LE GRAND DÉBAT / Bande de Gaza : à quoi joue Donald Trump ?
« Le récap » par Bruno Donnet
Mardi 4 février 2025, Donald Trump a annoncé vouloir s'emparer de la bande de Gaza. « Les Etats-Unis vont prendre le contrôle de la bande de Gaza », pour « en être propriétaire à long terme » et « ce n'est pas là une décision prise à la légère», a-t-il insisté. Le Président américain entend y bâtir « la Côte d'Azur du Moyen-Orient ». Ces dernières déclarations révèlent une intention de déloger plus de deux millions de Palestiniens vivant dans l'enclave gazaouie. Le ministère des Affaires étrangères a répliqué que la France « maintenait son opposition à tout déplacement forcé de la population palestinienne de Gaza, qui constituerait une violation grave du droit international, une atteinte aux aspirations légitimes des Palestiniens ». Les déclarations de Donald Trump qui ont fait pâlir la communauté internationale sont-elles applicables ?
Invités :
- Gallagher Fenwick, journaliste et auteur
- Vincent Hugeux, enseignant à Sciences Po et ancien grand reporter
- Isabelle Lasserre, correspondante diplomatique au « Figaro »
- David Rigoulet-Roze, chercheur associé à l'IRIS, rédacteur en chef de la revue « Orients stratégiques »
LE GRAND ENTRETIEN / Cyrielle Chatelain : quel avenir pour le « Nouveau Front Populaire » après les motions de censure ?
La décision de François Bayrou de recourir au 49.3 pour faire adopter le projet de loi de finances et le budget de la sécurité sociale a abouti au dépôt de deux motions de censure par La France Insoumise. Elles ont toutes les deux été rejetées, malgré le soutien des écologistes. Pourquoi ces-derniers ont-ils décidé de se dissocier des socialistes ? Que reprochent-ils au budget 2025 ?
- Grande invitée : Cyrielle Chatelain, Présidente du groupe « écologiste et social » à l'Assemblée, députée écologiste de l'Isère
LA QUESTION QUI FÂCHE / Le retour de la guerre des droites ?
Invitées :
- Stéphanie Dépierre, journaliste LCP
- Claire Conruyt, journaliste politique au « Figaro »
Ça vous regarde, votre rendez-vous quotidien qui prend le pouls de la société : un débat, animé par Myriam Encaoua, en prise directe avec l'actualité politique, parlementaire, sociale ou économique.
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« Le récap » par Bruno Donnet
Mardi 4 février 2025, Donald Trump a annoncé vouloir s'emparer de la bande de Gaza. « Les Etats-Unis vont prendre le contrôle de la bande de Gaza », pour « en être propriétaire à long terme » et « ce n'est pas là une décision prise à la légère», a-t-il insisté. Le Président américain entend y bâtir « la Côte d'Azur du Moyen-Orient ». Ces dernières déclarations révèlent une intention de déloger plus de deux millions de Palestiniens vivant dans l'enclave gazaouie. Le ministère des Affaires étrangères a répliqué que la France « maintenait son opposition à tout déplacement forcé de la population palestinienne de Gaza, qui constituerait une violation grave du droit international, une atteinte aux aspirations légitimes des Palestiniens ». Les déclarations de Donald Trump qui ont fait pâlir la communauté internationale sont-elles applicables ?
Invités :
- Gallagher Fenwick, journaliste et auteur
- Vincent Hugeux, enseignant à Sciences Po et ancien grand reporter
- Isabelle Lasserre, correspondante diplomatique au « Figaro »
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LE GRAND ENTRETIEN / Cyrielle Chatelain : quel avenir pour le « Nouveau Front Populaire » après les motions de censure ?
La décision de François Bayrou de recourir au 49.3 pour faire adopter le projet de loi de finances et le budget de la sécurité sociale a abouti au dépôt de deux motions de censure par La France Insoumise. Elles ont toutes les deux été rejetées, malgré le soutien des écologistes. Pourquoi ces-derniers ont-ils décidé de se dissocier des socialistes ? Que reprochent-ils au budget 2025 ?
- Grande invitée : Cyrielle Chatelain, Présidente du groupe « écologiste et social » à l'Assemblée, députée écologiste de l'Isère
LA QUESTION QUI FÂCHE / Le retour de la guerre des droites ?
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🗞
NewsTranscription
00:00...
00:05Bonsoir et bienvenue dans sa Vourgarde.
00:07Très heureuse de vous retrouver.
00:10Au sommaire, ce soir, est-il vraiment sérieux ?
00:14L'annonce choc de Donald Trump sur Gaza a sidéré le monde.
00:19Le président américain veut prendre le contrôle
00:22de l'enclave palestinienne pour en faire, pourquoi pas,
00:26la côte d'Azur du Moyen-Orient, sans Palestiniens,
00:29forcés de vivre ailleurs.
00:31La condamnation est quasi unanime.
00:33Ses propos auront-ils des conséquences
00:36sur la stabilité de la région et sur l'accord de cesser le feu
00:39entre Israël et le Hamas ?
00:41Grand décryptage dans un instant sur ce plateau de motion de censure.
00:46Sinon rien, notre invitée franc-parlée
00:49aura voté les deux d'ici ce soir dans l'hémicycle.
00:53Elle nous dira pourquoi le groupe qu'elle préside à l'Assemblée,
00:56les écologistes, n'a pas suivi la stratégie des socialistes.
01:00Grand entretien avec Cyrielle Chatelain dans la 2e partie.
01:04Enfin, la question qui fâche ce soir, la guerre des droites,
01:07est-elle de retour ?
01:08Le duel Retailleau-Wauquiez-Ferrage pour la présidentielle,
01:12mais aussi pour la présidence du parti Les Républicains,
01:16tir croisé avec nos chroniqueurs à la fin de cette émission.
01:18Voilà pour le sommaire, ça vous regarde, installez-vous, bien sûr.
01:22Top générique.
01:23Générique
01:26...
01:34L'idée est folle sur le plan du droit international
01:38et elle a stupéfié toutes les grandes capitales.
01:41Donald Trump veut prendre possession de la bande de Gaza
01:44et vider l'enclave de ses habitants.
01:46Il évoque même une prise de contrôle américaine sur le long terme,
01:49annonce en conférence de presse à la Maison Blanche hier,
01:52en présence de Netanyahou, le Premier ministre israélien.
01:56Faut-il le prendre très au sérieux ?
01:58Quel avenir pour Gaza, ravagée par plus de 15 mois de guerre
02:03avec Israël ? Bonsoir, Isabelle Lasserre.
02:05Merci d'être là.
02:06Correspondante diplomatique du Figaro,
02:09bonsoir, Vincent Hugeux.
02:10Bonsoir, Myriam.
02:11Ancien reporter enseignant à Sciences Po Paris,
02:14bonsoir, Gallagher Fenwick.
02:16Bienvenue, ancien correspondant à Jérusalem,
02:18consultant international pour LCI,
02:20et bonsoir, David Rigolet-Rose.
02:22Bienvenue également, chercheur associé à l'IRIS,
02:25l'Institut des Relations Internationales et Stratégiques.
02:28Merci infiniment à tous les quatre de participer
02:31à ce débat en direct qui s'ouvre, comme chaque soir,
02:34par le Récap de Bruno Donnet.
02:35Générique
02:37...
02:45Bonsoir, Bruno.
02:46Bonsoir, Myriam.
02:48Dans votre Récap, pas de problème, rien que des solutions ?
02:51Si vous pensiez qu'établir un processus de paix à Gaza
02:55était une chose particulièrement compliquée,
02:57vous vous trompiez, probablement,
02:59parce que vous n'aviez encore jamais songé à ça.
03:02-"Les Etats-Unis vont prendre le contrôle de la bande de Gaza
03:06et nous allons faire du bon boulot."
03:08-"Placer Gaza sous contrôle des Etats-Unis,
03:11pour en faire quoi ?"
03:13Eh bien, là encore, je vous le dis sans faire le malin,
03:16c'est on ne peut plus simple.
03:19Je ne veux pas faire d'esprit, je ne veux pas faire le malin,
03:22mais la Côte d'Azur du Moyen-Orient,
03:24ça pourrait être quelque chose qui pourrait être magnifique.
03:28Voilà, alors vous allez me dire, pour l'instant,
03:31la Côte d'Azur du Moyen-Orient, elle ressemble plutôt à ça.
03:34Les Nations Unies estiment qu'il faudra plus de 20 ans
03:37pour dégager les 50 millions de tonnes de débris
03:40qui jonchent Gaza,
03:41et elle est aujourd'hui peuplée de près de 2 millions de personnes.
03:45Là encore, la solution est infiniment simple,
03:48il suffit de virer tous les Palestiniens de Gaza.
03:52-"Mais pourquoi voudraient-ils revenir ?
03:56C'est l'enfer, là-bas.
03:58C'est l'un des pires endroits sur Terre."
04:01Voilà, pas de problème.
04:03Du reste, ils sont tous à peu près d'accord
04:05avec le président américain.
04:07-"Nous refusons d'être déplacés et expulsés d'ici,
04:10c'est notre terre.
04:11Nous resterons sur notre terre,
04:14la terre de nos grands-parents."
04:16-"Et si jamais on est confrontés à un ou deux récalcitrants,
04:20il suffit de leur expliquer que d'autres pays
04:23peuvent tout à fait les accueillir
04:25et que leur vie y sera nettement plus douce."
04:28-"On peut leur construire quelque chose de mieux
04:31dans un autre pays, peut-être en Égypte, en Jordanie ou ailleurs.
04:35On peut leur construire 4, 5 ou 6 zones,
04:37pas forcément une seule,
04:39mais un endroit où ils pourraient vivre et non mourir."
04:43Allons bon, les Gazaouis iront ailleurs.
