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Tous les mardis, LCP-Assemblée nationale propose une grande session d'actualité parlementaire à l'occasion des Questions au Gouvernement à l'Assemblée nationale. Interviews, duplex, reportages... un panorama complet avant d´entrer dans l'Hémicycle où les députés questionnent les membres du Gouvernement.

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00:00Bonjour à tous, on se retrouve dans un instant sur LCP
00:03pour les questions au gouvernement.
00:05C'est presque la fin du marathon budgétaire
00:08pour François Bayrou, mais déjà un nouveau Tamagit l'Assemblée,
00:12l'immigration. A tout de suite.
00:13Musique de tension
00:16...
00:24Bienvenue à tous pour les questions au gouvernement.
00:27La séance est à suivre en direct et en intégralité
00:30à partir de 15h. Le décompte est lancé.
00:33Pour nous raconter ce qui se passe à l'Assemblée nationale,
00:36Stéphanie Despierre et Clément Perrault
00:39sont salles des 4 colonnes.
00:40Marion Becker est dans l'hémicycle de l'Assemblée nationale.
00:44Elle connaît les questions que vont poser les députés.
00:47Nous vous ferons vivre en direct l'arrivée du Premier ministre
00:50et des membres du gouvernement par la Cour d'honneur
00:53de l'Assemblée nationale. Marion Becker, je le disais,
00:56vous connaissez les questions des députés.
00:59Ils vont interroger les membres du gouvernement
01:01sur quel thème aujourd'hui ?
01:03...
01:05Elle est au coeur des questions au gouvernement.
01:07Aujourd'hui, la loi handicap, l'anniversaire de la loi handicap
01:11adoptée il y a 20 ans, le 11 février 2005,
01:16est loin d'avoir atteint ses objectifs,
01:18d'avoir atteint son ambition initiale.
01:21Les députés vont questionner et interpeller le gouvernement
01:24sur son bilan très mitigé.
01:26Elsa ?
01:27Merci beaucoup, Marion Becker.
01:30Sur ce plateau, j'ai le plaisir d'accueillir
01:32Laure Miller. Bonjour.
01:34Députée ensemble pour la République de la Marne,
01:36Diana Badiob, bonjour.
01:38Députée socialiste et apparentée des Yvelines,
01:41on va revenir sur les thèmes le budget, l'immigration,
01:44thème futur à l'Assemblée nationale.
01:46Avant cela, on va rejoindre Clément Perreault.
01:48On parle beaucoup d'un homme aujourd'hui,
01:51d'un ancien président de l'Assemblée nationale.
01:53Oui, Elsa, Richard Ferrand, proche historique d'Emmanuel Macron,
01:57et justement, le président de la République,
01:59qui hier a suggéré son nom pour devenir
02:01le prochain président du Conseil constitutionnel.
02:04Ce matin, ça a provoqué de très vives réactions
02:07au sein des députés de l'opposition,
02:09notamment au Rassemblement national.
02:11Marine Le Pen a eu ces mots très durs.
02:13Le Conseil constitutionnel ne doit pas être
02:16une maison de retraite de la vie politique.
02:18A gauche, on dénonce un possible manque de neutralité
02:21chez Richard Ferrand.
02:22Quant aux députés du Bloc présidentiel,
02:25eux, il dit ne rien voir là de choquant.
02:27Il rappelle un précédent, celui de Jean-Louis Debré,
02:30qui avait été président de l'Assemblée nationale
02:32et du Conseil constitutionnel.
02:34Merci, Clément.
02:35Laure Miller, c'est un bon candidat.
02:37Cette proposition du président de la République
02:40suscite de pas très bonnes réactions à l'Assemblée.
02:43Dans l'absolu, n'importe quel nom
02:45qui aurait pu être soumis par le président de la République
02:48aurait pu soumettre des interrogations
02:50ou de la critique.
02:51On a trop souvent tendance à juger les gens sur leur étiquette
02:55et moins sur ce qu'ils ont pu accomplir.
02:57Richard Ferrand a été président de l'Assemblée nationale.
03:00Jean-Louis Debré l'avait été aussi.
03:02Il a une expertise en matière législative
03:05qui lui permettra, je l'espère,
03:07d'être un bon président du Conseil constitutionnel.
03:10Diana Badiob, vous, les socialistes,
03:12vous vous opposerez à cette nomination.
03:15Les membres de la Commission des lois
03:17devront donner leur avis.
03:19Oui, nous nous opposons,
03:20parce qu'en fait, au-delà du fait que...
03:23Je pense qu'il faut vraiment une séparation nette des pouvoirs.
03:27On sait très bien que Richard Ferrand
03:29est d'abord infidèle parmi les fidèles
03:31du président de la République.
03:33Et puis, en termes d'expérience,
03:35il ne suffit pas d'avoir été président de l'Assemblée nationale
03:39pour avoir cette expertise en termes législatifs.
03:42Et je crois aussi que c'est un très mauvais signal
03:45qu'on envoie aujourd'hui à nos compatriotes,
03:48parce qu'il ne faut pas oublier
03:50que le Conseil constitutionnel est l'organe
03:52qui va juger de la conformité des lois.
03:55Et je ne crois pas qu'envoyer un très proche
03:57du président de la République...
03:59Et puis, je parle aussi, par exemple,
04:01de la candidature qui a été proposée par Gérard Larcher.
04:06C'est-à-dire...
04:07De Philippa.
04:08On voit bien qu'il y a quand même des calculs qui se font,
04:11alors qu'on devrait d'abord se poser la question, justement,
04:15de la meilleure personne pour ce Conseil constitutionnel.
04:18Lord Miller, sur ce reproche, Richard Ferrand est un très proche.
04:21C'est vrai que chacune des décisions du Conseil constitutionnel
04:25sera, après, regardée, interprétée, peut-être,
04:28au vu de cette proximité avec le chef de l'Etat ?
04:30J'entends bien, mais c'est ce que je disais tout à l'heure.
04:33Je trouve dommage qu'on juge les gens sur une étiquette politique
04:37ou sur leur passé, et moins sur ce qu'ils peuvent avoir
04:40comme expertise.
04:41Encore une fois, Philippe Bas aussi est un candidat
04:44qui a été pendant des années parlementaire,
04:46qui a une expertise sur le droit.
04:48Je pense que ça fait des bons candidats.
04:50Encore une fois, les précédents membres
04:52du Conseil constitutionnel qui ont rendu des décisions
04:55sur des lois, notamment du projet de loi,
04:58on n'a pas ce regard de dire qu'il a eu par le passé
05:00cet engagement politique, et donc, forcément,
05:03la décision est entachée d'illégitimité.
05:05Vous me permettrez, madame la députée,
05:08mais dans un moment où il y a autant de défiance
05:10envers les politiques, où on a autant de mal
05:13à remettre une présomption de confiance
05:16envers, justement, les partis politiques,
05:19à notre parole, je crois qu'il aurait été de bonne alloi
05:22de respecter un équilibre avec des gens beaucoup moins politisés,
05:25mais qui sont plutôt des juristes,
05:27et qui peuvent garantir aux Françaises et aux Français
05:30que les décisions qui vont être prises vont l'être
05:33au regard de la loi, et pas d'accointance
05:35ou de connivence politique.
05:37On le rappelle, les candidats,
05:38à la fois celui du président de la République
05:41et de la présidence du Conseil constitutionnel,
05:43mais aussi celui du Sénat.
05:45L'audition, c'est le 19, ici, à l'Assemblée,
05:47en commission des lois.
05:49Richard Ferrand, ce sera à partir de 8h30.
05:51On suivra ça avec attention.
05:53On va passer au budget, mesdames,
05:55le budget de la Sécurité sociale.
05:57Cette page budgétaire se referme en décembre à l'Assemblée.
06:00On a eu un peu de rap jusqu'en février.
06:02Stéphanie Despierre, vous êtes celle des 4 colonnes.
06:05On est quasiment au bout du parcours.
06:07Hier, quelques minutes après avoir échappé
06:09la 3e tentative de censure de la gauche,
06:12François Bayrou a déclenché le 3e 49.3,
06:14depuis qu'il est Premier ministre,
06:16sur la partie dépenses du budget de la Sécurité sociale.
06:19A la tribune, le Premier ministre s'est justifié.
06:22Il est nécessaire d'adopter ce budget au plus vite
06:24pour les plus fragiles, pour les malades.
06:27Je vous le rappelle, la copie Barnier,
06:29censurée début décembre,
06:30prévoyait 16 milliards de déficit pour la Sécurité sociale.
06:34Désormais, le trou s'annonce à 22 ou 23 milliards.
06:38Comment peut-on expliquer cet écart ?
06:40Car François Bayrou a renoncé à plusieurs mesures initiales,
06:44notamment sur demande du Parti socialiste.
06:47Il n'y aura pas de déremboursement des médicaments
06:50ou des consultations,
06:51pas de désindexation des retraites sur l'inflation.
06:54Il y a de l'argent en plus, 1 milliard pour l'hôpital.
06:57En réaction au 49.3, hier, sans surprise,
07:01la France insoumise a déposé une autre motion de censure,
07:04qui sera, elle, discutée demain.
07:06Il est peu probable qu'elle fasse tomber le gouvernement,
07:09car les socialistes et le RN ne devraient pas la voter.
07:12Une fois que le débat aura lieu,
07:14la loi de finances pour la Sécurité sociale partira au Sénat.
07:17Le gouvernement espère une adoption définitive
07:20dans le courant de la semaine prochaine.
07:22Merci beaucoup, Stéphanie.
07:24Laura Miller, vous avez hâte de tourner cette page ?
07:27On a le sentiment que, parmi les députés,
07:29toute tendance confondue.
07:31On fait du surplace avec le budget, on en parle depuis des mois.
07:34Oui, je pense qu'il faut se souvenir, vous l'avez dit,
07:37qu'on part de très loin, puisqu'on devait avoir adopté
07:40ces deux projets de loi à la fin de l'année dernière.
07:43On a eu ce moment de plonger dans le gouffre
07:46avec cette motion de censure adoptée l'année dernière.
07:49On est tous d'accord sur le fait qu'il nous faut un budget,
07:52un budget de l'Etat et de la Sécurité sociale.
07:54Même s'il n'est pas parfait, tout le monde dit qu'il n'est pas parfait,
07:58mais c'est la base du compromis.
08:00On ne peut pas tous être d'accord.
08:02En revanche, chacun a fait un pas vers l'autre,
08:04en disant que ce n'est pas notre sujet de prédilection,
08:07mais on y va. On a un budget, il faut avancer.
08:09On peut aussi s'accorder sur le fait
08:11qu'il va falloir qu'on travaille mieux le prochain budget.
08:14Dans quelques mois, il va falloir commencer à retravailler,
08:17qu'on puisse l'anticiper davantage, regarder les points communs
08:21pour travailler en bonne intelligence.
08:23Les gens attendent ça de nous.
