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00:00On profite de votre présence pour juste écouter Jean-Luc Mélenchon,
00:02on parle de la France Insoumise et de Louis Boyard,
00:04qui lui, alors, s'est exprimé aussi ce week-end,
00:07il était aux côtés de Louis Boyard la semaine dernière,
00:10mais il a pris des positions, honnêtement, qui sont assez surprenantes.
00:15Si vous prenez les mots et vous les placez dans une autre bouche,
00:17ça pourrait vous surprendre.
00:18Écoutez ce qu'il dit à propos du grand remplacement en France.
00:21Oui, M. Zemmour, il y a un grand remplacement.
00:24Oui, M. Bayrou, il y a un grand remplacement.
00:28Quel est ce remplacement ?
00:31Ce remplacement, c'est celui d'une génération qui vient après l'autre
00:36et qui ne ressemblera jamais à la précédente.
00:40Vous autres qui avez eu la chance de vous mélanger,
00:44de vous découvrir, de vous entendre chanter, parler, cuisiner, jouer de la musique,
00:49vous savez l'importance de ce mélange,
00:53l'importance de cette créolisation qui crée du neuf,
00:57car non, le futur n'est pas vous et être, le passé est toujours recommencé.
01:03Et il y en a assez de passer son temps à faire l'apologie de la tradition.
01:07J'ai même entendu des gens me dire,
01:09nous sommes les dépositaires d'une tradition et nous devons la défendre.
01:13Ah oui, allez-y, allez-y.
01:15Essayez de lire un texte du XVIe siècle dans la langue de l'époque,
01:18vous ne comprendrez pas deux mots.
01:20Qu'est-ce que vous nous racontez ?
01:21Qu'est-ce qu'il fait, Jean-Luc Mélenchon, Rachel Kahn ?
01:23Il a vieilli, non ?
01:26Il fait n'importe quoi.
01:27C'est-à-dire qu'il tente de racialiser, d'ethniciser,
01:32de nous parler du métissage comme si c'était finalement une obligation.
01:36En tout cas, il remet la question de la race au centre.
01:39Moi, je déteste quand on me parle de métissage pour remettre la race au centre.
01:42C'est-à-dire que là, il est aux antipodes de la promesse républicaine.
01:47Et alors, quand il parle de créolisation,
01:50moi, ça me donne de l'urticaire, surtout aujourd'hui.
01:52On est le 3 février, et le 3 février 2011,
01:56c'était le jour de la disparition d'Édouard Glissant, père de la créolisation.
02:00Et cette créolisation n'a rien à voir avec les couleurs de peau.
02:03C'est simplement une manière de se sortir du chaos pour faire relation.
02:08Ce que fait Jean-Luc Mélenchon, c'est tout sauf le dialogue et tout sauf la relation.
02:12Joseph ?
02:13Je réagis là comme historien, parce que pour moi, la créolisation,
02:16c'est le monde créole, c'est la Louisiane, c'est Dumas, ça n'a rien à voir.
02:21Mais c'est aux antipodes, c'est-à-dire qu'il y a un détournement de mots complet.
02:25Surtout, il reprend le concept de grand remplacement.
02:28C'est ça, parce que je disais, mettez ça dans une autre bouche...
02:30Non, mais maintenant, c'est bon, il acte qu'il le souhaite.
02:33Il le souhaite, il souhaite le grand remplacement.
02:35Il acte que ça existe.
02:36Il acte que ça existe et il acte qu'il le souhaite politiquement.
02:40Après, il prend un autre terme, créolisation, mais c'est son but politique.
02:43Il disait dans un autre meeting ce week-end
02:45que les habitants des quartiers populaires avaient pour vocation
02:50d'aller vivre dans les zones rurales
02:52et que les zones rurales allaient donc devenir aussi un électorat potentiel
02:56pour la France insoumise.
02:57Je rappelle aussi qu'Emmanuel Macron voulait, il avait dit sobrement,
03:01répartir les difficultés sur l'ensemble des territoires.
03:04Répartir les difficultés, ça voulait dire répartir les délinquants dans les zones rurales.
03:08Il avait dit ça face au préfet.
03:09Ça avait fait aussi, à l'époque, un peu de bruit.
03:12Donc, d'un côté, vous avez Éric Zemmour qui craint le grand remplacement
03:15et de l'autre, vous avez Jean-Luc Mélenchon qui le souhaite.
03:17Les choses sont claires comme ça.
03:19Laetitia, Louis.
03:20Ce qu'il fera dans ces images, c'est que les gens applaudissent à grand emplacement
03:22avant même de savoir ce que ça signifie,
03:24simplement parce que Jean-Luc Mélenchon a,
03:26voilà, c'est le leader maximo qui est gouroutisé.
03:29Mais évidemment, c'est son créneau.
03:31Il ne pense même pas qu'il le pense lui-même,
03:33étant donné que c'est sa ligne aujourd'hui électorale,
03:35tous contre moi et moi contre tous,
03:38sur cette ligne communautariste à fond
03:40et pensant qu'un jour ça va être payant.
