Près de 4 mois après la crue dévastatrice du Gier, Rive de Gier continue de panser ses plaies. L'heure est à la reconstruction et aux arbitrages pour faire face aux surcoûts.
TL7 reçoit Vincent Bony, le maire pour faire un point sur la situation post-inondations, et le défi immense du chantier de découverture du Gier qui commence en 2025.
TL7 reçoit Vincent Bony, le maire pour faire un point sur la situation post-inondations, et le défi immense du chantier de découverture du Gier qui commence en 2025.
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00:00Générique
00:15Bonjour à tous, bienvenue, 7 minutes chrono, tous les jours la parole aux élus locaux sur TLC.
00:19Je suis avec Vincent Bonny aujourd'hui, maire de Rive-de-Gillet.
00:23Vincent Bonny, bonjour.
00:24Bonjour.
00:24J'ai souhaité vous inviter pour que nous fassions le point sur la gestion post-inondation
00:29car votre ville était en partie dévastée le 17 octobre dernier par l'accru du gillet.
00:34Évidemment, on sait que la reconstruction va prendre du temps,
00:37on va faire un petit bilan de ce qui se passe en termes de reconstruction chez vous à Rive-de-Gillet.
00:41On en est où de la gestion d'après-inondation, Vincent Bonny ?
00:44Alors, beaucoup de choses ont déjà pu être faites.
00:47Il y a eu énormément de solidarité dans la ville pour aider à nettoyer,
00:51aider les commerçants, aider les particuliers.
00:53Ça, c'était vraiment très chaleureux.
00:55Et puis, on a pu relocaliser la ludothèque qui avait été complètement dévastée.
01:00Elle a réouvert ce week-end, donc pour le plus grand bonheur des usagers.
01:04C'est des petits signaux, des petits symboles qui font plaisir.
01:06Ça, ça fait chaud au cœur.
01:07Le cyberespace également avait pu être relogé rapidement dans d'autres locaux municipaux.
01:11Il reste la grande difficulté sur la médiathèque qui fonctionne en services très dégradés.
01:16On accueille simplement les usagers, ils ne peuvent pas aller dans les rayonnages.
01:19On a perdu 32 000 bouquins.
01:22Donc, on est encore en difficulté pour la médiathèque de manière très forte.
01:26Quelle est la part du temps que cela vous prend, l'aspect post-inondation ?
01:29Ça prend beaucoup de temps et effectivement, du coup, ça décale aussi tout le reste du travail
01:34parce qu'il a fallu répondre aux dossiers que l'État nous a demandé de remplir
01:39pour éventuellement toucher quelques aides de l'État.
01:41La fameuse DESEC, dotation de secours aux collectivités.
01:44On aura d'ailleurs la visite du préfet chargé de la reconstruction demain.
01:49Et puis, la bagarre avec l'assurance puisque c'est le gros dossier.
01:53Oui, c'était ça. Vous avez marqué l'actu parce que Rive-de-Gée a été confronté à plusieurs problématiques.
01:58Il y a eu un agenda assez compliqué, c'est-à-dire que la franchise d'assurance,
02:03elle vient de 2,5 millions, c'est ça ?
02:05Oui, c'est-à-dire qu'après les émeutes urbaines qui nous avaient touché à Rive-de-Gée comme partout en France,
02:09l'assurance Groupama nous avait radié du contrat et on a pu négocier avec une autre compagnie d'assurance
02:15qui nous avait demandé une franchise importante en cas de nouvelles émeutes, donc de 2,5 millions.
02:20On avait accepté, sachant qu'on n'aurait pas forcément d'autres troubles de cette ampleur-là.
02:25En revanche, un décret pris par Madame Borne, alors Premier ministre,
02:29a été appliqué à partir du 1er janvier 2024 en cas de catastrophe naturelle.
02:33Ce décret nous compte cette franchise, qui pourtant n'a rien à voir avec la catastrophe naturelle,
02:38pour l'anémisation liée aux inondations.
02:41Donc ça, on ne l'accepte pas, ça n'est pas dans notre contrat avec la nouvelle compagnie d'assurance,
02:46et donc on est en bagarre avec la compagnie d'assurance, en discussion, mais très tendue,
02:51puisque aujourd'hui on n'est pas encore au bout du compte,
02:54et en tout cas on n'acceptera pas une tentative d'arnaque de la part de l'assurance.
02:58Est-ce qu'on arrive à estimer le montant des dégâts occasionnés par la CRU ?
03:01Pour la ville, pour les biens communaux, on a plus de 3 millions de dégâts.
03:06Il y a encore des choses à préciser entre notre expert d'assuré et l'expert de l'assurance,
03:13mais effectivement, c'est des dégâts considérables.
03:17Et en plus, on sait qu'il faudra reconstruire un bâtiment pour la médiathèque,
03:21donc ça coûtera plus cher encore.
03:23Ça veut dire qu'on réarbitre du coup le budget ?
03:26On sait que les finances des collectivités, de manière générale, sont plutôt à l'os.
03:30Ça veut dire qu'on fait des choix ? Il faut faire des choix aujourd'hui ?
03:32Supprimer certaines propositions ?
03:34C'est une discussion construction budgétaire pour 2025,
03:37et puis avec une vision sur les années qui viennent.
03:39Et effectivement, en termes d'investissement, si vous devez reconstruire une médiathèque,
03:43il y a d'autres investissements que vous aviez prévus qu'il va falloir décaler.
03:46C'est le travail difficile que les élus sont en train de faire.
