Le ministre de la Justice Gérald Darmanin est l'invité du Grand Entretien de 8h20, alors qu'une polémique autour d'une prison lui a servi de parfaite occasion pour afficher son intransigeance via un serrage de vis spectaculaire dans les lieux de détention. Plus d'info : https://www.radiofrance.fr/franceinter/podcasts/l-invite-de-8h20-le-grand-entretien/l-invite-de-8h20-le-grand-entretien-du-mercredi-19-fevrier-2025-2891577
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00:00C'est donc le ministre de la Justice, Garde des Sceaux, qui est l'invité du grand entretien de la matinale.
00:04Bonjour Gérald Darmanin.
00:05Bonjour.
00:05Beaucoup de sujets à aborder évidemment avec vous, la guerre que vous promettez de mener contre le narcotrafic,
00:11les conditions de vie dans les prisons, les menaces contre les magistrats, sur tous ces sujets et d'autres encore,
00:16les auditeurs d'Inter, comme d'habitude, peuvent vous poser leurs questions au 01 45 24 7000 et sur l'application de France Inter.
00:23D'abord, sur la défense de François Bayrou, accusé d'avoir menti en affirmant qu'il n'était pas au courant des violences physiques,
00:31psychologiques, sexuelles au sein de l'établissement Notre-Dame de Bétarame près de Pau.
00:36Il répète qu'il ne savait rien, mis à part une affaire de gifle, quand bien même il était ministre de l'Éducation,
00:41que ses enfants y étaient scolarisés et que son épouse y enseignait le catéchisme.
00:45Et cette fois, il charge le gouvernement Jospin qui a succédé à celui auquel il appartenait.
00:51C'est la défense d'un homme acculé ?
00:54D'abord, je veux avoir une pensée extrêmement forte aux victimes de violences que sont les enfants, même devenus grands.
01:01Ce sont des traumatismes qui ne s'effacent jamais. Et je l'ai redit depuis que je suis garde des Sceaux.
01:06Les violences faites aux enfants, les viols, les perversions qui les touchent, c'est un continent caché.
01:11Et on commence à découvrir ce continent caché. Voilà. Donc d'abord, ces victimes, il faut les écouter et les comprendre.
01:17Je pense que c'est aussi ce qu'a fait le Premier ministre et ce que doit faire toute la société.
01:20Le Premier ministre n'a pas menti. Le Premier ministre a dit ce qu'il savait.
01:24En l'occurrence, les premières plaintes ont été déposées il y a très longtemps, dans les années 50-60.
01:30Il y a eu des premiers faits qui ont été signalés. Et puis, les instructions de ce que nous en savons à la chancellerie,
01:36à partir de 1998, François Bayrou n'était plus au gouvernement à ce moment-là. Il y avait un autre gouvernement.
01:42Et donc, je pense que tout en prenant conscience du drame qui touche toutes ces victimes,
01:47il ne faut pas tomber dans le procès politicien. Je pense que ce serait très malvenu.
01:52– Vous parlez de la fin des années 90. Il y a eu une enquête pour viol contre l'ancien directeur de l'établissement
01:56qui s'est par la suite suicidé. C'était connu à l'époque, en particulier dans cette région.
02:01François Bayrou a reconnu avoir rencontré le juge d'instruction de l'époque.
02:05Vous êtes convaincu qu'il a dit la vérité ? Ou qu'il y a eu au minimum une maladresse,
02:09une omission volontaire de sa part ? Vous, vous le soutenez à 100% ?
02:13– Les instructions qui ont été ouvertes par la justice française, qui a fait, je crois, son travail en toute indépendance,
02:18sont à la connaissance de la chancellerie à partir de 1998.
02:22François Bayrou n'était plus au gouvernement, c'était un autre gouvernement.
02:25Mais on voit bien qu'à chaque fois que la France Insoumise, puisque c'est elle qui a relevé cette affaire,
02:30je mets des guillemets, pose la question au Premier ministre, elle réclame sa démission,
02:33le vote de la censure, à la fin de chaque question, à la fin de chaque réponse.
02:38On voit bien que c'est un enjeu politique et malheureusement, on le fait sur le dos des enfants.
02:41– Il a eu raison de dire qu'il ne savait rien ?
02:45– À ma connaissance, le Premier ministre ne savait rien et il n'était pas en fonction.
02:49– Il n'avait pas connaissance des 112 plaintes qui datent de l'année dernière,
02:53ce sont les derniers développements, mais sur le reste qu'on a évoqué, qui s'est déroulé dans les années 90.
02:57– Moi, je crois le Premier ministre en ce qui dit qu'il ne savait rien.
03:00– Un autre proche d'Emmanuel Macron, très proche même, l'ancien président de l'Assemblée nationale,
03:06Richard Ferrand, est sur la sellette aujourd'hui puisqu'il est auditionné dans quelques minutes
03:10par la commission des lois de l'Assemblée, puis par celle du Sénat.
