• il y a 3 jours
Deux jours après son double "49.3" sur les projets de loi de finances et de loi de financement de la sécurité sociale, François Bayrou fait face à la première motion de censure de la part des députés. Les députés se succèdent à la tribune pour exprimer leur position sur cette motion de censure défendue par la gauche. En cas de rejet de la motion de censure, le projet de loi de finances pour 2025 est considéré comme adopté, 3 mois et demi après son dépôt à l'Assemblée.

Catégorie

🗞
News
Transcription
00:00:00...
00:00:07Bonjour et bienvenue au coeur de l'Assemblée nationale.
00:00:11Ce 5 février, il y a beaucoup de monde,
00:00:13beaucoup d'agitation dans les couloirs, ici, autour de moi.
00:00:16Et pour cause, 2 motions de censure sont à l'ordre du jour,
00:00:19avec 2 menaces potentielles au-dessus de la tête
00:00:22de François Bayrou en tant que chef du gouvernement.
00:00:25La 1re motion est portée par LFI,
00:00:28c'est l'insoumise Aurélie Trouvé, par ailleurs,
00:00:31présidente de la Commission des affaires économiques,
00:00:33qui porte cette motion. La séance est ouverte.
00:00:36Stabilité, responsabilité.
00:00:39Le gouvernement de M. Bayrou n'a que ses mots à la bouche
00:00:44pour justifier son budget injustifiable.
00:00:47Applaudissements
00:00:49Responsabilité.
00:00:50En effet, si votre budget passe, M. le Premier ministre,
00:00:55vous serez responsable.
00:00:58Vous serez responsable du budget le plus austéritaire du XXIe siècle,
00:01:04de la plus forte baisse de dépenses publiques
00:01:07que la France ait jamais connue en 25 ans.
00:01:11Une baisse de 23 milliards d'euros,
00:01:13pire que celle prévue dans le budget de M. Barnier.
00:01:18Vous serez responsable de la plus forte injustice,
00:01:22car vous serez responsable d'appauvrir les gens,
00:01:25et particulièrement ceux qui ont du mal à boucler leur fin de mois.
00:01:29Vous serez responsable d'augmenter les taxes sur l'électricité.
00:01:3311 millions de ménages, des centaines de milliers d'entreprises
00:01:37qui verront leurs factures s'envoler.
00:01:39Vous serez responsable d'augmenter les taxes
00:01:42sur les petits entrepreneurs,
00:01:44250.000 artisans, commerçants, indépendants frappés.
00:01:50Vous serez responsable de ruiner un peu plus
00:01:54les entreprises du bâtiment,
00:01:56en amputant le budget de la rénovation thermique des logements.
00:02:01Vous serez responsable d'une chute historique,
00:02:061,5 milliard de moyens en moins pour la recherche publique,
00:02:10pour les universités, pour l'enseignement supérieur,
00:02:14soit l'assurance d'un décrochage,
00:02:18d'un décrochage technologique et scientifique majeur du pays.
00:02:23Vous serez responsable des dizaines de milliers de gens
00:02:26qui perdront leur emploi dans le sport ou la culture,
00:02:28car là aussi, vous taillez dans les budgets.
00:02:31Vous serez responsable d'une France
00:02:34complètement à la traîne face aux défis écologiques.
00:02:38Et vous serez responsable d'une asphyxie budgétaire
00:02:41des communes, des départements, des régions,
00:02:44qui se voient privées de 2,2 milliards d'euros.
00:02:47Mais vous êtes déjà responsable d'un sabotage
00:02:51de la loi spéciale votée en décembre,
00:02:54car oui, il y a un budget.
00:02:57C'est celui de la loi spéciale
00:02:59qui permet de poursuivre les dépenses engagées.
00:03:02Pourquoi se met le doute et l'inquiétude
00:03:05dans les administrations par vos circulaires de décembre?
00:03:08Pourquoi priver sciemment les associations de subventions,
00:03:12les jeunes de services civiques ou de pêcheurs,
00:03:15les entreprises publiques, civiques ou de passe-culture?
00:03:19Si ce n'est pour semer la peur
00:03:21et imposer coûte que coûte votre budget.
00:03:24La stabilité.
00:03:26Voilà au nom de quoi se ferait le sauvetage du budget.
00:03:30Mais la seule stabilité qu'offre ce budget,
00:03:33c'est la stabilité dans l'erreur et la dépression.
00:03:37La seule stabilité qu'offre ce budget,
00:03:40en fait, elle est pour les milliardaires,
00:03:43les grands actionnaires,
00:03:46qui sont les seuls à avoir profité des 7 ans
00:03:49de la présidence de M. Macron.
00:03:51Ca n'est pas moi qui le dis,
00:03:53c'est la direction générale des finances publiques
00:03:56dans son dernier rapport.
00:03:58En refusant de faire payer aux ultra-riches
00:04:01leur juste part d'impôt,
00:04:03monsieur le Premier ministre,
00:04:05vous faites pire que M. Barnier
00:04:07et vous privez encore l'Etat
00:04:09de 6 milliards de recettes supplémentaires.
00:04:12Vous n'augmentez pas la flat tax,
00:04:13ni la taxe sur les rachats d'actions,
00:04:16ni la taxe sur les transactions financières.
00:04:19Et surtout,
00:04:20ce sera la certitude d'un naufrage économique.
00:04:23Déjà.
00:04:24Record de défaillances d'entreprises.
00:04:27Envolée du chômage.
00:04:29Baisse de l'investissement productif,
00:04:32chers collègues.
00:04:33Chute de la productivité du travail.
00:04:36Stagnation de la croissance.
00:04:38Effondrement de l'industrie.
00:04:40Submersion de plans de licenciement.
00:04:44Envolée de l'épargne des ménages.
00:04:47Vous savez combien ça atteint ?
00:04:49Un triste record, 18%.
00:04:51C'est dire que votre politique
00:04:53et celle de monsieur Macron
00:04:55sèment l'inquiétude partout
00:04:57et paralysent l'activité économique.
00:05:00Votre budget, en fait,
00:05:02c'est la stabilité d'un cercle vicieux
00:05:05pour l'économie réelle.
00:05:07Il nous coince comme des hamsters
00:05:09dans la roue néolibérale de monsieur Macron.
00:05:12Baisse du pouvoir d'achat des gens.
00:05:14Baisse des investissements publics.
00:05:16Et donc, évidemment,
00:05:17chute des carnets de commandes
00:05:19pour les entreprises.
00:05:21Chute de l'activité économique.
00:05:23Chute de l'emploi.
00:05:24Et à nouveau, baisse du pouvoir d'achat, etc.
00:05:28Et dans cette roue infernale,
00:05:30eh bien, évidemment,
00:05:32il y a de moins en moins de rentrées fiscales
00:05:35et une explosion du déficit public.
00:05:38Ce sera donc aussi
00:05:41un nouveau naufrage budgétaire.
00:05:44Votre stabilité, c'est le chaos et la crise.
00:05:48Votre stabilité, c'est le conservatisme,
00:05:51l'arrêteur et l'entêtement.
00:05:53Votre stabilité, c'est la certitude
00:05:55de continuer comme avant
00:05:57alors qu'il faudrait faire tout autrement.
00:05:59Presque huit ans de politique de monsieur Macron.
00:06:02En huit ans, vous avez consommé
00:06:04toutes les forces vives du pays.
00:06:08Libérons le pays de cette roue infernale.
00:06:10Une autre économie est possible.
00:06:13Un autre budget est possible.
00:06:16Planifions une économie au service des besoins.
00:06:19Dans un monde de tensions et d'affrontements,
00:06:22l'Etat, il doit investir, il doit rassurer.
00:06:25Lançons des investissements publics massifs
00:06:27dans l'éducation, la santé,
00:06:29la bifurcation industrielle, agroécologique,
00:06:32dans les technologies quantiques.
00:06:34Ce seront les catalyseurs de la richesse future.
00:06:37Tout euro investi par l'Etat
00:06:39dans les services publics,
00:06:41dans la rénovation thermique des logements,
00:06:43dans les énergies renouvelables
00:06:45ou dans les transports durables,
00:06:47c'est un euro qui peut soutenir
00:06:49les emplois locaux, les TPE,
00:06:51les PME, les ZTI locales,
00:06:53et construire la société de demain
00:06:55juste, humaniste et en harmonie
00:06:57avec le vivant.
00:06:59Et nous avons, pour ça,
00:07:01besoin de politiques d'achat public.
00:07:04Mais vous, vous les démolissez.
00:07:06Relançons enfin
00:07:08la consommation populaire,
00:07:10celle des travailleurs,
00:07:12celle des étudiants,
00:07:14celle des retraités,
00:07:16par des salaires et des revenus à la hauteur.
00:07:18Ce sont eux qui créent la richesse
00:07:20de ce pays et personne d'autre.
00:07:22Applaudissements
00:07:25Protégeons,
00:07:27relocalisons,
00:07:29bloquons les prix de l'énergie
00:07:31et donnons ainsi de la stabilité
00:07:33aux gens et aux entreprises,
00:07:35comme le font maintenant
00:07:37les grandes puissances économiques dans le monde.
00:07:39Mais vous, vous faites tout à l'envers.
00:07:41Votre budget démolit.
00:07:43Votre budget précipite
00:07:45le naufrage de l'économie française.
00:07:47Applaudissements
00:07:49Ce budget, enfin,
00:07:51est un naufrage de la démocratie.
00:07:54Nous en sommes au 25e 49.3
00:07:57des gouvernements de M. Macron.
00:07:59Applaudissements
00:08:01Face à un 49.3, tout le monde le sait,
00:08:03il n'y a qu'une seule façon
00:08:05d'exprimer son opposition au budget.
00:08:07Une seule façon d'exprimer son opposition au gouvernement.
00:08:11C'est le vote d'une motion de censure.
00:08:13Applaudissements
00:08:15Et donc, le seul vote
00:08:17responsable
00:08:19pour éviter ce naufrage économique
00:08:21et démocratique,
00:08:23eh bien, c'est maintenant.
00:08:25Le réquisitoire d'Aurélie Trouvé
00:08:27contre le gouvernement de François Bayrou.
00:08:29Aurélie Trouvé qui a donc porté
00:08:31la première motion déposée
00:08:33par la France insoumise
00:08:35avec pour but de faire chuter
00:08:37si cette motion devait être adoptée.
00:08:39Place tout de suite à la discussion générale.
00:08:41Les orateurs se succèdent à la tribune
00:08:43avec ceux qui vont voter la motion
00:08:45et ceux qui ne vont pas la voter.
00:08:47A mesure que grandit le pouvoir des socialistes,
00:08:50grandit leur responsabilité.
00:08:53Mais de cette responsabilité,
00:08:56nous n'avons pas peur.
00:08:58Ces mots,
00:09:00ce sont ceux que prononçait Jean Jaurès
00:09:02dans son discours
00:09:04des deux méthodes.
00:09:07C'est dans cet esprit de responsabilité
00:09:10que je m'exprime devant vous
00:09:12au nom du groupe socialiste et apparenté
00:09:14guidé par le seul intérêt
00:09:16d'être utile pour la vie
00:09:18des Françaises et des Français.
00:09:20Dès l'automne,
00:09:22en censurant le gouvernement de Michel Barnier,
00:09:25nous avons fait valoir les intérêts
00:09:27de nos compatriotes
00:09:29pour que de nombreuses avancées
00:09:31déclinant nos engagements pris
00:09:33lors des élections législatives
00:09:35puissent être gagnées.
00:09:36J'entends une petite voix sur ma gauche
00:09:38qui me rappelle aux puretés de la vertu,
00:09:40comme disait Saint-Just.
00:09:42Je veux leur dire très amicalement
00:09:44que ce n'est ni dans l'outrance des mots,
00:09:46du verbe et des actes
00:09:48que se forge le chemin
00:09:50de la crédibilité et de la conviction.
00:09:52Et je le dis, le bruit et la fureur
00:09:55fragilisent les combats,
00:09:57nos combats, ceux de la gauche.
00:10:02Depuis votre nomination,
00:10:04monsieur le Premier ministre,
00:10:06nous avons poursuivi ce travail
00:10:08dans le même esprit de responsabilité
00:10:10en marginalisant le RN
00:10:12qui avait eu les faveurs
00:10:14de votre prédécesseur.
00:10:16Ce budget, il faut le dire
00:10:18avec honnêteté,
00:10:20nous n'y retrouvons toujours pas
00:10:22les mesures de justice fiscale
00:10:24et sociale nécessaires.
00:10:26Nous n'y retrouvons pas le soutien
00:10:28à la transition écologique,
00:10:30le renforcement des services publics,
00:10:32une relance économique
00:10:34et non de quelques-uns.
00:10:35Mais nous avons jugé
00:10:37qu'il était de notre devoir
00:10:39de négocier avec le gouvernement
00:10:41pour protéger les Françaises et les Français
00:10:43de décisions potentiellement catastrophiques.
00:10:46Nous l'avons fait âprement
00:10:49dans l'objectif de leur épargner
00:10:51des souffrances supplémentaires.
00:10:53Dans cet esprit, nous avons obtenu
00:10:55la réindexation des pensions,
00:10:57l'annulation de la suppression
00:10:59des 4 000 postes d'enseignants,
00:11:02la création de 2 000 postes
00:11:04d'accompagnants d'élèves en situation de handicap,
00:11:07la multiplication par trois
00:11:09du fonds d'urgence pour les EHPAD,
00:11:11l'abandon des deux jours de carences supplémentaires
00:11:14dans la fonction publique,
00:11:16l'augmentation du fonds vert pour les collectivités
00:11:19ou encore l'ouverture d'une conférence sociale
00:11:22sur le retraite pour revenir
00:11:24sur la réforme injuste de 2023.