08:25Cette question du temps qui passe à jouer aussi.
08:27Les socialistes ont décidé de ne pas censurer
08:30sur le budget de l'Etat et de la Sécurité sociale.
08:32Il était temps pour vous que la France ait un budget.
08:35C'est ce que vos électeurs vous demandent ?
08:37Oui, nous avons entendu les demandes des agriculteurs,
08:40des associations, des collectivités territoriales,
08:43des petits entrepreneurs aussi,
08:45qui nous ont dit qu'ils étaient vraiment dans une grande inquiétude.
08:49Et puis je crois que notre choix,
08:52c'est vraiment de donner un budget à la France en responsabilité.
08:56Et c'est aussi la raison pour laquelle
08:58nous avons aussi décidé de déposer une motion de censure spontanée,
09:03mais celle-ci pour sanctionner, justement,
09:06les propos que nous avons entendus qui ne nous correspondent pas.
09:09Vous l'avez dit, ce budget n'est pas le nôtre, ça ne nous va pas.
09:12Mais c'est juste qu'à un moment donné,
09:14on ne pouvait pas continuer à prolonger
09:17un état d'inquiétude et d'instabilité,
09:20et je le dis encore une fois, pour les associations,
09:23pour les collectivités territoriales, pour les agriculteurs,
09:26qui nous ont saisi en disant qu'on n'est pas d'accord avec ce qu'ils font.
09:30Il y a plein de choses qui ne nous vont pas,
09:32mais on a besoin d'avoir ce budget pour pouvoir boucler nos budgets.
09:35J'ai été adjointe au maire, on sait très bien
09:38qu'il y a des budgets à voter,
09:40les associations attendent leur subvention,
09:42on ne peut rien faire sans budget d'Etat.
09:44Cet avis des socialistes n'est pas partagé
09:47par tous vos partenaires du Nouveau Front Populaire.
09:49Je vous propose de rejoindre Elise Leboucher, députée insoumise
09:53à l'aisselle des quatre colonnes, au micro de Clément Perrault.
09:56Elise Leboucher, ça devient une habitude,
09:58à chaque 49.3 du gouvernement,
10:00une motion de censure de la France insoumise,
10:02ça n'a pas échappé à la règle hier,
10:04vous avez encore déposé cette motion,
10:06pourquoi revenir avec insistance à chaque 49.3 ?
10:09Déjà parce que le gouvernement utilise le 49.3
10:12qui nous empêche, nous, parlementaires,
10:14de débattre en hémicycle,
10:15et surtout parce que le budget est mauvais
10:17et qu'on estime qu'un autre budget est possible.
10:20On l'a démontré avec les 17 milliards de recettes
10:22que le NFP avait réussi à gagner,
10:24par Parny, à l'époque,
10:26et pas repris, du coup, par Bérou.
10:28Et donc, voilà, ce budget de la Sécurité sociale
10:30qui ne répond pas aux besoins de la situation
10:33qu'on voit, que tout le monde constate sur le terrain,
10:35que ce soit l'hôpital, mais aussi la médecine de ville,
10:38et pour les assurer.
10:39C'est aussi pour ça qu'on censure, parce que ce budget est mauvais.
10:43Cette motion de censure sera examinée demain,
10:45elle a peu de chances d'aboutir,
10:47il vous manquera les voix du RN,
10:49et surtout, des socialistes, vos partenaires le sont-ils ?
10:52Est-ce que le divorce est consommé ?
10:54C'est de leur responsabilité, en tout cas, le choix qu'ils font,
10:57de ne pas voter cette motion de censure,
10:59qui permettrait de sanctionner ce gouvernement
11:02avec les choix qu'ils font.
11:03Un gouvernement qui prend des décisions dures
11:06pour les Français en termes de budget,
11:08et de taper encore sur les assurés.
11:10Ce budget tape sur les apprentis, sur les salariés,
11:12et pas encore sur les grandes entreprises ou les dividendes.
11:16En plus, avec des discours de relents racistes,
11:18le PS fait le choix de ne pas voter cette motion de censure.
11:21C'est aussi l'une des premières missions prérogatives du NFP,
11:25qui était d'aller contre la Macronie et leur budget austéritaire,
11:29et du coup, ils s'en éloignent.
11:31Merci à vous.
11:32Merci beaucoup, Diana Badiob.
11:34Ce choix pas forcément compris par les Insoumis.
11:37Là, Elise Le Boucher est restée très calme,
11:39mais il y a eu une grande violence, des échanges très difficiles.
11:43C'est la fin du nouveau Front populaire.
11:45Les Insoumis sont toujours des partenaires.
11:47Nous avons une divergence stratégique,
11:49c'est pas la dernière.
11:50Nous l'avions au moment où nous avions décidé,
11:52avec les partenaires communistes et écologistes,
11:56d'aller poursuivre les négociations pour essayer de trouver,
11:59justement, des avancées, de limiter la casse sur ce budget.
12:03Je rappelle aussi qu'hier,
12:04des collègues communistes et écologistes n'ont pas voté,
12:08eux aussi, la motion de censure.
12:10Donc je crois qu'il ne faut pas faire de cette censure
12:13l'alpha et l'oméga comme outil d'opposition,
12:16justement, à la politique qui est menée.
12:20Nous sommes clairement dans l'opposition.
12:22Nous l'avons dit, nous l'avons redit.
12:24Je crois que c'est une bonne chose
12:27que chacun et chacune respecte, ces divergences stratégiques.
12:30Il n'y a pas de rupture, pas de divorce,
12:32il y a juste une différence de stratégique.
12:35On en aura d'autres.
12:36C'est comme dans tous les couples.
12:38Dans le cercle commun, on l'a vu aussi.
12:40Parfois, on divorce, dans les couples.
12:42Oui, c'est vrai.
12:43Laure Miller, vous vous projetez déjà sur le budget 2026
12:46et on sait que Bercy commence déjà à travailler.
12:49Est-ce qu'il faut continuer à négocier,
12:51notamment avec les socialistes, sur cette question-là ?
12:54Vous, au sein de ce bloc central,
12:56vous venez plutôt de la droite.
12:58Mais est-ce qu'il faut continuer à négocier côté centre-gauche ?
13:01Je pense qu'il faut travailler et parler avec tout le monde.
13:05Encore une fois, on a une Assemblée nationale
13:07qui est telle que les Français nous ont demandé,
13:10à travers leur vote, de travailler tous ensemble.
13:12Il y a des divergences de fonds qui sont tellement fondamentales
13:15qu'on a plus de mal à travailler avec les extrêmes.
13:18En revanche, je pense qu'on peut travailler
13:20et qu'on doit travailler tous ensemble.
13:23Il faut qu'on puisse anticiper le prochain budget
13:25pour qu'on ait un travail vraiment de fond et sérieux.
13:28Chaque année, on a des tas de rapports sur des politiques publiques
13:31avec des propositions pour les modifier.
13:34Certaines ne fonctionnent pas toujours,
13:36d'autres mériteraient plus de moyens.
13:38Il faut qu'on puisse condenser tout ça
13:40et qu'on ait un budget sérieux
13:42qui corresponde aux besoins de chacun de nos territoires.
13:45Ce budget a été bouclé très rapidement
13:47avec la dissolution puis la censure.
13:49Sur celui de 2026, Pierre Moscovici, président de la Cour des comptes,
13:53dit qu'il faut dire aux Français
13:55que les cinq prochaines années, ça va être des efforts.
13:58Chaque année, quand on voit la difficulté
14:01avec laquelle on peut imposer un consensus,
14:04dès qu'on rabote 50 millions quelque part,
14:06ça ne va pas pour la moitié de l'hémicycle,
14:08ça ne va pas non plus.
14:10Est-ce qu'on va pouvoir atteindre ces 3 %, cet objectif, en 2029 ?
14:14Est-ce qu'on va pouvoir faire un vrai budget de réforme ?
14:17Je ne sais pas si on pourra faire un budget de réforme
14:20parce que l'organisation, vous l'avez rappelé,
14:23et la répartition telle qu'elle existe aujourd'hui
14:25de notre Assemblée ne le permet pas.
14:28Par contre, on peut faire un budget
14:29qui réfléchit effectivement à des points précis
14:32sur lesquels on sait qu'on peut avoir des accords transpartisans.
14:36Et je crois que c'est aussi...
14:38On s'honorerait les uns et les autres
14:41d'être vraiment dans ce travail parlementaire
14:43dont on a justement l'opportunité
14:45de par la composition de notre Assemblée.
14:48Par ailleurs, il faut quand même redire aux Françaises
14:51et aux Français, c'est qu'il y a la possibilité
14:53d'aller chercher des consensus, d'aller discuter,
14:56et c'est vrai qu'on leur demande des efforts,
14:58mais ces efforts seront acceptés par nos concitoyens
15:01si on fait aussi des efforts sur le train de vie de l'Etat,
15:04si on demande des efforts aussi aux très grandes entreprises
15:07et aux très hauts revenus.
15:09Je crois que les Français sont des gens raisonnables
15:12et qu'ils comprendront qu'on leur demande des efforts,
15:15mais ils ne comprennent pas qu'on demande toujours les efforts.
15:18Sur ces recherches de consensus,
15:20on a fait 5 mois de débat sur le budget à l'Assemblée.
15:23Je ne veux pas caricaturer,
15:24mais à gauche, on veut augmenter les recettes,
15:27les impôts de certains Français.
15:29A droite, on dit qu'on ne touche pas aux impôts,
15:31c'est au niveau des dépenses qu'il faut couper.
15:34Il faut couper entre les deux pour réussir à faire jouer
15:37sur chacun des deux volets, volets recettes, volets dépenses.
15:40Je crois, et d'ailleurs le budget, avec tout ce qu'on a dit,
15:43commence à répondre à ça,
15:45puisque les très grosses entreprises ont une taxe supplémentaire,
15:48les très gros revenus l'ont aussi pendant un temps déterminé,
15:51ce qui montre bien qu'on est en capacité aussi
15:54de s'entendre là-dessus et de reconnaître
15:56que peut-être que les plus fortunés d'entre nous
15:59doivent pouvoir contribuer plus,
16:01mais qu'en revanche, en effet,
16:02les Français qui travaillent tous les jours
16:05doivent être épargnés,
16:07en tout cas épargnés par rapport à ce qu'ils le sont déjà aujourd'hui,
16:11puisqu'ils contribuent énormément, le travail ne paye pas assez,
16:14et il faut qu'on puisse résoudre cette équation-là.
16:17Là-dessus, c'est pas de droite, c'est pas de gauche,
16:19c'est répondre aux besoins des Français,
16:22et on doit pouvoir y arriver.
16:23Pierre Moscovici, président de la Cour des comptes,
16:26dit qu'on n'a pas le choix pour tenir cette trajectoire budgétaire.
16:30Est-ce qu'il faut arrêter avec ce dogme des 3 % et du déficit ?
16:34Comme certains le disent à gauche.
