Adoptée en première lecture en avril 2024, la proposition de loi pour lutter contre les "PFAS", ou "polluants éternels", est de retour à l'Assemblée ce mercredi 12 fevrier 2025. Le texte rend notamment obligatoire la détection des PFAS dans l'eau potable sur tout le territoire national. Inscrit à l'ordre du jour par le groupe "Écologiste et Social", le texte est examiné selon la procédure de législation en commission, c'est-à-dire que les députés et le gouvernement ne peuvent déposer des amendements qu'en commission. Il sera malgré tout examiné dans l'hémicycle le 20 février prochain, sans amendements.
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00:00:00...
00:00:07Ils sont invisibles, mais ils sont parmi nous.
00:00:10Ils polluent les sols, l'eau, l'air.
00:00:13Ils s'immiscent même dans nos corps.
00:00:15Impossible d'y échapper et de s'en débarrasser, eux,
00:00:18ce sont les péphaces, les pères et polyfluoros alkylés.
00:00:23Ils sont issus de l'industrie chimique.
00:00:25On les retrouve, par exemple, dans les poêles à cuisiner
00:00:28ou encore dans les vêtements imperméables.
00:00:31Bref, ils sont partout.
00:00:34Et aujourd'hui, ils s'invitent même à l'Assemblée nationale,
00:00:37puisqu'une proposition de loi pour interdire
00:00:40certains produits qui contiennent des péphaces
00:00:43fait son retour en 2e lecture.
00:00:45Le texte est porté par le député Nicolas Thierry.
00:00:49Les péphaces, c'est son combat.
00:00:52Sur l'examen de la PPL-Pephaces,
00:00:54conformément à la demande du groupe écologiste et social,
00:00:57la procédure de proposition de loi sur les péphaces
00:01:00est examinée selon la procédure de législation en commission
00:01:04qui s'applique sur l'ensemble du texte.
00:01:06Les articles ne pourront être amendés en séance
00:01:09que pour assurer le respect de la Constitution,
00:01:11opérer une coordination en cours
00:01:14ou corriger une éventuelle erreur matérielle.
00:01:17Je rappelle que ce texte est le fruit d'un travail important
00:01:20à l'Assemblée nationale comme au Sénat de la part du rapporteur
00:01:24et que la volonté est qu'il sorte de cette commission
00:01:27conforme.
00:01:28Nous avons 15 amendements à examiner ce matin.
00:01:31Et sans plus attendre, je cède la parole au rapporteur
00:01:34Nicolas Thierry pour 10 minutes.
00:01:37Merci, madame la présidente.
00:01:41Cher collègue, j'ai donc l'honneur de revenir
00:01:44devant notre commission ce matin pour vous soumettre à nouveau
00:01:46ma proposition de loi visant à protéger la population
00:01:49des risques liés aux péphaces.
00:01:52Certains d'entre vous le savent, c'est un sujet qui occupe
00:01:54mon activité parlementaire depuis de longs mois.
00:01:57Par ailleurs, c'est désormais un sujet que nul ne peut plus ignorer.
00:02:00Une pollution chimique insidieuse, invisible, mais omniprésente.
00:02:05Aucune de vos circonscriptions, mes chers collègues,
00:02:07n'échappe à la menace de cette contamination généralisée.
00:02:10Aucun territoire, aucun cours d'eau, aucun réseau de potable
00:02:13ne peut être mis à l'écart de ce fléau,
00:02:14comme l'attestent notamment les récentes enquêtes
00:02:16sur la qualité de l'eau du robinet parue dans la presse.
00:02:20Beaucoup d'entre vous étaient déjà présents
00:02:21sur les bancs de notre commission lors de la 1re lecture
00:02:24de cette proposition de loi, il y a près d'un an.
00:02:26D'autres nous ont rejoints depuis.
00:02:28Aussi, même si je vous sais très nombreux à connaître
00:02:31déjà les enjeux de la pollution aux péphaces,
00:02:32permettez-moi de revenir brièvement sur les défis qu'ils soulèvent.
00:02:36Ces péphaces, que vous connaissez aussi
00:02:38sous l'appellation de polluants éternels,
00:02:40sont une invention humaine.
00:02:42Ces molécules sont le produit de la créativité
00:02:44de quelques industriels du 20e siècle.
00:02:46Elles sont une invention qui, à l'échelle de l'humanité,
00:02:49est extrêmement récente.
00:02:50Jusque dans les années 50, nous vivions dans un monde
00:02:52qui ignorait simplement la possibilité
00:02:54de synthétiser des péphaces.
00:02:57Ces polluants éternels sont une famille de substances chimiques
00:02:59qui regroupent autour de 12 000 composés.
00:03:02Leur caractéristique commune...
00:03:03Un petit peu de silence, s'il vous plaît.
00:03:04...réside dans une chaîne d'atomes de carbone fluor
00:03:07qui leur confèrent différentes propriétés.
00:03:09Les péphaces sont stables, sous forte chaleur, imperméables,
00:03:12repoussent les graisses et ont des propriétés antitâches
00:03:14ou antiadhésives.
00:03:16Le revers de ces qualités, c'est que ces composés
00:03:18ne se dégradent pas ou très peu dans l'environnement.
00:03:20Ils s'infiltrent dans les sols, dans l'eau, dans l'air
00:03:22et dans les tissus organiques.
00:03:23Dit autrement, les péphaces sont à l'origine
00:03:25d'une pollution systémique et, dans certains cas, éternelle
00:03:28en raison de leur extrême persistance.
00:03:31Leur imprégnation dans l'environnement est généralisée,
00:03:33si bien que le coût de la dépollution
00:03:35se chiffrerait en centaines de milliards d'euros
00:03:37à l'échelle du continent,
00:03:39d'après une récente enquête parue dans la presse européenne.
00:03:42Il est donc impossible pour nous, humains,
00:03:44comme pour tous les autres vivants,
00:03:46d'échapper à une exposition croissante aux péphaces.
00:03:48Plus on en produit, plus on est exposé.
00:03:51Or, une fois dans l'organisme, on a du mal à s'en débarrasser,
00:03:53les propriétés chimiques des péphaces
00:03:55les mettent hors de portée de l'action des enzymes
00:03:57qui devraient les dégrader.
00:03:59Cette exposition subie, massive, est extrêmement grave
00:04:03car les scientifiques considèrent que ces substances
00:04:05représentent un sérieux risque pour la santé.
00:04:07On dispose en effet de nombreuses études
00:04:09qui caractérisent le risque sanitaire
00:04:11lié à une exposition aux péphaces.
00:04:13Les risques pathologiques les plus documentés
00:04:15sont notamment l'altération de la fertilité,
00:04:17des maladies thyroïdiennes, des taux élevés de cholestérol,
00:04:20des liaisons du foie, des cancers d'urin, de testicules,
00:04:23une réponse révite au vaccin
00:04:24ou encore un faible poids à la naissance.
00:04:27Nous sommes donc bel et bien face à un problème sanitaire
00:04:29d'une gravité et d'une portée inédites.
00:04:32J'ai déjà eu l'occasion de le dire,
00:04:33la portée de ce scandale est de l'ordre de celle du désastre,
00:04:36du chlordécone ou du ravage de l'amiante.
00:04:39Ce constat étant posé, je veux en venir
00:04:41à la proposition de loi qui nous occupe ce matin.
00:04:43Avant d'en détailler les mesures,
00:04:44je souhaiterais souligner l'opportunité inédite
00:04:47qui s'offre à nous grâce à un intérêt collectif
00:04:49que nous avons su manifester autour de cette proposition de loi.
00:04:52Nous pouvons ce matin, puis la semaine prochaine,
00:04:55en séance, poser les premiers jalons
00:04:56de la lutte contre les polluants internels.
00:04:59Peu nombreuses sont les propositions,
00:05:00particulièrement lorsqu'elles émanent des oppositions,
00:05:03à franchir les méandres de la navette parlementaire
00:05:05jusqu'à entrevoir l'éventualité d'une adoption définitive.
00:05:08C'est bien dans cette intention
00:05:09que je me présente à vous ce matin.
00:05:12Aussi, je veux avoir un mot de remerciement
00:05:13pour nos collègues du Sénat,
00:05:14qui ont bien voulu considérer ce texte
00:05:16et l'adopter dans de brefs délais
00:05:18pour nous permettre aujourd'hui d'en discuter en 2e lecture.
00:05:21Je veux rappeler que ce texte, à l'Assemblée,
00:05:23puis au Sénat, a été adopté deux fois à l'unanimité.
00:05:26Gageons qu'il rencontre le même enthousiasme
00:05:28pour la 2e lecture.
00:05:30Ce que je vous propose ce matin, chers collègues,
00:05:32est d'adopter à l'identique cette proposition de loi
00:05:34dans sa version issue du Sénat.
00:05:36A ce titre, je vous remercie d'avoir consenti
00:05:38à être économe en proposition d'amendement
00:05:40et d'avoir ainsi permis qu'une adoption conforme
00:05:42soit, je l'espère, envisageable ce matin.
00:05:46Cette proposition, dont je suis l'auteur,
00:05:48a bien été modifiée depuis son dépôt.
00:05:50Son contenu a été amendé ici même, à l'Assemblée nationale,
00:05:53puis par les sénateurs et les sénatrices.
00:05:55Alors autant vous le dire en toute sincérité,
00:05:57cela n'échappera à personne,
00:05:59le texte tel qui nous parvient n'est pas celui que j'ai déposé,
00:06:01ni ne correspond en tout point à l'ambition initiale
00:06:04que je souhaitais donner à cette loi.
00:06:06Néanmoins, conscient de l'équilibre déséquilibre notre Assemblée,
00:06:10conscient aussi de l'urgence qu'il y a à agir
00:06:12contre les polluants éternels,
00:06:13je souhaite tout de même son adoption définitive,
00:06:15car il porte des avancées majeures
00:06:16dont il serait impensable de se priver
00:06:19au regard de l'urgence de la situation.
00:06:21A travers ce texte, je vous propose de doter la France
00:06:23de sa toute première loi de lutte contre les polluants éternels,
00:06:26et par la même occasion de faire de notre pays
00:06:28l'un des pionniers en Europe dans ce combat.
00:06:30J'en viens maintenant plus précisément au fond des mesures
00:06:33que je vous propose d'adopter ce matin.
00:06:35La première mesure vise à limiter la pollution au pays
00:06:37face à la source, en prenant des restrictions
00:06:39de leur utilisation échelonnées dans le temps
00:06:42selon la disponibilité des alternatives.
00:06:44Je vous propose d'agir dès 2026 sur des usages
00:06:47pour lesquels nous avons, nous savons déjà faire autrement.
00:06:49Les cosmétiques, les fards de ski, les vêtements et les chaussures.
00:06:52Je vous propose ensuite d'agir en 2030
00:06:54sur l'ensemble des produits textiles.
00:06:55Ce calendrier est celui qui ressort de nos débats
00:06:58et que les sénateurs ont jugé bon de compléter,
00:07:00par certaines exceptions, dont le périmètre
00:07:02est bien défini dans le texte et dont la liste
00:07:04devra faire l'objet d'un décret.
00:07:06Ces premières restrictions, mes chers collègues,
00:07:08apparaissent plus que jamais essentielles.
00:07:10En effet, s'il existe bien un projet européen
00:07:12de restriction d'épiphase, ce projet semble
00:07:14aujourd'hui avoir du plan dans l'aile.
00:07:15J'ai exprimé devant vous mes doutes il y a plusieurs mois.
00:07:18L'année écoulée m'aura donné raison, malheureusement.
00:07:20La procédure européenne de restriction d'épiphase
00:07:22sera plus longue et plus incertaine que prévue.
00:07:24Dès lors, adoptées au niveau national
00:07:26les restrictions que je défends ce matin,
00:07:28on verra sans aucun doute un signal d'ambition
00:07:30à nos partenaires européens et je l'espère
00:07:32qu'on durera à renforcer notre ambition commune
00:07:34contre l'épiphase.
00:07:36Sur ces premières restrictions, je veux en toute transparence
00:07:38évoquer le sujet des ustensiles de cuisine.
00:07:40Vous vous rappelez qu'il nous avait divisés en 1re lecture.
00:07:44Je reste convaincu que ces ustensiles ne devraient pas
00:07:46contenir d'épiphase, car les alternatives existent.
00:07:49Sur ce sujet, vous le savez, je n'ai pas trouvé
00:07:50une majorité parlementaire, mais remporter, il me semble,
00:07:53une bataille culturelle. A défaut d'une norme en la matière,
00:07:55nous aurons, je le crois, mis la lumière sur un enjeu majeur.
00:07:58Et vous l'aurez compris, je ne réouvrirai volontairement
00:08:01pas le débat sur les ustensiles, car je sais qu'ils condamneraient
00:08:03toute possibilité d'adoption définitive.
00:08:07La 2e mesure de ce texte concerne le contrôle de l'eau potable.
00:08:10Je vous propose, dès la promulgation de cette loi,
00:08:12d'inclure l'épiphase dans le contrôle sanitaire
00:08:14de la qualité de l'eau potable.
00:08:16Cette disposition va au-devant de la réglementation actuelle
00:08:18et de celle prévue par le droit européen.
00:08:20Elle instaure une recherche obligatoire d'épiphase sans délai
00:08:23pour une liste de substances plus large
00:08:25que celle que prévoit le droit européen.
00:08:27Pour rappel, une directive européenne nous obligera
00:08:29seulement à rechercher 20 épiphases.
00:08:32La liste établie est incomplète dans ces 20 épiphases
00:08:35et n'inclut pas, par exemple, le TFA retrouvé massivement
00:08:38dans les eaux de nombreuses communes françaises.
00:08:40La disposition que je vous propose est assortie
00:08:42d'une obligation pour le gouvernement
00:08:44de publier une carte des sites ayant pu émettre
00:08:47ou émettant des épiphases dans l'environnement.
00:08:48Cette carte apportera une transparence bienvenue
00:08:51sur la réalité de la pollution de nos territoires.
00:08:53Je vous propose ensuite, dans 2 articles ajoutés
00:08:55au cours de la discussion, de doter la France
00:08:57d'une trajectoire nationale de réduction
00:08:59des rejets à queue de épiphases
00:09:01depuis les installations industrielles
00:09:02et d'établir un plan d'action interministériel
00:09:05pour le financement de la dépollution des eaux potables.
00:09:08Dans la continuité, je vous propose
00:09:10de faire inscrire dans notre loi le principe de pollueur-payeur.
00:09:13Cette inscription prendra la forme d'une redevance
00:09:15assise sur les rejets de épiphases dans l'eau.
00:09:17Elle vise à faire contribuer financièrement
00:09:19les industriels à l'origine de la pollution.
00:09:21Et j'insiste, chers collègues, sur le coût que va représenter
00:09:25la pollution aux épiphases dans nos territoires
00:09:26pour nos collectivités.
00:09:27Dès l'entrée en vigueur du contrôle
00:09:29de la présence d'épiphases dans l'eau,
00:09:30nombre de nos communes connaîtront
00:09:32des dépassements de la norme réglementaire.
00:09:34Nos collectivités devront alors consentir
00:09:36un désinvestissement massif pour traiter l'eau.