00:11:26Grâce aux socialistes,
00:11:28il n'y aura pas de gel des pensions
00:11:30de retraité en 2025.
00:11:32C'est un gain de pouvoir d'achat
00:11:34de 200 euros net par an
00:11:36pour une pension de retraite à 1 400 euros.
00:11:39Grâce aux socialistes,
00:11:41il n'y aura pas de déremboursement
00:11:43des consultations chez le médecin,
00:11:45pas d'aggravation du déremboursement
00:11:47des médicaments. Concrètement,
00:11:49pour une consultation chez le médecin
00:11:51à 30 euros, il n'y aura pas de hausse
00:11:53du reste à charge payée
00:11:55par le patient de 2,5 euros.
00:11:57Grâce aux socialistes,
00:12:00il y aura, pour le budget de la santé,
00:12:03une augmentation de 1,2 milliard d'euros,
00:12:05soit 18 000 postes de soignants supplémentaires,
00:12:08dont 12 000 pour l'hôpital public.
00:12:11Est-ce suffisant ?
00:12:14Est-ce suffisant ?
00:12:16La réponse est évidemment non.
00:12:19Nous sommes lucides.
00:12:21Ces avancées ne font pas de ce budget
00:12:23un budget juste,
00:12:25mais ces acquis permettent de faire de ce budget
00:12:27un budget de moindre souffrance
00:12:30que celui de Michel Barnier.
00:12:32Surtout, nous avons conscience
00:12:34d'une chose très importante, tout de même.
00:12:37Une France sans budget
00:12:39est une France affaiblie et sans ressources.
00:12:42La loi spéciale qui reconduisait jusqu'ici
00:12:45le budget de 2024
00:12:47ne peut pas être prolongée plus longtemps
00:12:49sans risque. Dans nos territoires,
00:12:51ce sont des dizaines de milliers
00:12:53d'associations de services publics
00:12:55et d'entreprises qui sont en attente
00:12:57d'aides d'arbitrage
00:12:59et qui ne peuvent plus compter sur la commande publique.
00:13:01Cela serait traduit par des acteurs publics et privés,
00:13:04par des retards d'investissement,
00:13:06de recrutement et de consommation attentistes.
00:13:10Ce sont des milliers de Français
00:13:12qui sont en attente de décisions de l'Etat
00:13:14pour financer leurs travaux de rénovation énergétique.
00:13:17Ce sont des milliers de jeunes
00:13:18qui sont en attente de bourses,
00:13:20en attente d'effectuer leurs services civiques
00:13:22ou leurs stages, dont les procédures sont gelées.
00:13:26Etats, collectivités, territoriales,
00:13:28sécurité sociale,
00:13:30partout,
00:13:32l'investissement faiblit
00:13:34et est délaissé au bénéfice
00:13:36des seules dépenses de fonctionnement.
00:13:38Nous avons entendu ces appels
00:13:40et la situation ne peut plus durer.
00:13:42Mes chers collègues, la question posée aujourd'hui
00:13:45n'est pas celle de notre accord avec ce budget.
00:13:48Nous sommes en désaccord avec ce budget.
00:13:50Nous l'avons rejeté, nous l'avons voté contre
00:13:53lors de la commission mixte paritaire
00:13:55et nous continuerons de le combattre.
00:13:57Et si nous avions été aux responsabilités,
00:14:00si nous avions été aux responsabilités,
00:14:02nous aurions fait des choix...
00:14:04Oh ! Ne préjugez jamais de l'avenir.
00:14:08Si nous avions été aux responsabilités,
00:14:11nous aurions fait des choix radicalement différents.
00:14:14Mais la question posée aujourd'hui
00:14:16porte bien davantage, bien davantage
00:14:19sur le fonctionnement de nos institutions,
00:14:21sur le rôle de notre Assemblée,
00:14:24sur le financement de l'action publique
00:14:26et sur la bonne marge de l'administration.
00:14:28Nous refusons le simplisme
00:14:30dans lequel certains veulent enfermer le débat public.
00:14:34Nous savons toutes et tous
00:14:36que les premières victimes d'une absence de budget
00:14:39sont ceux précisément que nous voulons défendre.
00:14:43Les plus démunis, ceux qui ont le plus besoin
00:14:46d'une aide pour s'en sortir, qu'ils soient agriculteurs,
00:14:49salariés ou demandeurs d'emplois.
00:14:51Un budget, même un mauvais budget, et c'est un mauvais budget,
00:14:55sert à financer les services publics, à soutenir l'économie,
00:14:58à engager des investissements,
00:15:00à financer notre défense nationale,
00:15:02à mettre en oeuvre les contributions,
00:15:04sur les plus riches, contributions tout insuffisantes,
00:15:07soient-elles.
00:15:09Ceux qui pratiquent la politique de pire
00:15:11ne nous offrent que le pire de la politique,
00:15:14en oubliant l'intérêt des Françaises et des Français.
00:15:18Mes chers collègues, je vous le rappelle,
00:15:22le nouveau Front populaire est une alliance
00:15:24dans laquelle chaque parti conserve son autonomie stratégique.
00:15:29Ce n'est pas une instance dominée par un clan et par son chef.
00:15:34Applaudissements
00:15:36Et dans cette période,
00:15:40dans cette période où les insultes pleuvent,
00:15:43où le chaos menace,
00:15:45les socialistes ont pris leur responsabilité
00:15:49et ont choisi, démocratiquement,
00:15:51de ne pas voter cette motion de censure
00:15:53dans l'intérêt supérieur de notre pays.
00:15:56Ce refus de la censure
00:15:58est un choix difficile,
00:16:01difficile pour les députés
00:16:04de l'opposition de gauche que nous sommes.
00:16:07Nous n'ignorons rien, rien
00:16:10des interrogations qu'ils suscitent.
00:16:13Mais la responsabilité, notre responsabilité,
00:16:15c'est donner à la France de la visibilité
00:16:18et de la stabilité budgétaire.
00:16:21Mais, monsieur le Premier ministre,
00:16:24notre responsabilité ne vaut nullement adhésion.
00:16:28Ne voyez dans cette non-censure
00:16:30ni indulgence, ni complaisance.
00:16:33Nous sommes et resterons dans l'opposition.
00:16:36Vous êtes la droite et nous sommes la gauche.
00:16:39Nous nous opposerons toujours
00:16:42à la politique que vous avez décidé de conduire,
00:16:46une politique parfois submergée par les obsessions
00:16:49et les manipulations de l'extrême droite,
00:16:51donnant carte blanche à votre ministre de l'Intérieur
00:16:54pour durcir les critères de régularisation
00:16:57des personnes immigrées sans papier,
00:16:59pour stigmatiser, suspecter
00:17:01et précariser les plus fragiles.
00:17:04Une politique multipliant les atteintes
00:17:07tantôt aux devoirs de vigilance
00:17:09et au pacte vert,
00:17:11tantôt les attaques envers les agences sanitaires
00:17:13et écologiques.
00:17:15C'est pourquoi, à l'issue du débat budgétaire,
00:17:17les députés socialistes déposeront une motion de censure
00:17:20qui porteront sur l'ensemble de votre politique
00:17:23et en particulier sur les graves entorses
00:17:25au pacte républicain qu'elle incarne.
00:17:28Disons-le, le budget qui a été voté
00:17:31par la commission mixte paritaire
00:17:33n'est pas le budget des Républicains.
00:17:35En réalité, il n'est le budget de personne
00:17:38puisque c'est un budget de compromis.
00:17:41Et d'une certaine façon,
00:17:43étant le budget de personne,
00:17:45il ne satisfait personne pleinement.
00:17:49Mais ce budget a un mérite.
00:17:51Le mérite, c'est celui d'exister.
00:17:53C'est le budget de ceux qui veulent de la stabilité.
00:17:57Et parce que nous sommes responsables,
00:18:00nous, les Républicains,
00:18:02nous pensons qu'un budget, pardonnez-moi,
00:18:04monsieur le Premier ministre, même imparfait,
00:18:06est préférable à l'absence de budget.
00:18:09Pourquoi ?
00:18:10Parce que sans budget voté,
00:18:12pas d'investissement dans les hôpitaux,
00:18:13pas d'investissement dans les EHPAD,
00:18:15pas d'investissement dans les communes.
00:18:17Sans budget voté, c'est aussi la méfiance
00:18:19qui s'installe chez nos partenaires
00:18:21et chez ceux qui nous prêtent.
00:18:23Or, attention, les choses peuvent aller très vite.
00:18:26Fin novembre, les taux à 10 ans
00:18:28qui se sont appliqués à la France
00:18:30ont été plus hauts que ceux
00:18:32qui se sont appliqués à la Grèce.
00:18:34Et cela devrait sonner comme un avertissement.
00:18:37Car ça signifie qu'à ce moment,
00:18:39la signature de la France pour certains
00:18:42a valu moins que celle de la Grèce.
00:18:45Alors, je vais vous dire une chose très simple.
00:18:48Sans budget, on ne peut pas aller très loin.
00:18:51Mais sans budget, on peut tomber très bas.
00:18:53Et nous ne serons jamais, nous, les Républicains,
00:18:55les ingénieurs du chaos,
00:18:57nous ferons toujours le choix d'un budget possible
00:19:00sur celui d'un budget idéal ou idéalisé
00:19:03quand cet idéal n'est pas atteignable.
00:19:05Parce que nous ne sommes des gens responsables,
00:19:08nous ne voterons pas la censure.
00:19:10Voilà pour la motion de censure.
00:19:13Permettez-moi maintenant d'évoquer ce qui va suivre
00:19:15l'après-motion de censure.
00:19:17Quand la motion de censure aura été,
00:19:19comme nous le souhaitons, bien sûr, battue,
00:19:21c'est là que tout commencera, immédiatement.
00:19:24Il faudra nous mettre au travail pour préparer le prochain budget.
00:19:27Et cette fois-ci, avec des réformes structurelles,
00:19:31plutôt qu'en jouant du rabot.
00:19:33Vous voulez la justice sociale ? Nous aussi.
00:19:35Vous voulez la prospérité ? Nous aussi.
00:19:37Si vous voulez sauver notre modèle social, nous aussi.
00:19:41Alors dites la vérité.
00:19:43Fini les chansons pour endormir les enfants.
00:19:46Si nous avons 3300 milliards de dettes,
00:19:49ce n'est pas parce que nous n'avons pas assez taxé.
00:19:52Si nous avons 3300 milliards de dettes,
00:19:55c'est parce que nous avons tout simplement trop dépensé.
00:19:58Et parce que nous avons nié les évidences.
00:20:01La première évidence, l'argent public n'existe pas.
00:20:05L'argent public ne tombe pas du ciel.
00:20:08C'est comme toujours l'argent des impôts des Français.
00:20:11Et comme le disait Friedman,
00:20:14rien n'est jamais gratuit.
00:20:16A la fin, il y a tout le temps quelqu'un qui paye.
00:20:20Seconde évidence,
00:20:22surtaxer les entreprises n'est pas une solution pour demain,
00:20:26ça ne fait qu'amplifier le problème.
00:20:28Quand vous surtaxez une entreprise,
00:20:31elle répercute toujours, toujours ses coûts.
00:20:33Soit sur le consommateur, en augmentant les prix.
00:20:37Soit sur ses salariés, en licenciant.
00:20:40Soit en délocalisant.
00:20:42Taxez moins Sanofi, vous verrez la fameuse usine de Doliprane,
00:20:46dont nous avons tant parlé dans cet hémicycle.
00:20:49Elle resterait en France.
00:20:51L'impôt ne crée jamais de richesse. Jamais.
00:20:54Et je vous en prie de grâce, cessez de dire
00:20:57que les allégements de cotisations des entreprises sont des cadeaux
00:21:01qu'elles devraient rembourser.
00:21:04Ces allégements de charges ne sont rien en face du poids écrasant
00:21:08de l'impôt, de la taxe, de la norme,
00:21:11qui font porter un sac plein de pierres aux entreprises françaises.
00:21:14Les charges, 47% du coût de la main-d'oeuvre en France,
00:21:18championne d'Europe des charges patronales.
00:21:21Comment voulez-vous exiger des entreprises françaises
00:21:24qu'elles courent aussi vite que leurs concurrentes
00:21:27avec de telles obligations sur leurs épaules ?
00:21:30Les entreprises, mes chers collègues,
00:21:33ce ne sont pas des vaches à lait que l'on peut traire
00:21:36et que l'on peut contraindre à l'envie.
00:21:39Nous dépensons trop et nous dépensons mal.
00:21:42Prenons l'exemple du chômage, la lutte contre le chômage.
00:21:45Pour le combattre, en France,
00:21:47nous dépensons trois fois plus que l'Italie
00:21:50alors que nous avons le même taux de chômage.
00:21:53On jette l'argent, mes chers collègues,
00:21:55par les fenêtres, l'argent des Français,
00:21:57et on s'étonne que nos services publics
00:21:59manquent sans cesse de moyens.
00:22:01L'Etat est partout.
00:22:03L'Etat est partout.
00:22:05Il n'est efficace nulle part.
00:22:07L'Etat finance le reprisage des vêtements,
00:22:10le changement des lacets de chaussures,
00:22:12mais il est incapable d'assurer la protection de nos concitoyens
00:22:15ou le contrôle de nos frontières.
00:22:17Nous avons 5 millions de chômeurs.
00:22:195 millions de chômeurs.
00:22:21Et pourtant, je ne connais pas une PME,
00:22:24pas un artisan, pas un hôpital
00:22:27qui naît de difficultés pour embaucher,
00:22:29pas un seul.
