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Dans « LCP-Lundi C'est Politique », en partenariat avec franceinfo et Challenges, Francis Letellier reçoit cette semaine Agnès Pannier-Runacher, ministre de la transition écologique, de la biodiversité, de la forêt, de la mer et de la pêche.

Depuis le lundi 7 octobre, Francis Letellier présente ce nouveau rendez-vous hebdomadaire, où il reçoit les grands leaders politiques, en partenariat avec franceinfo et Challenges.

Alors que l'Assemblée nationale figure plus que jamais au coeur de la vie politique, Francis Letellier interroge chaque lundi à partir de 19h30 les ténors du parlement et du gouvernement.
En première partie de l'émission : un tête-à-tête d'une quinzaine de minutes avec une grande personnalité politique, pour mettre en perspective l'ouverture de la semaine parlementaire, avant les Questions au Gouvernement du mardi.
Francis Letellier est ensuite rejoint en plateau par trois chroniqueurs, journalistes politiques des rédactions de LCP, franceinfo et Challenges, pour un échange avec l'invité.
Pour conclure l'émission, le face à face : une personnalité issue du monde culturel, économique ou social (écrivain, artiste, expert...) interpelle l'invité et réagit à ses propos.
Hugo au Perchoir, « streamer » politique et parlementaire sur Twitch, intervient également lors de l'émission, en relayant les questions de sa communauté.

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Transcription
00:00Elle fait partie des rares ministres qui sont toujours en poste depuis l'accession d'Emmanuel Macron au pouvoir.
00:05Il y a cinq ans, alors qu'éclatait la crise du Covid, elle était chargée de l'approvisionnement en masque, ce qui l'avait fait connaître.
00:10Agnès Pannier-Runacher est aujourd'hui chargée de la transition écologique incluant la forêt et la pêche.
00:15Mais l'écologie est-elle toujours une priorité avec l'actuel gouvernement ?
00:19Nous allons en parler. Agnès Pannier-Runacher est l'invitée de LCP. Lundi, c'est politique de ce 17 février 2025.
00:30Générique
00:42Bonsoir et merci de votre fidélité à LCP. Bonsoir Agnès Pannier-Runacher. Merci d'être sur ce plateau.
00:47Et pour vous interroger, à mes côtés, Gaëlle Mack de Challenge, qui est partenaire de la mission.
00:53Bonsoir Gaëlle. Bonsoir Clément Méric de LCP. Ici, vous êtes chez vous.
00:56Bonsoir Julie-Marie Lecomte de France Info. Et Hugo Couturier. Bonsoir Hugo.
01:02Bonsoir.
01:03Qui, grâce à la chaîne Twitch LCP Assemblée Nationale, va recueillir tout ce que sa communauté voit, comment elle réagit.
01:11Alors parfois, c'est surprenant. Vous verrez ça. Mais ce sera en direct et en vrai.
01:16Avec vous, Agnès Pannier-Runacher, nous allons parler de l'offensive de la droite pour revenir sur certaines mesures environnementales,
01:22notamment à l'occasion de la loi d'orientation agricole, qui touche à sa fin, le débat au Sénat, de la remise en cause de certaines taxes liées à l'environnement,
01:29dans un monde où l'écologie est parfois devenue un mot repoussoir, notamment dans l'Amérique de Donald Trump.
01:34Pas seulement. Sujet sur lequel vous échangerez tout à l'heure avec Cléa Chakravarty, rédactrice en chef adjointe de la revue Socialter.
01:43François Bayrou, le Premier ministre, est dans la tourmente avec l'affaire Betharam, 114 plaintes déposées pour violences ou viols dans cet établissement scolaire catholique près de Lourdes.
01:53Des témoignages indiquent que François Bayrou était au courant des faits. Il a dit ce week-end avoir demandé une enquête quand il était ministre de l'Éducation nationale.
01:59Dans les oppositions, le RN dit attendre des explications. L'opposition de gauche est plus directe et accuse le Premier ministre d'avoir eu plusieurs versions et d'avoir menti,
02:07à l'image d'Olivier Faure, numéro 1 du PS, qui l'appelle à démissionner, si c'est le cas.
02:11François Bayrou a menti à plusieurs reprises devant l'Assemblée. Il nous a dit qu'il n'avait jamais été au courant et pourtant, depuis, il nous explique qu'il avait lui-même demandé un rapport en 1996.
02:22Ce qui, pour le moins, jette un doute sur ce qu'il savait ou ce qu'il ne savait pas.
02:33– Alors s'il a menti, est-ce qu'il doit démissionner ?
02:36– Moi, ce que je crois, c'est que s'il a participé, d'une manière ou d'une autre, à la loi du silence pour protéger l'institution de Bétharame,
02:45alors, en conscience, oui, il doit démissionner.
02:49– Un espagnol runaché, François Bayrou a donné sa version des faits.
02:53Il y a en face de lui les victimes des viols, violences présumées, parce qu'il y a eu une enquête, on dit toujours présumées.
03:00Quelle est la parole la plus importante, celle de François Bayrou ou celle des victimes ?
03:03– Je veux d'abord dire tout mon soutien aux victimes, présumées, comme vous l'indiquez, mais enfin, à la parole des victimes.
03:12Vous savez, ça fait 7 ans qu'on s'est battu pour faire en sorte que la parole des victimes soit entendue,
03:17que ce soit dans les violences sexuelles, que ce soit face au harcèlement à l'école.
03:23Et ça fait 7 ans qu'on a renforcé nos dispositifs, ce gouvernement et ces gouvernements, derrière Emmanuel Macron,
03:31pour avoir une réponse policière, judiciaire et surtout humaine face à cela.
03:38Et moi, je veux remercier et saluer le Premier ministre,
03:41qui d'abord a indiqué qu'il allait renforcer les moyens de la justice sur cette enquête,
03:47et qui a reçu le représentant des victimes.
03:50Je comprends que la conversation a été très longue et que…
03:53– Est-ce que ça va suffire ? Est-ce que vous pensez que la parole de François Bayrou,
03:57qui dit à la représentation nationale, à l'Assemblée nationale, par exemple, qu'il n'était pas au courant des faits,
04:01et puis après, il y a une autre version, il avait quand même ouvert une enquête
04:04quand il était à la tête du département, fait demander l'ouverture d'une enquête.
04:07– Je crois que surtout les victimes, aujourd'hui, elles attendent une réponse judiciaire,
04:11et c'est ça qui est important.
04:13Et le Premier ministre est engagé dans cela, il le prend très au sérieux.
04:19Je pense qu'on ne peut pas douter du fait qu'il prend très au sérieux cette situation.
04:23– Est-ce qu'il doit prendre au sérieux aussi les appels à la démission ?
04:26S'il a menti, comme le dit Olivier Faure.
04:28– Mais les oppositions se saisiront de tout prétexte, de toutes questions, pour toujours…
04:32– Prétexte, c'est une grosse affaire quand même.
04:34Dans d'autres pays, certains auraient déjà démissionné, sûrement.
04:36– Si vous écoutez les filles, on doit tous démissionner tous les jours, tous les matins.
04:39– Non, je parle d'autres pays.
04:40D'Europe du Nord, par exemple, il y a des gens qui auraient démissionné pour moins que ça.
04:43– Mais là, vous mettez en doute sa parole ?
04:45– Non, je le dis simplement, rien que les faits.
04:47– Donc moi, ce que je vous dis, c'est qu'aujourd'hui, ce sujet est pris très au sérieux par le Premier ministre,
04:52et que je crois qu'on ne peut pas douter un instant de l'engagement des gouvernements successifs
04:58pour lutter sur ce qui est important, en fond.
05:00Les violences sexuelles, les violences sexistes, les harcèlements,
05:05et tout ce qui, aujourd'hui, est insupportable dans notre société,
05:10sur lequel nous avons pris un certain nombre de lois.
05:13– Ça fait beaucoup réagir, évidemment.
05:15Il y a des remontées du côté de la chaîne Twitch chez LCPF.
05:17– Évidemment, ça fait énormément réagir sur Twitch.
05:20On parle évidemment d'une centaine de victimes présumées.
05:23Ça nous secoue tous.
05:25Il y a deux possibilités.
05:27Soit François Bayrou est un menteur, il savait et il a menti.
05:30Deuxième possibilité, il y a une forme d'incompétence.
05:33Il est élu sur le territoire depuis 43 ans.
05:36Il y a eu des remontées pendant plusieurs années.
05:39Il y a l'article 40 où il est censé dénoncer des faits.
05:42Sa femme était dans l'établissement.
05:44Incompétence ou mensonge ?
05:46– Mais je crois que c'est ni l'un ni l'autre, enfin pardon.
05:49Je crois qu'il faut écouter ce qu'il a à dire
05:53sur une affaire qui remonte à 30 ans en arrière.
05:55Vous avez raison de le souligner.
05:57Et surtout dire qu'aujourd'hui, il est à l'action sur ce sujet-là.
06:00Il est à l'action sur...
06:02C'est aujourd'hui qu'il est Premier ministre.
06:04Ça ne date pas de...
06:06Il y a 3 ans, 4 ans, 5 ans.
06:08Donc soyons très clairs,
06:10François Bayrou est dans son rôle de Premier ministre
06:13en prenant très au sérieux cette affaire.
06:15Et s'agissant de ce qui s'est passé il y a 30 ans,
06:18je crois qu'il a pris position
06:20et il a donné ses explications.
06:22– Je vais vous parler de François Bayrou rattrapé par un autre dossier,
06:25un autre dossier pas loi, j'allais dire.
06:27Vous êtes au courant de la réouverture de la ligne aérienne Orly-Pau.
06:30Parce que François Bayrou, il y tient beaucoup à cette ligne.
06:32Ça lui permet de rentrer à Pau plus rapidement
06:34que de prendre l'avion à Roissy.
06:36Parce qu'il y a aussi une ligne Roissy-Pau.
06:38Ce n'est pas très écolo, ça ?
06:40– Alors là, pour le coup, je m'inscris en fausse sur ce que vous dites.
