous avez
05:28les handicaps invisibles,
05:29donc des gens qui souffrent,
05:31vous avez des personnes
05:32qui sont malentendantes aussi.
05:33Les bailleurs ont encore du mal
05:35à prendre en compte
05:36les multiples handicaps
05:38et adapter leur logement
05:39à ces spécificités.
05:41Parce que là, on est confronté
05:42à des bailleurs qui refusent
05:43de faire des travaux.
05:44Ils refusent parce qu'ils
05:45n'y sont pas obligés, de fait,
05:46mais ils n'ont pas de solution
05:47alternative à proposer non plus.
05:49Est-ce que, dans ces cas-là,
05:50ils ne peuvent pas être tenus
05:52d'un aménagement au moins minimal ?
05:54Ce qu'il faut savoir,
05:55la loi de 89,
05:56qui régit les rapports
05:57entre le bailleur et le locataire,
05:58elle est claire.
05:59Elle dit que le bailleur
06:00doit délivrer un logement
06:01d'essence à son locataire,
06:02que ce soit un locataire
06:05du parc privé ou du parc social.
06:07Les bailleurs sociaux disent,
06:09alors c'est vrai ou pas,
06:10ça c'est un autre débat,
06:11qu'ils sont confrontés
06:12à des problématiques aussi
06:13financières et économiques
06:14pour rénover leur parc.
06:15Ce n'est pas au locataire
06:16de répondre aux difficultés
06:17de financement du parc social.
06:19C'est aux politiques
06:20de répondre aux difficultés.
06:21Et à l'locataire en plus,
06:22il faut qu'on lui dise
06:23il faut surtout que tu continues
06:24de payer ton loyer
06:25parce que c'est une obligation
06:26prévue par la loi.
06:27Et en même temps,
06:28on lui dit par contre
06:29les travaux ne se feront
06:30que dans 6 mois ou 12 mois
06:31parce qu'il y a un programme
06:32de travaux,
06:33parce que cette année
06:34on n'a pas le budget.
06:35Ce n'est pas un discours
06:36qui est entendable.
06:37Et d'ailleurs juridiquement,
06:38un trouble de jouissance
06:39peut être reconnu
06:40par un avocat.
06:41Donc quelqu'un qui n'a pas
06:42accès à sa douche
06:43et qui n'a pas accès
06:44à son extérieur
06:45peut faire déclarer
06:46un trouble de jouissance
06:47devant un juge.
06:48Oui, complètement.
06:49Et être amputé son loyer
06:50en partie.
06:51Exactement.
06:52Après c'est aussi
06:53ce qu'on peut appeler
06:54le pouvoir du police du maire
06:55qui intervient,
06:56que ce soit dans le parc privé
06:57ou dans le parc social
06:58pour faire une visite
06:59de qualification.
07:00Et c'est le pouvoir
07:01du police du maire aussi
07:02d'écrire aux bailleurs,
07:03privés ou publics,
07:04en disant maintenant
07:05qu'il faut faire des travaux.
07:06Face à ces problématiques,
07:07les maires sont en première ligne.
07:09Ils ont un rôle à jouer.
07:11A Marrom, au nord de Rouen,
07:13David Lamiret en a fait
07:15l'une de ses priorités.
07:17C'est un travail
07:18de longue haleine
07:19avec les bailleurs
07:20parce que toujours la difficulté
07:21c'est de faire converger
07:22à la fois l'offre
07:23et la demande.
07:24Il n'y a pas que ça
07:25parce que les immeubles,
07:26il faut s'y rendre.
07:27Donc il y a tout l'aménagement
07:29de l'espace public
07:30qui est aussi important.
07:31On a construit constamment
07:32les villes en n'y pensant pas.
07:34Et il y a des vrais sujets
07:36sur l'espace public.
07:37Pour moi, là où vraiment
07:38j'attends sur la loi,
07:39c'est de contraindre
07:40sur l'espace public.
07:41Pas plus tard qu'hier,
07:42j'apprends qu'on doit
07:44développer la fibre,
07:45en tout cas les 20 derniers pourcents.
07:47Et là on me dit
07:48on ne va pas en fouir,
07:49on va mettre la fibre en aérien
07:50et on va mettre des poteaux
07:51sur les trottoirs.
07:52Et la loi qui impose
07:54une distance d'un mètre quarante
07:55pour que deux fauteuils roulants
07:56se croisent.
