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Les invités débattent de l'actualité dans #PunchlineWE, présenté par Thierry Cabannes le vendredi et Olivier de Kéranflec’h le samedi et le dimanche.

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00:12Et les 17h, bonsoir, soyez les bienvenus, je suis très heureux de vous accueillir, 17h-19h, c'est votre Punchline Week-end, vous connaissez le rendez-vous, deux heures pour se poser, analyser et décrypter les principaux thèmes de l'actualité de ce vendredi.
00:24Je vous présente mon équipe du vendredi soir dans quelques instants, mais tout de suite le sommaire de notre première partie.
00:29A la une, on va parler immigration, Bruno Rotailleau sur tous les fronts.
00:33Le ministre de l'Intérieur a présenté ce matin ses mesures pour lutter contre les réseaux des passeurs, vous avez pu le vivre et l'entendre sur CNews.
00:40Il était à Lognes, en Seine-et-Marne, au quartier général de l'office de lutte contre le trafic illicite de migrants.
00:45Il faut sortir de la naïveté, dit-il, on en parle.
00:49On parlera aussi du droit du sol, le jour d'après, le jour d'après du vote pour restreindre le droit du sol dans l'archipel.
00:56Dossier qui a donné lieu à des échanges pour le moins houleux à l'Assemblée.
01:00François Bayrou s'est dit prêt à entrer dans un large débat.
01:03Après Mayotte, pourquoi pas la France entière ? On ouvre le débat, là aussi, avec nos invités du soir.
01:08Enfin, autre sujet pour Bruno Rotailleau, l'influenceur d'Ouenem.
01:12Il est libre, c'est la justice qui a décidé, il va même toucher une indemnité de l'État de 1200 euros.
01:18C'est un camouflet pour le ministre de l'Intérieur, mais il va faire appel ce matin.
01:22Il dit avoir pris une leçon de choses.
01:25Voilà pour notre première heure.
01:27Tout de suite, on fait un premier tour de l'actualité avec Isabelle Puyboulot ce soir.
01:32Bonsoir, Isabelle.
01:33Bonsoir, Thierry.
01:34Bonsoir à tous.
01:35Un surveillant de collège de 22 ans et son frère de 17 ans présenté à un juge d'instruction après une agression survenue mardi à Bobigny.
01:43Un adolescent de 15 ans a été pris à partie aux abords du collège Angela Davis par les deux individus qui se sont rendus à la police.
01:50Le mineur aurait agi en réaction à un tag visant son frère aîné trouvé dans les toilettes du collège.
01:57Les sanctions prises par Donald Trump contre la Cour pénale internationale, dénoncées par 79 signataires à la CPI.
02:04Ces sanctions augmentent le risque d'impunité pour les crimes les plus graves et menacent de miner l'État de droit international.
02:11Une déclaration commune initiée par plusieurs pays à laquelle se sont joints la France, l'Allemagne ou encore le Canada.
02:18Enfin, elle en a été privée pendant près de deux siècles.
02:21La basilique des rois de France à Saint-Denis va retrouver sa flèche.
02:25Un chantier d'exception qui durera cinq ou six ans et qui n'est pas sans rappeler celui de Notre-Dame de Paris.
02:31La tour haute de 90 mètres avait été frappée par la foudre puis par une tornade fragile.
02:37Elle avait été démontée en 1846.
02:40La pose de la première pierre aura lieu le 14 mars.
02:45Merci pour ce retour de l'histoire.
02:48Merci Isabelle, on se retrouve à ?
02:50Dans 30 minutes.
02:5130 minutes, 17h30.
02:52Allez, l'équipe de ce Vendredi soir pour ce punchline.
02:55Naïma M. Fadel, essayiste, bonsoir.
02:57Bonsoir Thierry.
02:58Pierre-Henri Bovis, avocat, bonsoir et félicitations.
03:01Bonsoir Thierry, merci.
03:02Nouveau papa.
03:03Nouveau papa.
03:04Je tenais à le faire en direct évidemment.
03:05Véronique Jacquet, journaliste, soyez la bienvenue ma chère Véronique.
03:09Merci, bonsoir Thierry, bonsoir à tous.
03:11Avec un immense plaisir que nous recevons ce soir Jean-Marie Le Gouin, ancien ministre.
03:14Reçoyez le bienvenu Jean-Marie Le Gouin.
03:15Bonjour.
03:16Beaucoup de sujets pour vous.
03:17Ça ne va pas très bien du côté du PS et d'Alephi.
03:20On en parlera.
03:21Non.
03:22Oui, on en parlera.
03:23Alors mieux.
03:24Oui, on en parlera.
03:25Mais on va commencer avec Bruno Rotaillot, le ministre de l'Intérieur et sur tous
03:29les fronts, sur tous les dossiers, je vous le disais.
03:31Il était sur le terrain ce matin.
03:32Il était au quartier général de l'office de lutte contre le trafic des migrants à
03:36Lognes en Seine-et-Marne.
03:39Pour lutter contre les passeurs.
03:41Kylian Salé nous raconte tous et les principales mesures.
03:44Pour lutter contre les passeurs, Bruno Rotaillot mise sur le regroupement d'informations.
03:49Tout se concentre sur le renseignement et sans le renseignement, tout le reste n'est rien.
03:54C'est d'abord le renseignement, la première arme de l'amant qui va nous permettre de
03:59démanteler ces filières.
04:00Une nouvelle cellule d'échange de renseignements sur le trafic illicite de migrants va être
04:05créée ici, en région parisienne, avec des antennes en région.
04:09Cette cellule regroupera tous les services concernés par cette lutte pour mettre en commun
04:13leurs informations.
04:14Autre point important du plan de Bruno Rotaillot, l'utilisation des technologies.
04:19Tout ce que nous permettent désormais les nouvelles technologies numériques, on doit
04:23se les approprier parce que vous savez, dans le camp d'en face, ces technologies sont
04:28connues pour les paiements, pour communiquer.
04:31Selon le Figaro, cela passera par la pose de balises de géolocalisation sur les voitures
04:36des trafiquants ou encore le renforcement de l'utilisation des drones.
04:40Enfin, le gouvernement veut créer une unité pour identifier l'argent sale provenant des
04:46trafics de migrants.
04:47Taper au portefeuille, taper l'écosystème financier, là encore c'est une arme qui sera
04:54une arme clé.
04:55Le gouvernement espère multiplier les interpellations.
04:58L'année dernière, plus de 4000 passeurs ont été arrêtés.
05:02Je commence avec vous Jean-Marie Le Gouen.
05:04C'est vrai, on est trop naïf en matière d'immigration en France.
05:07Il a raison Bruno Rotaillot.
05:08Je ne sais pas s'il parlait à M.
05:09Darmanin mais qui était son prédécesseur.
05:12Donc je pense que c'est normal, il fait un peu d'effet M.
05:16Rotaillot.
05:17Il faut se souligner.
05:18Ce qui est intéressant d'ailleurs, je trouve, c'est cette nouvelle stratégie qui fait appel
05:22beaucoup à une centralisation de la recherche du renseignement, de l'utilisation de la technologie,
05:29d'aller sur les questions financières.
05:32C'est un peu la même philosophie, à mon avis qui est bonne, qui l'a reprise sur la
05:39lutte contre les trafics de trafiquants.
05:41Oui, c'est ce qu'il avait dit d'ailleurs.
05:43On est plus sur quelque chose d'assez stratégique qui vise un peu à aller à l'essentiel,
05:48à la tête, à l'argent, etc.
05:50Plutôt que d'avoir le mythe de défendre les plages, si on veut se dire, en l'occurrence.
05:57Donc je trouve que cette stratégie est intéressante.
06:00Il va falloir voir les résultats qu'elle aura.
06:04Mais en tout cas, elle me paraît, personnellement, je la trouve bonne.
06:08Véronique, Véronique Jacquet.
06:10La stratégie de Bruno Rotaillot me paraît frapper du bon sens.
06:13On se demande pourquoi ça n'a pas été fait avant.