03:13Il s'agit de valider ou de rejeter sa nomination à la tête du Conseil constitutionnel.
03:18Est-ce qu'il est le bon candidat ? Est-ce que le président de la République a eu raison de le choisir ?
03:22– Le choix du président de la République, c'est le choix souverain du président de la République,
03:25comme Laurent Fabius avait été proposé par François Hollande
03:27et comme Jean-Louis Debré avait été proposé par le président Chirac.
03:31Il y a une réforme institutionnelle depuis 2008, grâce à Nicolas Sarkozy,
03:34qui permet au Parlement, désormais, de pouvoir donner son avis.
03:38Et le choix du président de la République passera par les fourches codines du Parlement.
03:41Il faut que trois cinquièmes des parlementaires votent contre la nomination de Richard Ferrand.
03:45Mais je constate que les autres membres de notre organe institutionnel
03:50qui désignent des membres au Conseil constitutionnel ont aussi nommé des politiques.
03:53M. Larcher a nommé M. Philippe Bas, qui a été ministre, puis sénateur LR.
03:58– Qui a une expertise reconnue sur ces questions juridiques et constitutionnelles.
04:03Yael Brone-Pivet, que vous évoquez, qui est présidente de l'Assemblée nationale,
04:07qui a proposé Mme Vichy Nefsky, qui est députée Modem, qui est ancienne magistrate.
04:13– Mais convenez avec moi que…
04:15– Quelle est la légitimité de Richard Ferrand ?
04:17Laurent Wauquiez et les députés LR disent qu'ils voteront contre,
04:20parce que Richard Ferrand est trop politique, pas assez impartial,
04:23et pas assez compétent sur ces questions.
04:25– Convenez avec moi que Laurent Fabius n'était pas particulièrement compétent
04:29sur les affaires constitutionnelles et juridiques.
04:31C'était un homme politique de première importance.
04:33Il a été un grand président du Conseil constitutionnel.
04:34– Vous reconnaissez qu'il n'est pas nécessaire d'être expert
04:37des questions juridiques constitutionnelles pour être président du Conseil constitutionnel ?
04:39– Évidemment, ce n'est pas des critères de la Constitution.
04:42Ce qu'a voulu le président de la République, Charles de Gaulle et Michel de Bray,
04:45quand ils ont créé le Conseil constitutionnel Nouvelle Formule,
04:48c'est justement que ce ne soit pas une cour suprême,
04:51et que justement c'est un pouvoir qui est aidé par des juristes,
04:54c'est pour ça qu'il y a un excellent juriste,
04:55un secrétaire général du Conseil constitutionnel,
04:57que ceux qui composent le Conseil constitutionnel
05:00le font en vertu de notre Constitution.
05:02Et ça peut être des hommes politiques expérimentés, oui.
05:04– Donc ça ne vous pose pas de problème ?
05:06– Ah non, aucun, bien sûr.
05:07– Vous avez rappelé que c'était le choix du président,
05:09pas forcément le vôtre peut-être ?
05:11– Mais je soutiens évidemment Richard Ferrand,
05:12mais je ne suis pas parlementaire,
05:14et je n'aurai pas donc à m'exprimer.
05:16Richard Ferrand a été un grand président de l'Assemblée nationale.
05:18C'est un homme politique et je pense qu'on a besoin d'hommes politiques
05:21pour pouvoir avoir des fonctions très importantes pour notre nation.
05:23Vous savez, les hommes politiques,
05:24ils ne peuvent pas qu'ils soient disqualifiés par ce qu'ils font de la politique.
05:28Il a été rapporteur de textes de loi,
05:30il a participé aux mouvements législatifs,
05:32il connaît le monde politique, il connaît les Français, il a été élu.
05:36Je pense que c'est des critères très importants aussi
05:38pour diriger le Conseil constitutionnel.
05:40– En tout cas, jamais sans doute une nomination
05:42à la tête du Conseil constitutionnel n'aura été aussi disputée,
05:45mais on aura la réponse dans la journée.
05:46– Elle est disputée parce que, avouez avec moi,
05:48qu'il n'y a plus de fait majoritaire à l'Assemblée nationale.
05:50– Mais y compris les LR qui participent du gouvernement avec vous
05:53vont voter contre à l'Assemblée.
05:55– On verra bien à la fin ce que donnera le vote des deux assemblées,
05:58mais elle est disputée parce qu'il n'y a pas de majorité à l'Assemblée nationale.
06:01Et le jeu démocratique parlementaire fait que le Parlement contrôle l'action
06:05du Président de la République et du gouvernement.
06:08Eh bien, nous attendrons les résultats.
06:09– Autre échéance à l'Assemblée cet après-midi,
06:10l'examen d'une motion de censure déposée par le Parti socialiste.
06:14A priori, il n'a aucune chance d'être adoptée puisque le RN ne la votera pas.
06:18Mais cette motion dénonce sur le fond l'extrême droitisation de votre gouvernement,
06:23la trumpisation du débat public.