06:43La politique que nous portons en matière d'écologie,
06:46ce n'est pas une politique qui vise à empêcher
06:48un certain nombre de territoires d'être accessibles.
06:50Et la ligne que nous avons eue, que j'ai eue notamment,
06:55c'est de dire que lorsqu'on a une alternative en train
06:57à moins de 2h30, on prend le train.
07:00Et lorsqu'on est au-delà de 2h30,
07:02on est dans le registre du désenclavement des territoires.
07:05– D'accord madame la ministre, je vous entends.
07:06Mais il existe déjà un avion entre Roissy et Pau.
07:10Et là, le Premier ministre veut une ligne entre Orly et Pau.
07:12Ça fait le double, c'est un doublon.
07:14Est-ce qu'il y a besoin de deux lignes pour aller à Pau ?
07:16– Mais peut-être que vous, vous n'avez pas l'occasion
07:19d'habiter dans un territoire enclavé,
07:21mais tenez le même discours des gens qui habitent le Cantal, etc.
07:27Pourquoi cette ligne a été fermée ? Pour des raisons financières.
07:30Et il répond sur le registre de l'aménagement du territoire.
07:33Ce n'est pas un sujet d'écologie.
07:34– Je vous entends.
07:35– Je suis désolée de le dire.
07:36– Si quand même, il y a deux lignes d'avion qui vont à Pau…
07:38– Vous savez combien de temps on met pour aller à Pau en train ?
07:40– Mais ce n'est pas la question.
07:41– Si c'est la question, bien sûr que c'est la question.
07:43On met 4h30.
07:44Ça, c'est le genre d'écologie qui hystérise les gens.
07:47C'est-à-dire que depuis Paris, où on a je ne sais pas combien d'autoroutes,
07:52où on a je ne sais pas combien de gares TGV,
07:54où on a je ne sais pas combien d'aéroports,
07:57on explique à d'autres gens qui sont sur des territoires enclavés
08:00que ce n'est pas grave, ils n'ont qu'à s'en passer.
08:02– Il y a déjà une ligne Roissy-Pau.
08:04Pourquoi en faire une deuxième Orly-Pau ?
08:06– Moi, j'habite dans un territoire typiquement qui a perdu des lignes de train.
08:09Parce qu'aussi en train, on a perdu des lignes de train.
08:11Ça s'appelle de l'aménagement…
08:13– Agnès Pannier-Rudacher, ce n'est pas le sujet.
08:14Il existe un Roissy-Pau.
08:16Pourquoi faire un Orly-Pau en plus ?
08:18– Mais parce que vous avez des créneaux.
08:20Enfin, pardon, mais là aussi, c'est une vision qui est extraordinairement parisiano-centrée.
08:26– Je viens du Loir-et-Cher, ça va.
08:29Julie ?
08:30– Non, je me demandais, les avions sont pleins dans les Roissy-Pau ?
08:35Je fais l'hypothèse qu'ils le sont.
08:37Sinon, ils ne tourneraient pas.
08:40– Dans le tchat, ça dit 4h30, ce n'est pas beaucoup quand même.
08:43– Pour le moment, si vous voulez, le choix qu'on a fait,
08:47c'est de faire en sorte que tous les gens qui ont la possibilité
08:50de rejoindre un point sur le territoire qui a moins de 2h30,
08:53ils prennent le train.
08:54Je ne sais pas si tout le monde le fait autour de cette table.
08:56Moi, je le fais.
08:58– Pour vous, ce n'est pas une affaire.
08:59– Ce que je demande à mes agents du ministère,
09:02et ce qu'on a mis en place pour l'État, c'est de faire cela.
09:05Et que chacun s'applique cela, et je peux vous assurer,
09:07ça aura un impact sur la décarbonation de notre économie.
09:12Mais la décarbonation, ce n'est pas priver des territoires enclavés
09:16de la possibilité d'être reliés au reste du monde.
09:19Et ce genre de polémiques sont précisément celles
09:24qui nourrissent un rejet de l'écologie.
09:26– Pour vous, c'est une polémique ?
09:28– Mais oui, bien sûr.
09:29– On va parler du marathon budgétaire qui touche à sa fin.
09:31Après 5, 49, 3, autant de motions de censure rejetées.
09:34Mais le moins qu'on puisse dire,
09:35c'est que le ministère de la Transition écologique
09:37n'est pas forcément le mieux servi.
09:38Mais vous allez avoir l'occasion de vous en expliquer.
09:40C'est celui qui doit faire le plus de coupes, Clément.
09:42– Effectivement, votre budget, le budget de l'écologie,
09:44est en baisse de 2,1 milliards d'euros
09:46par rapport à la loi de finances initiales.
09:48Je crois que ça fait presque 10% de votre budget
09:51qui a disparu en un an.
09:53Ça veut dire que l'écologie est devenue la variable d'ajustement
09:55un peu de nos finances publiques ?
09:57– Alors, je crois qu'il faut que vous révisiez vos chiffres
09:59parce que le budget de l'écologie,
10:00il est en augmentation de 650 millions d'euros.
10:02La mission intitulée écologie,
10:04qui ensuite est éclatée sur différents portefeuilles,
10:07elle est en augmentation de 650 millions d'euros.
10:10– J'ai essayé de comprendre votre mode de calcul.
10:11– Justement Clément, il a cassé.
10:12– Je suis rentré dans les chiffres pour essayer de comprendre
10:14parce que vous êtes la seule à donner ces chiffres.
10:16Des journaux économiques, notamment les Echos,
10:18sont sur 2,1 milliards.
10:19– Oui, mais parce que vous ne tenez pas en compte
10:20des transferts qui sont liés.
10:22Mais peu importe, le détail a été parfaitement établi.
10:25– Vous intégrez dans votre calcul les 4,6 milliards d'euros
10:28qui vont aider les producteurs d'énergie renouvelable…
10:31– Passer dans le budget de la mission écologie.
10:33– Voilà, il s'agit de compenser le manque à gagner
10:35de ces producteurs d'énergie renouvelable
10:37parce que les prix du marché sont descendus très bas.
10:40On est d'accord que ces 4,6 milliards d'euros
10:42ne vont rien financer de nouveau en matière de transition écologique.
10:46– Vous avez parfaitement raison,
10:47c'est pour ça que j'ai toujours dit deux choses.
10:49– Vous les intégrez dans le budget de l'écologie.
10:51– Parce que c'est le budget de l'écologie.
10:53– Ce ne sont pas des moyens en plus pour l'écologie, on est d'accord.
10:56– Ce sont des moyens qui sont dépensés au service de l'écologie.
10:58Mettez-vous à la place de mes collègues qui me disent
11:01tu te plains d'avoir des lignes qui baissent
11:03alors que ton budget est en augmentation.
11:05C'est-à-dire que l'argent que ce pays dépense pour l'écologie
11:09est en augmentation.
11:11C'est une réalité budgétaire.
11:13– Même si c'est des jeux comptables.
11:15– Non, ce ne sont pas des jeux comptables,
11:16ça correspond à une réalité de projet.
11:18C'est-à-dire que les projets d'énergie renouvelable,
11:20ils tournent, ils produisent de l'électricité en ce moment.
11:22– On est d'accord.
11:24– Ils existent déjà, ces projets, ils sont concrets.
11:26– C'est la même chose que lorsqu'on fait des projets
11:28qui se déroulent sur 10 ans et que chaque année vous remettez des crédits.
11:30Ma prime Rénov', vous ne dépassez pas tout la première année.
11:32Vous avez l'initialisation du projet
11:35et puis ça peut franchir une ou deux années.
11:37Donc la réalité du budget de l'écologie,
11:40c'est qu'il est en augmentation de 650 millions d'euros,
11:43qu'il est en augmentation par rapport à la consommation de crédit
11:47de l'année dernière de 3 milliards d'euros, ce qui est beaucoup.
11:50Et néanmoins, moi, j'ai une frustration
11:53parce qu'autant j'ai pu sauver un certain nombre d'enveloppes,
11:56voire les augmenter de manière massive.
11:58Je pense au fonds chaleur qui est à son niveau le plus haut historique.
12:02Je pense au fonds pour l'adaptation au changement climatique
12:06qui intègre le fonds Barnier qui est en augmentation de 40%.
12:09Ça, c'est des victoires que je suis allée chercher.
12:12Mais d'un autre côté, il y a des enveloppes
12:14sur lesquelles des efforts considérables sont faits.
12:16Je vous en donne l'exemple le plus évident.
12:18C'est celui de l'électrification des véhicules.
12:21En gros, c'est le bonus pour les voitures électriques.
12:24Et là, si on regarde les chiffres, c'est un recul,
12:27c'est une division par trois du budget.
12:30Et ça, vous le regrettez, c'est une frustration.
12:32Un milliard d'euros en moins pour l'électrification,
12:34un milliard en moins aussi pour MaPrimeRénov',
12:36un milliard 350 pour le fonds Barnier.
12:38Là encore, attention, parce que MaPrimeRénov',
12:41vous êtes à un niveau de budget qui est un des plus hauts
12:44de l'histoire de ce pays, 2,3.
12:46C'était 3,1 milliards l'an dernier, on est passés à 2,1.
12:50Désolée, ce n'est pas vrai.
12:52Avec les annulations de crédits successives,
12:55avec les annulations de crédits successives,
12:57on a dépensé aux alentours de 1,6 milliard d'euros.
13:01Parce que les coupes avaient été faites avant.
13:03Ce que j'essaie de vous dire, c'est que lorsqu'on regarde
13:06la vérité des chiffres, la vision que vous me donnez
13:09n'est pas exacte.
13:10En tout cas, l'objectif sur la rénovation des bâtiments
13:13de 200 000, il n'a pas été réalisé en 2020.
13:16Le vrai effort en matière d'écologie,
13:19il est sur la partie électrification des véhicules.
13:22Ça, c'est un effort massif.
13:24C'est même une division par quatre
13:26si on regarde la réalité des environs consommés.
