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Pour la sortie du film L'Attachement au cinéma, on a demandé à Pio Marmaï de revenir sur les dates clés de sa carrière. Le premier jour du reste de ta vie, Ce qui nous lie... Et même son film gratuit sur Youtube.

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Interview : Mathilde Fontaine
Montage : Cécile Fischer
Transcription
00:00N'ayez pas peur, si vous avez envie de me parler de ce film, je m'en fous complètement que vous disiez ou non le titre correctement.
00:05Il est un peu alambiqué, ou pas d'ailleurs, je m'en fous, on peut quand même discuter, même si vous plantez.
00:09A l'occasion de la sortie du film L'attachement au cinéma, on a retracé la carrière de Pio Marmaï.
00:14Je sortais de l'école nationale de Saint-Étienne, formation quand même assez riche,
00:17parce qu'on a la possibilité de travailler pendant 3 ans à 10 et faire des stages avec des intervenants assez géniaux.
00:22C'était la Comédie-Française, donc c'était pas un lieu que je connaissais particulièrement, j'étais acteur invité.
00:26Comment dire, je sais pas, j'étais assez émouvant, j'ai eu une formation quand même d'acteur classique.
00:30Mais j'ai eu un garage moto un peu plus tard, j'ai fait de la préparation en même temps,
00:36mais à ce moment-là, je travaillais plus au théâtre, en tout cas, j'avais déjà moins de temps,
00:41et je pense que pour pouvoir fabriquer un garage, il faut créer des emplois, à 25 ans c'est très compliqué.
00:46Donc voilà, c'est pas compliqué, ou alors on est génial, ou alors on est Macaulay Culkin dans Maman j'ai raté l'avion,
00:52ne me demandez pas pourquoi j'ai cette référence, elle vient de surgir.
00:55Donc, oui, c'est des moments assez émouvants, je pense que j'en garde un souvenir un peu ému,
01:01ça me paraît à la fois assez lointain, et pourtant, c'était il y a 15 ans, donc il s'est passé tellement de trucs depuis,
01:07et surtout, je pensais pas du tout que j'allais faire des films.
01:09À ce moment-là, j'étais pas du tout dans une logique, et même d'ailleurs, j'étais un peu...
01:16Bon, comment dire, j'avais une espèce d'image comme ça du cinéma.
01:19Je trouvais ça, je me disais, mais non, le théâtre c'est quand même au-dessus,
01:21c'est quand même une autre manière de travailler les textes, ça veut dire beaucoup plus d'épaisseur dans la langue.
01:27Et en fait, c'était bête, c'est complètement qu'on en parle.
01:29Oui, c'est ça, et deux ans plus tard, je fais le film Le premier jour du reste de ta vie,
01:33qui, cela dit, en passage, je pense que 80% des gens qui m'ont parlé de ce film
01:37n'ont jamais été capables de me citer le titre correctement.
01:40J'ai tout entendu, j'ai vraiment eu la fin du reste, du premier jour de la fin de ta vie.
01:43Vraiment, j'ai tout lu, et comme en plus, les gens, en général, quand ils viennent me voir,
01:47ils ont un petit coup de flip parce qu'ils veulent me dire un truc,
01:50et je vois qu'ils sont un peu flippés, et ils me disent, je vous ai découvert dans la fin du premier jour du reste de la fin de ta vie.
01:57Vous étiez, donc déjà, je sais qu'à un certain moment, je sais ce qui va se passer.
02:00Les gens ne vont pas me sortir le titre, et ce n'est pas grave, donc là, je vous lance directement,
02:04n'ayez pas peur, si vous avez envie de me parler de ce film, je m'en fous complètement que vous disiez ou non le titre correctement,
02:09il est un peu lambiqué, ou pas d'ailleurs, je m'en fous, on peut quand même discuter, même si vous plantez.