04:46Du reste, ils n'auront que l'embarras du choix
04:48puisque l'Égypte, la Jordanie et l'Arabie saoudite
04:51ont d'ores et déjà affirmé qu'elles refuseraient
04:54catégoriquement d'accueillir des Palestiniens.
04:57Et quelle est la réaction de la France
04:59face à cette ingérence américaine ?
05:01Là aussi, c'est extrêmement simple,
05:03elle est en désaccord total.
05:05La porte-parole du gouvernement a tenu à rappeler ce matin
05:08quelle était la doctrine de la France.
05:11-"Pas de déplacement des populations,
05:13la recherche d'un cessez-feu temporaire
05:17vers un processus de paix
05:19et une solution à deux Etats."
05:22-"Deux Etats et non pas un seul",
05:24alors à ce sujet, la Cour pénale internationale
05:26stipule noir sur blanc, c'est son article 7,
05:30que la déportation ou le transport forcé de population
05:33doit être considéré comme un crime contre l'humanité.
05:37Enfin, pour terminer, vous vous souvenez probablement
05:40de ces images, c'était il y a 32 ans,
05:42l'Amérique de Bill Clinton avait alors réussi
05:45à faire se serrer la main à Isaac Rabin et Yasser Arafat,
05:50une époque assez lointaine où les Etats-Unis considéraient
05:53que pour trouver une solution, il était plus prudent
05:56de bien comprendre le problème.
05:58Merci, Bruno, le contraste est évidemment saisissant.
06:02Comment vous avez réagi ?
06:04Ca m'intéresse de savoir, car j'ai l'impression
06:06qu'on est encore sur le coup d'une forme de choc.
06:09Vincent Eugeu, est-ce que cette annonce vous a surpris ?
06:13Est-ce qu'elle vous a désarçonné ? Est-ce qu'elle vous a sidéré ?
06:16Ecoutez, par son caractère obscène,
06:19oui, maintenant, s'agissant de Donald Trump,
06:22the sky is the limit, le ciel est la seule frontière.
06:27Au fond, la formule à deux Etats ne s'est jamais si bien portée.
06:31D'abord, l'Etat de sidération,
06:33et ensuite, l'Etat de mort cérébrale de toute espérance.
06:36Il y a quelque chose de fantastique chez Trump,
06:39c'est sa perception totalement ahistorique
06:41de la réalité du monde.
06:43Pour lui, il n'y a pas de tissu humain,
06:45ça n'existe pas, et il n'y a pas de passé ni de mémoire.
06:48On est là avec un promoteur immobilier,
06:50qui est en même temps technicien de surface,
06:53car il faut nettoyer la bande de Gaza.
06:55Vous remarquerez le lexique.
06:57Pour lui, c'est une friche industrielle.
06:59C'est un terrain à bâtir ou à rebâtir.
07:02Mais, encore une fois, il n'y a ni homme, ni femme,
07:04ni histoire sur ce territoire.
07:07Et ça, j'avoue que oui, par son ampleur,
07:09ça m'a un peu sidéré, d'autant qu'il va,
07:13et je termine là-dessus,
07:14au-delà des fantasmes les plus délirants
07:17de l'extrême droite israélienne.
07:18C'est ça qui est très saisissant.
07:20Il avait déjà dit qu'il fallait que les Palestiniens
07:23s'en aillent en Égypte ou en Jordanie.
07:25Là, il dit qu'il va prendre possession
07:28de l'enclave palestinienne, de Gaza.
07:30We will own Gaza.
07:32C'est vraiment la traduction.
07:33Ca veut dire quoi ?
07:35Ca veut dire qu'il veut occuper la bande de Gaza ?
07:38-"La Maison Blanche", vient de dire que non,
07:41en précisant que le président américain, je cite,
07:44ne parle pas de la présence de troupes américaines à Gaza,
07:48comme quoi l'effort d'interprétation auquel on s'adonne
07:51est un effort qui est partagé, je pense,
07:53par certains des conseillers de Donald Trump
07:56et de son entourage,
07:57qui ont sans doute dû également être assez surpris
08:01par ce qu'il a formulé.
08:02Non pas l'idée de l'expulsion,
08:04que les Palestiniens collèsent tragiquement
08:07et malheureusement trop bien depuis 1948,
08:09mais il va encore plus loin,
08:11comme l'a dit Betsalel Smotrich,
08:13l'infâme ministre des Finances, qui, en décembre 2023,
08:16disait, je cite,
08:17que s'il ne restait que 100 à 200 000 Palestiniens dans Gaza,
08:21alors la question de l'après serait vue très différemment.
08:24Lui, il dit qu'il en restera zéro.
08:26L'exercice est compliqué,
08:28car je pense qu'il y a, dans une certaine mesure,
08:31quelque chose qui est produit à chaud,
08:33donc le décrypter à chaud, c'est compliqué.
08:35Il y a plein de théories, j'en vois deux,
08:37qui ne sont pas mutuellement exclusives.
08:40Il y a une arme que Donald Trump adore manier
08:42et qu'il manie très bien,
08:44qui est l'arme de distraction massive.
08:46Il y a un scandale colossal aux Etats-Unis,
08:48avec Elon Musk entouré de jeunes ingénieurs
08:51tirés de ses boîtes,
08:52qui sont en train de rentrer dans le coeur
08:55du réacteur financier de l'Etat américain.
08:57C'est le trésor, c'est les déclarations
09:00d'impôts, c'est les marchés publics,
09:02donc les concurrents d'Elon Musk,
09:04c'est la possibilité de déclencher
09:06des paiements en milliards, d'en bloquer d'autres.
09:09Toute la journée, les chaînes américaines,
09:11pour les avoir regardées, étaient là-dessus.
09:14Ca, c'est une théorie.
09:15Ma capacité d'analyse, c'est comme tout le monde,
09:18elle s'arrête, au limite, de la paroi
09:20de la boîte crânienne de Donald Trump.
09:22L'autre chose, Donald Trump transactionnel.
09:25Pourquoi il dirait cela ?
09:26Il s'adresse aux voisins arabes
09:28et il leur dit qu'ils ont deux options.
09:30Soit vous payez pour la reconstruction,
09:33soit vous récupérez les Palestiniens.
09:35Si c'est nous, les Américains, qui avons à own Gaza,
09:38c'est vous qui récupérez la population.
09:40Donc, il y a peut-être un petit peu de ça.
09:42Il y a peut-être de la rationalité.
09:44Dans le débat public, deux théories,
09:46il y en a plein d'autres.
09:48Isabelle Lassère, votre lecture,
09:50sont ces propos pour vous délirants
09:52ou peut-on repréter une forme de rationalité
09:54dans l'hypothèse d'un Trump transactionnel
09:57qui envoie des messages, certes, complètement radicaux,
10:00mais dans la perspective de débloquer quelque chose ?
10:03Au début, ils m'ont paru incompréhensible
10:05pour la seule et bonne raison que ce n'est pas
10:08ce qu'était en train d'essayer de faire Donald Trump.
10:11L'un de ses succès, un de ses rares succès
10:13en politique étrangère pendant son premier mandat,
10:16c'était les accords d'Abraham.
10:17Les accords d'Abraham, c'est la réconciliation,
10:20un accord qui scelle la réconciliation
10:22entre certains pays arabes et Israël,
10:26le seul pays qui n'a pas rejoint ces accords,
10:29dont font partie, par exemple, le Maroc ou le Soudan,
10:32c'est l'Arabie saoudite, qui mettait comme condition
10:35la création d'un Etat palestinien.
10:37Il y a, depuis plusieurs semaines, des négociations
10:40pour faire repartir ces accords d'Abraham,
10:43les compléter, en fait,
10:44et intégrer l'Arabie saoudite.
10:48Ca, ce genre de déclaration, ça peut favoriser
10:50le retour des accords d'Abraham ?
10:52Normalement, c'est absolument contradictoire
10:55avec l'intention de Donald Trump.
10:57D'où une troisième interprétation,
11:00qu'il faut aller lire loin,
11:03c'est-à-dire sous les propos obscènes, disrupteurs
11:06et qui paraissent complètement abracadabrants
11:09de Donald Trump, qui serait d'aller beaucoup trop loin
11:12pour, en fait, adopter une solution de transition,
11:17parce que Donald Trump souligne deux problèmes.
11:19Il aime quand les choses marchent,
11:21il ne supporte pas quand elles ne marchent pas.
11:24On apprend que la Maison-Blanche communique
11:26et il dit qu'ils ne financeront pas.
11:28Ils ne financeront pas la reconstruction de Gaza.
11:31Absolument. Alors, les gars,
11:33Donald Trump part du principe
11:35que la solution à deux Etats est morte.
11:37Il a un autre problème, c'est-à-dire qu'à partir
11:40du moment où on reconstruit Gaza,
11:42comment peut-on reconstruire sur ce tas de ruines
11:45avec deux millions de personnes qui sont dans ces ruines ?
11:49D'où l'interprétation...
11:50On ne peut pas le faire.
11:51C'est une période de transition
11:54et l'occupation sera, en fait, une occupation internationale
11:58et, en fait, la reconstruction et la sortie de la guerre
12:03sera appuyée par l'Arabie saoudite
12:05et par les Etats arabes modérés.
12:07Les Palestiniens reviendront après.
12:10En fait, la base, aussi, du raisonnement de Donald Trump,
12:15quand on va en Israël, en ce moment,
12:17on s'en aperçoit vraiment très bien.
12:19Depuis le 7 octobre,
12:20côté israélien, la solution à deux Etats
12:24paraît complètement morte.
12:26Il est trop tôt pour la faire resurgir.
12:28On va parler des réactions israéliennes.
12:31Si l'idée est vraiment de vider complètement Gaza
12:34de manière définitive des Palestiniens,
12:37bien évidemment, ce ne sera pas possible.
12:40Je termine le tour de table.
12:42On sait, ce soir, que la Maison-Blanche
12:44ne financera pas.
