Autorisé à rejouer en compétition après avoir été victime d'un arrêt cardio-respiratoire le 18 juin 2024, Nabil Bentaleb a fait part de son soulagement devant la presse vendredi.
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00:00Peut-être une petite introduction avant de vous laisser avec Nabil.
00:05Beaucoup d'émotions et de plaisir d'être devant vous aujourd'hui parce qu'on a reparlé
00:16avec Nabil il y a quelques minutes, si on se rappelle, et vous l'avez tous en tête
00:21probablement, vous avez tous en tête les dates du 18 juin.
00:24Nous, on a vécu un moment assez particulier, là aussi il y a beaucoup d'émotions, donc
00:34le 20 juin quand Nabil s'est réveillé de la situation dans laquelle il était et à
00:39partir de ce moment-là, quand il s'est réveillé, on a eu uniquement un même son
00:44de cloche qui était « c'est impossible », « ça n'arrivera jamais », « jamais
00:50un sportif professionnel n'a rejoué en France après qu'il ait vécu ce que Nabil
00:59a vécu ou d'autres ont vécu ». Et après, il y a eu un long parcours, très long parcours,
01:05et donc c'est pour ça que je vous disais qu'il y avait beaucoup d'émotions d'être
01:07devant vous aujourd'hui.
01:08Je me rappelle la première visio qu'on a eue au mois de septembre avec un groupe d'experts.
01:15Tu vas m'aider Nabil à redonner le nom, donc Harald Jorstadt qui est un cardiologue
01:23hollandais mais qui n'était pas tout seul, il y avait des cardiologues belges, suisses
01:28et français puisqu'on avait souhaité être totalement transparent avec les membres
01:32de la commission médicale de la Fédération française de football et on a embarqué toutes
01:37ces personnes-là dans une aventure dont on ne connaissait pas l'issue et dès le début
01:43en fait l'élément important ça a été de dire « le plus important c'est la santé
01:49de Nabil ». Il avait survécu à ce qui s'était passé le 18 juin, on voulait effectivement
01:54qu'il soit préservé et on a été très clair en disant « le plus important c'est
02:01sa santé et s'il y a eu une alerte, la moindre petite alerte parce que Harald connaissait
02:08le processus qu'il avait vécu avec Eriksen, il y avait cinq étapes avec deux étapes qui étaient
02:14plus problématiques entre guillemets parce que généralement les alertes arrivent dans les deux
02:19premières étapes mais on voulait préserver la santé de Nabil et s'il y avait le moindre problème
02:23finalement on arrêtait immédiatement et donc c'est pour ça qu'il y a eu des hauts, des bas,
02:27il y a eu des moments un peu plus compliqués mais Nabil a jamais lâché, je tiens lui aussi
02:33lui tire un vrai coup de chapeau parce que c'était pas simple, il a passé beaucoup de
02:37temps à Amsterdam, il a passé beaucoup de temps à travailler parfois seul, pas tout seul
02:43parce qu'il y avait toujours des membres du staff médical ou de corps médicaux qui étaient autour de
02:48lui mais ça a été effectivement un long processus avec une attente sur une décision donc qui n'était
02:55pas simple et on voulait être les pionniers, on voulait vraiment, on avait un rêve, je l'avais
02:59déjà évoqué au nom du club, c'est que Nabil rejoue avec le maillot du LOSC chez nous donc c'est
03:06quelque chose aujourd'hui qui est possible et je tiens aussi à remercier tous ceux et toutes
03:14seules qui ont contribué en fait à ce qu'on arrive à cette issue positive y compris les membres de
03:21la commission fédérale de la fédération française de football parce que pour eux aussi c'était une
03:26décision qui à mon avis, j'ai pas eu de contact avec eux mais qui n'était pas simple de savoir
03:30effectivement s'ils allaient donner leur feu vert pour que Nabil puisse reprendre. Donc vous l'avez
03:36compris, je suis, nous sommes très heureux, émus que Nabil ait pu reprendre l'entraînement
03:43collectif avec tous ses copains depuis hier et je peux vous assurer que pour avoir assisté à
03:49l'entraînement d'hier, Nabil est en pleine forme. Ce que je voulais vous dire en introduction
03:55avant de vous laisser la parole. Bon bah Nabil déjà bonjour, très heureux de te revoir. Bon je pense
04:02que je parle au nom de tout le monde, on est tous très très très contents de te revoir. C'est vrai
04:05qu'on peut t'applaudir quand même pour ton retour parce que c'est quand même un moment important.
04:09Non mais c'est vrai, ça a touché tout le monde tout ce qui s'est passé évidemment. On passera
04:13l'humain largement au-dessus de tout ce qui se passe à côté. Je voulais savoir au moment où tu as
04:17eu ce feu vert, quel a été ton sentiment à ce moment-là ? T'étais où ? Comment ça s'est passé ?
04:21Tout d'abord j'y croyais pas trop parce que j'ai tellement attendu ce moment que j'avais
04:27l'impression que c'était pas réel. Mais comme le président l'a précisé, c'était un
04:35travail de longue haleine de toute l'équipe. On n'a pas lâché, on y a cru et avoir ce feu
04:43vert, c'était en quelque sorte une délivrance et quelque chose avec laquelle on peut se projeter
04:52maintenant pour aller de l'avant. Honnêtement, je peux pas résumer les huit derniers mois en
04:59quelques phrases. Bien sûr, vous vous en doutez, il y a eu des hauts et des bas. Il y a eu des
05:04moments où on pensait que c'était fini et il y a des moments où on était aux anges et ça allait
05:09un peu mieux. Mais comme l'a précisé le président, l'essentiel c'était toujours de garder le cap,
05:14toujours avoir en ligne de mire mon objectif qui était au final de retrouver les terrains et la
05:20compétition. Maintenant, il y a eu énormément de travail. Des fois j'aurais aimé que ça aille
05:27plus vite mais forcément c'est mon esprit de compétiteur. Mais heureusement que j'étais
05:32bien entouré par des cardiologues, par le club qui me faisaient garder les pieds sur terre et
05:37prendre étape après étape pour être sûr d'être en sécurité maximale. Je me rappelle plus
05:42exactement de la temporalité mais il me semble que j'ai eu un mois et demi, un mois et demi comme ça
05:48de repos où j'ai pu me mettre les idées en place et réfléchir à ce que je voulais
05:58ou ce que je voulais pas. Et bien sûr, j'ai dû consulter aussi ma famille parce qu'une décision
06:03comme ça, je dois pas faire l'égoïste. Je dois embarquer aussi ma famille avec moi. Si j'y vais
06:09seul, je réussirai jamais. Donc il a fallu avoir des discussions à certains moments et prendre une
06:16décision. Bien sûr, j'ai pas été poussé par le club. Le club a toujours priorisé, favorisé
06:25ma santé avant tout. Et c'est moi qui ai décidé, de mon propre gré, de reprendre une activité
06:32physique et sportive dans l'objectif de revenir à la compétition.