00:09:39La redevance que je vous propose est un 1er levier
00:09:41pour anticiper ce mur d'investissement à venir.
00:09:43Cette redevance a été précisée en 1re lecture
00:09:45et je suis heureux qu'elle ait rencontré un soutien
00:09:47à l'Assemblée, puis chez nos collègues du Sénat,
00:09:49particulièrement avertis aux contraintes
00:09:51qui pèseront sur nos collectivités.
00:09:53La 2e mesure que je veux évoquer vient préciser notre approche
00:09:56concernant les eaux potables.
00:09:58Elle crée une obligation de transparence
00:10:00pour les autorités sanitaires qui devront rendre public
00:10:02les programmes d'analyse d'épiphases dans l'eau potable
00:10:05et en dresser des bilans réguliers.
00:10:06Et le Sénat a souhaité préciser que ces contrôles
00:10:09cibleraient aussi les eaux en bouteille.
00:10:12Et de toute évidence, l'actualité donne toute sa pertinence
00:10:14à cette proposition.
00:10:16J'en termine ici pour la présentation du texte,
00:10:19mais en guise de conclusion et avant de céder la parole,
00:10:21peut-être rappeler que nous avons aujourd'hui l'opportunité
00:10:24de nous montrer collectivement au rendez-vous
00:10:26pour engager une avancée dans la lutte contre les toxiques
00:10:29qui empoisonnent nos vies.
00:10:30L'enjeu est simple, adopter sans modification
00:10:33cette proposition de loi.
00:10:34Je sais que nous sommes observés,
00:10:36que certains voient dans cette proposition de loi
00:10:37des mesures et un signal fort pour répondre à leurs préoccupations.
00:10:41J'espère que nous saurons être à la hauteur.
00:10:44Et sur ces sujets, chaque année de perdue
00:10:46se compte, hélas, en vie humaine.
00:10:48Je vous remercie.
00:10:50Alors, la proposition de Nicolas Thierry
00:10:52vise donc à interdire la fabrication et l'importation
00:10:55de produits qui contiennent des péphaces,
00:10:58le textile, les cosmétiques
00:11:00ou encore certains produits d'habillement.
00:11:01Le texte fait consensus, malgré quelques réserves,
00:11:05place à la discussion générale suivie par le vote.
00:11:08Alors, limite, j'ai presque envie de commencer
00:11:10cette discussion générale par un exercice de présentation
00:11:13parce que moi, je suis le député de la circonscription de Salindre.
00:11:16J'habite à 5 minutes de Salindre et je promène mes enfants
00:11:19tous les week-ends au bord de l'Avenne,
00:11:21qui est, paraît-il, la rivière la plus polluée au monde.
00:11:24Donc, je suis vaguement concerné
00:11:26par le problème sanitaire qui est évoqué.
00:11:29Par contre, je suis aussi le député qui subit à cause
00:11:33de cet effroi lié au PIFAS la casse sociale
00:11:36liée à la fermeture de l'usine de Solvay à Salindre.
00:11:39J'ai une pensée pour les 72 salariés
00:11:42qui vont être licenciés dans les prochains mois
00:11:46avec des crédits immobiliers sur le dos,
00:11:48à cause, encore une fois, d'une précipitation
00:11:51et de l'effroi créé par le législateur
00:11:54parce qu'évidemment, la fermeture de cette usine
00:11:56est liée à l'anticipation des industriels
00:11:59sur laquelle les TFA seront un jour incorporées
00:12:01dans la législation relative au PIFAS.
00:12:04Et donc, ils anticipent en fermant les usines,
00:12:06considérant la versatilité du législateur.
00:12:10Et ce matin, j'aurais également aimé saluer
00:12:13madame la ministre Agnès Pannier-Runacher,
00:12:15puisque c'est bien d'imaginer
00:12:18une procédure de législation en commission,
00:12:20mais ça veut dire que nous n'aurons pas de ministre
00:12:23lors de la totalité de cette seconde lecture
00:12:25pour répondre sur les amendements
00:12:28qui se sont discutés ce jour.
00:12:29Et je trouve ça quand même parfaitement regrettable
00:12:32et pas sérieux de la part du gouvernement.
00:12:36Je pense que ça aurait mérité une présence gouvernementale
00:12:40pour éviter d'adopter à la va-vite.
00:12:42Par exemple, mon collègue Voss a présenté un amendement
00:12:45où il propose de classer les PIFAS
00:12:46en fonction de leur dangerosité selon 3 catégories.
00:12:49Vertes pour non dangereuses, grises sans avis fondé
00:12:52et rouges avec des avis scientifiques.
00:12:54S'il y avait un ministre,
00:12:55nous aurions pu avoir une réponse.
00:12:58J'ai aussi demandé, via un certain nombre d'auditions
00:13:01que j'ai menées à titre personnel
00:13:03dans le cadre de ce travail, un amendement
00:13:05où je demande l'exclusion des textiles à usage industriel.
00:13:08Pareil, l'avis du rapporteur est très intéressant,
00:13:11mais on aurait aimé une réponse du gouvernement.
00:13:15Je m'interroge également aussi sur le bien-fondé
00:13:17d'une cartographie qui mentionnera publiquement
00:13:19tous les sites qui produisent ou ont produit des PIFAS.
00:13:22Cela ressemble quand même à une chasse à l'entreprise,
00:13:24une stigmatisation, alors qu'en même temps,
00:13:26le président de la République souhaiterait
00:13:28industrialiser notre pays.
00:13:29Bref, aujourd'hui, et nous en discuterons
00:13:31dans les minutes qui viennent,
00:13:33nous avons évidemment une position
00:13:37globalement bienveillante sur les enjeux sanitaires
00:13:40que vous exposez, monsieur le rapporteur.
00:13:42En revanche, il nous reste quand même
00:13:43un certain nombre d'inquiétudes,
00:13:45et nous considérons que légiférer dans la peur,
00:13:49dans l'effroi, n'est jamais bonne conseillère.
00:13:53Et en plus, moi, j'en subis les conséquences
00:13:54dans ma circonscription avec 72 salariés
00:13:57qui ont leur crédit immobilier sur le dos
00:14:00et qui sont licenciés dans les prochaines semaines.
00:14:03Et donc, attention à ce que nous faisons,
00:14:05puisque la casse sociale est assez rapidement en oeuvre
00:14:09derrière ces types de législations.
00:14:12Merci. Pour rappel, sur le régime
00:14:16de la présence des ministres en commission,
00:14:18elle n'est ni constitutionnellement
00:14:20ni réglementairement obligatoire.
00:14:22D'ailleurs, plusieurs textes et noms des moindres
00:14:24ont déjà été débattus en commission un mercredi matin
00:14:27sans présence des ministres,
00:14:29comme le PGL Nouveau pacte ferroviaire,
00:14:31Communauté européenne d'Alsace,
00:14:33la VPL de monsieur Servat sur la continuité des Outre-mer
00:14:36et celle de monsieur Taupiac sur les PFAS.
00:14:40De plus, ce texte a largement été débattu en commission,
00:14:43à l'Assemblée, en séance publique à l'Assemblée,
00:14:46en commission au Sénat, en séance publique au Sénat.
00:14:49Donc, je pense que la ministre a pu largement s'exprimer.
00:14:53Donc, je poursuis et je donne la parole à Anthony Brosse.
00:14:59Merci, madame la présidente, monsieur le rapporteur,
00:15:01mes chers collègues.
00:15:02Nous nous retrouvons ce matin pour examiner de nouveau
00:15:04la proposition de loi visant à protéger la population
00:15:06des risques liés aux substances per- et polyfluoroalkylées
00:15:10de retour après son adoption au printemps dernier
00:15:12à l'Assemblée nationale, puis au Sénat.
00:15:14Fruit d'un consensus transpartisan,
00:15:16la réécriture discutée avec le gouvernement
00:15:18et les groupes politiques a permis d'aboutir
00:15:20à une version adoptée à l'unanimité
00:15:22par nos deux assemblées.
00:15:23Les dates d'interdiction et les produits concernés
00:15:26ont fait débat, ce qui est normal,
00:15:27mais nous avons su trouver un consensus,
00:15:29salué à la fois par les représentants de la nation
00:15:31que nous sommes, par les associations de consommateurs
00:15:33et de la protection de l'environnement,
00:15:35ainsi que par la majorité des industriels producteurs
00:15:38de PIFAS concernés par ces interdictions.
00:15:41Certes, les utensiles de cuisine, comme on l'a rappelé,
00:15:43n'ont pas été retenus.
00:15:44Les entreprises concernées ainsi que leurs salariés
00:15:46voient leurs outils productifs et emplois préservés
00:15:49avec toutefois la nécessaire évolution de ce secteur
00:15:51en perspective face à un législateur
00:15:54prompt à infléchir la réglementation sur les PIFAS.
00:15:57En effet, la révision du règlement européen RIGS
00:15:59qui concerne l'enregistrement, l'évaluation et l'autorisation
00:16:02des produits chimiques utilisés en Europe
00:16:04intervenue l'année dernière démontre la volonté
00:16:06des parlementaires de poursuivre l'action européenne
00:16:09en faveur d'une plus grande protection environnementale
00:16:12et sanitaire.
00:16:13Bien sûr, ce que ces mesures ne représentent pas
00:16:15une mise à l'arrêt de la production de PIFAS
00:16:17et de ses rejets dans l'environnement,
00:16:19le texte que nous examinons aujourd'hui
00:16:20présente l'avantage d'inscrire dans la loi
00:16:22de premières dispositions importantes
00:16:24et engageantes pour l'avenir.
00:16:26Ce dont nous pourrions également nous doter
00:16:28et qui pourrait être soumis à notre réflexion collective
00:16:30mais qui n'est pas du ressort de la loi,
00:16:32c'est d'une liste de l'ensemble des substances PIFAS existantes
00:16:34au nombre de 15 000 environ,
00:16:36identifier celles dont la dangerosité est avérée
00:16:39et prendre des mesures à leur encontre.
00:16:41Dans l'intervalle de ce travail titanesque à réaliser,
00:16:43le groupe EPR appelle à une adoption conforme
00:16:45de cette proposition de loi.
00:16:47Je vous remercie.
00:16:49Merci beaucoup.
00:16:51Je donne la parole à Claire Lejeune.
00:16:54Merci, madame la présidente, monsieur le rapporteur.
00:16:57Nous examinons aujourd'hui un texte
00:16:59qui marquera une étape du combat crucial
00:17:01contre les PIFAS, contre leur prolifération massive,
00:17:04contre les conséquences gravissimes
00:17:06pour la santé de tous les Françaises et les Français.
00:17:09Et il faut ici commencer par saluer le travail
00:17:10sans relâche des associations, des lanceurs d'alerte,
00:17:13des élus, des journalistes, des scientifiques.
00:17:16Saluer aussi la voix des victimes, elles sont des millions,
00:17:19puisque chacun d'entre nous, chacun de nos concitoyens
00:17:22sont touchés.
00:17:24Il faut garder en tête dans l'évaluation de ce texte
00:17:26la mesure du scandale.
00:17:28Ce scandale est titanesque.
00:17:30Les PIFAS sont partout, dans nos vêtements,
00:17:31nos ustensiles de cuisine, nos cosmétiques,
00:17:33notre air, notre eau.
00:17:35C'est notre quotidien dans ces dimensions les plus anodines
00:17:38qui est contaminé et qui nous met en danger.
00:17:41Les eaux de surface de 3 des 5 villes de ma circonscription,
00:17:44Savigny-sur-Orge, Viry-Châtillon et Attismont,
00:17:46sont répertoriées parmi les 900 hotspots de contamination
00:17:50présents sur le territoire français.
00:17:52Des millions de nos concitoyens boivent une eau
00:17:53comportant des niveaux de PIFAS supérieurs aux normes européennes.
00:17:57Des milliers de travailleurs, dont ceux de l'usine de Solvay,
00:18:00sont surexposés à ces molécules.
00:18:02Des milliers le seront encore dans les années à venir
00:18:05si une législation à la hauteur n'intervient pas.
00:18:08Ces 4 lettres sont devenues le symbole de l'intoxication
00:18:11à très grande échelle des citoyens.
00:18:13Imputable à la voracité et au cynisme des industriels
00:18:17et à la docilité et la complaisance
00:18:19de certains décideurs politiques qui, en responsabilité,
00:18:23ont choisi de ne rien faire.
00:18:25Ce texte est une étape stratégiquement nécessaire,
00:18:29mais qui reste, et M. le rapporteur l'a souligné,
00:18:31largement insuffisante.
00:18:33En effet, ce qui était devenu le symbole du scandale,
00:18:36le symbole de cet usage du quotidien
00:18:38qui nous intoxique la poêle,
00:18:41est exclu de ce texte
00:18:43si les PFAS sont toxiques dans nos vêtements, nos cosmétiques.
00:18:46Ils le sont tout autant et peut-être plus encore
00:18:49dans les usages qui impliquent notre alimentation.
00:18:52Il faut aussi mentionner les reculs
00:18:54qui ont été consentis pour faire passer le texte.
00:18:57On part d'une interdiction totale des PFAS en 2027
00:19:01à une interdiction restreinte à certains produits en 2030.
00:19:05Il faut aussi souligner que dans sa version initiale
00:19:08de ce texte, l'article 3 gageait la PPL
00:19:11avec un gage sur le tabac et une taxe additionnelle de 1 %
00:19:15sur les bénéfices générés par les industries
00:19:17qui rejettent des PFAS dans l'environnement.
00:19:19Cet élément a désormais disparu.
00:19:21Or, cette question ne va pas s'en aller.
00:19:24Qui va payer ?
00:19:26Les coûts en matière de santé suite à l'exposition aux PFAS
00:19:29sont estimés à entre 52 et 84 milliards en Europe par an.
00:19:33Et le coût des traitements des eaux potables
00:19:35et usés pour éliminer les PFAS
00:19:37est estimé à 238 milliards par an
00:19:40à l'échelle de l'Union européenne.
00:19:42C'est absolument colossal.
00:19:44Tant que les pollueurs ne paient pas,
00:19:46ce sont les pollués qui paient 2 fois,
00:19:48par leurs impôts, par leur santé,
00:19:50et parfois même par leur vie.
00:19:51Donc nous saluons ce texte
00:19:53et nous soutiendrons son passage en conformité,
00:19:55mais c'est un salut au milieu d'une bataille
00:19:57qui ne fait que commencer.
00:19:59Merci beaucoup. Je cède la parole à Stéphane Delautret.
00:20:03Merci, madame la présidente,
00:20:04monsieur le rapporteur, chers collègues.
00:20:06Un peu plus de 10 mois après son adoption en 1re lecture,
00:20:10l'ensemble du groupe socialiste et apparenté se félicite
00:20:13de voir ce texte de nos partenaires écologistes
00:20:16revenir en 2e lecture aujourd'hui dans notre commission.
00:20:20Alors, de quoi parlons-nous au juste
00:20:21quand nous parlons d'épiphas ?
00:20:24Indestructibles dans la nature,
00:20:25capables de se disperser sur de très longues distances,
00:20:28l'épiphas sont considérés
00:20:30comme des produits chimiques éternels.