12:45On sait également qu'il n'y a pas de question
12:48d'occupation militaire.
12:49Il y a besoin de corriger un peu tout ça.
12:51J'ai regardé Marco Rubio.
12:53Je me suis dit que Marco Rubio sera un tout petit peu plus clair.
12:58Le secrétaire d'Etat aux Affaires étrangères,
13:01Gaza doit être libérée du Hamas.
13:03Comme le président américain l'a déclaré,
13:05les Etats-Unis sont prêts à prendre les devants
13:08et à rendre Gaza sa beauté, make Gaza great again.
13:10Notre objectif est d'instaurer une paix durable
13:13dans la région pour tous les peuples.
13:15Est-ce qu'il est aligné avec Trump ou est-ce qu'il le tempère ?
13:19Il est la voix de son maître, parce qu'il a fait allégeance.
13:22Il faut rappeler qu'au moment de la campagne,
13:25il y avait eu des tensions très fortes entre les deux,
13:28avec des vocabulaires, un vocabulaire parfois très vert,
13:32employé à l'adresse de Donald Trump.
13:35Finalement, il s'est rangé par réalisme politique
13:38à la candidature de Donald Trump,
13:40qui l'a récompensé, donc il est la voix de son maître,
13:43même s'il sait qu'il y a des choses
13:45qui sont totalement irréalistes,
13:47mais il sait aussi que Donald Trump
13:49est dans le monde de la vérité alternative.
13:52Ca rentre en ligne de compte.
13:53Le secrétaire de l'Etat américain communique
13:56en même temps que je vous parle,
13:58il parle d'une offre généreuse et pas hostile,
14:00et je demande à l'oreillette magique de vérifier ça,
14:03c'est que les habitants quittent Gaza,
14:06mais de façon temporaire, pendant la reconstruction.
14:09Oui, parce qu'évidemment,
14:10vu les réactions, le tollé international...
14:13Alors, il joue sur le fait que, de toute façon,
14:15il y a une réalité, c'est que l'enclave
14:18est devenue quasi inhabitable.
14:20Ca, c'est un fait, c'est pas un pétition de principe.
14:23C'est un fait.
14:24Après-guerre, il y a eu des reconstructions
14:26sans déplacement de population.
14:28Il y a des explosifs, des cadavres,
14:30tout est détruit, on ne peut rien,
14:32même de façon temporaire, construire à côté.
14:35Une grande partie des bâtiments ont été rasés.
14:37Il y a toute une logistique pour prendre en charge
14:40les 2 millions de personnes de Gaza,
14:42qui sont sur place. Ca s'improvise pas.
14:44On ne peut pas tout faire en même temps.
14:47Donc, c'est un argument qui pousserait,
14:49effectivement, à une mise de côté temporaire.
14:52Mais la question, c'est si le temporaire
14:54devient définitif.
14:55Ca n'existe pas, le déplacement temporaire.
14:58La limite, justement, en leur laissant l'idée
15:00qu'une reconstruction permettrait qu'ils reviennent à terme.
15:04C'est loin d'être, probablement, le calcul...
15:06intégré dans ce type de formulation,
15:09mais c'est une manière de vendre, éventuellement, le projet.
15:14Quand on regarde les réactions,
15:16alors, avant ces précisions très importantes,
15:19ce soir, de la Maison-Blanche et de Marco Rubio,
15:21le monde arabe, condamnation générale,
15:24Mahmoud Abbas, tout comme l'Egypte,
15:26la Jordanie dénonce des déclarations dangereuses,
15:29le Hamas fustige les propos de Trump,
15:31Gaza n'est pas à vendre, nous ferons échec
15:33à tous ces plans visant à déporter et expulser
15:35le peuple palestinien de sa terre.
15:37Le Qatar est plus prudent et dit qu'il est trop tôt
15:40pour parler de déplacement.
15:41Nous ne savons pas comment la guerre va se terminer.
15:44Est-ce que la première conséquence,
15:46c'est que tout le monde arabe se ressoude
15:49derrière la cause palestinienne ?
15:50A mon sens, ce serait trop dire.
15:52Ce serait une forme de miracle géopolitique.
15:55L'un des effets pervers de cette tentative,
15:58dont peut-être le génie échappe à ma bande passante intellectuelle,
16:03là, quelque chose que je ne comprends pas,
16:05c'est que, d'abord, l'effort de normalisation
16:08qui a été entrepris, dans le sillage des accords d'Abraham,
16:11dont Isabelle parlait tout à l'heure,
16:13est verrouillé, pour le moment, à l'instant T,
16:16côté Arabie saoudite, qui restait vraiment l'enjeu principal,
16:20puisque le discours officiel Ariadne,
16:22c'est pas de normalisation avec Israël
16:25dans un contexte aussi ravageur que celui-là.
16:28Mais il prend d'autres risques, Trump.
16:31D'abord, de s'aborder une trêve que l'on sait extrêmement précaire
16:35et qui n'en est qu'au terme de sa première des trois phases.
16:38Elle est déjà compromise avec ses propos ?
16:40J'ajoute à cela, quand vous regardez
16:42le verbatim intégral de la conférence de presse conjointe,
16:46les propos de Benyamin Netanyahou, dont on sent,
16:48il le dit de manière quasiment explicite,
16:51qu'il brûle d'éterrer l'âge de guerre avec le Hamas,
16:54et il revient sur sa chimère de la victoire totale
16:56et de l'éradication.
16:58En ce sens...
16:59C'est vrai, mais en même temps,
17:01Benyamin Netanyahou avait l'air quand même
17:03un tout petit peu pris de court face à Donald Trump,
17:06hier, à la Maison-Blanche.
17:08On va l'écouter, le Premier ministre israélien.
17:11-"Il a une idée qui est différente,
17:13et je pense qu'elle mérite qu'on y prête attention.
17:16Nous en parlons.
17:17Il l'étudie avec ses collaborateurs.
17:19Je pense que c'est quelque chose qui pourrait changer l'histoire,
17:23et cela vaut la peine de poursuivre dans cette voie."
17:26Vincent Hugeux, il veut, écoutez, prendre la balle au bon,
17:29mais contrairement à ses ministres d'extrême-droite,
17:32suprémacistes, smotés,
17:34et Ben Gvir, il veut éradiquer le Hamas,
17:36mais il n'a jamais dit qu'il voulait, lui aussi,
17:39déporter, déplacer les Palestiniens.
17:42-"L'idée de ce qu'on appelle en hébreu,
17:44par exemple, l'optia yardenite, l'option jordanienne
17:47pour les Palestiniens de Cisjordanie,
17:49est évidemment anatémique, par exemple,
17:52pour le roi Abdallah, et pour une raison, là encore, historique.
17:55Il faudrait que Trump prévise ou apprenne ses classiques.
17:58C'est septembre noir, 1970.
18:00Où vous avez le roi Hussein qui déclenche
18:03une opération dévastatrice contre les fédahines de l'OLP,
18:06qui veulent renverser la monarchie hachémite.
18:09Aujourd'hui, en Jordanie, la population est majoritairement
18:12de souches palestiniennes.
18:14C'est tout aussi insupportable pour un Abdel Fattah al-Sisi,
18:17le maréchal président égyptien, qui est aux prises au Sinaï
18:21avec une sorte de maquis de djihadiste à huis clos,
18:24qui craint la submersion migratoire,
18:26qui craint l'extrême-droite,
18:27qui craint la submersion migratoire.
18:30On a entendu ça quelque part.
18:31Et puis, dernier péril, à mon sens,
18:34c'est que ça peut être aussi un feu vert implicite
18:37à la réoccupation de Gaza.
18:39Et là encore, Trump dit...
18:41-"Par qui, là ?"
18:42-"Par les forces israéliennes."
18:44-"Ils sont déjà là-bas."
18:46-"Oui, et d'ailleurs, il est à noter également
18:49que, par rapport à cela, Trump, interrogé sur cette hypothèse,
18:53dit que nous en discutons, nous nous prononcerons
18:56dans les quatre semaines qui viennent."
18:58L'extrême-droite israélienne applaudit dès demain,
19:01très clairement.
19:02Ce mot triste, nous allons maintenant
19:04oeuvrer pour enterrer définitivement
19:07l'idée dangereuse d'un Etat palestinien.
19:09Quelles conséquences ça va avoir sur la suite ?
19:12On n'est même pas dans la deuxième phase
19:14de l'accord de cesser le feu,
19:16qui correspond à la démilitarisation
19:18de la bande de Gaza par l'armée israélienne.
19:20On est encore dans la première phase de libération des otages.
19:24Est-ce que ça, même cette phase,
19:26encore la fin de la première phase,
19:28est remise en cause ?
19:29En tout cas, le président lui-même a dit,
19:32il a indiqué qu'il avait des doutes
19:34sur la poursuite, le déroulé prévu.
19:37Alors, on sait pas trop si c'était sur la première
19:40ou la deuxième phase, mais manifestement,
19:42il avait conscience qu'il y avait potentiellement
19:45une vraie hypothèque, et elle n'est pas fictive,
19:48puisque Benazadez Modric insiste pour reprendre la guerre
19:51à l'issue, de toute façon, de la première phase,
19:54des 42 jours, donc c'est explicite,
19:56de ce point de vue-là, et il intègre, effectivement,
19:59cette variable. Lui, qui, pourtant,
20:02a un optimisme déclaré en toutes circonstances,
20:05là, il émet des doutes sur la pérennisation du processus.
20:10Il y a des voix américaines importantes.
20:13Mike Walls, le secrétaire d'Etat
20:15à la Sécurité nationale, il a toujours dit
20:18que les Américains soutiendraient
20:20Israël si la guerre devait reprendre à Gaza,
20:23et même continuerait à armer l'Etat hébreu.