06:26Quand le Premier ministre valide le terme de submersion migratoire,
06:29quand vous plaidez désormais pour l'abrogation du droit du sol,
06:33est-ce que ce sont des victoires culturelles pour l'extrême droite
06:36et le Rassemblement national ?
06:38– Non, ce que je dis sur le droit du sol, c'est ce qu'a dit le gouvernement de la République
06:43dans les années 90 avec M. Ménury qui était centriste
06:45et avec M. Pasqua qui était au RPR.
06:48Donc, on a le droit d'avoir des positions tranchées,
06:51ça concerne 30 000 personnes par an.
06:52Et ce que je dis, c'est que quelqu'un ne peut pas être français de manière automatique,
06:56il doit, à sa majorité, non seulement exprimer le désir d'être français,
07:00mais on doit pouvoir vérifier qu'il fait partie de la communauté nationale
07:03parce qu'il parle français par exemple et qu'il respecte les règles de la République,
07:05qu'il n'a pas de casier judiciaire.
07:08C'est ce que font beaucoup de pays autour de nous.
07:09L'Italie, qui a été gouvernée pendant extrêmement longtemps
07:12par des démocrates et des socialistes, n'a pas le droit du sol par exemple.
07:15Ça n'en fait pas un pays d'extrême droite par principe.
07:18– Aujourd'hui, elle est gouvernée de fait par l'extrême droite.
07:20– Oui, mais ça a été imaginé quand les gouvernements étaient socialistes et démocrates.
07:24– Mais en France, c'est la revendication majeure du RN depuis 40 ans.
07:29C'est pas une victoire que vous leur accordez.
07:31– La Grèce, qui a été gouvernée par l'extrême gauche, n'a pas le droit du sol par exemple.
07:36– En France, c'est un principe...
07:40– Vous avez tort monsieur, ce n'est pas dans la Constitution.
07:41– C'est un principe important en France.
07:44– Ce n'est pas dans la Constitution.
07:46– Parce que j'ai dit, c'est dans la loi.
07:50– Oui, mais la loi, on peut la modifier, les parlementaires sont là pour ça.
07:54Heureusement que le peuple puisse voter pour des parlementaires qui veulent modifier la loi.
07:58C'est la démocratie.
07:59Il n'y a pas d'un côté le camp du bien qui décide ce qui est bien,
08:01puis après il y aurait le camp du mal qui pourrait forcément avoir que des mauvaises idées.
08:06Encore une fois, il y a un gouvernement républicain, démocratique,
08:08qui avait décidé qu'il y avait, au moment de la naissance,
08:11un moment où on devait manifester sa volonté.
08:13Voilà, c'était les lois Méniori-Pasqua, je pense que c'était des bonnes lois.
08:16– Puisque vous êtes accusé également, j'ai dit, de « trumpisation »,
08:19qu'est-ce que vous pensez des premières semaines de Donald Trump aux États-Unis ?
08:22– Moi, je suis français, je suis patriote,
08:23donc dès que la France, qui considère que l'Amérique est évidemment notre pays allié,
08:28ne doit pas se mettre dans les pas des Américains.
08:31Donc moi, j'espère, je souhaite, et je suis très heureux
08:35de voir que le président de la République essaie de réveiller l'Europe,
08:37il le dit depuis très longtemps, et que la France a une voix française.
08:39– Mais je vous pose la question sur le démantèlement de l'administration,
08:43de l'État fédéral, sur les coupes drastiques budgétaires,
08:47dans l'éducation, dans l'aide au développement.
08:50– Mais d'abord, j'entends que c'est un réquisitoire ce matin,
08:53et que vous avez très envie de ne pas parler des prisons,
08:55et de ne pas parler du narcotrafic.
08:56Parce que vous me parlez de M. Ferrand, de M. Bétharram,
08:59vous me parlez de M. Bayrou, et vous ne me parlez pas ni des prisons.
09:02Oui, c'est un peu dommage qu'on ne parle pas du narcotrafic,
09:05qu'on ne parle pas de la violence qui touche la France,
09:08et de la façon dont les magistrats peuvent y répondre, c'est un peu dommage.
09:11Mais pour répondre à votre question, moi je suis français,
09:13et je commente les affaires françaises.
09:15Les Américains ont choisi un président démocratiquement.
09:17Et ils l'ont, malheureusement, si j'ose dire,
09:19pour ceux qui commentent, choisi très massivement.
09:22Il n'a jamais été aussi bien élu. Respectons le vote démocratique.
09:25Vous savez, il y a deux types de commentateurs ou d'hommes politiques.
09:28Il y a ceux qui veulent changer le peuple,
09:29parce qu'ils considèrent qu'ils ne pensent pas bien.
09:31Manifestement, vous pensez que les Américains ne pensent pas bien,
09:33et vous voulez changer le peuple.
09:35– Je vous pose la question, ce que fait factuellement Donald Trump aujourd'hui ?
09:38– Je vous réponds, moi je suis français, et ce qui m'intéresse, c'est la France.