00:20:33Utilisés dans de nombreux objets de la vie courante,
00:20:35vous l'avez rappelé, monsieur le rapporteur,
00:20:37tapis, cordes de guitare,
00:20:38batteries de véhicules électriques, peintures,
00:20:41traitements pour l'acné, emballages alimentaires et de frites,
00:20:44gainage de circuits électriques dans les avions,
00:20:47prothèses de hanches, fils dentaires et j'en passe,
00:20:50ils continuent d'être largement produits et utilisés
00:20:53du fait notamment de leur qualité antiadhésive
00:20:56et imperméabilisante.
00:20:58Pourtant, ces substances posent 2 problèmes très concrets
00:21:02qui ont fait l'objet d'une large attention médiatique
00:21:04ces derniers mois, et je ne peux que m'en féliciter.
00:21:08Premier problème, ces substances sont partout
00:21:10dans notre environnement,
00:21:11comme l'ont démontré les rapports du BRGM
00:21:14et de Forever Pollution Project,
00:21:17qui ont recensé près de 17 000 sites
00:21:20contaminés dans toute l'Europe,
00:21:22dont près de 2 000 à des niveaux de pollution
00:21:24particulièrement inquiétants
00:21:25pour la santé des populations vivant à proximité.
00:21:29Et c'est bien là où le bas blesse, mes chers collègues.
00:21:32Des effets nocifs et toxiques sur le métabolisme humain
00:21:35ont été observés pour plusieurs pifasses
00:21:38et leur caractère cancérigène est avéré.
00:21:42Leur présence dans l'eau, l'air et dans certaines poussières
00:21:45est donc loin d'être anodine.
00:21:47Par ailleurs, le coût de la dépollution est mirobolant,
00:21:50près de 2 000 milliards d'euros sur 20 ans,
00:21:54selon les dernières estimations en Europe.
00:21:56Ne pas agir aujourd'hui,
00:21:58c'est concrètement faire augmenter cette facture
00:22:00là où d'autres investissements sont également nécessaires
00:22:04dans les années à venir
00:22:05pour relever les défis de la transition écologique.
00:22:08Et nous sommes bien placés dans cette commission
00:22:10pour le savoir.
00:22:12Aussi, avec un risque pour l'homme largement documenté
00:22:15et un impact nocif sur les écosystèmes,
00:22:18la proposition de loi du groupe écologiste
00:22:20qui vise à interdire les pifasses
00:22:23pour les produits cosmétiques d'emballages alimentaires
00:22:26et de farte est donc parfaitement bienvenue
00:22:29et a obtenu un large consensus en 1re lecture
00:22:33à l'Assemblée comme au Sénat.
00:22:35Alors, bien que la version examinée aujourd'hui
00:22:38est moins ambitieuse que celle d'origine,
00:22:40nous ne pouvons que nous satisfaire
00:22:42que le législateur s'empare
00:22:44de ce sujet écologique et sociétal majeur.
00:22:47Nous soutiendrons donc cette proposition de loi
00:22:50et nous joignons à l'appel de notre collègue rapporteur
00:22:54à un vote conforme. Merci.
00:22:57Merci. Donc on poursuit avec Vincent Décoeur.
00:23:01Merci, madame la présidente.
00:23:03M. le rapporteur, chers collègues,
00:23:05ce texte que nous examinons ce matin
00:23:07traite d'un sujet particulièrement préoccupant,
00:23:10souvent soulevé, souvent pointé du doigt,
00:23:12mais qui n'a à ce jour
00:23:14jamais fait l'objet d'une réponse législative.
00:23:17Il s'agit des risques sanitaires et environnementaux
00:23:20découlant de la présence en nombre dans l'environnement
00:23:23de substances per- et polyfluoroalkylées,
00:23:27les pifasses, tristement connues sous le nom de polluants éternels
00:23:31en raison de leur persistance dans l'environnement.
00:23:34Si ces pifasses présentent des propriétés particulières
00:23:37qui ont incité les industriels à les développer,
00:23:40on en recense aujourd'hui plus de 12 000,
00:23:43ils présentent un inconvénient majeur,
00:23:45qui est leur persistance dans l'environnement
00:23:46où ils ne cessent de s'accumuler
00:23:49et où on les retrouve en quantité dans les sols, l'air et l'eau,
00:23:51et tout particulièrement l'eau destinée à la consommation humaine.
00:23:55Ce qui suffit à justifier qu'on se préoccupe
00:23:57de cette question de santé publique
00:23:59en introduisant le principe de recherche systématique
00:24:04de la présence de ces pifasses dans l'eau potable,
00:24:06et ceci sans délai.
00:24:09Au-delà de cette disposition,
00:24:11l'article 2 de cette proposition de loi
00:24:13introduit le principe d'une redevance
00:24:15acquittée par les producteurs de ces molécules
00:24:17afin de contribuer à la dépollution
00:24:20en accompagnant via les agences de l'eau
00:24:23les collectivités qui devront immanquablement
00:24:25investir très massivement
00:24:27pour assurer la dépollution de l'eau
00:24:29destinée à la consommation humaine.
00:24:32J'y souscris pleinement à titre personnel,
00:24:35d'autant plus que dans le rapport d'information
00:24:38sur l'adaptation de la politique de l'eau
00:24:40au changement climatique,
00:24:42parmi les propositions que mon collègue Yannick Corrie
00:24:45et moi-même avions faites,
00:24:47figurait en bonne place l'élargissement de la redevance
00:24:51pour pollution diffuse aux pifasses
00:24:54sur le principe pollueur-payeur.
00:24:58Adopté en première lecture à l'Assemblée,
00:25:00vous l'avez rappelé,
00:25:01ce texte, qui est le fruit d'un compromis avec le Sénat,
00:25:05ça mérite d'être souligné,
00:25:07vise à protéger nos concitoyens des risques pour la santé
00:25:11inhérents au rejet de ces substances
00:25:13très présentes désormais dans notre environnement quotidien
00:25:17et à en interdire à terme leur usage
00:25:19dans un certain nombre de domaines
00:25:21au regard de ce caractère persistant.
00:25:24Ce texte résulte d'une prise de conscience salutaire.
00:25:28Il constitue une 1re réponse
00:25:29à un problème de santé publique très préoccupant.
00:25:32Il s'agit d'un 1er pas auquel notre groupe s'associera.
00:25:39Merci. On poursuit avec Marie-Charlotte Gara...
00:25:47Pardon ?
00:25:52Merci.
00:25:53Je vous remercie, madame la présidente.
00:25:55M. le rapporteur, chers collègues.
00:25:57Nous avons tous du poison dans le sang, absolument tous.
00:26:00Les pyphases, ces polluants éternels, sont partout,
00:26:03dans l'eau que nous buvons, dans l'air que nous respirons,
00:26:05dans la nourriture que nous mangeons.
00:26:07Et ils ne disparaissent jamais.
00:26:09L'an dernier, avec 13 autres députés de mon groupe,
00:26:11j'ai fait analyser mes cheveux.
00:26:13Résultat, un taux de contamination aux pyphases
00:26:15bien au-dessus de la moyenne nationale.
00:26:17Cela me concerne moi,
00:26:18mais aussi les habitants de ma circonscription
00:26:20et au sud de Lyon, autour de Pierre-Bénit,
00:26:22l'un des territoires les plus pollués d'Europe
00:26:24à cause des rejets de l'industrie chimique.
00:26:27Nous savons que les pyphases provoquent des cancers,
00:26:28des troubles hormonaux, des maladies graves.
00:26:31Nous savons aussi qui sont les premières victimes,
00:26:33les travailleurs de ces usines chimiques,
00:26:35ces mêmes ouvriers qu'on a laissés sans protection face à l'amiante
00:26:38qu'on a sacrifié au nom du profit.
00:26:40Nous leur devons la vérité.
00:26:42Nous leur devons des solutions pour sortir de cette industrie toxique.
00:26:45Le consensus scientifique est clair.
00:26:47La raison de notre inaction, elle, l'est moins.
00:26:50Pourquoi perdons-nous tant de temps
00:26:51alors que nous avons tous les éléments pour agir ?
00:26:54Peut-être parce que face à cette proposition de loi,
00:26:56l'industrie chimique a sorti l'artillerie lourde.
00:26:59BASF, Bayer, Cienzo, Exolvay,
00:27:01tous les grands pollueurs ont mobilisé leur lobby.
00:27:03Il y a un an, ils ont réuni 73 PDG en Belgique
00:27:06pour signer un pacte contre l'interdiction des pyphases.
00:27:09Ils nous parlent d'un pacte industriel.
00:27:11Un pacte pour qui ?
00:27:13Certainement pas pour nous.
00:27:14Nous, nous avons déjà perdu trop de temps.
00:27:16Chaque année, la contamination s'étend,
00:27:18le nombre de victimes et les coûts de dépollution explosent.
00:27:21Jusqu'à 100 milliards d'euros par an en Europe.
00:27:24Alors qui va payer ?
00:27:25Ce n'est pas les pollueurs, ce sera nous,
00:27:27nos collectivités, nos hôpitaux, nos familles, nos corps.
00:27:31Face à ce sabotage organisé,
00:27:32heureusement, il y a des voix qui se lèvent et qui refusent de se taire.
00:27:36Des scientifiques qui alertent depuis des années
00:27:38et voient leurs travaux ignorés ou minimisés
00:27:40sous la pression des industriels.
00:27:41Des journalistes qui mettent en lumière la vérité.
00:27:44Des collectivités qui prennent leurs responsabilités.
00:27:46Des associations et des militants qui, partout en France,
00:27:49se battent sans relâche pour la transparence
00:27:51et la justice environnementale.
00:27:53J'étais pas plus tard qu'hier aux côtés de militants
00:27:55attaqués en justice pour avoir dénoncé le scandale
00:27:57d'épiphase produit par Arkema dans le Rhône.
00:27:59Ces citoyens analysent l'eau, l'air, les corps.
00:28:01Ils révèlent ce que certains préfèrent cacher.
00:28:04Ils interpellent les pouvoirs publics,
00:28:06exposent les responsabilités, demandent des comptes aux pollueurs
00:28:08et organisent des actions en justice
00:28:10pour que l'empoisonnement de nos territoires
00:28:11ne soit pas une fatalité.
00:28:14Je vous invite, pour ne pas les trahir,
00:28:15à voter cette proposition de mon collègue Nicolas Thierry,
00:28:18qui y travaille depuis 2 ans,
00:28:19et à la voter telle qu'elle, sans amendement,
00:28:21afin qu'elle puisse s'appliquer au plus vite.
00:28:24Bien sûr, nous devrons aller plus loin dans cette bataille,
00:28:26mais en demander davantage aujourd'hui,
00:28:28ce serait prendre le risque de perdre ce précieux texte
00:28:30dans les méandres des échanges parlementaires
00:28:32et, finalement, ne jamais voir adopter les avancées obtenues.
00:28:35Ce serait, au fond, faire un cadeau au lobby.
00:28:37Ce serait dire aux Français
00:28:39oui, nous savons que vous buvez de l'eau contaminée,
00:28:41mais laissez-nous attendre encore quelques années avant d'agir.
00:28:44Ca n'est pas notre choix.
00:28:46Défendons la santé des gens.
00:28:47Ne laissons pas les pollueurs dicter la loi.
00:28:49Je vous remercie.
00:28:51Merci beaucoup. Je donne la parole à Cyril Isaac-Cybile.
00:28:57Merci, madame la présidente.
00:28:59M. le rapporteur, chers collègues,
00:29:00merci de m'accueillir dans votre commission.
00:29:03Ca devient une habitude à l'occasion de l'examen,
00:29:05effectivement, de cette proposition de loi
00:29:08visant à protéger la population des risques liés au PFAS.
00:29:11Il y a un an a été révélé la pollution...
00:29:12Il y a trois ans a été révélée la pollution au PFAS
00:29:16dans ma transcription à Pierre Blénit,
00:29:19au sud de la métropole de Lyon.
00:29:20Le groupe démocrate soutient pleinement ce texte
00:29:22qui reprend les recommandations du rapport
00:29:24que m'avait confié le gouvernement,
00:29:26PFAS, pollution et dépendance, comment faire marche arrière,
00:29:29notamment par rapport à l'interdiction dès 2026
00:29:32d'usage non essentiel de PFAS
00:29:34dans le farth et cosmétique et certains textiles,
00:29:37le renforcement du contrôle des eaux potables
00:29:39pour inclure le contrôle des PFAS
00:29:41comme cela est prescrit dans la directive cadre sur l'eau,
00:29:44l'interdiction des rejets des PFAS dans les milieux naturels,
00:29:47un amendement du groupe démocrate adopté lors de la 1re lecture,
00:29:51la définition d'un plan d'action interministériel
00:29:53pour le financement de la dépollution des eaux
00:29:55destinée à la consommation humaine,
00:29:56un ajout du Sénat opportun au regard de l'estimation
00:29:59proposée par le Forever Pollution Project,
00:30:02ainsi qu'une renovance pollueur-payeur
00:30:05assise sous les rejets accus des PFAS
00:30:07et qui deviendra rapidement obsolète, j'espère,
00:30:09parce qu'il n'y aura plus de rejets.
00:30:10Nous souhaitons un vote conforme du texte du Sénat
00:30:14pour qu'il soit promulgué le plus rapidement possible,
00:30:17car il s'agit d'un message fort envoyé.
00:30:19Pour moi, c'est ça, c'est le message que nous allons faire,
00:30:21c'est envoyer un message fort aux industriels
00:30:24pour qu'ils anticipent la fin d'utilisation des PFAS
00:30:27dans leurs processus industriels,
00:30:28comme ont déjà su le faire les producteurs de cosmétiques
00:30:31et qui participent financièrement à la dépollution,
00:30:33et aussi un message à l'Europe,
00:30:35car la vraie réponse sera européenne.
00:30:37L'Europe nous a montré, il y a un an,
00:30:38qu'elle a déjà su faire en interdisant les PFAS
00:30:41dans les emballages alimentaires.
00:30:43La France prend de l'avance et anticipe les décisions
00:30:46que l'Europe devra prendre rapidement
00:30:48de manière harmonieuse sur l'ensemble du continent.
00:30:51Mais cette première loi n'est qu'une première pierre
00:30:53et nous devrons aller plus loin.
00:30:55A l'international, certains pays d'Asie s'en parlent du sujet
00:30:58et plusieurs Etats américains interdisent déjà d'autres usages
00:31:01les PFAS dans les textiles, l'ameublement et les jouets.
00:31:05Il nous faudra également traiter la question
00:31:06des rejets atmosphériques et de l'air ambiant,
00:31:08insister auprès de certains acteurs qui ont pris du retard,
00:31:11industriels, armées, aviation,
00:31:13pour qu'ils débutent des campagnes de prélèvement et d'analyse
00:31:15et mettent en place des mesures de lutte
00:31:17contre les rejets des PFAS.
00:31:19Enfin, nous avons interdit certains usages
00:31:21et c'est une très bonne chose.
00:31:22Dès à présent, les autorités publiques
00:31:24devront prévoir des contrôles.