20:27Oui, d'ailleurs, il y a plusieurs verrous
20:29qui ont sauté au niveau armement, qui avaient été posés
20:32par Biden et que Trump a levés dès qu'il s'est installé
20:35à la Maison-Blanche, et notamment la livraison
20:38de grosses bombes de plus de 2 000 kg.
20:40Sur l'Arabie saoudite, je serais moins sûre que ça,
20:43car le discours de l'Arabie saoudite a glissé
20:45ces dernières semaines, et on est passé de l'exigence
20:48de la création d'un Etat palestinien
20:50à, aujourd'hui, l'exigence d'un chemin
20:54qui mènera à la création d'un Etat palestinien.
20:57Les négociations entre Trump et l'Arabie saoudite
21:01n'ont pas été rompues. D'ailleurs, il a annoncé
21:04qu'il allait bientôt se rendre en Arabie saoudite.
21:06Il faut être prudent dans l'analyse de ça.
21:09Il y a des images qui ont beaucoup choqué les Israéliens,
21:13et donc par rebond, sans doute l'administration américaine,
21:17c'est les images de l'IES pro-Hamas,
21:20qui ont accompagné la libération des otages
21:23la semaine dernière, et donc qui prouvent
21:26que l'idée d'éradiquer complètement le Hamas
21:30était chimérique.
21:32Certes, le Hamas a été détruit au niveau militaire,
21:35mais l'esprit du Hamas, en fait, est toujours là,
21:38et le Hamas a essayé de transformer
21:42cette libération d'otages en une espèce de victoire,
21:46et ça a été un petit peu...
21:50Ca a provoqué une espèce de choc en Israël, en fait.
21:53Donc tout ça s'explique aussi de cette manière-là.
21:58Gaila Gerfenoui,
21:59l'idée, toujours, de cette rationalité transactionnelle,
22:04vis-à-vis notamment de l'Arabie saoudite,
22:06Isabel Lasserre dit qu'on est passé d'une condition
22:09de l'Etat palestinien créé, garantie,
22:13à le début de la possibilité d'entrevoir,
22:16à terme, cet Etat.
22:18Qu'est-ce que ça veut dire ?
22:20Est-ce que c'est une ouverture potentielle
22:22ou est-ce qu'on est dans la supputation ?
22:25Si le plan de Trump, c'est de faire une transition,
22:28de déplacer les Palestiniens pour ensuite les ramener,
22:31c'est quelque chose qui peut être acheté par l'Arabie saoudite.
22:34Je suis d'accord que le prince héritier, MBS,
22:37il est également très transactionnel.
22:39Il veut maintenir un avantage qualitatif
22:42du point de vue militaire par rapport à l'ennemi qu'est l'Iran,
22:45même si un rapprochement s'est fait sous l'égide des Chinois.
22:48Il reste méfiant.
22:50L'autre chose, c'est qu'il veut de l'aide sur le nucléaire.
22:53Les Chinois sont très en pointe sur ce dossier.
22:55Je pense que Trump ne le sait peut-être pas,
22:58mais ses conseillers le savent.
23:00Donc, MBS, c'est ça qu'il veut.
23:02S'il doit s'inscrire dans une espèce d'architecture régionale
23:05comme les accords d'Abraham, qui, pour moi, sont un échec.
23:08Le 7 octobre est la résultante
23:10des accords d'Abraham, qui devaient pacifier la région
23:14et qui consistait à convaincre les Palestiniens
23:17de troquer leur dignité pour des dollars,
23:19ce qui ne fonctionne pas.
23:21On voit que Trump est toujours en cette logique.
23:24Il n'a pas compris la rupture
23:25que représentent le 7 octobre et ses conséquences.
23:28Après, il ne faut pas confondre le pouvoir et le peuple.
23:33MBS, tout prince héritier qu'il soit,
23:35il a une population.
23:37Je veux dire, ce qui est en train de se passer à Gaza,
23:40fait la une tous les jours dans tous les pays arabes.
23:44Ils sont abreuvés d'images que nous ne diffusons pas,
23:47que nous ne regardons pas,
23:49par choix, par dégoût, par inconfort, etc.
23:51Et donc, leur dire, tout ça, c'est terminé, on va signer,
23:55c'est quand même un peu plus compliqué.
23:57Il doit composer avec sa population.
23:59Il doit composer avec cette réalité-là.
24:02La question de l'avenir de Gaza, elle est posée par Trump,
24:05mais au moins, ce soir, on peut essayer d'en débattre
24:10en essayant de voir quels sont les scénarios possibles.
24:13Qui va reconstruire Gaza ? C'est la grande question.
24:16Qui va payer et combien ?
24:18Clément Pervot.
24:20...
24:26La bande de Gaza est aujourd'hui un immense champ de ruines,
24:30une montagne de 42 millions de mètres cubes de gravats
24:34dont le seul déblément prendrait,
24:36selon les estimations américaines,
24:38cinq ans et coûterait 1,2 milliard de dollars.
24:42Reconstruire Gaza suppose, bien sûr,
24:44de bâtir ensuite des logements,
24:46mais aussi des systèmes de distribution d'eau,
24:49des hôpitaux, des écoles, des administrations.
24:52Le dernier chiffrage du coût global de ces travaux,
24:55selon les estimations des Américains,
24:57d'Israël et de l'ONU, dépasserait les 100 milliards de dollars.
25:01Comment parvenir à une telle somme ?
25:03Certains Etats ou organisations internationales
25:06pourraient contribuer à la reconstruction
25:08via des plans d'aide au développement,
25:11mais il faudrait aussi des donateurs
25:13et des investisseurs internationaux.
25:15A ce sujet, les regards se portent naturellement
25:18sur les monarchies du Golfe,
25:20mais leur participation est loin d'être acquise.
25:23Quand ils leur ont demandé de savoir
25:25s'ils participeraient au financement,
25:27ils disent qu'ils ne sont pas le carnet de chèque
25:29de l'occupation et de la destruction de Gaza,
25:32qu'ils peuvent prendre part à de l'investissement économique
25:35dans la bande de Gaza,
25:37mais que cet argent doit accompagner et s'appuyer
25:39sur une solution politique qui a été balayée hier soir
25:42d'un revers de la main par Donald Trump.
25:45L'idée, c'était de profiter de l'aubaine,
25:47si je peux m'exprimer ainsi, de la reconstruction de Gaza
25:50pour enfin penser la solution politique
25:53qui est gelée depuis les accords d'Oslo
25:55et de permettre l'édification de l'Etat palestinien.
26:00La question de la reconstruction de Gaza
26:03est indissociable de celle de l'avenir politique
26:05de la Palestine.
26:07Une situation stable, qui limiterait
26:09les risques de résurgence du conflit,
26:11semble être un préalable indispensable.
26:16Vincent Huges, personne ne versera un centime
26:19s'il y a de fortes chances que la guerre reprenne
26:21dans les mois, dans les années qui viennent.
26:24Ca coûte entre 100 et 200 milliards de dollars.
26:27On apprend ce soir, après le rétroprédalage
26:29de la Maison-Blanche, que les Américains
26:31ne financeront pas cette reconstruction.
26:33Qui ?
26:35Ca rejoint l'hypothèse émise par Galgaire.
26:37En gros, on somme les pays arabes
26:40qui en ont les moyens de cracher au bassinet,
26:43de passer la caisse.
26:45Donc les pétro-monarchies.
26:46Oui, pour l'essentiel, en leur laissant
26:49miroiter, effectivement, une normalisation...
26:52Qatar, Arabie Saoudite, Emirat.
26:55...et puis aussi un primat régional
26:57dans la vieille rivalité avec l'ennemi iranien.
27:01Il y a juste un petit point sur lequel je voudrais insister,
27:0412 secondes, c'est qu'on est tellement saturés
27:07des outrances de Trump qu'on oublie de dire
27:10que ce qu'il propose, ce qu'il préconise,
27:13c'est une violation du droit international,
27:17absolument flagrante, que c'est un crime de guerre
27:20au sens de la loi.
27:21C'est criminel, est-ce qu'il peut être poursuivi
27:24pour ce qu'il a dit ?
27:25Dans l'absolu, si, en ce bas monde,
27:27il y avait un respect des textes, des normes et des chartes,
27:31s'il menait à bien ou à mal, en l'occurrence,
27:34ce funeste projet ?
27:35Gélaguel Fenouic ?
27:36Pour répondre à votre question, quand je vois Trump
27:39aux côtés de Netanyahou, pour moi,
27:41c'est une association de malfaiteurs.
27:43Trump a été condamné 34 fois au pénal.
27:45Benyamin Netanyahou fait l'objet d'un mandat d'arrêt
27:48par la Cour pénal internationale.
27:50Bruno, dans sa chronique, a cité l'article 7.
27:53Ces deux pays, Israël et les Etats-Unis,
27:55ne reconnaissent pas, n'ont pas ratifié le statut de Rome.
27:58Bien sûr qu'ils devraient être passibles de poursuites
28:01pour incitation à la haine,
28:04pour encouragement à la commission de crimes de guerre,
28:07de crimes contre l'humanité,
28:09mais c'est aussi ça, ce à quoi on assiste.
28:12C'est un grand moment de triomphe de la force
28:14qui s'émancipe totalement de ces normes
28:17que les Etats-Unis ont façonnées et ont structurées.
28:20On regarde ce débat en tant que Français,
28:22regardez-le aussi en tant que Chinois,
28:24regardez-le en tant que Russe,
28:26regardez-le en tant que Rwandais,
28:28regardez-le avec les yeux de ces personnages prédateurs
28:31qui n'ont que faire du droit international
28:34et qui va-t-on être pour aller les voir en leur disant
28:37que vous ne pouvez pas aller vous servir dans l'Est du Congo
28:40et dans le Kivu, parce qu'il y a des minerais.
28:42Il faut respecter l'intégrité.
28:44Il impose la loi de la force au monde entier.