09:41Et ce qui m'intéresse, c'est que la France ne soit pas dépendante
09:43des Etats-Unis d'Amérique, qu'on puisse avoir notre propre projet.
09:46– Et se défendre aussi face à des ingérences,
09:48par exemple le discours du vice-président J.D. Vense,
09:51qui a sidéré les dirigeants européens à Munich.
09:53– Moi, je suis en désaccord avec ce qu'a dit le vice-président des Etats-Unis,
09:56mais il a le droit de le dire.
09:57Le fait qu'il puisse le dire en Europe montre qu'il y a une liberté d'expression.
10:01C'est la preuve du pudding qui se mange.
10:03Maintenant, je ne suis encore une fois français.
10:05Moi, ce qui m'intéresse, c'est mon pays, et que mon pays soit souverain,
10:08autonome, indépendant vis-à-vis de la Russie,
10:11vis-à-vis des Etats-Unis, vis-à-vis de la Chine,
10:13parce que la France est un très grand pays
10:14et on doit pouvoir avoir les moyens de souveraineté.
10:16– Venons-en donc aux prisons.
10:18Vous avez demandé lundi l'arrêt des activités ludiques
10:21dans les établissements pénitentiaires,
10:22après une polémique à la maison d'arrêt de Seyss, près de Toulouse.
10:25Des détenus qui auraient bénéficié de soins du visage pour la Saint-Valentin.
10:31En réalité, des massages du cuir chevelu entre détenus,
10:34accompagnés par des élèves esthéticiens, mais voilà,
10:36c'est pour être tout à fait précis.
10:38Est-ce que vous trouvez, comme on l'entend souvent,
10:40c'est le cliché qui revient souvent, que la prison c'est le club med ?
10:44– Je pense qu'il faut comprendre que d'abord,
10:46au ministère de la Justice, et quand on conduit le ministère de la Justice
10:51et les prisons en particulier, il faut du bon sens.
10:53Est-ce que les détenus doivent avoir des soins du visage ?
10:56Notamment sur les détenus que nous évoquons,
10:58il y avait des détenus radicalisés,
11:00il y avait des détenus qui avaient de très longues peines,
11:02il y avait des détenus à la maison d'arrêt de Toulouse
11:06qui avaient des actes de violence extrêmement fortes.
11:09Est-ce qu'ils doivent bénéficier de ce genre d'activités ?
11:11La réponse est non.
11:12– Vous dites qu'elles ne sont pas utiles pour la réinsertion,
11:14c'est ce que dit la contrôleure générale des lieux de privation de liberté.
11:17– Ce que je dis, c'est qu'on ne doit pas faire des massages
11:19et des soins du visage à des détenus radicalisés.
11:22Mais je pense que, à peu près, 95% des Français sont d'accord avec moi.
11:26Que nous fassions des activités éducatives,
11:30d'appréhension du français, de réinsertion,
11:32lorsque les gens sont à quelques mois de leur sortie d'une prison,
11:35bien sûr, évidemment qu'il faut le faire.
11:37Mais je ne pense pas que ça passe par le maquillage.
11:39Donc un peu de bon sens.
11:40– Ce serait du maquillage, en l'occurrence.
11:42– Ce serait du bien à tout le monde.
11:43Si, la première demande faite par l'administration pénitentiaire,
11:45c'est une demande à 10 000 euros, monsieur,
11:48pour justement faire, aux alentours de la Saint-Valentin,
11:50même si manifestement c'était tout à fait un hasard,
11:53d'après ce que je comprends, ce genre de choses.
11:55Voilà, je ne pense pas que ce soit ce qu'on doit faire dans les prisons.
11:57En revanche, ce que nous devons faire en France,
11:59c'est mieux réinsérer les détenus qui terminent leur peine de prison,
12:03puisque nous sommes très mauvais,
12:04on est à peu près à 50-55% de récidives quand on sort de prison.
12:08Donc la question de qu'est-ce qu'on fait pour permettre aux gens
12:10qui sortent de prison de ne pas récidiver est une immense question
12:12à laquelle la France n'a pas répondu et ce n'est pas digne.
12:14– Avant de penser à la réinsertion,
12:17il y a la question des conditions d'incarcération.
12:19Dans cette prison de Toulouse-Seysse, par exemple,
12:21il y a plus de 200% de taux d'occupation.
12:24La moyenne en France dans les prisons, c'est 130%.
12:27La surpopulation est le mal chronique des prisons.
12:30Des matelas à même le sol, des punaises de lit, des cafards, des rats.
12:33Ça a l'air catastrophiste, mais c'est la situation telle qu'elle est.
12:37Que comptez-vous faire contre cela ?
12:39– Il y a deux choses en France.
12:40Il y a des prisons pour peine,
12:41c'est genre les gens qui ont été définitivement condamnés.
12:43Et là, on n'est pas à 100% d'occupation.
12:45Il y a parfois des prisons, j'ai été à Condé-sur-Sarthe,
12:47où on est à 50-60% d'occupation.