00:22:30Notre système social désincite au travail.
00:22:33Nous ne travaillons pas assez.
00:22:35Et arrêtez les postures.
00:22:37Vous savez très bien, nous avons tous des exemples de gens
00:22:40qui ne reprennent pas leur travail alors qu'ils le pourraient
00:22:43parce que le système les pousse à rester chez eux.
00:22:46Si notre taux d'emploi était identique à celui du Pays-Bas,
00:22:50nous n'aurions plus de déficit primaire.
00:22:52Sixième évidence.
00:22:54Sans réforme des retraites,
00:22:56il n'y aura jamais de rétablissement des comptes publics.
00:23:01Et honte au Conseil d'orientation des retraites, le corps,
00:23:06honte au corps qui a endormi les Français
00:23:09en prétendant pendant des années que les retraites étaient à l'équilibre
00:23:13alors qu'il savait que l'Etat devait chaque année écoper
00:23:16pour éviter le naufrage.
00:23:18C'est quoi, la conséquence de tout ça ?
00:23:20C'est que nous n'avons plus de marge de manoeuvre.
00:23:22J'ai été frappé, monsieur le Premier ministre,
00:23:24en CMP de discussion qu'il nous arrivait d'avoir
00:23:26sur le maintien ou sur la suppression
00:23:29d'une ligne de 10 ou 20 millions d'euros.
00:23:32C'est-à-dire des lignes dignes dépenses
00:23:35d'un conseil municipal d'une ville moyenne,
00:23:37alors qu'on parlait du budget de l'Etat.
00:23:39Nous n'avons plus de marge de manoeuvre
00:23:41et nous n'avons plus le temps
00:23:43de raboter ce que nous faisons.
00:23:45Ce n'est pas une solution qu'on pourra répéter chaque année
00:23:48parce que l'os n'est pas loin.
00:23:51Nous devons prendre des décisions structurelles.
00:23:54Dépensez moins. Dépensez mieux.
00:23:56Travaillez plus.
00:23:58Décentralisez. Simplifiez.
00:24:00Faire confiance.
00:24:02Regardez l'Espagne, le Portugal, la Grèce, l'Italie,
00:24:05le Club Med dont on se moquait.
00:24:07Tous ces pays, aujourd'hui, se portent mieux que nous.
00:24:10Pourquoi ? Parce qu'ils ont réduit leurs dépenses publiques.
00:24:13Ils ont rendu ces dépenses plus efficaces.
00:24:15Ils ont débureaucratisé, libéré les collectivités territoriales,
00:24:19les acteurs économiques, sociaux.
00:24:21Ils ont lutté contre les fraudes.
00:24:23Ils ont réformé les retraites.
00:24:25Ils ont adopté une règle d'or
00:24:27et, pour certains, ils se sont dotés de fonds souverains.
00:24:30La bonne nouvelle, c'est que nous savons,
00:24:33grâce à des expériences étrangères,
00:24:35que les choses peuvent changer.
00:24:37La spirale infernale de la dette, ce n'est pas une fatalité,
00:24:40même quand on est au bord du gouffre.
00:24:42Le Canada, dans les années 90,
00:24:45grâce à un gouvernement de centre-gauche,
00:24:47Jean Chrétien, le Canada était alors
00:24:48considéré en faillite,
00:24:50avec un niveau de dette similaire au nôtre.
00:24:52Le Premier ministre, Jean Chrétien,
00:24:54a établi alors une méthode consensuelle
00:24:56avec les provinces, avec les partis d'opposition,
00:24:59pour réduire drastiquement la dépense publique.
00:25:02Il a fait une revue de l'ensemble des dépenses
00:25:04dans chaque ministère.
00:25:05Qu'est-ce qui s'est passé en trois ans ?
00:25:07Seulement, le pays est passé d'une situation de déficit
00:25:10qui avoisinait les 10% à une situation d'équilibre.
00:25:13Les dépenses publiques ont baissé de 15 points en 10 ans.
00:25:17Et peu de temps après, le Canada a massivement baissé
00:25:20son impôt sur les sociétés.
00:25:22Sans son suivi, mes chers collègues,
00:25:24des années de croissance.
00:25:25Vous voulez un autre exemple ?
00:25:26Le Danemark, plus proche de nous.
00:25:2814 points de ratio de dépenses publiques
00:25:30qui ont été gagnés en 20 ans.
00:25:32Ce fut là aussi le fruit d'un consensus politique.
00:25:35Car les réformes eurent lieu en même temps
00:25:37que se succédaient les partis libéraux
00:25:39et les sociodémocrates.
00:25:40Les réformistes au Danemark ont réussi
00:25:42à faire consensus sur des principes forts,
00:25:45comme les lois budgétaires strictes,
00:25:46l'introduction d'une dose de capitalisation
00:25:48dans la retraite et une revue des dépenses.
00:25:51Il faut retenir deux enseignements de ces expériences.
00:25:54Un, c'est possible.
00:25:56Oui, c'est possible de réformer de manière consensuelle
00:25:59avec plusieurs forces politiques en présence.
00:26:02Deux, il est essentiel
00:26:04de passer en revue les dépenses publiques
00:26:06pour établir de l'ordre dans nos comptes.
00:26:08Monsieur le Premier ministre, je n'invente rien,
00:26:11j'ouvre les yeux et je vois dépenser moins,
00:26:13dépenser mieux, travailler plus,
00:26:15simplifier, décentraliser, débureaucratiser
00:26:18et dire la vérité aux Français.
00:26:20Pour contrôler le budget, au fond, c'est très simple.
00:26:23Il faut apprendre à dire non.
00:26:25Gouverner, ce n'est pas distribuer sans fin de l'argent public,
00:26:28c'est faire des choix.
00:26:31Et c'est faire des économies.
00:26:33Nous, les Républicains, nous ne voterons donc pas la censure
00:26:36parce que la France a besoin d'un budget,
00:26:39parce que la France a besoin de stabilité.
00:26:41La France ne peut pas se permettre de ne pas avoir de budget.
00:26:45Ceux qui prétendent le contraire trompent les Français.
00:26:48Mais l'adoption de ce budget, ce n'est pas la fin de l'histoire.
00:26:52Une fois ce budget adopté,
00:26:54tout commence pour éviter, mes chers collègues,
00:26:57justement que tout finisse. Merci beaucoup.
00:27:00A l'heure de nous prononcer sur cette motion de censure,
00:27:03il m'apparaît nécessaire de rappeler
00:27:06ce qu'est une loi de finances, ce qu'est un budget.
00:27:09D'un point de vue juridique, je ne vous apprends pas
00:27:12qu'il est l'acte par lequel nous, parlementaires,
00:27:15autorisons le gouvernement à percevoir des impôts,
00:27:18à lever la dette et à financer des dépenses.
00:27:22D'un point de vue politique,
00:27:24un budget est la principale expression
00:27:26des orientations d'un gouvernement.
00:27:28C'est donc un acte fondateur, éminemment démocratique,
00:27:32un point de départ de l'implémentation
00:27:34d'un projet politique.
00:27:36Il est le reflet des options politiques du gouvernement
00:27:40et qui se traduisent par le choix de telle ou telle recette
00:27:43ou par le choix de telle ou telle dépense.
00:27:45Les modalités de son adoption constituent un signal fort
00:27:48de la vitalité de notre démocratie.
00:27:50Dans votre cas, monsieur le Premier ministre,
00:27:53en recourant à l'article 49.3
00:27:55pour imposer un budget prétendument de compromis
00:27:58car issu d'une CMP,
00:28:00vous avez opté pour une procédure
00:28:02qui contraint le débat parlementaire.
00:28:05Ce énième 49.3
00:28:07succède au décret d'annulation de crédit d'avril 2024,
00:28:11à un surgel de crédit du PLFG en décembre 2024,
00:28:15qui ont considérablement et prioritairement affecté
00:28:18les budgets de l'écologie, du logement,
00:28:21de la recherche, de l'éducation et d'autres.
00:28:24En 2024, votre minorité nous a privés d'un débat
00:28:28en refusant de présenter un PLFR
00:28:30qui nous aurait permis, dans le dialogue et le compromis
00:28:33qu'exigeait la gravité de la situation,
00:28:35de proposer des solutions pour orienter
00:28:38et adapter au mieux les efforts à faire
00:28:40et se donner surtout les marges de manoeuvre nécessaires.
00:28:43Toujours en 2024,
00:28:45les membres des commissions des finances des deux assemblées
00:28:48se sont vus communiquer une note confidentielle
00:28:51datée du 7 décembre 2023,
00:28:53soit pendant le débat sur le budget 2024,
00:28:56qui mettait en garde les ministres chargés des Finances,
00:28:59Bruno Le Maire et Gabriel Attal,
00:29:01sur l'aggravation de 0,3 point de déficit public
00:29:03qui passait à 5,2 du PIB sans correction,
00:29:07remettant en cause la sincérité du budget 2024
00:29:10adopté à coup de 49,3 par Mme Borne
00:29:13sans vote toujours par le Parlement.
00:29:16Et pourtant, malgré ces dénis de démocratie répétés,
00:29:19en ce début d'année,
00:29:21les écologistes sont allés discuter,
00:29:23argumenter, expliquer, proposer.
00:29:26Nous sommes allés à Bercy
00:29:28parce que le dialogue et la culture du compromis
00:29:31sont des valeurs que nous portons.
00:29:34Parce que nous défendons la proportionnelle
00:29:36et parce que nous défendons le renoncement à l'article 49.3.
00:29:39Face à nous, une oreille apparemment attentive.
00:29:43Je dis bien apparemment.
00:29:45Car en définitive, aucune prise en compte de nos propositions
00:29:48fondées sur des données et alertes scientifiques répétées.
00:29:52Vos convictions s'arrêtent définitivement
00:29:54à la porte de la distribution des dividendes.
00:29:57Vous dites la France a besoin d'un budget
00:29:59et qu'il serait irresponsable de ne pas l'adopter.
00:30:02Cette désinformation relayée à nos âmes
00:30:04qui nous dit aussi que nous n'aurions plus de carte vitale active
00:30:08au 1er janvier 2025,
00:30:10tandis que vous avez bloqué le recrutement des services civiques,
00:30:13vise en réalité à renverser les responsabilités.
00:30:17Vous voulez faire croire aux Françaises et aux Français
00:30:19qu'en votant cette motion de censure,
00:30:21nous serions, nous, responsables de l'instabilité.
00:30:24Or, nous avons autorisé le gouvernement minoritaire
00:30:27auquel vous appartenez à lever l'impôt,
00:30:29payer les fonctionnaires, subventionner
00:30:31et investir sur le modèle qui prévalait en 2024.
00:30:36Notre pays dispose bien d'une loi spéciale budgétaire
00:30:39que vous contraignez sciemment dans son exécution,
00:30:42installant ainsi l'inquiétude chez nos concitoyens
00:30:45qui, du coup, pour certains, nous pressent
00:30:47de ne pas voter la censure d'un budget
00:30:49que pourtant ils désapprouvent.
00:30:51Ils le désapprouvent car il est mauvais pour les plus précaires.
00:30:55Il est mauvais pour le climat.
00:30:57Il est mauvais pour la recherche.
00:30:59Il est mauvais pour les transports décarbonés.
00:31:01Il est mauvais pour l'aide publique au développement.
00:31:04Il est mauvais pour la rénovation thermique des bâtiments.
00:31:07Il est mauvais pour les auto-entrepreneurs
00:31:09qui viennent de la prendre.
00:31:11Un budget qui prévoit des baisses de crédit
00:31:13à hauteur de moins 2,6 milliards pour la mission travail,
00:31:17moins 2 milliards pour la rénovation des logements,
00:31:20moins 1,5 milliard pour l'aide publique au développement,
00:31:24moins 1,1 milliard à périmètre constant
00:31:27pour la cohésion des territoires,
00:31:30moins 541 millions pour l'agriculture,
00:31:33moins 182 millions pour le sport
00:31:35ou encore 166 millions pour les politiques de l'eau
00:31:38et la biodiversité.
00:31:40Ce sont une nouvelle fois les plus précaires
00:31:42qui seront les victimes de votre politique.
00:31:44Monsieur le Premier ministre,
00:31:46par cette obstination à maintenir une politique austéritaire,
00:31:49notre groupe votera majoritairement de ces censures.
00:31:52Sans plaisir, sans aucune satisfaction,
00:31:55mais en responsabilité,
00:31:57convaincu que la France mérite un budget à la hauteur
00:32:01des enjeux écologiques et sociaux de notre temps.
00:32:04Notre pays s'apprête à se doter d'un budget
00:32:07si la motion de censure dont nous débattons est rejetée,
00:32:10comme nous le souhaitons aux groupes démocrates
00:32:13et comme peuvent le souhaiter en leur fort intérieur
00:32:16toutes celles et ceux qui, sans renoncer à ce qu'ils sont,
00:32:20ont fait le choix d'être à la hauteur du moment.
00:32:23Au fond, celles et ceux qui, aujourd'hui,
00:32:25veulent priver la France d'un budget
00:32:27ont en réalité une autre intention,
00:32:29celle de priver notre pays
00:32:31d'une discrète révolution concrète, tangible,
00:32:34plus utile au quotidien des Françaises et des Français
00:32:37que les rêves du grand soir qui ne viennent jamais,
00:32:40la révolution du compromis,
00:32:42le chemin plus que jamais nécessaire
00:32:44dans une assemblée sans vainqueur.
00:32:46Car dans notre pays, dans notre démocratie,
00:32:49la vraie révolution ne réside pas
00:32:51dans la conflictualité permanente,
00:32:53les jeux de posture, l'esprit de coterie,
00:32:57dont nous avons tant l'habitude, mais dans une éthique du dialogue,
00:33:00de la conciliation,
00:33:02et dans l'expression pleine et raisonnable du pluralisme.