13:29Sur MaPrimeRénov', sur l'adaptation
13:31aux changements climatiques, on a des bonnes nouvelles.
13:34Sur les voitures électriques, Gaëlle.
13:36Je voudrais vous en parler, de cette histoire
13:38d'électrification des véhicules électriques.
13:40Parce qu'effectivement,
13:42l'industrie européenne de l'automobile,
13:44c'est une des industries les plus puissantes d'Europe.
13:47C'est une des seules sur lesquelles
13:49on est dominant dans le monde.
13:51On a...
13:52Merci pour le luxe et pour l'aéronautique,
13:54sur lesquelles nous sommes largement dominants.
13:57On a 13 millions d'emplois directs et indirects
14:00qui sont liés à l'automobile en Europe.
14:03On a des constructeurs puissants.
14:05C'est une grosse base de l'économie de l'Allemagne.
14:09On a l'impression qu'on a saboté cette industrie.
14:12D'un côté, l'Europe a indiqué
14:14qu'elle voulait interdire les voitures thermiques en 2035.
14:18De l'autre côté, on laisse au gouvernement national
14:21le soin d'accompagner à la transition.
14:24On sait qu'un véhicule électrique
14:26coûte 30 % de plus qu'une voiture thermique.
14:29Si on annule les bonus,
14:31il n'y a plus de vente de véhicules électriques.
14:34Les ventes s'effondrent.
14:36L'Allemagne a supprimé son bonus
14:38et la France les réduit fortement.
14:40Est-ce qu'on n'a pas l'impression
14:42qu'on sabote notre industrie européenne de l'automobile ?
14:45Non.
14:46Pourquoi ?
14:47Plusieurs choses.
14:48Il ne faut pas confondre la question
14:50de la compétitivité de notre industrie européenne,
14:53qu'elle soit automobile ou sous d'autres registres,
14:56qui aujourd'hui souffre d'une concurrence
14:59absolument très forte de la part de la Chine,
15:03mais pas que de la Chine.
15:05Vous en voyez l'effet, par exemple,
15:07sur un sous-traitant comme Michelin.
15:10Michelin, c'est quatre voitures.
15:12C'est quatre pneus.
15:13Quatre pneus, que la voiture soit électrique
15:15ou que la voiture soit thermique,
15:17ça ne les empêche pas de souffrir aujourd'hui.
15:19Ils souffrent, et je vous explique pourquoi.
15:21Parce que les impôts ne sont pas les mêmes en Europe
15:25que dans le reste du monde,
15:27parce que nos réglementations sont souvent plus exigeantes
15:31et ils appellent de leur vœu une politique industrielle
15:34qui soit beaucoup plus offensive,
15:36et en particulier qui lutte contre le dumping
15:40d'un certain nombre de pays.
15:42Là encore...
15:43Je ne vous parle pas de Michelin.
15:45Pourquoi je vous parle de Michelin ?
15:47Parce que Michelin, c'est un bon exemple
15:49de sous-traitant qui souffre et qui est indifférent à la technologie.
15:52La filière automobile souffre pour des raisons
15:54qui sont plus fondamentales et qui n'ont rien à voir
15:57avec la technologie.
15:58Ils n'ont rien à voir avec le fait
16:00qu'on leur a demandé une transition
16:02vers l'électrique rapide.
16:04Si je peux aller jusqu'au bout.
16:06Si ce que vous disiez était vrai,
16:08on aurait une explosion de la voiture thermique,
16:11des ventes de voitures thermiques.
16:13Ce n'est pas ce que nous observons.
16:15La crise est présente sur tous les secteurs du jeu de l'automobile
16:18du fait de cette question de compétitivité
16:20et du fait de cette situation de dumping.
16:22En tout cas, tant qu'on avait des bonus,
16:24on avait des voitures électriques en vente de plus en plus.
16:27Je peux maintenant aller sur la suite,
16:29si vous me le permettez.
16:31Aujourd'hui, vous avez à peu près 20 à 25 % des ménages
16:35qui s'équipent en électrique en France.
16:3896 % en Norvège, pour donner deux chiffres.
16:41Ce qui se passe, c'est qu'il y a une transformation.
16:44Les entreprises s'équipent moins vite.
16:46C'est pour un problème d'argent ?
16:48C'est un problème de bonus ? Non.
16:50C'est aussi une question d'engagement.
16:52Vous dites qu'il n'y a aucun lien
16:54entre le bonus et les ventes de voitures électriques.
16:57Non, ce n'est pas ce que je dis.
16:59Ce que je vous dis, c'est qu'il ne faut pas confondre
17:02santé de l'industrie, qui est un sujet
17:04qui pose la question de simplification
17:08que nous devons mener,
17:10du coup, de notre fiscalité,
17:14de la question de la concurrence déloyale
17:17d'un certain nombre de pays,
17:19et qui vaut pour l'automobile,
17:21comme pour d'autres secteurs du jeu,
17:23et la question du passage à l'électrique,
17:25qui est une vraie transformation, très profonde,
17:27que j'ai accompagnée quand j'étais ministre en charge de l'industrie
17:30et que je continue à accompagner aujourd'hui,
17:32qui explique que je me sois mobilisée au niveau européen
17:35pour exiger qu'il n'y ait pas de sanctions en 2025,
17:38parce que c'était absurde,
17:40alors que nos constructeurs faisaient le travail
17:42de transformation,
17:44de devoir être sanctionnés,
17:46précisément parce que, pour des raisons
17:48de pouvoir d'achat,
17:50pour des raisons aussi d'aide des Etats,
17:52de soutien des Etats,
17:54les ventes n'étaient pas nécessairement au rendez-vous.
17:56C'est une chose différente,
17:58et que nous venons d'obtenir au niveau de la Commission européenne.
18:00Tout ça est question d'argent,
18:02Julie-Marie Lecomte.
18:04Espagne et Redachez, vous disiez,
18:06j'ai quand même des frustrations sur le budget 2025.
18:08La préparation du budget 2026,
18:10elle commence maintenant.
18:12Quels vont être vos combats
18:14pour le prochain budget ?
18:16Qu'est-ce que vous allez demander ?
18:18Qu'est-ce que vous voulez obtenir ?
18:20Je crois que la première chose
18:22sur le prochain budget,
18:24c'est d'avoir de la visibilité
18:26pluriannuelle.
18:28Je reprends ce qui s'est passé
18:30l'année dernière, en 2024.
18:32En 2024, on augmente
18:34et on obtient une augmentation
18:36du budget de 10 milliards d'euros
18:38en autorisation d'engagement,
18:407 milliards d'euros, peu importe,
18:42une grosse augmentation de plusieurs milliards d'euros.
18:44Je me souviens avoir dit à cette époque
18:46à la Première ministre,
18:48en disant,
18:50c'est très bien, c'est formidable,
18:52on va pouvoir travailler.
18:54Je voudrais juste être sûre
18:56qu'on ne va pas nous prendre des crédits
18:58chemin faisant,
19:00parce que rien de pire que le stop-and-go.
19:02C'est à l'époque où vous pensiez
19:04que les gouvernements étaient stables.
19:06Et effectivement, c'était début janvier.
19:08Vous connaissez la suite de l'histoire.
19:10Ce que je veux dire ici, c'est que
19:12ce dont on a besoin en matière de transition écologique
19:14et énergétique, c'est peut-être pas forcément
19:16d'aller avoir le plus grand montant de crédits,
19:18mais c'est d'avoir de la visibilité
19:20sociale et de donner de la stabilité
19:22sur nos politiques aux acteurs économiques.
19:24Vous me dites ça alors que
19:26justement, aujourd'hui,
19:28le monsieur écologique qui avait été placé
19:30auprès d'Elisabeth Borne pour travailler
19:32à la planification écologique
19:34a dit qu'il s'en allait.
19:36Antoine Pellion, qui était
19:38le secrétaire général à la planification écologique,
19:40il explique au monde
19:42qu'aujourd'hui, il considère
19:44que pour peser, pour être utile,
19:46il faut aller ailleurs, il faut partir.
19:48Ca vous inquiète, ça ?
19:50Non, ça ne m'inquiète pas, parce que moi, je ne partage pas
19:52ce que Antoine dit,
19:54qui, par ailleurs, a fait un travail
19:56remarquable, et je veux le dire ici.
19:58Mais d'abord, on ne quitte pas le bateau au moment des combats
20:00où peut-être on a des intentions
20:02de développement personnel, et je peux très bien
20:04le comprendre qu'au bout de trois ans
20:06et des années aussi...
20:08Il n'a pas été le seul à partir de ce secrétariat général.
20:10Il y a aussi beaucoup de gens qui sont là et qui travaillent
20:12et moi, j'ai des réunions hebdomadaires,
20:14mes équipes ont des réunions hebdomadaires
20:16sur le secrétariat général de la planification écologique.
20:18Surtout, ce que je veux dire, très simplement,
20:20c'est que la planification écologique,
20:22elle se poursuit.
20:24Le programme national d'adaptation au changement climatique,
20:26il sort début mars.
20:28La programmation pluriannuelle
20:30de l'énergie, elle sort en juin.
20:32Restons sur Antoine Payon.
20:34Ce n'est pas comme un symptôme,
20:36Agnès Fénier-Runacher,
20:38est-ce que ce n'est pas le symptôme
20:40du fait qu'aujourd'hui, l'écologie
20:42intéresse tellement peu le gouvernement
20:44et si peu au centre des préoccupations
20:46que ce n'est plus très intéressant
20:48de travailler sur ces thématiques-là ?
20:50Moi, je vous donne un chiffre.
20:52Je vous donne... Nous sommes
20:54un des rares budgets qui augmentons
20:56dans le budget.
20:58Alors, on peut dire, c'est pas...
21:00C'est mécanique, c'est ceci. Oui, mais enfin,
21:02c'est matériel, en fait.
21:04C'est beaucoup d'argent.
21:06Deuxièmement, aujourd'hui,
21:08lorsque vous regardez, vous ouvrez la radio,
21:10il n'y a pas une journée où on ne parle pas
21:12de la transition écologique. Quand vous parlez
21:14de qualité de l'eau, de qualité de l'air...