12:49Et puis il y a des maisons d'arrêt où les gens attendent leur condamnation
12:52et là on est en effet à 150-200, parfois 230% d'occupation.
12:56Et c'est une indignité pour la République.
12:58C'est évidemment un drame pour les agents pénitentiaires
13:00qui peuvent avoir beaucoup de difficultés de sécurité.
13:02Et puis c'est un drame pour les détenus eux-mêmes.
13:05Donc vous voyez bien que le sujet d'abord, c'est les maisons d'arrêt.
13:07C'est-à-dire l'attente de la condamnation définitive.
13:10Pourquoi ? Parce qu'il y a un délai d'audiencement en France,
13:12le moment où vous attendez d'avoir votre procès qui est très long, trop long.
13:15Quinze mois, vingt mois, vingt-cinq mois.
13:17Il y a parfois dix ans d'attente pour une réponse,
13:20pour les victimes comme pour les auteurs.
13:21Et c'est ça qu'il faut que nous changions.
13:23Et je ne pense pas que le mécanisme qui consisterait à libérer les détenus serait le bon.
13:27J'ai une vision un peu différente d'un certain nombre d'autres acteurs.
13:30En revanche, que nous puissions discriminer les détenus, c'est une très bonne chose.
13:34Aujourd'hui, on met dans les maisons d'arrêt des trafiquants pour drogue,
13:37des auteurs d'homicides routiers, des personnes qui ont tapé leur femme.
13:41On les met parfois dans la même cellule.
13:42Ce n'est pas ce qu'il faut faire.
13:43Ce modèle carcéral français, il ne marche pas.
13:45Il produit de la récidive, il produit de l'indignité,
13:48il produit des difficultés pour l'administration pénitentiaire
13:50et il produit parfois des évasions avec des gens qui sont tués sous le péage interville.
13:53Est-ce qu'il faut développer des peines alternatives, par exemple ?
13:56C'est une question de libye sur l'application de France Inter.
13:58Il y a des bracelets « Semi-liberté », il faut aller plus loin.
14:00Ça existe déjà, j'ai annoncé le doublement des places de « Semi-liberté »
14:04parce que vous avez raison, il y a des gens qui n'ont rien à faire dans un milieu carcéral classique
14:08et nous les enfermons dans ce milieu carcéral classique.
14:11Nous devons développer des nouveaux lieux d'incarcération
14:14qui ne sont pas des prisons avec des miradors et des barbelés
14:16parce que tout le monde ne doit pas être dans un milieu très carcéral.
14:20On doit aussi séparer une partie des personnes qui sont dans nos prisons qui n'ont rien à faire là.
14:23Il y a 25% d'étrangers, par exemple, qui font des peines plus longues que les autres
14:26parce qu'ils n'ont pas de moyens de réinsertion.
14:28Et puis, je pense que c'est un point très important,
14:30il y a 20 à 30% de gens qui ont des maladies mentales dans nos prisons.
14:33Et le grand drame français, l'indignité française, c'est aussi que nous enfermons les fous
14:38alors que les personnes qui sont psychiatriquement atteintes
14:40doivent être dans des hôpitaux psychiatriques et pas dans les prisons.
14:42Donc il y a beaucoup de causes.
14:43Est-ce qu'il faut réguler, interdire un taux d'occupation au-delà des 100% ?
14:50Un colloque a eu lieu il y a quelques jours, il y a une semaine à l'Assemblée nationale
14:54et les professionnels semblaient s'accorder sur cette question de la régulation de l'occupation des prisons.
14:59En tout cas, les Français sont très défavorables et je pense comme eux,
15:01il ne faut pas faire un mécanisme de régulation carcérale
15:04parce qu'on n'a pas été capable de gérer les prisons en France depuis 40 ou 50 ans.
15:07En revanche, il faut faire une prison de haute sécurité pour les plus grands narcotrafiquants
15:12et puis avoir des milieux plus ouverts, plus humains, on va dire cela comme ça,
15:17pour ceux qui ne sont pas dangereux pour la société.
15:19Et c'est ce que nous allons faire dès le mois de juillet prochain.
15:21Vous allez nous parler de ces prisons de haute sécurité pour les narcotrafiquants
15:24justement que vous souhaitez mettre en place dès l'été prochain.
15:27Question d'Anthony au sujet du narcotrafic au standard de France Inter.
15:30Bonjour Anthony.
15:32Oui bonjour, bonjour Monsieur le Ministre et bonjour à tous.
15:35Je vous appelle d'une petite ville en banlieue de Lille,
15:38Mont-Saint-Barol que vous connaissez, en l'occurrence vous êtes déjà venu à l'occasion des émeutes il y a quelques années.
15:43Ville très agréable par ailleurs mais on a un vrai problème avec les points de ville.
15:47C'est un sujet qui reste d'actualité, on en entend parler depuis des années.
15:51On entend votre message coercitif sur pas mal d'aspects.
