Découvrez l'histoire incroyable du visage qui a traumatisé toute une génération ! Derrière ce récit, une grande aventure, un récit fabuleux et un réalisateur hors pair ! On attend vraiment votre retour en commentaire, c'est super important pour vous, si vous avez 2 minutes. :)
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SOURCES :
https://www.senscritique.com/film/eggshells/378077
https://www.gqmagazine.fr/pop-culture/article/les-films-dhorreur-les-plus-flippants-et-derangeants-des-annees-70-a-revoir-absolument
https://www.courrierinternational.com/article/disparition-comment-tobe-hooper-eu-lidee-de-massacre-la-tronconneuse
https://fr.wikipedia.org/wiki/Tobe_Hooper
https://www.slate.fr/story/234268/declin-tueurs-serie-meurtres-1980-dahmer-bundy-gacy-serial-killers
https://fr.quora.com/Pourquoi-la-plupart-des-films-d-horreur-se-déroule-dans-les-années-70
https://www.denofgeek.com/movies/the-texas-chainsaw-massacre-how-low-budget-filmmaking-created-a-classic/
https://www.interviewmagazine.com/film/tobe-hooper
https://www.flashbackfiles.com/tobe-hooper-interview-2
https://www.denofgeek.com/movies/the-real-texas-chainsaw-massacre-how-ed-gein-inspired-classic-horror-movies/
https://www.youtube.com/watch?v=WVK4XJT_6vg
https://www.youtube.com/watch?v=AyxL2J4-bAU
https://www.youtube.com/watch?v=ZqBRiDE2iWA
https://www.youtube.com/watch?v=1k9iPOtq_pg
https://www.youtube.com/watch?v=pm-iurWBNKM
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😹
AmusantTranscription
00:00On est en 1974, et les salles de cinéma sont remplies de spectateurs pour voir un long
00:15métrage horrifique que tout destinait au flop monumental.
00:18Pourtant, quand les gens sortent de la projection, un seul mot leur reste en bouche, horrible,
00:26ou encore dégoûtant, écœurant, terrifiant, traumatisant, bref, la liste est longue.
00:31Et c'est à un tel point qu'une bonne partie du public américain se demande si
00:35ce n'est même pas un peu trop.
00:37Si ce genre de film ne devrait pas rester dans l'esprit probablement tordu de son réalisateur
00:42qui exprime certainement tous ses vices à travers la pellicule, sommes-nous allés trop
00:47loin ?
00:48Ce à quoi le public vient d'assister, c'est pourtant un simple film d'horreur,
00:53un simple film, mais peut-être pas n'importe lequel.
00:55Car ce qu'ils viennent de voir, les yeux moitié clos tellement certaines scènes
01:00leur ont paru insoutenables, c'est un long métrage, avec quasiment aucun budget pour
01:05la réalisation, ni aucun acteur connu à l'affiche.
01:08Pourtant, c'est ce même film controversé qui sera plus tard considéré comme l'un
01:13des films les plus rentables de tous les temps, toutes catégories confondues.
01:16Aujourd'hui, on parle d'une histoire folle et incroyable, d'un réalisateur encore
01:21plus fou, et on parle d'un film qui laissera sa marque dans le cinéma à tout jamais,
01:26et qui traumatisera une génération tout entière.
01:28Bonsoir.
01:29Les années 70 représentent probablement la décennie la plus importante de l'histoire
01:49pour le cinéma d'horreur.
01:51Vous serez surpris de savoir combien de gros titres devenus iconiques aujourd'hui y ont
01:55vu le jour.
01:56Attention, parce qu'on parle là de piliers de la pop culture, comme Orange Mécanique,
02:00Les Dents de la Mer, Carrie au Bal du Diable, Halloween, Alien, ou encore L'Exorciste,
02:06dont on aura peut-être l'occasion de parler plus en détail dans une future vidéo.
02:09Mais pourquoi tant de grands titres de la même décennie ?