21:16Agnès Fénier-Runacher, juste, je vous interromps.
21:18Il n'y a pas une journée où on n'en parle.
21:20Juste, je voudrais vous demander,
21:22sur Antoine Payon, on va y rester.
21:24Il était quand même chargé, comme le disait Julie,
21:26de la transition écologique auprès des premiers ministres
21:28qui se sont succédés. Elisabeth Borne,
21:30Gabriel Attal, Michel Barnier,
21:32il s'en va quand François Bayrou est là.
21:34C'est quand même un signal politique.
21:36Alors, je rappelle qu'il y a
21:38des équipes qui sont chargées
21:40de la transition écologique auprès des premiers ministres.
21:42Je pense que,
21:44notamment à Michel Barnier,
21:46qui avait un pôle vert qui était différent du secrétaire général.
21:48Est-ce que le départ d'Antoine Payon, c'est un coup dur ?
21:50Non. Alors là, franchement,
21:52c'est quand même assez fascinant le fait
21:54qu'il y a des gens,
21:56on a l'impression qu'on peut les remplacer comme ça,
21:58et puis il y en a d'autres qui seraient absolument indispensables
22:00à porter une politique. C'est un symbole.
22:02C'est un symbole. C'est aussi
22:04un jeune homme qui est peut-être ambitieux
22:06et qui a d'autres objectifs dans la vie.
22:08C'est-à-dire qu'à un moment,
22:10il faut remettre les choses en perspective.
22:12Pardon, mais il y a une ministre de la transition écologique
22:14qui est au travail.
22:16Elle a plus de 20 000 fonctionnaires
22:18sous ses ordres qui sont au travail.
22:20Elle a un certain nombre d'opérateurs.
22:22Elle a un secrétaire général.
22:24Si je vais jusqu'au bout de la planification écologique
22:26qui est au boulot,
22:28il y en a un pôle vert qui est auprès du premier ministre.
22:30Donc, attention,
22:32ne pas trop personnaliser les choses.
22:34Il y a trop de monde, en fait.
22:36Je ne dis pas ça.
22:38Je dis que beaucoup de gens sont au travail.
22:40Regardez ce qui s'est passé à Bercy
22:42avec le fait que ce sujet est tellement important
22:44qu'ils ont jugé nécessaire
22:46d'ajouter des personnes pour travailler sur l'écologie.
22:48Juste une dernière question.
22:50Ça montre bien que c'est central.
22:52Vous souhaitez que le poste
22:54d'Antoine Péion soit maintenu
22:56et qu'il soit remplacé.
22:58De toute façon,
23:00on a déjà un intérimaire qui est en place
23:02avec qui on travaille.
23:04Ça va très bien se passer.
23:06Le poste ne sera pas supprimé ?
23:08La fonction ne sera pas supprimée, non.
23:10Concilier écologie et économie,
23:12écologie et agriculture,
23:14c'est toujours compliqué,
23:16notamment au Sénat où la droite est majoritaire.
23:18Les sénateurs sont attendus au tournant
23:20dans les heures qui viennent.
23:22Les sénateurs vont procéder au vote solennel
23:24de la loi agricole demain.
23:26Il y aura une commission mixtaritaire dans la foulée.
23:28Est-ce que le texte vous convient en l'état ?
23:30Il est très critiqué,
23:32on est sur des reculs incroyables.
23:34D'ailleurs,
23:36même l'entourage du rapporteur du texte
23:38dit que c'est génial,
23:40on n'a jamais autant reculé sur l'écologie depuis 10 ans.
23:42Non, il ne me convient pas en l'état.
23:44D'ailleurs, il ne correspond pas
23:46aux oppositions du gouvernement.
23:48Vous voulez qu'il y ait une commission mixtaritaire ?
23:50Si je puis me permettre,
23:52ça va être une CMP,
23:54une commission mixtaritaire
23:56qui va être délicate
23:58puisqu'il va falloir concilier
24:00une version qui sort de l'Assemblée nationale,
24:02qui est écrite très différemment
24:04de la version qui sort du Sénat.
24:06Donc, il va falloir faire des compromis.
24:08Il va falloir des compromis.
24:10Il y a plusieurs choses.
24:12Une loi, c'est pas fait
24:14pour évoquer des choses
24:16de manière très générique
24:18et qui ne fonctionnent pas.
24:20C'est très bien
24:22de dire qu'il n'y a pas de principe.
24:24Moi, j'ai soutenu l'idée d'inscrire dans la loi
24:26puisque j'avais en charge,
24:28avec Marc Fesneau, l'agriculture,
24:30il y a quelques mois,
24:32le principe de souveraineté alimentaire
24:34comme étant un objectif primordial
24:36pour nous.
24:38Ça, ça a une valeur juridique.
24:40Mais dire le principe
24:42de non-régulation
24:44de la souveraineté alimentaire,
24:46franchement, l'application juridique
24:48de ça...
24:50C'est pas un catalogue
24:52de bonnes intentions.
24:54Ça a une traduction juridique.
24:56Si je vous entends bien,
24:58vous souhaitez que la commission mixte paritaire
25:00ne soit pas conclusive demain.
25:02C'est pas du tout ce que je vous dis.
25:04Je vous dis juste
25:06qu'il y a un certain
25:08nombre de points sur lesquels
25:10il y a manifestement des progrès à faire.
25:12L'assouplissement de la réglementation sur les haies,
25:14il faut revenir dessus aussi ?
25:16L'assouplissement de la réglementation
25:18sur les haies, sur ce sujet-là,
25:20je rappelle que c'était une proposition
25:22initialement qui venait du gouvernement
25:24mais sur lequel nous répondions
25:26à quelque chose
25:28qui était très objectif.
25:30Non, parce que moi,
25:32j'ai une cohérence entre l'écologie
25:34et l'agriculture qui est parfaite.
25:36Je n'ai pas changé de position en changeant de portefeuille.
25:38Voilà.
25:40Qu'est-ce qui ne va pas dans ce texte ?
25:42Vous avez en particulier
25:44un sujet qui est autour des installations
25:46classées où, en fait,
25:48on a tout écrasé notre législation
25:50des installations classées.
25:52Juste pour les spectateurs,
25:54les installations classées ?
25:56Les sites industriels ?
25:58Pas que industriels, ça peut être des sites d'élevage
26:00mais en fait,
26:02il se trouve que chemin faisant,
26:04on a une loi agricole qui parle des installations classées
26:06et on dit que si vous ne demandez
26:08pas d'autorisation, ce n'est pas grave,
26:10ça vous coûtera 4500 euros.
26:12Je pense que les Français ne seront pas d'accord avec ça.
26:14Et vous non plus, vous n'êtes pas d'accord avec ça.
26:16Mais non, parce que c'est une demande
26:18des Françaises et des Français
26:20qui installent un nouveau site,
26:22il y a un minimum de vérification qui soit faite
26:24et ce n'est pas moi qui le demande,
26:26c'est n'importe quelle personne
26:28qui est voisinage des sites.
26:30Il y a un certain nombre de choses qu'il faut remettre d'équerre.
26:32Je suis confiante que la CMP le fasse.
26:34Ça va être un gros boulot.
26:36Ça va être une CMP compliquée.
26:38Est-ce que ça veut dire que, peut-être,
26:40il n'y aura pas de loi agricole
26:42avant le salon de l'agriculture ?
26:44Notre objectif, c'est qu'elle soit conclusive.
26:46Il y a un risque qu'elle ne le soit pas.
26:48Il y a toujours un risque sur une CMP.
26:50Pourtant, on a quand même réussi à les faire conclusives.
26:52Il faut garder espoir.
26:54Avant le salon d'agriculture de préférence.
26:56Il y a des choses importantes à changer.
26:58Il faut le faire avant que les Françaises
27:00et les Français se réveillent avec une gueule de bois
27:02en s'apercevant que ce qu'on croyait avoir voté
27:04et qui était génial est en fait absolument
27:06contre le rendement.
27:08Vous êtes d'accord pour dire que la version
27:10Sénat du texte est régressive ?
27:12C'est ce que je vous dis.
27:14D'ailleurs, la version Sénat du texte
27:16n'est y compris pas à déposition
27:18de certains sénateurs et l'air du Sénat.
27:20Il y a une question qui a été modifiée.
27:22Elle fait débat.
27:24Elle a été introduite par les sénateurs
27:26sur l'interdiction des pesticides.
27:28Pas d'interdiction de pesticides quand il n'y a pas
27:30de solution économiquement viable
27:32et techniquement efficace.
27:34C'était une revendication de longue date de la FNSEA.
27:36Est-ce que vous êtes favorable à ce point précis ?
27:38Moi, je fais partie du gouvernement
27:40qui a dit pas d'interdiction sans solution.
27:42C'est un principe d'action.
27:44L'inscrire dans la loi d'orientation électorale.
27:46Simplement, c'est quoi l'effet pratique
27:48de ce qui est écrit dans la loi ?
27:50Ça n'a pas de valeur juridique ?
27:52Ça s'applique comment ?
27:54Comment vous appréciez qu'il y ait
27:56une solution économique ou pas ?
27:58Comment vous appréciez
28:00qu'il y ait une alternative ?
28:02Il y a un cas de figure très concret
28:04pour les producteurs de noisettes
28:06avec ce qu'on appelle l'acétamipride.
28:08C'est un néonicotinoïde,
28:10un insecticide tueur d'abeilles.
28:12Ce néonicotinoïde a été interdit en France
28:14alors que les concurrents des producteurs français
28:16peuvent l'utiliser.
28:18Il y a une loi qui a été adoptée
28:20par les sénateurs pour réintroduire
28:22ce néonicotinoïde
28:24parce qu'il n'y a pas d'alternative
28:26d'après les producteurs de noisettes.
28:28Est-ce que vous êtes favorable à cette loi ?
28:30J'ai tenu une position constante
28:32sur la réintroduction de l'acétamipride.
