• avant-hier

Catégorie

🗞
News
Transcription
00:0013h, 14h, Europe 1 13h. 13h46 sur Europe 1, la suite d'Europe 1 13h, vous écoutez Céline Giraud et aujourd'hui avec vous Céline, le chroniqueur politique Olivier d'Artigolle et le journaliste Yvan Youfolle.
00:11Et la course à la présidence du parti Les Républicains qui bat son plein, Jean-François Copé, le maire de Pau, a apporté son soutien au ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau, c'était ce matin sur RTL.
00:24Pourquoi est-ce que je soutiens Bruno Retailleau ? C'est parce que je constate que c'est le seul qui, à droite, est capable d'incarner ce que les Français attendent, des millions de Français, le retour de l'ordre.
00:34Bon, il a des valeurs qui sont claires, des idées qui sont claires et il est dans tous les sondages, très au-dessus de tous les 6 ou 7 autres candidats virtuels à droite.
00:44Donc je me dis, et je dis même aux militants qui vont voter, attention, on a une responsabilité énorme dans ce vote parce qu'on va pouvoir peut-être permettre de clarifier les choses à droite et enfin d'incarner à terme une possibilité d'alternance.
00:58Voilà l'ancien président de l'UMP, donc Jean-François Copé, qui apporte son soutien à Bruno Retailleau après Xavier Bertrand, après François-Xavier Bellamy et Daphine Lysnard.
01:08Un soutien de poids à Olivier Dertigole pour Bruno Retailleau qui creuse l'écart avec Laurent Wauquiez, son poursuivant.
01:16C'est amusant parce que de mémoire, Copé avait un désaccord très dur avec Fillon, on s'en souvient, et Retailleau est dans la fibre politique de Fillon.
01:35Mais là aujourd'hui, la détestation de Copé vis-à-vis de Wauquiez l'emporte sur ses anciennes inamitiés, disons.
01:44Ce qui se passe, c'est qu'il y a véritablement une dynamique Retailleau, dans l'opinion publique, très certainement dans la famille LR qui souhaite revenir aux affaires après des années douloureuses et difficiles.
01:59On nous a dit que tout cela allait bien se passer, mais avoir les attaques à fleurer-moucheter ce week-end, le ministre intérieur disant « j'ai du temps libre », Laurent Wauquiez le rotoquant en disant qu'on est ministre de l'intérieur,
02:14mon garçon, il n'a pas dit mon garçon, mais c'était l'idée, on n'a pas de temps libre à consacrer.
02:20On me dit que ça va durer trois mois, on me dit que ça va bien se passer, si on prend juste le sous-texte de ce week-end, ça peut s'emballer.
02:28Et il y a bien sûr beaucoup de spécialistes de ces questions-là, dont Yvan Riofol est l'un d'entre eux, qui redoutent donc le retour de la guerre des chefs.
02:36Oui, alors la guerre des chefs, je n'aime pas ce terme moi, je préfère le duel ou alors la bataille.
02:41Duel, ce n'est plus un duo.
02:42Mais voilà, mais là c'est 17-18 mai, les élections c'est 17-18 mai, on a un peu de temps.
02:46Je ne le redoute pas, et d'abord cela montre malgré tout qu'il reste, en tout cas à droite et chez les républicains, des figures intellectuelles importantes.
02:53Parce que là, ces deux hommes sont tout à fait respectables, en tout cas dans leur conception, dans leur réflexion.
03:01Mais quand Copé dit, en parlant de Bruno Retailleau, c'est l'unité de sa pensée et de son action que je soutiens, je le connais depuis dix ans, il n'a jamais varié, il n'a jamais dévié, il n'a jamais changé de ligne.
03:10Mais c'est vrai, c'est vrai. Moi ce qui me surprend, c'est que parmi les soutiens à Bruno Retailleau, il y a également Xavier Bertrand, je crois.
03:16Oui, c'est ça.
03:17Or, de ce que je crois comprendre de ce qu'est Bruno Retailleau, parce qu'il n'a jamais changé, qu'il était avant le bras droit de Philippe de Villiers,
03:24c'est quand même un personnage qui, sur l'échiquier politique, se trouve à la droite de la droite.
03:29Et qui se trouve perméable, me semble-t-il, à une future union avec le Rassemblement National.
03:34Parce que c'est ainsi, c'est ceci qui risque de se passer lors des prochaines élections, d'autant que cette union-là, c'est une union qui est demandée en tout cas par les Français eux-mêmes.