00:33:05Il s'agit de ce que porte en tout premier lieu ce budget,
00:33:09une idée et une pratique renouvelées de la démocratie.
00:33:13Car si ce budget n'est celui de personne,
00:33:16il n'est pas pour autant orphelin.
00:33:18Et il ne vient pas de nulle part.
00:33:20Il est l'oeuvre du dialogue,
00:33:22d'abord entre le gouvernement et le Parlement,
00:33:24que je veux saluer,
00:33:26et entre l'ensemble des forces parlementaires
00:33:28qui assument de permettre le vote d'une loi de finances
00:33:31qui ne peut pleinement traduire ce qu'ils défendaient,
00:33:34mais respectent au mieux et avec équilibre
00:33:37leurs différentes intentions.
00:33:39Il élève de ceux qui savaient que la France avait besoin
00:33:42d'un budget pour faire face au poids écrasant de la dette,
00:33:45pour oeuvrer à plus de justice sociale et de solidarité,
00:33:48sans jamais sacrifier l'efficacité économique
00:33:51qui en est la clé de voûte.
00:33:54Pour continuer à faire face aux urgences,
00:33:57aux urgences de santé, aux urgences d'éducation
00:34:00ou aux urgences climatiques.
00:34:02Et je veux ici saluer le choix du Parti socialiste
00:34:05et du groupe socialiste et apparenté
00:34:08d'éviter la politique du pire
00:34:10et d'être du camp des bâtisseurs.
00:34:12Je sais, et nous savons plus que d'autres sans doute
00:34:15au mouvement démocrate, ce que c'est que s'affranchir.
00:34:18On y gagne toujours sur le long terme
00:34:20et plus encore quand cela sert l'intérêt général.
00:34:23Et je sais également, parce que vous êtes libre,
00:34:26vous demeurez dans l'opposition.
00:34:28Et nous avons besoin de l'expression
00:34:30d'une gauche forte, de conviction, d'opposition,
00:34:33mais aussi capable de prendre ses responsabilités
00:34:36comme elle a su le faire dans son histoire.
00:34:38Nous pensons simplement depuis toujours
00:34:40qu'il est possible d'assumer pleinement les désaccords
00:34:43et d'assumer pleinement de dépasser certaines de nos différences
00:34:46pour avancer sur l'essentiel.
00:34:48Et il s'agit du choix crucial que vous faites aujourd'hui
00:34:51d'arrêter la France d'un budget
00:34:53pour faire pièce au désordre et au chaos.
00:34:56Nous aussi, nous avons dû accepter et prendre notre part
00:34:59au mouvement démocrate, dans les groupes EPR,
00:35:02Horizon et Les Républicains.
00:35:04Et nous n'étions pas non plus d'accord sur tout.
00:35:07Mais nous l'avons accepté pour rendre possible,
00:35:09parce qu'il était nécessaire, ce compromis.
00:35:12Il fallait que chacun fasse des pas.
00:35:15Chacun a su les faire.
00:35:17Et je voudrais les en remercier.
00:35:19Dernier élément que je voudrais souligner sur ce budget,
00:35:22il porte des avancées
00:35:24dont déplaisent à celles et ceux qui lui préfèrent la censure.
00:35:27Je pense à la réduction des déficits publics,
00:35:30qui sans rien faire aurait bondi à 7 %,
00:35:32et que nous pouvons désormais réduire à 5,4 %.
00:35:36L'exécution de ce budget sera difficile,
00:35:39mais ce virage est pris
00:35:41et son coût sera toujours infiniment moins douloureux
00:35:44que celui d'une sortie de route.
00:35:46Je pense aux avancées tant attendues
00:35:49qu'ils contiennent pour notre agriculture,
00:35:51avec le soutien à l'élevage, à la transmission et à l'installation,
00:35:54à l'amélioration du système de retraite
00:35:56ou les moyens des chambres d'agriculture.
00:35:58Je pense aux moyens supplémentaires pour notre justice,
00:36:01pour notre sécurité, pour notre défense,
00:36:04à ceux dédiés à notre école, à Mayotte,
00:36:07afin de faire face aux drames que traverse l'île
00:36:09ou pour faire face aux besoins de Nouvelle-Calédonie.
00:36:12Je pense aux avancées sur notre politique du logement,
00:36:15secteur essentiel, pour notre dynamique économique
00:36:19mais aussi pour notre modèle social que notre groupe défend sans relâche.
00:36:23Je pense à des sujets aussi essentiels que la justice fiscale,
00:36:27car nos débats l'ont montré,
00:36:29il y a des consensus possibles sur ces enjeux,
00:36:31en particulier sur la lutte contre les rentes
00:36:33et l'optimisation fiscale.
00:36:35Et en faisant cette liste non exhaustive,
00:36:37je le dis devant notre Assemblée,
00:36:39la stabilité institutionnelle, économique, sociale
00:36:42ne peut pas se réduire au seul vote d'un budget.
00:36:45Les politiques publiques, tout le monde le sait,
00:36:46pour produire leurs effets, ont besoin de stabilité.
00:36:49Et nous attendons, monsieur le Premier ministre,
00:36:51que votre gouvernement s'engage dans le saillon tracé ensemble
00:36:54avec le Parlement dans les semaines qui viennent.
00:36:57Il nous faut continuer à oeuvrer utilement
00:36:59au service de la France, car les défis sont colossaux.
00:37:02Le premier est de faire vivre pleinement les prémices
00:37:04de cette culture de concertation portée par votre gouvernement
00:37:07et le Parlement, et qui aura permis, je l'espère,
00:37:10l'adoption de ce budget.
00:37:12Cela suppose que nous astreignons à des principes d'action simples,
00:37:16penser le temps long selon une logique de programmation
00:37:19et une logique de pluriannualité pour partager les trajectoires
00:37:22de long terme et pas seulement les impasses,
00:37:25cesser de considérer que légiférer est la réponse à tout,
00:37:28parce qu'il faut le dire, il s'agit parfois de gesticulation,
00:37:31et d'autant de temps que nous ne mettons pas à profit
00:37:34pour simplement appliquer les lois que nous votons
00:37:36dans cette Assemblée et pour éviter d'en évaluer les effets,
00:37:39encourager la logique, enfin, de contractualisation
00:37:43et la discussion à les champs pertinents selon le principe simple
00:37:46de la subsidiarité.
00:37:48Deuxième enjeu majeur auquel il faut nous atteler,
00:37:51celui de l'organisation et de l'efficacité de l'Etat.
00:37:54Cela passe par trois chantiers à mener sans délai.
00:37:58Le premier concerne les opérateurs et les agences de l'Etat.
00:38:02Jamais vous n'entendrez de ma part
00:38:04de la misopilerie de telle ou telle structure, jamais.
00:38:08C'est d'ailleurs souvent le meilleur moyen
00:38:10de ne rien changer que de procéder par houkaze.
00:38:13Nous venons d'ailleurs de le voir.
00:38:15Il y a, à notre sens, trois enjeux en ce domaine.
00:38:18D'abord, la gouvernance.
00:38:20Monsieur le Premier ministre, aucun opérateur, aucune agence,
00:38:23ne peut et ne doit plus jamais fonctionner en autonomie
00:38:26ou en silo des autres acteurs publics...
00:38:28Applaudissements
00:38:30...sauf à accepter encore
00:38:32que la parole publique perde de sa crédibilité.
00:38:35L'autorité de la décision publique
00:38:37ne peut être diluée ou remise en cause,
00:38:40et les acteurs ne peuvent pas plus échapper
00:38:42aux contrôles démocratiques.
00:38:44L'Etat ne doit parler que d'une seule voix
00:38:46et faire respecter ses lignes directrices
00:38:48par ses agences et ses opérateurs.
00:38:50Deuxième enjeu, celui de l'allègement des normes.
00:38:53Nous considérons, au groupe Les Démocrates,
00:38:55que ces acteurs ne peuvent pas créer leurs propres normes,
00:38:58leurs propres règles, leurs propres contraintes,
00:39:01en alourdissant toujours plus la charge administrative.
00:39:04Troisième enjeu, celui de l'adéquation
00:39:06entre les missions prioritaires de l'Etat
00:39:08et les dépenses publiques,
00:39:10qui devraient être recherchées aussi pour les opérateurs
00:39:13et pour les agences, comme on s'y astreint,
00:39:15pour les administrations centrales et territoriales.
00:39:18Le deuxième chantier
00:39:19concerne l'articulation des interventions de l'Etat
00:39:22et des collectivités locales.
00:39:24Ces dernières doivent être encouragées
00:39:26par la contractualisation à ajuster leurs dépenses.
00:39:29Il faudra un jour envisager de refonder enfin
00:39:32le schéma de nos ressources locales,
00:39:34tant elles paraissent désormais obsolètes.
00:39:36Le troisième et dernier chantier,
00:39:38celui de la réforme structurelle de notre modèle social,
00:39:41avec un objectif que nous parions tous partager,
00:39:44celui d'une solidarité,
00:39:46modèle unique au monde, sans doute,
00:39:48qui soit durable et donc qui soit soutenable dans la durée.
00:39:51Sinon, ce sont les plus fragiles qui en pâtiront.
00:39:53C'est pour cela que notre groupe défend une vision
00:39:56de programmation pluriannuelle en santé,
00:39:58mais aussi un débat sincère et lucide
00:40:00sur l'avenir de notre système de retraite par répartition.
00:40:03Pour cela, nous pensons que la question des retraites
00:40:06doit être abordée de manière globale
00:40:08et ne peut être déliée de celle de la démographie,
00:40:11des inégalités entre les hommes et les femmes,
00:40:13ou encore du rapport nouveau de travail
00:40:15auquel aspirent de nombreux Français.
00:40:17Il faut que nous partageons enfin un constat objectif
00:40:20sur la situation actuelle de notre système.
00:40:23L'organisation d'un débat au Parlement
00:40:25à la suite des conclusions de la mission
00:40:27menée par la Cour des comptes pourrait le permettre.
00:40:30Monsieur le Premier ministre, si, comme notre groupe l'espère,
00:40:33et comme celles et ceux qui ont pris le risque du compromis,
00:40:36parce que le compromis, c'est un risque,
00:40:38le permettent et que ce budget est adopté,
00:40:41les défis à relever pour rattraper le retard pris sont immenses.
00:40:45Nous pensons et nous savons que nous avons avec vous
00:40:48la conviction en partage selon laquelle la difficulté des temps
00:40:51ne peut être prétexte à l'inaction.
00:40:53Que cette difficulté, au contraire,
00:40:55commande le courage d'agir
00:40:58et qu'elle commande le courage de servir l'intérêt général
00:41:01et parce que les Français nous le demandent,
00:41:03qu'elle commande de sortir du chaos.
00:41:05Notre groupe continuera donc de s'engager dans cette voie
00:41:08sans relâche, résolument,
00:41:10pour permettre par le dialogue démocrate et républicain
00:41:13avec toutes celles et ceux qui feront d'eux-mêmes,
00:41:15en ne pensant qu'à l'avenir de Paris,
00:41:17d'ouvrir un nouveau chemin. Je vous remercie.
00:41:19Merci beaucoup, monsieur le président.
00:41:21En votant la motion de censure de décembre,
00:41:24vous avez certes fait tomber le gouvernement Barnier
00:41:26par pure ambition politique,
00:41:28mais vous avez surtout entraîné notre pays
00:41:31dans une impasse budgétaire qu'elle n'avait pas connue
00:41:33depuis 62 ans.
00:41:35Une loi de finances censurée en décembre,
00:41:37une nation sans budget pendant deux mois,
00:41:40ce sont des entreprises, des collectivités
00:41:43et des ménages plongés dans l'incertitude.
00:41:45Ce sont des investissements gelés
00:41:47et une perte de compétitivité.
00:41:49C'est la France qui recule.
00:41:51C'est un modèle social, et les plus précaires d'entre nous,
00:41:54qui souffrent encore davantage.
00:41:56C'est la France qui s'abîme.
00:41:58Voilà le bilan du jusqu'au-boutisme
00:42:00et de l'irresponsabilité des oppositions
00:42:02qui ont soutenu cette première motion de censure.
00:42:04C'est pourquoi aujourd'hui, plus que jamais,
00:42:07il nous faut mettre un terme à cette situation
00:42:09qui n'a que trop duré et réagir au plus vite
00:42:12pour rattraper le retard que nous avons accumulé.
00:42:15S'il fallait s'en convaincre,
00:42:17il suffit d'observer la Chine et les Etats-Unis,
00:42:20qui ont commencé l'année en prenant des mesures concrètes
00:42:23pour favoriser leurs entreprises
00:42:25dans une guerre commerciale qui ne fait que commencer.
00:42:29A l'inverse, faute de budget, faute de visibilité,
00:42:32nos entreprises françaises attendent encore
00:42:35de pouvoir prendre toute leur place
00:42:37dans cette concurrence de plus en plus difficile.
00:42:40Nos partenaires européens, eux non plus,
00:42:42ne nous ont pas attendus pour avancer et pour innover.
00:42:45Nous soutenons le compromis trouvé en commission mixte paritaire
00:42:48sur le projet de loi de finances.
00:42:50Nous le soutenons, car il permettra des avancées nécessaires
00:42:54à l'amélioration du quotidien des Français.
00:42:57Je pense aux chefs d'entreprise
00:42:58qui demandent des mesures de simplification administrative,
00:43:01un soutien accru à l'innovation et des mesures concrètes
00:43:04pour faciliter l'embauche des salariés.
00:43:06Ce budget répond à leurs inquiétudes.