07:57Et donc nous,
07:58on fait beaucoup de travaux.
07:59Cette place de l'hôtel de ville,
08:00elle ne fait qu'un plateau,
08:01il n'y a plus une marche.
08:02Donc on fait énormément
08:03de travaux pour atteindre
08:04ces objectifs.
08:05On essaie d'élargir les trottoirs
08:06et puis on a les opérateurs
08:07qui arrivent
08:08et qui nous disent
08:09on va planter un poteau ici
08:10puis on va passer le trottoir
08:11à un mètre dix.
08:12Ils ont un arrêté
08:13de boirie permanent.
08:14Donc ils font ce qu'ils veulent
08:15quand ils veulent
08:16sans prévenir le maire.
08:17Et ça, c'est plus possible.
08:18Et on ne nous donne pas
08:19les moyens pour les mécanismes.
08:20C'est-à-dire la mise en accessibilité
08:22de la ville.
08:23Ça te coûte combien ?
08:24On va être entre trois
08:25et quatre millions d'euros
08:26et je n'ai pas d'aide là-dessus.
08:28Donc ça, à un moment donné,
08:29ce n'est pas tenable.
08:32Bonjour, ça va bien ?
08:33Sur un budget annuel
08:34de 20 millions d'euros,
08:35ces mises aux normes
08:36handicap pèsent lourd.
08:38Elles sont entièrement
08:39à la charge de la commune.
08:46Donc ça, c'est un ascenseur ?
08:47C'est un ascenseur
08:48qui va être en service
08:50dans 15 jours.
08:52Donc on a greffé 70 000 euros
08:55pour rendre accessible l'école
08:56à tous les élèves
08:57et tous les espaces
08:58et tous les mètres carrés
08:59sans exception.
09:00Et on va aller voir.
09:01On a fait un autre aménagement
09:02un peu plus loin.
09:03On a fait aussi l'école de musique.
09:04Alors tout ça,
09:05c'est beaucoup d'argent.
09:06Oui.
09:07Alors là, on est à la convergence
09:08d'un EHPAD,
09:09d'un conservatoire de musique,
09:11ici de la coulée verte
09:12qui connecte les équipements,
09:14de l'église qui est juste en face.
09:15Et là, on avait plein
09:16de trottoirs partout.
09:17Et donc là,
09:18on a tout réaménagé
09:19pour que ça soit 100% accessible.
09:21Voilà.
09:22Donc avec les pictos
09:23avant de traverser au sol.
09:25Et la place
09:26et le parvis jacquemel.
09:29Et puis c'est bien
09:30parce que vous avez fait
09:31des terres pleines
09:32pour la végétation et tout.
09:33C'est joli.
09:34Oui, on végétalise un maximum.
09:35Et là, typiquement,
09:36on avait quatre marches à l'église
09:37et donc on joue sur la topo
09:38pour qu'il y ait zéro marche.
09:40Donc vous avez fait...
09:41On a triché sur les terres
09:42parce que tu le vois bien
09:43au niveau de la rue.
09:44Oui, c'est ça.
09:45Mais ça se voit presque pas.
09:46Et donc on joue sur les terres.
09:47D'ailleurs, on voit,
09:48il y a encore les mains courantes.
09:50On les a laissées pour l'anecdote.
09:51Mais là, typiquement,
09:52on a rendu aujourd'hui l'église
09:54100% accessible
09:55aux personnes à mobilité réduite.
09:59L'accessibilité
10:00n'est pas le seul obstacle
10:02que rencontrent les personnes
10:03en situation de handicap.
10:05L'accès à l'école
10:06ou tout simplement à leur droit
10:08est encore trop compliqué.
10:11Bonjour.
10:12Merci d'être tous là.
10:13C'est super.
10:14Alma Dufour a décidé
10:15de co-construire la loi
10:17avec des personnes
10:18en situation de handicap,
10:20des aidants et des associations.
10:22Leurs expériences,
10:23leurs vécus
10:24doivent nourrir la loi.
10:26Allez-y, je vous écoute.
10:27Je suis là pour vraiment écouter.
10:29Une fois que quelqu'un
10:30s'intéresse à nous,
10:31à nos problèmes, justement,
10:32c'est ce qu'on demande
10:33depuis tout le temps.
10:34Moi, la première fois que j'ai eu...
10:35J'ai fait ma demande
10:36d'allocation adulte handicapé.
10:38J'ai sorti de deux AVC.
10:40Et donc j'ai envoyé...