02:14Donc oui, il y a ce film, déjà, je découvre ce que c'est de faire des films,
02:17c'est-à-dire que, moi, je joue au théâtre, donc c'est quand même dans une pièce fermée, noire, même s'il y a du décor,
02:21enfin, je veux dire, ça reste quand même, la convention du spectacle, elle est quand même beaucoup plus claire quand on fait des films.
02:26Je découvre ce que c'est de jouer dehors, de découper la chronologie d'un scénario,
02:31enfin, en tout cas, de ne pas travailler chronologiquement sur un parcours de la technique aussi, je veux dire, les électros, les machinaux,
02:39et surtout, je ne me rendais pas compte qu'on était en train de faire quelque chose de bien, parce que je n'avais aucune référence, aucun référent.
02:45Et puis, le film est sorti et personne ne pensait que ça allait cartonner, donc je vois, et Rémi nous envoie des SMS en disant,
02:51putain, 300 000, 500 000, je ne sais pas combien de milliers d'entrées.
02:54Moi, je n'avais aucune idée de ce que ça signifiait.
02:56Le mec, il aurait pu me dire, on a fait 100 000 d'entrées, on en a fait un million.
02:59Bon, je sais que ce n'est pas le même chiffre, mais moi, j'étais complètement à l'ouest.
03:02Et puis après, il y a eu César, tout ça, quoi.
03:04Et c'est marrant, et ce film, j'en ai parlé tout à l'heure, il a vraiment, j'ai l'impression qu'il a vraiment marqué beaucoup de gens, quoi.
03:09Bon, moi aussi, mais en fait, j'ai encore un souvenir assez flou parce que j'avais tellement d'informations à digérer,
03:16tellement de choses à découvrir en tant que, vraiment, que, ignare, un novice,
03:20qu'enfin, surtout en tant que premier film, que je gardais un truc, vraiment une sorte de tourbillon.
03:25Pour moi, c'était un peu tourbillonnant.
03:29Alors, attendez, il ne faut pas s'arrêter sur ce titre un peu pompeux.
03:36Je ne me déplace pas en cheval, je n'ai pas, voilà, je n'ai pas une armure avec un écusson et tout.
03:43Ma mère était chevalière des arrières de la culture, donc je sais que, mais elle l'a eue beaucoup plus tard.
03:47J'avais 30 ans, je pense que j'étais un peu jeune pour qu'on me donne cette distinction.
03:53Ça m'a énormément touché, forcément, mais je suis toujours flatté quand on me, de recevoir des prix, des trucs comme ça.
04:00D'ailleurs, au passage, j'en ai jamais reçu, j'en ai reçu un seul.
04:05Donc, voilà, j'étais flatté à ce moment-là.
04:07Et puis le chevalier des arrières lettres, mais du coup, ça me fait penser à ma mère.
04:11J'étais ému parce que c'est ma mère qui l'avait, qui l'avait eue.
04:14Et puis, il n'y a même pas eu de sauterie.
04:15C'était vraiment juste, j'ai reçu le paplard et puis je l'ai mis sur mon truc, là, sur mon frigo.
04:23Voilà, celui-ci, que c'est là où c'est qu'il y a les trucs qui sont au frais.
04:29Je l'ai mis là, mais voilà, ça me fait marrer, mais ça me fait marrer, ça me touche.
04:34Extraordinaire, je pense que c'est l'expérience de tournage la plus folle que j'ai pu faire.
04:39Folle dans le sens, parce que déjà, il y a un truc sur la temporalité
04:41qui n'existe que dans ce film-là, puisque en général, un film,
04:45même là, je viens de finir une série Netflix qui est très, très longue.
04:49C'était absolument dingue à fabriquer aussi, mais ça ne prend que cinq mois.
04:53Ce qui est déjà, attention, la malégance, il faut serrer la vis,
04:56il faut y aller cinq mois, c'est loin.
04:58105 jours de tournage, non-stop, c'est la situation.
05:01Il faut s'accrocher.
05:02On était à la campagne, on était avec la même équipe.
05:03J'ai découvert aussi Anna Girardot, François Civil, avec qui je suis très proche.