15:55Mais voilà, moi je conduis ma fille au centre aéré la semaine dernière,
15:57je passe devant des gens qui sont dans des fauteuils,
16:00aux vues au-dessus de tout le monde, on appelle de police.
16:03La police, personne ne bouge, personne ne se déplace
16:06et les dealers sont parfaitement tranquilles, il n'y a aucune punition et aucune action contre eux.
16:12Je veux juste savoir si vous êtes conscient de cet état de fait
16:15et aussi de la perte de confiance totale de votre électorat face à cette inaction ?
16:21Merci beaucoup Anthony, Gérald Darmanin.
16:23Je suis très conscient pour être maire de Tourcoing, la commune d'à côté.
16:26Je ne viens pas à Mont-Saint-Barol que pour les émeutes.
16:29Je connais très bien cette commune dont le maire Udi Elgesse fait un travail très important.
16:33D'ailleurs, un maire qui soutient le président de la République, réélu au premier tour dans sa commune.
16:37C'est bien qu'il ne doit avoir qu'un petit peu de confiance dans cet électorat, pour lui et pour nous.
16:41Et je connais évidemment les grandes difficultés de la drogue, la présence des points de deal,
16:45surtout auprès des écoles et je les ai beaucoup combattus quand j'étais mis à l'intérieur.
16:49Est-ce que c'est suffisant ? Non. Monsieur a parfaitement raison.
16:51Pourquoi ? Pour plusieurs raisons.
16:52D'abord parce qu'il y a des consommateurs, monsieur.
16:54S'il n'y avait pas de consommateurs, s'il n'y avait pas de gens qui fumaient des joints
16:57et qui prenaient des rails de coke, il n'y aurait pas de vente.
16:59Ça c'est un point très important.
17:00Il faut continuer de les culpabiliser, une campagne a été lancée il y a deux semaines.
17:04Il y a moins de 10% de gens qui fument du cannabis ou qui prennent de la drogue en France.
17:07Toutes drogues confondues, moins de 10%.
17:09Et ces moins de 10%, ils sont responsables des 3 à 6 milliards d'euros d'argent liquide chaque année.
17:14À Mont-Saint-Barreul, un point de deal, ça doit être entre 15 000 et 30 000 euros d'argent liquide par jour.
17:19Je vous pose la question, mais j'imagine connaître la réponse.
17:22Quand deux députés, un LFI, Antoine Léaumont et un de votre camp du Parti Renaissance,
17:26Ludovic Mendes, propose la légalisation du cannabis et la dépénalisation des principales drogues en circulation en France,
17:34vous êtes radicalement contre ?
17:36Mais c'est un discours de défaite.
17:37C'est pour la dame qui élève seul son fils à Mont-Saint-Barreul, qui va travailler à l'hôpital de Lille,
17:42et qui est un gamin de 14-15 ans qui peut faire des bêtises, parce qu'on fait des bêtises à 14-15 ans,
17:46et qui rentre dans le mécanisme de « je fume des joints, et donc c'est très mauvais pour ma santé,
17:52et donc évidemment je deviens indépendant et addict », c'est une trahison de cette dame.
17:56Est-ce que la répression marche ? C'est la question qui est soulevée derrière.
17:59On ne vous entend pas sur la prévention ?
18:02Parce que je suis ministre de la Justice, chacun son rôle.
18:04Si le ministre de la Justice commence à faire une mise à la santé, ce n'est pas organisé.
18:10Donc quand on est ministre de la Justice, son travail, c'est de donner les moyens aux magistrats,
18:13de donner les moyens, quand les personnes sont en prison, de pouvoir arrêter les personnes.
18:17Notre difficulté aujourd'hui, c'est que notre système est fait pour que le primo délinquant,
18:22la première fois que l'on fait une bêtise, on soit indulgent.
18:25Et quand on arrive à la récidive, c'est trop tard.
18:28On voit bien un rajeunissement de la violence, on voit un durcissement de cette violence,
18:31il faut que le système judiciaire change et qu'on soit très dur, c'est ça l'éducation,
18:35qu'on soit très dur au premier des faits pour empêcher la récidive.
18:38Pour terminer, pour dire à monsieur que je suis parfaitement conscient
18:42que nous devons continuer très largement la lutte contre la drogue.
18:44Ça passe par les consommateurs, mais ça passe aussi contre les grands trafics.
18:47La difficulté de Mont-Saint-Barreul ou de Tourcoing, c'est qu'on est près de la Belgique et des Pays-Bas.
18:51Monsieur sait que ce sont des pays qui ont été battus par la drogue.
18:55C'est un des narco-états, malheureusement, c'est les dirigeants de ces pays qui le disent,
18:59où la justice n'est plus écoutée, où la police n'est plus soutenue.
19:02Il faut évidemment éviter ça en France.
19:03Justement contre les grands narcotrafiquants qui continuent pour certains de gérer leur trafic en prison.