03:50Aménagement du territoire, on va beaucoup en parler en 2025,
03:52avec le grand débat sur la découverture du gier.
03:56Ça arrive quelques mois après les inondations.
03:59Il y a de vrais enjeux.
04:00Il va falloir concerter la population sur ce qu'il est possible de faire,
04:03de réaménager, réfléchir à la découverture du gier.
04:06On sait depuis 2022 qu'on n'a aucune capacité à retenir l'eau en amont de rives de gier.
04:11Donc, il faut pouvoir laisser passer la crue centenale dans la ville.
04:15Et donc, la question que ça amène, c'est quelle nouvelle ville, finalement ?
04:19Donc, il faudrait pouvoir réaménager rives de gier
04:21pour enlever la couverture sur le lit de la rivière,
04:24élargir même le lit du gier, comme on l'a fait sur le site de la Véry.
04:27Et on a vu que ça a très bien fonctionné sur le site de la Véry.
04:30Ça a permis d'épargner le quartier de Cousons, notamment.
04:33Donc, est-ce qu'on peut réaménager la ville de rives de gier
04:36pour pouvoir enlever la couverture sur la rivière ?
04:38C'est le débat qui nous attend 2025,
04:40avec des études qui vont démarrer, des études techniques,
04:43mais aussi tout un débat avec les techniciens, les urbanistes et les architectes,
04:48mais surtout avec les habitants de rives de gier.
04:50– Oui, parce que ça veut dire potentiellement des démolitions,
04:52des nécessités de déménager, c'est très impactant.
04:55– Oui, la route principale passe sur la rivière.
04:58Donc, si on enlève cette voie-là, il faut pouvoir la replacer ailleurs.
05:02Donc, il faudra sans doute, très certainement, enlever des bâtiments,
05:06déconstruire, démolir des maisons, des habitations.
05:09Alors, tout ça ne peut pas se faire du jour au lendemain,
05:12se décider sur un coin de table.
05:13– C'est un changement de 30 ans, c'est ça ?
05:14– Il faut en discuter largement avec les habitants.
05:16C'est sans doute 20 ans de travail.
05:18Et en tout cas, la décision n'est pas prise.
05:20La décision sera prise au bout des études, au bout du débat.
05:23Et moi, mon engagement, c'est que rives de gier,
05:25l'avenir de rives de gier soit bien décidé par les répagériens et les répagériennes.
05:28Et donc, on en décidera ensemble, sans doute au tournant de l'année 2026-2027.
05:33D'ici là, on commence les discussions, on commence les études,
05:36pour que chacun puisse se rendre compte des réalités.
05:38– Vous allez vous inspirer de ce qui se fait ailleurs ?
05:40D'éventuels chantiers, un peu de ce type-là ?
05:42– J'aimerais bien, mais aucun chantier de cette ampleur n'a été conduit en France.
05:46– Ah, donc vous allez être pilote ?
05:47– C'est une question qui a été posée par Monsieur le Préfet
05:49au mois de mars, à l'administration centrale de l'État,
05:51dans une première réunion que nous tenions ensemble dans l'hôtel de ville.
05:54C'était le 7 mars.
05:55Le Préfet s'est tourné vers l'administration centrale,
05:57les directions générales de Paris qui étaient venues à Rives-de-Gier
06:00par rapport à ce sujet-là.
06:02Et le Préfet a dit, donnez-nous des exemples en France
06:05qu'on a pu s'inspirer, réfléchir, avec des exemples déjà menés.
06:10– Donc, Rives-de-Gier est sur Aléplâtre d'un tel chantier ?
06:13– C'est ça, il n'y a pas d'exemple d'un chantier de cette ampleur en France.
06:17– Au vu du calendrier, du planning et de cet énorme chantier
06:20qui va être en discussion sur 2025-2026,
06:23on sait qu'en mars 2026, il y aura des élections municipales.
06:26Est-ce que, Vincent Bonny, vous êtes OK pour repartir ?
06:29Est-ce que vous êtes partant pour un nouveau mandat ?
06:31– On va en discuter, j'imagine, d'ici la fin de l'année 2025.
06:35Pour l'instant, je ne suis pas rentré dans cette réflexion.
06:38Il est très important de bien réussir tous ces mois de travail en 2025.
06:42Et puis, évidemment, tous les choix qu'on fait aujourd'hui,
06:45ils portent sur l'avenir.
06:46Moi, je ne me désintéresse pas de l'histoire de ma commune et de son avenir, surtout.
06:50J'ai envie de préparer un bel avenir,
06:52mais la question des élections, elle n'est pas encore posée pour moi.
06:55– Je vous ai vu en interview, dans le progrès,
06:58vous avez quand même eu un mandat particulièrement agité.
07:01On garde la motivation malgré tout ?
07:04– On apprend beaucoup.
07:06Et puis, effectivement, ça renouvelle sans doute la combativité,
07:09parce que moi, je suis un peu comme ça.
07:11Quand il y a des enjeux, j'ai plutôt envie de les prendre à bras-le-corps et d'avancer.
07:14Et c'est vrai que dans ce mandat, jusqu'à présent, on a été…
07:17– On ne vous a pas laissé tranquille.
07:18– On a été bien servi.
07:19– Merci beaucoup, Vincent Bonimère de Rives-de-Gillet d'être venu nous voir aujourd'hui.
07:22C'est tout pour cette minute chrono.
07:24On se retrouve demain, même heure, sur la télé de La Loire.
07:26À demain.
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