Ayant l'envie d'être mère et de le faire seule, France Dammel a décidé d'avoir deux enfants par PMA. Elle revient avec nous sur cette aventure parentale et son parcours pour avoir ses deux fils et donne également son avis sur la volonté du gouvernement Arizona de lever l'anonymat des donneurs de sperme et d'ovocytes.
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00:00J'ai pris la décision de faire un bébé toute seule.
00:02Je m'appelle France, j'ai 45 ans, je suis l'heureuse maman de deux garçons.
00:08Un petit Jules qui a 3 ans et Pierrick qui va avoir 12 ans.
00:12J'avais 31 ans, j'étais en couple avec un monsieur qui avait déjà deux enfants
00:17et qui, après réflexion, s'est dit qu'il n'allait pas remettre le couvert.
00:21Et donc là, je me suis dit que moi, qui avais toujours dit que je serais maman,
00:24qui voulait absolument un enfant,
00:26je ne pouvais pas continuer en couple sans avoir cet enfant.
00:30Et donc, j'ai pris la décision de faire un bébé toute seule.
00:33Quand j'ai poussé les portes de l'APMA la première fois,
00:35c'était bien sûr pour avoir un enfant
00:37et je ne pensais pas du tout en avoir ni deux, ni trois, ni quatre.
00:41Et puis, quand j'ai vu mon premier s'épanouir avec d'autres enfants,
00:45je me suis dit que j'allais lui faire un petit frère ou une petite soeur.
00:48Évidemment, je ne savais pas que ça allait être si compliqué.
00:51Et donc, la vie n'a pas été simple avec nous.
00:54J'ai perdu deux enfants pendant les grossesses.
00:58Et donc, finalement, au total, c'est quatre enfants que j'ai eus.
01:01Et ici, c'est mon petit dernier.
01:04Donc, quand j'ai commencé l'APMA, c'était en 2011.
01:06Et à l'époque, faire un bébé tout seul n'était pas vraiment courant.
01:10Donc, les gens étaient plutôt étonnés.
01:12Mais les amis proches savaient combien c'était important pour moi de devenir maman.
01:17Et donc, la plupart étaient là pour m'encourager.
01:21Il faut savoir que certains hôpitaux catholiques
01:25refusaient les femmes seules et les couples lesbiens.
01:29Donc, il fallait choisir l'hôpital dans lequel on serait bien accueilli.
01:34Et donc, je suis allée dans l'un des rares hôpitaux
01:37qui, à l'époque, accueillaient les femmes seules.
01:39Et là, c'était sur base d'un questionnaire que j'ai été acceptée
01:43pour pouvoir commencer un chemin de PMA comme un couple hétérosexuel le serait.
01:50Alors, en plus de dix ans, il y a eu pas mal d'évolutions.
01:53Donc maintenant, ces hôpitaux catholiques qui refusaient les patientes seules à l'époque,
01:59maintenant ont ouvert leurs portes à ces formes de parentalité.
02:04Donc pour moi, c'est très positif.
02:06Maintenant, entre les hôpitaux, il continue à y avoir des différences
02:10sur la façon d'accueillir ces autres formes de parentalité,
02:14des hôpitaux qui sont plus stricts,
02:16qui veulent absolument être sûrs de ce qu'ils font
02:20en offrant cette possibilité aux femmes seules
02:22ou aux couples lesbiens de devenir parents.
02:26J'ai lu cette volonté du gouvernement de lever l'anonymat des donneurs.
02:31Je la comprends parce que maintenant, avec les banques de données d'ADN, etc.,
02:37ça devient difficile de maintenir cet anonymat.
02:40Maintenant, personnellement, je pense que s'il n'y avait pas eu l'anonymat à l'époque,
02:45je ne me serais pas lancée dans ce parcours-là
02:47parce que ce n'était pas ainsi que je concevais
02:49la façon de devenir maman avec le don de sperme.
02:52Si vous avez cette envie, franchissez la porte d'un centre de PMA
02:58qui pourra vous aider, mais informez-vous avant.
03:01Et donc, c'est dans cette optique-là que j'ai écrit ce livre avec le Dr Blochel.
03:06C'est vraiment pour vous informer et pour que vous sachiez à quoi vous attendre
03:11et pas découvrir au jour le jour toutes les contraintes
03:13qui sont liées au traitement, la vie qui n'est plus la même qu'avant.
03:17Donc voilà, je pense que oui, il faut le faire.
03:20Ça peut marcher.
03:21Ce n'est pas sûr non plus.
03:23Donc en se lançant, il faut quand même être conscient du fait
03:26que ce n'est pas nécessairement qu'on sera parents en sortant du centre.
03:30Mais le jeu en vaut la chandelle.