06:16Oui, c'est vrai, ça paraît tellement évident.
06:18De l'intérieur, on n'a pas communiqué avant sur un plan pareil.
06:22Ne serait-ce que parce qu'on a beaucoup trop de passeurs qui, évidemment, agissent en toute impunité.
06:27Il faut quand même rappeler que qui dit passeurs dit aussi des dizaines, voire des centaines de migrants
06:34qui meurent ensuite en mer.
06:36C'est-à-dire que ce n'est pas simplement des passeurs, ce sont aussi des criminels.
06:39Ils savent très bien ce qu'ils font.
06:40Ils savent très bien ce qu'ils font risquer aux gens qu'ils font passer d'un pays à l'autre.
06:44Alors, évidemment, après, il y a plusieurs formes de passeurs.
06:46Il y a ceux qui vous emmènent en Grande-Bretagne à partir des plages françaises.
06:51Il y a aussi les passeurs contre lesquels il faut lutter.
06:54Les filières qui passent par l'Italie, bien entendu, par Brianson, etc.
06:58Donc, il faut quand même être sur tous les fronts.
07:01Donc, j'attends peut-être du ministre de l'Intérieur qui nous donne plus de détails
07:04sur les forces qui vont être mobilisées sur le terrain,
07:06parce que ça demande quand même de sacrés moyens.
07:08Maintenant, bien entendu, il a raison.
07:10Peut-être un petit volet manquant,
07:12c'est sur la coopération européenne.
07:14On ne peut pas s'imaginer qu'avec nos petits bras, on va y arriver tout seul.
07:17Il a fait référence à la coopération européenne ce matin.
07:20C'est vrai, Jean-Marie Le Gouin faisait référence aux surveillances des plages.
07:23Il y a des forces de l'ordre qui sont mobilisées sur les plages,
07:26mais on le voit bien.
07:27On l'a souvent commenté ensemble sur ces plateaux.
07:29Ça ne s'avère pas si efficace que cela, malheureusement.
07:33Oui, effectivement.
07:34Et puis, Véronique a souligné aussi toutes ces personnes qui sont mortes en mer.
07:40Toutes celles qui subissent aussi des agressions,
07:45notamment les femmes, des agressions sexuelles, etc.
07:49Ces passeurs sont des vrais criminels.
07:54Mais moi, je pense que ces passeurs ne peuvent faire leur business
07:57que parce qu'il y a des failles dans notre système.
08:00C'est-à-dire qu'à partir du moment où un pays, où l'Europe,
08:03accepte l'illégalité,
08:05accepte en fait qu'on puisse arriver dans un pays,
08:08et notamment la France, en toute illégalité, en fraudant,
08:12c'est pour ça que ces passeurs-là ont un effet d'aubaine.
08:16Donc, il faut revoir aussi les choses en se disant aujourd'hui,
08:19est-ce qu'on peut continuer à accepter que des personnes arrivent illégalement ?
08:23Est-ce qu'il ne faut pas travailler pour que les personnes
08:26qui souhaitent venir dans nos pays puissent faire,
08:28comme dans le passé, des procédures tout à fait légales
08:32qui nous permettent aussi de les accueillir dans de bonnes conditions ?
08:36Parce qu'aujourd'hui, on ne peut pas accueillir tout ce flux
08:39de personnes qui arrivent, encore une fois, d'une manière illégale.
08:42C'est ça qu'il faut rappeler aussi.
08:44Ce qui me frappe, effectivement, dans ce qui vient d'être dit,
08:48c'est qu'il y a aujourd'hui,
08:51donc le monorhautao s'attaque aux passeurs,
08:53mais il y a aussi des associations
08:55qui affichent évidemment une belle vertu,
08:58mais qui derrière, comment dire,
09:01consolident un système effectivement frauduleux
09:04en aidant des personnes qui sont entrées illégalement
09:07sur le sol français et qui touchent quand même de l'argent public
09:10et des subventions qui sont parfois colossales.
09:13Il y a eu récemment un reportage qui a été fait,
09:18qui a été réalisé, qui a été attaqué,
09:21qui faisait état de plus d'un milliard d'euros
09:24de subventions publiques allouées à des associations
09:28venant en aide aux migrants,
09:30mais aux migrants qui entrent sur le sol français
09:32de manière régulière, mais aussi de manière irrégulière,
09:35et notamment aussi pour soutenir un accompagnement juridique.
09:40Donc il y a effectivement ces passeurs,
09:42qui sont parfois soit des loups isolés,
09:44soit des personnes qui font partie d'un réseau et d'un maillage,
09:46mais il y a aussi derrière des institutionnels,
09:48des associations connues et reconnues par l'État
09:51et qui sont subventionnées.
09:53Le peuple, l'Église, irréellement subversives.
09:56Oui.
09:58On peut aller même plus loin.
10:01Pourquoi est-ce qu'on ne peut pas bien faire là-dedans ?
10:03C'est que vous n'écoutez pas alors.
10:05Non mais je pense que la même raison que vous,
10:07l'association quand elle se présente,
10:09comme Pierre-Henri le disait,
10:11avec une vertu, c'est-à-dire une certaine morale
10:16qu'elle peut faire, c'est qu'elle ne rende pas service.
10:19Parce qu'on voit bien qu'aujourd'hui,
10:21tous ces gens par exemple qui sont déboutés du droit d'asile
10:24ou qui sont déboutés de pouvoir vivre légalement
10:27vont vivre combien de temps dans les rues, dans nos rues,
10:29et en plus, on n'a pas encore une fois la capacité d'accueillir
10:33encore une fois dans de bonnes conditions.
10:35Et ce qui se passe aussi avec toutes ces associations,
10:38c'est qu'on a notamment eu le pacte asile-immigration.
10:43Aujourd'hui, toute personne qui arrive illégalement dans notre pays
10:46doit être prise en charge.
10:47Et ça pose des problèmes aussi pour prendre en charge
10:50les autres personnes, qu'elles soient françaises ou étrangères,
10:53légalement dans notre pays.
10:55Donc ça crée aussi un problème en termes d'accueil
10:59et de pouvoir accompagner tout le monde.
11:02Je vous raconte une petite anecdote.
11:04Très rapide, très rapide.
11:07Il fut un temps où nous étions les avocats de l'aide sociale
11:11à l'enfance d'un département, notamment pour la prise en charge
11:14des mineurs non accompagnés.
11:16Nous avons découvert qu'une association, par exemple,
11:19fournissait des petites fiches Bristol
11:22pour permettre à des personnes de raconter la bonne histoire
11:25avec les bons éléments, pour leur permettre une prise en charge
11:28par l'aide sociale à l'enfance, c'est-à-dire comment raconter
11:30un récit pour se faire passer pour mineurs
11:33et pour permettre d'accéder à des aides sociales.
11:38Et ces associations-là sont financées par l'argent public.
11:41Donc c'est tout un système qui est...
11:44J'allais dire, j'ai employé des grands mots,
11:46mais en tout cas, c'est un système qui est à revoir à ce niveau-là.
11:49Comment l'État peut lutter contre l'immigration illégale
11:52tout en nourrissant de l'autre main des associations
11:55qui, en clair, se battent contre l'État ?
11:58Oui, mais le droit est ce qu'il est en France.
12:01Bien sûr que le droit est ce qu'il est.
12:02On essaye d'aider les victimes, ou même toute...
12:05Vous avez l'aide judiciaire, par exemple.
12:08Il y a des gens qui sont coupables, et l'État finance un avocat.
12:11Vous avez tout à fait raison.
12:12Donc si vous voulez, là, il y a des gens qui sont coupables de délits
12:15et potentiellement de délits, parce que certains sont redevables
12:18du droit d'asile, d'autres, on peut faire valoir d'autres droits.
12:21Et donc, il est assez logique, dans une démocratie,
12:25de faire en sorte que ces gens aient accès à leurs droits.
12:28Après, la justice, qui est ce qu'elle est, juge comme elle l'entend.