02:12Ben faut savoir qu'avant ça, dans les années 60, on avait déjà les prémices
02:16de l'essor de ce genre au cinéma, mais rien de comparable avec l'ampleur des années
02:2070.
02:21Mais pourquoi cette époque précisément ?
02:23Ah, on a peut-être des pistes qui peuvent expliquer cet engouement quelque peu soudain
02:27pour ce genre qui était jusque là plutôt marginal.
02:30Bon, déjà faut savoir que les années 70 sont une période de profond bouleversement
02:35aux Etats-Unis.
02:36On a d'un côté les mouvements qui luttent pour faire avancer les droits des gens, il
02:39serait temps quand même, et ces mouvements connaissent leur apogée dans les années 60
02:43et ça continue d'influencer la société et le peuple commence à remettre en question
02:47les inégalités raciales qui étaient très présentes à l'époque.
02:50Et d'un autre côté, on a les mouvements féministes qui gagnent en force et qui luttent
02:55pour l'égalité des sexes en critiquant les rôles traditionnels assignés aux femmes.
02:59En clair, on veut de plus en plus de rôles badass pour les femmes et qui sortent d'ordinaire.
03:03Bref, ces mouvements font peu à peu basculer les normes établies et c'est le graal pour
03:08l'expression artistique de nos fameux réalisateurs.
03:11En quelque sorte, on pourrait dire que ce sont des gigas opportunistes, mais ils ont
03:14raison.
03:15Ils profitent de cette période de transition pour explorer les thèmes considérés à
03:19cette époque comme perturbateurs et provocateurs.
03:22Et finalement, le thème de l'horreur est utilisé comme un moyen d'exprimer les angoisses
03:26collectives.
03:27Et ça marche !
03:28Le film Night of the Living Dead de George Romero est un excellent exemple.
03:33Il a été fortement influencé par le climat social de l'époque et pas qu'un peu.
03:38Romero a choisi exprès un casting mixte, dénonçant les tensions raciales bien présentes.
03:43Et d'ailleurs, le chaos qui règne dans le film est en fait une métaphore d'une
03:47société en pleine mutation.
03:4810 ans plus tard, le film Zombie du même réalisateur évoque le thème de la déshumanisation,
03:54d'une vie qui n'en est plus vraiment une et de la société de consommation devenue
03:58hautement matérialiste.
03:59Et oui, les artistes n'ont pas attendu YouTube pour pouvoir faire passer leurs idées à
04:03travers la caméra.
04:04Bon, jusque là, on le comprend bien, les réalisateurs des années 70 choisissent souvent
04:09des contextes sociaux réalistes et utilisent des thèmes qui inquiètent le public.
04:13Tout ce qui est monstre et phénomène surnaturel deviennent des métaphores puissantes pour
04:18décrire des problèmes tels que le racisme, la violence de l'État, les conflits, etc.
04:24Mais c'est pas tout.
04:26On ne se contente pas de simples effets visuels choquants.
04:29En clair, on n'est pas là dans le but de choquer pour choquer.
04:31En tout cas, pas dans la plupart des films, parce que oui, il y a des exceptions.
04:34En fait, les réalisateurs veulent que leurs œuvres soient bien plus que de simples divertissements
04:39Hé, on est là pour redorer l'image de l'horreur ou pas ?
04:42C'est d'ailleurs dans cette même décennie que l'horreur a droit à sa propre catégorie
04:45lors des nominations aux Oscars et c'est une grande première.
04:48Et en plus de tout ce qu'on vient de décrire, comme si c'était pas assez, on a souvent
04:52comme inspiration des événements malheureusement traumatisants.
04:55On parle par exemple de la guerre du Vietnam, la révolution Black Power, mais aussi la
05:00crainte grandissante des tueurs en série et des mouvements sectaires.
05:03Et on en parlera peut-être plus en détail de ça aussi.
05:05Bref, tout ça contribue peu à peu à abolir la censure et on assiste alors à l'explosion
05:11des projections ultra-gores et profondément marquantes.
05:15Bienvenue dans l'âge d'or des films d'horreur.