00:43:08Pour l'ensemble de nos concitoyens,
00:43:10il nous faut saluer l'absence de hausse d'impôts
00:43:12pour les classes moyennes, qui était indispensable,
00:43:14et pour laquelle nous nous sommes battus
00:43:16depuis le début de la discussion budgétaire.
00:43:18Il ne faut pas oublier non plus l'ensemble
00:43:20des avancées attendues de longue date par les agriculteurs
00:43:23qui pourront enfin voir le jour suite à l'adoption de ce budget.
00:43:26Je pense notamment à l'augmentation du taux d'exonération
00:43:29de la taxe sur le fonds sinon bâti,
00:43:31le renforcement des dispositifs favorisant
00:43:33la transmission à un jeune agriculteur
00:43:35ou encore la taxation à taux réduit du GNR.
00:43:38Toutes ces mesures ne sont pas seulement nécessaires,
00:43:41elles sont indispensables.
00:43:43Mais malgré tout, il nous faut être lucides.
00:43:46Ce budget n'est pas parfait.
00:43:48Personne n'aura la prétention de dire le contraire.
00:43:51Premièrement, parce qu'à nos yeux,
00:43:53l'effort de réduction des dépenses n'est pas assez important.
00:43:57Des efforts ont certes été faits dans ce budget
00:44:00en diminuant le budget alloué aux opérateurs des agences de l'Etat,
00:44:03en réalisant de plus fortes baisses des dépenses de l'Etat
00:44:06depuis 25 ans ou encore en procédant à des baisses de dépenses
00:44:09sous de nombreuses missions budgétaires
00:44:11sans impacter la qualité des services publics qui y sont rattachés.
00:44:14Néanmoins, il nous faudra aller plus loin.
00:44:17Et je sais, monsieur le Premier ministre,
00:44:19combien nous partageons cette ambition.
00:44:21Notre pays s'est habitué à toujours dépenser plus que de raison.
00:44:24Il nous faudra réduire la dette,
00:44:26dont la charge financière pèse trop lourdement
00:44:29sur nos investissements et nos besoins du moment.
00:44:31C'est un devoir pour nos concitoyens d'aujourd'hui,
00:44:34mais plus encore pour les générations futures.
00:44:36Nous ne pouvons plus faire abstraction de l'enjeu démographique
00:44:40sans mettre en péril notre système de protection sociale.
00:44:43Supprimer chaque euro dépensé,
00:44:45qui n'est pas un euro utile pour le Français,
00:44:48c'est le défi que nous devons relever
00:44:50dès le prochain projet de loi de finances pour 2026.
00:44:53Avec mes collègues du groupe Horizon et Indépendants,
00:44:56nous sommes prêts à y travailler, monsieur le Premier ministre,
00:44:58à y travailler à vos côtés.
00:45:00Deuxièmement, à nos yeux,
00:45:02ce budget comporte trop d'hausses d'impôts,
00:45:03alors que nous sommes connus comme le pays le plus taxé au monde.
00:45:06La hausse de la fiscalité
00:45:07ne peut être la solution de tous nos maux.
00:45:10Une fois ce constat dressé, une conclusion s'impose.
00:45:14Bien qu'imparfait, le projet de loi de finances doit être adopté.
00:45:19Ce budget, nous l'avons amendé,
00:45:21et nous avons obtenu des avancées.
00:45:23Oui, grâce au groupe Horizon et Indépendants,
00:45:25le préato zéro sera étendu au neuf sur l'ensemble du territoire.
00:45:29C'est une réponse concrète à la crise du logement
00:45:31que subissent nos concitoyens.
00:45:33Oui, grâce au groupe Horizon et Indépendants,
00:45:35le dispositif de monétisation des RTT
00:45:37sera prolongé pour deux ans,
00:45:39pour soutenir la France qui travaille
00:45:41et pour redonner du pouvoir d'achat à nos compatriotes.
00:45:44Oui, nous avons fait ce travail en parlementaire responsable.
00:45:49Nous ne tromperons pas dans l'irresponsabilité
00:45:52de ceux qui jouent contre les institutions.
00:45:54Je veux le dire à nos concitoyens.
00:45:56Nous ne faisons pas d'illusions.
00:45:58Celles et ceux qui soutiennent cette motion de censure
00:46:01ne s'intéressent pas à la France,
00:46:03mais poursuivent seulement un but politique,
00:46:05celui de rendre le pouvoir en ce moment le chaos.
00:46:08Mais la question est à quel prix ?
00:46:11Si cette motion était adoptée,
00:46:13cela serait à court terme catastrophique
00:46:15pour nos finances publiques, nos entreprises
00:46:18et chacun de nos concitoyens, et vous le savez très bien.
00:46:21Nous avons déjà mesuré le coût de la 1re censure en décembre.
00:46:24Nous savons trop combien il en coûterait à notre pays
00:46:27si cela devait se reproduire.
00:46:29La ligne du groupe Liott est claire.
00:46:32Elle se résume en trois points.
00:46:34Premier point, aucun des membres du groupe Liott
00:46:37n'aurait voté en faveur de ce projet de budget
00:46:39s'il avait été soumis au vote.
00:46:41Deuxième point, aucun des membres du groupe Liott
00:46:44ne votera en faveur de cette motion de censure.
00:46:47Et troisième point, tous les membres du groupe Liott
00:46:51pensent que le redressement des finances publiques
00:46:53passe par des réformes structurelles.
00:46:55Premièrement, si le texte issu de la CMP
00:46:58avait été soumis au vote,
00:47:00donc aucun membre du groupe Liott
00:47:02n'aurait voté en sa faveur. Pourquoi ?
00:47:04La 1re raison, c'est que la sincérité
00:47:06des débats budgétaires est altérée
00:47:08par des prévisions macroéconomiques
00:47:10encore trop optimistes.
00:47:12Le projet de loi présenté en Conseil des ministres
00:47:14par le précédent gouvernement
00:47:16se fondait sur une hypothèse de croissance
00:47:18de 1,1% en volume
00:47:19et une inflation moyenne de 1,8%
00:47:21pour l'exercice 2025.
00:47:23Le contexte international
00:47:25et les incertitudes sur la politique intérieure
00:47:27ont amené le nouveau gouvernement
00:47:29à réviser ces données.
00:47:31Et le ministre de l'Economie prévoit désormais
00:47:33une croissance en volume de 0,9%
00:47:35et une inflation de 1,4%.
00:47:37D'une part, ces estimations
00:47:39sont, comme le souligne le Haut Conseil
00:47:41aux finances publiques, optimistes.
00:47:43Et d'autre part, cette prévision
00:47:45ne tient pas suffisamment en compte
00:47:48les mesures diverses
00:47:50contenues dans ce projet de loi de finances.
00:47:52Alors que le PLF 2025,
00:47:54dans la version Barnier,
00:47:56prévoyait un déficit de 5,2 de PIB,
00:47:58celle adoptée au Sénat
00:48:00il y a 10 jours prévoyait
00:48:02un déficit de 5,3%,
00:48:04soit à peu près 133 milliards,
00:48:06mais la copie sur laquelle
00:48:08le nouveau Premier ministre a engagé
00:48:10sa responsabilité table désormais
00:48:12sur un déficit de 5,4 points
00:48:14de PIB,
00:48:16soit à peu près 139 milliards.
00:48:19La dégradation du solde public
00:48:21de 6 milliards entre la version
00:48:23votée au Sénat et la version actuelle
00:48:25est une fois encore optimiste.
00:48:27C'est pourquoi, mes chers collègues,
00:48:29nous vous alertons sur le risque
00:48:31de dérapage des déficits publics
00:48:33supplémentaires de l'ordre de 5 à 6 milliards,
00:48:35soit 0,2 points de PIB,
00:48:37du seul fait de prévision macroéconomique
00:48:39encore trop optimiste.
00:48:41La seconde raison,
00:48:43c'est un double déséquilibre
00:48:44que nous constatons du fait de la hausse
00:48:47du poids des prélèvements obligatoires
00:48:49et du fait de l'aggravation du poids
00:48:51des dépenses publiques dans le PIB.
00:48:53En effet, le gouvernement prévoit
00:48:55un déficit public fin 2024
00:48:57de 6% du PIB,
00:48:59c'est-à-dire 174 milliards.
00:49:01Face à cet échec
00:49:03dans la gestion de l'argent public,
00:49:05le gouvernement Barnier avait annoncé
00:49:07un redressement significatif.
00:49:09Mais en première lecture,
00:49:11j'ai déjà eu l'occasion d'expliquer
00:49:14que l'effort budgétaire était tronqué.
00:49:16Le gouvernement de Michel Barnier avait annoncé
00:49:18un effort de 60 milliards d'euros
00:49:20via un tiers de hausse des impôts
00:49:22et deux tiers de baisse des dépenses.
00:49:24Mais cet affiçage n'était pas calculé
00:49:26par rapport à la loi de finances initiale
00:49:28pour 2024, mais s'établissait
00:49:30par rapport à un tendanciel hypothétique.
00:49:33La nouvelle présentation
00:49:35du gouvernement Bayrou,
00:49:37c'est-à-dire un effort de 52 milliards,
00:49:39dont 21 milliards de hausse des recettes
00:49:41et 31 milliards de réduction des dépenses,
00:49:43n'est pas si éloignée de celle
00:49:45du précédent gouvernement du côté des recettes,
00:49:47mais plus faible de 9 milliards
00:49:49du côté des dépenses.
00:49:51Et le texte sur lequel le gouvernement a engagé
00:49:53sa responsabilité prévoit enfin de parcours
00:49:55un déficit public de 5,4 % du PIB.
00:49:58Mais contrairement à ce qui est annoncé,
00:50:00cette apparente maîtrise des comptes publics
00:50:04résultera d'une hausse du taux
00:50:06des prélèvements obligatoires,
00:50:08c'est-à-dire des impôts et des cotisations sociales,
00:50:10de près de 0,7 point.
00:50:12Soit 21 milliards en passant de 42,8 % du PIB en 2024
00:50:18à 43,5 % du PIB en 2025.
00:50:21Quant aux dépenses publiques,
00:50:23elles vont augmenter de 43 milliards,
00:50:26puisqu'elles vont passer de 1 652 milliards en 2024
00:50:29à 1 695 milliards en 2025.
00:50:32Mais c'est que le poids
00:50:34de ces dépenses publiques dans le PIB
00:50:36s'aggravera de 0,2 point,
00:50:39puisqu'il passera de 56,6 % du PIB en 2024
00:50:43à 56,8 % du PIB en 2025.
00:50:47Est-ce là un budget d'austérité ?
00:50:49Bien sûr que non.
00:50:51On peut discuter de l'allocation des crédits
00:50:53entre les missions, mais on ne peut soutenir
00:50:55que la dépense publique baisse
00:50:57lorsque la dépense publique progresse de 43 milliards
00:51:00et son poids dans la richesse nationale
00:51:02de 0,2 point de PIB supplémentaire.
00:51:04In fine, nous accentuons la pression fiscale
00:51:07tout en augmentant le poids de la dette publique
00:51:11et des dépenses publiques dans le PIB.
00:51:13En 2025, l'Etat va émettre 300 milliards d'euros
00:51:17sur les marchés financiers.
00:51:19L'Etat français sera le 1er emprunteur
00:51:22sur le marché européen
00:51:24et payé 55 milliards d'euros d'intérêt.
00:51:26Autant dire 2 tiers du budget alloué à l'éducation nationale.
00:51:29Je vous le demande, mes chers collègues,
00:51:31est-ce qu'on veut imposer toujours plus nos compatriotes
00:51:34pour payer des intérêts d'une dette
00:51:36qui augmente de l'ordre de 8 milliards par an supplémentaires
00:51:39chaque année et qui sont versés
00:51:41pour plus de la moitié à des investisseurs étrangers ?
00:51:44Le 2e point que je voudrais évoquer,
00:51:47c'est pourquoi aucun des membres du groupe Lyot
00:51:49ne votera en faveur de cette motion de censure.
00:51:52Tout d'abord, nous estimons que le Parlement
00:51:54ne peut continuer à maintenir une incertitude nuisible
00:51:56aux intérêts de notre peuple.
00:51:58Au groupe Lyot, nous estimons que l'absence de budget
00:52:00aurait 2 conséquences négatives sur notre économie.
00:52:03Le 1er risque, c'est celui du gel des investisseurs
00:52:05et des investissements et des embauches.
00:52:07Les entrepreneurs et les familles sont suspendus
00:52:09aux feuilletons politiques de la France
00:52:11depuis maintenant 6 mois.
00:52:13Y aura-t-il un gouvernement la semaine prochaine ?
00:52:15L'alliance avec tel ou tel parti permettra-t-elle
00:52:17à la minorité présidentielle de faire adopter un budget ?
00:52:21Le problème, c'est que l'incertitude
00:52:23et le manque de confiance freinent le dynamisme économique
00:52:25dans nos territoires.
00:52:27Si la classe politique se lasse des attermoements
00:52:29que nous vivons autour de ce sacro-saint vote du budget,
00:52:32que doivent en penser les acteurs de l'économie réelle ?
00:52:35Le temps de la lassitude, voire de l'exaspération, est venu
00:52:39et les Français ne souhaitent plus qu'une chose,
00:52:41sortir de ce chaos.
00:52:43Mais cette situation, elle emporte des conséquences directes
00:52:46sur l'activité et l'emploi.
00:52:48A l'heure où les plans de licenciement se multiplient,
00:52:50l'incertitude budgétaire freine les recrutements
00:52:53et renforce le chômage.