12:32Donc ça fait partie de notre tradition judiciaire
12:35de fournir les éléments.
12:37Alors, qu'il y ait des abus, des militantismes, c'est certain.
12:41D'ailleurs, il y en a de l'autre côté aussi.
12:43Donc, simplement, je crois qu'il faut faire attention
12:46de ne pas partir du côté où il n'y aurait plus aucune aide judiciaire
12:52à une personne qui a un moment à avoir avec la justice.
12:55Véronique Jaquet, dernier mot.
12:57Si ça crée un appel d'air avec des gens qui s'inventent une vérité
13:00qui n'existe pas, pour répondre à des critères,
13:03afin de bénéficier de choses en France auxquelles ils n'ont pas droit
13:06parce qu'ils sont illégalement sur le sol français,
13:08se pose quand même la question de, pardonnez-moi,
13:10couper toutes les subventions, quelles qu'elles soient,
13:13y compris au moment du judiciaire.
13:15Non, parce que le problème de notre pays,
13:17c'est qu'on ne crée que des appels d'air.
13:19Et pour compléter ce qui vient d'être dit,
13:21bien entendu, Bruno Retailleau a raison d'agir comme il le fait,
13:24c'est le premier étage de la fusée.
13:26Il y a la question complexe de ces associations
13:29qui jouent contre les intérêts de la France, pardonnez-moi,
13:31et le troisième étage de la fusée...
13:33Les intérêts que vous pensez être ceux de la France.
13:35Oui, oui.
13:36Ce qui est votre droit, d'ailleurs.
13:37Les intérêts de la France, quand on rentre en France,
13:39c'est aussi, d'accord, un système judiciaire équilibré.
13:42Non, mais d'accord, mais quand on rentre en France
13:44et qu'on remplit une petite fiche Bristol,
13:46sciemment, on ment pour avoir droit à certaines choses
13:48auxquelles on n'aurait pas le droit.
13:50Et qu'en plus, on est sur le sol,
13:52qu'on fasse l'ironie, l'air...
13:54Ne parlez pas en même temps, s'il vous plaît.
13:56Le troisième étage de la fusée,
13:58si je peux compléter ce qui vient d'être dit,
14:00c'est que de toute façon, il y a des appels d'air.
14:02S'il y a autant de passeurs,
14:04puisqu'il y a énormément de gens
14:06qui sont candidats à quisser leur pays
14:08parce qu'ils n'ont pas d'avenir dans leur pays,
14:10ça se dit d'une chose,
14:12donc il faut conditionner l'aide au développement,
14:14d'une part, et d'autre part,
14:16il faut créer, dans le pays de départ,
14:18des guichets
14:20qui font que...
14:22Allez, on y reviendra
14:24à 18h, si vous voulez bien,
14:26parce qu'on a d'autres sujets à aborder.
14:2810 secondes, mais 10 secondes.
14:30Là où il a raison sur l'aide juridictionnelle,
14:32de toute façon, elle a été validée par le Conseil constitutionnel,
14:34pour d'autres manières, les personnes...
14:36C'est une valeur, ça fait partie de nos valeurs.
14:38Cette décision du Conseil constitutionnel,
14:40d'un point de vue de philosophie du droit
14:42et de manière philosophique, on peut la contester,
14:44on peut être contre. Comment
14:46permettre à des personnes qui n'ont jamais contribué
14:48à notre système, qui n'ont jamais payé le moindre
14:50impôt, qui n'ont jamais participé à l'effort
14:52collectif, de bénéficier
14:54de notre système ? C'est vrai pour des Français,
14:56vous êtes bien d'accord. C'est vrai pour des Français
14:58qui ne payent pas d'impôt, vous êtes bien d'accord.
15:00Il y a des Français, il y a même des gens qui ne sont pas
15:02Français, qui sont présents, par exemple,
15:04sur le territoire national avec des droits,
15:06mais j'essaie de défendre le principe
15:08de l'aide juridictionnelle. Après, si
15:10vous voulez la mettre sous condition de nationalité,
15:12je pense que ce n'est pas
15:14du tout le même principe.
15:16Vous savez que l'aide juridictionnelle a
15:18évolué dans le temps.
15:20Au départ, elle était réservée aux citoyens
15:22français. Après, elle a été étendue.
15:24Les derniers mots. On y reviendra
15:26à 18h. On y reviendra à 18h. Rapidement.
15:28Les personnes qui sont légalement en France,
15:30moi, je suis assez d'accord. Mais là,
15:32on l'a élargie à des illégaux.
15:34C'est-à-dire qu'en fait, on marche sur la tête.
15:36C'est-à-dire qu'on n'arrête pas
15:38d'avoir des cris d'orfraie
15:40par rapport à notre système, par rapport
15:42à cet appel d'air, par rapport à ce flux,
15:44par rapport à cette incapacité aussi
15:46d'accueillir et socialement
15:48aussi de pouvoir accompagner
15:50socialement ces personnes. Mais on a créé
15:52plein d'appels d'air. C'est-à-dire
15:54le fait d'arriver illégalement, on peut
15:56clandestinement rester dans notre pays.
15:58On vous dit, au bout de 5 ans,
16:00on va vous régulariser.
16:02Maintenant, ça va être au bout de 7 ans.
16:04Donc, vous avez un appel d'air. C'est pas sûr, comme je le disais
16:06tout à l'heure. Mais attendez, pourquoi
16:08ils ne profiteraient pas de cet effet
16:10de business ? Pourquoi ils ne feraient pas
16:12ce business-là ?
16:14Et autre chose, par rapport à l'aide sociale à l'enfance.
16:16Je voudrais juste rappeler ça.
16:18C'est scandaleux, l'aide sociale
16:20à l'enfance. Sous prétexte du droit
16:22de l'enfant, on accueille des enfants,
16:24on les empêche même de retourner dans
16:26leur pays d'origine quand leur pays d'origine
16:28veut les récupérer.
16:30Sauf qu'aujourd'hui, on les met dans des
16:32hôtels, ils sont
16:34abandonnés, ils doivent se gérer eux-mêmes,
16:36ils sont embrigadés, que ce soit dans le trafic
16:38de drogue, dans la proc...
16:40Je vous invite
16:42à regarder la convention qui a été
16:44signée entre le Maroc et la France
16:46par Dupond-Moriti,
16:48où les ONG ont
16:50refusé sous prétexte
16:52« Ah, mais on ne sait pas si le Maroc aura la capacité
16:54de les accueillir ». Vous vous rendez compte ?
16:56Ces gamins-là vont à la goutte d'or.
16:58Le Maroc reprend tous les jeunes marocains mineurs
17:00en France. Oui, vous pouvez regarder, mais lisez.
17:02On en reparlera. Mayotte !
17:04Je suis en train de vous dire ça, que parfois
17:06on laisse ces gamins-là
17:08dans une situation de non-assistance
17:10à personne en danger, parce que l'aide sociale
17:12à l'enfance ne peut rien faire.
17:14Et malheureusement, cette morale à
17:16deux balles, qui finalement laisse
17:18ces gamins livrés à eux-mêmes...
17:20Mayotte, Naïma, on y reviendra
17:22à 18h. Puis j'enchaîne.
17:24On va parler de Mayotte. Vous le savez, le texte visant
17:26à réduire les conditions d'accès à la nationalité
17:28française a été voté par les députés.
17:30Je rappelle que le texte était porté par les Républicains
17:32et soutenu par le gouvernement et le Rassemblement national.
17:34Quels sont les changements ? Réponse ?
17:36Marine Sabourin, et on poursuit le débat. Vous êtes en forme
17:38ce soir. Ça fait plaisir. Vous êtes sur
17:40Pornchine. Vous êtes sur CNews.
17:42Feu vert à l'Assemblée nationale.