19:08Vous voulez mettre sur pied une pour l'instant prison de haute sécurité
19:13pour enfermer les 100 plus gros narcotrafiquants de France
19:16sur le modèle de ce qui a été fait en Italie contre la mafia.
19:20Est-ce que vous avez identifié l'établissement ? Vous aviez présélectionné 4 établissements.
19:24Oui, on continue à travailler, ce sera la semaine prochaine au champ de République d'établissement.
19:28Et donc au 31 juillet, une prison entièrement inviolable du point de vue communication.
19:34On ne pourra plus faire entrer de téléphone, on ne pourra pas passer des messages,
19:37on ne pourra pas menacer des agents pénitentiaires ou des magistrats ou des avocats.
19:40Ce sera connu et...
19:42Condé sur Sarthe, vendant le vieil Saint-Mort dans l'ordre ou Arles.
19:46Exactement. Et il en faudra d'autres.
19:48C'est-à-dire qu'aujourd'hui, il y a 80 000 détenus.
19:51Il y en a 700 qui nous posent des problèmes du point de vue de l'ordre public.
19:54Comment vous les identifiez ? Quels sont les critères ?
19:57C'est les magistrats qui me le disent, notamment les juges d'instruction
19:59qui sont en charge des affaires de narco-banditisme.
20:01Mais on a aussi un service de renseignement pénitentiaire au ministère de la Justice.
20:06Et nous avons classé les 700 personnes les plus dangereuses de notre pays.
20:10Puisque vous parlez du problème des portables en prison,
20:13la contrôleure générale, encore une fois, des prisons,
20:16Dominique Simonot, qui était l'invité de France Inter ce matin, propose de légaliser
20:21les portables en prison, les téléphones portables.
20:24Pas pour les grands narcotrafiquants, mais pour les détenus plus ordinaires, si j'ose dire.
20:30Qu'est-ce que vous pensez de cette proposition ?
20:32D'abord, ce que dit Madame Simonot, c'est que vous savez, un détenu,
20:35il a le droit de téléphoner.
20:36Et parfois, il a le droit de téléphoner 24 heures sur 24
20:39parce qu'il a un téléphone fixe dans sa cellule.
20:41Et ce système est très vieillissant.
20:42Et surtout, il coûte 8 centimes quand on appelle sur un téléphone fixe
20:45et 18 centimes quand on appelle un portable.
20:47C'est sans doute le coût de communication le plus cher de France.
20:49Donc les détenus, elle a raison de dire que c'est un système délirant.
20:52Et qu'il y a une hypocrisie aussi.
20:54On entendait un détenu ce matin, d'ailleurs, dans le journal de 7h30,
20:57qui dit que quand M. Darmanin dit qu'il veut interdire les portables, ça nous fait rire.
21:01Il y en a partout en prison des portables.
21:03Il rigolera moins dans quelques semaines, mais ce n'est pas la question.
21:05Ce que je veux vous dire, c'est que Madame Simonot pose une vraie question.
21:08Le système carcéral est fait de façon délirante
21:11où quand on appelle, quand on est détenu, ça c'est une vraie question pour les détenus,
21:13c'est 8 centimes un appel fixe et 18 centimes un appel portable.
21:17Ça encourage de faire entrer un téléphone portable pour que ce soit gratuit
21:21de passer ses coups de fil, comme tous les Français.
21:23Donc que Madame Simonot nous invite à changer totalement le système, elle a parfaitement raison.
21:26Et je vais écouter ses conclusions.
21:28Mais ça ne peut pas être non plus un discours de défaite et d'accepter les téléphones portables partout.
21:32Vous savez, les téléphones portables partout, c'est des gens qui continuent à commander des assassinats.
21:35Ça ne me fait pas rire, moi, vous voyez, que notamment sur une chaîne de radio publique,
21:39on puisse dire que quand on a un téléphone portable, c'est normal
21:41et on peut organiser, comme M. Ambral, l'assassinat
21:44de Baldo Kadachnikov d'agent pénitentiaire au PA Junkerville.
21:46– C'est un témoignage qui était remis dans son contexte.
21:49– Oui, mais je vous le dis, parce que c'est mon travail de vous le dire,
21:51il y a aujourd'hui des veuves, des veufs, des petits gamins qui n'ont pas de parents,
21:55parce qu'il y a quelqu'un, M. Ambral, qui de sa cellule a utilisé des téléphones
21:59pour pouvoir se libérer, si j'ose dire, de la prison
22:02et d'abattre des agents pénitentiaires qui étaient des pères de famille
22:04et des bons Français au PA Junkerville.
22:06Eh bien ça, il faut évidemment que nous l'arrêtions.
22:08C'est pour ça qu'on va discriminer les détenus.
22:10Il y a ceux qui méritent d'être réinsérés très rapidement
22:13et dont le régime pénitentiaire doit être différent, y compris dans la communication.
22:17Et puis il y a ceux qui sont des gens très dangereux
22:19et eux, on doit priver absolument toute communication extérieure.
