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00:00Bonjour, je suis Aurélie Palluze, professeure en culture générale en prépa économique au lycée OZN de Toulouse.
00:09On va évoquer à présent le lien entre images et mots,
00:13sachant que l'image donne l'impression de pouvoir être saisie d'un coup,
00:18quand les textes obligent à un ordre linéaire.
00:22On voit aussi que les images ont précédé les mots,
00:25ne serait-ce que par rapport aux peintures rupestres qui nous sont parvenues.
00:30Le problème, c'est qu'on ne sait pas ce qu'elles signifient,
00:33faute de mots pour les décrypter.
00:36On ne sait pas si la peinture était la remémoration de hauts faits,
00:40si c'était une forme de sortilège.
00:44Les mots nous manquent pour donner du sens à ces images.
00:49On va d'abord se demander si les images ne parleraient pas plus que les mots.
00:55Et de fait, les images ont un pouvoir en soi.
00:58On le voit notamment avec ce qu'on a appelé le syndrome de Stendhal.
01:01Stendhal arrive à la basilique Santa Croce,
01:07et il est saisi par les images, si bien qu'il manque de faire un malaise.
01:11Je vous lis l'extrait qui rend compte de cette expérience, à Florence en 1817.
01:16J'étais arrivée à ce point d'émotion où se rencontrent les sensations célestes
01:21données par les beaux-arts et les sentiments passionnés.
01:24En sortant de Santa Croce, j'avais un battement de cœur,
01:27la vie était épuisée chez moi, je marchais avec la crainte de tomber.
01:31Ce syndrome de Stendhal peut encore frapper de nos jours des voyageurs
01:36qui auraient des palpitations, des vertiges, des suffocations,
01:39soit parce qu'une image résonne en eux de façon singulière,
01:43soit parce qu'ils sont submergés par de nombreuses œuvres d'art.
01:46On voit déjà qu'il y a une puissance des images qui se passe des mots.
01:53On voit aussi que les images violentes ont un pouvoir.
01:57On pense notamment aux images-chocs face à un drame,
02:01les images des attentats du 11 septembre,
02:05où cette photographie qui a circulé d'Aylan, un petit enfant kurde,
02:10en 2015, retrouvait mort sur une plage en Turquie.
02:13On voit que ces images ont circulé et qu'en elles-mêmes,
02:16elles sont porteuses d'émotions et elles ont une dimension universelle
02:20dans la mesure où elles se passent de mots
02:23et elles imposent leur violence et leurs émotions.
02:30On voit aussi que les images imposent une certaine évidence,
02:34qu'elles sont efficaces pour favoriser la compréhension.
02:37Napoléon disait qu'un bon croquis vaut mieux qu'un bon discours.
02:41On voit aussi que d'Alembert a fait le choix dans l'encyclopédie
02:46d'associer des textes et des illustrations.
02:50Pourquoi ? Parce qu'il disait qu'un coup d'œil sur l'objet
02:54ou sur sa représentation dit plus qu'une page de discours.
02:58Ainsi, pour comprendre les différentes étapes qui mènent à la fabrication d'une aiguille,
03:02il est plus simple de faire des schémas
03:04parce qu'on peut avoir une vision globale de l'atelier,
03:08puis on peut voir la coupe détaillée de certaines machines
03:11et on peut grossir certaines pièces.
03:13Il y a une efficacité de la gravure de l'illustration
03:16qui se passe de mots et qui, au mieux, peut inviter à lire le texte,
03:23à piquer la curiosité du spectateur.
03:26On voit aussi que lors de certaines expéditions,
03:29on a eu le besoin d'être accompagné de dessinateurs
03:32pour rendre compte d'une réalité qui était inconnue aux Européens.
03:35On peut penser notamment à Jacques Arago,
03:38qui, en tant que dessinateur, a accompagné Frestinet
03:41dans son voyage autour du monde en 1817 à bord de l'Uranie.
03:45On voit que les images favorisent la découverte d'éléments inconnus
03:50et vont permettre aux spectateurs d'avoir très vite une image et une compréhension.