17:46La proposition de loi visant à restreindre
17:48davantage le droit du sol à Mayotte
17:50a été adoptée en première lecture par
17:52les députés hier. Cette loi
17:54permet toujours d'accorder la nationalité française
17:56aux enfants nés à Mayotte, mais
17:58endurcit les conditions. Désormais,
18:00les deux parents, et non plus un seul, doivent
18:02résider de façon régulière sur le
18:04territoire français, et ce depuis
18:06plus de 3 ans, et non plus 3 mois.
18:08Le texte initial prévoyait pourtant
18:10un an de résidence nécessaire, mais
18:12les députés de gauche ont voté par erreur les 3 ans.
18:14Gérald Darmanin
18:16assure corriger le tir au Sénat afin
18:18d'éviter une censure du Conseil constitutionnel.
18:20Le garde des Sceaux,
18:22qui a annoncé hier envisager l'abolition
18:24du droit du sol pour l'archipel,
18:26mais le dossier est âprement combattu à gauche,
18:28mais également au sein même du camp présidentiel.
18:30Personnellement, moi je suis
18:32pour la réforme constitutionnelle qui vise
18:34à abroger le droit du sol
18:36à Mayotte durablement.
18:38Je sais que la proposition de réforme
18:40constitutionnelle n'est pas unanime,
18:42y compris dans la famille
18:44politique auquel j'appartiens, mais
18:46personnellement, je suis favorable à cette
18:48modification constitutionnelle du droit du sol.
18:50La proposition de Gérald Darmanin est soutenue
18:52par la députée maoraise Estelle Youssoupha,
18:54mais également par la droite.
18:56Et justement, si on allait
18:58plus loin, si on ne s'arrêtait pas
19:00qu'à Mayotte, écoutez ce que disait
19:02François Hubérou, c'était chez nos confrères de RNC.
19:04Moi je crois que
19:06ce débat public est trop étroit
19:08et qu'il faut
19:10un débat public
19:12approfondi et beaucoup plus large que ça.
19:14Vous voyez bien ce qui fermente
19:16depuis des années. Ce qui
19:18fermente, c'est qu'est-ce que
19:20c'est qu'être français ?
19:22Qu'est-ce que ça donne
19:24comme droit ?
19:26Qu'est-ce que ça impose comme
19:28devoir ?
19:30Qu'est-ce que ça procure
19:32comme avantage ? Et en quoi ça vous
19:34engage à être
19:36membre d'une communauté nationale ?
19:38A quoi croit-on
19:40quand on est français ?
19:42C'est un débat qui, depuis
19:44des décennies, depuis, allez,
19:4620-30 ans,
19:48est en fermentation
19:50dans la société française.
19:52Et René Jaquiez, il pose
19:54un certain nombre de questions, le Premier Ministre.
19:56Oui, il pose. Si on élargissait.
19:58Il pose beaucoup de questions, mais je crois
20:00que collectivement, nous n'avons pas toutes les réponses.
20:02D'abord, parce que nous faisons face
20:04à un pays qui est en voie d'archipélisation.
20:08Deuxièmement, parce que c'est un débat
20:10un petit peu piégeux, qui a été maintes fois
20:12abordé dans
20:14l'histoire de notre pays. Ne serait-ce que
20:16je me souviens, sous le quinquennat de Nicolas Sarkozy, la fameuse
20:18question de l'identité nationale.
20:20On avait même émoqué le
20:22ministère de l'identité nationale.
20:24Bon, ça avait soulevé
20:26des... ça avait fait un
20:28tollé à l'époque. On n'était pas capables de parler
20:30de cette question. Qu'est-ce qu'être français ?
20:32Vous n'allez pas avoir la même réponse d'un bout
20:34à l'autre de l'hémicycle. Vous allez avoir
20:36Jean-Luc Mélenchon qui va dire
20:38maintenant, c'est
20:40la créolisation. De l'autre côté,
20:42on va vous dire, quand est-ce
20:44qu'on commence à être français ? Quelles valeurs on partage ?
20:46Moi, il me semble surtout que
20:48c'est difficile de débattre de
20:50cette question parce qu'on pourrait prendre, par exemple,
20:52les Etats-Unis.
20:54Est-ce qu'on est capables
20:56suffisamment d'une volonté collective
20:58de se déterminer ensemble,
21:00par exemple, à partir d'un
21:02drapeau, à partir de
21:04couleurs qu'on lèverait tous les matins,
21:06à travers une forme de patriotisme
21:08qui serait complètement assumée ?
21:10Est-ce qu'on aurait le courage de remettre
21:12sur la table, je sais que ça va faire hurler
21:14M. Le Gouin, mais la question
21:16qui a été soulevée à plusieurs reprises, d'ailleurs, dans l'histoire
21:18de la politique française, à savoir, par exemple,
21:20à deux reprises.
21:22En 1803, en 1950,
21:24la francisation
21:26du nom de famille
21:28pour devenir plus français
21:30ont incité les
21:32étrangers qui venaient dans notre pays.
21:34Je m'en rappelle le Yuen, vous vous rendez compte ? C'est pas français, c'est breton ça !
21:36Ah, breton, on leur a demandé
21:38Ah, remettez pas le débat sur la Bretagne !
21:40Bien sûr que ça s'est fait au bâton !
21:42Oui, ça a été dur, mais
21:44oui, ça a été difficile.
21:46Vous me posiez pas la question de savoir s'il notait en Bretagne ou pas.
21:48Oui, ça a été difficile,
21:50mais je crois que rien ne se fait sans
21:52difficulté, surtout pas quand on veut
21:54arriver à une forme de vérité commune
21:56et à une forme de bien commun.
21:58Jean-Marie Le Gouin, il a raison de vouloir élargir
22:00ces débats à la France ?
22:02Oui, je crois que
22:04la question de l'identité nationale, elle se pose
22:06aujourd'hui
22:08d'une façon un peu nouvelle.
22:10Il y a tous les débats que l'on a
22:12souvent sur ces news,
22:14mais notre pays,
22:16on est dans un moment très particulier
22:18où je crois que ça n'est pas arrivé depuis
22:20en tout cas 1945,
22:22où notre pays
22:24est potentiel, sa sécurité
22:26interne et externe,
22:28est mise en cause au moins par trois pôles,
22:30la Russie, on en a souvent parlé,
22:32l'islamisme, indiscutablement,
22:34mais aujourd'hui, effectivement,
22:36les Etats-Unis et l'oligarchie
22:38qui est en train de naître aux Etats-Unis
22:40avec sa puissance financière,
22:42technologique.
22:44Et donc, être français aujourd'hui,
22:46ça pose des questions
22:48pour savoir si on est capable
22:50de trouver une unité qui sera
22:52dans la diversité, forcément,
22:54mais qui est capable de résister.
22:56Vous voyez, c'est bien de ça
22:58dont on parle aujourd'hui, me semble-t-il,
23:00à ces forces qui sont des forces
23:02de destruction de la société, et j'allais dire
23:04même de la civilisation européenne et de la société française.
23:06Et donc, trouver
23:08en notre sein,
23:10avoir ce débat,
23:12pour trouver en notre sein la force
23:14de nous unir et de résister
23:16très concrètement, pas simplement
23:18verbalement, mais très concrètement
23:20face à ces trois
23:22forces dont
23:24on arrive à objectiver
23:26le danger que cela représente
23:28chacune d'entre elles,
23:30c'est-à-dire qu'on doit croire ensemble,
23:32ensemble, pas forcément coordonnés,
23:34mais en tout cas présents
23:36ensemble sur les pressions
23:38qui s'exercent sur la société française.
23:40Moi, je pense que c'est le vrai débat
23:42d'aujourd'hui, parce qu'après,
23:44il y a des conséquences de politique économique,
23:46il y a des conséquences de politique budgétaire,
23:48il n'y a pas que des conséquences
23:50sur le droit du sol, ou sur ceci, ou sur cela.
23:52– Je note que vous êtes d'accord avec Bruno Reutelier,
23:54vous êtes d'accord avec M. Bayrou,
23:56depuis le début de nos deux débats.
23:58Il ne faut plus qu'on soit dans la posture
24:00les uns les autres, on voit bien les difficultés,
24:02vous parlez d'archipélisation, vous avez raison.