28:47David Rigolet-Rose, c'est vrai que, là, ce soir,
28:49on se pose plein de questions,
28:51puisque pas d'occupation militaire,
28:53pas de participation financière,
28:55il a parlé trop vite, presque.
28:57On a l'impression... Qu'est-ce que ça veut dire
28:59si, au fond, la rivièra de Donald Trump
29:04n'existe pas ce soir avec ces corrections de la Maison-Blanche ?
29:08Il est sans filtre, ça fait partie de ses excès,
29:10mais c'est pas totalement farfelu conceptuellement,
29:14parce que c'est un projet qui avait été déjà...
29:17Qui avait fuité par la bouche de Gérald Küchner.
29:20Il avait fait...
29:21-"Le beau-fils".
29:22Il avait évoqué, justement, cette idée de...
29:24-"Harvard".
29:25-"Harvard". Il avait fait une conférence...
29:28-"Le déplacement temporaire".
29:30-...de la population palestinienne.
29:32-...d'une nouvelle rivièra, qui coïncide
29:34avec un projet israélien, justement,
29:36qui est de Benjamin Netanyahou.
29:39Donc, c'est pas tout à fait théorique,
29:42fantasque. Ca l'est dans ses attendus, évidemment,
29:44mais pas dans l'imagination du projet en tant que tel.
29:47Ca qui est intéressant, il demeure qu'effectivement,
29:50on est rentrés dans une ère de déconstruction
29:53du système de l'architecture post-45.
29:56Ca s'est accéléré avec l'Ukraine,
29:58et puis là, ça prend des proportions
30:01de plus en plus importantes,
30:02et c'est très inquiétant pour la suite,
30:05parce qu'effectivement, tous les verrous
30:07qui permettaient de réguler autant que possible
30:09le système international sont en train de sauter.
30:12-"Isabelle Lassalle".
30:13-...oui, c'est vraiment...
30:15Après, les menaces sur le Groenland, le Canada et Panama,
30:19plus ces déclarations, etc.,
30:21Trump accélère la décomposition de l'ordre international,
30:25qui avait déjà été complètement piétiné par Poutine.
30:28Et non seulement il justifie, en fait,
30:31l'occupation de la Crimée, quand il fait ça,
30:35mais il justifie par avance d'autres occupations,
30:38par exemple de la Chine à Taïwan.
30:40Rien ne tient. Il accélère l'effondrement
30:43du système international à une vitesse absolument incroyable.
30:47Quel mot vous mettriez sur sa vision du monde ?
30:50Il est impérialiste, comme au XIXe siècle ?
30:52Il est destructeur.
30:53-"Déconstructionniste".
30:55-"Destructeur, destructeur".
30:56En fait, quand quelque chose ne fonctionne pas
30:59et quelque chose est bloqué, il lance une bombe dessus,
31:02tout explose, et il pense qu'il va pouvoir recomposer.
31:05Le problème, c'est qu'à mon avis, sa grosse erreur là-dessus,
31:09et Gallagher avait raison de dire que, en fait,
31:11le problème des accords d'Abraham,
31:13c'est que la question palestinienne avait été
31:16exclue des accords d'Abraham.
31:18En fait, Trump, c'est un type de business.
31:20Il aime le cash, c'est un type qui fonctionne
31:23avec l'immobilier, le fric, c'est donnant-donnant,
31:26il n'y a jamais de morale, on ne peut pas imaginer
31:29un plan Marshall, par exemple, avec Trump, aujourd'hui.
31:32Il agit de la même manière avec les Palestiniens.
31:34Ils considèrent que si on les déplace,
31:37là, pendant quelques années, on reconstruit tout beau,
31:40et puis ils vont revenir et ils vont être très contents.
31:43Mais en fait, c'est pas comme ça que ça marche.
31:46Ca a été déjà l'erreur des accords d'Abraham.
31:49On ne peut pas nier l'identité des Palestiniens.
31:51Ils sont attachés à la terre de leurs grands-pères
31:55et on ne peut pas les réduire,
31:56on ne peut pas leur proposer une solution
31:59qui soit uniquement une solution économique.
32:01On ne peut pas faire du monopoli sur l'échiquier mondial.
32:04Ca ne fonctionne pas. Il y a une histoire à respecter.
32:07Le mot de la fin, quelle perspective !
32:10C'est difficile de se projeter ce soir.
32:12Ce qui peut dérouter une partie de la base trumpiste,
32:15c'est la contradiction interne.
32:17D'une part, il n'a eu de cesse que de fustiger
32:21l'interventionnisme aventureux de l'Amérique,
32:23les fiascos dans l'ordre d'apparition en scène,
32:26Vietnam, Irak, Afghanistan.
32:28Et là, il est dans une logique expansionniste,
32:32de son étranger proche, Panama, Canada,
32:34mais aussi au-delà des mers.
32:36Donc comment va-t-il réussir à vendre ça
32:39quand, dans le même temps, il va falloir faire digérer
32:42l'inflation induite par les droits de douane complémentaires ?
32:47Ca peut se finir autrement
32:49que par une forme de chaos mondial, pour terminer.
32:52Qui sont les prochains ?
32:53Isabelle a donné une liste qui n'est pas terminée.
32:57Canal de Panama, Canada, Groenland, Gaza.
33:01Qui sont les prochains dans l'esprit de Trump ?
33:04Bien.
33:05On va s'arrêter sur cette note assez sombre,
33:08mais j'espère vous revoir très vite,
33:10parce qu'on a évidemment besoin de votre expertise.
33:13Merci d'avoir participé à ce débat.
33:16Dans un instant, on va recevoir Cyrielle Chatelain,
33:19qui nous attend, vous la voyez en coulisse.
33:22Mon invité, Franck Parley,
33:23la présidente du groupe écologiste à l'Assemblée,
33:26qui a choisi, avec ses 38 députés,
33:28de censurer le budget de François Bayrou,
33:30contrairement aux socialistes.
33:32Mais d'abord, direction la salle des Quatre Colonnes,
33:36à deux pas de l'hémicycle, bonsoir, Elsa Mondingava.
33:38Vous avez suivi les débats,
33:40deux motions de censure portées par les Insoumis.
33:43Où en est-on, ce soir ?
33:45On est en train de voter sur la deuxième motion de censure.
33:49Je vous rappelle que seuls les députés favorables à la motion
33:53vont voter, mais il n'y a pas vraiment de suspense.
33:55Les deux vont être repoussés.
33:57La première n'a été votée que par 128 députés.
34:00Ce n'est pas suffisant pour renverser le gouvernement.
34:03Je vais vous donner une astuce pour voir si une motion de censure
34:07est adoptée ou pas.
34:08La présence, le nombre de journalistes,
34:10il y en a, puisque c'est intéressant.
34:12Ce n'est pas anodin, mais si la motion avait un risque,
34:15il y en aurait beaucoup plus.
34:17Celui qui est un peu au centre de tous les débats,
34:20c'est Olivier Faure.
34:21Marion Goussiès vous le montrait
34:23en pleine discussion avec les journalistes,
34:25puisque ce sont les socialistes
34:27qui ont fait basculer cet enjeu
34:30en annonçant qu'ils n'allaient pas voter deux motions de censure.
34:33L'ERN l'a dit aussi un peu plus tard.
34:35Et ça n'a pas été forcément compris
34:37par leurs collègues du Nouveau Front Populaire.
34:40Ecoutez l'orateur du groupe socialiste Emmanuel Grégoire,
34:44qui répondait aux revendications des Insoumis
34:46dans l'hémicycle qui lui demandaient de censurer.
34:49J'entends une petite voix sur ma gauche
34:51qui me rappelle aux puretés de la vertu,
34:53comme disait Saint-Just.
34:55Je veux leur dire très amicalement
34:57que ce n'est ni dans l'outrance des mots,
35:00du verbe et des actes
35:02que se forge le chemin de la crédibilité et de la conviction.
35:05Et je le dis, le bruit et la fureur
35:09fragilisent les combats,
35:11nos combats, ceux de la gauche.
35:14Sachez tout de même que six députés socialistes
35:17ont voté pour la motion de censure.
35:19Ils étaient huit juste après la déclaration de politique générale
35:22et que les Insoumis ont déclaré que l'EPS avait fait son interruption
35:27au sein du NFP.
35:28Mathilde Panot, la présidente du groupe Insoumis,
35:31appelle les députés à se réunir.
35:33Uniquement ceux qui ont voté la censure,
35:35ce qui exclut la grande majorité du groupe socialiste,
35:38remue ménage à gauche et une censure qui va être repoussée aussi.
35:41Dans quelques instants, les députés sont en train de voter.
35:44Merci beaucoup, Elsa Mondin-Gava,
35:46et bienvenue sur ce plateau Cyriel Châtelain.
35:49François Bayrou va donc rester Premier ministre.
35:51Le suspense est quasi nul ce soir,
35:55puisque cette deuxième motion de censure
35:57n'a aucune chance d'être adoptée.
35:59Vous le regrettez, vraiment ?
36:01Oui, alors, ce que je regrette vraiment,
36:03c'est le budget qui va être mis en oeuvre.
36:05C'est un budget avec des coupes extrêmement fortes
36:08qui vont toucher des politiques de très grande proximité.
36:12Vous pensez vraiment, on va y venir au budget dans le détail,
36:15que le pays se porterait mieux sans budget et sans Premier ministre ?
36:18Moi, ce que je pense, c'est qu'il y a eu une pression
36:21pour qu'on n'ait pas de débat démocratique sur le budget.
36:24Et ça, à un moment, c'est pas possible.
36:27C'est le fondement de la politique qui va être mené sur toute l'année.
36:30Et ce budget-là, c'est la reprise du budget Attal,
36:33puis du budget Barnier, maintenant, c'est le budget Bayrou.