22:21– Un témoignage, Gérald Darmanin, d'Alain, au Standard de France Inter.
22:25Bonjour Alain.
22:26– Bonjour messieurs, dames, bonjour monsieur le ministre.
22:29– Bonjour monsieur.
22:31– On vous écoute Alain.
22:32– Voici ma question, ça concerne des faits d'actes sexuels
22:42qui ont été découverts en 2017, juillet,
22:47et dont le procès n'est toujours pas de date encore,
22:51c'est-à-dire 7 ans et 7 mois après.
22:55Je suis l'arrière-grand-père de ces petites filles qui ont été violées,
23:05et on ne comprend pas, on ne supporte plus maintenant,
23:10vous vous rendez compte, les familles.
23:11– Ça s'est passé où monsieur ?
23:15– Est-ce que je dois le dire ?
23:16– Non mais la commune ou le département, si vous le souhaitez.
23:19– Où ça a été découvert, ça a été découvert dans la région de l'Orient.
23:23– Merci beaucoup Alain.
23:24Sur la lenteur de la justice, Gérald Darmanin.
23:26– Oui, monsieur a parfaitement raison d'être choqué
23:29et ne comprend pas le fonctionnement judiciaire, il a raison,
23:31et je m'excuse en tant que ministre auprès de lui.
23:34Il a parfaitement raison parce que la lenteur de la justice,
23:36c'est à la fois un manque de magistrats, on le répare tout doucement,
23:38mais oui, il y a un manque de magistrats.
23:41C'est des difficultés extrêmement fortes que nous avons à voir des preuves,
23:45et donc il y a un système de police technique et scientifique et technologique
23:47qui doit être beaucoup plus efficace, on y travaille.
23:49– On parle de 7 ans et demi à l'intérieur.
23:51– Oui, mais il y a des procès criminels qui attendent 15 ans.
23:53Il a raison monsieur, il a raison d'être scandalisé,
23:55je suis scandalisé avec lui, et c'est ce que je vous disais tout à l'heure
23:57sur le fait qu'il y ait beaucoup de monde en prison,
23:59en maison d'arrêt, en attendant les procès,
24:01il y a des délais d'audiencement qui se sont très largement rallongés,
24:04et donc la cour criminelle aujourd'hui qui juge les viols notamment,
24:08ou les violences conjugales pour les femmes,
24:11a été enfermée dans un délai de 6 à 8 mois,
24:13ce qui est très important, et on viole aujourd'hui
24:16avec une réponse pénale qui est rapide pour la plupart de ces violeurs,
24:20mais c'est tout à fait vrai que pour les autres procès criminels
24:22qui touchent les enfants, qui touchent le narcomanditisme, les homicides,
24:26c'est très très long, et c'est ce qu'on doit évidemment changer,
24:29et donc je suis là pour ça.
24:30Monsieur, moi je comprends votre peine, celle de sans doute votre famille,
24:34et tous les jours au ministère de la Justice,
24:36je vais essayer de réduire cette peine, et essayer de réduire ce délai d'audiencement.
24:39Un tout dernier mot Gérald Darmanin, sur les menaces contre les magistrats
24:42qui se propagent, notamment sur les réseaux sociaux,
24:44il y en a eu contre les magistrats du tribunal administratif de Melun,
24:47après l'annulation de l'OQTF, l'obligation de quitter le territoire,
24:51contre un influenceur algérien.
24:52Cette décision avait été critiquée par votre ministre,
24:55votre collègue ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau,
24:57alors que lui-même avait voté la loi avec ses collègues LR,
25:01qui a permis cette décision.
25:03Est-ce que les ministres doivent être plus prudents aussi,
25:06quand il y a des conséquences comme ça, quand ils commentent des décisions de justice ?
25:10On a le droit de commenter des décisions de justice, surtout quand on fait appel,
25:12ce qui était le cas du ministre de l'Intérieur dans l'affaire du tribunal administratif de Melun.
25:15Moi-même, j'ai été à très nombreuses reprises à annuler mes actes de ministre de l'Intérieur
25:20en première instance, et on m'a donné raison en appel au Conseil d'État.
25:23Donc ça c'est la critique, elle fait partie, ou le commentaire,
25:25surtout quand il y a un appel, fait partie de la vie démocratique.
25:27En revanche, la menace qui touche les magistrats,
25:30comme quand elle touche les greffiers, les légions pénitentiaires,
25:33les magistrats, la menace est évidemment inacceptable.
25:35J'ai écrit au président du tribunal administratif de Melun,
25:38il y a aujourd'hui une vingtaine de magistrats qui sont protégés par les services de police,
25:41il y a 150 magistrats par an qui sont menacés,
25:43je leur apporte évidemment tout mon soutien,
25:45et il faut surtout que les condamnations soient extrêmement fermes
25:48quand on trouve les auteurs de ces menaces.
25:50Merci beaucoup. Merci à vous monsieur Gérald Darmanin, ministre de la Justice, garde des Sceaux.