00:31:25C'est bien tout d'interdire, mais après, il faut contrôler.
00:31:27Et au niveau métrologie, au niveau société de contrôle,
00:31:32il faudra qu'elles accélèrent pour assurer
00:31:34que les produits apportés ne contiennent plus de PFAS.
00:31:36Les décisions restent à prendre pour protéger durablement
00:31:38notre environnement et la santé de nos concitoyens.
00:31:41Le groupe démocrate soutient cette première pierre
00:31:43qu'ont construite par nos collègues,
00:31:44et je me souviens justement de la première proposition
00:31:46de nos collègues au TOPIAC,
00:31:48et aussi construite par l'Assemblée et le Sénat.
00:31:50Et collectivement, nous devrons suivre les avancées
00:31:53du plan interministériel que le gouvernement a mis en place
00:31:56voilà un an. Je vous remercie.
00:31:59Merci beaucoup. Je donne la parole à Anne-Cécile Violland.
00:32:04Merci, madame la présidente.
00:32:06M. le rapporteur, chers collègues.
00:32:08Tout d'abord, un grand merci, chers collègues,
00:32:10d'avoir remis cette question essentielle
00:32:13dans nos discussions.
00:32:15En 2023, Christophe Béchut,
00:32:17ministre de la Transition écologique,
00:32:19présentait un plan d'action ministériel
00:32:20pour la période 2023-2027
00:32:23dont la surveillance des milieux
00:32:24et accélérer les avancées scientifiques
00:32:26pour trouver des alternatives
00:32:27et faciliter l'accès de l'information aux citoyens.
00:32:30L'idée était de rappeler l'importance
00:32:32d'une action coordonnée à l'échelle européenne
00:32:34pour supprimer les risques liés à l'utilisation des PFAS.
00:32:38Le texte, tel que travaillé en 1re lecture
00:32:40par nos 2 assemblées, confirme la volonté
00:32:42de réduire la source d'exposition
00:32:44et des risques sanitaires associés à ces PFAS
00:32:46en prévoyant notamment des interdictions
00:32:48de mise sur le marché dès 2026
00:32:50pour certains produits comme les cosmétiques,
00:32:52les farts, les textiles d'habillement et de chaussures,
00:32:55hors vêtements de protection et industriels,
00:32:59les alternatives existant pour les autres parties.
00:33:05Lors de la 1re lecture, nous avons trouvé un consensus
00:33:07entre notre obligation de supprimer les risques sanitaires
00:33:10et la nécessaire transformation des industries
00:33:12utilisant ces produits pour leur permettre
00:33:14de trouver des alternatives
00:33:15et garantir la pérennité d'une économie.
00:33:18Horizon confirme sa volonté, déjà votée à 2 reprises,
00:33:21d'une interdiction harmonisée et coordonnée
00:33:23à l'échelle européenne de l'ensemble des substances,
00:33:26sauf d'érogations proportionnées
00:33:28que nous avons pu prévoir
00:33:30et qui ont été reprises par le Sénat.
00:33:32Force est de constater que les négociations européennes
00:33:34ont pris du retard sur le sujet,
00:33:36quand bien même le travail de consultation
00:33:38continue notamment via l'Agence européenne
00:33:40des produits chimiques.
00:33:42C'est pourquoi, en tant que législateur,
00:33:43il nous incombe de pouvoir agir sans attendre plus avant,
00:33:47notamment là où des opérationnels existent déjà,
00:33:50et ainsi d'envoyer un signal
00:33:51auprès de nos partenaires européens.
00:33:53Nous soutenons également l'introduction
00:33:55par les sénateurs d'un abonnement
00:33:56qui prévoit que les interdictions prévues
00:33:58dans cette PPL soient soumises
00:33:59à un régime de contrôle et de sanctions
00:34:01au même titre que le prévoit le règlement Riche
00:34:03et donc qui permet d'harmoniser la réglementation
00:34:07à l'échelle européenne.
00:34:08En parallèle, Horizon soutient également les politiques
00:34:12visant à mobiliser les connaissances scientifiques
00:34:15qu'elles puissent être mobilisées afin de permettre
00:34:17la R&D des industries pour trouver des alternatives
00:34:20viables sur l'ensemble des PFAS,
00:34:22quand bien même tous ne présenteraient pas
00:34:24le même impact pour les santé.
00:34:25Il est temps de cesser d'opposer
00:34:27le respect de notre environnement
00:34:29et le développement économique.
00:34:30Enfin, nous ne pouvons que soutenir
00:34:32le renforcement des contrôles sur l'eau potable
00:34:34et la mise en place prévue par cette PPL
00:34:36d'une trajectoire nationale visant à réduire
00:34:38les rejets de PFAS par les installations industrielles
00:34:41en amont de leur interdiction,
00:34:42cette dernière tant prévue 5 ans après la promulgation de la loi,
00:34:47permettant aux industriels d'avancer dans leur adaptation
00:34:49et dans la recherche de solutions alternatives durables.
00:34:52Nous avions déjà soutenu cette position en 1re lecture.
00:34:56Par ailleurs, j'ai déjà souligné
00:34:57lors de la précédente discussion de cette PPL
00:34:59le coût exorbitant de la dépollution de l'air et des sols
00:35:04pour les collectivités territoriales
00:35:05dont elles seront dans l'incapacité
00:35:06d'en supporter la totalité.
00:35:08Bref, je remercie aussi les travaux essentiels
00:35:11de M. Cyril Isaac-Civil.
00:35:13C'est un compromis entre nos 2 chambres, ce texte.
00:35:15Ce n'est qu'une 1re réponse à une préoccupation majeure
00:35:18de santé-environnement, horizon et indépendant.
00:35:20Appel à un vote conforme. Merci, madame la présidente.
00:35:23Merci.
00:35:25Je donne la parole à David Taupiac.
00:35:29Merci, madame la présidente, M. le rapporteur,
00:35:31chers collègues.
00:35:32Nous allons acter la semaine prochaine, je l'espère,
00:35:34une 1re étape dans la lutte
00:35:36contre les substances per- et polyfluoroalkylées.
00:35:40C'est l'aboutissement d'un long parcours parlementaire
00:35:43débuté lors de la 16e législature
00:35:45avec l'audition en avril 2023 de Générations Futures,
00:35:48du CNRS et de la Direction générale
00:35:51de la prévention des risques.
00:35:52Cette audition nous avait alertés
00:35:54sur la pollution massive des pifas
00:35:56et leur impact environnemental et sanitaire.
00:35:58Suite à cela, j'avais défendu,
00:36:00dans le cadre de la niche parlementaire
00:36:01réservée au groupe Lyot,
00:36:02une proposition de loi interdisant ces substances
00:36:05dans les emballages alimentaires
00:36:06et imposant d'énormes limites de rejet aux ICPE.
00:36:10Le texte n'avait pas été voté,
00:36:11mais cela n'avait pas mis fin au travail parlementaire.
00:36:14Sur presque tous les bancs,
00:36:16des députés ont continué à se mobiliser.
00:36:18Je pense ici à Jimmy Paeure, à Cyril Isaac-Sibyl,
00:36:21et encore et surtout à Nicolas Thierry,
00:36:24que je remercie pour son travail.
00:36:25En parallèle, les ONG et la presse
00:36:27n'ont cessé de jouer leur rôle d'alerte,
00:36:29essentiel pour faire bouger les choses.
00:36:32Nous avons donc aujourd'hui un texte de compromis.
00:36:35Certains y verront des renoncements,
00:36:36d'autres des contraintes excessives.
00:36:38J'y vois pour ma part des mesures utiles
00:36:40qui tiennent compte de l'état, des connaissances et de la science,
00:36:43et une 1re étape pour canter le sujet des pifas dans la loi.
00:36:47Ainsi, le calendrier d'interdiction de l'utilisation des pifas
00:36:50concerne certaines applications
00:36:51pour lesquelles il existe des alternatives,
00:36:53le fart, les cosmétiques et les textiles.
00:36:56A cela s'ajoutent des mesures de réduction de la pollution
00:36:59à la source via la mise en place de normes de rejet industrielles.
00:37:03C'est une démarche nécessaire pour éviter que nos sols
00:37:05et nos eaux déjà contaminées
00:37:07continuent de voir la substance s'accumuler.
00:37:10Quant à l'ajout de pifas à la liste des substances
00:37:12assujetties à la redevance pour pollution de l'eau,
00:37:15il constitue une 1re étape
00:37:17vers un financement de la dépollution.
00:37:20Bien sûr, nous avons des bémols.
00:37:21La proposition de loi telle qu'issue du Sénat
00:37:23renvoie une grande partie des mesures à des décrets
00:37:26et mène à ajouter un devoir de sortie pour les industriels.
00:37:29En outre, elle ne concerne qu'un nombre très limité d'usages
00:37:32qu'il conviendra d'élargir
00:37:33en travaillant avec les industriels concernés.
00:37:36Le groupe Lyot ne déposera pas d'amendement
00:37:40pour faciliter l'adoption conforme,
00:37:43et donc nous sommes favorables pour cette adoption conforme
00:37:46en cohabition et dans l'hémicycle.
00:37:49Merci beaucoup.
00:37:51Je cède enfin la parole à Eric Michoud.
00:37:54Merci, madame la présidente.
00:37:56Merci, monsieur le rapporteur, pour votre travail.
00:37:58Comme notre collègue Pierre Meurin,
00:38:02j'ai dans ma conscription une usine
00:38:05qui travaille avec l'utilisation de ces produits.
00:38:08Elle s'appelle l'usine Tefal.
00:38:09Et là, il y a 1 800 salariés
00:38:11qui travaillent la fabrication de poils.
00:38:13Et moi aussi, je me balade avec ma petite fille,
00:38:16qui a 7 ans, au bord de l'eau,
00:38:17et je sais l'importance que tous ces problèmes ont
00:38:20sur la santé et l'écologie en particulier.
00:38:24L'UDR comprend la préoccupation des Français
00:38:27et elle est tout à fait légitime, évidemment.
00:38:30Et vous avez eu raison, monsieur le rapporteur,
00:38:32d'apporter un regard tout particulier
00:38:35sur les ustensiles de cuisine,
00:38:38car aujourd'hui, les ustensiles de cuisine
00:38:40sont un des fleurons de notre industrie.
00:38:44Il faut savoir aussi que les industriels
00:38:46sont déjà contraints par la norme REACH,
00:38:49qui les cadre notamment sur ce type de produits.
00:38:53Même si demain, nous étions amenés
00:38:56à avoir une forme d'interdiction
00:38:58de la production des produits qui utilisent ces bifates,
00:39:04nous aurions de toute façon une réimportation
00:39:07par des pays quand même moins soucieux
00:39:09de la qualité de leurs produits
00:39:11et nous réimporterions très certainement
00:39:13en France et en Europe des produits chinois
00:39:16largement plus polluants.
00:39:17Et ce que je veux dire là, c'est qu'il faut quand même
00:39:19protéger notre industrie avec sérieux et sérénité
00:39:22dans le contrôle des pollutions
00:39:25et des effets sur la population,
00:39:27mais ne continuons pas,
00:39:29par des dogmes un peu écolo-socialo,
00:39:32à vouloir casser complètement
00:39:35des fleurons de notre industrie,
00:39:36comme on l'a fait dans l'automobile,
00:39:38et maintenant, on est en train...
00:39:39Pardon, excusez-moi, je peux parler, s'il vous plaît ?
00:39:41Et que maintenant, on est en train de réimporter
00:39:43des voitures électriques largement plus polluantes,
00:39:46et par exemple aussi dans l'industrie agricole,
00:39:49où on a, par les systèmes de surtransposition,
00:39:52carrément détruit notre agriculture
00:39:55et on réimporte des poulets d'Ukraine
00:39:57qui sont carrément immangeables
00:39:59ou des oranges d'Espagne qui sont mauvaises.
00:40:02Donc il faut évidemment...
00:40:04Je reviens. Merci. Écoutez-moi, s'il vous plaît.
00:40:06Même si ça ne vous intéresse pas,
00:40:08je reviens sur le sujet.
00:40:10Ne détruisons pas notre industrie à nouveau
00:40:13par des dogmes écolos.
00:40:16D'extrême gauche !
00:40:19Merci. Je donne...
00:40:22Alors, y a-t-il des questions supplémentaires d'une minute ?
00:40:25Non. Donc je donne la parole au rapporteur
00:40:27pour vous répondre.
00:40:30Merci, madame la présidente,
00:40:32et merci, chers collègues, tout d'abord,
00:40:34pour le soutien que vous avez manifesté
00:40:36de manière quasi-unanime.
00:40:41On va aborder pas mal de sujets
00:40:42dans les amendements qui ont été déposés,
00:40:44donc je ne vais pas y revenir tout de suite,
00:40:46mais peut-être faire le focus sur 2 points
00:40:49qui ont été abordés.
00:40:52Tout d'abord, la question du TFA,
00:40:54qui a été abordée au début,
00:40:56pour que tout le monde comprenne bien de quoi on parle.
00:40:58Le TFA, c'est un PIFAS,
00:41:00ce qu'on appelle la chaîne courte,
00:41:02et qui, parce qu'il est à chaîne courte,
00:41:04est extrêmement mobile,
00:41:06et par ailleurs, il peut aussi apparaître
00:41:08dans l'environnement,
00:41:10parce que certains PIFAS, quand ils se dégradent,
00:41:12ils deviennent des métabolites, deviennent du TFA.
00:41:15Et c'est ce qui explique qu'on le retrouve
00:41:18dans beaucoup d'endroits, à des taux extrêmement élevés,
00:41:20et ça inquiète beaucoup les autorités sanitaires,
00:41:22parce qu'en effet, à lui seul,
00:41:25il va peut-être probablement faire dépasser
00:41:27même les seuils de réglementation
00:41:28qui vont être proposés.
00:41:32C'est un sujet qui dépasse largement cette PPL,
00:41:35et qui est un sujet de préoccupation,
00:41:37notamment européenne,
00:41:38par l'Agence des produits chimiques.
00:41:41Et pour vous donner à peu près où on en est,
00:41:43l'Agence de l'environnement allemande
00:41:45vient, par exemple, de le classer
00:41:46comme neuro... Pardon, repro-toxique.
00:41:50Donc oui, c'est un énorme sujet qui est devant nous,
00:41:52et ça va concerner à la fois un certain nombre d'industries,
00:41:55la filière, à la fois beaucoup de collectivités,
00:41:58parce que dès qu'il va être classé comme toxique,
00:42:02s'il va arriver à un moment ou à un autre,
00:42:03il va y avoir un réel problème.
00:42:06Et retenez bien ces 3 lettres TFA,
00:42:07parce que c'est vraiment le sujet
00:42:09qui est devant nous dans les prochaines années.
00:42:12Mais ça dépasse encore une fois de loin
00:42:14la proposition de loi du jour.
00:42:16Et après, un dernier point pour rebondir.
00:42:19Je crois que c'est Claire Lejeune
00:42:20qui l'a abordé sur la question de la dépollution.
