La Cour des comptes remettra mercredi à François Bayrou et aux partenaires sociaux son rapport sur la réalité financière du système des retraites. Un "constat" basé sur "des chiffres indiscutables" que souhaitait le Premier ministre avant de remettre sur la table la réforme de 2023.
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00:00Les vrais chiffres, les vrais chiffres sur les retraites, parce que mercredi, la Cour des Comptes, elle va livrer son audit sur le système des retraites et pourquoi on a tant ces chiffres-là, cette note-là ?
00:09Alors on se dit que peut-être qu'avec cette note et le travail que fait le Conseil d'orientation des retraites, on va arriver définitivement à une vision et une seule vision de ce que pèsent les retraites et quel est le défi.
00:20Aucune vision partisane en fait.
00:21Non, mais il y a un moment où les chiffres, c'est des chiffres. Alors souvenez-vous la réforme de 2023. Tout le monde avait le rapport du corps sous le bras et les gens venaient sur les plateaux, le rapport du Conseil d'orientation des retraites,
00:31et les gens venaient sur les plateaux pour être pour la réforme ou contre la réforme et argumenter. Et tout le monde voulait sortir le rapport du corps à juste titre avec l'argument qui lui permettait de dire que tout allait bien,
00:39qu'il ne fallait pas changer le système et puis l'autre qui arrivait avec le même rapport. Mais si vous regardez à la page 38, ça ne va pas du tout. Ce n'est pas possible.
00:45Il ne faut pas avoir un rapport d'experts qui nous emmène dans deux directions complètement différentes. C'est inaudible pour tout le monde, inaudible pour moi, inaudible pour tout le monde.
00:53Peut-être que là, on va arriver un jour à un chiffre réel, indiscutable, sans débat.
00:58Peut-être grâce au rapport de la Cour des comptes et cette mission Flash ? Est-ce qu'on a déjà des informations ?
01:02Alors a priori, oui. On pense que le rapport de la Cour des comptes va plutôt se ranger du côté du Conseil d'orientation des retraites qui n'est plus le même qu'à l'époque.
01:09Il a été complètement revu et refondé avec un nouveau président, Gilles Berset. Le Conseil d'orientation des retraites est plutôt sur l'idée qu'on va vers les 10 milliards de déficit en 2030.
01:18La Cour des comptes devrait, d'après la tribune dimanche, dire plutôt 15, 10, 15. Ce n'est pas le grand écart.
01:24Sauf qu'on a un Premier ministre, François Bayrou, qui lui achète une autre thèse qui nous conduira à avoir un déficit non pas de 10, non pas de 15, mais de 50 milliards en 2030.
01:32Va chercher. Va comprendre, Charles.
01:34Comment on peut avoir un son de classe justement entre 10, 15 milliards d'euros et un autre à plus de 50 milliards ?
01:40C'est imbitable. C'est imbitable. C'est une histoire incompréhensible. C'est une sorte de tuyauterie. Personne ne ment dans cette histoire.
01:47Alors, on a un État qui emploie des gens, des fonctionnaires. L'État cotise. Il est État employeur.
01:53Et c'est vrai que l'État cotise 3, 4 fois plus qu'un patron du privé. L'État surcotise à 75 %, là où le patron d'une entreprise du privé cotise à 28 %,
02:03ce qui fait qu'il fait entrer des montagnes astronomiques d'argent dans les caisses de retraite pour financer les retraites des agents du public.
02:11Et ça, c'est aggravé avec le changement de statut à France Télécom, le changement de statut à La Poste.
02:15Aujourd'hui, il y a 250 000 cheminots à la retraite. Il y a 140 000, 150 000 cheminots en activité. Ça ne peut pas matcher.
02:22Eh bien, si on considère que cet argent qui vient d'un État qui surcotise, qui rentre par la case recette, si on considère que cette surcotisation est anormale
02:30et que ça ne devrait pas être dans la case recette, mais dans la case déficit, c'est vrai que d'un coup d'un seul, tu as plus de 10 milliards de déficit,
02:37mais tu as 50 milliards de déficit. À l'arrivée, la dette publique est la même, le déficit public est le même, mais la tuyauterie d'entrée des surcotisations
02:45de l'État change la case déficit du système de retraite. Va-t-on mercredi avoir une réponse définitive ? On verra.