28:34Je suis contre la réintroduction de l'acétamipride.
28:36Il y a des alternatives pour vous à l'acétamipride ?
28:38Je m'en explique.
28:40La première chose, c'est que l'acétamipride
28:42n'est pas seulement un néonicotinoïde,
28:44c'est-à-dire un tueur d'abeilles,
28:46c'est aussi un neurotoxique
28:48du développement.
28:50Un neurotoxique du développement,
28:52ce n'est pas exactement une molécule chimique
28:54totalement indifférente.
28:56Sur les humains, vous voulez dire ?
28:58Tout à fait. Il y a des conséquences
29:00qui peuvent se voir.
29:02Sinon, on ne l'aurait pas qualifié de tel.
29:04Deuxième élément,
29:06ce neurotoxique du développement,
29:08il peut se retrouver, lorsqu'il est appliqué,
29:10dans l'eau potable,
29:12parce que, suivant la manière,
29:14ça s'insère dans les terres, etc.
29:16Vous ne la retrouvez pas sur la noisette,
29:18à la fin. Pourquoi ?
29:20Parce que la noisette a une coque,
29:22donc ce que vous mangez, vous,
29:24n'a pas de résidus.
29:26Il ne faut pas dire que ce qu'on importe
29:28serait mauvais pour la consommation
29:30des Françaises et des Français.
29:32Le sujet ne se trouve pas là.
29:34C'est votre position personnelle
29:36ou le gouvernement ?
29:38Je rappelle que le gouvernement a porté au Sénat
29:40un amendement de suppression
29:42sur l'acétamipride.
29:44Je veux juste préciser deux choses.
29:46C'est le seul,
29:48c'est le seul cas,
29:50le seul cas,
29:52ce phytosanitaire,
29:54c'est le seul cas où la législation française
29:56va au-delà de la législation européenne.
29:58Le seul.
30:00Attention aussi à ne pas faire d'un cas particulier.
30:02J'entends complètement
30:04le désarroi de la filière noisette.
30:06Parce que c'est vrai que les solutions,
30:08elles ne sont pas simples.
30:10Oui, il y en a, mais elles ne sont pas satisfaisantes.
30:12Elles ne sont pas opérantes aujourd'hui.
30:14On ne peut pas nier, mais c'est le seul cas.
30:16Et sur tous les autres sujets,
30:18nous avons la même législation
30:20que les européens, donc il nous appartient
30:22aussi de travailler pour faire tout le travail
30:24de reconnaissance mutuelle,
30:26faire en sorte que nos agriculteurs
30:28soient au même niveau
30:30de disponibilité
30:32et d'accès à un certain nombre de phytosanitaires
30:34que les agriculteurs européens.
30:38Oui, justement, sur ces questions
30:40de pesticides
30:42et des produits de dégradation des pesticides
30:44qui peuvent se retrouver dans l'eau potable,
30:46c'est vrai que l'inquiétude monte
30:48et il y avait un rapport de trois inspections,
30:50dont l'inspection de votre ministère
30:52et celui du ministère de la Santé
30:54et celui du ministère de l'Agriculture,
30:56qui faisaient quand même un constat d'échec
30:58en disant qu'on avait échoué
31:00à protéger nettement
31:02la qualité de l'eau potable
31:04et qui préconisaient un certain nombre
31:06de mesures, des mesures d'urgence,
31:08notamment l'interdiction
31:10de pesticides sur les aires de captage
31:12et, bon, aussi l'application
31:14d'un principe pollueur-payeur
31:16parce que c'est très très cher
31:18de purifier l'eau après coup,
31:20alors que ce serait moins cher d'éviter cette pollution au départ.
31:22Donc, que peut-on faire ?
31:24Et il y a aussi
31:26des propositions
31:28de loi, notamment jeudi,
31:30dans la niche parlementaire
31:32des écologistes,
31:34sur cette question de ces produits
31:36de dégradation des pesticides qu'on appelle l'épiphas.
31:38Donc, quelle est votre position
31:40sur ce sujet ?
31:42Et notamment sur l'eau potable, déjà.
31:44Il y a deux choses dans votre question
31:46qui sont très différentes.
31:48Il y a l'épiphas et il y a l'eau potable.
31:50Sur l'eau potable, moi, ça fait plusieurs mois
31:52que je porte un plan,
31:54une feuille de route sur la qualité de l'eau.
31:56Pourquoi ? Parce qu'on a un plan haut
31:58qui traite de la quantité de l'eau,
32:00face au dérèglement climatique en particulier.
32:02Comment fait-on pour
32:04se protéger de ce
32:06que va apporter
32:08le dérèglement climatique ?
32:10C'est-à-dire, pour le faire très caricaturellement,
32:12trop d'eau en hiver
32:14et pas assez d'eau en été.
32:16Ce qui est d'ailleurs un enjeu majeur pour nos agriculteurs.
32:18Donc, comment on apprend à mieux
32:20réutiliser l'eau ? Comment on apprend
32:22à stocker correctement l'eau ?
32:24Comment on apprend à partager l'eau ?
32:26Et comment on fait en sorte d'anticiper
32:28l'impact du dérèglement climatique
32:30sur l'accès à l'eau ? Première question.
32:32Et deuxième question aujourd'hui,
32:34si vous regardez sur 40 ans,
32:36on a dû fermer, pour des raisons de qualité,
32:38d'absence de potabilité,
32:40un tiers de nos captages en France.
32:42Donc, qu'est-ce qu'il faut faire ?
32:44Certaines agglomérations dépendent aujourd'hui,
32:46quand je parle d'agglomérations,
32:48c'est plusieurs centaines de milliers d'habitants,
32:50d'un seul point de captage.
32:52Si un seul point de captage en question,
32:54à la suite d'un incident,
32:56d'un accident ou d'une pollution diffuse progressive,
33:00franchit les limites de potabilité,
33:02vous pouvez vous retrouver avec 250 000 habitants,
33:04300 000 habitants sans eau potable.
33:06Et donc, on doit agir.
33:08Comment on agit ?
33:10C'était même pas mesuré, ces polluants.
33:12C'est pour ça que nous nous mesurons.
33:14Moi, je veux dire ici que...
33:16J'ai pris ce sujet très sérieusement,
33:18et on a fait des progrès.
33:20C'est-à-dire qu'aujourd'hui,
33:22on mesure beaucoup plus.
33:24C'est ces gouvernements successifs
33:26qui ont fait en sorte de mesurer
33:28certaines métabolites qui étaient absentes.
33:30Ce que disent les écologistes,
33:32c'est qu'il faut interdire autour des zones de captage
33:34tout produit chimique, par exemple.
33:36C'est un peu plus compliqué que ça.
33:38Quand on parle de zone de captage,
33:40on parle de 20 % de la surface agricole utile.
33:42Donc, ça, ça marche pas.
33:44Ça, ça marche pas.
33:46Le côté 0 sur 20 %
33:48de la surface agricole utile,
33:50ça marche pas.
33:52En revanche, ce qu'on fait,
33:54c'est d'abord un...
33:56J'ai porté le plan EcoFITO l'année dernière.
33:58C'est une réduction de 50 %
34:00des risques
34:02et de l'utilisation
34:04des phytosanitaires.
34:0650 % d'ici 2030.
34:08Avec des progrès
34:10qui ont été réalisés sur les phytosanitaires
34:12les plus problématiques.
34:14Vous savez que 95 %
34:1695 % des phytosanitaires
34:18qui sont classés aujourd'hui comme dangereux
34:20ont été supprimés.
34:22Ça, c'est l'action qu'on a menée depuis 2015.
34:24Maintenant, qu'est-ce qu'il faut faire de plus ?
34:26Ce plan vous décrit
34:28ce qu'on doit faire en plus.
34:30Vous avez une feuille de route très précise.
34:32Par ailleurs, moi, je suis prête
34:34effectivement, et c'est ce qui est dans la feuille de route
34:36sur la feuille de route qualité de l'eau,
34:38à travailler
34:40à protéger la réalité de notre eau potable.
34:42Mais dans une version
34:44où on est un peu plus précis
34:46et opérationnel.
34:48On ne va pas commencer à opposer notre capacité
34:50à nous alimenter en France.
34:52C'est-à-dire, en gros, vous pouvez fermer
34:54boutique dans 20 %
34:56des exploitations agricoles
34:58parce qu'on vous retire tous vos moyens de production
35:00et en même temps opposer
35:02la capacité à avoir accès à de l'eau potable.
35:04Sur l'épiphase, Gaëlle ?
35:06Si on s'aperçoit que l'eau est polluée,
35:08qui paye ?
35:10Le principe, vous le connaissez, c'est un principe
35:12payeur-payeur. C'est tout l'enjeu
35:14de la discussion que nous devons avoir
35:16et qui était prévue dans le plan
35:18eau sur la redevance pour pollution
35:20diffuse.
35:22Hugo veut intervenir.
35:24Oui, madame la ministre, ça réagit
35:26beaucoup dans le chat. Certains se demandent si vous êtes en train
35:28de jouer à un oui, un ni oui, ni non.
35:30Certains se plaignent de vos réponses que vous répondez
35:32à côté et il y a d'autres questions aussi
35:34sur l'équilibre à trouver actuellement.
35:36Quelle est la question ?
35:38Ce n'est pas sur un oui ou non, du coup, malheureusement,
35:40mais vous avez dit en interview
35:42que votre boussole, c'était la science.
35:44Les scientifiques disent qu'on a un
35:46mur écologique
35:48qu'on va se prendre.
35:50Certains se demandent quel
35:52équilibre on trouve entre le rejet
35:54des Français de cette écologie punitive
35:56que vous avez citée
35:58tout à l'heure sur les entreprises
36:00qui menacent de partir si on met trop
36:02de contraintes, etc. Et justement,
36:04ce mur écologique...
36:06C'est des questions très grandes.
36:08On baisse l'utilisation des phytosanitaires.
36:10Il y a une feuille de route, c'est très précis,
36:12je vous renvoie cette feuille de route,
36:14je l'ai publiée le 6 mai de l'année dernière.