24:04Donc si on veut refaire nation,
24:06en tout cas qui est
24:08une majorité qui se lève pour faire nation,
24:10une force qui se lève pour faire nation,
24:12il faut accepter de dépasser les cadres traditionnels.
24:14– Pour vous répondre,
24:16vous citez des ennemis, entre guillemets,
24:18qui seraient à l'extérieur, c'est-à-dire qu'il faudrait
24:20qu'on soit capable d'être français, de retrouver
24:22une cohésion pour affronter
24:24des périls qui sont à l'extérieur.
24:26Je pense que le péril est à l'intérieur de nous-mêmes.
24:28C'est-à-dire qu'on n'est plus capable d'être français.
24:30– Il y a des forces politiques
24:32qui sont tendres avec les russes,
24:34il y a des forces politiques
24:36ou des forces sociales qui sont tendres
24:38avec le capitalisme américain.
24:40Donc si vous voulez, vous avez raison,
24:42c'est des forces intérieures.
24:44– Ce qui nous manque, pardonnez-moi,
24:46c'est l'estime qu'un pays
24:48se doit à lui-même.
24:50S'il n'est pas capable de s'estimer,
24:52comment voulez-vous qu'il soit capable de déterminer
24:54ce qui fait de lui la France et les français ?
24:56Je pense qu'on n'y arrivera pas.
24:58– Très rapidement et ensuite on part en public.
25:00– La nationalité doit se mériter
25:02et c'est à l'issue d'un effort qu'on arrive
25:04à acquérir la nationalité française.
25:06Aujourd'hui cet effort n'y est plus.
25:08Et vous parlez des États-Unis,
25:10mais j'irais juste à côté de chez nous, les Suisses.
25:12C'est-à-dire que c'est à l'issue de 10 ans
25:14et après un concours de connaissances,
25:16de l'histoire, de la culture,
25:18des valeurs qu'on arrive à obtenir
25:20la nationalité suisse.
25:22Ce n'est pas si évident que ça
25:24et c'est à l'issue d'un processus de 10 ans.
25:26Donc il faudrait peut-être revenir
25:28sur les conditions d'obtention de la nationalité
25:30pour que ce soit un parcours du combattant,
25:32pour que la nationalité se mérite.
25:34– La nationalité, vous savez,
25:36la nationalité n'est pas une clé.
25:38– Mais bon, le passeport c'est une fierté.
25:40– Il faut avoir des valeurs,
25:42il ne faut pas simplement avoir une carte d'identité
25:44et l'auto-proclamation du fait que les autres
25:46sont moins bien que soi,
25:48ce qui est en général assez fragile.
25:50C'est-à-dire que je pense que
25:52ce débat sur l'identité qui porterait
25:54essentiellement sur la carte d'identité,
25:56sur les origines,
25:58sur la date à laquelle on est arrivé en France,
26:00sur la manière dont on parle français,
26:02moi j'ai été choqué,
26:04je vous le dis franchement,
26:06quand je vois le président du MEDEF qui dit
26:08je comprends que les patrons foutent le camp,
26:10je ne suis pas sûr que ce soit tout à fait
26:12conforme à l'identité française.
26:14– Non mais là c'est encore autre chose.
26:16– Je pense que c'est choquant.
26:18C'est des valeurs, c'est une histoire,
26:20et cette histoire,
26:22elle ne se résume pas à…
26:24– Attendez…
26:26– Non mais c'est sincère, vous me connaissez ?
26:28Je bois du petit lait par rapport.
26:30– Tant mieux.
26:32– Parce qu'effectivement, l'identité,
26:34l'appartenance commune, faire nation,
26:36faire peuple, ce n'est pas rien,
26:38épouser les husses et coutumes
26:40d'un pays, c'est faire partie
26:42de son peuple,
26:44épouser aussi l'histoire,
26:46ce que c'est que l'histoire, le passé, etc.
26:48Mais je le regrette,
26:50mais à un moment on a eu le sentiment
26:52que certains voulaient complètement
26:54effacer ce qu'est cette France.
26:56Et donc ce roman national,
26:58ce récit national, cette envie,
27:00ce désir de France, on n'y avait plus droit
27:02parce que c'était très mal vu.
27:04Donc aujourd'hui, moi je suis très heureuse
27:06qu'aujourd'hui on parle de patriotisme,
27:08de faire nation,
27:10d'identité commune,
27:12au-delà de nos origines,
27:14de nos couleurs de peau ou notre religion.
27:16Et moi je tiens à souligner que moi
27:18j'ai fait une demande pour avoir la nationalité française,
27:20donc j'ai fait tout le process,
27:22alors que je suis arrivée à l'âge de 8 ans,
27:24pour être française et j'en suis très fière.
27:26Et je note que vous êtes d'accord avec Jean-Marie Lecomte,
27:28c'est la dernière fois que vous étiez ensemble sur mon plateau,
27:30et je n'étais pas du tout d'accord. Donc vous voyez,
27:32tout finit par arriver à un moment donné.
27:34On marque une pause, on se retrouve dans quelques instants,
27:36on sera peut-être avec Gérald Darmanin, lui aussi, Bruno Retailleau
27:38sur le terrain ce matin, Gérald Darmanin sur le terrain cet après-midi.
27:40Et Gérald Darmanin,
27:42il est allé à la rencontre notamment d'agriculteurs,
27:44donc on sera peut-être avec lui dans quelques instants.
27:46Et on parlera également de
27:48Doualem.
27:50Doualem, qui est libre,
27:52et qui va toucher 1200 euros.
27:54Oui, l'influenceur.
27:56Vous en connaissez un autre, Doualem ?
27:58Non, non, j'ai compris Boalem.
28:00Ah, Doualem, pardon, j'ai mal prononcé peut-être.
28:02On en parlera, 1200 euros, il est libre, Bruno Retailleau
28:04est pas très content, on le comprend,
28:06il va faire appel de cette décision. Bref, on aura beaucoup de choses
28:08à vous raconter, restez avec nous, c'est sur CNews
28:10et Nulle part ailleurs, à tout de suite.
28:24Bienvenue sur CNews,
28:26c'est votre Punchline Weekend, 17h34,
28:28oui, effectivement, Isabelle Piblot,
28:30je suis un petit peu en retard, mille excuses,
28:32on fait un nouveau tour de l'information
28:34avec vous, je vous présente mes invités du soir dans quelques instants.
28:36Après l'agression
28:38à l'arme blanche mardi d'un lycéen
28:40de 17 ans dans la cour de son établissement
28:42à Bagneux, un jeune homme sera
28:44jugé le 20 mars pour violences volontaires
28:46aggravées face au fléau
28:48de ce type d'agression en milieu scolaire.
28:50Elisabeth Borne entend modifier
28:52par décret le code de l'éducation.
28:54Tout port d'arme blanche devra
28:56donner lieu à un passage systématique
28:58en conseil de discipline et à un signalement
29:00au procureur.
29:02Les obsèques du petit Émile se tiendront
29:04demain à Saint-Maximin à la Sainte-Bôme
29:06dans le Var. La disparition du
29:08garçon dans le Haut-Vernay, à peine âgé
29:10de deux ans et demi, avait ému la France
29:12en juillet 2023.
29:14Dix mois après la découverte
29:16de ses ossements, son inhumation
29:18aura lieu dans la plus stricte intimité.
29:20Elle sera précédée d'une messe à la basilique
29:22Sainte-Marie-Madeleine.
29:24Enfin, ce nouveau drame en Belgique,
29:26sur fond de trafic de drogue.
29:28Un homme a été tué la nuit dernière dans le quartier
29:30du Peterboss à Anderlecht.
29:32Troisième fusillade depuis mercredi matin.
29:34Pour l'heure, aucune interpellation
29:36n'a eu lieu. Le bourgmestre de la
29:38commune pointe du doigt une guerre des gangs
29:40pour le contrôle des territoires de Dîle
29:42et demande des renforts de police.