00:52:55Le risque étant que ce budget crée un cycle négatif
00:52:58puisque l'annonce de hausses massives d'impôts
00:53:01dissuade les investissements étrangers en France
00:53:04et favorise les investissements à l'étranger
00:53:06des entreprises françaises.
00:53:08Et puis, je voudrais évoquer un dernier point.
00:53:11Quels sont les axes du redressement
00:53:14des finances publiques que notre groupe souhaiterait ?
00:53:17Tout d'abord, relancer un grand mouvement de décentralisation.
00:53:22Monsieur le Premier ministre, nous savons que vous y êtes favorable
00:53:25sur le principe depuis des années.
00:53:27Mais en mettant fin aux compétences partagées
00:53:29qui développent les doublons et l'irresponsabilité
00:53:32et redonner une autonomie fiscale aux collectivités territoriales
00:53:36pour rétablir le lien entre les citoyens et les élus
00:53:39et pour responsabiliser tous les acteurs locaux.
00:53:42Notre second axe, c'est de redonner aux partenaires sociaux
00:53:47un vrai pouvoir de gestion.
00:53:50Pas seulement des retraites complémentaires,
00:53:53qu'ils ont beaucoup mieux gérées, avec beaucoup plus de courage
00:53:57que les gouvernements successifs sur les régimes de base.
00:54:00Mais pourquoi pas d'étendre leurs compétences
00:54:03à des régimes de base ?
00:54:05Il en est d'eux-mêmes de l'assurance-chômage,
00:54:07puisque l'assurance-chômage est théoriquement
00:54:10un régime conventionnel.
00:54:12Mais en fait, les gouvernements successifs ont vidé
00:54:15les partenaires sociaux de leurs responsabilités.
00:54:18Or, une majorité des partenaires sociaux
00:54:21sont des gens responsables.
00:54:23Or, on n'a cessé que de les déresponsabiliser
00:54:26et de les exclure,
00:54:28dans une conception totalement verticale
00:54:31de l'exercice du pouvoir dans ce pays.
00:54:34Et puis, en 3e lieu, le 3e axe,
00:54:37c'est qu'il faut récompenser le travail de nos concitoyens
00:54:41en éloignant le smic net des minima sociaux
00:54:44par une réforme du système socio-fiscal
00:54:47sans surcoût pour les entreprises,
00:54:49pour encourager ceux qui travaillent.
00:54:53Personne ne conteste ici que la crise politique
00:54:56qui traverse notre pays crée,
00:54:58chez beaucoup de Français, de l'angoisse et de la colère.
00:55:01Cette crise a deux causes principales.
00:55:04La première réside dans la dissolution insensée
00:55:08décidée par le président de la République en juin dernier.
00:55:11La deuxième cause découle de la première,
00:55:14celle du refus obstiné d'Emmanuel Macron
00:55:17d'entendre ce qu'ont exprimé les Français
00:55:20à l'occasion des élections législatives
00:55:22et notamment leur volonté de changement de politique
00:55:24pour plus et mieux de services publics,
00:55:26plus de justice fiscale et sociale
00:55:28et l'abrogation de la réforme des retraites.
00:55:31En nommant Michel Barnier, puis vous, monsieur le Premier ministre,
00:55:35François Bayrou, le président de la République
00:55:38ne poursuit qu'un seul objectif,
00:55:40se prémunir à tout prix
00:55:43contre toute remise en cause de sa politique
00:55:45en dépit du vote des Français.
00:55:47Depuis plusieurs semaines, vous tentez d'imposer un récit
00:55:50selon lequel l'opposition serait responsable du désordre
00:55:53et du fait que notre pays n'a toujours pas de budget.
00:55:56Mais vous oubliez rapidement que le camp présidentiel,
00:56:00main dans la main avec la droite et l'extrême droite,
00:56:03a décidé le 12 novembre dernier
00:56:05de voter contre la loi de finances
00:56:07issue de nos travaux parlementaires.
00:56:09Pourtant, nous avions réussi,
00:56:11avec les groupes du Nouveau Front Populaire,
00:56:13à construire une majorité dans cet hémicycle
00:56:15pour amender le projet de loi présenté par le gouvernement Barnier
00:56:19et proposer un budget qui répond aux besoins et aux attentes du pays.
00:56:22Nous avions dégagé plus de 75 milliards de recettes nouvelles
00:56:27sans jamais mettre à contribution les classes populaires
00:56:30ni les PME et les artisans,
00:56:32grâce notamment à la taxe Zucman à 2% sur les hauts patrimoines
00:56:36et une contribution des entreprises du CAC 40
00:56:39ainsi qu'une augmentation de la taxe sur les transactions financières.
00:56:43De ces nouvelles recettes, vous n'en avez pas voulu.
00:56:47A peine nommé, monsieur le Premier ministre,
00:56:49vous avez, dans cette même logique,
00:56:51refusé que notre Assemblée examine un nouveau budget.
00:56:54Pire, vous avez refusé de nous saisir d'une nouvelle lecture,
00:56:58nous prévant ainsi de la moindre discussion
00:57:01sur la partie dépense de la loi de finances.
00:57:03Vous nous aviez promis une nouvelle méthode,
00:57:06des compromis et un vrai respect du débat parlementaire.
00:57:09On sait désormais ce que valent vos promesses.
00:57:12Malgré tout cela,
00:57:14et parce que nous avons le sens des responsabilités
00:57:16et que nous ne sommes pas adeptes de la politique de la chaise vide,
00:57:20nous nous sommes rendus à toutes les rencontres proposées
00:57:23pour discuter avec le gouvernement.
00:57:25Sans naïveté, mais comme nous l'avons toujours fait,
00:57:29nous avons proposé des mesures sérieuses, chiffrées
00:57:32et plébiscitées par les Français pour sortir de l'ornière.
00:57:36Après lecture de la CMT, le constat est clair.
00:57:39Votre compromis, vous l'avez trouvé, entre la droite et la droite.
00:57:43Ce texte est mauvais pour les Français,
00:57:46plus mauvais même que celui de votre prédécesseur Michel Barnier.
00:57:50Les contributions exceptionnelles sur les hauts revenus
00:57:53et sur les grandes entreprises concédées par celui-ci
00:57:56ont été détricotées et ramenées à une durée d'un an.
00:58:00Ce texte fait même l'exploit d'être, par certains aspects,
00:58:03plus mauvais que celui du Sénat.
00:58:05Le versement de mobilité régionale
00:58:07instauré par nos homologues du Sénat a été réduit,
00:58:10l'impôt sur la fortune improductive supprimé,
00:58:13une augmentation de la taxe sur les billets d'avion augmentée
00:58:16sans qu'aucune assurance d'obtenir des mesures dérogatoires
00:58:19pour les territoires dits d'outre-mer nous a été donnée,
00:58:22tandis que les avantages des ex-présidents et premiers ministres
00:58:26ont, eux, été rétablis.
00:58:28Nous l'avons bien compris.
00:58:30Toute contribution sérieuse demandée au mieux doté
00:58:33vous est insupportable.
00:58:35Ce budget incarne le paroxysme de ces huit ans
00:58:38de politique macroniste
00:58:40en faveur d'une casse sociale et de cadeaux aux plus riches.
00:58:44En définitive, il n'y a ni changement de méthode
00:58:47ni changement de cap.
00:58:49Vous persistez à suivre les mêmes fondamentaux
00:58:52à l'oeuvre depuis plus d'huit ans
00:58:54contre l'avis d'une majorité de Français.
00:58:56Visiblement, la chute du gouvernement dernier
00:58:58ne vous a pas servi de leçon.
00:59:00Si nous sommes là aujourd'hui,
00:59:02c'est encore une fois parce que vous avez refusé le débat
00:59:05et le vote sur un texte pourtant crucial
00:59:07pour nos concitoyens.
00:59:09Nous sommes donc à nouveau obligés aujourd'hui
00:59:11de vous le redire en utilisant encore une fois
00:59:14le seul outil parlementaire qui nous permet
00:59:16de voter contre ce budget délétère pour la France.
00:59:19Nous voterons donc cette motion de censure.
00:59:21Vous auriez pu faire un autre choix.
00:59:23Nous ne pouvons, nous, en faire un autre.
00:59:26Je vous remercie.
00:59:27En faisant le choix de recourir à l'article 49.3
00:59:30pour imposer le budget de l'Etat à l'Assemblée nationale,
00:59:33vous vous êtes, M. le Premier ministre,
00:59:35inscrit dans les pas de votre prédécesseur.
00:59:38Avec ses alliés du socle commun, votre prédécesseur
00:59:41avait méthodiquement organisé le dévoiement
00:59:44de la discussion parlementaire,
00:59:46notamment par l'abondance des amendements
00:59:49et par la désertion de l'orban des députés du Bloc central.
00:59:52Il espérait se passer de nous et créer son budget
00:59:55dans le confort du Sénat et nous l'imposer par 49.3.
00:59:58Ce chemin, qu'il a conduit à la censure,
01:00:01n'était pas une fatalité.
01:00:03Pas plus pour lui que pour vous, M. le Premier ministre.
01:00:06Plutôt que le choix de manoeuvre de couloirs
01:00:09et de coups de procédure, le choix aurait pu être fait
01:00:12d'une vraie, sincère et honnête discussion parlementaire.
01:00:15Plutôt que la consultation de quelques-uns à huis clos,
01:00:18vous auriez pu relancer la discussion avec tous, ici même,
01:00:21à l'occasion d'une seconde lecture, plus rapide,
01:00:24mais surtout plus honnête que la première,
01:00:26en imposant à tous et surtout aux vôtres
01:00:29de jouer le jeu, de respecter cette Assemblée
01:00:31dont les divisions ne sont que l'écho
01:00:33des divisions du peuple français.
01:00:34Personne, M. le Premier ministre, ne croit en votre budget.
01:00:37Pas même les forces politiques qui vous soutiennent,
01:00:39ou en tout cas disent vous soutenir.
01:00:41Comment croire, en effet, à un budget qui prévoit
01:00:4427 milliards de hausse des prélèvements obligatoires
01:00:47et 41 milliards de hausse des dépenses publiques ?
01:00:49Comment croire à un budget qui fait encore grimper
01:00:52l'impôt sur les sociétés pour certains grands groupes,
01:00:55c'est-à-dire pour les locomotives de notre économie,
01:00:57alors même que nous sommes déjà bien au-dessus
01:00:59de la moyenne nationale en ce domaine ?
01:01:01Comment croire à un budget qui va raréfier le capital,
01:01:04c'est-à-dire l'investissement, par la combinaison insensée
01:01:07de cette hausse de l'impôt sur les sociétés
01:01:09avec la nouvelle contribution différentielle
01:01:11sur les hauts revenus ?
01:01:13Comment croire à un budget qui s'attaque
01:01:15même aux auto-entrepreneurs en abaissant le seuil
01:01:17de soumission à la TVA à 25 000 euros,
01:01:19fragilisant notamment de nombreux indépendants
01:01:21qui dépendent de ce statut ?
01:01:23Comment croire enfin à un budget qui manque
01:01:25à ce point de courage sur la réduction
01:01:27de la dépense publique, se refusant à agir réellement,
01:01:30sur le coût de l'immigration incontrôlée,
01:01:32sur le coût de la fraude sociale ou encore
01:01:33de l'excès bureaucratique ?
01:01:35Votre budget, monsieur le Premier ministre,
01:01:37personne n'y croit et nous n'y croyons pas davantage
01:01:39car tous les mauvais choix qu'il ne fallait pas faire,
01:01:41vous les avez faits, sur la méthode comme sur le fond.
01:01:43Votre budget, donc, je le regrette de vous le dire,
01:01:46est mauvais et même très mauvais.
01:01:48Si nous avions été appelés à le voter,
01:01:50nous l'aurions rejeté.
01:01:52Mais aujourd'hui, notre débat n'est pas de savoir
01:01:54si nous votons ou si nous ne votons pas votre budget,
01:01:56mais de savoir si nous faisons tomber
01:01:58ou si nous ne faisons pas tomber votre gouvernement.
01:02:00Face à cette question,
01:02:02notre seule boussole demeure invariablement
01:02:05l'intérêt de la France.
01:02:07Depuis 7 ans, le macronisme avance toujours
01:02:11au milieu des échecs de ses politiques
01:02:13avec mépris, avec arrogance,
01:02:15avec ce petit sourire en coin satisfait
01:02:17qui exaspère tant nos compatriotes.
01:02:19Aucune semence politique, aucun outil constitutionnel,
01:02:22aucun résultat électoral
01:02:24ne semble pouvoir vous sortir de la torpeur
01:02:26de vos certitudes.
01:02:28Et ce, malgré le bilan désastreux
01:02:30de ces 7 années perdues pour la France,
01:02:32que restera-t-il en effet du macronisme
01:02:34quand la parenthèse se refermera ?
01:02:36Rien, si ce n'est des ruines.
01:02:38Si nous vous censurions aujourd'hui,
01:02:40comme nous avons censuré Michel Barnier hier,
01:02:42la même cause produira malheureusement
01:02:44les mêmes effets.
01:02:46Or, nous ne souhaitons agir que dans l'intérêt du pays
01:02:48et si nos actes peuvent être utiles au pays.
01:02:51Aujourd'hui, nous faisons le triste constat
01:02:53que rien ne changera tant que le macronisme se perpétuera.
01:02:57Et malheureusement, le si mal nommé front républicain
01:03:01vous a sauvés, grâce aux voix de la gauche
01:03:04et de l'extrême gauche de M. Mélenchon
01:03:06et grâce à ces voix seules, vous, vous perpétuez.
01:03:09Nous ne prendrons donc ni de leçon
01:03:11de ceux qui ont ruiné le pays durant 8 ans,
01:03:13ni de leçon de ceux qui disent combattre le macronisme,
01:03:15mais votent pour lui dès qu'ils peuvent empêcher l'alternance.