36:16Vous avez un plan d'action avec des moyens
36:18financiers derrière.
36:20Deux, sur la question
36:22de comment on investit
36:24dans le plan avenir.
36:26Vous avez déjà un certain
36:28nombre de moyens qui ont été mis sur la table
36:30dans le plan eau. Je rappelle qu'on a
36:32augmenté les moyens, justement
36:34aussi pour l'investissement
36:36dans la pollution.
36:38Dans le plan PIFAS,
36:40que nous avons
36:42mis en place...
36:44Moi, j'ai mis en place
36:46en 2020...
36:48Christophe Béchut, mon prédécesseur,
36:50Roland Lescure, et moi, dans la foulée,
36:52on a porté un plan sur les PIFAS en 2023
36:54puis 2024.
36:56Les polluants éternels.
36:58Elle a raison, Julie, parce qu'on ne sait pas toujours ce que c'est.
37:00En fait, c'est perfluor, chlor...
37:02On va dire polluants éternels, c'est plus facile.
37:04Il y a des molécules extraordinairement efficaces,
37:06chimiques, quand il faut se protéger de la chaleur,
37:08de l'eau,
37:10et plein de propriétés,
37:12mais qui ont malheureusement, comme elles sont très résistantes...
37:14Mais Gaëlle, vous posez une question.
37:16Est-ce que vous allez soutenir cette proposition de loi ?
37:18Je soutiens
37:20le vote conforme
37:22de cette proposition de loi,
37:24tout simplement parce qu'elle reprend
37:26assez largement ce que nous proposons
37:28dans le plan que nous avons porté
37:30au niveau du gouvernement, et notamment
37:32qu'il y a la mise en place d'une redevance
37:34pour pollution, enfin d'un complément
37:36de redevance
37:38pour la pollution
37:40assez péfasse, à ces molécules chimiques,
37:42qui sera payée, pas par les Français,
37:44mais par les industriels
37:46et en fonction de leurs rejets,
37:48ce qui est une incitation à investir
37:50pour limiter leurs rejets. Je précise une chose,
37:52c'est que l'année dernière,
37:54on n'a pas chômé, ça sera très concret,
37:56on a mesuré
37:58les... Pardon.
38:00Les rejets dans les eaux
38:02de 2 900 sites industriels,
38:04on en a recensé
38:06200 qui étaient problématiques,
38:08et les 200 se sont vus imposer
38:10des normes et sont en train de limiter leurs rejets.
38:12Il y a juste un petit sujet sur les poêles
38:14antiadhésives, les ustensiles
38:16de cuisine, elles ne font pas partie
38:18de cette proposition de loi,
38:20et ça pose question, parce qu'effectivement,
38:22ça contient de ces fameux
38:24polluants éternels,
38:26et c'est vraiment un usage quotidien des Français.
38:28Alors, là aussi,
38:30ma boussole, c'est la science,
38:32deux éléments de réponse. Premier élément de réponse,
38:34ce qu'on sait aujourd'hui, parce que, attention,
38:36il y a plus de 5000
38:38molécules qui se rangent sous cette
38:40grande ombrelle, l'épiphase.
38:42Donc, si vous suivez justement la boussole
38:44qui est la science, toutes ne se valent pas,
38:46très loin de là. Certaines sont très problématiques,
38:48d'autres sont moins problématiques.
38:50Donc, Agnès Pannier-Runach...
38:52Certaines sont très problématiques, d'autres moins problématiques.
38:54Moi, ce que je sais, c'est que les pays, aujourd'hui,
38:56tout en avance sur ce sujet-là, n'ont pas interdit
38:58ces poils anti-adhésifs. Et pourquoi ?
39:00Parce qu'en fait, les alternatives
39:02ne sont pas évidentes. Dès lors que vous avez
39:04un processus de combustion, pardon d'être technique,
39:06en fait, vous générez
39:08potentiellement... Oui, quand on met le feu sous la poêle
39:10téphale, quoi. Non, mais pas que la poêle téphale.
39:12Mais je donne un exemple !
39:14Pas que, je donne un exemple.
39:16C'est pas que, mais je donne un exemple.
39:18Plutôt que de se précipiter dans une interdiction facile,
39:20faisons confiance un tout petit peu à la science.
39:22Ce qui est clair, en revanche,
39:24quand les scientifiques convergent, c'est que lorsque
39:26votre poil est abîmé, il faut en changer.
39:28Voilà. Juste, Agnès Pagny-Runacher,
39:30pour être très claire, donc vous soutenez
39:32la proposition de loi des écologistes.
39:34Vous soutenez la proposition de loi des écologistes.
39:36Je viens de le dire, je soutiens
39:38le vote conforme de cette proposition
39:40de loi, avec mon groupe Ensemble pour la République.
39:42Quand on vous dit le vote conforme, ça veut dire
39:44on ne rajoute pas les poils, typiquement.
39:46Exactement, c'est très clair, et c'est la version
39:48qui a été votée au Sénat,
39:50par la majorité sénatoriale.
39:52Et qu'est-ce que prévoit cette loi ?
39:54Elle prévoit une interdiction des PFAS
39:56dans les cosmétiques, parce qu'on pense
39:58qu'on doit pouvoir s'en passer,
40:00et qu'on pense que la proximité
40:02avec l'usage quotidien,
40:04c'est un problème.
40:06Et on interdit aussi
40:08dans le textile, parce que la proximité...
40:10On va parler maintenant de l'environnement
40:12qui fait partie du choix.
40:14Et l'environnement, ce sont des choix politiques.
40:16Oui, il y a notamment cette bataille
40:18qu'a menée la France pendant des années,
40:20et Emmanuel Macron notamment,
40:22pour la taxe carbone aux frontières de l'Europe.
40:24Elle doit entrer en vigueur au 1er janvier prochain,
40:26sauf que la Commission européenne
40:28veut assouplir
40:30cette future taxe carbone.
40:32Je crois que vous aussi, vous souhaitez,
40:34avec le gouvernement français,
40:36que la Commission européenne revoie sa copie.
40:38Pourquoi revenir en arrière comme ça
40:40sur un combat de la France
40:42qui date de plusieurs années ?
40:44Il y a deux choses. On ne revient pas sur le principe,
40:46on revient sur la manière de mettre en oeuvre.
40:48Encore une fois, écologie,
40:50ce n'est pas synonyme de bureaucratie.
40:52Et je le dis, parce qu'en plus,
40:54là aussi, j'ai l'avantage d'avoir été
40:56très cohérente ces dernières années,
40:58c'est d'avoir toujours dit, l'idée est géniale,
41:00c'est-à-dire de faire en sorte
41:02de taxer des marchandises
41:04qui sont produites
41:06avec de l'électricité
41:08qui est fabriquée à partir de charbon,
41:10là où nous, on fait des efforts pour avoir
41:12une électricité décarbonée,
41:14donc il y a un écart de concurrence,
41:16et ce n'est pas juste,
41:18mais derrière ça, il faut que ce soit opérationnel.
41:20Et ce dont on s'aperçoit,
41:22et je l'avais déjà dit il y a cinq ans,
41:24c'est qu'il faudra être très attentif
41:26à ce que ça ne donne pas lieu
41:28à des justifications dans tous les sens
41:30qui soient insoutenables pour les industriels,
41:32que deuxièmement, ça ne donne pas lieu
41:34à ce qu'on appelle des fuites de carbone,
41:36c'est-à-dire que les pays étrangers
41:38puissent tricher et,
41:40par exemple, se prévaloir
41:42de produire leurs marchandises
41:44que avec trois panneaux photovoltaïques
41:46qu'ils auront mis sur le toit de l'usine
41:48et juste la partie qu'ils envoient en Europe
41:50est produite avec de l'électricité verte
41:52et pour le reste, ils utilisent du charbon.
41:54Ça, ça ne marche pas.
41:56Et effectivement...
41:58Non, non, non, Clément...
42:00Encore une fois, c'est la mise en oeuvre
42:02d'un certain nombre de transformations
42:04qui est complexe, et ce que nous, nous disons,
42:06c'est qu'il faut garder l'ambition écologique,
42:08mais surtout faire en sorte
42:10de ne pas se tirer une balle dans le pied
42:12et d'avoir une façon qui soit protectrice
42:14pour les industries qui font des efforts.
42:16Il faut simplifier la taxe carbone.
42:18Il y a deux autres mesures du Green Deal européen
42:20qui sont visiblement sur la sellette
42:22d'après nos confrères de Politico.
42:24Le gouvernement veut que la Commission européenne
42:26reporte l'application du devoir de vigilance
42:28qui s'impose aux entreprises
42:30pour vérifier que leurs fournisseurs respectent
42:32les normes environnementales,
42:34et puis il veut aussi décaler de deux ans
42:36l'application d'une directive
42:38qui oblige les entreprises à rendre public
42:40leur impact environnemental.
42:42Est-ce que vous confirmez cela ?
42:44Ce n'est pas tout à fait la position
42:46que tient le gouvernement, et je rappelle
42:48que cela a été précisé par Éric Lombard,
42:50le ministre de l'Économie,
42:52en question au gouvernement il y a quelques jours à peine.
42:54Nous, ce que nous voulons,
42:56c'est que lorsqu'on fait un reporting
42:58environnemental, ce soit un reporting
43:00qui soit dimensionné à la taille de l'entreprise.
43:02Et donc, première chose,
43:04c'est qu'on reconnaisse
43:06la catégorie,
43:08et ça aussi je l'ai porté quand j'étais
43:10en charge du conseil compétitivité
43:12il y a trois ans,
43:14d'ailleurs maintenant,
43:16au niveau de l'Union Européenne,
43:18présidente de ce conseil compétitivité,
43:20c'est reconnaître la catégorie des entreprises de taille intermédiaire.