16:36On peut se poser la question de ce dogme du déficit,
16:39après, le problème, c'est qu'il faut aussi regarder
16:42de manière objective si on est capable, économiquement,
16:45d'accepter, d'arrêter ce problème.
16:49Par exemple, les Etats-Unis ne tiennent pas ça,
16:52mais la différence, c'est qu'aux Etats-Unis,
16:54on investit massivement,
16:56ce que nous, nous ne sommes pas en capacité de faire aujourd'hui.
16:59Nous avons la question de l'investissement,
17:02de comment nos politiques publiques sont menées.
17:043, il faut des évaluations aussi de ce qui fonctionne
17:07et de ce qui ne fonctionne pas, une simplification.
17:10C'est pour ça que nous ferons, par exemple, au Parti socialiste,
17:12des propositions sur une nouvelle grande loi de décentralisation.
17:16Moi, je rencontre beaucoup de maires qui vous disent
17:18qu'on n'en peut plus, les normes, c'est ce qui nous étouffe.
17:20Pareil pour les agriculteurs.
17:22Donc je crois qu'il y a des chemins
17:23pour pouvoir trouver, justement, de la simplification,
17:27des choses transpartisanes,
17:29à partir du moment où chacun sort de la posture politicienne.
17:32Et je crois que nous l'avons prouvé au moment du budget,
17:35avec nos camarades communistes et écologistes,
17:37on peut discuter.
17:39Il faut que, d'un côté, on sorte de la posture en disant
17:41qu'on ne veut rien savoir,
17:43et de l'autre côté, il faut arrêter avec le bilan,
17:45si on veut avancer.
17:46Donc, Laure Miller, on peut retravailler ensemble,
17:49effectuer mission par mission,
17:51on le rappelle pour nos téléspectateurs,
17:53dans le budget, effectivement, par ministère.
17:55C'est ce que François Bayrou veut faire
17:57pendant les périodes de préparation du budget,
17:59c'est une bonne stratégie ?
18:00Bien sûr, et à travers nos discussions,
18:01on voit bien qu'il y a des sujets, la simplification,
18:03le fait d'évaluer les politiques publiques
18:05et d'en tirer les conséquences ensuite,
18:07c'est un travail qui revient au parlementaire,
18:09qu'on ne, je pense, ne fait pas assez,
18:11ou en tout cas, si on le fait, qu'on ne met pas assez en avant,
18:13on ne le fait pas assez.
18:14Et donc, là-dessus, en effet, on peut trouver...
18:17C'est vrai que c'est un aspect méconnu
18:19de notre désorganisation nationale et du travail des députés.
18:23Allez, on va avancer sur un autre thème,
18:24puisque, après le budget, ce sera peut-être l'immigration,
18:27dont on va beaucoup parler ici, à l'Assemblée nationale,
18:29c'est le bruit de couloir.
18:34Stéphanie Despierre, il y a eu de multiples déclarations
18:37sur le droit du sol, sur l'immigration,
18:39on en parle beaucoup au sein du Bloc central
18:41et notamment au sein d'Ensemble pour la République.
18:43Qu'est-ce que les députés vous en disent ?
18:46Ce qui est étonnant, c'est que ce matin,
18:47le ministre de la Justice, Gérald Darmanin,
18:49a passé plus d'une heure et demie
18:50avec les députés du groupe Ensemble pour la République
18:53et qu'il n'a pas été question d'immigration
18:55ni même de droit du sol.
18:57La discussion s'est concentrée sur la proposition de loi
18:59sur la délinquance des mineurs.
19:01Le ministre de la Justice est pourtant celui
19:03qui, la semaine dernière, avait déclaré qu'il fallait un débat
19:05sur le droit du sol sur tout le territoire français.
19:08Il n'en a pas touché mot, ce matin.
19:09Les députés ne l'ont pas interrogé sur ce sujet.
19:12C'est symbolique, explique un parlementaire,
19:15c'est comme dans les couples, quand on n'en parle pas,
19:17c'est qu'il y a un problème.
19:18Et oui, car une partie non négligeable des députés
19:21Ensemble pour la République n'ont pas du tout envie
19:24d'ouvrir le débat sur cette question du droit du sol.
19:27Ils estiment que si engouffrer ferait le jeu
19:29du Rassemblement national, qu'il ne faut pas toucher
19:32à ce principe de la République française.
19:34Les macronistes ont en mémoire les deux précédentes lois
19:37immigration, celles de 2018 et celles de 2023,
19:40qui avaient fracturé leur groupe.
19:42Pour l'instant, on n'en est pas là,
19:44mais les débats sont très vifs en interne.
19:46Un député vendredi, Belkir Belhadad, député de Moselle,
19:49a annoncé qu'il quittait le groupe Ensemble pour la République
19:52pour marquer son opposition à ce débat sur le droit du sol.
19:54Merci beaucoup, Stéphanie Despierre.
19:56Laure Miller, dans votre réunion de groupe,
19:58Gérald Darmanin n'a pas parlé, dévoilé un peu plus
20:00ses intentions en matière d'immigration et de droit du sol.
20:03Non, en effet, je le confirme.
20:05On a exclusivement parlé de la proposition de loi
20:07sur la délinquance des mineurs.
20:08Vous êtes prêts à avoir ce débat
20:10au sein du groupe Ensemble pour la République
20:13sur le droit du sol, sur l'immigration ?
20:14Il n'y a pas de tabou ?
20:16Je crois qu'il ne faut pas qu'il y ait de tabou.
20:17Je pense qu'on a besoin, de manière générale,
20:20de dépassionner ce sujet.
20:22En effet, c'est un sujet qui est un sujet de préoccupation.
20:25Ce n'est pas le seul, mais c'est un sujet de préoccupation
20:27chez les Français.
20:28Donc, je pense qu'on ne peut pas occulter ce sujet-là
20:32et ce débat-là. Il faut qu'on puisse l'avoir,
20:34mais je pense qu'il faut l'avoir de façon sérieuse,
20:36encore une fois, dépassionnée,
20:37et qu'on puisse expliquer les grands principes, en effet,
20:40qui sont les principes de la République
20:42auxquels on est très nombreux à être attachés,
20:44mais qu'on explique aussi aux Français
20:46quels sont les types d'immigration qu'il y a dans notre pays,
20:49de quelle manière on peut s'y attaquer,
20:50qu'il faut qu'on puisse faire un premier bilan,
20:52évidemment, c'est très provisoire,
20:54mais de la loi qu'on a votée l'année dernière.
20:55On ne va pas voter chaque année des grandes lois immigration.
20:58Elle comportait énormément d'articles.
21:00Elle était, à mon sens, on ne sera peut-être pas d'accord,
21:02mais équilibrée, puisqu'il y avait un volet intégration
21:04et un volet répression pour pouvoir expulser
21:07les étrangers délinquants.
21:08Il faut qu'on puisse expliquer si cette loi est efficace,
21:11si elle suffit, mais il faut qu'on le fasse
21:12de façon dépassionnée, mais qu'on le fasse quand même.
21:15On va rejoindre très vite le RN,
21:16mais un mot, justement, Diana Badiob,
21:18sur ce débat sur l'immigration dépassionnée, ça existe.
21:21Olivier Faure, le 1er secrétaire du parti,
21:23dit qu'on n'a pas peur de débattre sur la question de l'immigration
21:25du droit du sol.
21:27Nous, on n'a pas peur d'en débattre,
21:28mais ce que nous reprochons, c'est qu'on puisse le faire
21:30avec les termes empruntés à l'extrême droite.
21:33Il ne faut pas oublier que ce débat,
21:35il arrive au terme d'une journée qui a été difficile
21:39pour nous, parlementaires de gauche,
21:40où on a eu la tentative de la droite extrémisée
21:44de détricoter le droit du sol,
21:46qui est un des fondamentaux de notre République.
21:48A Mayotte, notamment.
21:50En prenant Mayotte, qui est, je le rappelle,
21:53une situation singulière et très particulière,
21:56donc elle n'est pas à l'image de ce que nous vivons
21:58dans la France entière.
21:59Et dans les discours de politique de la discussion générale,
22:03ils ont été très clairs.
22:04Nous, c'est un 1er point, parce qu'ils veulent la généralisation.
22:07Et là-dessus, il me semble qu'on est d'accord
22:10pour dire qu'il n'est pas question d'avoir une généralisation
22:13de la suppression du droit du sol.
22:15Donc, moi, je dis simplement qu'on peut discuter
22:17de ce qui fait société commune, de ce que nous sommes,
22:21de ce qui fait nation commune et des valeurs que nous partageons,
22:24mais de grâce, ne le faisons pas à l'aune des principes
22:29et de l'idéologie nauséabonde de l'extrême droite,
22:32parce que nous l'avons combattue avec le Front républicain.
22:35Ce ne serait pas audible qu'on puisse se laisser enfermer
22:39dans cette idéologie et dans ce débat.
22:41On va voir ce que pense le Rassemblement national
22:43de cette question.
22:44Laurent Jacobelli est au micro de Clément Perrault.
22:47Bonjour, Laurent Jacobelli.
22:48François Bayrou appelle à un large débat
22:50sur le thème, sur la question qu'est-ce qu'être français ?
22:53Que pensez-vous de cette initiative du Premier ministre ?
22:56Oui, on peut débattre à l'envie de savoir ce qu'est être français,
22:59mais je crois que la définition est assez simple.
23:01Être français, c'est faire partie d'une nation,
23:03adhérer au projet national.
23:05Derrière se cache la question de l'immigration,
23:07la question du droit du sol, et plus que des grands débats,
23:09je crois qu'il faut maintenant de l'action.
23:1175 % des Français veulent qu'on revoie la politique migratoire,
23:15qualifiée de submersion par le Premier ministre lui-même.
23:18Le temps de l'action est venu.
23:19Les comités, les conventions, les réunions
23:21qui ne débouchent sur rien,
23:23honnêtement, les Français en ont assez.
23:25Est-ce que vous êtes plus d'accord avec le ministre de la Justice,
23:27Gérald Darmanin, qui, lui, évoque un possible débat
23:30justement sur le droit du sol ?
23:31Oui, ces gens-là veulent beaucoup débattre,
23:33mais je pense qu'il va falloir qu'ils comprennent
23:35qu'ils sont ministres, pas journalistes,
23:37pas observateurs, mais ministres,
23:38et que, donc, ils doivent agir, agir,
23:40parce que chaque année, c'est un demi-million
23:42de migrants supplémentaires.
23:43Chaque année, ce sont un demi-million de migrants clandestins
23:46qui sont soignés gratuitement,
23:48et tout cela pèse sur la sécurité,
23:50sur les allocations sociales,
23:52sur la santé, sur l'éducation.
23:54C'est un très lourd tribut que payent les Français,
23:56et c'est un peu étonnant au moment où on leur demande
23:58de se serrer la ceinture.
24:00Le meilleur moyen pour avoir l'avis des Français,
24:01c'est probablement un référendum.