29:44Merci beaucoup Isabelle.
29:46L'équipe de ce vendredi soir,
29:48Naïmem Fadel, Pierre-Louis Beauvis,
29:50Véronique Jacquier et Jean-Marie
29:52Le Gouen. Je surveille mon écran.
29:54Gérald Darmanin n'est toujours pas
29:56dans mon champ de vision puisqu'il est
29:58sur le terrain. Il devrait intervenir
30:00assez simplement sous peu. En attendant, on va parler
30:02d'un autre dossier pour Bruno Rotaillou.
30:04Et quel dossier ? L'influenceur...
30:06Je ne sais pas pourquoi je dis à chaque fois
30:08l'influenceur. Je dois l'aimer.
30:10Prêcheur de haine. J'aime pas ce terme-là.
30:12Prêcheur de haine. Je trouve que ça ne correspond pas
30:14au terme pour ce type de personnage.
30:16En tous les cas, il est libre.
30:18Il s'en fait en tout cas. Oui.
30:20Ce n'est pas cette idée-là, mais on n'a pas
30:22trouvé mieux en tous les cas. Il est libre depuis
30:24ce matin et en plus, il va toucher
30:261 200 euros
30:28délivrés par l'État.
30:30C'est une indemnité, évidemment.
30:32Alors, c'est... Je ne sais pas. Vous savez bien ce que vous en pensez.
30:34C'est quand même un petit peu un camouflet pour Bruno Rotaillou,
30:36mais qui a décidé de
30:38contre-attaquer et il s'est exprimé
30:40sur le sujet ce matin, puisqu'il était
30:42lui aussi sur le terrain pour parler
30:44d'immigration. Et il a été interrogé, évidemment,
30:46sur la libération de Doilem. Écoutez-le.
30:48Voilà un individu
30:50qui est rentré par deux fois
30:52irrégulièrement sur le territoire,
30:54six fois condamné, deux fois
30:56pour stupéfiants, trafic de stupéfiants,
30:58pardon, pour un comptable de peine
31:00de 11 années
31:02et 11 mois. Là encore,
31:04qui, sur les réseaux sociaux, s'en prend
31:06à
31:08d'autres individus qui sont sur le
31:10sol de France pour les menacer,
31:12y compris pour les faire souffrir.
31:14Je laisse aux Français,
31:16aux Françaises, le soin
31:18de porter une appréciation. Oui,
31:20je le dis aux Français. Moi, je suis là pour les protéger.
31:22Et quand une règle de droit
31:24ne protège pas, alors il faut changer
31:26la règle de droit.
31:28Jean-Marie Le Gouin, je vous ai vu écouter avec une grande attention
31:30Bruno Retailleau. Est-ce que vous partagez le même
31:32avis, là ?
31:34En tout cas, sur toutes les données
31:36de base, oui. Sur la suite,
31:38je pense
31:40que
31:42évidemment,
31:44même si, sans doute, les décisions
31:46judiciaires sont en partie
31:48fondées juridiquement, elles ne le sont absolument
31:50pas, et Bruno Retailleau avait raison de le rappeler,
31:52en fonction du contexte.
31:54Il y a peut-être une petite
31:56légèreté dans la démarche
31:58judiciaire
32:00du
32:02ministère de l'Intérieur, mais
32:04le contexte est là, et il aurait dû
32:06emporter la décision des juges.
32:08Alors, ces juges, dont on va, j'espère,
32:10parler... Je le pense.
32:14Qui, de mon point de vue, agissent avec un
32:16corporatisme bestial...
32:18Vous êtes surpris ou pas par cette
32:20décision ? Non... Moi, je disais à
32:22Kobinius que je n'étais pas surpris. Non, il y a une chance
32:24sur deux pour que ça se passe comme ça, parce que
32:26on est dans un état d'esprit dans
32:28ce corps, mais pas simplement dans ce corps.
32:30La France est pétrie, aujourd'hui,
32:32elle est empétrée dans des corporatismes.
32:34Et donc, là, il y a peut-être même
32:36– je vais faire cette concession – il y a peut-être
32:38même une arrière-pensée politique de tel ou tel
32:40magistrat. Non, comment pouvez-vous
32:42dire ça ? Non, mais justement,
32:44ne nous trompons pas d'analyse, c'est pire que ça.
32:46C'est le corporatisme,
32:48c'est-à-dire que, comme M. Retailleau
32:50est vu comme le ministre de l'Intérieur,
32:52le ministre de la Police, qu'il a eu des propos
32:54un peu critiques sur la justice,
32:56les juges sont là
32:58et hop, ils se rappellent à lui
33:00et à son bon souvenir. Mais cette façon
33:02de faire, qui est d'une
33:04bêtise crasse par rapport au fond...
33:06Excusez-moi, vous voyez, j'ai des propos assez tranchés,
33:08mais ces magistrats
33:10qui croient avoir été astucieux
33:12dans leur attitude,
33:14provoquent, j'allais dire,
33:16à juste titre, ou en tout cas, on pouvait
33:18s'y attendre, la réaction de M. Retailleau,
33:20qui est de dire, on va
33:22modifier la loi, puisque vous nous dites que la loi...
33:24Et donc ces mêmes magistrats
33:26qui sont là, la main sur le cœur,
33:28en nous expliquant qu'eux, ils protègent
33:30les droits de l'homme, le résultat,
33:32c'est que d'abord...
33:34M. Darmanin est là !
33:36On reprend le débat après.
33:38Gérald Darmanin.
33:40...des difficultés de violence,
33:42et vous avez vu que je m'y suis attaqué dès mon arrivée
33:44au ministère de la Justice,
33:46et le monde de la Justice, pour les Français,
33:48c'est à 80% un monde de droits civils.
33:50Mon divorce qui prend du temps,
33:52la garde de mes enfants, la tutelle de mon enfant
33:54handicapé,
33:56ma difficulté dans mon entreprise
33:58commerciale, les tribunaux des beaux ruraux,
34:00les tribunaux des affaires économiques...
34:02Voilà, les Français, la plupart du
34:04rencontre qu'ils ont avec la Justice, c'est le droit civil.
34:06Et donc les agriculteurs, comme
34:08tout le monde, ont un rapport
34:10très important avec le droit civil. D'abord, il y a les notaires,
34:12les avocats, les huissiers, qui travaillent
34:14beaucoup avec eux, ça a été dit tout à l'heure,
34:16et puis ils ont des difficultés économiques et
34:18commerciales, et il faut pouvoir les soutenir.
34:20Et donc, non seulement c'est
34:22peut-être une première de prendre le temps de
34:24discuter, de consulter avec eux,
34:26mais c'est aussi une façon de les considérer.
34:28Vous savez, tout à l'heure, il y a un agriculteur qui a dit
34:30« on se sent parfois
34:32coupable, alors qu'on est victime ».
34:34Voilà, ben moi je veux redire ici que la profession
34:36d'agriculteur, c'est une
34:38profession honnête,
34:40travailleuse, qu'on doit soutenir,
34:42ils sont ni coupables ni délinquants,
34:44ils sont au contraire des très grands citoyens
34:46qui nous permettent d'avoir une souveraineté alimentaire,
34:48et c'est normal que le ministre de la Justice le dise,
34:50même si effectivement on ne l'a pas dit très récemment.
34:52Monsieur le ministre, vous avez souhaité,
34:54hier soir, un débat public sur la question du
34:56droit du sol. Est-ce que, pour vous,
34:58vous avez dressé dans une interview récemment
35:00le parallèle entre la procédure de naturalisation
35:02pour une personne étrangère et la procédure du droit du sol ?
35:04Est-ce qu'il faudrait que les deux obéissent aux mêmes règles ?
