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00:00Il est 7h43 chaque année, c'est un moment redouté par les enseignants et les parents d'élèves,
00:08le dévoilement de la carte scolaire qui anticipe le nombre de postes d'enseignants qui seront supprimés
00:12pour la prochaine rentrée. On connaît déjà les contours de cette carte pour 2025,
00:17le rectorat veut supprimer 110 postes dans l'académie de Dijon, 60 dans les écoles,
00:2250 dans les collèges et les lycées. Une première mobilisation intersyndicale a lieu ce matin en Côte d'Or
00:27avec un rassemblement à Dijon, on en parle avec le délégué académique du syndicat enseignant SNES-FSU,
00:32il est aussi prof de maths au collège de Pierre de Brest-Sanct-Sauvignon.
00:35Bonjour Philippe Bernard, c'est quoi votre sentiment après les premières annonces de la rectrice,
00:40la colère, la résignation, autre chose ?
00:43Oui de la colère forcément, beaucoup de déception aussi puisque depuis 2017,
00:48c'est environ 10 000 postes qui ont été supprimés au niveau national, environ 500 dans l'académie,
00:54et on regarde la baisse démographique...
00:57On ne voit pas la fin de ce mouvement en fait, c'est ça ?
00:59Comment ?
00:59On ne voit pas la fin de ce mouvement ?
01:01Ah non, voilà, oui, c'est une perpétuelle avancement tout le temps.
01:08Mais en tous les cas, voilà, 500 postes depuis 10 ans dans l'académie de Dijon,
01:11nous on s'attendait plutôt à justement profiter de cette baisse démographique
01:16pour avoir moins d'effectifs en classe, etc.
01:19et il se passe tout le contraire en fait, on augmente le seuil.
01:22Est-ce que l'évolution démographique, la baisse du nombre d'élèves,
01:25c'est l'argument principal avancé par le rectorat, on est d'accord ?
01:28Oui c'est ça, oui.
01:29Une baisse du nombre d'élèves, on adapte avec moins de postes d'enseignants ?
01:33Oui c'est ça, mécaniquement on pourrait dire qu'il y ait moins de postes d'enseignants,
01:37mais on pouvait aussi profiter de ce moment-là, de ce contexte-là,
01:40pour réduire les effectifs en classe et donner un enseignement digne à ces enfants de ce pays quand même.
01:47Parce que l'enseignement n'est pas digne aujourd'hui, dans l'académie de Dijon ?
01:49Quand vous êtes 32, dans une salle de classe, sans compter les AESH qui s'occupent d'enfants à besoins particuliers,
01:56il faudra m'expliquer comment on peut assurer un cours digne à ce nombre d'élèves.
02:04Vous parlez de dignité en classe aujourd'hui ?
02:06Oui, on n'a pas les conditions réunies pour donner un enseignement digne.
02:10Vous dites, on est en colère, est-ce que ça sert à quelque chose de se mobiliser encore aujourd'hui ?
02:16On sait que la carte scolaire va évoluer ça et là jusqu'au mois de juin, c'est souvent ce qui se passe chaque année.
02:22Est-ce que ça sert à quelque chose encore de se battre ?
02:24On voit qu'il y a une mobilisation ce matin, un rassemblement devant le lycée Claude Pouilly à Dijon.
02:29Oui, évidemment ça sert quand même à quelque chose de se battre.
02:34Il va y avoir des audiences qui vont être demandées par les établissements, accompagnées des parents d'élèves.
02:41Je pense que dans cette période, au niveau politique, c'est pas simple.
02:48Je pense que ce n'est pas le moment de rompre ou de tordre le bras au dialogue social.
02:52On a un petit peu vigilance sur cette situation puisque dans Lyon, on aurait entendu dire que le DAZN aurait refusé des audiences aux enseignants et parents d'élèves.
03:05Donc ça demande à être vérifié et si c'est vérifié, il faut que ça soit remédié.