03:42On ne sait pas exactement comment,
03:43mais probablement, peut-être démographiquement, un jour ça sera payant.
03:46Mais évidemment, c'est quelque chose qui fait la ligne LFI aujourd'hui.
03:50Mais en même temps, il y a ce côté répulsif,
03:52et on le voit dans votre élection aussi,
03:53c'est aujourd'hui tout sauf LFI,
03:56pour beaucoup de Français.
03:57Qu'est-ce que vous en pensez, Christelle Niaz ?
03:59Je rebondirais sur ce terme aussi qui m'a beaucoup choqué,
04:02la notion de créolisation,
04:03parce qu'effectivement, en tant qu'élue de la République,
04:05clairement, on travaille pour absolument tout le monde.
04:08Et ce qui se niche dans ce type de propos,
04:09c'est cette volonté de fracturer la société.
04:11Et ça, c'est profondément l'idéologie
04:14qu'on trouve à la France insoumise.
04:16Et ça, quand on a des gens qui sont des objecteurs de conscience,
04:20qui se permettent de dire qui est raciste ou fasciste,
04:25parce que c'est ce qu'on entend quand on est...
04:27On a l'impression que votre ville est tombée dans le fascisme.
04:29Voilà, donc ça sort très, très vite.
04:32Moi, je trouve ça choquant, profondément.
04:34Être Français, c'est...
04:37C'est pas une question de couleur, ni de religion, ni d'origine.
04:39Et en tant qu'élue de la République,
04:42on s'attelle à répondre aux besoins de tous.
04:45Et ça, c'est une réalité.
04:46C'est contraire à ce que eux portent.
04:47C'est vraiment un discours très, très politique,
04:49parce qu'en fait, ils jettent les bases
04:50de la nouvelle société dont ils rêvent.
04:52D'ailleurs, il emploie un mot, moi, qui me frappe,
04:54c'est quand il dit qu'il faut créer du neuf.
04:55Il faut créer une nouvelle société, en fait.
04:57La société actuelle ne lui convient pas.
04:58Il veut pas des traditions.
04:59Il faut changer le corps électoral, il faut tout changer.
05:01Et donc, la société multiculturelle, créolisée,
05:04grand remplacé, puisque là, c'est les mots, c'est lui qui les emploie,
05:07eh bien, c'est ce qu'il souhaite.
05:08Et objectivement, je vois difficilement
05:11comment on peut défendre la République,
05:12parce qu'il essaie toujours de montrer
05:14qu'il est le plus grand défenseur de la République,
05:17et en même temps, défendre ce discours-là, ces thèses-là,
05:20qui sont totalement anti-républicaines.
05:22Si, le frappe, c'est la mégalomanie totale
05:24du personnage qu'il y a derrière,
05:26puisque, comme vous l'avez tous rappelé,
05:28c'est-à-dire qu'en fait, ce qui intéresse d'abord
05:30Jean-Luc Mélenchon, c'est d'être persuadé,
05:31c'est-à-dire, ce qu'un jour, il m'a dit,
05:32c'est d'écrire une des grandes pages de la gauche, voilà.
05:37Et que dans l'histoire de la gauche,
05:40on se rappelle de son nom, voilà.
05:42Il m'avait dit, mais qui se rappellera de François Hollande ?
05:44Voilà, il s'est vraiment rappelé.
05:45Et peu importe le moyen, si ce biais-là passe,
05:49tant mieux, il l'empruntera.
05:51Gauthier, on se rappellera de Jean-Luc Mélenchon dans 20 ans ?
05:53Oui, sûrement, sûrement.
05:54Alors, ça dépend quelle sera la fin de son parcours politique.
05:59Combien fera-t-il à la prochaine présidentielle ?
06:02Ça, c'est intéressant. Il a fait 22 %.
06:04Est-ce qu'il fera plus ou est-ce qu'il fera moins
06:06que les 22 % qu'il a faits en 2022 ?
06:09Est-ce que la stratégie qu'il a accélérée depuis 2022,
06:13donc ça passe évidemment par la découverte de Rima Hassan,
06:16par l'ensemble de leurs déclarations depuis le 7 octobre,
06:20par l'antisémitisme qui serait résiduel,
06:22par Yael Brown-Pivet qui va camper à Tel Aviv,
06:24est-ce que toutes ces outrances-là, ça paye ou ça ne paye pas ?
06:27Aux Européens, ça a marché.
06:28Est-ce que c'est Villeneuve-Saint-Georges
06:29ou est-ce que c'est le score de Manon Aubry
06:31ou celui de Sébastien Delegué au premier tour,
06:34celui de Daniel Obono au premier tour,
06:36celui de Manuel Bompard élu au premier tour,
06:38celui de Thomas Porte réélu alors qu'il a mis son pied
06:41sur un ballon à l'effigie d'Olivier Dussopt ?
06:43C'est ça la vraie question.
06:44Il est encore trop tôt pour avoir la réponse.
06:46Est-ce que cette stratégie sera payante ou pas ?
06:48Et est-ce que cet électorat, démographiquement,
06:50c'est un électorat qui a de l'avenir, ça c'est certain.