03:56On peut, d'une certaine façon,
03:59envisager aussi l'efficacité du dessin satirique et de la caricature.
04:03C'est en tout cas le pari que faisait Baudelaire
04:06lorsqu'il écrit dans Écrit Esthétique en 1857
04:10quant au moral d'Aumier, célèbre caricaturiste.
04:14Aumier a quelques rapports avec Molière.
04:16Comme lui, il va droit au but.
04:19L'idée se dégage d'emblée.
04:21On regarde, on a compris.
04:23Les légendes qu'on écrit au bas de ses dessins ne servent pas à grand-chose
04:27car ils pourraient généralement s'en passer.
04:30Donc on voit ici que Baudelaire estime que les caricatures de Aumier
04:33s'imposent d'elles-mêmes et que le message est d'une grande limpidité.
04:37Toutefois, on peut tout de même supposer qu'on a besoin des mots
04:41pour comprendre les images, les interpréter et les décrypter.
04:44Notamment, on a besoin des mots pour comprendre les images
04:47qui ont été créées par d'autres.
04:49C'est le cas des cartels que l'on a trouvés dans les musées.
04:52Mais pour revenir sur la caricature,
04:54on sait que la caricature peut faire l'objet d'incompréhensions,
04:57qu'elle peut être liée à un contexte particulier.
05:00Et donc, en 2015, un dessin avait été publié par Charlie Hebdo,
05:07un dessin réalisé par Riis, autour de la mort du petit Aylan.
05:13Cette caricature a suscité des vagues de haine,
05:19si bien que le dessinateur Luz, qui est un collaborateur,
05:22a jugé nécessaire de décrypter le travail de son collègue
05:25pour expliquer aux tout-venants, mais aussi aux médias,
05:27comment fonctionnait la caricature.
05:29Donc, on voit ici qu'il est nécessaire que la caricature
05:32fasse l'objet d'une explicitation afin de ne pas créer de malentendus.
05:39Plus largement, on voit aussi l'importance du travail des historiens d'art.
05:42Je pense notamment au célèbre historien de l'art Daniel Arras,
05:47qui a écrit des ouvrages comme « On n'y voit rien » ou « Histoire de peinture ».
05:51Il s'est notamment attaqué à un tableau que l'on apprécie sans doute tous,
05:56mais qui est un véritable mystère, c'est la Joconde.
05:59Il a rappelé d'abord que ce tableau était l'objet d'une commande,
06:03puisque le mari de celle qu'on appelle Mona Lisa avait commandé ce tableau
06:07pour célébrer sa femme qui lui avait donné deux enfants.
06:11Or, on sait que ce tableau n'a jamais été donné à son commanditaire,
06:14et d'ailleurs, Daniel Arras pense que ce tableau n'aurait pas plu.
06:17Pourquoi ? Parce que la jeune femme esquisse un léger sourire,
06:20ce qui était très mal vu, et qu'elle avait les sourcils épilés,
06:23ce qui était réservé aux prostituées.
06:26Mais il s'est également interrogé sur l'arrière-plan.
06:29Il voit que l'arrière-plan est essentiellement naturel,
06:32à l'exception d'un détail, la présence d'un pont.
06:35Et il comprend alors que ce tableau est une méditation sur le temps.
06:39Pourquoi ? Parce que le pont et l'eau qui passe sous ce pont
06:42est souvent une métaphore éculée du temps qui passe,
06:45et que tout portrait, finalement, est une méditation sur le temps,
06:48puisqu'on contemple dans un portrait celui qu'on n'est déjà plus,
06:52puisque le temps a passé.
06:54Donc on voit ici tout le travail et le mérite de ce travail de l'historien de l'art,
06:58qui va mettre des mots sur un tableau qui nous saisit,
07:01qui nous interpelle, mais dont on n'a pas forcément les clés.
07:04Pour autant, on peut aussi se demander si les critiquaires
07:08n'ont pas tendance à orienter, à surinterpréter certains tableaux.