01:03:19M. le Premier ministre, nous ne vous censurerons pas
01:03:22car nous ne condamnerons pas le pays
01:03:24à une impasse de plusieurs mois qui ne lui apportera rien
01:03:27car le macronisme ne peut lui apporter jamais plus rien.
01:03:29Nous tirons les conséquences de votre incapacité
01:03:32à vous amender et à vous remettre en cause,
01:03:34même censurée par les représentants du peuple.
01:03:36Et nous prenons acte aussi de la nécessité pour notre pays
01:03:39de sortir de l'anxiété persistante,
01:03:41d'une absence de budget.
01:03:43Mais ne vous méprenez pas.
01:03:46Vous ne survivez qu'à défaut d'alternatives immédiates.
01:03:49Vous ne survivez que par défaut.
01:03:52L'alternance approche.
01:03:54La parole reviendra immanquablement au peuple
01:03:57et il parlera si haut et si clair
01:03:59que vous devrez enfin l'entendre.
01:04:01Ce jour-là, le peuple vous donnera une leçon d'humilité
01:04:03qu'il vous faudra écouter et il vous dira
01:04:05que la France survivra à la ruine que vous lui avez imposée.
01:04:08Nous rebâtirons tout ce que vous avez abattu.
01:04:10Nous réparerons tout ce que vous avez abîmé.
01:04:13N'ayez donc aucun doute.
01:04:14La censure populaire viendra
01:04:16et cette censure-là, vous n'y échapperez pas.
01:04:18Je vous remercie.
01:04:19Nous pensions naïvement, je dois l'avouer,
01:04:22que la censure du gouvernement Barnier
01:04:24avait servi de leçon aux apprentis censeurs.
01:04:28Que voir notre pays à l'arrêt,
01:04:30les entreprises et les acteurs économiques
01:04:32dans le doute les avaient vaccinés.
01:04:35Que voir les associations en temps de leur dotation
01:04:38ou les collectivités territoriales
01:04:40sans visibilité sur leurs recettes
01:04:42leur avaient fait comprendre la gravité du moment.
01:04:45Que devant des agriculteurs désespérés
01:04:48de ne pas avoir venu à la mesure promise
01:04:50depuis plus d'un an,
01:04:52des embauches bloquées dans la fonction publique,
01:04:55des artisans suspendus à la reprise
01:04:58des aides à la rénovation énergétique,
01:05:00que devant tout cela, ils allaient s'émouvoir.
01:05:04Qu'ils avaient entendu les Français
01:05:07déboussolés par l'instabilité politique et économique
01:05:10et qui nous disent tous les jours, sur les marchés,
01:05:13dans les tribunes de nos stades de rugby ou au café,
01:05:17stabilité et apaisement.
01:05:20Eh bien non, la France insoumise à tout,
01:05:24sauf à Mélenchon, insensible au peuple,
01:05:27hermétique à la raison, redépose une nouvelle motion de censure.
01:05:31Or, nous ne pouvons plus nous permettre
01:05:33d'errer dans la décision après des mois d'attente.
01:05:36Il était indispensable de trouver un compromis
01:05:38pour sortir de cette impasse.
01:05:40Ce budget, fruit d'un travail collectif
01:05:43et d'un dialogue sincère entre les majorités
01:05:45des forces politiques, représente le rempart
01:05:48contre le chaos.
01:05:50En censurant, il y a de moins les extrêmes,
01:05:54qu'elles soient de gauche ou de droite,
01:05:57ont fait perdre à la France entre 15 et 20 milliards de recettes.
01:06:02Les dépenses de la censure,
01:06:04les impacts de la censure sont colossales.
01:06:070,2 points de perte de croissance,
01:06:100,4 points de déficit supplémentaire.
01:06:13Augmentation des taux d'emprunt pour la France
01:06:16et pour les Français,
01:06:18augmentation des intérêts de la dette et j'en passe.
01:06:22Nous sommes aujourd'hui confrontés
01:06:24à une stratégie systématique de blocage.
01:06:27Certains usent et abusent de la motion de censure
01:06:31pour servir des calculs politiques stériles et idéologiques.
01:06:36Dans le vacarme et la fureur, la France insoumise
01:06:39refuse obstinément d'envisager tout compromis
01:06:43et ne propose rien d'autre que le blocage.
01:06:46Collègues insoumis, vous voulez rejeter la France,
01:06:53mais c'est la France qui vous rejette.
01:06:56Alizaire, c'est la France qui rejette vos excès,
01:07:00vos petits calculs politiciens et votre leader Maximo.
01:07:04Quant au rassemblement national,
01:07:09votre posture populiste ne saurait basquer
01:07:13l'absence d'un programme économique viable.
01:07:18Votre parti appartient à la classe des invertébrés.
01:07:26Vous n'avez ni squelette ni ossature
01:07:29comme l'attestent vos circonvolutions,
01:07:32vos tergiversations, vos simagrées depuis un mois
01:07:35pour décider si, oui ou non, vous aviez voté la censure,
01:07:38comme si c'était un jeu.
01:07:41Et dans la classe des invertébrés,
01:07:43votre parti serait plutôt de la famille des méduses.
01:07:47Vous savez piquer, brûler, effrayer,
01:07:50mais vous n'avez aucune cohérence, aucune vision.
01:07:53Vous vous laissez porter par les courants de l'opinion,
01:07:57attendant avec cynisme le dernier moment
01:07:59pour savoir, entre le oui et le non,
01:08:01la posture qui vous rapportera le plus électoralement.
01:08:05Où est l'intérêt supérieur de notre pays dans tout cela ?
01:08:09Dans ce décor d'incertitude,
01:08:15je suis ravi que ça provoque un certain nombre de réactions.
01:08:19C'est bon signe, c'est bon signe.
01:08:22Se faire agresser et se faire insulter
01:08:23par le Rassemblement national et par la France insoumise,
01:08:26c'est toujours un gage de sécurité.
01:08:30Dans ce décor d'incertitude, chers collègues,
01:08:32il nous faut plus que jamais faire preuve
01:08:34de lucidité et de responsabilité.
01:08:38Nous sommes parvenus à un accord
01:08:40lors de la commission mixte paritaire sur le budget.
01:08:42C'est un fait inédit depuis 15 ans,
01:08:46et c'est probablement la première fois,
01:08:47sous la Ve République, qu'une CMP sur le PLF
01:08:51est conclusive entre deux chambres
01:08:53qui n'ont pas la même couleur politique.
01:08:56Nous avons su faire des compromis essentiels pour notre pays.
01:09:00Ce budget est imparfait,
01:09:03mais je préfère voir le verre d'ammoniac à moitié plein,
01:09:07et nous l'assumons.
01:09:08Il n'est ni de gauche, ni de droite, ni du centre.
01:09:13Il est le budget pour faire redémarrer notre pays.
01:09:17Et qu'on ne nous parle pas d'austérité.
01:09:21Certes, pour la seconde année consécutive,
01:09:24les dépenses de l'Etat baissent,
01:09:25mais la dépense publique totale continue, elle,
01:09:27d'augmenter de 43 milliards d'euros en 2025,
01:09:32sous l'effet des dépenses publiques locales
01:09:34et des dépenses de sécurité sociale.
01:09:36Et depuis 2019, les dépenses publiques
01:09:38ont cru de 300 milliards d'euros.
01:09:41Il est temps de refroidir la machine
01:09:44et d'évaluer l'impact de chaque euro public dépensé.
01:09:49Je voudrais maintenant saluer la position du groupe socialiste.
01:09:55Fidèles à l'image de vos illustres prédécesseurs,
01:10:00Jean Jaurès et Léon Blum,
01:10:03qui ont fait du PS un parti de responsabilité,
01:10:06vous portez en vous l'héritage du socialisme
01:10:08qui a su rassembler et faire progresser notre nation
01:10:12dans les moments les plus difficiles.
01:10:14Certes, ce budget n'est pas le vôtre,
01:10:19mais beaucoup de vos demandes ont été satisfaites
01:10:22conformément aux engagements du Premier ministre.
01:10:26Certaines étaient les nôtres aussi, et c'est mieux ainsi.
01:10:31N'ayons pas, vous, nous, le compromis honteux.
01:10:35Compromis est d'abord un très joli mot.
01:10:38Il pourrait devenir la norme de notre vie politique future.
01:10:43Le déficit budgétaire, loin des promesses de redressement,
01:10:46continue de creuser inexorablement pour atteindre,
01:10:48à travers les prévisions, 5,4% du PIB.
01:10:52Le déficit de près de 133 milliards d'euros
01:10:54que vous générez avec vos décisions budgétaires
01:10:56relève d'un véritable dérapage.
01:10:59Là où une gestion en bon père de famille s'impose,
01:11:01vous prévoyez d'augmenter la pression fiscale sur les ménages,
01:11:05d'augmenter la pression fiscale sur les entreprises
01:11:07et de ne pas prendre à bras le corps
01:11:09le sujet du train de vie de l'Etat.
01:11:11Rien d'étonnant, donc, à ce que ce budget
01:11:14soit le 51e budget déficitaire de la France,
01:11:17un budget injuste et austère.
01:11:20Monsieur le Premier ministre,
01:11:21vous vous présentiez en gestionnaire, en réformateur,
01:11:25en protecteur du pouvoir d'achat,
01:11:26mais la réalité de ce budget met en lumière votre vrai visage.
01:11:30Les prélèvements obligatoires atteignent 43,5% du PIB.
01:11:34Loin de la rupture attendue et du courage politique,
01:11:36ce budget présente 9 euros d'impôts supplémentaires
01:11:39pour un euro d'effort sur la dépense publique.
01:11:41Ce budget présente par ailleurs une augmentation colossale
01:11:44de la dépense publique, de 43 milliards d'euros.
01:11:47Les prétendus visionnaires de l'économie
01:11:49que vous prétendiez être
01:11:50ne sont en réalité que les illusionnistes de la faillite,
01:11:53ruinant la France à coups de déficits et d'impôts.
01:11:56En conséquence, ce budget ne corrige rien.
01:11:59Il ne fait qu'enterriner la gestion désastreuse d'un Etat
01:12:02qui préfère financer l'inutile plutôt que de financer l'essentiel.
01:12:06Ce budget demande des efforts aux Français,
01:12:09mais ne fait pas d'économie sur l'immigration, sur la fraude,
01:12:13sur les centaines d'agences d'Etat inutiles,
01:12:15sur notre contribution au budget de l'Union européenne.
01:12:17Le Rassemblement national défend une approche
01:12:20radicalement différente en faveur d'une véritable liberté économique
01:12:23pour les entrepreneurs.
01:12:25Notre programme prévoit, et vous feriez bien de vous en inspirer,
01:12:28la suppression de la cotisation offensaire des entreprises,
01:12:31une baisse des impôts de production
01:12:33pour redonner de la compétitivité aux petites entreprises,
01:12:36la simplification massive des normes et des seuils fiscaux
01:12:39afin de libérer les indépendants du carcan administratif,
01:12:42ainsi qu'un plan massif de baisse de la fiscalité sur les salaires
01:12:46pour favoriser l'embauche et l'investissement.
01:12:49Contrairement au trio socialiste-macroniste LR
01:12:52qui multiplie les contraintes,
01:12:54notre groupe veut encourager ceux qui travaillent
01:12:56et qui créent de la richesse en France.
01:12:58Notre priorité reste la protection du tissu économique français
01:13:02et la fin du matraquage fiscal
01:13:03qui pousse trop d'entrepreneurs à envisager l'exil.
01:13:07Alors, monsieur le Premier ministre, la question que les Français se posent
01:13:10est où va notre argent ?
01:13:12La réponse est assez simple, et d'ailleurs, ils connaissent la réponse.
01:13:16En tout cas, certainement pas dans nos écoles,
01:13:18où les classes ferment les unes après les autres,
01:13:20laissant nos enseignants démunis
01:13:22et nos enfants privés des conditions d'apprentissage qu'ils méritent.
01:13:25Certainement pas dans nos hôpitaux,
01:13:27où le personnel soignant est à bout de souffle,
01:13:29où les urgences débordent
01:13:30et où la bureaucratie asphyxie le quotidien.
01:13:33Certainement pas non plus dans notre sécurité,
01:13:36alors que nos forces de l'ordre, sous-équipées et en sous-effectif,
01:13:39font face à une explosion de la violence
01:13:41et de l'indélinquance et de l'insécurité.
01:13:44Ces forces de l'ordre sont en colère.
01:13:49La manifestation d'hier, qui a rassemblé plusieurs milliers
01:13:52de policiers devant l'Assemblée nationale en témoigne.
01:13:55Les députés du Rassemblement national et de l'UDR étaient à leur côté.
01:13:59L'argent des Français ne va pas non plus
01:14:02dans la lutte contre l'immigration irrégulière.
01:14:04En revanche, les Français le savent, l'immigration leur coûte cher.
01:14:08Vous ne saisissez pas l'opportunité de réaliser des économies
01:14:11sur ce thème, alors même que les Français ont clairement indiqué,
01:14:14par les urnes, en plaçant l'URN en tête
01:14:16des élections européennes et législatives,
01:14:19qu'ils ne voulaient plus subir l'immigration de masse.
01:14:22Les Français ne veulent plus payer
01:14:25pour une immigration de guichet social,
01:14:27qui coûte une fortune à nos finances publiques.
01:14:30Dans ce contexte de crise budgétaire et institutionnelle,
01:14:33le Rassemblement national n'a cessé de tendre la main
01:14:36en proposant un contre-budget raisonnable et réaliste.