36:36On peut pas accepter qu'alors que les choses changent,
36:39la seule chose qui ne change pas, ce sont les orientations budgétaires.
36:43Il y a eu des négociations.
36:45C'est là que ça surprend.
36:46Vous, les écologistes, vous avez essayé.
36:49Vous êtes allé à Matignon rencontrer François Bayrou.
36:52Vous avez donné l'impression d'être favorable
36:55à l'idée d'un compromis, c'est-à-dire obtenir des concessions,
36:59mais en lâcher d'autres, c'est ça, le compromis.
37:01Personne n'est vraiment gagnant.
37:03Vous avez décidé de revenir, d'une certaine façon,
37:06avec les insoumis à la position de censure.
37:09Pourquoi ? Est-ce que c'est vraiment lisible ?
37:11Parce que, nous, notre souci, c'était...
37:14Justement, vous l'avez dit, il y a eu le budget Barnier est tombé.
37:17Michel Barnier est tombé.
37:19On nous a dit qu'on veut faire autrement, discuter.
37:22Donc, on y est allés, on a discuté, on a fait des propositions.
37:25Et en fait, on nous a dit non.
37:27On vous a dit non à tout.
37:29Sur l'environnement, nous demandions 7 milliards,
37:31des moyens pour la rénovation des logements,
37:34des moyens pour aider les personnes à changer de véhicule,
37:37à avoir des véhicules propres.
37:39Ces budgets-là sont baissés.
37:41On va venir dans le détail, je vous promets,
37:43au budget, parce qu'il y a aussi des choses sur l'écologie,
37:47et c'est vrai qu'il est en baisse de 2 milliards, ce budget.
37:50Est-ce que vous pensez que ça va laisser des traces ?
37:53On voit bien qu'il y a un début de rupture à gauche.
37:55Est-ce que le Nouveau Front populaire
37:58se réduit d'un parti, le Parti socialiste,
38:00comme l'a dit Jean-Luc Mélenchon ?
38:02Non. Pour moi, le Nouveau Front populaire
38:05reste à quatre partis.
38:06Est-ce que ça aura des traces ?
38:08Sans doute. Il faut qu'on arrive à les dépasser.
38:10Je pense que faire de ce vote un vote
38:13qui viendrait diviser la gauche serait une erreur.
38:15Et donc, aujourd'hui...
38:17Vous avez entendu les insoumis.
38:19La rupture est consommée, c'est très violent.
38:21Ce que je leur dis, c'est stop.
38:23Stop. A un moment, on a été élus ensemble.
38:25Ca fait deux ans qu'on travaille ensemble,
38:28même dans des moments de tension très fortes.
38:30Vous avez fini votre dernier plateau en demandant
38:33si la guerre mondiale peut être empêchée.
38:36On est dans un moment d'inquiétude
38:38au point de vue international,
38:39d'inquiétude au point de vue national.
38:42Moi, je veux pas faire le deuil
38:44d'une des seules lueurs d'espoir
38:45qu'on a apportées aux électeurs.
38:47Elles sont réconciliables.
38:49Je crois pas que la gauche est réconciliable.
38:51Je n'y crois pas.
38:53Olivier Faure a dit très clairement sa position.
38:55On n'a pas la censure honteuse, on a été utiles,
38:58on a arraché des concessions, et on est dans l'opposition.
39:01Vous, c'est le contraire.
39:03Mais pour bien comprendre,
39:04vous souhaitez qu'il y ait un candidat de gauche uni,
39:09des insoumis aux socialistes ?
39:12Olivier Faure, pour la présidentielle,
39:14a dit qu'il y aurait deux candidats de gauche.
39:16Il y aura Mélenchon et un candidat de la gauche.
39:19La logique de la division, c'est la logique de la défaite.
39:22La logique de la division, c'est la logique de la défaite.
39:26Il faut qu'on aille vers un processus large, démocratique,
39:29qui permette d'avoir une désignation
39:31et qui emmène toutes les personnes
39:33qui ont contribué au nouveau Fonds populaire.
39:35Avec Jean-Luc Mélenchon, il faut qu'il y soit candidat.
39:38Il faut un processus large,
39:40qui permette un travail commun de tout le monde,
39:43sans exclusives,
39:44mais sans non plus que personne s'impose.
39:46Ca vous fait un point de désaccord avec les socialistes ?
39:50On y vient.
39:51On avait plusieurs, aujourd'hui, quand même,
39:53des points de désaccord.
39:55Au fond, le budget de l'écologie perd donc 2 milliards d'euros.
39:59Pouvez-vous nous expliquer très concrètement,
40:01pour les Français, quel sera l'impact ?
40:04Le logement, la prime rénov', les aides aux énergies renouvelables,
40:08qu'est-ce que ça va changer pour les Français ?
40:10Les deux exemples les plus forts,
40:12c'est les aides à la rénovation des logements pour les propriétaires.
40:17Ces moyens-là sont divisés par deux.
40:19C'est les aides qu'on a pour passer à des véhicules propres.
40:22On a mis en place, pour améliorer la qualité de l'air des ZFE,
40:26des zones à faible émission.
40:28En contrepartie, il faut aider les gens à aller vers des véhicules...
40:32La prime à la conversion va baisser ?
40:34On a les moyens qui étaient sur ces aides-là
40:36diminuent de manière très forte.
40:38Enfin, on a des budgets qui sont ceux qui permettent
40:42de garantir une habitabilité de la planète,
40:44de conserver l'eau, les sols, la biodiversité,
40:47qui sont aussi en baisse.
40:48On est vraiment... On touche au coeur de la politique
40:51et de lutte contre le réchauffement climatique
40:54et la préservation de la biodiversité,
40:56alors qu'on devrait être en augmentation.
40:59C'est vrai que ça baisse, c'est indéniable.
41:01C'est un coup de rabot sur quasiment tous les ministères
41:04qui a été fait sur les budgets de l'Etat,
41:07mais ce budget garde le malus sur les voitures thermiques.
41:10Elle passe à 20 % sur les chaudières à gaz.
41:12La taxe sur les billets d'avion aussi...
41:14Mais qui est réduite.
41:16Mais elle existe.
41:17Ca ne va pas dans le bon sens, c'est pas suffisant.
41:20Non, c'est pas suffisant. On doit être dans une trajectoire,
41:23et c'est la trajectoire du SGPE.
41:25C'est quoi, ça, le SGPE ?
41:27Vous saviez, c'était ce...
41:28C'était cette direction attachée auprès d'Elisa Benborn,
41:31qui a fait tout un travail pour voir...
41:34La planification écologique à Matignon.
41:36La planification écologique, pour dire qu'est-ce qu'on doit faire
41:39pour arriver à réduire nos émissions de gaz à effet de serre ?
41:44Eh bien, aujourd'hui, on devrait augmenter
41:47les moyens mis sur cette politique.
41:49C'est fini avec Bayrou ?
41:51Oui. Le budget devient un budget congru,
41:53et ce n'est pas possible.
41:55Vous l'avez rencontré, vous avez parlé d'écologie
41:58avec François Bayrou. J'aimerais bien comprendre
42:00votre sentiment. C'est un fils d'agriculteur,
42:03il a été à la planification, au commissariat au plan,
42:06l'écologie, c'est quoi pour lui ?
42:08Est-ce qu'il est néo-converti ?
42:10Est-ce qu'il a l'écologie dans l'âme ?
42:12C'est quoi, sa religion, sur l'écologie ?
42:14Je sens quelqu'un qui n'a pas de religion en matière d'écologie,
42:18pour qui c'est extrêmement loin.
42:20Son discours de politique générale, c'est une minute sur l'écologie,
42:24et c'est, par contre, des attaques frontales,
42:26une heure et demie de discours, une minute sur l'écologie,
42:30contre l'Office français de la biodiversité.
42:32C'est la première fois qu'on a un Premier ministre
42:35qui lâche en direct ses agents, qui font respecter la loi
42:38de l'Etat. Pour moi, c'est incompréhensible.
42:41Ca veut dire quoi ? Qu'il n'y croit pas, l'écologie ?
42:43Je pense qu'il n'y croit pas.
42:45Il est dans une coalition avec la droite
42:47qui a décidé de faire de l'écologie un sujet de conflit.
42:51C'est pour ça que ça baisse dans l'écologie,
42:53c'est pour ça qu'on n'a rien obtenu,
42:55parce qu'ils sont en train d'attaquer de manière systématique
42:59l'ADEME, l'OFB et toutes les politiques environnementales.
43:02L'Office français de la biodiversité.
43:04L'Office français de la biodiversité et ses agents.
43:07Ca va être supprimé.
43:08C'est dans les discours, c'est en train de s'installer.
43:11Il y a des réductions de budget, on commence à dire que quand même,
43:15on se questionne. On voit bien qu'ils sont en train,
43:18peu à peu, de déconstruire toute la politique environnementale
43:21construite depuis le grenelle de l'environnement.
43:24Ca devient un point de clivage majeur.
43:26Qu'est-ce que fait François Bayrou ?
43:28Il cède à sa droite, parce qu'il n'a pas de colonne vertébrale
43:32sur la question environnementale.
43:34Pourtant, il avait fait des rapports sur le sujet.
43:36On ne l'a pas vu.
43:38Je voudrais qu'on dise un mot des municipales à Paris.
43:41Yannick Jadot n'a pas réussi à fédérer
43:43les autres candidats écologistes derrière son nom pour 2026.
43:46Vous le regrettez, vous aviez signé un appel en sa faveur.
43:50Je pense que Yannick Jadot aurait été un très bon candidat.
43:53Après, on a la chance d'avoir des candidats
43:55et des candidats qui ont aussi de l'expérience,
43:58une connaissance de Paris, de ses dossiers.
44:00Je pense qu'on a toutes les compétences
44:02pour faire une belle campagne.
44:04Il y aura une primaire.
44:05Il y aura un choix militant.