05:18Bon, dans tout ce contexte, voyons l'essor et l'intérêt grandissant du public pour
05:23ce type de long métrage, un jeune garçon étant à peine sorti de l'université,
05:29voit les choses autrement.
05:30Ce jeune né en 1943 vit tous ces changements et ces révolutions lors de son adolescence
05:35et au début de l'âge adulte et ça lui donne tout plein d'idées.
05:38Mais bon, à cette époque, il n'a pas une thune et même s'il a étudié un peu le
05:42monde de la télévision à l'université du Texas, il n'a aucune connaissance en
05:47cinéma d'horreur, aucune.
05:49Et pourtant, le jeune Tobey Hooper est persuadé qu'il peut apporter sa pierre à l'édifice.
05:54En 1969, alors qu'il a 26 ans, il réalise Excels, un genre de film entre l'expérimental
06:01et le fantastique qui traite de multiples sujets.
06:03Pour l'époque, c'est un peu original, mais ça parle de hippies, de sexe, de drogue
06:08et tout ça avec un très faible budget de 40 000 dollars.
06:11Autant dire que même pour l'époque, c'est vraiment très peu.
06:14Et au final, c'est un film qui se veut être très original, peut-être même un peu trop.
06:18Soyons francs, c'est carrément un giga fail.
06:22Le public est complètement perdu et ne comprend pas tout le délire du réalisateur ou est-ce
06:26qu'il a essayé de les mener et ça accroche juste pas.
06:29Mais en fait, ce gars, ce Tobey, il est carrément en avant sur son temps.
06:33C'est un gars brillant.
06:35Et surtout, il perd pas de vue son esprit quelque peu compétitif et il n'abandonne
06:39pas son rêve de réaliser un grand film visionné et reconnu par tout le monde.
06:44Après tout, c'est quand même la volonté de 92,7% des artistes.
06:48Et même si ce sondage sort tout droit de notre chapeau, il n'empêche que son premier
06:52métrage est un flop monumental, mais c'est peut-être un mal pour un bien.
06:57Parce qu'il y rencontre un certain Kim Henkel qui a co-écrit Excels et ce Kim, il croit
07:02grave en Tobey.
07:03Il voit le potentiel du jeune à ses côtés et il décide de le suivre pour voir où ça
07:08va mener.
07:09Et un jour, alors que Tobey se remet peu à peu de son fail et est marqué par la nuit
07:14des morts vivants qu'on a évoqué un peu plus tôt et qui est un véritable carton,
07:18c'est la révélation.
07:19Jusque là, il n'a vraiment aucune idée de comment se distinguer, de comment marquer
07:25le public et par la même occasion, l'histoire.
07:27On se plonge à travers ses yeux, on est la veille de Noël et Tobey se retrouve dans
07:32un grand magasin bondé.
07:33Problème, il supporte mal la foule et quand il se rend compte qu'il n'est pas le seul
07:38à faire ses emplettes à la dernière minute, il se met à paniquer.
07:41J'étais en train de flipper, tout ce que je voulais, c'était sortir de là, m'extraire
07:45de la foule.
07:46Et puis je me suis retrouvé face au rayon outillage, devant les tronçonneuses et c'est
07:51là que je me suis dit, si j'attrape ce foutu machin et que je l'allume,
07:54tout le monde s'écartera devant moi comme la mer rouge et je pourrai sortir d'ici.
07:59Ouais bon, un peu border comme pensée, on va pas se mytho, mais mettons ça de côté.
08:04La révélation est là.
08:05Un simple outil qui n'est pas vraiment rare de voir dans le paysage urbain américain,
08:09affreusement banal, mais diablement efficace.
08:12Et oui mesdames messieurs, l'idée de la tronçonneuse n'est pas le fruit d'une
08:15réflexion longuement maturée, mais d'une simple anecdote liée à une grande surface.
08:20Je vais marquer l'histoire du cinéma à jamais.
08:23Ok super, on a l'idée charnière de notre film, qu'est-ce qu'il manque maintenant ?
08:27Et bah la thune.