10:41Mon médecin a envoyé
10:43un document à la MDPH.
10:45Il y a eu un refus.
10:46Premier refus.
10:47Pourquoi ? Je ne sais pas.
10:48Donc, en fait,
10:49je n'ai pas été contactée.
10:51Le manque d'humanité
10:52dans les démarches administratives
10:54et les délais trop longs
10:55pèsent sur tous.
10:57Mais aussi le manque
10:58de professionnels de santé.
11:01Je suis maman d'une petite fille
11:02qui a une prisomie 21.
11:03Ça fait un an et demi
11:04qu'elle n'a pas d'orthophonie
11:06parce qu'il n'y a personne en face.
11:08Votre fille, elle n'a pas accès...
11:09Elle ne peut pas avoir d'orthophonie.
11:10Là, ils ont recruté
11:12une orthophoniste à la rentrée.
11:14Elle ne devait pas avoir de suivi.
11:16Alors après, je lui ai fait
11:17entendre ma voix.
11:19Elle obtient un petit temps,
11:20mais c'est insuffisant, en fait.
11:21Moi, je trouve qu'on est juste
11:22une chanceuse
11:23parce qu'on nous a donné
11:24accès à l'école.
11:25Mais la grande majorité
11:26des parents,
11:27on leur ferme les portes
11:28et on leur dit,
11:29voilà, l'enfant a trop
11:31de particularités,
11:32trop de difficultés.
11:33On ne peut pas l'accueillir.
11:34Comment vous arrivez à gérer
11:35le fait d'avoir un travail ?
11:37Est-ce que c'est possible
11:38en l'état,
11:39en tout cas à temps plein ?
11:40Comment vous arrivez
11:41à faire les deux
11:42quand on est parent,
11:43justement, en ce moment ?
11:45J'ai fait face
11:46à un vrai rejet de l'employeur
11:47qui m'a mis...
11:49Alors que j'étais à la base
11:51tous les jours encouragée
11:53pendant mon poste
11:54et du jour au lendemain,
11:55je suis devenue
11:56une tête à abattre.
11:57D'accord.
11:58Quand je suis revenue en poste,
11:59mes affaires étaient
12:00au pied du bureau,
12:01on m'a remplacée.
12:03Et puis après,
12:04on a tapé du poing
12:05quand on me demandait
12:06une démission.
12:07D'accord.
12:08C'est un long parcours
12:09compliqué et un licenciement
12:11avec les trois procès depuis.
12:13Alma Dufour a déjà repéré
12:15quelques mesures clés
12:16pour sa proposition de loi,
12:18comme un numéro de suivi
12:19de dossier unique et à vie.
12:22De faire un numéro national,
12:23comme ça,
12:24si vous déménagez aussi,
12:25vous pouvez toujours
12:26avoir le même suivi.
12:27Ça, c'est des choses
12:28très, très concrètes,
12:29très, très simples
12:30qui ne coûtent pas
12:31énormément d'argent
12:32et qu'on peut mettre
12:33en place très vite.
12:34Et puis après,
12:35il y a évidemment,
12:36ce qu'on savait déjà,
12:37la question des moyens,
12:38la question, moi,
12:39je pense,
12:40des sanctions pour l'État
12:42quand il n'est pas capable
12:43d'offrir des places en IME,
12:45des places en AESH
12:46en établissement scolaire.
12:49Je me mets à la place des gens
12:50et je me dis,
12:51mais vivre ça
12:52et en plus,
12:53devoir subir la solitude,
12:56le manque d'égards,
12:57la discrimination...
12:59En fait, donc là,
13:00je suis un peu dans une phase
13:01où du coup,
13:02ça me rappelle pourquoi
13:03c'est important
13:04d'organiser ce genre de choses
13:05et de continuer à travailler
13:06sur ce sujet,
13:07de pousser des choses.
13:08Je me sens investie
13:09de quelque chose d'important
13:11parce que vraiment,
13:12il y a des situations
13:13qui ne sont pas entendables
13:15et qu'on doit absolument
13:16faire bouger.
13:19Avec sa proposition de loi,
13:21Alma Dufour espère rendre effectifs
13:23les droits acquis il y a 20 ans
13:25avec la loi handicap
13:27et combler les vides juridiques.
13:29Une proposition de loi
13:31qu'elle souhaite transpartisane.
13:33On estime à 7 millions
13:35le nombre d'adultes
13:36en situation de handicap.

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