44:07C'est le meilleur moyen de rassembler.
44:09En tout cas, c'est celui qui a été choisi
44:12par les militants parisiens et parisiennes écologistes.
44:17C'est celui qui aura lieu.
44:19Il aurait pu y avoir un accord collectif
44:22pour se dire comment on fait campagne ensemble.
44:24Ca n'a pas été possible.
44:26Je pense que cette primaire doit être de vision de projet
44:29qui permet de rassembler et d'amorcer une dynamique
44:32pour que les écologistes gagnent Paris.
44:34Il n'a pas renoncé.
44:35Il a dit qu'on verrait si l'étalage des divisions
44:38est trop important, que personne ne se dégage.
44:40Ce que je souhaite maintenant, c'est la réussite de la primaire
44:44et que nous ayons un ou une candidate qui émerge
44:47et qui puisse mener campagne.
44:49On verra. Vous avez beaucoup de villes.
44:52La question, c'est de les conserver,
44:54voire même d'essayer d'en ravir de nouvelles.
44:57L'écologie, ça marche très bien au niveau municipal.
45:00Je suis très fière du travail fait par les maires.
45:02Qu'allez-vous porter dans les mois prochains ?
45:05L'écologie parle au français.
45:07Il y a beaucoup d'attentes.
45:08Vous n'avez que 38 députés.
45:10Qu'est-ce que vous voulez faire ?
45:12Vous avez des initiatives parlementaires
45:14dans les propositions de loi ou même des réformes
45:17auxquelles vous pourriez participer.
45:19A quoi peut-on s'attendre en matière d'écologie avec vous ?
45:22Ce qu'on espère, c'est que le 20 février,
45:25nous ayons une victoire,
45:26c'est-à-dire que la loi contre les polluants éternels
45:29soit définitivement adoptée.
45:31C'est-à-dire...
45:32Les fameux PIFAS.
45:33On est vraiment de l'interdiction
45:35dans des produits du quotidien, le maquillage, les tissus,
45:39que nous n'ayons plus ces polluants
45:41qui mettent en danger notre santé.
45:43C'est notre objectif pour dans une dizaine, quinzaine de jours,
45:47c'est-à-dire d'avoir une victoire concrète,
45:49que cela devienne une loi.
45:50C'est la première chose.
45:52La deuxième chose, nous portons aussi un projet
45:54qui est, d'une certaine manière, un changement de société,
45:58c'est la sécurité sociale alimentaire.
46:00Ce droit à l'alimentation pour tous,
46:02ça sera dans notre niche.
46:03C'est cette idée de dire...
46:05Vous parliez du travail qu'on fait dans nos municipalités.
46:08On a de nombreuses municipalités qui expérimentent
46:11cette sécurité sociale de l'alimentation.
46:13C'est l'idée qu'on doit pouvoir tous bien manger
46:16et donc de rapprocher à la fois la production locale
46:19des consommateurs, y compris les consommateurs les plus modestes.
46:22L'idée, c'est l'alimentation saine et de qualité,
46:25c'est un droit,
46:26c'est un droit.
46:27Plutôt que de renier sur la question de la sécurité sociale,
46:31c'est inventons de nouveaux droits en phase
46:33avec la période qu'on vit.
46:35Y a-t-il une majorité pour ça ?
46:37On va voir commission dans une semaine.
46:41On verra comment chacun se positionne,
46:43mais je pense que l'aspiration à bien manger,
46:45à mieux manger est profonde.
46:47On propose le modèle territoire zéro chômeur,
46:50c'est d'avoir des expérimentations un peu partout en France,
46:53de soutenir ces expérimentations
46:55pour démontrer que ce modèle peut fonctionner.
46:57On attend d'un instant à l'autre le résultat
47:00de la deuxième motion dont on comprend
47:02qu'elle a toutes les chances d'être rejetée.
47:05François Bayrou va sans doute rester donc à Matignon.
47:09Vous souhaitez qu'il soit censuré à nouveau très rapidement
47:12ou là, il faudrait quand même lui laisser un peu de temps,
47:15un peu d'oxygène pour essayer de gouverner dans la stabilité ?
47:19Je veux rappeler que cette motion de censure
47:22ne découle pas de rien, elle en découle d'un 49-3.
47:25Il y a quelque chose auquel le groupe écologiste et social
47:28avait été très clair dès la censure de Michel Barnier,
47:31c'est que la seule manière d'arriver à faire des compromis réels,
47:34c'est de s'engager à ne plus utiliser le 49-3,
47:37puisque c'est la seule chose qui oblige le gouvernement
47:40à aller trouver des votes positifs.
47:42C'est ça qui crée un point de blocage.
47:44Pas de 49-3, sauf sur le budget, ça vous conviendrait ?
47:47Pas de 49-3, tout court,
47:49parce que c'est ce qui permet les bons compromis.
47:51Aujourd'hui, on a un mauvais budget.
47:54Merci beaucoup, Cyril Châtelain, d'avoir été en direct avec nous
47:57sur ce plateau.
47:59On va rejoindre immédiatement Elsa Mondinga.
48:01Quels sont les résultats de cette motion de censure ?
48:05Je vous rappelle qu'on attendait les résultats
48:08de la deuxième motion de censure de la journée,
48:10celle qui vient après le 49-3
48:12sur la première partie du budget de la Sécurité sociale.
48:15122 députés ont voté pour.
48:17C'est très loin des 289 nécessaires pour faire tomber le gouvernement.
48:21Elle faisait suite à la première motion de censure de la journée.
48:25Celle-ci venait après un 49-3 sur le projet de loi de finances.
48:29Le PLF, elle aussi, repoussait,
48:31puisque 128 députés ont voté pour.
48:33En ce moment, François Bayrou est en train d'activer
48:38un deuxième 49-3
48:40sur la deuxième partie du budget de la Sécurité sociale.
48:44Il y aura une autre motion de censure.
48:47Elle sera débattue en début de semaine prochaine.
48:50Il y aura un troisième 49-3,
48:52puisqu'il y a trois parties dans le budget de la Sécurité sociale.
48:56Une autre motion de censure ne sera pas la dernière.
48:59Je ne sais pas si vous pouvez suivre,
49:01mais les socialistes en déposeront une spontanée,
49:03pas après un 49-3 sur la question des valeurs,
49:06autour du 19 février.
49:08Voilà pour un calendrier à l'Assemblée
49:10avec succession de 49-3 et de motions de censure
49:13pour en finir avec l'examen budgétaire.
49:15Merci infiniment, Elsa Mondin-Gapas.
49:17Vous êtes tellement limpide qu'on arrive à vous suivre.
49:20Merci infiniment.
49:21On va terminer avec la dernière rubrique de l'émission.
49:24C'est la question qui fâche.
49:36Tirs croisés, ce soir,
49:39avec ma consoeur Stéphanie Despierre.
49:41Bonsoir, Stéphanie.
49:42Au journaliste politique, à la rédaction de LCP,
49:45et on est ravis d'accueillir Claire Conruy.
49:47Bonsoir, bienvenue.
49:49Installez-vous, préparez vos arguments.
49:51On va parler de la droite, ce soir.
49:53Voici la question qui fâche.
49:55-"Pour la question qui fâche",
49:57d'un côté, Bruno Retailleau,
49:59de l'autre, Laurent Wauquiez,
50:01tous deux côte à côte,
50:03ou plutôt face à face.
50:05Le mot de la journée ?
50:07-"Refonder tous ensemble avec un esprit collectif."
50:09-"Un bureau politique sous haute tension
50:12pour parler de l'avenir du parti."
50:14Résultat, à la sortie...
50:16Très bien passé.
50:17Ca s'est très bien...
50:18Non, bien sûr que non. Ca s'est très bien passé.
50:21L'histoire récente et plus ancienne a démontré
50:24que tout ce qui s'apparente à une désunion de la droite,
50:27et c'est une règle en politique,
50:30emporte avec elle beaucoup de désordre.
50:33Et du désordre, il y en a.
50:35A l'approche du Congrès LR, Laurent Wauquiez ne s'en cache pas.
50:39Le patron des députés de droite convoite la présidence.
50:43Sauf que c'était sans compter un caillou dans sa chaussure.
50:47L'appétit et surtout la popularité du ministre de l'Intérieur.
50:51-"Nous avons un problème inverse avec les autres partis.
50:54Nous avons plein de gens brillants.
50:56Il reste à trouver la manière dont on va arbitrer les projets.
51:00Je ne sais pas ce que pensent les Français."
51:02Le dernier sondage le voici.
51:04A la question qui, pour présider les LR,
51:0624 % des interrogés répondent Bruno Retailleau.
51:09Pour les proches du ministre de l'Intérieur...
51:12-"Briguer la présidence de LR pourrait être utile à Bruno Retailleau.
51:16Il deviendrait maître des horloges et du temps."
51:20-"Un poste stratégique à deux ans de l'élection présidentielle.
51:24La une de valeur actuelle se questionne même
51:27et si c'était lui."
51:29-"Le pire pour la droite, c'est ce que vous essayez de décrire.
51:32Ce que j'essaie de faire depuis maintenant six mois,
51:35c'est qu'on soit chacun dans notre rôle, qu'on soit complémentaires."
51:39-"Ce duo se transformerait-il en duel ?
51:42Hier soir, la tension est montée d'un cran.
51:45Un tête-à-tête entre les deux hommes, organisé à Beauvau.
51:49Alors la question qui fâche ce soir,
51:52est-ce le retour de la guerre des droites ?"
51:57Stéphanie Lépierre, c'est reparti.
51:59En tout cas, ça commence assez mal
52:01et on va plutôt vers une guerre entre LR et Retailleau.
52:04Le dîner qu'ils ont eu hier soir, c'est pas très bien passé.