07:16On a aussi besoin des mots pour comprendre les images que nous créons nous-mêmes.
07:20On sait que Freud a donné quelques clés de compréhension pour les rêves.
07:25Mais dès l'Antiquité, ce travail d'explicitation,
07:30de décryptage des rêves, était déjà à l'œuvre.
07:33On voit notamment dans l'Ancien Testament que Joseph,
07:36un hébreu, va aider Pharaon à comprendre un de ses rêves.
07:41Je vous lis l'épisode de l'Ancien Testament.
07:43« Le Pharaon fit appeler Joseph.
07:46On s'empressa de le faire sortir de prison.
07:48Il se rasa, changea de vêtement et se rendit vers le Pharaon.
07:52Le Pharaon dit à Joseph,
07:54« J'ai fait un rêve. Personne ne peut l'expliquer et j'ai appris à ton sujet
07:58que tu peux expliquer un rêve après l'avoir entendu. »
08:01Joseph répondit au Pharaon,
08:03« Ce n'est pas moi. C'est Dieu qui donnera une réponse favorable au Pharaon. »
08:07Le Pharaon dit alors à Joseph,
08:09« Dans mon rêve, je me tenais sur le bord du fleuve.
08:12Alors sept vaches grasses et belles sont sorties du fleuve
08:16et se sont mises à brouter dans la prairie.
08:18Sept autres vaches sont sorties après elles, maigres, très laides et décharnées.
08:22Je n'en ai pas vu d'aussi laides dans toute l'Égypte.
08:25Les vaches décharnées et laides ont mangé les sept premières vaches qui étaient grasses.
08:31Elles les ont englouties dans leur ventre sans qu'on n'aperçoive qu'elles y étaient entrées.
08:35Leur apparence était aussi laide qu'avant. Puis je me suis réveillée.
08:39J'ai vu encore en rêve sept épis pleins et beaux qui montaient sur une même tige.
08:43Sept épis vides, maigres, brûlés par le vent d'Est ont poussé après eux.
08:48Les épis maigres ont englouti les sept beaux épis.
08:51Je l'ai dit aux magiciens, mais personne ne m'a donné l'explication.
08:54Donc on a ici un rêve qui est éminemment symbolique,
08:57avec des vaches et des épis qui symbolisent la richesse et la fécondité du pays.
09:02Et puis ce chiffre 7 qui est un chiffre sacré.
09:05Joseph va donner aux pharaons les clés de compréhension.
09:08Il va lui expliquer que ces rêves qu'il voit sont prémonitoires
09:11et annoncent sept années de stérilité, de sécheresse et de disette.
09:16Et puisque cette interprétation de Joseph permet aux pharaons d'anticiper et de faire des réserves
09:23et donc permet à l'Égypte de rester un pays riche,
09:26Joseph sera récompensé et deviendra le conseiller du pharaon.
09:30Donc on voit aussi cette nécessité de comprendre les rêves,
09:33des rêves qui interpellent et qui sont des images symboliques,
09:36souvent auxquelles on accorde un pouvoir prémonitoire.
09:44On sait aussi que les mots peuvent renforcer l'effet de l'image.
09:48C'est le cas notamment de la publicité par la combinaison des images et des slogans.
09:53Dans son roman César Birotto, Balzac va s'intéresser à la façon
09:57dont César Birotto va essayer de promouvoir certains produits.
10:01L'un d'entre eux s'appelle la pâte des sultanes
10:04et il va signaler aussi que ce produit a été approuvé par l'Institut.
10:08Donc à travers le choix du nom du produit, la pâte des sultanes,
10:12on voit comment il convoque le goût de son époque et de ses contemporains pour l'orientalisme.
10:17Donc on propose une sorte d'exotisme à travers ce produit
10:20et puis à travers le slogan approuvé par l'Institut,
10:23on donne une dimension scientifique aussi à ce produit.
10:26Donc on voit comment les mots, les slogans sont là aussi pour renforcer
10:30le pouvoir des images que l'on va voir sur les étiquettes des parfums.