43:22On ne peut pas considérer
43:24qu'une entreprise qui fait 250 millions
43:26d'euros de chiffre d'affaires, ce qui peut paraître gros
43:28peut-être par rapport à une PME,
43:30ce qui en réalité est ridicule
43:32par rapport à une entreprise du CAC 40
43:34qui fait des dizaines de milliards de chiffres
43:36d'affaires, soit gréée
43:38et autant d'équipes pour faire
43:40le même niveau de reporting qu'un Total
43:42et un LVMH. Donc il faut bien
43:44différencier les deux. Et je rappelle que ce
43:46dont il est question, c'est de
43:48dire sur 12 000 points de contrôle
43:5012 000 hein, 12 000
43:52points de contrôle, si oui ou non il est
43:54applicable à votre entreprise sur toutes les
43:56géographies, y compris des endroits où vous avez
43:58cinq personnes qui font du commercial.
44:00C'est compliqué.
44:02Est-ce que vous vous sentez bien, Niaz Pannier-Renacher,
44:04dans la position du gouvernement ?
44:06Ah, moi je me sens très bien dans mon portefeuille.
44:08Je partage pas tout ce que portent
44:10mes collègues.
44:12Moi je me demandais si vous ne vous sentiez pas isolée.
44:14On parlait tout à l'heure des pesticides,
44:16Annie Gennevard, la ministre de l'Agriculture,
44:18défend la réintroduction pour que
44:20certains agriculteurs puissent survivre.
44:22Vous êtes plutôt contre, vous nous l'avez dit.
44:24Non, je ne dis pas que je suis contre,
44:26je me permets de redire la position
44:28du gouvernement,
44:30celle qui vient du Premier ministre.
44:32C'est contre la réintroduction
44:34de la cétamipride.
44:36Nous avons porté un amendement...
44:38Le temps passe vite.
44:40Le discours sur la suppression des agences,
44:42est-ce qu'il vous gêne ?
44:44L'ADM, l'ANSES ?
44:46C'est plutôt un discours qui est porté, je crois,
44:48par les Républicains.
44:50Ils sont au gouvernement.
44:52Ils sont dans le socle commun, les Républicains.
44:54Nous sommes une coalition.
44:56Nous sommes une coalition,
44:58mais nous ne sommes pas d'accord sur tout.
45:00Nous sommes plus des socialistes que des Républicains.
45:02Nous sommes une coalition, nous ne sommes pas une alliance.
45:04Moi, je reconnais que j'ai des points de dissension
45:06majeurs avec certains membres du gouvernement.
45:08C'est la vie, c'est pas grave, on avance ensemble.
45:10Quand Manuel Valls dit
45:12« Rouvrons le débat sur l'exploitation des hydrocarbures
45:14au large de la Guyane, par exemple. »
45:16C'est très intéressant ce que vous dites,
45:18parce que vous avez des élites gauches qui portent ça.
45:20Vous avez des élites gauches qui portent ça,
45:22donc on voit que ça dépend
45:24des conditions de température et de pression.
45:26Moi, ma position, elle est claire,
45:28c'est que la Guyane a besoin de développement.
45:30Elle a besoin de développement.
45:32Mais je ne pense pas que ce développement passe par les hydrocarbures.
45:34Autant, il y a un potentiel très clair
45:36sur les minerais.
45:38Et c'est moi qui ai lancé l'inventaire
45:40avec le BRGM.
45:42C'était dans sa mission,
45:44dans le contrat d'objectif et de performance
45:46qu'on a signé l'année dernière pour leur dire
45:48« Maintenant, il faut vraiment savoir
45:50ce qu'il y a dans nos sous-sols et accepter
45:52de faire de la mine responsable. »
45:54Non, non, non, c'est fini.
45:56On va parler d'autre chose.
45:58C'est fini.
46:00Mais c'est ni l'un ni l'autre.
46:02C'est une discussion. Vous avez compris que le pouvoir
46:04s'est déplacé au Parlement.
46:06C'est le Parlement qui tranche.
46:08Le Premier ministre qui a des positions
46:10lorsqu'il faut arbitrer, qui arbitre.
46:12Mais à un moment, le Parlement est également
46:14en capacité d'aller plus loin
46:16que propose le gouvernement.
46:18Une question d'Hugo Couturier
46:20avant de recevoir notre invité.
46:22Ça va très vite, le temps.
46:24On continue à aller droit dans le mur.
46:26Mes enfants, vous remerciez.
46:28Quand on entend vos propositions,
46:30on ne voit pas qu'est-ce qui va faire
46:32qu'on va rester sous les 1,5°C.
46:34Très rapidement, la France
46:36est un des pays qui a baissé ses émissions
46:38de gaz à effet de serre le plus rapidement
46:40ces dernières années. Je rappelle que nous,
46:42nous respectons notre baisse des émissions
46:44de gaz à effet de serre.
46:46Certes, mais il n'empêche qu'on est toujours
46:48dans notre budget.
46:50Les gouvernements successifs
46:52sous François Hollande ne peuvent pas le revendiquer.
46:54Nous avons même dû rattraper leur retard.
46:56Rappelez-vous, le procès du siècle,
46:58c'est parce que nous avons rattrapé le retard
47:00qui a été réalisé entre 2012 et 2017
47:02que ce procès s'éteint.
47:04Je me permets de le dire.
47:06Ceux qui nous disent qu'on n'a rien fait,
47:08on a fait quatre fois plus que nos prédécesseurs.
47:10Mais moi, j'invite
47:12tous ceux qui sont motivés à agir.
47:14L'invitation est lancée.
47:16Chacun prend sa responsabilité.
47:18On va recevoir maintenant
47:20l'invité qui va débattre face à vous,
47:22Cléa Chakraverty, rédactrice en chef adjointe
47:24de la revue Socialterre,
47:26dont le portrait est signé Marco Pommier.
47:28Face à vous, une journaliste
47:30franco-indienne que vous avez
47:32déjà croisée.
47:34Autrice, rédactrice adjointe
47:36du magazine Socialterre.
47:38À la une du dernier numéro,
47:40Le grand complot écolo,
47:42zoom sur l'éco-complotisme.
47:44Ces milieux qui agitent la menace
47:46d'une dictature climatique
47:48organisée par les élites
47:50et qui multiplie les fausses informations
47:52sur les catastrophes naturelles.
47:54Les méga-feux de Los Angeles
47:56à l'ouragan Milton en Floride
47:58en passant par les inondations
48:00de Valence en Espagne.
48:02Une désinformation climatique
48:04qui gagnerait aussi la France.
48:06La vague est arrivée.
48:08Les discours anti-science, autrefois balayés
48:10comme des anomalies, ont désormais
48:12envahi les médias français,
48:14de la presse écrite à la télévision et radio.
48:16Selon la fondation Jean Jaurès,
48:184 français sur 10 adhèrent
48:20à des discours climato-sceptiques.
48:22Alors que faire face à la désinformation
48:24climatique et scientifique ?
48:26Ce soir, notre invité vous interpelle aussi
48:28sur le coût environnemental
48:30de l'intelligence artificielle.
48:32L'IA qui fonctionne grâce
48:34à des data centers,
48:36des centres de données géants très énergivores.
48:38Agnès Pannier-Runacher,
48:40vous militez pour une IA frugale,
48:42plus respectueuse de l'environnement.
48:44On dit faire plus avec moins.
48:46Mais est-ce possible ?
48:48Face à vous, Cléa Chakraverti.
48:50Cléa Chakraverti arrive sur le plateau.
48:52Bonsoir Cléa Chakraverti.
48:54Je vous laisse saluer la ministre.
48:56Bonsoir.
48:58Merci d'être sur ce plateau.
49:00Je vous laisse vous installer
49:02et échanger avec la ministre pendant quelques minutes.
49:04Ça va très vite.
49:06Merci beaucoup.
49:08Dans notre dossier spécial
49:10sur les discours complotistes
49:12et sur les discours écologistes,
49:14on a fait le constat d'une montée
49:16de ces discours climato-sceptiques,
49:18des discours climato-complotistes,
49:20qui est un peu une nouveauté,
49:22qui a pris plus d'ampleur
49:24avec le Covid,
49:26où on a constaté toute une sémantique
49:28qui s'est développée.
49:30On a beaucoup parlé de dictature sanitaire
49:32et aujourd'hui, certains parlent de dictature climatique.
49:34Ces histoires,
49:36ces récits complotistes
49:38ont été notamment relayés aujourd'hui
49:40par Donald Trump,
49:42à tel point qu'aujourd'hui,
49:44on le voit sur le site gouvernemental
49:46de l'administration américaine.
49:48On ne trouve même plus mention, par exemple,
49:50du changement climatique.
49:52Comment on fait, en France,
49:54pour limiter sa percée de ces discours-là ?
49:56On l'a entendu,
49:58c'est quatre Français sur dix
50:00qui adhèrent à des énoncés climato-conspirationnistes,
50:02notamment anti-écolos.
50:04Qu'est-ce que vous proposez de faire ?
50:06Deux choses.
50:08Vous le savez, j'ai lancé une mission
50:10au niveau de mon ministère
50:12pour qu'on soit plus impactant
50:14sur un certain nombre de points
50:16et un des enjeux, très clairement,
50:18c'est de muscler notre communication,
50:20en particulier face
50:22à tout ce qui est
50:24attaque contre la science.
50:26Tout simplement, rétablir les faits.
50:28Nous, on a,
50:30y compris dans mes opérateurs,
50:32Météo France, des météorologistes
50:34qui ont été attaqués.
50:36C'est un phénomène qui n'est pas propre à la France.
50:38En Espagne, certains ont même
50:40reçu des menaces de mort,
50:42il faut le savoir.
50:44Il y a une notion de protection
50:46et de retour,
50:48et de reformuler ce qu'est
50:50la réalité.
50:52La deuxième chose, c'est que ça ne suffit pas.
50:54Très loin de là.
50:56Ce dont on a besoin, c'est d'avoir un narratif positif.
50:58Il y a des leviers qui existent, qui sont proposés par certains,
51:00notamment certaines associations, comme Côte à Climat,
51:02que nous mentionnons.
