• il y a 3 jours
Il n'avait que 22 ans. Pourtant, le 9 octobre 2024, le fils d'Odile Cotta, Robin, est mort égorgé par son codétenu à la prison des Baumettes de Marseille. Arrêté quelques semaines plus tôt car il a tenté d'obtenir de la codéine avec une fausse ordonnance, le marseillais a été incarcéré dans la foulée. Malgré un début de détention sans problèmes, le jeune homme va être changé de cellule et fera la rencontre de celui qui le tuera quelques jours plus tard.

#Marseille #Prison #France #Société #RobinCotta #Baumettes

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Transcription
00:00Il a réfléchi pendant dix minutes comment lui enlever la vie alors qu'il était encore vivant.
00:04Il s'y est repris à plusieurs fois jusqu'à pratiquement le décapiter.
00:08Le 21 septembre 2024, le fils d'Odile Cotta, Robin, a été arrêté après avoir voulu récupérer de la codéine avec une fausse ordonnance.
00:16Le lendemain, il est placé sous mandat de dépôt et incarcéré à la prison des Baumettes.
00:21Apparemment, ça se passait bien.
00:22Il a écrit à son père pour lui signifier que ça allait, qu'il assumait.
00:28Il est avec un co-détenu, apparemment sympa, qu'il avait un peu intronisé dans ce milieu.
00:34Quinze jours après, on change de cellule Robin, donc à partir du 4 octobre.
00:40On le met avec son futur assassin.
00:44J'ai appris que Robin vivait dans la crainte permanente de ce personnage.
00:49Son assassin parlait, il ne savait pas que ça allait être son futur assassin,
00:54il parlait de couteaux bien asserrés, de tranchées dans la chair.
00:58Une personne, c'était quelqu'un qui faisait froid dans le dos.
01:03Robin a alerté par trois fois, par lettres, sans compter les appels au secours par interphone.
01:09Le 9 octobre 2024, cinq jours après son changement de cellule, Robin Cotta va connaître ses dernières heures de vie.
01:16Vient l'heure du repas, des coups commencent, des hurlements.
01:19Certaines détenues ont entendu des cris parce que Robin s'est fait massacrer de coups.
01:25Les côtes, la tête, il s'est acharné, il a été carrément ignoré.
01:30C'est-à-dire que tout le monde a entendu, les détenus ont commencé à appeler au secours pour Robin.
01:36Rien n'a été fait, il n'était pas mort à ce moment-là.
01:38Un des détenus de la cellule d'à côté a demandé, en criant à l'assassin,
01:44« Comment il va, il respire ? » « Oui, oui, je crois, il respire mais il ne bouge plus. »
01:48Ils ont entendu ensuite le bruit d'un verre cassé.
01:53En fait, il a pris un bol, il l'a cassé.
01:55Il a réfléchi pendant dix minutes comment lui enlever la vie alors qu'il était encore vivant.
02:00Il s'y est repris à plusieurs fois jusqu'à pratiquement le décapiter et lui faire des incisions aussi dans le torse.
02:06Et là, cet assassin a dit exactement, « Une fois qu'il a commencé à se vider de son sang,
02:10je l'ai tourné de manière à ce qu'en fait il meure plus vite et qu'il se vide plus vite de son sang. »
02:16J'apprends sa mort le 9 octobre à 11 heures du soir.
02:19Je reçois un coup de fil des services pénitentiaires des Beaumètres.
02:25« Tiens, votre fils, c'est exactement la phrase, a subi des violences. Il n'a pas survécu. »
02:31J'ai hurlé de douleur. J'ai hurlé. On n'a pas voulu m'en dire plus.
02:37Odile apprendra les circonstances de la mort de son fils le lendemain par la presse régionale.
02:42C'est doublement douloureux de ne pas la prendre par les Beaumètres.
02:46J'ai pu voir mon fils dans un état pas possible.
02:50Il était bourré de coups de pieds, de poings.
02:54Ils ont essayé un petit peu de l'arranger comme ils pouvaient, mais il était dans un état épouvantable.
02:59Ça a été l'horreur. Et là, j'ai commencé à comprendre que c'était vrai.
03:06C'est m'arracher le cœur. Mon fils, c'était mon amour.
03:11J'ai commencé à vouloir avoir des réponses et j'apprends que sa mort, c'est encore pire que ce que je pensais.
03:17Ça a été carrément une mise à mort.
03:19Dans un document récupéré par Le Point, il est inscrit que les premiers éléments recueillis
03:23ont permis de relever plusieurs dysfonctionnements majeurs au sein de l'établissement pénitentiaire des Beaumètres.
03:28Notamment que les surveillants n'ont pas répondu aux appels d'urgence,
03:32considérant que ces derniers pouvaient attendre la prochaine ronde.
03:35Aujourd'hui, je survis.
03:38Je revois la mort de mon fils. Je le vois en train de se vider de son sang dans cette cellule.
03:42Je revois surtout ses appels au secours.
03:45Je ne sais pas ce qui me fait le plus mal.
03:46Ce sont ses appels au secours où il s'est senti vraiment seul et pas du tout protégé, justement, dans cette prison.
03:52Et oui, je ne m'en remettrai jamais.
03:55Il est mort à 22 ans. Il avait toute sa vie devant.
03:58Et j'en veux beaucoup, beaucoup aux services pénitentiaires qui ne l'ont pas pris au sérieux.
04:04Maintenant, je n'ai plus d'enfant, de toute façon, parce que c'était le seul.
04:08Je ne vais rien lâcher.
04:09L'assassin, il prendra les années qu'il a à prendre.
04:15Par contre, l'État, les beaux maîtres, je ne vais rien lâcher.
04:20Ce sera le combat de l'éternité pour mon fils.
04:24Le combat d'une vie, quoi qu'il ait fait comme bêtise, ça ne méritait pas ça.

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