01:14:39Un contre-budget solide, avec 57 propositions réalistes
01:14:43et financées pour défendre le pouvoir d'achat,
01:14:45la sécurité, les retraites et stopper l'immigration incontrôlée.
01:14:50Mais aussi avec des propositions concrètes
01:14:51de réduction des dépenses.
01:14:53Dans le contexte difficile que nous vivons
01:14:55sur le plan institutionnel et politique,
01:14:57du fait des accords contre nature qui ont été passés
01:14:59entre la Macronie et l'extrême gauche
01:15:01avec la complicité de la droite molle
01:15:03et qui ont privé le pays d'une stabilité,
01:15:05nous avons tout de même réussi à arracher
01:15:08des victoires et des concessions.
01:15:10Ainsi, le Rassemblement national a empêché
01:15:12le déremboursement des médicaments.
01:15:14Nous avons permis la réindexation des pensions de retraite
01:15:18au 1er janvier dernier.
01:15:19Et pour 24 millions des ménages,
01:15:22nous avons obtenu une baisse des tarifs de l'électricité de 15%.
01:15:26Et si ce budget est injuste...
01:15:30Et si ce budget est injuste,
01:15:31les Français doivent néanmoins savoir
01:15:33qu'il permet d'acter ces mesures essentielles pour eux,
01:15:36qu'il permet aussi le respect des lois de programmation militaire,
01:15:39de la justice, de la recherche et de la LOPMI,
01:15:42tant attendues par nos forces de l'ordre.
01:15:44Pour terminer, je voudrais dire ici
01:15:48que cette motion de censure du nouveau Front populaire
01:15:50est une mascarade.
01:15:51Après être passé par nos facultés et par nos banlieues
01:15:55pour faire leur campagne électorale sur Gaza,
01:15:57après avoir appelé à voter pour des candidats
01:16:00du président Macron comme madame Borne
01:16:01en retirant le candidat NFP face à elle,
01:16:05le cirque NFP est aujourd'hui de passage
01:16:08à l'Assemblée nationale.
01:16:10En effet, nous avons donc des clowns
01:16:13de l'alliance NFP qui déposent une censure
01:16:16et d'autres clowns de cette même alliance NFP
01:16:19qui annoncent qu'ils ne la voteront pas.
01:16:21Pour que la censure passe, le calcul est pourtant très simple.
01:16:25Il faut que les voix du NFP s'ajoutent
01:16:27à celles du Rassemblement national.
01:16:29Si les socialistes qui ont déjà annoncé qu'ils ne voteraient pas
01:16:32la censure ne la votent pas in fine,
01:16:36alors celle-ci ne passera pas.
01:16:37C'est un calcul à la portée d'un enfant de 7 ans.
01:16:40Collègues du NFP, achetez-vous une cohérence.
01:16:44Soit vous soutenez tous la censure,
01:16:47soit vous ne la déposez pas
01:16:48et vous cassez officiellement votre alliance.
01:16:51Aujourd'hui, tous les sondages le montrent.
01:16:52Et vos petites manipulations n'y changeront rien.
01:16:55Vous êtes tous démonétisés.
01:16:57Le seul salut ne viendra pas d'une censure proposée
01:17:00par des imposteurs qui ont soutenu des macronistes face au RN.
01:17:03Non, le salut viendra de Marine Le Pen et de Jordan Bardella.
01:17:07Alors vivement, la prochaine dissolution.
01:17:10Oui, nous semblons nous accoutumer au pire.
01:17:13Tout affairé à savoir quelle sera la durée de vie
01:17:15de tel ou tel gouvernement,
01:17:16nous perdons de vue l'essentiel, l'avenir du pays
01:17:19et les défis auxquels nous faisons face.
01:17:22Ici ou là, le camp des raisonnables,
01:17:24des responsables et des pragmatiques
01:17:26nous demandera de nous habituer.
01:17:28Nous devrions nous habituer.
01:17:29Nous habituer à voir se succéder des gouvernements
01:17:31qui ont en commun de rassembler
01:17:33ceux qui n'ont pas gagné les élections,
01:17:35comme si de rien n'était.
01:17:37Nous devrions nous habituer à un usage de la démocratie
01:17:40qui n'a jamais été aussi dégradé.
01:17:42Nous habituer à ce qu'un budget si difficile et si déterminant
01:17:46pour l'avenir de notre pays soit bouclé discrètement
01:17:49dans le confort d'une commission mixte paritaire.
01:17:52Nous habituer à ce que l'Assemblée nationale,
01:17:54la seule représentante du peuple tout entier,
01:17:56n'ait pas à en débattre vraiment.
01:17:58Nous devrions nous habituer, parce que c'est tactiquement habile,
01:18:01à ce que l'avenir de notre régime de retraite
01:18:03soit débattu loin du regard des députés,
01:18:05sans que ça ne dérange presque personne.
01:18:08La confusion et la stabilité, voilà la belle affaire
01:18:12qui devrait étouffer tout débat et toute contestation.
01:18:15Mais quelle stabilité ?
01:18:17La stabilité dans une perte de contrôle budgétaire total,
01:18:21dans l'affaissement de notre économie,
01:18:23la stabilité dans l'abandon progressif
01:18:25de notre souveraineté alimentaire,
01:18:27la stabilité dans le matraquage fiscal
01:18:28de ceux qui produisent et qui travaillent le plus,
01:18:31la stabilité dans l'explosion des travailleurs pauvres,
01:18:34la stabilité dans l'immigration, qui, quelles que soient les déclarations,
01:18:37n'est toujours pas sous contrôle,
01:18:39la stabilité d'un effacement généralisé
01:18:41de la parole de la France dans le monde.
01:18:43Cette stabilité, ce n'est pas la stabilité,
01:18:46c'est l'étouffement, c'est la suffocation.
01:18:49M. le Premier ministre, ce soir, je ne voterai pas la censure,
01:18:52parce que les Français ne gagneraient rien
01:18:54à perdre encore du temps.
01:18:55Et pourtant, je me suis beaucoup interrogé.
01:18:59Ce budget est mauvais, et au fond, vous le savez.
01:19:02Les distributions, les concessions,
01:19:04les aménagements permettront de passer cette étape.
01:19:07Mais après, demain,
01:19:09alors que le monde entier gronde autour de nous,
01:19:11nous n'avons pas besoin d'ébouillanteurs de grenouilles.
01:19:14Nous avons besoin de bâtisseurs, d'aventuriers,
01:19:16de patriotes issus de la droite comme de la gauche
01:19:19pour refonder ce pays.
01:19:21Tout le reste n'est que vacuité et irresponsabilité.
01:19:25Voilà, tout le monde s'est exprimé.
01:19:26C'est maintenant au tour du Premier ministre
01:19:29de monter à la tribune, comme tant d'autres avant lui,
01:19:32François Bayrou, qui va répondre point par point
01:19:34aux arguments des uns et des autres.
01:19:36Beaucoup d'entre vous se sont succédés à cette tribune
01:19:39pour expliquer que le budget n'était pas ce qu'ils espéraient.
01:19:46Ca tombe bien, parce que ça n'est pas non plus
01:19:49ce que nous espérions.
01:19:51Ce budget a une histoire,
01:19:53et cette histoire est l'histoire d'échecs successifs,
01:19:58de difficultés successives,
01:20:01après la censure,
01:20:04après le fait que l'accord n'ait pas pu être établi
01:20:09entre l'Assemblée nationale et le Sénat,
01:20:11après des efforts multiples
01:20:14du gouvernement,
01:20:16des groupes qui participent,
01:20:19de ceux qui acceptent de dialoguer avec lui,
01:20:23et même d'informations de tous les groupes de notre Assemblée.
01:20:27Nous avons un budget imparfait.
01:20:31Et je voudrais dire à ceux qui l'ont remarqué
01:20:35que notre but, notre intention,
01:20:39est que ce budget, l'année prochaine,
01:20:42si nous arrivons à remplir
01:20:46les objectifs que nous nous sommes fixés,
01:20:49ce budget ne soit pas le même.
01:20:52Et donc, ce budget est une étape d'urgence.
01:20:56Et pourquoi est-il une étape d'urgence ?
01:20:59Parce que notre pays ne peut pas vivre sans budget.
01:21:01Tout le monde l'a dit à cette tribune.
01:21:05Tout le monde l'a annoncé, observé.
01:21:11Et l'a dit, peut-être,
01:21:13chacun l'a dit de manière un peu exubérante,
01:21:16de manière violente,
01:21:18avec des cris de soutien,
01:21:22et parfois mitigés, le soutien.
01:21:27Tout le monde s'est exprimé.
01:21:33Nous ne pouvions pas, en aucune manière, faire autrement.
01:21:37C'est pourquoi nous avons fait un choix.
01:21:39Nous avons fait un choix...
01:21:43d'agenda,
01:21:46en choisissant de repartir du texte
01:21:49qui avait été présenté par le gouvernement de Michel Barnier
01:21:52et examiné par le Sénat.
01:21:56C'était plus difficile, naturellement,
01:21:59mais ça répondait à une exigence,
01:22:03c'est que nous ayons un budget au début du mois de février,
01:22:07alors qu'autrement, il aurait fallu attendre avril.
01:22:11Si ce budget est adopté,
01:22:14alors nous allons, dès la semaine prochaine,
01:22:19repartir de chacun des départements ministériels
01:22:24en analysant pour chacun d'entre eux
01:22:27si l'action, si les missions qu'il doit conduire
01:22:31sont bien réalisées
01:22:33et si l'argent public qui leur est apporté
01:22:38est bien placé.
01:22:40Tous ceux qui viennent à la tribune disent
01:22:41qu'il faut baisser la dépense publique.
01:22:44Tous ceux qui viennent à cette tribune disent
01:22:47que vous mettez trop d'impôts,
01:22:49que les foyers sont frappés, que les entreprises sont frappées.
01:22:54Et en même temps, chacun exige qu'on dépense plus
01:22:58pour la préférence dans l'action qui est la sienne.
01:23:01Je le dis avec prudence et humilité.
01:23:06On ne peut pas reprendre la méthode éternelle
01:23:12qui consiste à repartir du budget précédent
01:23:16pour bâtir le budget suivant
01:23:18avec un coefficient d'augmentation des dépenses,
01:23:22des impôts et des taxes.
01:23:24L'immense travail que nous avons à faire
01:23:26est un travail de reconstruction.
01:23:29Et j'ai confiance, après avoir entendu chacun des orateurs
01:23:32qui mentionnaient ou qui notaient, qui analysaient
01:23:36les faiblesses du budget
01:23:40que nous allons, je crois ou j'espère,
01:23:42adopter dans les heures qui viennent.
01:23:47J'ai confiance que tout le monde peut participer
01:23:49à cet effort de reconstruction.
01:23:52Le budget que nous allons adopter aujourd'hui,
01:23:54je le crois, est une étape.
01:23:57C'est même le début du début du commencement
01:24:00du travail que nous avons à faire.
01:24:03Le gouvernement, naturellement, y participera.
01:24:05Mais je voudrais dire un dernier mot.
01:24:09À l'heure même où nous avons ce débat...
01:24:15un peu par moments surréalistes, parfois décalés,
01:24:22l'Ukraine,
01:24:24avec plus de 100 000 morts,
01:24:31s'arboute sous les coups de l'armée russe,
01:24:34sous les ordres de Poutine, qui, elle, a eu 200 000 morts.
01:24:38Le 47e président des Etats-Unis annonce
01:24:42qu'il va annexer le canal de Panama,
01:24:45l'immense Groenland,
01:24:48et l'immense Groenland,
01:24:50je rappelle que le Danemark est un Etat de l'Union européenne,
01:24:55et que la question,
01:24:57si cette menace se réalisait,
01:25:01se poserait à tous les Etats de l'Union européenne
01:25:05de la réaction qu'il pourrait être la leur
01:25:09face à cette tentative de prise de contrôle.
01:25:13La Chine a passé le cap
01:25:16des 1 000 milliards d'excédents commerciaux,
01:25:21et tout cela, ce sont des tsunamis qui s'avancent,
01:25:25irrésistibles,
01:25:27en tout cas, en face desquels nous demeurons paralysés,
01:25:32et nous nous évertuons, nous nous ingénions,
01:25:35nous nous obsédons,
01:25:38et nous nous évertuons,
01:25:40et nous nous évertuons,
01:25:42nous nous évertuons,
01:25:44nous nous obsédons à rester, à nous enfoncer,
01:25:47et à aggraver nos faiblesses et nos divisions.
01:25:51Le gouvernement n'a qu'une ligne,
01:25:53restaurer une puissance publique digne de ce nom,
01:25:57au service d'une nation qui doit retrouver sa solidité,
01:26:02sa solidarité et sa fierté.
01:26:05Merci beaucoup.
01:26:06Merci beaucoup, monsieur le Premier ministre.
01:26:09l'adoption de la motion de censure sur la majorité absolue des membres
01:26:13composant l'Assemblée de 289 pour l'adoption 128, la majorité requise
01:26:18n'étant pas atteinte, la motion de censure n'est pas adoptée.
01:26:21C'est donc rejeté la motion de censure déposée par la France
01:26:24insoumise, ce qui veut dire que François Bayrou reste en place.
01:26:27Une seconde motion de censure a été déposée dans la foulée, elle aussi
01:26:32rejetée, ce qui veut dire que le budget 2025 tant attendu est
01:26:36considéré comme adopté, sans vote certes, mais adopté, ainsi que le
01:26:40budget de la Sécurité sociale, en tout cas la première partie de ce
01:26:44projet de loi de financement de la Sécurité sociale.
01:26:47La séance est levée, à très vite sur LCP pour voir ou revoir une autre
01:26:51séance. Ciao ciao.

Recommandations