51:04Il y a des choses que vous pouvez faire,
51:06comme, par exemple, rendre obligatoires
51:08les contrats climat, qui, pour l'instant, sont volontaires.
51:10Peut-être pour le rappeler, il s'agit d'une démarche
51:12volontaire pour les entreprises, pour informer
51:14le grand public sur leurs impacts sur
51:16l'environnement. Déjà, ça permettrait de savoir...
51:18Est-ce que c'est une bonne idée ?
51:20Vous répondez à un besoin
51:22de réassurance et de narratif
51:24par une contrainte. Moi, je pense que
51:26ce dont on a besoin aujourd'hui, c'est de montrer
51:28à chacun qu'il n'est pas
51:30enfermé par rapport
51:32au dérèglement climatique.
51:34Sur quoi construisent
51:36ceux qui portent
51:38une vision complotiste ? Ils construisent sur les peurs.
51:40Mais c'est aussi la désinformation, vous êtes d'accord ?
51:42Oui, mais ils construisent sur les peurs.
51:44Il n'y a que 18% d'entreprises aujourd'hui qui font
51:46cette déclaration. Donc, ça veut dire qu'aujourd'hui,
51:48on peut penser que... Je regarde les sujets,
51:50ce n'est pas problématique pour le climat.
51:52En fait, il y a 18% des entreprises, mais c'est les plus importantes.
51:54Elles doivent peser 80% de l'économie.
51:56Mais elles sont volontaires. Est-ce qu'il faut, du coup...
51:58Si je peux aller jusqu'au bout. Ce dont ont besoin
52:00les gens. Vous savez, je suis élue
52:02d'un territoire qui a
52:04une proportion de votes très fort
52:06pour le Rassemblement national.
52:08Et le Rassemblement national
52:10relaie un certain nombre
52:12de ces
52:14semi-vérités, et
52:16notamment surfent sur l'idée
52:18que l'écologie est,
52:20je résume, un truc de
52:22bobos, d'habitants
52:24qui gagnent de l'argent
52:26dans les grandes villes. Et donc,
52:28l'économie n'est absolument pas faite pour la ruralité
52:30et qui est même faite contre les gens
52:32des classes populaires. Et je pense qu'il faut
52:34d'abord dire la réalité.
52:36Ce sont les classes populaires qui sont
52:38les premières victimes du dérèglement
52:40climatique. C'est elles qui portent leur maison.
52:42C'est elles qui sont...
52:44Qui ont des problèmes de qualité
52:46de l'air ou de qualité de l'alimentation.
52:48C'est elles qui ont des cancers
52:50là où les classes aisées
52:52peuvent se permettre.
52:54Est-ce qu'il faut, par exemple, inclure des volumes
52:56dédiés aux enjeux écologiques
52:58pour parler justement à tout le monde, pour changer les narratives,
53:00comme vous dites, et sanctionner
53:02la désinformation climatique, on l'entend
53:04dans les médias. Dans les écoles, vous voulez dire ? Dans les médias,
53:06dans la presse en général, sur les volumes
53:08horaires. Est-ce que c'est quelque chose... Et pourquoi
53:10pas dans les écoles, universités ?
53:12Mais je pense que... Vous parlez des personnalités
53:14qui sont très influentes, qu'on entend aujourd'hui tous les jours
53:16à la radio, à la télé. La base de la communication,
53:18elle se fera pas par décret
53:20ou par arrêté.
53:22Ou par loi. La base de la communication,
53:24c'est quelle est
53:26la manière dont vous racontez
53:28les choses qui permettent de réconcilier
53:30les Françaises et les Français avec ce qui est profondément
53:32l'écologie. Moi, j'ai été frappée
53:34de quelque chose quand j'ai fait campagne.
53:36J'ai fait 80 kilomètres de porte-à-porte à pied
53:38la dernière semaine. 80 kilomètres de porte-à-porte.
53:40Les gens vous disent
53:42pique-pendre de l'écologie. Et deux minutes
53:44après, ils vous disent, non mais moi, je suis un peu inquiète
53:46de la qualité de l'eau. Ou moi, je veux être sûr
53:48qu'à la cantine, mes enfants mangent bien.
53:50Ou moi, je suis un peu inquiète de l'augmentation du nombre
53:52de cancers. Et là, vous leur dites, mais vous parlez d'écologie,
53:54madame. Vous parlez d'écologie, monsieur.
53:56Et voilà les réponses.
53:58Et il faut apporter des réponses.
54:00Nous, on ne parle pas de ce qu'il y a
54:02de positif dans les politiques écologiques.
54:04Manger mieux, boire mieux,
54:06respirer mieux.
54:08Vous avez parlé
54:10notamment de mobiliser cette IA,
54:12l'intelligence artificielle, au service de l'adaptation
54:14au changement climatique. Mais alors,
54:16quelque chose que je ne comprends pas très bien, c'est que vous parlez
54:18d'IA frugale, d'IA durable. Est-ce que ce n'est pas
54:20un peu renforcer cette désinformation
54:22scientifique dont on parle ? L'IA, on le sait,
54:24est extrêmement énergivore.
54:26Elle consomme énormément d'eau. Vous êtes favorable
54:28donc à tous les data centers qui sont
54:30prévus d'ouvrir. Est-ce que c'est quelque chose...
54:32Comment est-ce que vous pourriez parler d'IA frugale aujourd'hui ?
54:34En fait, l'IA frugale, ça repose là aussi...
54:36Mais qu'est-ce que c'est, l'IA frugale ?
54:38L'IA frugale, ça repose là aussi sur un consensus scientifique,
54:40c'est-à-dire qu'il y a un travail qu'on a mené ces
54:42derniers mois pour préciser
54:44qu'est-ce qu'était le développement de l'intelligence artificielle
54:46qui consomme moins d'énergie, qui consomme
54:48moins d'eau, qui consomme moins de matière
54:50première, face à une évolution
54:52qui est inéluctable, qui est celle de l'intelligence
54:54artificielle. Vous pouvez avoir des approches
54:56qui vous font économiser jusqu'à 10 fois
54:58l'utilisation
55:00d'énergie, d'eau ou
55:02de matière première. C'est de cela qu'on
55:04parle. C'est qu'à partir du moment où
55:06un phénomène est lancé,
55:08mon objectif est de faire en sorte
55:10qu'on le développe en étant
55:12les plus efficaces et efficients possibles.
55:14Et bien sûr, oui, ça existe et ça repose
55:16sur un consensus scientifique.
55:18Excusez-moi, mais c'est quand même, on le sait aujourd'hui,
55:20une recherche de ChatGPT, c'est 10 fois une recherche
55:22de Google. C'est pas l'IA frugale.
55:24Si vous voulez ma réponse, c'est assez simple.
55:26Et vous avez un exemple de ça.
55:28ChatGPT, si je peux essayer d'en placer
55:30ChatGPT, c'est
55:32des milliards d'euros mobilisés
55:34pour apprendre
55:36au logiciel à fonctionner.
55:38Le chat, c'est beaucoup moins. Ce qui veut
55:40dire que le chat a été développé
55:42de manière beaucoup plus frugale
55:44ChatGPT. Vous avez une réponse.
55:46Voilà. Merci, Kylia Chakravorty.
55:48Merci, Agnès Péanu-Irénaché, d'avoir échangé.
55:50Il y a deux visions différentes, c'était intéressant.
55:52Je me permets de vous offrir le papier.
55:54Ah ben voilà, social-terre, comme ça vous aurez
55:56un autre point de vue encore. Julie, Marie-Laure Comte.
55:58Oui, mais j'avais une petite
56:00question subsidiaire. J'avais envie de vous parler
56:02des orques du Marineland d'Antibes
56:04qui a fermé il y a un an et demi.
56:06Non, qui a fermé début janvier.
56:08Il nous reste quelques secondes, Julie.
56:10Vous voulez
56:12un sanctuaire en Méditerranée ?
56:14Selon les ONG, l'eau est trop chaude.
56:16Comment on dépasse ce problème ?
56:18Je reprends le sujet.
56:20Plutôt à l'envers.
56:22On a deux orques,
56:24pas mal de dauphins
56:26qui sont aujourd'hui à Marineland,
56:28qui est un site qui est en cours de fermeture
56:30et dont les équipes sont en train de partir.
56:32Par ailleurs, il y a un sujet social que je ne méconnais pas.
56:34Deuxième chose,
56:36où ces orques et ces dauphins peuvent-ils aller ?
56:38Tout le monde nous demande
56:40ce qu'ils soient envoyés dans des sanctuaires,
56:42dont notamment un sanctuaire en Italie.
56:44S'agissant des dauphins.
56:46Il nous reste 30 secondes,
56:48on ne relance pas.
56:50Vous avez aujourd'hui
56:52deux projets.
56:54Un projet qui est en Grèce,
56:56sur lequel Sy Schéphard nous dit que ça peut accueillir des orques.
56:58Et donc un projet en Italie
57:00qui nous dit que ça peut accueillir des dauphins.
57:02Moi, je dis une chose très simple.
57:04Aujourd'hui, il y a zéro sanctuaire opérationnel.
57:06Si demain, on veut sortir
57:08de cette histoire
57:10où on dit qu'il faut les envoyer dans des sanctuaires,
57:12où les sanctuaires n'existent pas,
57:14où il faut des orques et des dauphins
57:16qui soient prévus pour les y envoyer,
57:18on se met autour de la table
57:20et on essaie,
57:22puisqu'il y a deux projets qui sont assez matures,
57:24l'un en Grèce, l'autre en Italie,
57:26de regarder quelles sont les conditions pour les terminer.
57:28C'est aussi simple que ça.
57:30Je ne dis pas qu'on réussira,
57:32mais je dis qu'au moins, on prend le sujet.
57:34Merci, Agnès Pannier-Runacher,
57:36pour ton interview. Dans Lundi, c'est Politique sur LCP.
57:38Il y avait beaucoup de questions. Il a fallu accélérer,
57:40couper un peu, mais c'est comme ça.
57:42Bonne soirée sur la chaîne parlementaire. A bientôt.

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