35:06Moi, je pense qu'on n'est pas
35:08français par hasard,
35:10et que le droit du sol, qui a apporté beaucoup
35:12à notre pays, aujourd'hui connaît ses
35:14limites, me semble-t-il,
35:16parce qu'on voit bien qu'il y a des difficultés
35:18autour de l'identité, il y a des difficultés
35:20autour de l'adhésion valeur de la République,
35:22au respect des femmes dans l'espace public,
35:24au respect de l'orientation sexuelle
35:26des personnes, de ne pas se faire imposer
35:28une religion, d'avoir le souci
35:30très important de l'intégration
35:32et de l'assimilation, et le
35:34Premier ministre l'a évoqué il n'y a pas
35:36si longtemps que ça, un sentiment
35:38de subversion pour une partie de nos compatriotes.
35:40Accéder à la nationalité,
35:42d'abord, ça ne veut pas dire ne pas
35:44accepter qu'il y ait des étrangers sur notre sol.
35:46Ils peuvent rester avec un titre de séjour,
35:48mais ils ne sont pas des citoyens de la nationalité.
35:50Accéder à la nationalité, ça va être
35:52un effort, lorsque ses parents
35:54ne sont pas français. On a eu ce débat hier
35:56pour l'archipel de Mayotte,
35:58qui a été voté, d'ailleurs, à une très large
36:00majorité, malgré l'obstruction
36:02scandaleuse de l'extrême-gauche, alors que
36:04nos compatriotes maorais souffrent énormément.
36:06Mais la question se pose sur tout le territoire
36:08national, d'abord parce qu'il y a beaucoup
36:10de démocratie, de grande démocratie
36:12où il n'y a pas le droit du sol. Deuxièmement,
36:14vouloir la volonté
36:16d'être français, on n'est pas français
36:18par hasard, avoir la volonté d'être français,
36:20de poser ses valeurs,
36:22son histoire, son futur, je pense
36:24que c'est un acte positif que
36:26l'on doit mettre en place. En tout cas,
36:28se poser la question comment on devient
36:30français, c'est un très beau débat national.
36:32Alors évidemment, je pense qu'il doit être tranché
36:34par référendum, il doit être tranché par
36:36une élection présidentielle. Il ne s'agit pas
36:38de le faire demain, évidemment,
36:40mais je pense que c'est une question profonde
36:42et une immense majorité, me sent-il, des français
36:44je crois, sont d'accord avec l'idée qu'il y a
36:46une sorte de volonté à devenir français
36:48et pas d'automatisme à devenir français.
36:59Moi, je ne partage pas du tout
37:01les propos de M. Mélenchon.
37:03Il a une conception extrêmement différente
37:05que j'ai de la France, des français,
37:07du débat démocratique.
37:09Je suis parfois un peu
37:11étonné qu'un homme aussi
37:13intelligent puisse avoir des propos aussi
37:15simplistes et caricaturaux. Aujourd'hui,
37:17le monde agricole,
37:19qui n'est pas que dans la ruralité,
37:21qui est d'abord dans le monde périurbain,
37:23il cohabite avec les villes,
37:25et puis les agriculteurs, ils sont dans le monde urbain,
37:27tout simplement, parce qu'ils nous
37:29nourrissent, ils nous accompagnent.
37:31C'est un monde qui représente
37:33une ruralité qui se pose des questions
37:35de service public, de respect.
37:37Les agriculteurs, ils ne sont pas si souvent
37:39que ça sur nos écrans de télévision,
37:41ils ne sont pas si bien représentés que ça
37:43dans le monde politique.
37:45Et plutôt que de voir les remplacer,
37:47on devrait plutôt les soutenir.
37:49Vous savez, dans l'extrême-gauche, il y a une volonté
37:51assez forte de remplacer
37:53le peuple quand le peuple ne pense pas comme
37:55l'extrême-gauche.
37:57Et je pense que c'est une vision très différente
37:59quand on n'est pas d'extrême-gauche.
38:01C'est-à-dire que le peuple, il faut le prendre tel qu'il est.
38:03S'il pense qu'il faut être plus ferme sur l'immigration,
38:05plus ferme sur la sécurité,
38:07plus en demande
38:09de la fierté française, il ne faut pas se dire
38:11quel peuple qui pense mal, il faut absolument
38:13que je le change pour en avoir un autre qui penserait comme moi.
38:15Voilà, il faut que M. Mélenchon,
38:17s'il veut être président de la République, et le débat démocratique
38:19est normal qu'il puisse se présenter,
38:21puisse travailler avec le peuple tel qu'il est
38:23et pas tel qu'il pense qu'il devrait être.
38:25Sur l'affaire de l'influenceur algérien,
38:27le ministre de l'Intérieur a dit que c'était la faute
38:29du système judiciaire qui,
38:31au gré des modifications, ne protège plus
38:33la société française. Est-ce que vous êtes d'accord
38:35avec son analyse ?
38:37Ce n'est pas ce que j'ai entendu du ministre de l'Intérieur.
38:39D'abord, ce n'est pas le système judiciaire,
38:41c'est une juridiction administrative.
38:43Donc il ne s'agit pas du tribunal administratif qui ne dépend pas
38:45du ministère de la Justice. Et le tribunal administratif,
38:47comme tous les tribunaux, ils appliquent le droit.
38:49Est-ce que le droit doit changer ?
38:51C'est la question qu'a posée le ministre de l'Intérieur.
38:53Si le droit ne permet pas d'expulser
38:55des influenceurs, quelques seuls
38:57en nationalité algérien ou de n'importe quelle autre
38:59nationalité, qui appellent au meurtre,
39:01qui appellent au viol, qui appellent à la haine de la France,
39:03il faut changer le droit. Et le ministre de l'Intérieur
39:05a parfaitement raison de mettre toute
39:07son énergie pour expulser cette personne.
39:09Vous savez, être un influenceur, c'est très
39:11difficile. Je l'ai été pendant quatre ans et demi.
39:13J'ai réussi à faire expulser
39:15des milliers, des dizaines de
39:17milliers de personnes, et parfois, il y avait des
39:19moments où les tribunaux ne me donnaient pas raison. J'ai été
39:21jusqu'au bout, jusqu'au bout
39:23des recours. Je rappelle
39:25l'épisode de l'imam Écuissène,
39:27de l'imam Madjoubi,
39:29du Tchétchène qui était radicalisé
39:31et qu'on ne voulait pas que je renvoie
39:33dans son pays d'origine, alors qu'il était auteur
39:35d'homicide. On s'est parfois moqué un petit peu
39:37de moi. Je constate désormais que tout le monde voit
39:39que c'est difficile d'être ministre de l'Intérieur,
39:41et qu'il faut le soutenir
39:43ceux qui ont le courage de l'être. Et oui,
39:45il faudra changer le droit, si à la fin
39:47des fins, puisque là, il y a un appel qui est formé
39:49par M. le ministre de l'Intérieur, donc on verra
39:51ce que dira la Cour de la peine et le Conseil d'État,
39:53qui à la fin m'avait donné raison sur l'imam Écuissène,
39:55par exemple. Eh bien, à la fin des fins,
39:57si le droit ne permet pas, en effet,
39:59puisque le juge est la bouche de la loi,
40:01d'expulser ce genre de personnes, il faudra changer le droit.
40:03Il n'y a aucun tabou pour la protection
40:05des Français. Et je veux dire qu'il n'y a pas une feuille de papier
40:07à cigarette entre Bruno Retailleau et moi sur cette question.
40:17Eh bien, c'est la loi
40:19française, voilà. Et la loi française,
40:21si jamais elle devait être
40:23confirmée, parce qu'encore une fois, il y a un appel, et encore une fois,
40:25je voudrais répéter, moi-même, à plusieurs reprises,
40:27je pense aux décisions qui ont été prises par plusieurs
40:29tribunaux, qui me donnaient tort quand je voulais
40:31expulser des personnes pour lesquelles je faisais des reportages,
40:33j'ai obtenu, en appel
40:35au Conseil d'État, leur expulsion. Donc,
40:37voilà, en France, il y a un appel, il faut attendre
40:39la décision définitive à justice. Cette décision n'est
40:41pas définitive. Mais en effet,
40:43si à la fin des fins, on ne peut pas expulser
40:45cette personne qui a un QTF,
40:47qui insulte notre pays, qui
40:49n'est pas de notre nationalité, on a le droit
40:51quand même de garder chez nous
40:53les personnes que le pays
40:55veut bien l'accepter, et on n'est pas obligé de se faire cracher
40:57dessus, bien sûr. Si en plus
40:59de cette impuissance,
41:01on doit dédommager une personne, le droit est
41:03donc mal fait, et il faudra changer le droit.