00:42:24Évidemment, c'est le sujet
00:42:25qu'il va falloir qu'on traite collectivement
00:42:27après cette proposition de loi,
00:42:28qui est notamment la pollution historique,
00:42:31parce que certes, là, on va faire en sorte
00:42:32de commencer à couper le robinet,
00:42:34mais ce qui est devant nous, c'est aussi
00:42:36comment on va dépolluer des décennies.
00:42:39Et là, il y a des technologies qui existent
00:42:41comme l'osmose inverse, comme le charbon actif,
00:42:43mais c'est extrêmement coûteux.
00:42:46Vous l'avez vu, les journalistes ont souligné
00:42:48le coût que ça allait représenter.
00:42:51Et là, évidemment, je pense que c'est un des 1ers chantiers
00:42:54qu'on va devoir ouvrir une fois cette proposition de loi passée
00:42:57sur comment on anticipe le fait
00:42:59et qu'on ne mette pas nos collectivités
00:43:00dans une immense difficulté.
00:43:03Donc la pollution historique,
00:43:04ça sera, je pense, le chantier qui va suivre.
00:43:06Je ne suis pas plus long, parce qu'on va aborder
00:43:08tous les autres sujets via les amendements qui arrivent.
00:43:12Merci, M. le rapporteur.
00:43:14Nous en venons donc à l'examen des amendements,
00:43:17avec tout d'abord des amendements de suppression
00:43:19de l'article 1, donc le CD10,
00:43:22présenté par Mme Brulbois.
00:43:25Merci, Mme la présidente. Merci, M. le rapporteur.
00:43:28Cet amendement a pour but de revenir
00:43:30sur certaines affirmations.
00:43:33En effet, les PIFAS se sont préoccupants,
00:43:37et ce n'est pas la 1re fois que nous nous préoccupons
00:43:40des PIFAS, puisque le plan de renforcement
00:43:43de la surveillance des PIFAS est un objectif prioritaire
00:43:46du plan d'action ministériel PIFAS,
00:43:49engagé en 2023-2024.
00:43:51Il y a aussi l'ANCES qui travaille,
00:43:53il y a l'ECHAT au niveau européen
00:43:54et la réglementation RICH
00:43:56que nous sommes en train, non pas de surtransposer,
00:43:59mais d'avant transposer.
00:44:01Je voudrais revenir sur certaines affirmations,
00:44:03dont que les industriels ont été traités
00:44:06de grands pollueurs, voire de grands criminels
00:44:09pour l'influence de leurs produits sur notre santé.
00:44:13Je voudrais quand même rétablir quelques vérités,
00:44:16parce que si on a des PIFAS dans les cheveux,
00:44:19on en a aussi dans le pacemaker,
00:44:21on en a aussi dans le stent,
00:44:23on en a aussi dans l'implant dentaire,
00:44:25dans la prothèse de hanche,
00:44:26et dans les médicaments contre le cholestérol, par exemple.
00:44:29Donc si tout ça est à jeter, avant de tout jeter,
00:44:31il faudrait quand même réfléchir.
00:44:34D'autre part, il n'y a pas d'étude d'impact
00:44:36sur ce projet, cette PPL,
00:44:39et en particulier, le présent article
00:44:43ne fait pas de distinction immédiate
00:44:45entre les rejets PIFAS préoccupants
00:44:47pour la santé humaine ou l'environnement
00:44:49et ceux qui sont par nature non solubles
00:44:51et non biodisponibles.
00:44:53Et certains PIFAS, heureusement, puisqu'il y en a 11 000,
00:44:55ne sont pas tous dangereux pour la santé.
00:44:58C'est le cas du polyfluorure de vinylidène, PVDF,
00:45:02polymère produit sans fluoro surfactant
00:45:05sur plusieurs sites en France, dont Solvay, à Tavau.
00:45:09Et donc ce PVDF est utile, je l'ai dit, à nos médicaments,
00:45:14mais il est aussi utile à nos batteries.
00:45:16Donc on ne peut pas d'un coup vouloir développer
00:45:19une chaîne de production de batteries industrielles
00:45:21en France, lithium-ion, avec le PVDF
00:45:24que seules nos usines Solvay en France
00:45:26sont capables de produire.
00:45:28Et aujourd'hui, c'est donc stratégique
00:45:30pour notre souveraineté en matière de transition écologique.
00:45:34Donc je voudrais quand même faire la part des choses,
00:45:38parce qu'il faut éviter les discours populistes.
00:45:40Dans ce que j'ai entendu, on entend qu'on agite des peurs,
00:45:44on fait peur aux gens par rapport aux PIFAS,
00:45:46mais la chimie n'est pas forcément toujours dangereuse
00:45:51pour l'homme, au contraire, elle a apporté...
00:45:52Je n'ai pas parlé des choses, des ustensiles
00:45:56et des équipements pour la sécurité,
00:46:00pour la sécurité un peu partout,
00:46:04mais pour la santé, puisqu'on parle de santé,
00:46:07du point de vue sanitaire,
00:46:08les PIFAS ont vraiment été un progrès
00:46:10et ils ont favorisé l'allongement de la vie de nos concitoyens.
00:46:14Je parlerais des pacemakers, je parlerais des stènes,
00:46:17je parlerais des implants, des prothèses de hanches,
00:46:19par exemple.
00:46:20Donc il faut raison garder et être un petit peu rationnel
00:46:24dans ce que l'on affirme.
00:46:26Merci beaucoup.
00:46:28Je donne la parole.
00:46:31Allez, s'il vous plaît, on a chacun des positions différentes.
00:46:34On va tous écouter, le rapporteur va répondre
00:46:36et ensuite, j'ai des demandes de prise de parole.
00:46:43Pardon, je pensais que vous passiez la parole là.
00:46:46Madame Brulbois,
00:46:50je vais justement essayer de répondre
00:46:52de manière très rationnelle, comme vous le dites.
00:46:55Vous parlez notamment des secteurs de la santé
00:46:58et c'est précisément ce qu'on a fait.
00:47:00Et comme au niveau européen, c'est-à-dire,
00:47:01on a abordé les choses par usage,
00:47:04en essayant de faire la différence
00:47:06entre ce qui était des usages essentiels et non-essentiels.
00:47:09Et on a évalué également les usages
00:47:12où ils présentaient un bénéfice plus important
00:47:14d'avoir des pifasses et là où ça l'était, moins.
00:47:16Donc, évidemment, quand on parle des pacemakers
00:47:19ou des prothèses, évidemment,
00:47:21ce n'est pas dans la proposition de loi.
00:47:22Et d'ailleurs, l'Union européenne, l'ECA,
00:47:24puisque vous l'avez citée,
00:47:26elle-même considère que ne donne pas de délai
00:47:29de substitution de pifasses sur les secteurs de la santé
00:47:31parce qu'aujourd'hui, on considère que le bénéfice
00:47:33est plus important que le risque.
00:47:36Mais par contre, dans la proposition de loi
00:47:37qui nous occupe aujourd'hui, quand on parle des textiles
00:47:40avec les restrictions qui sont dedans,
00:47:42les cosmétiques ou les fardes de ski,
00:47:45là, la balance est clairement du côté du risque
00:47:49plutôt que du côté du bénéfice
00:47:50puisque ce n'est pas des usages essentiels.
00:47:52Donc, très clairement,
00:47:54on ne parle pas tout à fait de la même chose.
00:47:57Après, vous indiquez que la proposition de loi
00:47:59n'a fait l'objet d'aucune étude d'impact.
00:48:02Et c'est vrai qu'aucune proposition de loi,
00:48:04contrairement au projet de loi,
00:48:06n'est assortie d'une étude d'impact.
00:48:08Néanmoins, on a conduit des auditions,
00:48:10nous nous sommes également appuyés,
00:48:12et je pense que M. Isaac Civil va le rappeler,
00:48:14nous nous sommes appuyés sur le rapport très complet
00:48:16qui a été établi par notre collègue en janvier 2024.
00:48:19On a également de très nombreuses études
00:48:21qui décrivent les dangers potentiels
00:48:23de ces substances chimiques qui sont persistantes
00:48:24dans l'environnement et pour la santé.
00:48:27Dit autrement, on dispose
00:48:29d'une large bibliographie scientifique
00:48:31et de travaux parlementaires fouillés
00:48:32qui viennent aujourd'hui étayer cette PPL.
00:48:35Donc, l'argument relatif à un manque d'études ou de données
00:48:39n'est donc clairement pas recevable.
00:48:41Ensuite, vous rappelez que l'Union européenne
00:48:43est en train d'évaluer une proposition de restriction
00:48:45dite universelle qui a en effet été déposée
00:48:47par 5 Etats il y a 2 ans, c'est exact.
00:48:50Mais ce processus, il ne pourrait aboutir
00:48:52que dans plusieurs années dans le meilleur des cas
00:48:55alors qu'on est face à un risque sanitaire établi.
00:48:59Et on peut rappeler en effet que certains PIFAS,
00:49:01et je crois que ça a été déjà évoqué,
00:49:03sont déjà, en tout cas, vont être interdits déjà
00:49:06dans toute l'Union européenne,
00:49:07les emballages alimentaires, par exemple,
00:49:09et certains Etats, comme le Danemark,
00:49:10ont déjà imposé ou vont imposer
00:49:12des interdictions d'utilisation des PIFAS
00:49:14dans certains produits. Et je termine en vous disant,
00:49:17en effet, que ce que va faire le Danemark,
00:49:20c'est assez similaire, d'ailleurs,
00:49:22à ce que propose la PPL ce matin,
00:49:25et l'enjeu, vraiment, c'est justement
00:49:27d'être très rationnel dans l'approche,
00:49:29d'abrocher les choses par usage
00:49:30et donc de limiter le plus rapidement possible,
00:49:33quand on le peut,
00:49:34la diffusion des polluants éternels dans l'environnement,
00:49:36dans les secteurs de consommation courante
00:49:38qui sont déjà dotés de solutions de substitution.
00:49:41Donc, mon avis sur votre amendement
00:49:43est évidemment défavorable.
00:49:45Merci. Je donne la parole à Anne Stenbach-Terre-Noire.
00:49:49Merci. Merci, madame la présidente.
00:49:51Ecoutez, collègues, pardon, mais c'est pas sérieux, là.
00:49:54On est réunis aujourd'hui, là, pour parler des polluants
00:49:57qu'on dit éternels,
00:49:59parce que ce sont des composés chimiques
00:50:00qui ne se dégradent pas de manière naturelle
00:50:03et qui, de fait, s'accumulent dans les organismes,
00:50:06y compris les nôtres,
00:50:07pendant qu'on parle sans agir.
00:50:09Pour citer une seule étude,
00:50:11je parlais de l'étude croisée de l'UFC Que Choisir
00:50:13et de Génération Futur qui date de l'an dernier,
00:50:15qui disait que la quasi-totalité des Français
00:50:17sont exposés au PFAS via l'eau potable
00:50:20qu'ils consomment au quotidien.
00:50:21Et on est face à une pollution à l'échelle mondiale
00:50:24parce que, notamment, ces composés chimiques
00:50:26sont extrêmement mobiles
00:50:28et qu'ils se propagent tout le long, par exemple,
00:50:30de la chaîne alimentaire.
00:50:31C'est ce qu'on appelle le phénomène de bioamplification
00:50:34et qui fait qu'on a retrouvé des dizaines de ces composés
00:50:36chez les ours polaires, donc, par définition,
00:50:39très loin de toute source de pollution initiale.
00:50:42On parle de composés qui sont repro-toxiques,
00:50:45qui posent des problèmes de liaison hépatique,
00:50:48de cancer, de problèmes de thyroïde, d'obésité,
00:50:51qui entraînent de plus faibles réponses immunitaires,
00:50:54notamment plus faibles réponses aux vaccins.
00:50:57Enfin, et vous, vous nous dites que,
00:50:58pour privilégier l'allongement de la vie de nos concitoyens,
00:51:02il faudrait surtout ne rien faire.
00:51:03C'est inentendable.
00:51:04Les scientifiques s'accordent à dire
00:51:06qu'on ne protège pas assez, justement,
00:51:08nos concitoyens vis-à-vis de ce fléau.
00:51:11Et vous nous dites qu'il est urgent d'attendre,
00:51:13de réfléchir encore un peu plus
00:51:14et même de renvoyer tout ça à une décision européenne.
00:51:17C'est ce qui ressort de vos autres amendements
00:51:19où vous proposez d'attendre pour pouvoir coordonner
00:51:21à une potentielle interdiction au niveau européen.
00:51:24Il y a urgence, on ne peut pas attendre
00:51:26une potentielle interdiction.
00:51:27Et je rappelle, pour finir,
00:51:29que lors de la 1re lecture de ce texte à l'Assemblée,
00:51:32nous avions fait introduire une mention
00:51:35à la clause de sauvegarde de l'article 129
00:51:38du règlement Riche.
00:51:40Je vous le cite. Cet article dit
00:51:41que lorsqu'un Etat membre est fondé
00:51:43à estimer qu'une action d'urgence est indispensable
00:51:46pour protéger la santé humaine ou l'environnement,
00:51:48là, on est avec ces deux urgences-là,
00:51:51en ce qui concerne une substance,
00:51:52il peut donc prendre des mesures provisoires appropriées.
00:51:55Nous sommes dans ce cadre.
00:51:56On peut et on doit agir maintenant
00:51:58et sans attendre l'Europe.
00:51:59Merci, chers collègues.
00:52:00J'ai beaucoup de demandes de prise de parole.
00:52:02Je vous demande d'être concis.
00:52:03Je ne vais pas mettre le chronomètre.
00:52:05Je vous fais confiance.
00:52:06Je vous demande juste d'être concis dans vos interventions.
00:52:08Et je donne la parole à Pierre Meurin.
00:52:11Merci, madame la présidente.
00:52:12Je pense que je ne retirerai pas un mot
00:52:14de l'intervention de madame Brulbois.
00:52:18En effet, les industriels sont quand même très inquiets,
00:52:21pas nécessairement en raison de la loi en tant que telle,
00:52:25mais de ce qu'ils anticipent pour la suite
00:52:28et des conséquences que ça va avoir sur leur activité.
00:52:30Parce que, chers collègues,
00:52:32c'est comme très souvent l'espèce d'hypocrisie
00:52:35qu'il y a avec ce type de textes écolos.
00:52:37C'est qu'en réalité, on va, chez nous,
00:52:40faire des réglementations environnementales,
00:52:43sanitaires, sociales,
00:52:45mais dans un monde mondialisé,
00:52:47on va importer les produits qu'on ne fabrique plus chez nous
00:52:51parce qu'ils sont plus compétitifs par rapport à ce qu'on importe.
00:52:54On va importer des produits
00:52:56qui n'obéissent à aucune de ces normes.
00:52:59Et donc, il y a une forme d'hypocrisie,
00:53:00puisque je reprends l'exemple de Solvay à Salindre.
00:53:04Les TFA, ces molécules sont indispensables
00:53:07pour la fabrication notamment de traitements antiviraux
00:53:10et de traitements contre le cancer.
00:53:11C'est encore, pour un temps court,
00:53:15la seule usine d'Europe à fabriquer cette molécule.