10:38Mais les mots orientent, voire biaisent l'interprétation des images.
10:43Alors pour cela, j'invite à regarder le documentaire
10:47« Lettres de Sibérie » de Chris Marker.
10:50Chris Marker se voit passer une commande par l'association France-URSS
10:54et il va s'intéresser à la ville de Yakutsk.
10:58Donc en fait, le documentaire, c'est un documentaire qui dure quelques minutes,
11:01il se présente de la façon suivante.
11:03On va avoir trois séquences avec les mêmes images,
11:05mais le commentaire et la musique sont différents.
11:08Donc premier commentaire, élogieux.
11:11Deuxième commentaire, plutôt un pamphlet qui va dénigrer Yakutsk.
11:16Et puis le troisième qui se veut neutre.
11:18Et on voit finalement qu'un documentaire ne saurait être neutre
11:22et que tout commentaire apporté à des images va orienter le jugement du spectateur.
11:28Donc Marker insiste aussi sur le poids de la musique
11:32qui va créer une certaine atmosphère.
11:35Donc on voit comment les mots peuvent finalement déformer les images.
11:39Donc premier temps déjà, on comprend que les mots peuvent clarifier les images,
11:43mais ils peuvent aussi les opacifier, les surinterpréter, les déformer.
11:51Troisième temps que je propose, on peut se demander
11:54si les images ne peuvent pas émerger à partir des mots.
11:59Autrement dit, est-ce que les images peuvent naître à partir des mots ?
12:04Est-ce que les images n'auraient pas besoin des mots pour émerger ?
12:08En effet, certaines images naissent des mots.
12:11C'est le cas notamment d'un procédé littéraire qu'on appelle l'hypothipose.
12:15Donc l'hypothipose, vous pourrez lire un cas d'hypothipose
12:19dans la pièce de Racine Phèdre, l'acte 5 scène 6,
12:24où Théramène raconte la mort d'Hippolyte.
12:27Donc Hippolyte est un jeune homme valeureux
12:30qui va être attaqué par une sorte de monstre marin.
12:34Et on imagine bien que cette scène est irreprésentable sur une scène de théâtre.
12:38Parce que si on faisait émerger ce monstre marin,
12:41on aurait des problèmes techniques et peut-être qu'on aboutirait à une imagerie un peu kitsch.
12:45Là, l'idée est de dépeindre par les mots cette mise à mort.
12:50Et donc on voit comment les mots de Théramène vont faire émerger la vision de ce monstre,
12:55la frayeur des chevaux d'Hippolyte et puis le courage d'Hippolyte.
12:59Donc on voit comment le récit fait naître des images mentales
13:02chez le spectateur de la pièce
13:05ou le spectateur face à la représentation théâtrale.
13:09On a un deuxième processus qui est intéressant et qui s'appelle l'ekphrasis.
13:14L'ekphrasis, c'est la description, généralement, d'une œuvre d'art.
13:19Si on lit l'Iliade, par exemple, on est confronté au bouclier d'Achille
13:24qui fait l'objet d'une description très longue,
13:26une description si précise qu'on a presque l'impression
13:29que l'image se construit dans notre imaginaire.
13:32Donc là aussi, les mots font naître des images.
13:39Autre cas de figure, c'est le calligrame.
13:41Ce calligrame qui a été proposé notamment par Apollinaire.
13:45Calligrame qui relève de la poésie visuelle.
13:48Donc on a un cas intéressant où l'objet évoqué donne lieu à un dessin
13:52et est présenté sous forme de dessin.
13:54Mais au-delà de l'aspect potentiellement ludique,
13:57on se rend compte que cela génère aussi un autre rapport au texte.
14:01Par exemple, si on prend le calligrame la cravate et la montre,
14:05on a un petit dessin de cravate, une montre,
14:09et puis on se rend compte que la lecture ne va pas de soi.
14:13D'abord, on n'est pas sûr qu'il faille lire d'abord le remontoir ou le cadran.