24:03Merci à vous.
24:04Merci beaucoup, Clément Perreault.
24:06Lord Miller, on entend Laurent Jacobelli
24:08qui fait un peu la leçon aux ministres
24:10de l'Intérieur, de la Justice, en disant
24:12que si vous êtes pour limiter le droit du sol,
24:13si vous êtes pour lutter contre l'immigration,
24:15faites des lois, ne parlez pas.
24:17Est-ce que, oui, vous voulez que ce soit transcrit dans la loi,
24:19ou alors est-ce que vous pensez que ces ministres
24:21parlent un peu en leur nom, mais ne représentent pas forcément
24:23toutes les sensibilités chez vous ?
24:25Non, alors, j'écoute assez rarement
24:28les leçons qui peuvent être données
24:29par l'extrême droite dans notre hémicycle
24:31ou en dehors de l'hémicycle, parce qu'en effet,
24:33on voit bien qu'ils ne veulent pas du tout
24:35la réussite de notre pays, mais qu'ils surfent
24:37sur les sujets qui sont leurs sujets de prédilection
24:40depuis 70 ans, et que d'ailleurs, quand on arrive à une loi
24:43comme c'était le cas l'année dernière,
24:45souvenez-vous, la veille, c'était laxiste,
24:47à midi, finalement, c'était peut-être intéressant,
24:49et puis finalement, ils ont voulu nous piéger
24:51en votant la loi.
24:53Donc on voit bien que la clarté de leur opinion
24:56n'est quand même pas si évidente que ça,
24:58y compris sur un sujet comme celui-ci.
24:59Mais est-ce que vous, vous parlez d'une seule voix dans votre groupe ?
25:02Je crois qu'il y a d'ailleurs un groupe de travail
25:03qui va travailler sur l'immigration, justement,
25:05pour essayer de déterminer quelle est la position exacte.
25:08Il y en a certains qui ont une position
25:10qui est peut-être plus proche de celle de la droite,
25:12pour lutter plus fermement contre toutes les formes d'immigration,
25:15légales ou illégales, et d'autres qui disent
25:17non, pas question de toucher au droit du sol, etc.
25:19Dans votre groupe, c'est quand même une question qui divide.
25:21Mais il y a des nuances partout.
25:22Je pense que c'est normal sur un sujet
25:24qui est un sujet sensible, d'avoir des nuances.
25:27Et dans notre groupe, en effet, je ne vais pas vous le cacher,
25:29de toute façon, on est un groupe hétéroclite,
25:31vous le savez, et il y a en effet des gens
25:32qui proviennent plutôt de la gauche,
25:34d'autres plutôt de la droite, donc c'est tout à fait normal.
25:36Et je pense que c'est très sain de pouvoir, en effet,
25:38comme on le fait, s'interroger au sein de notre groupe
25:40sur quelle est notre position,
25:41mais que lorsque vous disiez que notre groupe
25:42s'était éclaté l'année dernière,
25:44je vous rappelle quand même qu'en effet,
25:45ça avait été un sujet un peu compliqué à vivre,
25:48mais que tout le monde n'est pas parti du groupe,
25:50et moitié du groupe n'est pas parti.
25:51Bien au contraire, on est resté soudés.
25:52Il y a eu des divisions dans les voix,
25:54certains ont voté pour, d'autres contre.
25:56Alors le « en même temps » est souvent parfois beaucoup décrié,
25:59mais pour le coup, sur ce sujet-là,
26:01il peut être pertinent de dire,
26:02comme l'avait dit Gérald Darmanin l'année dernière,
26:03il faut être gentil avec les gentils, méchant avec les méchants,
26:05ça a un peu du sens en la main.
26:07Et Gérald Darmanin qui semble aussi renvoyer
26:08à la présidentielle 2027 certains débats.
26:11Diana Badiob, vous le disiez dans notre débat sur le budget,
26:13vous, le Parti socialiste, vous allez déposer une motion de censure,
26:16ça s'appelle « Spontanée », c'est le nom dans la Constitution,
26:19sur cette question des valeurs.
26:21Pourquoi ? C'est le discours de gouvernement
26:23qui ne vous plaît pas ?
26:24Bien sûr, quand on entend un Premier ministre
26:27reprendre des termes tels que la submersion,
26:29reprise d'ailleurs il y a quelques minutes
26:33par Laurent Jacobelli, député du RN,
26:35moi, je crois qu'il faut faire attention.
26:37Il y a un glissement qui nous inquiète vraiment,
26:40c'est-à-dire qu'on ne peut pas, au mois de juillet,
26:43faire le front républicain avec la gauche
26:46pour dire qu'il faut faire barrage à l'extrême droite
26:48et utiliser les termes de l'extrême droite
26:51lorsqu'on est Premier ministre ou encore ministre de l'Intérieur,
26:55quand on remet en cause l'état de droit.
26:56Enfin, je veux dire, c'est le même M. Retailleau
26:59qui a parlé de français de papier.
27:00Je veux dire, c'est que, nous, ça a été très douloureux,
27:03ce débat sur le droit du sol, vraiment,
27:05parce que, je l'ai redit d'ailleurs,
27:07attention à ne pas ouvrir une boîte de Pandore
27:09qui pourrait vraiment tous nous éclabousser.
27:13Et on voit bien que le gouvernement,
27:15Diéna Badiob, souvent joue l'opinion.
27:18Tout à fait.
27:19On nous dit, submersion migratoire,
27:21peut-être que ça vous choque,
27:22mais moi, les électeurs, c'est comme ça qu'ils parlent.
27:24Oui, mais sauf qu'on ne gouverne pas avec des sentiments,
27:26on ne gouverne pas avec des préjugés.
27:28Être, justement, en responsabilité,
27:31c'est être capable aussi de tenir une ligne politique.
27:34Si nous avions tenu, par exemple, l'opinion,
27:38nous n'aurions jamais fait l'abolition
27:40de la peine de mort avec Robert Badinter,
27:43ce n'était pas, comment dirais-je, dans l'air du temps.
27:46Je crois qu'il y a un moment donné aussi
27:47où, en tant que politique,
27:49on se doit de tenir une certaine image de la société
27:52et un certain socle des valeurs.
27:53Et donc, nous voulons rappeler,
27:54avec cette motion spontanée de censure,
27:57qu'on ne peut pas faire n'importe quoi
27:59avec l'histoire de notre pays et les valeurs de notre pays.
28:01Examinée très certainement en milieu de semaine prochaine,
28:04l'idée d'un référendum sur cette question est un peu dans l'air.
28:08On sait qu'Emmanuel Macron veut consulter les Français.
28:11Alors, il faudra savoir si ça peut rentrer
28:12dans le champ du référendum ou pas,
28:13mais est-ce que, pour vous, ce sera une bonne solution ?
28:15C'est ce que j'allais vous dire.
28:17Il y a un premier sujet qui est
28:18est-ce que c'est constitutionnel ou pas ?
28:20Il y a un second sujet qui est
28:21quelle est la question qu'on pose aux Français ?
28:23Ça n'est pas un sujet très simple,
28:25donc il faut trouver quand même une bonne question.
28:26Pour l'immigration, évidemment.
28:28C'est un peu... En tout cas, moi, c'est l'argument
28:30que j'ai toujours opposé, notamment à l'extrême droite,
28:32l'année dernière, qui nous parlait de référendum.
28:34Vous avez mis la question.
28:35La question, exactement. Enfin, voilà, il ne faut pas...
28:37Comme vous dites, on ne va pas dire pour ou contre l'immigration.
28:39Pourquoi faire ?
28:40Si le référendum a lieu, on en fait quoi ?
28:41Est-ce qu'on en fait un projet de loi ?
28:43Est-ce qu'on en fait une proposition ?
28:44Est-ce que c'est quelque chose qu'on récupère, nous,
28:46députés, ensuite ?
28:48C'est-à-dire que tout ça, c'est intéressant,
28:50mais il faut qu'il y ait une perspective.
28:51Si on fait comme les cahiers d'oléances
28:53et que, finalement, ça ne sert à rien,
28:55on va encore un peu plus abîmer...
28:57Bien sûr, il faut que ça soit suivi des lois.
28:59Et vous, vous disiez, Laure Miller,
29:00si pas forcément de référendum,
29:02est-ce qu'il faut une loi ?
29:03Pas forcément ? On en a voté une il n'y a pas longtemps.
29:06Bruno Retailleau, vous pensez que lui, il est d'accord
29:08pour ne pas avoir sa grande loi immigration ?
29:10Je pense que ça, les Français s'en moquent complètement,
29:12de savoir qui porte une loi ou qui ne la porte pas.
29:14Je pense, en effet, comme je vous le disais tout à l'heure,
29:16qu'on a voté une loi, donc il faut regarder, en effet,
29:18si elle s'applique pleinement déjà,
29:20je pense notamment au volet intégration.
29:22Et par ailleurs, en effet, peut-être que sur certains sujets,
29:24moi, par exemple, j'ai examiné, à travers les crédits immigration,
29:28la question des centres de rétention administrative,
29:30le délai dans lequel on peut mettre en rétention les personnes,
29:33mais aussi les conditions dans lesquelles ces personnes sont retenues.
29:36Donc ça, par exemple, ça peut être un sujet qui peut être pertinent
29:39et sur lequel on peut se rejoindre,
29:40que ce soit sur les conditions, notamment les agents
29:42qui travaillent au centre de ces centres.
29:45Il y a des choses sur lesquelles la gauche, Diana Badiop,
29:47est d'accord de regarder certains points sur la question de l'immigration ?
29:49Nous, on est toujours d'accord pour essayer de discuter,
29:52effectivement, sur, par exemple, le nombre croissant de QTF,
29:55quand on sait la difficulté de les exécuter.
29:59Eh bien, il faudrait peut-être regarder ensemble
30:01sur quels critères on prononce une obligation
30:04de quitter le territoire français,
30:05parce que ça décrédibilise lorsqu'on se retrouve
30:08avec un nombre croissant de QTF.
30:10Oui, plus il y en a, si elles ne sont pas exécutées,
30:11ça donne le sentiment...
30:13En fait, ça donne le sentiment que, finalement,
30:14on n'est même pas capables de faire respecter
30:16notre propre loi dans notre pays.
30:18Donc, nous, ce que nous disons, c'est qu'on est d'accord
30:20pour discuter, mais faisons-le à l'aune des valeurs républicaines
30:24et pas selon l'agenda de l'extrême droite.
30:27Dernière question, Laure Miller, sur cette motion de censure
30:31qui sera, a priori, votée par la gauche,
30:32peut-être pas par le Rassemblement national,
30:34mais on ne sait jamais.
30:35Il y a un risque pour François Bayrou, la semaine prochaine ?
30:37À ce stade, de toute façon, c'est très difficile de le dire,
30:40mais à ce stade, je dirais non.
30:41Moi, je regrette... Enfin, je comprends
30:43et j'entends parfaitement les raisons.