00:53:18Et du coup, après cette affermeture,
00:53:20nous continuerons à importer ces molécules
00:53:22parce que nous en avons besoin
00:53:24pour des raisons également sanitaires,
00:53:25les traitements antiviraux, les traitements contre le cancer,
00:53:28mais ça viendra de la Chine,
00:53:29avec zéro norme environnementale et zéro norme sanitaire.
00:53:33Donc, comme d'habitude, et je vais conclure par cette citation,
00:53:37il n'est pas contraire à la raison
00:53:39de préférer la destruction du monde à une égratignure de son doigt.
00:53:42Fin de citation.
00:53:43Et donc, c'est-à-dire que l'écologie et les droits humains,
00:53:46c'est bien chez nous,
00:53:48mais par contre, ce qui se passe à des milliers de kilomètres de chez nous,
00:53:50tout le monde s'en fiche.
00:53:51Il y a une forme d'hypocrisie qui, moi, m'agace très fortement
00:53:54et qui abîme la compétitivité de nos entreprises.
00:53:58Merci. Je donne la parole à Cyril Isaac-Sibyl.
00:54:03Merci, madame la présidente.
00:54:05Pour répondre à la question,
00:54:07je rappelle, effectivement,
00:54:08pourquoi on se pose la question des PFAS,
00:54:10c'est que les PFAS ont des propriétés exceptionnelles.
00:54:13Je rappelle, effectivement, qu'elles sont nées,
00:54:15effectivement, lors de la dernière guerre,
00:54:17avec un usage militaire.
00:54:18Et les propriétés sont tellement exceptionnelles
00:54:20que, malheureusement, ça s'est diffusé dans toutes les productions.
00:54:23Moi, si vous permettez,
00:54:24j'aimerais faire un parallèle avec les nucléaires.
00:54:27La radioactivité existe à l'état naturel,
00:54:29mais il n'empêche qu'effectivement, la radioactivité, on la contrôle.
00:54:32On contrôle par rapport à une filière
00:54:35et on sait que plus personne ne pourrait se passer du nucléaire
00:54:38par rapport à la santé, par rapport aux scanners.
00:54:40Les PFAS, c'est pareil.
00:54:41Je pense que l'utilisation a été diffusée.
00:54:43Maintenant, ce qu'il faut, c'est en reprendre le contrôle.
00:54:45Il y a des usages essentiels et on ne les remet pas en cause.
00:54:47Les usages médicaux, les usages transition énergétique,
00:54:51on ne les remet pas en cause.
00:54:52Par contre, ce qu'il faut remettre en cause, c'est l'usage futile,
00:54:55quel est l'intérêt du fart, d'aller plus vite ?
00:54:59Est-ce que c'est vraiment nécessaire ?
00:55:00Est-ce qu'au niveau des cosmétiques, c'est nécessaire ?
00:55:03Est-ce qu'au niveau des textiles, c'est nécessaire ?
00:55:04Maintenant, il faut qu'on change nos habitudes
00:55:06et il faut qu'on contrôle.
00:55:08Cette proposition-là, c'est pour restreindre des usages diffutiles
00:55:12dont on peut se passer.
00:55:14Maintenant, il faudra continuer,
00:55:16voir quels sont les autres usages dont on peut se passer.
00:55:19Je pense qu'au final, on fera une filière,
00:55:21une filière PFAS, comme on a fait une filière nucléaire.
00:55:24Il y a des usages dont on peut se passer.
00:55:25Il faudra faire des contrôles.
00:55:27Par contre, il y aura des usages essentiels
00:55:28par rapport à la santé, par rapport à la transition écologique
00:55:31qu'il faudra conserver.
00:55:34Au niveau de l'étude d'impact, l'étude d'impact,
00:55:36chers collègues, elle est déjà sur le terrain.
00:55:39Quand on voit... C'est ça qui est intéressant.
00:55:40Quelque part, on envoie un message.
00:55:43Les farts, maintenant, on supprime...
00:55:45Même les farts, les PFAS ont été supprimés, les farts.
00:55:49Lorsque je suis allé voir l'industrie cosmétique,
00:55:52l'industrie cosmétique, quelque part,
00:55:54elle a compris, elle a compris le message
00:55:56et elle a déjà enlevé les PFAS de son processus.
00:56:01Au niveau des textiles, c'est pareil.
00:56:02Ce qu'il faut, c'est qu'on envoie ce message industriel
00:56:05qu'il va falloir qu'il se passe, qu'il se limite aux PFAS
00:56:07qui, malheureusement, ont des effets sur la santé.
00:56:11Et la réponse, pour moi, elle sera européenne.
00:56:13Par contre, le message, ce qu'il faut,
00:56:15c'est qu'on envoie à l'Europe le message de dire
00:56:16que la France est prête, avançons.
00:56:18Et après, la réponse, elle sera européenne.
00:56:21Il faudra qu'elle se fasse sur le continent.
00:56:22Et pour répondre par rapport à l'industrie,
00:56:24bien évidemment, effectivement,
00:56:25je pense que ce mouvement, il sera mondial.
00:56:27Et il nous faudra aussi contrôler les produits
00:56:30qui viennent hors Union européenne
00:56:33pour être sûrs, effectivement, qu'ils ne contrôlent pas de PFAS.
00:56:34Donc c'est vraiment un plan qui va prendre beaucoup d'années
00:56:40pour créer, effectivement, cette filière à contrôler.
00:56:42Je vous remercie.
00:56:43Merci. Je donne la parole à Justine Gruet.
00:56:46Merci, madame la présidente.
00:56:47Je remercie l'engagement de ma collègue du Jura
00:56:49et j'apporte mon soutien également à la plateforme
00:56:51Sciensco de Tavo qui a montré dernièrement
00:56:53que le taux de polluant éternel en amont et en aval du site,
00:56:57qu'il n'y avait pas de production de PFAS de chaîne courte
00:56:59au sein du site.
00:57:01Et je pense que c'est un danger
00:57:02de mettre dans la même catégorie les PFAS de chaîne longue
00:57:05qui, par définition, ne pénètrent pas dans l'organisme,
00:57:07ne sont pas mobiles,
00:57:08et les PFAS de chaîne courte qui sont, en effet,
00:57:10très perméables, mobiles et impossibles à détruire.
00:57:13Il faut absolument faire la distinction
00:57:14au sein des 12 molécules de PFAS.
00:57:17La France a su se doter au travers du site jurassien
00:57:19d'un mode de production de PVDF nécessaire
00:57:21dans la fabrication de nombreux produits du quotidien
00:57:24sans utiliser des PFAS de chaîne courte
00:57:26qui permettent du coup de nous tourner
00:57:28vers une transition énergétique.
00:57:29J'aimerais que chacun reconnaisse la différence
00:57:31entre ces molécules
00:57:32plutôt que d'être dans la démagogie écologique
00:57:35qui viendra nécessairement mettre en grande difficulté
00:57:38notre industrie qui, je le rappelle,
00:57:39ne produit pas pour le site de Sciensco à Tavo
00:57:42de PFAS à chaîne courte.
00:57:45Merci. Je donne la parole à Daniel Brulbois.
00:57:49Merci. Oui, moi, je voudrais aussi dire
00:57:51qu'effectivement, il faut faire attention
00:57:53au message qui est envoyé à nos industriels
00:57:55qui ont prévu des investissements.
00:57:56C'est le cas de Solvay-Tavo qui avait prévu
00:57:58beaucoup d'investissements pour, justement,
00:58:01le PVDF nécessaire aux batteries lithium
00:58:03puisqu'on veut développer une chaîne
00:58:04de production de voitures électriques en Europe
00:58:07et que c'est absolument indispensable.
00:58:10Donc, moi, j'attire l'attention du gouvernement sur...
00:58:13Mais le gouvernement va pouvoir encadrer tout ça par décret.
00:58:17Et le Sénat, dans sa sagesse,
00:58:21a laissé une grande latitude de manoeuvre,
00:58:26ensuite, sur les décrets
00:58:28et la réglementation d'application.
00:58:31Et donc, moi, je voudrais quand même savoir,
00:58:33monsieur le rapporteur, si, dans les produits manufacturés,
00:58:36justement, c'est ce PVDF qui est destiné aux batteries lithium.
00:58:41Et donc, on va en avoir besoin d'une façon exponentielle
00:58:45de ce PVDF puisqu'hier, il y avait le sommet
00:58:47de l'IA, donc tout le monde est enchanté par l'IA.
00:58:50Et donc, avec l'IA, du PVDF, on va en utiliser,
00:58:54permettez-moi de vous le dire, encore un peu plus.
00:58:56Et pour rassurer quand même, parce que Solvay a été...
00:59:00a fait la une des journaux comme un gros pollueur des sols,
00:59:05les gens ont des pifasses dans les cheveux,
00:59:08mais je voudrais vous rassurer, une étude épidémiologique récente
00:59:12montre qu'il n'y a pas de surmortalité
00:59:15ni à Tavaud, ni dans le Jura,
00:59:17et pas de quantité supérieure à la moyenne
00:59:23de nombre de cancers.
00:59:25Merci, je donne la parole à Sylvain Berrios.
00:59:29Oui, merci, madame la présidente.
00:59:31Le groupe Horizon indépendant ne soutiendra pas cet amendement
00:59:35pour plusieurs raisons. La première, c'est que le texte
00:59:38qui est posé aujourd'hui ne participe pas
00:59:42d'une décision sur l'ensemble de l'industrie,
00:59:44mais participe d'une méthode un peu particulière, certes,
00:59:49mais que chacun doit pouvoir partager,
00:59:51c'est les usages essentiels ou pas.
00:59:54La seconde chose, c'est que dans cette méthode,
00:59:57avec les industriels concernés, des contacts ont été pris
01:00:01pour faire en sorte que l'adaptabilité
01:00:04soit réelle et immédiate, et notamment qu'on ait,
01:00:07sur les sujets qui sont concernés par le texte,
01:00:10des alternatives.
01:00:12Donc, les alternatives existantes, le risque industriel
01:00:16pour ceux qui sont concernés, il est tout autant.
01:00:19Et enfin, c'est tout le fondement de notre position,
01:00:24c'est que chacun, ici, peut reconnaître
01:00:28qu'il y a un sujet péface, chacun peut l'aborder
01:00:31de la façon qu'il le souhaite, mais personne ne peut ignorer
01:00:34le sujet et le risque latent pour la santé.
01:00:38Tout à l'heure, on a parlé d'osmose inversée pour l'eau,
01:00:41c'est une technologie que d'ailleurs certains industriels
01:00:44ont proposée dans certains appels d'offres,
01:00:46mais on voit aussi les montants monstrueux
01:00:49que cela va engendrer pour avoir une eau pure.
01:00:56Et on sent bien que dans la santé publique,
01:01:00c'est un sujet qui est tout à fait essentiel.
01:01:04Donc, on a un risque qui est latent,
01:01:08on a un texte qui est un signe, au fond, assez modeste,
01:01:13il ne faut pas considérer qu'on va révolutionner
01:01:16l'ordre européen ou l'ordre mondial avec ce texte,
01:01:20mais c'est un signe de la France et vis-à-vis des Français
01:01:24que nous prenons conscience et que nous prenons en main
01:01:28ce sujet avec une méthode de partenariat
01:01:32avec les industriels qui me paraît être la bonne méthode.
01:01:37Naturellement, il faut être attentif à l'emploi,
01:01:40attentif à l'économie,
01:01:42il faut aussi être attentif à la santé des Français
01:01:45et la santé environnementale me paraît être
01:01:47une chose absolument essentielle.
01:01:49C'est la raison pour laquelle, madame la présidente,
01:01:51le groupe horizon indépendant ne votera pas cet amendement.
01:01:55Merci. Je donne la parole à Marie-Charlotte Garant.
01:02:00Merci, madame la présidente.
01:02:01Je pense qu'il faut qu'on soit un peu raisonnable dans ce débat.
01:02:04Il ne s'agit pas, évidemment, de diaboliser
01:02:06tous les industriels et toute l'industrie de la chimie,
01:02:08simplement d'organiser la transition
01:02:10et de protéger nos concitoyens.
01:02:13Moi, je ne peux pas entendre, collègue Brulbois,
01:02:15que vous disiez que les pifases ont allongé la durée de vie
01:02:17de nos concitoyens, parce que quand on est
01:02:19dans le territoire de la vallée de la chimie à Lyon
01:02:21et qu'on se rend à Pierre-Bénit, en face de nous,
01:02:23on a des habitants qui nous expliquent
01:02:25qu'ils ne peuvent plus manger leurs légumes,
01:02:26manger leurs oeufs, qui ont une eau contaminée.
01:02:28On a encore des études récentes qui montrent
01:02:30que l'air est aussi contaminé.
01:02:31C'est très clairement des cancers qui sont démultipliés
01:02:34avec des habitants à proximité des usines
01:02:36qui nous disent que le voisin en face a un cancer,
01:02:38le voisin à gauche a un cancer,
01:02:39le voisin à droite a un cancer,
01:02:41cancer pédiatrique en hausse aussi,
01:02:43un jeune de 14 ans avec un cancer des testicules,
01:02:46des problèmes de fertilité.
01:02:48Et nous étions, la semaine dernière,
01:02:49avec la Ligue contre le cancer,
01:02:51et le consensus scientifique est unanime.
01:02:53Il faut couper le robinet de la pollution à la source.
01:02:57Et ça, vous pouvez dire ce que vous voulez,
01:02:58mais nous, en tant que législateurs,
01:02:59notre obligation, c'est d'écouter le premier lobby de France
01:03:01qui doit être celui de la santé des Français.
01:03:03Et c'est dans cet esprit-là que nous légiférons
01:03:05et c'est dans cet esprit-là que nous voterons cette loi
01:03:08et nous rejetterons cet amendement.
01:03:10Merci. Je donne la parole à Xavier Roseren.
01:03:13Merci, madame la présidente.
01:03:14Alors moi, je partage,
01:03:16même si j'ai une vision un peu différente de mon groupe,
01:03:19la lutte contre du coup ces PFAS
01:03:21et la dangerosité au niveau de la santé,
01:03:24mais il y a un amendement qui arrive juste après
01:03:26qui est sur la date de mise en place de cette PPL
01:03:32et la date qui est proposée aujourd'hui,
01:03:342026, est inappropriée.
01:03:36On a des règlements européens qui arrivent
01:03:38et des études précises en 2027.
01:03:41Et c'est pour ça qu'il me semble intéressant,
01:03:43dans l'amendement suivant,
01:03:44de défendre cette date du 1er janvier 2028.
01:03:48Tout règlement national doit rester cohérent
01:03:51avec nos règlements européens
01:03:54et on doit vraiment s'assurer qu'on ait une harmonisation
01:03:59des normes au niveau de l'Union européenne.
01:04:01Donc comme on a des études qui arrivent en 2027,
01:04:05il serait intéressant de garder ce texte,
01:04:07donc pas de supprimer, effectivement, cet article,
01:04:09mais de voter celui de Mme Brulbois,
01:04:11qui arrive juste après,
01:04:12qui propose le 1er janvier 2028.
01:04:15Merci.
01:04:17Merci. Je n'ai pas d'autres demandes.
01:04:19M. le rapporteur.
01:04:20Alors, Mme Brulbois.