08:28Et oui, produire un film ça coûte cher, très cher.
08:32Et Toby je sais très bien, il vient de claquer 40 000 dollars dans un pur échec commercial.
08:37Mais finalement, d'une manière ou d'une autre, il réussit à soulever la maudite
08:41somme de 60 000 dollars.
08:42Et encore une fois, 60 000 dollars pour payer les acteurs, même s'ils sont inconnus du
08:47grand public, pour louer tout le matos, pour trouver le lieu de tournage et pour tout ce
08:52qu'on peut imaginer comme dépense annexe, c'est très très peu.
08:56Mais maintenant, vous commencez à comprendre, ce Toby, il est vraiment déterminé et rien
09:01ne semble pouvoir arrêter ses grandes ambitions.
09:03Maintenant que les fonds sont levés, que le casting est prêt et que la vieille ferme
09:07qui va servir à la grande majorité du tournage est trouvée, il reste quand même un gros morceau.
09:13Comment captiver les gens ?
09:15Comment faire un film où l'on peut s'identifier ?
09:17Mais surtout, comment inventer une histoire tellement réaliste que les spectateurs seront
09:22obligés d'y croire ?
09:23Et bien peut-être en utilisant la réalité elle-même.
09:26On vous l'a dit, les années 70 sont réputées pour avoir apporté bien des changements dans
09:32la société américaine, mais elles sont également tristement connues pour avoir été
09:36des années extrêmement prolifiques en matière de tueurs en série.
09:40On parle pas du petit tueur en série du coin là, non non non, on parle de gros morceaux
09:44à la Ted Bundy, Jeffrey Dahmer, John Wayne Gacy etc. pour ne citer qu'eux.
09:49Et notre petit Toby, il a une idée de génie, je pense que vous l'avez anticipé, mais
09:54quoi de mieux pour marquer le public que d'utiliser un cas d'école ?
09:57Et oui, comme tout le monde est marqué par ces événements traumatisants, il faut pas
10:01aller chercher bien loin pour susciter la peur du public.
10:03Et l'inspiration de Toby, ce n'est personne d'autre que Ed Gein.
10:07Vous avez peut-être déjà entendu parler de ce gars, mais pour résumer, dans le genre
10:11pas cool, il est vraiment pas cool du tout.
10:13Il sévit dans les années 50 et on retrouve pas mal d'éléments de son histoire chez
10:17le protagoniste de notre long métrage.
10:19En bref, tout comme Ed Gein, il utilise la peau de ses victimes pour en faire des vêtements,
10:24il a du mal avec sa masculinité et il est fortement soupçonné de cannibalisme.
10:28Et lorsque les enquêteurs pénètrent la maison de l'horreur, ce qu'ils y trouvent est
10:32sur le point de les faire vomir tellement les scènes sont atroces.
10:36Bref, on a fait une vidéo qui date un petit peu sur le sujet, on vous épargne les pires
10:40détails, mais la route est toute tracée pour Toby.
10:42C'est l'occasion rêvée et c'est quasiment un script tout établi.
10:46Et pour concocter la recette parfaite pour qu'on s'identifie, il suffit de rajouter
10:50le fameux groupe de jeunes qui partent en voyage avec leur voiture dans la campagne
10:54du Texas et qui tombent malheureusement dans le repère d'une terrifiante famille qui
10:59les chasse et les tue un par un.
11:00Faut quand même savoir que c'est probablement l'un des premiers films à pouvoir être
11:05qualifié de slasher.
11:06Et c'est que des années plus tard que le film Halloween va réutiliser cette mécanique
11:10vraiment innovante pour l'époque.
11:12Je savais que ça allait être reconnu, parce que c'était tellement différent et je savais
11:17que ça avait quelque chose de spécial.
11:19Bon, cette fois le compte y est, on a notre équipe de choc, on a notre lieu de tournage
11:25et enfin on a notre script.
11:27C'est maintenant que tout se joue, tout le monde retient sa respiration parce que la
11:31partie la plus importante commence enfin.
