Revivez l'intégralité de la conférence de presse du procureur de la République d'Evry, concernant le meurtre de la petite Louise. Selon Grégoire Dulin, le principal suspect aurait tué la collégienne suite à un excès de colère lié aux jeux vidéos.
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00:00Je voudrais au début de ce point presse avoir une pensée émue pour Louise, sa famille, tous ses proches, ses camarades de classe et bien entendu ses enseignants.
00:12Le 7 février 2025, la mère de Louise, après avoir passé un premier appel 17, se présentait au commissariat de Savigny-sur-Orge à 15h56 pour faire état de la disparition de sa fille.
00:26Elle déclarait que Louise, scolarisée en classe de 6e au collège Moroy d'Épinay-sur-Orge, terminait ses cours à 13h50 et devait rentrer à l'issue à son domicile situé à 11 minutes du collège.
00:42Elle consultait dès 14h10 l'application Family Link pour géolocaliser sa fille et constatait que son téléphone portable était éteint.
00:54Elle commençait les recherches, se rendait au collège, alertait ses amis et contactait ses enfants, lesquels, par les réseaux sociaux, signalaient sa disparition.
01:05L'ensemble de la famille se mobilisait pour retrouver Louise.
01:11Immédiatement informé, le parquet d'Evry décidait de l'ouverture d'une enquête en recherche des causes d'une disparition confiée au commissariat de Sainte-Geneviève-des-Bois, l'enfant étant décrite comme une élève discrète, sérieuse et prudente.
01:25Des premières investigations étaient diligentées pour retrouver Louise.
01:29D'abord, une alerte radio était effectuée sur les ondes des forces de sécurité intérieures en Ile-de-France.
01:36L'analyse de sa téléphonie révélait qu'elle avait utilisé sa ligne téléphonique à 13h48 pour indiquer à une amie qu'elle rentrait directement chez elle.
01:47A 14h07, sa ligne téléphonique ne présentait plus aucune activité.
01:54La relecture des enregistrements des caméras de la ville d'Épinay-sur-Orge permettait de constater qu'à 13h58, la présence d'un individu âgé de 20-25 ans qui traversait un passage piéton derrière Louise et semblait la suivre.
02:10Une photo de cet individu était immédiatement extraite.
02:15Lors de l'enquête de voisinage, un témoin indiquait avoir vu un individu correspondant à l'homme aperçu sur les images de vidéosurveillance se rapprocher de la mineure puis arriver à son niveau aux abords du bois des Templiers à Épinay-sur-Orge.
02:31A 21h39, un chien chargé de retracer le chemin de Louise perdait sa trace à l'orée du bois des Templiers.
02:41Compte tenu de ces éléments particulièrement inquiétants, le parquet décidait de saisir la police judiciaire de Versailles de la poursuite des investigations du chef d'enlèvement et de séquestration de mineurs de 15 ans et demandait le déploiement immédiat d'un dispositif de fouille.
03:00Dès 23h, des recherches se poursuivaient dans le bois des Templiers, mobilisant une cinquantaine de policiers de l'Essonne, dont une unité synophile spécialisée en recherche des personnes,
03:12une dizaine de gendarmes du groupement de gendarmerie de l'Essonne et neuf effectifs du SDIS de l'Essonne, dont des équipes synophiles avec trois chiens pisteurs.
03:22L'hélicoptère de la gendarmerie doté d'une caméra thermique et un drone thermique étaient utilisés pour ratisser la zone.
03:30À 1h50, un chien pisteur permettait de découvrir le corps sans vie de la jeune Louise dans le bois des Templiers à Épinay-sur-Orge.
03:41Louise était retrouvée habillée comme à son départ du collège. Ses effets personnels, et notamment son sac à dos et son portable, étaient découverts à proximité de son corps.
03:54Seul son bonnet reposait à quelques mètres. Aucune arme ou objet tranchant n'était retrouvée.
04:02L'enquête se poursuivait alors du sheriff de meurtre sur mineur de 15 ans et la direction nationale de la police judiciaire était co-saisie de la poursuite des investigations.
04:15À l'issue de l'autopsie, réalisée le 8 février après-midi, les médecins légistes excluaient la commission de violence sexuelle,
04:24relevaient la présence sur le corps de la victime de très nombreuses plaies commises avec un objet tranchant dans plusieurs zones vitales.
04:33Ces très nombreuses plaies révélaient l'extrême violence des coups portés.
04:39Ils constataient enfin des lésions de défense sur les mains de Louise, montrant qu'elle s'était opposée à son agresseur.
04:49Des prélèvements biologiques étaient immédiatement adressés au laboratoire de police judiciaire de Paris qui priorisait leur traitement.
04:57Ils isolaient plusieurs heures plus tard un ADN masculin présent sur les mains de la victime.
05:06Plusieurs pistes étaient explorées simultanément pour permettre une identification rapide et certaine du meurtrier.
05:14Deux personnes étaient ainsi interpellées à Épinay-sur-Orge et mises hors de cause une fois leur emploi du temps vérifié.