01:04:23Non, on conclut avec le rapporteur
01:04:25pour passer au vote ensuite.
01:04:26Donc bon, je vais retirer cet amendement,
01:04:29mais le but, c'était d'amener le débat
01:04:32et de mettre un petit peu de rationalité
01:04:35dans cette proposition de loi
01:04:38et dans les propos qui ont été tenus dans l'oraison.
01:04:42En effet, je pense qu'il faut raison garder.
01:04:47Ca ne sert à rien d'agiter les peurs
01:04:49et de faire du populisme pour ajouter les peurs,
01:04:51parce que c'est de ça dont il s'agit
01:04:53dans les exposés des motifs de cette proposition de loi.
01:04:56Jamais on n'a parlé des bénéfices pour la santé,
01:04:58et je réitère que les PIFAS
01:05:00ont amené des bénéfices importants pour la santé
01:05:03et pour l'allongement de la vie.
01:05:04Parlez-en à ceux qui ont des stènes,
01:05:06parlez-en à ceux qui ont des prothèses de hanche.
01:05:08Et donc il ne faut pas tout jeter d'un coup.
01:05:14Donc moi, je fais confiance au gouvernement
01:05:17pour faire en sorte que les décrets d'application
01:05:21prennent bien en compte tout ce qui a été dit ce matin,
01:05:24à savoir sur tout ce qui concerne la santé,
01:05:27mais aussi à savoir...
01:05:29Mais aussi à savoir le PVDF pour les batteries
01:05:34et pour tout ce qui est numérique.
01:05:36Mais il y a aussi un autre sujet, c'est sur les textiles.
01:05:39Donc les textiles, dans les avions, par exemple,
01:05:41il y a des sièges antifeux qui sont traités aux PIFAS.
01:05:45Donc voilà, le diable est dans les détails,
01:05:46mais j'espère que le gouvernement sera en mesure
01:05:49de bien évaluer toutes les situations
01:05:52où les PIFAS sont absolument nécessaires.
01:05:55Et pour faire la part des PIFAS qui sont nocives pour la santé
01:05:58et de ceux qui n'y sont pas,
01:06:00parce qu'il y en a quand même des milliers
01:06:03qui ne sont absolument pas nocives pour la santé.
01:06:08Merci. Il est retiré.
01:06:09Donc nous passons au CD11. Mme Brulbois.
01:06:16Alors, comme disait notre collègue Xavier Roseren,
01:06:21c'est un amendement qui vise à coordonner
01:06:22l'interdiction française avec l'interdiction européenne.
01:06:27L'interdiction nationale ciblée avant l'entrée en vigueur
01:06:33de celle plus générale qui sera adaptée au niveau européen
01:06:36présente un risque important de non-conformité
01:06:39de la loi française aux règles européennes,
01:06:42de fragmentation du marché intérieur européen
01:06:45et de non-conformité des produits mis sur le marché national.
01:06:49Le contrôle et la présence de PIFAS
01:06:52dans les nombreux produits importés sur le territoire
01:06:55va être quand même extrêmement difficile à contrôler
01:06:58par les autorités de surveillance du marché.
01:07:01Et donc, le délai de 2026 me paraît irréaliste.
01:07:07C'est absolument promettre des choses
01:07:10qui ne sont pas tenables.
01:07:12Monsieur le rapporteur, votre avis ?
01:07:15Merci, madame la présidente.
01:07:16Je profite simplement pour rebondir sur 2 points
01:07:19qui ont eu lieu de discussion
01:07:22avant l'amendement qui a été retiré.
01:07:25Mme Brulbois, pour vous rassurer sur un point,
01:07:27vous avez parlé du PVDF et notamment des batteries.
01:07:31Et effectivement, je reconfirme une nouvelle fois
01:07:33que ce sujet n'est pas couvert
01:07:35dans le cadre de la proposition de loi.
01:07:37Puisque, effectivement, les batteries,
01:07:40comme la question de la santé,
01:07:41ça fait partie des usages qu'on peut considérer
01:07:43comme essentiels et ils n'ont pas été intégrés.
01:07:45Donc aujourd'hui, le champ des batteries,
01:07:47et donc par voie de conséquence du PVDF,
01:07:50n'est pas concerné par la PPL.
01:07:52Et ensuite, un point important, je pense,
01:07:55qui a été évoqué tout à l'heure
01:07:59et qu'il faut contester immédiatement,
01:08:01c'est d'expliquer qu'il y aurait des pifasses
01:08:03à chaînes courtes et à chaînes longues
01:08:05et que, finalement, le niveau de dangerosité
01:08:08serait potentiellement différent.
01:08:09Et il a même été dit, d'ailleurs,
01:08:11je vais vous donner un contre-exemple,
01:08:12il a même été dit, d'ailleurs,
01:08:13que les chaînes longues étaient moins dangereuses.
01:08:15Eh bien, je vais vous donner un exemple très concret.
01:08:19Le PFOS, qui a été le premier pifasse
01:08:22classé comme cancérigène en 2009,
01:08:25c'est une chaîne longue.
01:08:27Voilà. Donc ça vous montre bien
01:08:29qu'en fait, cette catégorisation ne tient pas.
01:08:32Et je le redis, le premier pifasse
01:08:35qui a été interdit dès 2009
01:08:36parce qu'il est classé 1 avec le plus risqué,
01:08:41il est chaîne longue.
01:08:42Donc attention et il faut vraiment
01:08:44que ça soit quelque chose qu'on ait à l'esprit
01:08:45dans les débats.
01:08:46Le point commun entre tous les pifasses,
01:08:49c'est qu'ils sont tous extrêmement persistants.
01:08:51Et cette caractéristique, elle suffit
01:08:53pour la communauté scientifique
01:08:54à tous les classer comme extrêmement préoccupants.
01:08:56Donc attention à être précis
01:09:00parce qu'en effet, cette catégorisation
01:09:01que vous faites sur chaînes courtes, chaînes longues,
01:09:03certes, il y a des différences en termes de mobilité,
01:09:06mais en termes de dangerosité, ça ne tient pas.
01:09:09Et je n'ai pas répondu, pardon,
01:09:11sur le principal, ce qui est dans l'amendement
01:09:14que Mme Brulbois propose à nouveau.
01:09:18Ca a été dit et ça ressort des débats.
01:09:21L'épiphasse, c'est aujourd'hui une menace sanitaire
01:09:24comme l'a été l'amiante ou le chlordécone.
01:09:27Et ces scandales sanitaires,
01:09:29ils nous ont instruit sur les dangers de l'immobilisme.
01:09:33Il est grand temps d'agir
01:09:34et il ne faut pas vraiment qu'on répète les erreurs du passé,
01:09:36il faut agir au plus vite sur l'épiphasse,
01:09:38surtout dans certains produits.
01:09:40Quand les substitutions sont possibles...
01:09:41Donc évidemment, moi, je m'oppose fermement
01:09:43au report de 2 ans que vous proposez.
01:09:46Et je vais préciser quelque chose qui est important,
01:09:48d'ailleurs, pour tout le monde,
01:09:49c'est que l'union des industries textiles
01:09:51a informé les sénateurs, comme moi-même,
01:09:54qu'ils étaient favorables à une interdiction de l'épiphasse
01:09:57dans les produits textiles, en particulier l'habillement,
01:09:59idem pour la filière cosmétique et les fardes de ski.
01:10:02Donc si je résume, on a des alertes scientifiques,
01:10:05on a une immense attente citoyenne,
01:10:07on a des industriels concernés par la PPL
01:10:09qui sont en accord avec une adoption conforme du texte.
01:10:12La question que je me pose,
01:10:13c'est qu'est-ce qu'il nous faut de plus pour agir ?
01:10:17Merci. Donc je donne la parole à Pierre Meurant.
01:10:22Merci, madame la présidente.
01:10:24Nous allons, nous, soutenir cet amendement
01:10:27en espérant que madame Brulbois ne le retire pas
01:10:30comme elle en a régulièrement l'habitude,
01:10:34parce que c'est un amendement, à mon avis, de bon sens.
01:10:37Et on aimerait quand même,
01:10:39parce qu'il est, comme je l'ai dit lors de la discussion générale,
01:10:42l'effroi n'est jamais bonne conseillère
01:10:45et l'effroi écolo encore moins.
01:10:48Donc ce qui ne serait pas mal,
01:10:50parce qu'il n'y a pas de principe général
01:10:51à l'idée de voter un texte conforme.
01:10:53Au pire, on a un débat en séance.
01:10:55C'est ce qui ne me paraît pas dénué d'intérêt,
01:11:00parce que tous nos autres collègues, à mon avis,
01:11:01sont aussi intéressés par ce sujet.
01:11:04En effet, l'application en 2026 est, à notre sens, irréaliste.
01:11:09La plupart des industriels que nous avons reçus
01:11:11nous l'ont énoncé,
01:11:13au-delà de la peur qu'ils ont que le législateur,
01:11:17et notamment les normes européennes,
01:11:18mais également le législateur,
01:11:19évoluent encore pour encore plus de restrictions.
01:11:21C'est-à-dire que tous les jours, les industriels se disent
01:11:22qu'est-ce que va nous pondre encore demain
01:11:24le législateur pour nous gonfler.
01:11:27Donc je vois que les Républicains...
01:11:30Les Républicains, oui, mais sur le tel de notre industrie
01:11:33et de notre souveraineté, et en allant chercher
01:11:35les produits que vous aimez pas en Chine.
01:11:37Donc ça, c'est sympa.
01:11:38Les Républicains et le Centre
01:11:40sont convertis à l'effroi écologiste.
01:11:42Moi, je trouve ça bien regrettable.
01:11:43Et d'ailleurs, beaucoup d'industriels regrettent,
01:11:47sont très surpris de la position, notamment des Républicains,
01:11:51à l'idée d'un vote conforme de ce texte.
01:11:54Voilà. Donc nous allons soutenir
01:11:55cet amendement de Mme Brulbois,
01:11:57en espérant qu'elle ne le retire pas.
01:11:59Merci. Je donne la parole à Claire Lejeune.
01:12:02Oui, merci, Mme la présidente.
01:12:04Moi, je m'étonne quand même de la légèreté
01:12:06avec laquelle certains collègues
01:12:07traitent un sujet majeur de santé publique
01:12:10qui concerne littéralement tous nos concitoyens.
01:12:14Je pense que les victimes de cancer
01:12:16seront ravies d'entendre le collègue Meurin
01:12:19qualifier des gratinures du doigt leur sort.
01:12:22Je pense que c'est aussi assez étonnant
01:12:24de voir le RN se mettre à défendre les droits humains
01:12:28des Chinoises et des Chinois.
01:12:29Je pense que c'est...
01:12:30Il faut peut-être penser qu'ils détestent l'écologie
01:12:32encore plus qu'ils détestent les étrangers.
01:12:35Mais là, je pense que sur cet amendement,
01:12:38le fait qu'ils viennent après un amendement de suppression
01:12:42est emblématique du fait qu'en fait,
01:12:44Mme Brulbois, vous serez encore là en 2028
01:12:46pour nous dire qu'il faut reporter à 2030.
01:12:49En 2030, vous serez encore là pour nous dire
01:12:51qu'il faut reporter à 2032, etc.
01:12:53La réalité, c'est qu'on a toute la connaissance scientifique,
01:12:56on a toutes les raisons d'aller sur un vote conforme de ce texte
01:13:00pour la mise en application la plus urgente possible du texte.
01:13:03Donc, je vous propose d'avancer en votant contre cet amendement.
01:13:08Merci. Je donne la parole à Cyril Isaac-Sibylle.
01:13:12Merci, madame la présidente.
01:13:14Pour revenir, effectivement, par rapport à cette date 26-28,
01:13:17là, on parle d'épéphase ou un usage qu'on dit futile.
01:13:22C'est les farts.
01:13:23Je rappelle, c'est le textique, c'est les cosmétiques.
01:13:26Et il faut bien comprendre que les industriels,
01:13:28quelque part, ils nous entendent.
01:13:30Et les industriels, ils ont anticipé ça.
01:13:32Ils ont anticipé et donc, déjà, actuellement,
01:13:35ils n'utilisent plus de péphase dans ces produits.
01:13:38Donc, ça ne sert à rien de la reporter,
01:13:40dans le sens où ils ont déjà anticipé.
01:13:42Le gros problème, c'est le contrôle.
01:13:44Et c'est vrai que c'est bien beau d'interdire,
01:13:46faut-il, après, qu'on contrôle
01:13:47que les produits qui viennent hors Union européenne
01:13:51ne contiennent pas de farts.
01:13:53Donc, ce n'est pas tout d'interdire,
01:13:54et c'est un petit peu notre problème.
01:13:56C'est qu'on interdit, mais on ne contrôle pas.
01:13:57Donc, maintenant, effectivement, il va falloir faire en sorte
01:14:00que les laboratoires,
01:14:01que les frontières puissent être contrôlées
01:14:05et évitent, effectivement, ces produits qui contiennent des farts.
01:14:08Après, il y a une deuxième chose qui est importante,
01:14:10et là-dessus, il faudra qu'on se mette d'accord,
01:14:12c'est quels sont les usages futiles,
01:14:13quels sont les usages essentiels ?
01:14:14Bien évidemment, pour les batteries,
01:14:15pour tout ce qui est transition énergétique,
01:14:18que ce soit les batteries, que ce soit les éoliennes,
01:14:20que ce soit les hydrolyseurs, ils utilisent tous des péphases.
01:14:23Donc, la question, il faudra bien qu'on se mette d'accord,
01:14:24qu'est-ce qui est essentiel et qu'est-ce qui est...
01:14:26Pardon ?
01:14:29Et donc, quelque part, c'est ça.
01:14:31Le débat, là, on est à peu près d'accord
01:14:33pour dire qu'effectivement, l'usage futile, on peut s'en passer.
01:14:35Maintenant, effectivement, quels sont les usages essentiels ?
01:14:37Il faudra qu'on se mette d'accord pour savoir
01:14:38où sont les usages essentiels et comment est-ce qu'on contrôle
01:14:41les têtes filières par rapport aux usages essentiels.
01:14:43Je vous remercie.
01:14:45Merci. On poursuit avec Hubert Hott.
01:14:48Oui, je voulais juste dire que,
01:14:49par rapport aux affirmations des collègues d'extrême droite,
01:14:54on est face à un devoir moral.
01:14:56On sait que les PIFAS sont des polluants insidieux,
01:15:00des polluants qui sont d'une dangerosité inédite
01:15:04et surtout qui sont indestructibles.
01:15:06Et attendre, c'est se rendre coupable
01:15:10de laisser une menace sur la santé publique
01:15:13se développer en France.
01:15:15Et ça, quand on sait, on n'a pas le droit.
01:15:18Et je crois que vos accusations
01:15:21sur les collègues écolos et socialos,
01:15:23vous leur rendez grâce d'une chose,
01:15:25c'est qu'ils seraient les seuls
01:15:27qui se préoccupent fondamentalement
01:15:29de la santé des Français.
01:15:31Et ça, on n'est pas d'accord avec vous
01:15:33parce que nous sommes tous là pour ça
01:15:35et vous devriez nous rejoindre.