30:44Je regrette que ça fasse perdre du temps sur le temps législatif,
30:48parce que c'est plusieurs heures qui sont passées à l'examiner,
30:50et a fortiori, si elle n'aboutit pas.
30:52Mais voilà, ça fait partie du jeu, entre guillemets,
30:55démocratique à l'Assemblée nationale,
30:56donc je regarderai ça avec attention,
30:58mais évidemment, je ne la voterai pas.
31:00Merci beaucoup, Médane, Laure Miller, Dina Badioc.
31:02On voit que vous n'êtes pas d'accord sur tout,
31:04mais qu'il y a des points sur lesquels on discute,
31:06de toute façon, avec respect.
31:08On verra si les socialistes et si le gouvernement
31:10peuvent continuer parfois à négocier.
31:12Là, non, on ne censure pas la participation,
31:14on a bien compris.
31:15On va parler à un autre sujet, on va passer au Focus.
31:22Et si la carte vitale permettait d'acheter
31:24une alimentation équilibrée ?
31:26On n'en est pas encore là,
31:27mais c'est à peu près l'idée que développe
31:29un député écologiste, Charles Fournier.
31:31Il est salle des Quatre Colonnes, au micro de Clément Perrault.
31:34Bonjour, Charles Fournier.
31:35Demain, la Commission des affaires économiques
31:36va examiner une proposition de loi dont vous êtes l'auteur,
31:40qui vise à expérimenter la sécurité sociale alimentaire.
31:43Qu'est-ce que c'est ?
31:44Vous savez, dans notre pays, 38 % des gens
31:47déclarent avoir eu recours à l'aide alimentaire.
31:4920 % des agriculteurs vivent en deçà du seuil de pauvreté
31:52et on dépense à peu près 19 milliards par an
31:55pour des dépenses de santé liées à la malbouffe.
31:57Il s'agit là de créer une sécurité pour la question alimentaire.
32:00Ça permet une sorte de carte vitale alimentaire
32:03qui permettrait à chacun de recevoir une somme mensuelle,
32:06de choisir son alimentation,
32:08la choisir dans des produits qui seront conventionnés,
32:10décidés par des citoyens à l'échelle des territoires.
32:13C'est une façon de répondre
32:14et aux problématiques de précarité alimentaire,
32:16et à l'enjeu de démocratie alimentaire,
32:19et aux revenus des agriculteurs, puisque ça garantirait, évidemment,
32:21des revenus pour les producteurs dans les territoires.
32:23C'est quand même une mesure qui aurait un certain coût.
32:25On évoque 120 à 150 milliards
32:28si c'était appliqué à l'ensemble de la population.
32:30Est-ce qu'on n'est pas face à une folie budgétaire ?
32:31Ma loi est une loi d'expérimentation,
32:34qui permet d'accompagner des expérimentations.
32:36On est loin des coûts que vous annoncez,
32:38puisque j'ai chiffré entre 30 et 40 millions
32:40le coût par an de ces expérimentations.
32:43Vous voyez, c'est pas une folie budgétaire.
32:45Et ça viendrait, évidemment, à terme,
32:47à supprimer des dépenses qui sont aujourd'hui très importantes.
32:51La FAO dit qu'en France,
32:52le coût du système alimentaire, c'est près de 100 milliards.
32:55Vous voyez, 100 milliards, 120 milliards,
32:57ce n'est absolument pas une folie budgétaire.
32:58Une bonne partie serait payée par des cotisations
33:01à chacun, évidemment, à hauteur de ses revenus.
33:03Bernard Arnault toucherait les 150 euros par mois,
33:06mais il paierait beaucoup plus pour financer ce système.
33:09C'est une sorte de redistribution
33:12qui me semble être une réponse tout à fait novatrice.
33:14En 1945, on avait les mêmes critiques
33:16quand la Sécurité sociale a été créée.
33:17Je crois qu'il est temps d'avancer sur ce sujet.
33:19Vous êtes député écologiste.
33:21Est-ce que vous pensez avoir une chance
33:22de faire passer cette proposition de loi ?
33:24Il vous faudrait avoir une majorité.
33:26Est-ce que vous avez des orées attentives,
33:27notamment dans le Bloc présidentiel ?
33:29Alors, il y a des députés du Bloc présidentiel
33:32qui avaient été favorables à ce texte.
33:33Je pense à Richard Ramos,
33:34je pense au Conseil national de l'alimentation,
33:36qui s'était positionné comme intéressé par cette proposition.
33:40Je crois que si tout le monde mesure
33:41qu'il s'agit d'une phase d'expérimentation,
33:43je pense qu'elle peut être soutenue,
33:44et je l'espère en tout cas au-delà des rangs,
33:46évidemment, des écologistes et de la gauche.
33:48Mais en tout cas, ce que je souhaite surtout,
33:50c'est qu'il y ait un beau débat.
33:51Parce que toutes les mesures qui ont été apportées jusqu'à maintenant,
33:53le chèque alimentaire,
33:55les réponses qui ont été construites,
33:56ne sont pas satisfaisantes.
33:57Regardez les queues d'étudiants à l'aide alimentaire.
34:00Regardez le nombre de personnes en précarité alimentaire.
34:02Il faut une solution beaucoup plus structurelle, systémique,
34:05et c'est ce qu'est la Sécurité sociale de l'alimentation.
34:07Merci à vous.
34:10Et bienvenue à vous.
34:11Si vous nous rejoignez sur LCP,
34:12nous sommes à moins de 25 minutes
34:14de la séance des questions au gouvernement.
34:16Elle est à suivre, comme chaque mardi en direct,
34:18en intégralité à partir de 15h.
34:21Dans cette émission, nous retrouverons,
34:22depuis la salle des Quatre Colonnes,
34:24Stéphanie Despierres et Clément Perrault.
34:26Marion Becker est-elle dans l'hémicycle
34:28de l'Assemblée nationale ?
34:29Elle a le menu de la séance des questions au gouvernement.
34:32Et puis, quelques minutes avant 15h,
34:33nous suivrons en direct l'arrivée de François Bayrou
34:35et des membres de son gouvernement
34:37par la cour d'honneur de l'Assemblée nationale.
34:40Marion Becker, je le disais,
34:42vous avez le menu des questions.
34:43Quel thème préoccupe les députés aujourd'hui ?
34:48Eh bien, Elsa, c'est la loi handicap,
34:51l'anniversaire de cette loi handicap qui fête ses 20 ans.
34:54Elle a été adoptée le 11 février 2005,
34:59qui est au coeur des questions au gouvernement,
35:01car elle est loin d'être appliquée et d'atteindre son ambition initiale.
35:05Alors, des députés de tous bords, des écologistes, des communistes,
35:07des socialistes et même de la droite républicaine
35:10vont questionner et interpeller le gouvernement
35:12sur son bilan très mitigé
35:14et sur les droits pas toujours effectifs
35:16des personnes en situation de handicap en France.
35:19Le handicap, et puis, il y aura aussi d'autres thèmes à bord, Marion.
35:25Oui, il y aura également des questions d'ordre économique.
35:28Elsa, j'en ai repéré deux.
35:29Une de Thomas Lamme, pour Horizon,
35:31sur le seuil de TVA applicable aux entrepreneurs.
35:35Il avait suscité la polémique il y a une semaine.
35:37Et une autre question de l'écologiste Damien Girard
35:40sur la survie de la fonderie de Bretagne,
35:43très incertaine sur son avenir,
35:45tant que Renault ne certifie pas des commandes pour l'avenir.
35:49À noter également une question sur l'intelligence artificielle
35:53d'Aurélien Lopez, alors que le Sommet mondial
35:56se tient en ce moment même à Paris.
35:58Merci beaucoup, Marion.
36:00Notre deuxième plateau, en direct de la salle des Pas Perdus.
36:03Julien Gabaron, bonjour.
36:05Député Rassemblement national de l'EHRO,
36:07Philippe Laton, bonjour.
36:08Député Les Démocrates de Vendée.
36:11Notre premier rendez-vous, c'est celui de la question citoyenne.
36:13On demande aux Français de jouer un peu aux députés
36:16et de poser les questions qu'ils souhaitent poser au gouvernement.
36:18Je vous propose d'écouter Christian Baudin.
36:21Il a 63 ans, il est élu local dans le Loirais.
36:25Christian Baudin, élu local d'une petite commune de 500 habitants.
36:30Je suis photographe, j'ai 63 ans,
36:32et j'aimerais poser une question à vous,
36:34madame la ministre de la Transition écologique.
36:36Comment pouvez-vous faire comprendre aux citoyens de bases ruraux
36:40les lois en matière environnementale,
36:43et en part particulière le ZAN,
36:45donc la non-artificialisation des sols,
36:48qui, pour nous, aujourd'hui,
36:51nous empêchent de voir de nouvelles habitations,
36:53de faire vivre le village,
36:55de le voir évoluer d'une manière...
36:58à éviter simplement qu'il meure.
37:00Je vais vous demander de répondre
37:02à la place de la ministre de la Transition écologique.
37:04Julien Gabaron, est-ce qu'on vous en parle beaucoup
37:06de ces trois lettres, ce ZAN ?
37:08On voit que c'est pour protéger des espaces naturels,
37:11mais que c'est difficilement compris dans certaines villes,
37:13dans certaines villages.
37:14Évidemment qu'on nous en parle beaucoup.
37:15Moi, je suis dans une zone, j'allais dire, périphérique,
37:18dans une petite ville, je suis député de Béziers,
37:20et on se demande comment on va pouvoir développer
37:22nos espaces urbains.
37:23L'enjeu, c'est la tension foncière.
37:27Comment est-ce qu'on va pouvoir construire des logements
37:28pour accueillir des nouveaux habitants ?
37:30Comment est-ce qu'on va pouvoir installer les jeunes
37:31dans des nouveaux logements ?
37:32Et la ZAN, c'est l'écologie,
37:34dans ce cas-là, le plus punitif pour nous.
37:36Philippe Latombe, écologie punitive,
37:38ça part d'une bonne idée, puisque c'est, effectivement,
37:41protéger les espaces naturels.
37:42Est-ce que c'est bien appliqué ?
37:44Est-ce que cet objectif de zéro artificialisation,
37:48c'est même difficile à dire,
37:49naître en 2050 est une bonne idée ?
37:51C'est vrai que ce mot ZAN fait peur,
37:55il fait peur aux élus locaux.
37:56Je suis dans un département qui, en plus, a une façade maritime,
37:58donc l'expansion sur la mer étant impossible,
38:02et même plutôt en régression, nous pose des questions.
38:04Tout découragé.
38:05Il y a quand même une question qui se pose
38:07et que nos concitoyens nous posent,
38:09c'est comment est-ce qu'on arrive à la fois à urbaniser, à vivre,
38:13et aussi à protéger les espaces naturels et la faune,
38:16la faune et la flore,
38:17et donc il faut qu'on arrive à trouver des solutions.
