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Hasard du calendrier, c’est le jour du déplacement d’Emmanuel Macron et du Premier ministre indien à Marseille que Redouane Bougheraba et son frère Ali ont présenté à la presse leur film Délocalisés au cinéma Pathé Joliette, qui se déroule justement en Inde. "Je me suis fait délocaliser de l’Intercontinental (hôtel de luxe marseillais, NDLR) !" a plaisanté l’humoriste.

Avec Délocalisés, qui sort en salles le 12 mars, il tient enfin son premier rôle : un ouvrier confronté à la fermeture de son usine délocalisée en Inde et qui décide de la suivre. "Ali m’a dirigé avec une main de fer dans un gant de velours, enfin dans un gant de pashmina !", rit-il. Les deux frères signent une comédie sur fond de réalité sociale, fédératrice et familiale. "C’est un jeu de société pour tous de 7 à 77 ans, poursuit Redouane. Alors que pour voir mes spectacles, il faut avoir le cuir dur !"

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Éducation
Transcription
00:00C'est une première pour Edouard Nbougué-Rabat qui sort avec son frère Ali son premier film en tant que réalisateur.
00:06A un mois de la sortie de cette comédie sociale, les frères se sont confiés à la Provence.
00:16Comme le père de Germain, mon co-auteur, travaillait dans une usine dans le nord de la France et qu'il a été délocalisé,
00:22c'était un thème qui nous touchait.
00:25Après, dans la plupart des cas, quand il y a une délocalisation d'une entreprise ou d'une usine, ça part en Asie.
00:36On s'est dit qu'on allait délocaliser en Inde parce qu'on n'était jamais là en Inde.
00:40Il y a vraiment ce choc de culture, cette évasion qui fait que c'est dépaysant de partir en Inde.
00:47Et on voulait vraiment que le spectateur, lorsqu'il prend sa place de film, voyage et toutes ses sensations, ses couleurs.
01:00L'anecdote, c'est que ma belle-mère disait à sa fille « Ouais, qu'est-ce que tu fais avec un arabe ? Il réussira jamais. »
01:09Avant, j'étais un arabe et après, quand j'ai réussi, je suis devenu un artiste.
01:12Donc elle disait à sa fille « J'ai peur. »
01:14Mais sa fille dit « Mais pourquoi tu as peur ? Il est comme nous. »
01:17Elle dit « Non, mais j'ai peur qu'il t'amène vivre en Angérie. »
01:19Elle dit « Mais il n'a jamais vécu en Angérie, il est né à Marseille. »
01:24Moi, je suis super content de travailler avec une personne aussi inspirante.
01:29Nous, on a grandi avec les films de Josette Balasco et de toute l'équipe du Splendide.
01:35Et de se retrouver, le petit gamin de Marseille, avec mon frère,
01:39on allait au cinéma Odeon à la Cannebière,
01:41de se retrouver avec la légende de Josette Balasco,
01:44nous, on est super contents.
01:51Dans l'écriture, à la base, c'était un chouïa caricatural.
01:55C'est-à-dire que le personnage de Raoul était fourbu, fatigué, éreinté par l'usine.
02:01Un peu l'image de l'ouvrier qui subit un peu sa life.
02:08Et en fait, en allant en Inde, on s'est rendu compte que pas du tout.
02:11Il y a des jeunes qui adorent leur métier, qui adorent leur pays,
02:15qui sont fashion, qui sont funky.
02:17Et même s'ils pouvaient leur proposer tout l'or du monde,
02:19ils ne changeraient pas de vie. Ils sont bien.
02:22Donc on s'est dit, on va donner cette image de l'Inde pétillante, vive, belle, énergique.
02:31Le message, le leitmotiv qu'on doit retenir, c'est
02:34je ne veux pas spoil la fin, mais on ne vit pas au-dessus des gens, mais avec les gens.

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