Professeur Bruno Megarbane, chef du service de réanimation de l'hôpital Lariboisière à Paris, à propos des conséquences de la covid sur les hôpitaux : «Le virus de la covid-19 est désormais responsable d'une infection respiratoire bénigne chez la majorité des personnes».
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00:00Vous êtes chef du service de réanimation de l'hôpital Lariboisière à Paris.
00:04Vous avez été justement le visage de ces personnels soignants en première ligne face à la pandémie.
00:10Alors, la Covid-19, le Covid-19 ou la Covid-19 n'a jamais disparu depuis.
00:15Qu'est-ce qu'on peut dire aujourd'hui ?
00:16Est-ce qu'il est devenu l'équivalent d'une grippe saisonnière désormais ?
00:21Est-ce qu'il est toujours dangereux ?
00:24Alors, le virus SARS-CoV-2 responsable de la Covid-19,
00:27effectivement, est désormais plutôt un virus responsable d'une infection respiratoire bénigne
00:35chez la majorité des personnes immunocompétentes.
00:39Il est donc plutôt dans la classe des rhumes.
00:42À l'inverse, évidemment, chez certaines personnes immunodéprimées, très âgées, avec des comorbidités,
00:49il peut toujours être responsable de décès et d'infections graves.
00:55Comme vous le savez, évidemment, environ 7 millions de personnes sont décédées
00:59au cours de la grande épidémie de 2020 des suites de la Covid-19.
01:04Aujourd'hui, malgré tout, on compte toujours un nombre important de décès,
01:09environ 300 dans le mois de novembre 2024, juste avant l'épidémie de grippe en Europe.
01:17J'ai le sentiment qu'on n'a pas vraiment tiré les leçons aujourd'hui pour l'hôpital public.
01:22On a alloué l'action des soignants, leur dévouement.
01:26On a reconnu que l'hôpital public était le bouclier sanitaire de notre nation, je cite ses propos.
01:32Et pourtant, chaque hiver, à chaque épidémie, nos hôpitaux semblent être encore et toujours sous tension.
01:41Vous avez raison, effectivement.
01:42On va dire que cette épidémie, cette pandémie mondiale, a permis un certain nombre d'améliorations
01:49au niveau de l'hôpital et de son fonctionnement, notamment une revalorisation pour le personnel soignant,
01:56une meilleure considération de ses conditions de travail.
01:59À l'inverse, malheureusement, l'hôpital public, globalement, reste extrêmement fragile,
02:06avec des difficultés financières, des difficultés de fonctionnement,
02:09avec une administration extrêmement prolifique et surtout, et c'est le point le plus important,
02:15malheureusement, une insuffisance de lits.
02:17Ce qui fait qu'effectivement, nous fonctionnons en permanence à flux tendu
02:21et dès que, notamment en hiver, il y a une petite pression sur l'hôpital,
02:26et bien immédiatement, nous devons déclencher des cellules de crise
02:29et nous devons nous positionner dans des conditions de travail difficiles pour nous,
02:35mais surtout pour les patients qui doivent attendre longtemps sur des brancards ou aux urgences.