38:19Ça passera forcément par une différenciation territoriale.
38:21On ne peut pas construire en hauteur partout de la même façon
38:24sur l'ensemble du territoire national.
38:25Il y a des endroits où c'est possible,
38:27dans les villes,
38:28à des endroits où il y a des anciennes industries
38:31ou des anciennes grandes entreprises qui laissent du terrain,
38:34et là, on peut construire en hauteur,
38:36on peut artificialiser en hauteur,
38:38alors que dans d'autres communes, notamment les communes rurales,
38:40ce n'est pas possible, parce que ça veut dire prendre du foncier agricole.
38:43Et nos agriculteurs nous disent aujourd'hui, au contraire,
38:44qu'il faut encore plus de foncier agricole
38:46si on veut pouvoir assurer la souveraineté alimentaire.
38:48On va passer à un autre sujet, IA.
38:51On fait des sigles, aujourd'hui, à l'intelligence artificielle.
38:54On va rejoindre le député Julien Lopez-Ligaurie.
38:57Il est au micro de Stéphanie Despierre,
38:59celle des quatre colonnes.
39:01Bonjour. Qu'est-ce que vous allez demander
39:02au gouvernement concernant l'IA ?
39:04Déjà, savoir si le gouvernement a pris vraiment conscience
39:07du défi vertigineux qui est devant nous
39:09avec l'intelligence artificielle,
39:10puisque on voit beaucoup de communication derrière ce sommet,
39:14et on n'a pas l'impression que ce soit vraiment un sommet.
39:16On dirait plutôt une offre de bienfaisance
39:18où Macron vient mendier l'argent des Émiratis,
39:22des fonds de pension canadiens...
39:24Qu'est-ce qu'il faudrait faire ?
39:26Nous, c'est justement ce qu'on va présenter aujourd'hui
39:28et demain avec la présentation du programme
39:30du Rassemblement national sur le sujet,
39:32la création d'un fonds souverain,
39:35des dérogations aux règles RGPD, à l'IA Act,
39:38qui, pour les entreprises françaises et européennes,
39:41et pas pour les entreprises américaines, par exemple,
39:43ce sont des règles aujourd'hui qui pèsent sur nos entreprises,
39:46et puis...
39:47Ça veut dire qu'on va mettre trop de règles
39:48sur l'intelligence artificielle ? Vous voulez une IA sans règles ?
39:52Pas une IA sans règles. Il faut qu'il y ait des règles,
39:54par exemple, sur ce qu'on appelle le contrôle social,
39:56sur des choses comme ça, mais en aucun cas aujourd'hui,
39:58alors qu'on est... Je veux faire l'allégorie, la comparaison.
40:02Par exemple, c'est comme si on avait découvert le feu aujourd'hui.
40:06Est-ce qu'on va se poser des questions éthiques autour du feu ?
40:08Mais toujours est-il que nos adversaires,
40:10nos concurrents, eux, ils l'utilisent.
40:12Et on est dans cette situation-là
40:15où il faut qu'on se pose des questions éthiques,
40:17demain, peut-être, après-demain,
40:18mais là, tout de suite, il faut se parer.
40:20Et quand on voit les Américains, on sent qu'on n'est pas vraiment parés.
40:23Merci beaucoup.
40:25Merci beaucoup, Stéphanie. Aurélien Lopez-Ligaurie.
40:28Philippe Latongue, l'intelligence artificielle,
40:31ça vous intéresse, ça vous passionne ou ça vous inquiète ?
40:35On a l'impression qu'il y a beaucoup de sentiments mêlés
40:37autour de l'IA.
40:38Les deux, ça m'intéresse, parce que c'est une technologie émergente
40:41et qui va être une révolution industrielle, vraiment,
40:44révolution aussi sociétale, parce que nous allons devoir vivre avec,
40:47et nos jeunes vivent déjà avec, beaucoup plus que nous.
40:49Ça m'inquiète, parce que je vois que ça participe
40:51du désordre du monde et qu'aujourd'hui,
40:53l'intelligence artificielle est une face émergée
40:55de l'iceberg de la géopolitique,
40:56entre les Chinois d'un côté, les Américains de l'autre,
40:59des volontés de dérégulation d'un côté
41:01et de régulation en outrance de l'autre.
41:02Et je pense qu'il y a une troisième voie, aujourd'hui, européenne,
41:05et cette voie européenne, elle est avec la France en tête de pont,
41:08parce que nous sommes très en avance sur le sujet.
41:11Là où Aurélien Lopez-Ligaurie a raison,
41:13c'est qu'il faut que nous puissions, aujourd'hui,
41:15très certainement, desserrer un peu les taux d'un certain nombre de règles.
41:17Le RGPD et l'IACT ne vont pas ensemble.
41:19Il faut qu'on arrive à pouvoir avoir des données
41:22qui soient hébergées de façon souveraine en Europe
41:24pour pouvoir entraîner ces modèles
41:26et avoir nos valeurs qui soient protégées,
41:28tout en bénéficiant de l'intelligence et de l'innovation.
41:32Julien Gabaron, il faut, à la fois,
41:34c'est ce que disait votre collègue, ne pas louper le train en marche,
41:36donc ne pas vouloir trop réguler,
41:38et en même temps, on voit bien toutes les possibilités
41:41que donne cette intelligence artificielle,
41:43quand on voit les deepfakes, quand on voit tout ça,
41:45on se dit, mais attendez,
41:46il ne faut pas non plus pouvoir faire n'importe quoi.
41:49En effet, il faut réguler, mais de manière sociétalement acceptable.
41:53L'intelligence artificielle, c'est déjà le présent, aujourd'hui.
41:56Ce n'est même pas l'avenir, c'est déjà le présent.
41:57Il y a des enjeux sociétaux,
41:58il y a des enjeux de sécurité civile,
42:01de sécurité militaire, d'éducation aussi.
42:03Il faut accompagner ces changements-là,
42:04il ne faut pas en avoir peur.
42:05Maintenant, au-delà de l'argent
42:07qu'a été cherché le président de la République...
42:09109 milliards, on parle.
42:10C'est intéressant, mais comment est-ce que l'État peut accompagner ?
42:13Il faut un vrai plan, j'allais dire,
42:15marchal de l'accompagnement de l'IA,
42:17avec l'adaptation des normes.
42:19Il faut alléger le cadre fiscal,
42:20il faut alléger le cadre normatif pour pouvoir attirer,
42:22garder nos talents ici sur le territoire,
42:24parce qu'on a des talents en France sur l'intelligence artificielle.
42:27D'ailleurs, tous nos ingénieurs se font piquer par d'autres pays.
42:32Donc, il faut accompagner ça,
42:33il faut que la France devienne en pointe
42:35sur l'intelligence artificielle,
42:36surtout en allégeant le cadre normatif.
42:38Il ne faudrait pas qu'on parte sur une inflation normative.
42:40Souvenez-vous du plan de calcul dans les années 60,
42:41qui avait été initié par le général de Gaulle,
42:44qui a été avorté par Giscard d'Estaing.
42:46Il ne faudrait pas qu'on soit sur les normes qui brisent l'élection.
42:50Il faut construire un géant français de l'intelligence artificielle.
42:54Vous le disiez, on est pris un peu en étau
42:56avec les Chinois, les Américains notamment.
42:59Il faut aussi avoir des mastodontes en France,
43:02des grosses entreprises pionnières en matière d'IA.
43:04Il faut des entreprises, mais il faut aussi des administrations
43:06qui sont en capacité de l'utiliser.
43:07On a une belle force avec la Défense aujourd'hui,
43:10qui a créé l'AMIAD,
43:12qui est une agence pour l'intelligence artificielle
43:14dans la Défense, qui est basée à Rennes, à Brut.
43:18C'est à la fois très intéressant,
43:19parce que c'est 300 ingénieurs sortis des grandes écoles
43:21qui vont rester sur le territoire national,
43:23qui sont dans un projet de construction de quelque chose
43:26pour l'armée, et qui donc sont attachés à notre souveraineté,
43:29et qui vont ensuite pouvoir s'aimer pour construire un écosystème
43:32en Bretagne, mais aussi partout en France,
43:34d'intelligence artificielle.
43:35C'est aujourd'hui important que l'Etat soit à la manœuvre
43:38en faisant des plans, pas forcément des plans
43:41comme ils sont faits aux Etats-Unis,
43:42parce qu'on n'a pas les moyens de dépenser
43:44des dizaines et des centaines de milliards de dollars
43:47ou d'euros comme ça, mais qu'on puisse utiliser nos besoins,
43:50notamment en ce qui concerne la souveraineté,
43:52la souveraineté de la Défense, la souveraineté alimentaire,
43:54pour construire des plans un peu plus sectoriels
43:56qui utilisent l'intelligence artificielle
43:57et dans lesquels on est excellent.
43:59Julien Galeron, il faut faire un rapport de force aussi
44:01avec les Etats-Unis, notamment Elon Musk,
44:04qui est aussi en pointe sur ces questions-là.
44:05Je pense qu'on peut tirer notre épingle du jeu
44:07avec notre savoir-faire français et européen.
44:09Vous avez posé, monsieur Alatom, un problème qui est important,
44:12c'est la souveraineté. Il faut aussi une souveraineté
44:14sur nos données à nous, sur nos data centers.
44:16Et ça revient un peu sur la question
44:18qu'on a eue tout à l'heure sur la ZAN.
44:19Si on a une sobriété énergétique qui est poussée à l'extrême
44:22et qu'on ne peut plus aménager le territoire,
44:23comment est-ce qu'on va pouvoir aménager
44:24des data centers en France ?
44:25Et si on a des centaines de data centers
44:26qui consomment aussi une énergie folle ?
44:28La question du nucléaire est très importante.
44:30C'est un atout en France d'avoir une énergie pas chère.
44:32On peut héberger des data centers pour toute l'Europe.
44:34Maintenant, il faudrait que tout soit en cohérence pour innover.
44:37Philippe Alatom, dernière question,
44:39parce que c'est peut-être une question
44:40que se posent certains de nos téléspectateurs,
44:41qui ne sont déjà peut-être pas très à l'aise avec le numérique.
44:44Il y a une fracture numérique.
44:45Ils se disent peut-être, mais attendez,
44:46en fait, il y a un robot qui va venir me piquer mon travail demain.
44:49Ça suscite aussi un certain nombre d'inquiétudes.
44:51Oui, mais l'intelligence artificielle,
44:53la traduction du mot en anglais, ne donne pas intelligence.
44:56Ça donne renseignement ou information.
44:57On a mal traduit un algorithme d'intelligence artificielle.
45:00C'est idiot. C'est statistique et probabiliste.
45:03En fait, on lui demande d'apprendre et de régurgiter
45:05de façon probabiliste une réponse.
45:07Donc, il faut simplement pouvoir bien l'entraîner.
45:09Quand on entraîne bien un moteur d'IA,
45:11il donne de bonnes réponses.