52:08L'entourage de Laurent Wauquiez a fait savoir
52:10que le patron de la région Rhône-Alpes avait dit à Retailleau
52:14qu'il devait incarner la droite au gouvernement
52:16à moins de gérer la refondation de la famille politique
52:19et il le menace.
52:21Si tu romps cet accord, tu porteras la responsabilité
52:24d'allumer une guerre dévastatrice.
52:26Bref, le dessert devait être un peu difficile à avaler.
52:30-"Clair qu'en oui, il y a une rivalité évidente
52:33entre Bruno Retailleau et Laurent Wauquiez.
52:36Il y a un effet, Retailleau, à droite,
52:38ça, on peut le dire, véritablement,
52:40pour cette famille politique."
52:42-"C'est pour ça que la rivalité est en réalité très circonstancielle
52:46parce qu'encore une fois, personne n'avait imaginé
52:49que si ce duel se cristallise, il aurait bien lieu.
52:52Ce qu'a dit Laurent Wauquiez hier soir à Bruno Retailleau,
52:55c'est-à-dire chacun dans son rôle,
52:57toi au gouvernement, à moi, à la refondation du parti,
53:00c'est vrai que c'était, entre guillemets,
53:03le deal entre les deux hommes cet été."
53:05-"Il le veut, le parti, Bruno Retailleau, non ?"
53:08-"Oui, et ce qui a changé entre-temps,
53:10c'est que Bruno Retailleau a été par deux fois
53:12nommé ministre de l'Intérieur et propulsé
53:15par la popularité qu'on lui connaît, que vous montriez,
53:18et que ça a d'abord donné des idées à son entourage
53:22et à des élus et évidemment aux militants
53:25et que maintenant, cette petite idée
53:28a fini par fleurir dans la tête de Bruno Retailleau,
53:31ce qui donne lieu à ce qui ressemble,
53:33au tout début d'une guerre des chefs,
53:35pour l'instant, tout ça, c'est une colère un peu sourde,
53:38on va voir comment ça évolue.
53:40-"Pour bien comprendre, ils veulent la même chose,
53:43les deux, ils veulent le parti
53:45et ils veulent la présidentielle, la candidature.
53:48Je résume bien les choses ?"
53:49-"Oui, après, il y en a un des deux
53:51qui peut-être n'y pense pas depuis aussi longtemps que l'autre,
53:55c'est Bruno Retailleau, qui jusque-là,
53:57que les Français ne connaissaient pas,
53:59il était le patron des sénateurs,
54:01le fait qu'il soit ministre de l'Intérieur
54:03lui donne le mais en lumière,
54:05il a une énorme cote de popularité,
54:07donc il commence à songer à quelque chose
54:09qu'il n'envisageait pas.
54:11-"Pour bien comprendre, c'était Ciotti,
54:14le patron des LR, il est parti,
54:17donc qui dirige aujourd'hui la droite ?"
54:20-"C'est une direction collégiale,
54:22depuis le départ d'Éric Ciotti,
54:23qui a créé l'Union des droites
54:25et s'est allié avec le Rassemblement national.
54:28Les Républicains ne sont pas remis
54:30à cette énorme secousse qui a eu lieu
54:32au moment des législatives,
54:33donc c'est une direction collégiale.
54:35Ce matin, on a senti que Laurent Wauquiez
54:38ne voulait pas trop presser le calendrier
54:40pour organiser un congrès,
54:42on a parlé d'avant-l'été.
54:43Pendant le bureau politique,
54:45Michel Barnier, mais aussi Gérard Larcher
54:47ont demandé à ce que le calendrier aille plus vite,
54:50qu'il fallait désigner un président du parti
54:52plus rapidement. On peut considérer
54:54que ça arrangerait Bruno Retailleau,
54:56qui peut surfer sur sa popularité actuelle.
54:59Il y a une guerre de calendriers
55:01pour savoir comment ça va se passer ensuite,
55:03comment on va désigner un nouveau président.
55:06Gérard Conruy, Bruno Retailleau,
55:08il veut que ça aille vite et Laurent Wauquiez,
55:10il veut au contraire faire traîner
55:12pour départager qui sera le futur chef de la droite.
55:15Il va y avoir un congrès, ça veut dire quoi ?
55:18Des primaires ? Comment ça peut se passer ?
55:20L'idée, c'est que dans deux semaines,
55:22il y a un nouveau bureau politique
55:24qui tranchera une date pour notamment
55:26déterminer le jour de l'élection
55:28du président du parti par les adhérents.
55:31Evidemment, ça, c'est des arguments
55:33de chaque côté, de chaque camp qu'on entend.
55:35C'est-à-dire, il fait exprès,
55:37Laurent Wauquiez fait exprès de retarder
55:39en espérant que la popularité du ministre de l'Intérieur
55:43s'effrite quand Bruno Retailleau voudrait justement profiter
55:46de cette espèce de notoriété,
55:48de moment Retailleau, si on peut appeler ça comme ça,
55:51pour se lancer.
55:53On peut préciser que Bruno Retailleau,
55:55Bruno Retailleau n'est pas le seul
55:57qui veut accélérer le calendrier,
55:59et ça pour des raisons, comment dire,
56:02plus larges que celles qui concernent
56:04ces deux personnalités.
56:06C'est que si on arrive au début de l'été
56:08et qu'il y a des législatives anticipées,
56:11voire pourquoi pas une présidentielle anticipée,
56:14la droite doit être prête.
56:16Et si elle n'a ni chef de parti, ni candidat
56:19pour se lancer, pour le président de la République,
56:22elle doit être prête.
56:23Pour se lancer pour le plus haut poste de la nation,
56:26c'est quand même très problématique.
56:29C'est une vraie rampe de lancement,
56:31d'être à la tête d'un parti
56:32quand on est candidat à la présidentielle.
56:35C'est pour ça qu'il veut le parti.
56:37Très clairement, même si les Républicains
56:40ont encore des problèmes d'argent.
56:42Parfois, on prend un parti aussi pour avoir la cagnotte
56:45et la puissance financière derrière pour mener une campagne.
56:48Les finances du parti sont améliorées,
56:51mais c'est pas formidable.
56:53On donne des chiffres, mais on n'est pas très sûrs.
56:5512 000, 17 000, certainement jusqu'à 27 000,
56:58mais c'est le Congrès qui va permettre de voir ça.
57:01Mais quand même, on ne peut pas, en France,
57:03faire une campagne sans être adossé à un parti.
57:06Les Républicains se disent,
57:08malgré l'espace politique assez pris à droite
57:11et sur leur droite, qu'il y a un espace
57:13et si on veut essayer d'aller dans cet espace,
57:16il faut la force de frappe d'un parti,
57:18même s'il est un peu moins fort qu'il y a quelques années.
57:21Un espace pour le parti, et puis à la présidentielle,
57:24quand même, là, très clairement, pour l'instant.
57:27Pour l'instant, les sondages plient le match
57:29en faveur de Bruno Rotailleau.
57:31On se souvient de la une de Valeurs Actuelles.
57:34Si c'était lui, 25 % de propension à voter,
57:36c'est pas des intentions de vote, pour 2027,
57:3916 seulement pour Laurent Wauquiez.
57:41Il paye quoi, Laurent Wauquiez ?
57:43Il paye son refus d'entrer au gouvernement ?
57:46Oui, très clairement.
57:47Même si on ne peut pas refaire l'histoire,
57:51à mon avis, la faute originelle de cette période de Laurent Wauquiez,
57:55c'est d'avoir refusé de rentrer au gouvernement
57:57et de tout simplement d'avoir refusé
57:59de s'offrir une exposition beaucoup plus large
58:02que quand on n'est même pas encore chef d'un parti
58:05dans un État, comme vous l'avez très bien dit, moribond.
58:08Et donc là, en plus, là, ce qui est assez intéressant,
58:11c'est qu'entre Bruno Rotailleau et Laurent Wauquiez,
58:14je veux dire, idéologiquement,
58:16on n'est pas sur quelque chose d'absolument différent.
58:19C'est quasiment ton sur ton.
58:21Contrairement aux primaires précédentes.
58:23Oui, exactement.
58:24Là, il y avait des lignes qui se confrontaient.
58:27Ce type écrase, c'était quand on était très jeunes.
58:30Et donc là, se cristallisent deux personnalités.
58:32D'un tout petit mot, on connaît la dage, la droite,
58:35la machine à perdre, la plus bête du monde.
58:38Cette guerre des chefs pourrait paralyser et faire échouer la droite ?
58:41Oui, probablement.
58:42C'est le grand risque et ce que tous les cadres ont en tête.
58:46Ils ont eu un moment barnier où ils se sont dit
58:48qu'on a un peu d'espoir, un peu d'optimisme.
58:51Il ne faudrait pas tout gâcher.
58:52Merci infiniment, mesdames, pour ce décryptage.
58:55Une question qui ne fâche pas vraiment,
58:57mais qui nous éclaire ce soir.
58:59Avant de se quitter, ces images de la cérémonie
59:02des trophées médias Club L, LCP et Partenaires.
59:04Vous le voyez, elle se tient en ce moment même
59:07à l'hôtel de l'Assez, à l'Assemblée nationale.
59:10Ce soir, elle récompense ceux et celles
59:12qui oeuvrent à une meilleure représentation des femmes
59:15dans les médias.
59:16Il n'y a pas que les femmes, il y a aussi des hommes
59:19dans ce combat.
59:20La documentariste Anna Assouline, à l'origine du collectif
59:23Les Guerrières de la paix, est l'une des lauréates.
59:26Nous la recevrons demain soir.
59:28Vous la voyez à l'écran avec sa co-réalisatrice Sonia Terrab.
59:33A demain, donc, même lieu, même heure.
59:35Palmarès, si vous voulez le suivre en direct,
59:37que vous pouvez retrouver sur la chaîne YouTube d'LCP.
59:40Merci de votre fidélité et très belle soirée.
59:43SOUS-TITRAGE ST' 501