05:07Quand on joue des frères et sœurs et des gens comme ça, forcément,
05:09il y a un truc émotionnel, le fait qu'on soit devenus amis,
05:13ce qui n'est pas toujours le cas.
05:14Il faut arrêter de penser que tous les gens qui travaillent ensemble
05:16dans le cinéma sont amis, c'est absolument pas vrai.
05:18Mais quand ça arrive, il faut l'accueillir, l'embrasser.
05:22Et la bienveillance de Cédric et l'homme qu'il est, l'ami qu'il est devenu,
05:26je pense que ça a participé aussi, pour moi, à me faire un peu confiance
05:32et de me rendre compte, peut-être, des projets que j'avais envie de traverser après.
05:36En tout cas, je savais ce que je ne voulais plus faire comme film.
05:39Voilà, ça, c'est très clair.
05:41J'espérais que vous alliez venir.
05:42Putain la vache, parce que ce film, dans ma carrière, est sous-considéré.
05:46Sous-côté, parce que fabriqué avec, heureusement, les moyens qu'on avait
05:49pendant le Covid, je le répète encore une fois, le film est disponible
05:52sur YouTube, c'est gratuit.
05:54Allez-y, vous tapez Ultime Vengeance 2 Les Origines.
05:57Vous tombez directement dessus.
05:58Ne me demandez pas où est le 1, où est le 3.
06:00On est passé directement en 2.
06:01On s'était gavé de gyoza, comme toute la France.
06:03Je répète toujours la même chose, mais c'est vrai.
06:05Pendant un mois, on s'est dit, si on continue comme ça, on va finir obèse.
06:08Pourquoi ne fabriquerions-nous pas un film collectif ?
06:10Et comme on aime les films d'action des années 90,
06:12on s'est dit, on va faire la même chose chez nous, avec mon père
06:15et les gens qui étaient présents avec moi pendant le confinement.
06:18Ça a été une aventure complètement chargée parce que je me suis évidemment
06:21blessé. Je me suis pris des coups de couteau.
06:22Je me suis fait opérer, recoup de la main.
06:24Il y a eu pas mal de blessures parce qu'évidemment, on faisait ça.
06:26Comme on se faisait un peu chier.
06:28Voilà, il y a un moment, le soir, on buvait un verre.
06:31La précision, je dirais, est moindre.
06:33Quand on fait une scène d'action avec des couteaux,
06:35quand on a bu un verre, c'est tout. Et c'est pas grave.
06:37Je le dis, mais ne le faites pas chez vous.
06:39On est cascadeurs, j'ai une formation de cascadeurs.
06:40J'ai le droit de le faire.
06:42Mais là, en l'occurrence, c'était hyper ludique.
06:44Mais c'était pas facile à faire non plus parce qu'on est quand même
06:47Là, ça apparaît un truc un peu fantaisiste.
06:49Mais il y a eu une création musicale.
06:50Il y a un montage quand même. Il y a eu la post-prod.
06:52On a fait une projection
06:53juste après le confinement, d'ailleurs, avec plein de copains à nous,
06:57dans un cinéma.
06:58Putain, mais c'était après le confinement et les gens se retrouvaient.
07:00On s'est retrouvés à 400 dans une salle.
07:02On a projeté ce film et c'était vraiment délicieux
07:05parce qu'il y avait ce truc.
07:06On avait tellement peur aussi de mourir les uns les autres en se disant
07:07mais putain, si quelqu'un envoie le postillon, on va tous choper le Covid.
07:11C'est vrai. Donc, c'était à la fois un truc.
07:13Mais c'était légal.
07:14T'as 400 pélos qui sont en train de mater l'ultime en lance 2.
07:16Après cinq mois d'isolement, bon, c'est quand même le retour.
07:18C'est pas Truffaut, quoi, tu vois ce que je veux dire.
07:22C'est les gens qui s'entretuent dans une maison de campagne,
07:26si on la fait court.
07:28Mais ça m'a fait beaucoup de bien de faire ça.

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