01:15:37Parce que prendre à témoin
01:15:40l'ensemble de la représentation nationale
01:15:42deux positions qui sont indéfendables
01:15:44et qui sont celles que vous avez exprimées,
01:15:46eh bien, c'est vous exposer au fait
01:15:48que nos concitoyens ont le droit de vous accuser
01:15:51d'avoir un véritable mépris pour la santé des Français.
01:15:55Merci. Je donne la parole à Anne-Cécile Violland.
01:15:58Merci, madame la présidente.
01:16:01Simplement, réagir effectivement
01:16:02sur cette proposition de prorogation.
01:16:05En fait, j'ai vraiment le sentiment parfois
01:16:07qu'il y a une méconnaissance sur cette loi.
01:16:08Je ne comprends pas comment on peut imaginer
01:16:11supprimer le 1er article,
01:16:12comment on peut imaginer prolonger le délai.
01:16:15En fait, cette loi, elle fait consensus
01:16:17sur tous les points.
01:16:18Aujourd'hui, au-delà de la question
01:16:20de l'usage essentiel ou non essentiel,
01:16:22on a des alternatives, justement,
01:16:24pour tout ce qui est supprimé.
01:16:25Donc je ne comprends pas comment on peut s'opposer
01:16:28et comment on peut encore opposer précisément sur cette PPL
01:16:31la question de l'économie et de l'écologie,
01:16:33puisque ça n'est pas un sujet.
01:16:35C'est une vision extrêmement binaire et réductrice
01:16:38que de ramener cela à une opposition
01:16:41du développement économique.
01:16:42Et si on ne contraint pas les entreprises,
01:16:44on le sait très bien, elles n'avanceront pas
01:16:46dans leur R&D et que les entreprises
01:16:49qui sont honnêtes et qui le disent,
01:16:51elles favorisent justement un développement économique,
01:16:54une création de richesses et parfois des créations d'emplois.
01:16:58Donc il faut vraiment arrêter d'opposer ça.
01:17:00Et puis merci, cher collègue Hubert.
01:17:03Effectivement, on le sait très bien,
01:17:05l'écologie, ce n'est pas de gauche.
01:17:06On est aussi des parties de droite et assumées
01:17:10et qui défendons absolument cette loi.
01:17:13Et pour des questions de santé environnementale,
01:17:15c'est la santé de l'homme, oui,
01:17:16mais c'est la santé, évidemment, de l'animal,
01:17:19mais aussi de l'environnement.
01:17:20C'est one health, c'est une seule santé.
01:17:22Merci beaucoup.
01:17:23Merci pour cette promotion, madame la députée.
01:17:27Je donne la parole à Jean-Pierre Tête.
01:17:30Oui, madame la présidente, merci.
01:17:32A vous, non, très simplement,
01:17:34dire à mon collègue Morin que moi, j'ai toujours du respect
01:17:37pour l'ensemble des convictions politiques.
01:17:39On ne les partage pas et heureusement,
01:17:40c'est la vocation des Français
01:17:43de choisir celles et ceux qu'ils veulent porter.
01:17:45Voilà, moi, je ne suis converti par personne, monsieur Morin.
01:17:49Je suis converti par simplement les convictions
01:17:52qu'on peut avoir et ce qu'a très bien exprimé Vincent Décœur,
01:17:56la santé publique reste une priorité.
01:17:58Isaac Sibylle a été très, très clair,
01:18:00mon collègue Isaac Sibylle, en disant que les contrôles
01:18:02seront importants parce qu'il ne faut pas limiter
01:18:05l'interdiction, enfin, il ne faut pas repousser
01:18:07cette interdiction et moi, je suis pour un texte conforme
01:18:09qui vient du Sénat.
01:18:11Je crois que sur des...
01:18:13On donne parfois dans l'hémicycle,
01:18:14et je pense que tous les concitoyens que vous croisez
01:18:16nous le disent, une image tellement lamentable
01:18:18du travail parlementaire qu'en commission,
01:18:21on a le droit d'avoir des positions différentes,
01:18:24de se respecter, de ne pas penser que les uns
01:18:26sont convertis par les autres, en tout cas, ce n'est pas notre cas.
01:18:29Nous, on est convertis par un seul objectif,
01:18:31c'est la santé publique de nos concitoyens.
01:18:32On a aussi rencontré beaucoup d'industriels du textile,
01:18:37de l'industrie et de toutes celles et ceux
01:18:39qui peuvent utiliser l'épée face,
01:18:41qui sont en phase avec ce texte.
01:18:43Et donc, il me semble que l'unanimité devrait se porter
01:18:47avant tout sur la santé publique sans se dire
01:18:50qu'on est convertis par les uns et les autres,
01:18:52et on soutiendra totalement ce texte.
01:18:54On souhaite qu'il soit conforme,
01:18:55donc on sera contre cet amendement.
01:18:57Merci à tous.
01:18:58Merci beaucoup, monsieur le député.
01:19:00Je donne la parole à Pierre-Frédéric Vosse.
01:19:03Merci, madame la présidente.
01:19:04Je suis juste un peu inquiet par rapport au fait
01:19:07qu'on n'a pas l'industrie de remplacement.
01:19:10Si on supprime effectivement tous les revêtements
01:19:13pour les ustensiles de cuisine, qu'est-ce qu'on va mettre ?
01:19:17Les poêles en fer, elles sont cancérigènes.
01:19:20Et pour les poêles en inox, elles sont très chères.
01:19:24Voilà, donc...
01:19:28Merci. Je donne la parole à Julien Guybert.
01:19:31Oui, simplement, moi, je voudrais souligner
01:19:33un petit peu l'hypocrisie de certains des collègues,
01:19:34puisqu'ils nous égratignent d'un certain nombre de mots.
01:19:39Moi, je voudrais dire qu'en modifiant,
01:19:41en interdisant, en fait, le fait que les industriels
01:19:44puissent fabriquer avec des épées face,
01:19:46en fait, la réalité, c'est qu'un certain nombre d'industriels
01:19:48vont délocaliser leur production en Asie,
01:19:51et je peux vous dire qu'ils vont produire
01:19:53avec des épées face moins verteux qu'est-ce qu'ils utilisent.
01:19:55En France, moi, je peux vous dire que j'ai rencontré
01:19:56notamment deux industriels de ma circonscription
01:19:59qui m'ont clairement dit les yeux dans les yeux,
01:20:00si demain, le tech se diversifie en France,
01:20:03nous, à l'aube de 2-3 ans, nous irons produire
01:20:05ces lignes de production dans nos usines asiatiques,
01:20:09parce qu'en fait, la réalité, c'est que c'est des groupes mondialisés
01:20:11et qu'en fait, la réalité, c'est qu'ils muteront
01:20:13non pas l'épée face et leurs méthodes de fabrication,
01:20:18mais ils iront les produire dans d'autres pays,
01:20:20ce qui généra effectivement...
01:20:22Donc, on n'a pas de mépris pour la santé,
01:20:23mais moi, je vous vois venir gros comme des sabots
01:20:25lorsqu'il y aura effectivement de la casse sociale
01:20:26et de la fermeture dans nos usines,
01:20:28notamment dans ces deux usines de la Nièvre.
01:20:29Je vous verrai arriver avec vos gros sabots,
01:20:31le poing en l'air en disant, camarades, on vous défend,
01:20:33alors que c'est ce que vous votez ici
01:20:34qui génère le chômage dans nos circonscriptions rurales.
01:20:37Et moi, j'aimerais soutenir tous les salariés de Solvay
01:20:40qui, demain, notamment dans ma ville de Tamsir,
01:20:41aussi risqueront d'être au chômage
01:20:42par vos prises de décision.
01:20:44Mais simplement, effectivement, sinon,
01:20:46il faut avancer vers la recherche et développement.
01:20:48C'est important, mais on ne peut pas prendre au dos levé
01:20:51des mesures qui généreront des fermetures d'usines
01:20:53dans nos territoires.
01:20:54Merci.
01:20:56S'écouter, sinon, je vais limiter les temps de parole.
01:21:00Je donne la parole à Danielle Brulbois.
01:21:02Merci, madame la présidente.
01:21:04Madame la députée Violand,
01:21:05à propos de vos jugements sur mes amendements,
01:21:09je voudrais vous rassurer,
01:21:10moi, je ne porte jamais de jugement
01:21:11sur les amendements des collègues
01:21:13ni sur leur capacité de compréhension des textes
01:21:15ni sur leurs valeurs.
01:21:17Donc, simplement, je voudrais vous dire
01:21:18que je lis les textes de loi,
01:21:19que je suis sur ma circonscription
01:21:21et que je connais aussi le contexte
01:21:24de nos concitoyens,
01:21:25aussi bien sur la santé que sur l'industrie.
01:21:27Simplement, sur ce délai,
01:21:29je voudrais dire quand même
01:21:30qu'il y avait 2 sujets importants
01:21:34dans la motivation de ces amendements.
01:21:38C'est laisser du temps,
01:21:40parce que nos industriels,
01:21:42eux aussi, ils ont des valeurs.
01:21:43Ils n'ont pas la volonté d'empoisonner les gens.
01:21:46Ils veulent progresser
01:21:47et ils veulent faire des produits
01:21:50qui ne soient pas...
01:21:52qui soient hors lifaces.
01:21:54Et donc, cette recherche et le développement,
01:21:56elle ne se fait pas d'un claquement de doigts.
01:21:58Ils sont tous en train de le faire.
01:21:59Ils sont tous en train de trouver des produits de substitution,
01:22:02mais il leur faut du temps.
01:22:03Ensuite, le contrôle,
01:22:05parce que nous sommes hors réglementation européenne.
01:22:07Donc, qu'est-ce qui va se passer pendant 2 ans ?
01:22:10C'est que les produits d'ailleurs européens
01:22:13viendront en France.
01:22:14Et comment est-ce qu'on va les contrôler ?
01:22:16Est-ce que vous avez pensé au système de contrôle ?
01:22:19Comment est-ce qu'on va contrôler ces produits ?
01:22:23Merci. On poursuit avec Hubert Hott.
01:22:26Donc, je retire mon amendement.
01:22:29Mais voilà, je voulais que le débat soit mis.
01:22:34Tout ça pour ça, mais, madame,
01:22:35on a le droit de déposer des amendements
01:22:36et de provoquer le débat, non ?
01:22:39Tout à fait. Merci beaucoup, madame Bruneau.
01:22:40On a le droit de déposer des amendements
01:22:42et de provoquer le débat dans cette commission.
01:22:45Cet amendement est retiré.
01:22:47Donc, Hubert Hott, vous pouvez...
01:22:51Rapidement.
01:22:53Nos industriels savent qu'ils sont face à une obligation
01:22:58de bifurquer, de procéder à cette transition
01:23:01qui leur est demandée
01:23:03au vu de la connaissance actuelle
01:23:04en matière de gravité polluante d'épiphase.
01:23:09Donc, la question ne se pose pas.
01:23:10Et le 2e point par rapport aux collègues tout à l'heure
01:23:12qui s'inquiétaient du fait qu'en Europe,
01:23:16ailleurs, la réglementation ne soit pas la même
01:23:19et qu'il y ait de la délocalisation,
01:23:21ce qui est important, c'est que sur le marché intérieur
01:23:24en France, on explique à nos concitoyens
01:23:28quelle doit être la consommation,
01:23:31sur quel produit orienter la consommation
01:23:33pour éviter eux-mêmes d'être en danger.
01:23:36Donc, on va modifier le marché.
01:23:38Et ça, c'est important.
01:23:41Merci. Je donne la parole à Marie Pochon.
01:23:43Merci, madame la présidente.
01:23:45Ma question s'adresse plutôt à vous
01:23:46sur la question de la tenue des débats.
01:23:48Nous avons, comme l'ensemble des groupes dans cette assemblée,
01:23:51une seule journée de niche parlementaire
01:23:53où nous pouvons débattre de nos textes.
01:23:54Et je ne comprends pas pourquoi
01:23:58on a sur chaque amendement
01:24:00des multiples prises de parole de chaque groupe.
01:24:03Non, mais d'habitude,
01:24:04on a une seule prise de parole par groupe
01:24:06pour s'exprimer, effectivement, son avis par les amendements.
01:24:09Là, on a des débats qui durent
01:24:11et qui peuvent parfois s'envenimer,
01:24:13comme on l'a entendu dans certains propos.
01:24:16C'est des débats qu'on a, par ailleurs,
01:24:17déjà eus l'an passé à l'Assemblée
01:24:20et en hémicycle et en commission.
01:24:23Je voudrais demander à ce qu'on puisse retrouver
01:24:25un rythme normal d'un avis par groupe, par commission,
01:24:29et un avis qui dure moins d'une minute,
01:24:31comme d'habitude sur la défense des avis.
01:24:33Alors, on est en commission, donc...
01:24:37On est en commission, donc on laisse aussi le débat se faire.
01:24:40On a 15 amendements et on va avancer.
01:24:42Je pense que sur les autres,
01:24:44et j'espère que sur les autres,
01:24:45comme chacun se sera exprimé,
01:24:46on pourra avancer plus vite.
01:24:48Je me vois l'ensemble de la proposition de loi
01:24:50qui est pour, qui est contre.
01:24:53La proposition de loi est adoptée.
01:24:55Félicitations, monsieur le rapporteur.
01:24:56Je vous laisse la parole.
01:24:57Applaudissements
01:25:03Grand merci, chers collègues,
01:25:05pour cette étape passée en commission,
01:25:07pour votre soutien.
01:25:09Je l'ai dit, c'est le fruit de 2 ans de travail.
01:25:12On n'a pas été d'accord sur tout,
01:25:13mais je suis très heureux
01:25:15qu'on ait pu trouver un texte commun.
01:25:18Je pense qu'on a été regardés ce matin
01:25:20et qu'on a été à la hauteur,
01:25:21donc j'espère que tout ça se confirmera la semaine prochaine.
01:25:24Et je remercie Olivia Sanson, qui m'a beaucoup aidée
01:25:27pour la 2e lecture,
01:25:28mais aussi l'année dernière pour la 1re lecture.
01:25:30Son aide a été précieuse.
01:25:32Et merci encore pour votre soutien.
01:25:34Adoptez la proposition de loi de Nicolas Thierry
01:25:37pour mieux lutter contre les PFAS,
01:25:40les polluants éternels
01:25:42que l'on retrouve partout dans notre environnement.
01:25:45Alors, c'est la fin d'un chemin législatif,
01:25:47mais la bataille ne fait que commencer.
01:25:50Savez-vous, par exemple, que l'on retrouve chaque jour
01:25:53près de 54 kg de PFAS dans l'eau ?
01:25:56L'eau que l'on boit.
01:25:58C'est en tout cas le chiffre donné
01:25:59par le député du Rhône, Cyril Isaac-Sibyl.
01:26:02Alors, 54 kg, ça paraît peu comme ça,
01:26:05mais pourtant, c'est énorme,
01:26:06puisqu'il s'agit de particules minuscules.
01:26:09Voilà, la séance est levée.
01:26:11On se retrouve très vite pour voir ou revoir une autre séance.
01:26:14Ciao, ciao.