14:19Donc se pose déjà un premier doute pour le lecteur.
14:22Et selon qu'on lise d'abord le remontoir ou d'abord ce qui est écrit sur le cadran,
14:27on n'aura pas le même sens pour ce poème.
14:30C'est une expérience aussi intéressante qui interroge les difficultés de décryptage.
14:35Donc on n'est pas forcément face à un texte qui est purement ludique.
14:38On a aussi un défi à relever pour le lecteur, un choix à faire face à cette poésie.
14:45Plus largement, on se rend compte que tout discours fabrique des images.
14:50Tout discours fabrique d'abord une image de celui qui prend la parole.
14:54C'est ce qu'on appelle l'éthos.
14:56Donc l'orateur va construire une certaine image de sa personne.
15:00Ensuite, s'il s'attaque à un adversaire à travers un discours polémique,
15:04il va construire une image de son adversaire.
15:08Et puis il va évidemment construire une image d'une situation présente et du sujet qu'il va aborder.
15:15Donc tout discours fabrique des images.
15:18On peut notamment consulter les vidéos de Clément Viktorovich
15:21qui décryptent justement ces discours politiques
15:24en analysant par exemple aussi les images utilisées, les hyperboles, les métaphores,
15:29voir comment ces figures de style, ces images littéraires, vont avoir un effet sur le public.
15:40On se rend compte que les discours peuvent créer des images angoissantes comme des images plaisantes.
15:46En ce qui concerne les images angoissantes, on peut penser notamment au récit du jugement dernier.
15:52Et à des discours qu'on dit eschatologiques, donc des discours de fin du monde.
15:58C'est le cas notamment de l'Apocalypse selon saint Jean.
16:01Donc un texte qui va mobiliser l'image de quatre cavaliers qui correspondent à des fléaux.
16:07La guerre, la conquête, la famine et l'épidémie ou la mort.
16:12Et donc ce discours a vocation à créer des images chez le lecteur,
16:17soit pour effrayer les non-chrétiens et leur présenter, leur mettre sous les yeux le sort qui les attend lors du jugement dernier,
16:26soit au contraire pour rassurer les chrétiens qui seront récompensés.
16:34On sait aussi que certaines images sont plutôt plaisantes.
16:38Donc il y a un plaisir des mots auquel est notamment sensible La Fontaine dans sa fable Le Pouvoir des fables.
16:45Dans cette fable, La Fontaine met en scène un orateur grec qui veut sensibiliser ses congénères à la menace que constitue la Macédoine.
16:55Or, il ne parvient pas à alerter ses concitoyens qui semblent indifférents.
16:59Dans un premier temps, il va tenter des harangues avec des discours très directs.
17:03Voilà ce qui est dit dans la fable.
17:05Donc on voit qu'à travers ces discours directs, à travers des mots assez violents, il ne parvient pas à intéresser ou attirer l'attention de ses concitoyens.
17:18Et donc pour capter l'attention du public, il va changer de stratégie et convoquer des images mythologiques.
17:24Voilà ce que dit la fable.
17:36Donc on voit ici qu'il a réussi à capter l'attention de son public grâce à des images mythologiques.
17:53Alors, l'orateur se désole de ce besoin d'images qu'il juge puériles, mais La Fontaine souligne bien ce pouvoir des images qui serait plus efficace que des mots explicites.
18:03Et si on remet un petit peu la fable en contexte, on se rend compte qu'elle est adressée à un diplomate, monsieur de Barillon,
18:08qui avait pour mission de convaincre le roi d'Angleterre Charles II de ne pas s'allier contre la France, s'allier à l'Espagne, l'Autriche et la Hollande.
18:18Que nous dit finalement La Fontaine ? Il nous dit que les fables ont un certain pouvoir.
18:21Autrement dit que lorsqu'on est ambassadeur, il faut savoir faire preuve de tact et de séduction,
18:28éviter peut-être une parole trop directe au profit d'images bien choisies qui seront tout aussi efficaces.