03:10Ce n'est pas le cas en Côte d'Or et en Saône-et-Loire, on rappelle ce que c'est le DAZN, le responsable académique et d'éducation nationale.
03:17Le DAZN, tout le monde ne sait pas ce que c'est.
03:21Oui, c'est le directeur au niveau de Lyon qui s'occupe de l'éducation nationale au niveau de Lyon.
03:27Dans les autres départements, on n'a pas eu de retour dans ce sens-là, mais on reste très vigilant.
03:33Pour l'instant, on a plutôt des bons rapports au niveau du rectorat, le dialogue social était plutôt positif.
03:39On a un petit peu surpris au niveau de Lyon.
03:43Après, de toute façon, il y aura des actions.
03:46Il est 7h47, c'est ICI Bourgogne avec vous et avec votre invité, le délégué académique du syndicat enseignant SNES-FSU, Philippe Bernard.
03:52En tout cas, vous le rappelez, ce n'est pas logique et vous êtes bon en mathématiques a priori,
03:56ce n'est pas logique qu'on supprime systématiquement des postes d'enseignants parce qu'il y a moins d'élèves.
04:03On pourrait faire mieux, on pourrait faire différemment.
04:05Oui, surtout qu'on est déjà dans les pays de l'OCDE, le pays où on a le nombre d'effectifs par classe le plus élevé.
04:13C'est dommage de ne pas profiter de cette baisse démographique pour donner de meilleures conditions de classe d'enseignement à nos élèves.
04:22La rectrice Mathilde Goletti, elle dit que ça aurait pu être pire, sous-entendu, on a fait un effort.
04:28Ce n'est pas un effort que vous jugez suffisant, j'imagine ?
04:31Non, après il doit rester quelques moyens, quelques enveloppes budgétaires pour donner des heures de poste en plus.
04:38Mais le côté voir toujours ça pourrait être pire, etc., ce n'est pas une réponse appropriée, je pense.
04:4630, 32, 35 élèves, je ne sais pas, aujourd'hui en Côte d'Or parfois, en Saône-et-Loire,
04:51vous le dites, c'est trop, c'est quoi l'idéal pour vous, professeur ?
04:56Nous pensons que nous, à 20 élèves, c'est très bien, après en milieu...
05:01Donc ça signifie beaucoup recruter pour le coup ?
05:04Oui, alors par contre on a des problèmes de recrutement.
05:07Et dans ce cadre-là et dans le contexte, ce n'est pas comme ça qu'on va recruter davantage aussi.
05:16On l'avait vu avec les premiers arbitrages du nouveau gouvernement, celui de François Bayrou,
05:224000 postes d'enseignants qui étaient censés être supprimés,
05:27aujourd'hui ils ne le sont plus, ça c'est plutôt rassurant, ça va dans le bon sens ?
05:31Oui, c'est plutôt positif quand même.
05:35Mais dans l'académie de Dijon, on a 110 postes de supprimés,
05:41comme vous l'avez rappelé, 60 dans le premier degré, 50 dans le deuxième degré, donc 30 en collège.
05:47Et puis je vous dis, ce qui n'est pas sérieux, c'est de monter les effectifs à 32,
05:52ça ce n'est pas acceptable et ce n'est pas sérieux.
05:55Il y a une inquiétude spécifique à Châlons autour de la fermeture redoutée d'un lycée en 2027,
05:59le lycée Émilan-Gautet dans le centre-ville, personne ne confirme au niveau du rectorat de la région,
06:05mais personne ne dément non plus, est-ce qu'il y a des raisons de s'inquiéter selon vous ?
06:09Oui, il n'y a pas de fumée sans feu, et puis pour être honnête,
06:14je n'aurais pas plus d'informations que vous.
06:18Vous partagez l'inquiétude ?
06:19Ah bah oui, oui, c'est clair. Et d'un autre côté, on n'a pas d'autres infos,
06:25le rectorat a été questionné sur ce point-là, les réponses sont restées très floues,
06:30il n'y a pas eu de réponse.