45:12Quand on l'entraîne mal, il donne de mauvaises réponses.
45:14Et quand on l'utilise mal, il est au détriment de l'humain.
45:16Et donc, il va falloir qu'on remette l'humain
45:18au centre de la relation.
45:19L'IA ne peut être qu'un outil
45:21et ce n'est pas quelque chose qui va remplacer l'être humain.
45:23Allez, je vous propose de passer à un autre thème,
45:25puisque c'est l'anniversaire de la loi sur le handicap.
45:28On retourne celle des quatre colonnes.
45:30Clément Perreault a à son micro Sébastien Pétavis,
45:33député du groupe écologiste et social de Dordogne.
45:36Monsieur Pétavis, dans quelques minutes,
45:37vous allez vous adresser dans l'hémicycle
45:39directement au Premier ministre
45:40pour l'interpeller sur les 20 ans de la loi handicap.
45:43Quelle sera votre question ?
45:45La question, elle est adressée au Premier ministre,
45:48mais pas qu'à lui, à nos institutions,
45:50à tous les collègues, ministres et députés,
45:53sur la manière dont nous devons,
45:55aujourd'hui, systématiquement, intégrer,
45:57à chaque fois que l'on dépose une proposition de loi,
45:59un projet de loi, un volet handicap.
46:02Les études d'impact sur le handicap,
46:04en fait, il y a très souvent une catégorie avec néant.
46:07Et je crois qu'aujourd'hui,
46:08quand on voit le retard que l'on a pris, là, en 20 ans,
46:11c'est plus que nécessaire que cette question
46:14soit systématiquement intégrée.
46:16D'accord. Nous écouterons la réponse
46:18que vous accordera le Premier ministre
46:19et le gouvernement dans quelques minutes.
46:20Merci à vous.
46:22De nombreuses questions posées sur cette question du handicap.
46:25Je vous propose de retrouver le député socialiste
46:27de Gironde, Sébastien Saint-Pasteur,
46:29qui est cette fois au micro de Stéphanie Despierre,
46:31celle des quatre colonnes.
46:32Bonjour. Qu'allez-vous demander au gouvernement sur le handicap ?
46:35Bonjour. Il ne vous aura pas échappé
46:37que la situation politique est un peu inédite.
46:39Donc, face à cette situation inédite,
46:40on va proposer une méthode inédite,
46:42c'est que le gouvernement trahie avec l'Assemblée
46:44autour d'un projet de loi,
46:46donc d'initiative gouvernementale, sur le handicap,
46:48et de faire, dans ce premier semestre du handicap,
46:50une grande cause nationale à l'occasion des 20 ans de la loi Chirac,
46:53qui n'ont pas célébré aujourd'hui,
46:55parce qu'il y a beaucoup de choses qui ne sont pas réalisées,
46:57mais qui marquent ces 20 ans.
46:59À quoi ça servira de faire une nouvelle loi,
47:01alors qu'on sait qu'il y a aussi des problèmes d'application
47:04de la loi qui fête ces 20 ans ?
47:05La loi permettra de mettre ce sujet au coeur des enjeux,
47:08sur l'éducation, l'emploi, l'accessibilité,
47:11et de faire que cette législature soit utile
47:13autour d'une démarche qui, je pense,
47:14peut rassembler beaucoup de parlementaires,
47:16quels que soient leurs bancs.
47:18L'idée, c'est donc de travailler avec des députés
47:20d'autres bords politiques, c'est ça ?
47:21Alors, je travaille déjà avec un député des Républicains,
47:24Antoine Vermorel-Marquès,
47:25mais j'en ai parlé avec Paul Christophe,
47:27Christine Lenabourg, Sébastien Pétavy,
47:29qui va porter une proposition de loi aujourd'hui.
47:31En fait, c'est de rassembler toutes ces initiatives parlementaires,
47:34les idées qui viennent des associations,
47:35et d'essayer de faire avancer cette noble cause
47:38qui est le handicap.
47:39Merci beaucoup.
47:40Merci beaucoup, Stéphanie Despierre.
47:41Effectivement, on va parler de cette situation.
47:43On peut décliner sur différents volets,
47:45l'emploi, l'école, le logement.
47:47Sur la question de l'emploi, par exemple,
47:49eh bien, il y a deux fois plus de chômeurs
47:51parmi les personnes handicapées que parmi les personnes valides.
47:54Alors, Philippe Latombe, il y a des obligations
47:56pour les entreprises, elles ne sont pas toutes respectées.
47:58Pourquoi ? Que faut-il faire ?
48:00Est-ce qu'il faut punir davantage les entreprises, par exemple,
48:03qui ne respectent pas ces obligations ?
48:04Il faut à la fois punir éventuellement les entreprises
48:07qui sont vraiment réfractaires à l'emploi de personnes handicapées,
48:10qui préfèrent payer une amende plutôt que d'employer.
48:12Il y a aussi à aider les services de l'emploi
48:15à accompagner ces personnes dans des besoins très spécifiques,
48:18dans l'accompagnement sur le poste de travail, sur un certain nombre de choses.
48:21En fait, on rend les choses administrativement très compliquées,
48:23quels que soient les secteurs. Et aujourd'hui, dans le domaine du travail,
48:26un employeur, quand on lui propose une personne handicapée sur le poste,
48:30il commence à se dire, mais quel volume de travail administratif
48:35je vais devoir remplir pour pouvoir trouver un poste adapté à la personne ?
48:38Et c'est vraiment ça, le sujet.
48:40C'est qu'aujourd'hui, il faut qu'on simplifie un maximum les choses.
48:42Julien Gabaron, c'est aussi ça, effectivement,
48:44faciliter la tâche aux employeurs pour les encourager
48:47à embaucher des personnes en situation de handicap ?
48:50Je pense que le grand malheur de la loi 2005,
48:53c'est qu'elle était vertueuse sur le papier,
48:55mais qu'elle a subi beaucoup de dérogations.
48:58Nous, on porte une proposition qui est simple,
48:59c'est l'application stricte de la loi 2005.
49:01Notamment sur l'accès à l'emploi, il faut avoir des mesures coercitives
49:04envers les employeurs qui ne veulent pas respecter ces 6% de travail handicapé
49:10quand on a plus de 20 salariés, avec, bien sûr, des aménagements.
49:13Il ne faut pas être trop strict non plus.
49:16On a exactement le même problème avec l'accès aux ERP,
49:18aux établissements recevant du public.
49:19Aujourd'hui, il y a la moitié des ERP
49:20qui ne peuvent pas recevoir du public handicapé.
49:23Il y a eu une dérogation en 2014, qui s'arrête maintenant.
49:26D'ailleurs, il n'y a rien qui est mis sur la table
49:28pour faire en sorte que les ERP puissent accueillir strictement...
49:32Et qui payent, dans ces cas-là, par exemple ?
49:34Je suis un restaurant, je suis de bonne volonté,
49:36mais ça me coûte cher d'installer une rampe,
49:38d'installer des toilettes qui puissent s'adapter
49:40aux personnes en situation de handicap.
49:42Il faut pouvoir faire la part des choses
49:43entre la mauvaise volonté et la mauvaise foi,
49:44des gens qui ne veulent pas se soumettre à la loi,
49:46et puis des petites entreprises ou des petits commerçants
49:48qui n'ont pas les moyens financiers de faire les aménagements.
49:50Là, il faut les accompagner au cas par cas, bien sûr.
49:53Philippe Latombe, vous parliez de bureaucratie.
49:54C'est aussi ce que connaissent
49:56un certain nombre de parents d'enfants handicapés.
49:58Ils connaissent bien les maisons départementales
50:00pour les personnes handicapées.
50:02Et il faut refaire parfois le dossier chaque année,
50:05par exemple pour des enfants qui sont trisomiques
50:08et qui, du coup, le seront toute leur vie, chaque année.
50:10Il faut repréciser quelle forme de handicap a son enfant, etc.
50:14Est-ce que tout ça, c'est un peu le parcours du combattant des parents ?
50:16Oui, c'est le parcours du combattant, et c'est notre drame en France.
50:18C'est qu'aujourd'hui, on devrait dire les choses une fois,
50:21et quand la situation ne change pas,
50:22nous n'aurions pas besoin de le redire.
50:24Et dans un certain nombre de cas,
50:25effectivement, le handicap, il est permanent.
50:27Donc, il n'y a pas besoin de refaire un dossier chaque année.
50:29Et aujourd'hui, le génie français...
50:31Alors, ça a des avantages par ailleurs,
50:32mais le génie français, ça a quand même été
50:33d'administrativer beaucoup de choses
50:34et de rendre les choses annuelles.
50:36Et donc, à chaque fois, il faut faire une demande,
50:38à chaque rentrée scolaire, à chaque moment.
50:40C'est pas normal. On devrait,
50:41avec les technologies que nous avons aujourd'hui d'information,
50:44l'informatique doit nous aider à avoir des dossiers pérennes.
50:46On a les moyens de protéger ces informations-là
50:48pour éviter qu'elles circulent et qu'elles soient exposées.
50:50Donc, on peut le faire.
50:51Il n'y a pas besoin d'avoir des dossiers papiers
50:53dans les MDPH qui soient renouvelés chaque année.
50:56Il faut qu'on arrive à simplifier les choses.
50:57Et là, la loi, aujourd'hui, pourrait permettre
50:58de donner cet élan-là en imposant que l'ensemble des décrets
51:02et l'ensemble des arrêtés qui touchent à ce secteur
51:04soient à chaque fois le plus simplifiés possible.
51:07Je pense que la plupart de nos concitoyens,
51:08dans cette situation, qu'ils soient eux-mêmes handicapés
51:11ou en situation de handicap ou aidants,
51:14qu'on leur simplifie la vie
51:15et qu'on évite les tracasseries administratives.
51:17Les dossiers à remplir avec toujours le stress de savoir
51:20vais-je avoir ou non une AESH
51:23accompagnant pour les élèves en situation de handicap ?
51:25On sait que parfois, les élèves doivent se partager
51:28des heures pour ces AESH.
51:30Certains enfants nécessiteraient d'avoir une AESH.
51:33Je dis une parce que c'est très souvent des femmes.
51:35À temps complet, il n'y en a pas assez.
51:37Elles sont très mal rémunérées.
51:39Elles sont très mal considérées et mal formées aussi
51:42parce que chaque enfant est différent.
51:43C'est vrai que le statut de l'AESH dans le parcours éducatif
51:45ou dans la communauté éducative est mal valorisé.
51:48Donc, il faut vraiment travailler là-dessus
51:49pour que chaque enfant puisse intégrer une école dite normale,
51:52ordinaire, et puis avoir une AESH qui puisse l'accompagner
51:55sur son parcours spécifique, même jusqu'à l'emploi, pourquoi pas.
51:58Et pour moi, le dernier élément qui est très important
52:01sur la situation des personnes qui sont en situation de handicap,
52:06c'est la vraie discrimination au revenu.