11:33Mais rien ne se passe comme prévu, loin de là.
11:36Ok, préparez-vous parce qu'on rentre dans 32 jours de tournage infernaux.
11:40Et pour les acteurs, il s'agit probablement des pires jours de tournage de leur vie tout
11:44court.
11:45C'est le cas de le dire, mais en 1973, sous le soleil écrasant du Texas, ils s'apprêtent
11:51à vivre un véritable film d'horreur.
11:54Bon, à votre avis, lequel des paramètres a été foireux dans l'équation ? Qu'est-ce
11:59qui a fait que ce tournage a été purement et simplement catastrophique ?
12:02Et ben, comme on vous l'a dit, quand on a peu de budget, on fait avec les moyens du
12:07bord.
12:08Et là, c'est vraiment le cas de le dire.
12:10Pour vous donner un avant-goût du désastre que les acteurs s'apprêtent à vivre, Toby
12:14déclare bien plus tard dans une interview
12:16« A la fin de la production, tout le monde me détestait.
12:19Il leur a fallu des années pour se calmer. »
12:21Et pour cause l'été au Texas, c'est pas la petite bronzette que tu fais au mois
12:25de juin en France.
12:26Les températures peuvent grimper jusqu'à 45 degrés et ça rend le tournage extrêmement
12:31pénible.
12:32Et on vous le rappelle, avec le budget serré du film, on ne s'attend pas à un grand
12:35confort du côté des acteurs.
12:36Mais quand même, déjà, oubliez la pléthore de costumes.
12:40Ici, c'est la street et les acteurs sont obligés de porter les mêmes vêtements sales
12:44et humides de transpiration jour après jour.
12:46Et ceux qui nécessitent du maquillage comme le personnage du grand-père, Cényl, doivent
12:50subir chaque jour des heures de maquillage étouffants.
12:53Bon, après tout, si ce n'est que ça, vous me direz « ça va encore ».
12:57Mais là, on s'enfonce dans les détails vraiment glauques.
13:01J'ai lu que vous avez utilisé des vrais os et des cadavres d'animaux qui ont commencé
13:05à pourrer et à se décomposer durant le tournage.
13:08Oui, et certains des squelettes étaient réels.
13:10Quand il est empalé sur la tombe au début du film, c'est un vrai squelette humain
13:14en dessous de lui.
13:15Ce qui était plus pratique, une question de budget.
13:17C'est beaucoup moins cher de prendre des vrais squelettes humains qui viennent d'Inde
13:20que d'acheter des reproductions en plastique.
13:25Ouais, les squelettes dans le film sont bel et bien réelles.
13:28Et si vous pensez que c'est le seul élément discutable de la production, on vous spoil,
13:32non.
13:33En plus de tout ça, la vieille ferme qui compose une bonne majorité du film pue tout
13:37simplement la mort.
13:38Et pour cause, Toby fait le choix judicieux de disposer plein de cadavres d'animaux
13:43réels et de sang pour participer au réalisme de la scène.
13:46Mais évidemment, en plein été et au bout de quelques jours déjà, tout commence à
13:50se décomposer.
13:51L'air empeste véritablement et c'est à un tel point que c'est trop pour certains
13:55membres de l'équipe.
13:56C'est pas rare de voir un cadreur aller vomir entre deux prises.
13:59Et le budget misérable de l'équipe se ressent aussi au niveau des outils qui sont
14:03utilisés.
14:04Pour un film basé sur une tronçonneuse, on peut croire qu'ils en ont au moins plusieurs
14:07à leur disposition.
14:08Et ben pas du tout, il y en a une seule et à chaque scène, l'équipe prie pour qu'elle
14:13continue de fonctionner.
14:14A un moment, elle passe d'ailleurs trop près d'un acteur, et là c'est le déclic.
14:18Toby se rend enfin compte que ça peut être dangereux, et donc la chaîne est retirée
14:23et remise en fonction des besoins.
14:24Mais malgré tout ça, ce qui est vraiment marquant, c'est que les acteurs jouent vraiment
14:29bien.