03:42Pour un parti, je le rappelle, qui a fait moins de 5% quand même à l'année présidentielle.
03:45Oui, précisément.
03:46Et le principal danger pour le Rassemblement National ?
03:49Oui, enfin, il parle comme le Rassemblement National, en tout cas sur les grandes questions régaliennes, peut-être pas sur l'économie, on en est d'accord.
03:55Et donc, moi j'applaudis, moi je préférerais, si j'avais à choisir, je préférerais également plutôt Bruno Retaillou.
04:01Même si Wauquiez a beaucoup de qualités, je trouve qu'il a trop joué sur l'évitement, sur la prudence, sur le silence calculé.
04:08Et il a perdu du temps, me semble-t-il, à vouloir jouer ce jeu-là, ce jeu de se faire désirer.
04:14Et puis Bruno Retaillou incarne-t-il pas aussi une forme d'autorité un peu dure dont les Français ont besoin en ce moment ?
04:22Il y a cette droite d'autorité qui est recherchée.
04:24Mais simplement, ce qui m'éteint, c'est que, alors peut-être je parle trop vite le concernant,
04:30mais je le vois malgré tout plus apte à accepter ensuite, d'autant qu'il l'a dit hier dans une émission qui n'avait pas de frontières,
04:37qui ne se voyait pas de frontières, qu'il était prêt à toutes les alliances.
04:40J'ai compris, j'ai décrypté qu'il était à la limite prêt à des alliances avec le Rassemblement National s'il devait y en avoir.
04:48Alors même qu'il avait appelé à voter contre Marine Le Pen, d'ailleurs, au deuxième tour des élections présidentielles.
04:52Donc, il y a chez lui une contradiction.
04:53Mais en tout cas, quand je vois que Xavier Bertrand ou Jean-François Copé, qui ne veulent pas entendre parler d'alliances avec le Rassemblement National,
05:00malgré tout le soutiennent, je me dis qu'il y a peut-être une sorte d'évolution idéologique chez ces gens-là à vouloir effectivement amender leurs interdits.
05:10Avec Éric Ciotti qui serait le...
05:13Je pose ça dans le débat, je n'ai aucun élément de réflexion, sinon celui effectivement de voir qu'il y a une différence malgré tout entre Wauquiez et Bruno Retailleau,
05:24dans la mesure où Wauquiez me semble plus prudent, plus social-démocrate, plus à gauche, pour aller vite, même si ce n'est pas le fait exact.
05:33Avec une autre réalité, c'est que Bruno Retailleau était à la commande du groupe parlementaire LR au Sénat.
05:42La Chambre Haute a fait un beau travail parlementaire, les LR ayant participé à certains rapports,
05:48tandis que Laurent Wauquiez était plus dans des batailles politiques internes où il ne s'est pas fait que des amis, loin s'en faut, un très grand nombre d'ennemis.
05:57La manière par exemple dont il a essayé d'interférer après la censure de Michel Barnier dans le cadre de la composition du gouvernement Bayrou,
06:05le fait qu'il ait pu très certainement jouer un jeu personnel ne soutenant pas très directement et très loyalement un certain nombre de ses camarades,
06:15de ses compagnons comme on dit dans la famille LR, cela a pu laisser quelques traces.
06:20Il y a aujourd'hui autour de Laurent Wauquiez une image moins positive que celle dont bénéficie Bruno Retailleau.
06:28Il a toujours eu beaucoup de réticence à défendre ce que l'on appelle maintenant sans complexe l'identité nationale, l'identité française.
06:34Quand il a lancé le parti Les Républicains avec Nathalie Kosciusko-Morisset, il a justifié le fait qu'il voulait défendre une identité républicaine mais pas une identité française.
06:44Or moi les gens qui parlent comme ça, immédiatement je les raye de mon agenda.
06:48Je ne comprends pas ce que veut dire une identité républicaine par rapport à une identité française.
06:54Je vois bien ce que veut dire une identité française, une carte d'identité française, je vois bien ce que cela veut dire.
06:58C'est la carte d'identité de la République française.
07:00Oui c'est ça.
07:01De la République française mais on ne peut pas dissocier la République et la France, l'identité de la République et l'identité de la France.
07:05Or lui le fait et donc pour moi c'était rédimitoire.

Recommandations