05:21De même, une mère et son fils étaient interpellés à Rouen.
05:26La carte nationale d'identité de ce dernier ayant été retrouvée lors de la battue effectuée le dimanche dans le bois des Templiers,
05:34à une centaine de mètres de la scène des crimes.
05:37Ils étaient également mis hors de cause.
05:41C'était finalement l'enquête de voisinage et les témoignages qui se révélaient déterminants pour l'avancée des investigations.
05:49Dès le 9 février au soir, au cours d'un porte-à-porte,
05:53les policiers entraient en contact avec un jeune homme pouvant ressembler à l'homme vu sur les images de vidéosurveillance.
05:59La présence de coupures sur sa main droite éveillait leur intention.
06:04Interrogés sur ces coupures, ils les justifiaient en expliquant s'être coupé lors d'un accident domestique le mercredi précédent avec un couteau.
06:14Les enquêteurs précédaient néanmoins avec son consentement à son prélèvement d'ADN.
06:20Enfin, le lundi 10 février, un témoin, familier de la famille du suspect,
06:27indiquait formellement reconnaître la personne figurant sur les images de vidéosurveillance.
06:33Le 10 février à 20h, le principal suspect était interpellé au domicile familial, placé en garde à vue.
06:40Il contestait toute participation au fait au cours des 24 premières heures.
06:45Parallèlement, son entourage était entendu.
06:48Sa sœur, âgée de 19 ans, était auditionnée en qualité de témoin.
06:54Elle décrivait son frère comme un individu violent, nerveux, agressif
07:00et jouant de manière intensive aux jeux vidéo.
07:04Elle ne lui parlait plus, depuis qu'elle avait subi des violences de sa part en avril 2023,
07:09violences qui avaient fait l'objet d'un dépôt de main courante dans un commissariat.
07:14Elle expliquait être rentrée à son domicile le vendredi aux alentours de 14h10.
07:21Son frère l'avait suivie de peu.
07:24Très rapidement, elle avait entendu la petite amie de son frère pleurer dans la salle de bain
07:29et le mise en cause demandait des pansements.
07:32Elle reconnaissait son frère sur les photographies extraites de la vidéosurveillance.
07:39Sa petite amie, âgée de 23 ans, était également entendue par les enquêteurs en qualité de témoin.
07:46Elle déclarait l'avoir rencontrée sur les réseaux sociaux au début de l'année 2024.
07:52Elle reconnaissait formellement son petite amie comme étant l'individu
07:56vu sur les vidéosurveillances, suivre Louise peu de temps après sa disparition.
08:02Avant sa disparition, elle ajoutait qu'il possédait une casquette
08:07et une doudoune identiques à celles vues sur la photographie.
08:12Elle précisait que s'il n'avait jamais été violent à son égard,
08:16il pouvait s'énerver très vite en jouant aux jeux vidéo.
08:21Quant aux éléments de l'enquête, elle finissait par expliquer que le vendredi 7 février,
08:26alors que son petit ami jouait à Fortnite,
08:29il avait eu une intercation en ligne avec un autre joueur qui l'insultait.
08:34Très énervé, il arrêtait de jouer et sortait de la maison comme il le faisait souvent pour se calmer.
08:40Il revenait une dizaine de minutes plus tard, il l'appelait de l'extérieur
08:45alors qu'elle était dans la chambre du premier étage fenêtre ouverte,
08:48lui demandant de descendre sans crier.
08:51Elle le trouvait blessé à la main avec du sang sur le menton.
08:55Il lui disait d'abord être tombé avant de lui raconter,
08:59après qu'elle avait insisté qu'il avait porté plusieurs coups de couteau
09:03à une collégienne qu'il disait ne pas connaître.
09:05Elle lui mettait un pansement.
09:08Apprenant la disparition de Louise,
09:11elle faisait le rapprochement avec l'agression commise quelques heures auparavant.
09:15Elle était placée en garde à vue pour non-dénonciation de crime
09:18le 11 février à 1h45 du matin
09:21et confirmait ses premières déclarations au cours de ses auditions.
09:27Au cours de la matinée du 11 février,
09:30les résultats de l'analyse ADN nous parvenaient
09:33et nous permettaient d'apprendre que l'ADN du suspect
09:36correspondait à l'ADN retrouvé sur les mains de Louise.
09:40Entendu à plusieurs reprises,
09:43le mis en cause contestait toute participation au fait.
09:47Ce n'est qu'au moment de sa prolongation de garde à vue à 18h45
09:50devant le procureur de la République,
09:53qu'il avouait avoir tué Louise.
09:56Il déclarait aux enquêteurs que, très en colère,
09:59après une dispute avec un joueur en ligne,
10:02il sortait de son domicile, vêtu de sa doudoune noire
10:05avec laquelle se trouvait habituellement selon lui un couteau de type Opinel,
10:10son intention était de voler ou de raqueter une personne pour se calmer.