41:05Donc, attendons la fin de ce processus
41:07administratif. À la fin,
41:09j'ai gagné à plusieurs reprises,
41:11on verra ce qui se passera, mais je serai au côté
41:13du ministre de l'Intérieur pour faire respecter l'intérêt
41:15des Français.
41:23Il y a un débat démocratique, moi je
41:25respecte ce que pense Elisabeth Borne, bien évidemment.
41:27Ce que je pense n'est pas nouveau. Je l'avais
41:29annoncé il y a plus d'un an, la fin du droit du sol
41:31pour Mayotte, et j'avais d'ailleurs dit qu'il faudrait faire une révision
41:33constitutionnelle. Mais voilà, elle a le droit
41:35d'avoir sa pensée, c'est pas
41:37la mienne. Moi je pense qu'on peut pas être
41:39Français par hasard, on doit être Français de volonté.
41:41Il y a plusieurs années, je n'aurais peut-être pas eu forcément
41:43cette opinion, mais mes quatre ans et demi
41:45au ministère de l'Intérieur, avoir vu ce que j'ai vu,
41:47et la situation de la
41:49vie migratoire telle qu'elle est
41:51aujourd'hui, nous pousse à changer
41:53un certain nombre de paradigmes. Encore une fois,
41:55il y a beaucoup de pays qui
41:57n'ont pas le droit du sol, et qui sont de grands
41:59pays démocratiques. Moi je suis pour le droit de la volonté,
42:01que les gens expriment leur
42:03volonté d'être Français, que les gens
42:05puissent passer des entretiens qu'on appelle
42:07d'assimilation. Je rappelle que je l'ai mis en place
42:09pour ceux qui n'étaient pas nés en France,
42:11mais qui venaient en France.
42:13Il y a des tas de gens qui deviennent Français parce qu'ils
42:15ont envie d'être Français, quelle que soit leur religion,
42:17leur couleur de peau, leur prénom,
42:19et c'est la grandeur de la France de les accueillir.
42:21Comme mes deux grands-pères, qui n'étaient
42:23pas Français à leur naissance,
42:25mais ils ont fait un acte de volontaire
42:27pour être Français. Et notamment, l'un
42:29d'entre eux était militaire, il a servi notre pays,
42:31c'est normal de les naturaliser,
42:33et l'autre a fait une volonté d'être Français.
42:35Je pense que une grande partie des Français
42:37sont d'accord avec cette idée que
42:39l'être né en France
42:41ne donne pas le droit absolu
42:43d'être Français, que...
42:45Comme dirait la chanson
42:47de Maxime Le Forestier,
42:49être né quelque part,
42:51c'est toujours un hasard. En revanche,
42:53la volonté de devenir Français,
42:55c'est pas un hasard, c'est une volonté clairement exprimée.
42:57C'est comme l'amour, il faut exprimer une certaine volonté.
42:59Merci beaucoup.
43:01Mais moi, ce qui m'intéresse,
43:03c'est qu'est-ce qui est bon pour mon pays.
43:05Voilà, donc, je suis un homme politique
43:07qui dit les choses en sincérité.
43:09Je sais que c'est pas très évident
43:11de tenir ce genre de débat,
43:13mais hier, le Parlement, d'ailleurs,
43:15a soutenu le changement du droit du sol à Mayotte.
43:17Mayotte, c'est un département français,
43:19reconnu dans la Constitution,
43:21et le débat, c'est sain dans une démocratie.
43:23Et je ne regarde pas qui pense quoi
43:25dans le débat politique, et même
43:27quelles difficultés je pourrais avoir
43:29avec tel ou tel collègue.
43:31J'affirme une conviction
43:33qui consiste, me semble-t-il,
43:35à préparer un débat très important
43:37qui sera sans doute un des débats
43:39de l'élection présidentielle.
43:41Je pense que cette question,
43:43elle doit être tranchée à l'élection présidentielle
43:45ou par un référendum, si on en modifie la Constitution.
43:47Et donc, j'assume tout à fait, encore une fois,
43:49de dire que français, c'est la volonté qui compte,
43:51c'est pas le hasard.
43:59...
44:05Non mais moi, j'ai pas de commentaire
44:07à faire sur les décisions de justice
44:09parce que mettre quelqu'un sous un brassard électronique,
44:11c'est une décision du juge d'application des peines,
44:13et je respecte le rôle constitutionnel qui met en partie.
44:15Pour le reste, je garde mes sentiments, et notamment pour mes amis,
44:17une pectorée. Merci beaucoup.
44:23Allez, Gérald Darmanin,
44:25qui était censé parler agriculture, évidemment,
44:27il a été interrogé sur les autres sujets d'actualité,
44:29notamment Doilem Sansa.
44:31En fait, dans ce dossier, ce qui est hallucinant,
44:33c'est que...
44:35Sur Doilem ! J'ai l'influence sur Doilem !
44:37Sur Doilem !
44:39Sur Doilem, l'influenceur !
44:41Ce qui est dramatique dans ce dossier,
44:43c'est que ce monsieur
44:45bénéficie d'une quasi-protection absolue
44:47du droit des étrangers,
44:49et vous l'avez souligné tout à l'heure,
44:51on est empêtrés littéralement
44:53dans un espèce de droit...
44:55de droit...
44:57des libertés fondamentales,
44:59mais poussé à son paroxysme,
45:01que ce soit ce droit national ou le droit européen.
45:03Avec une lecture totalement biaisée,
45:05en plus, et vous avez raison.
45:07Et donc, il est installé là depuis
45:09plusieurs années, depuis des dizaines d'années.
45:11Il a deux...
45:13Il a deux filles,
45:15enfin, il a deux enfants.
45:17Donc, le droit des étrangers était avec lui.
45:19Mais ce qui est quand même essentiel
45:21sur ce sujet-là, le droit des étrangers,
45:23c'est que le fait d'accepter ou non des personnes
45:25sur le sol français doit relever d'un principe
45:27de souveraineté. C'est une décision
45:29quasi politique, politique de
45:31souveraineté, qui on accepte sur le sol français
45:33et qui répond aux valeurs
45:35de la République. Lorsqu'il y a
45:37un individu étranger qui insulte
45:39un pays ou qui trouble l'ordre public,
45:41alors on doit pouvoir passer par
45:43cette procédure d'urgence absolue
45:45laquelle Bruno Rotailleau
45:47a utilisé pour contourner
45:49les règles de procédure du droit commun. Et c'est ce que retient
45:51le tribunal administratif. Et à mon sens,
45:53à tort, le tribunal administratif vous dit
45:55si vous voulez expulser, passer par
45:57la procédure ordinaire, c'est-à-dire
45:59convocation de 15 jours,
46:01les droits avec la présentation
46:03des droits, des recours, passer devant
46:05une commission composée de magistrats, etc.
46:07Alors qu'au contraire, Bruno Rotailleau disait
46:09il y a une urgence absolue à l'expulser,
46:11il présente un trouble à l'ordre public,
46:13il a menacé, il a commis des délits,
46:15il n'a rien à faire sur le sol. Ça devait être
46:17une décision de souveraineté nationale.
46:19Donc j'espère, j'espère que d'autres
46:21magistrats casseront cette décision.
46:23Allez, on y reviendra si vous voulez bien
46:25en deuxième partie, évidemment.
46:27Merci Pierre-Henri Bovis d'avoir participé.
46:29J'essaie de faire court. Vous avez été efficace.
46:31On se retrouve dans quelques instants
46:33pour la deuxième partie et sur Europe 1
46:35et sur CNews. A tout de suite.

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