52:08On a 33 % des personnes qui touchent l'AESH
52:12qui sont en situation de pauvreté,
52:14qui vivent sous le seuil de pauvreté.
52:15Et certains demandent un revenu minimum.
52:18Il faut qu'il y ait un revenu minimum
52:19qui soit au-dessus des 1 158 euros
52:21qui définissent aujourd'hui le seuil de pauvreté en France.
52:23Philippe Latombe, dans l'accès au logement,
52:25on sait aussi que certains n'ont pas accès à des logements adaptés.
52:29Là aussi, la loi oblige, normalement,
52:32dans les constructions neuves notamment,
52:34à avoir des logements adaptés.
52:36Cette loi n'est pas respectée ?
52:38Cette loi n'est pas respectée partout.
52:39Dans les logements neufs, la plupart du temps, c'est respecté.
52:42La vraie question, c'est est-ce qu'on produit suffisamment
52:44de logements neufs pour permettre à la fois
52:45de répondre à la demande de tout le monde,
52:47mais en particulier des personnes en situation de handicap ?
52:49Et là, on voit bien qu'on touche au problème du logement,
52:52qui est un problème beaucoup plus vaste.
52:53Et donc forcément, quand on est en situation de handicap,
52:55c'est encore pire.
52:56Donc il faut absolument qu'on ait une vraie politique du logement
52:59et je constate que ce n'est pas que le logement,
53:01c'est aussi l'accès au logement, c'est le transport.
53:04Les transports publics, et notamment dans les grandes villes,
53:06ne sont pas faits pour les personnes...
53:07A Paris, par exemple, on le voit tous, tous les jours.
53:09C'est pas la peine de regarder comment ça fonctionne.
53:10Il n'y a que quelques stations...
53:12On peut compter sur les doigts d'une main
53:13le nombre des stations, effectivement.
53:14Et aujourd'hui, on voit que, vous avez parlé des ERP,
53:16vous avez raison, dans les zones rurales,
53:18les mairies avaient demandé, la plupart du temps,
53:20d'avoir de la DETR ou de la DESIL,
53:22donc des fonds d'aide de l'Etat
53:23pour pouvoir permettre l'accès aux mairies,
53:25et les préfectures disent non,
53:27parce que c'est du rôle de la puissance publique
53:28de le faire sans aide.
53:29Dans les communes rurales, c'est compliqué.
53:31Justement, Julien Gabaron, il y a aussi à l'Assemblée,
53:33allez, c'est peut-être un symbole, mais ça compte,
53:35une procédure qui s'appelle la procédure assis-levée
53:38pour valider un vote.
53:40On voit aujourd'hui une proposition de résolution
53:42a été déposée, notamment par Sébastien Pétavy,
53:45par Yael Brone-Pivet, pour revenir sur ces procédures.
53:47Parfois, les députés en situation de handicap
53:49ont du mal à voter.
53:51Il faut que l'Assemblée soit exemplaire
53:52sur cette question-là ?
53:53Bien sûr, ça va dans le bon sens.
53:55Il n'y a que deux procédures
53:56qui ne sont plus utilisées depuis très longtemps.
53:58Mais il faut aller chercher ces symboles,
54:00en fait, pour permettre une meilleure inclusion
54:02des personnes en situation de handicap.
54:04Donc, bien sûr, l'assis-levé,
54:05il faut l'enlever du règlement de l'Assemblée nationale.
54:06Pour voter, notamment, sur les présidents,
54:08on sait que vous êtes obligés de monter à la tribune.
54:10Parfois, il faut des adaptations.
54:12Est-ce qu'effectivement, c'est nécessaire
54:13de montrer l'exemple, ici, à l'Assemblée nationale ?
54:16Si l'Assemblée nationale ne montre pas l'exemple,
54:18je ne sais pas qui va pouvoir montrer l'exemple.
54:19Le législateur s'est emparé du sujet en 2005
54:22et ne montre pas l'exemple.
54:23Donc, sur les assis-debout, effectivement,
54:24il faut qu'on puisse remplacer ça par un vote au pupitre,
54:26ce qui est assez facile à faire, ce n'est pas un sujet.
54:29Et sur la question... C'est une question, ensuite, de décorum.
54:31Il faut qu'on arrive à adapter notre décorum,
54:33ce qui est important, parce que nos traditions,
54:35et on le voit derrière nous, sont importantes.
54:36Il faut qu'on puisse les adapter,
54:37tout en permettant aux personnes en situation de handicap
54:39de pouvoir être des députés comme les autres.
54:41Et ils le sont. Ils sont des députés comme les autres.
54:43Ils ont les mêmes règles et les mêmes obligations et devoirs.
54:46On a vu, à l'image, le Premier ministre
54:47passer par la Cour d'honneur de l'Assemblée nationale
54:52dans la séance des questions au gouvernement.
54:53Très rapidement, l'un de l'autre,
54:55est-ce que c'est un sujet, le handicap,
54:56sur lequel on pourrait trouver un consensus à l'Assemblée ?
54:59On sait qu'il n'y a pas beaucoup de sujets qui font consensus.
55:02Là, on nous parle de groupes de travail,
55:04de propositions de loi transpartisanes.
55:05Vous dites oui sur cette question ?
55:07Évidemment. C'est un sujet de société qui touche tout le monde,
55:10quelle que soit notre région, quelle que soit notre circonscription,
55:12quelle que soit notre famille politique.
55:14Donc, évidemment, il faut qu'on trouve
55:16des points de convergence sur le handicap.
55:18Et je pense qu'on n'aura aucun mal à trouver
55:19des points de convergence sur ces questions-là.
55:21Ça fait partie des sujets sur lesquels on est parfaitement alignés.
55:24On parle de santé régulièrement.
55:26On a les mêmes problématiques, quel que soit le territoire.
55:28On n'a plus de spécificité sur la partie handicap aussi.
55:31On a régulièrement dans nos permanences
55:32des personnes qui viennent nous dire
55:33qu'ils ont un problème d'accès à l'emploi, d'accès au logement.
55:36C'est le même problème chez vous comme chez moi,
55:38partout sur le territoire.
55:39Oui, on pourra trouver certainement
55:40une solution totalement transpartisane.
55:42Et forcément par une loi, forcément législative.
55:44Vous le disiez, il y a beaucoup aussi de décrets
55:46qui peuvent simplifier les choses.
55:47Si la loi permet de regarder tous les décrets un par un,
55:50de regarder ceux qui fonctionnent et ceux qui ne fonctionnent pas.
55:52Ceux qui ont été pris, ceux qui n'ont pas été pris d'ailleurs.
55:53Il y en a peut-être quand même une partie
55:54qui n'ont pas été pris ou mal pris.
55:56On peut tout remettre à plat et tout faire correctement.
55:58Et je pense que là, avec une Assemblée unie
56:00dans le contexte actuel,
56:02ça aura du poids face à l'administration.
56:03Julien Gabaron, en un mot, une nouvelle loi 20 ans après ?
56:05Voilà, il faut muscler la loi 2005, une nouvelle loi en 2025.
56:08Merci beaucoup, Julien Gabaron. Merci, Philippe Latombe.
56:11Allez, nous sommes à une poignée de minutes
56:13de la séance des questions au gouvernement.
56:14Marion Despierre, vous êtes dans la cour d'honneur.
56:16Vous avez filmé l'arrivée du Premier ministre François Bayrou.
56:19De quoi va-t-on parler
56:20lors de la séance de questions au gouvernement ?
56:24Eh bien, Elsa, au coeur de cette séance de questions
56:26au gouvernement, ce sera l'anniversaire
56:28de la loi handicap.
56:29Vous venez d'en parler avec vos invités.
56:3120 ans, elle a été adoptée le 11 février 2005.
56:35Qu'est-il arrivé depuis ?
56:38Elle est loin d'être appliquée
56:39et d'atteindre en tout cas son ambition initiale.
56:42Alors, les députés vont questionner et interpeller le gouvernement
56:45sur ce bilan très mitigé de la loi handicap.
56:48Elsa.
56:50Attention.
56:52Merci beaucoup, Marion Béquer.
56:54On parlera donc des 20 ans de la loi sur le handicap.
56:57Il y aura de très nombreuses questions
56:59lors de la séance de questions au gouvernement.
57:01Ici, nous sommes toujours dans la salle des pas perdus.
57:03Vous voyez la préparation.
57:05Vous avez l'habitude, chaque mardi,
57:07la garde républicaine se met en place
57:09et dans quelques instants, nous entendrons
57:10les tambours retentir.
57:12Ce sera le signal de l'arrivée de la présidente de l'Assemblée
57:14et l'ouverture de la séance.
57:16Clément Perrault, vous êtes à quelques mètres
57:17dans la salle des quatre colonnes,
57:19lieu de rencontre entre les journalistes et les députés.
57:21De quoi parle-t-on autour de vous ?
57:23Oui, vous le voyez, Elsa.
57:24Maintenant, les questions au gouvernement
57:26vont commencer dans quelques instants.
57:27Les journalistes sont plus nombreux désormais,
57:29comme souvent dans les derniers moments.
57:31Vous le voyez sur ces images de Soraya là où ici.
57:34Il est beaucoup question dans les interventions
57:37des journalistes auprès des députés
57:38de Richard Ferrand, ce proche d'Emmanuel Macron,
57:42ancien président de l'Assemblée nationale,
57:43que le président de la République a suggéré
57:45pour devenir président du nouveau Conseil constitutionnel.
57:49C'est une proposition qui suscite beaucoup de réactions
57:52dans l'opposition et beaucoup de journalistes
57:54sont venus en parler.
57:55Des journalistes aussi qui s'intéressent, bien sûr,
57:57au 49.3, aux motions de censure,
57:58mais ça, on commence davantage à en avoir l'habitude.
58:01Les derniers députés sont en train d'arriver
58:03à quelques instants maintenant du début de cette séance.
58:06J'entends d'ailleurs les tambours qui retentissent
58:08à côté de vous, Elsa.
58:10Eh bien oui, les voilà, Clément,
58:11les tambours de la Garde républicaine.
58:13Vous l'avez dit, Richard Ferrand,
58:14c'est un nom dont on parle beaucoup.
58:16Il n'en sera pas question dans la séance
58:17des questions au gouvernement, mais on suivra cette actualité
58:19avec l'audition le 19 février par la Commission des lois.
58:23Place à la séance des questions au gouvernement.
58:26La présidente de l'Assemblée traverse la salle des pas perdus.
58:29...
58:53Et de très nombreuses questions seront posées aujourd'hui
58:56sur la situation des personnes handicapées
58:59à l'occasion de l'anniversaire de la loi sur le handicap,
59:02la loi de 2005.
59:04Les députés vont pouvoir mettre en lumière
59:06parfois les parcours du combattant
59:08que subissent les personnes en situation de handicap.
59:11Bonne séance, on se retrouve juste après.

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