10:15Il rencontrait fortuitement Louise, qu'il ne connaissait pas.
10:19Il repérait son portable qu'elle portait autour du cou
10:23et décidait de la suivre.
10:25Il l'attirait dans le bois des Templiers
10:27sous le prétexte d'y avoir perdu un objet.
10:30Arrivé dans un coin tranquille,
10:32il lui disait qu'il allait fouiller ses affaires pour lui voler de l'argent
10:35en la menaçant avec un couteau.
10:38Alors qu'il voulait fouiller son sac,
10:40elle se mettait à crier.
10:42Paniqué par ses cris,
10:44il la faisait tomber à terre et lui portait plusieurs coups de couteau.
10:49Il rentrait chez lui ensuite en courant,
10:52en empruntant un autre chemin.
10:54A son domicile, il retrouvait sa petite amie.
10:57Celle-ci constatait sa blessure et lui prodiguait des soins.
11:02Après lui avoir dit dans un premier temps s'être blessé tout seul,
11:06il lui confiait sur son insistance avoir commis quelque chose de grave.
11:11Il retirait ses vêtements qu'il aspergeait d'eau de javel
11:14avant de s'en débarrasser avec le couteau
11:17en jetant le tout dans une poubelle.
11:20À ce stade, les recherches effectuées
11:23sur les indications peu précises du mis en cause
11:26ne permettaient pas de les retrouver.
11:29Enfin, l'enquête permettait de déterminer
11:32que le mis en cause avait abordé une collégienne de 12 ans
11:35le 4 février dernier dans le même secteur
11:39prétextant avoir perdu son téléphone dans la forêt
11:42et avoir des problèmes de vue.
11:44Elle avait refusé de le suivre et échappait ainsi à son agresseur.
11:49Le mis en cause confirmait les déclarations de la jeune fille
11:53et les expliquait par son projet de lui dérober ses effets personnels.
11:58Les parents du mis en cause, d'abord entendus en qualité de témoins
12:03puis placés en garde à vue pour non-dénonciation de crime
12:06ne reconnaissaient pas leur fils sur les vidéos de surveillance.
12:09Ils pensaient que sa blessure, constatée à la main
12:13était en lien avec un accident domestique
12:16survenu le mercredi précédent.
12:19Ils affirmaient qu'ils n'avaient jamais eu connaissance
12:22de l'implication de leur fils dans la mort de Louise.
12:25Leur garde à vue était levé ce jour à 17h.
12:30S'agissant de la personnalité du principal suspect
12:34le mis en cause est âgé de 23 ans et a toujours habité chez ses parents.
12:38Il pratique la boxe et le football.
12:41Il est actuellement étudiant en BTS informatique en alternance
12:45sans entreprise depuis le mois de décembre dernier.
12:49Il consacre la majeure partie de son temps libre
12:52à jouer aux jeux vidéo et reconnaît pouvoir être pris
12:55de violentes colères, ce que confirme son entourage.
12:59Il lui arrive ainsi de quitter son domicile à pied
13:03ou au volant de sa voiture pour se calmer.
13:07Il n'a jamais fait l'objet d'un suivi médical ou psychologique.
13:10Sur les faits, il dit les regretter.
13:13Sur ses antécédents, le mis en cause est connu pour deux affaires
13:17ayant fait l'objet d'alternatives aux poursuites.
13:21L'une pour tentative de vol commise le 23 juin 2021
13:26et l'autre pour le vol commis le 27 février 2022.
13:30Cette dernière affaire a fait l'objet d'une obligation
13:35d'accomplir un stage de citoyenneté qu'il a effectué
13:38dans le cadre d'une mesure de composition pénale
13:41qui est inscrite à son casier judiciaire.
13:44Ce soir, deux personnes viennent d'être déférées au parquet.
13:49J'ai ouvert une information judiciaire
13:52du chef de meurtre sur une mineure de 15 ans
13:55à l'encontre du principal suspect
13:57et du chef de non-dénonciation de crime
14:00à l'encontre de sa petite amie.
14:03Ces deux personnes seront présentées dans la soirée
14:06à un juge d'instruction qui décidera de leur mise en examen.
14:10Nous avons requis le placement en détention provisoire
14:13de l'auteur présumé des faits
14:15et nous avons demandé un placement sous contrôle judiciaire
14:18pour la petite amie en sollicitant des interdictions de contact,
14:22des interdictions de paraitre et une obligation de pointage.
14:27Je vous informerai des suites de cette procédure
14:30par le biais d'un communiqué de presse dans la nuit.
14:34Vous me permettrez enfin de saluer l'entière mobilisation
14:38des enquêteurs de la police judiciaire
14:41pour parvenir à l'élucidation rapide
14:44du meurtre de la jeune Louise.
14:47En plus des moyens déployés par la police nationale de l'Essonne
14:50et des départements limitrophes pour effectuer les recherches,
14:54ce sont 60 enquêteurs qui se sont relayés jour et nuit
14:58pour parvenir à l'arrestation de l'auteur de ce meurtre.