14:30Et vous savez pourquoi ? Outre le fait que c'est leur métier, parfois ils souffrent
14:34vraiment.
14:35Prenez cette scène où le grand-père doit lécher le sang sur le doigt de la dernière
14:38survivante.
14:39Vous le voyez venir, un effet spécial rate, on manque de faux sang, et donc la pauvre
14:44Marilyn Burns voit son doigt réellement coupé pour que la scène puisse avoir lieu, et le
14:48grand-père lèche donc du vrai sang.
14:50On est d'accord, cette fois, la lime était vraiment dépassée.
14:53Lorsque les acteurs crient, c'est pour de vrai.
14:56Si vous voulez d'autres anecdotes, il y en a plein.
14:59Une autre actrice est à un moment faussement empalée à un crochet, heureusement, mais
15:03elle était réellement suspendue sur tout le poids de son corps, et ça fait un mal
15:07de chien.
15:08Il y a aussi le moment où un acteur se prend un coup de marteau factice, mais pas si factice
15:12que ça, parce qu'il finit avec un oeil au beurre noir bien réel.
15:15Bon, à ce stade, vous l'aurez compris, au bout de ces 32 jours de tournage, à un
15:20rythme parfois de 18h par jour, toute l'équipe est à bout, et il y a même des cas de blessure
15:25psychologique.
15:26Bref, tout ça c'est maintenant du passé, le tournage touche enfin à sa fin, et là
15:31on a le moment où toute l'équipe se demande si ça en valait vraiment le coup.
15:35Est-ce qu'on a vraiment subi tout ça pour un film même pas destiné à être mis en
15:39avant ? Tout ça pour un film qui est censé être diffusé dans quelques cinémas de série
15:43B et qui disparaîtra sans laisser de traces ? Toutes ces questions sont légitimes, et
15:48c'est maintenant ou jamais pour Toby.
15:49Est-ce que je suis vraiment fait pour être réalisateur ?
15:52Mais vous avez lu le titre, et si vous êtes encore là, vous avez déjà la réponse.
15:57On parle pas de n'importe quel film là, on parle d'une oeuvre qui a marqué l'histoire
16:00du cinéma à tout jamais.
16:02Le 11 octobre 1974, le film sort enfin dans les salles sombres, pour maximiser le nombre
16:10de spectateurs, Toby a tout fait pour que son film soit classé PG, en gros ça veut
16:15simplement dire qu'il n'est pas interdit au moins de 18 ans, mais simplement dans la
16:19catégorie supervision parentale suggérée, et en fait quelque part, et ben ça se comprend.
16:24Si on regarde bien le film, on remarque qu'il est relativement pauvre encore, pas de gigantesques
16:30effusions de sang, l'explicite est rendu implicite, et pourtant, on vous l'a dit
16:35au début, les 83 minutes du film sont insoutenables pour le public.
16:41Le montage final est un chef d'oeuvre, le son, les effets, le cadrage, tout est parfaitement
16:48étudié pour susciter l'angoisse chez le spectateur.
16:51Ça marche tellement bien que l'équipe elle-même n'en revient pas.
16:54En fait, même si le public ne le remarque pas consciemment, il y a toujours un niveau
16:58de distance dans les films d'horreur les plus sanglants.
17:00Au fond, on sait qu'on regarde des acteurs jouer et des effets spéciaux éclabousser
17:04l'écran.
17:05Il y a même un certain réconfort à savoir que ce qu'on voit est tout à fait fictif,
17:09mais dans Massacre à la tronçonneuse, les choses semblent se passer autrement.
17:13La barrière est trop fine, tout est tellement réaliste et le contexte marche tellement
17:19bien que tout le monde entend parler de ce film qui n'aurait pas dû avoir cette popularité,
17:23et le premier à assister à cet engouement immense, c'est Toby lui-même.
17:28Il voit que son oeuvre, qui a été montée d'ailleurs chez lui tellement il manquait
17:31de moyens, est un carton.
17:33Il se rend aussi compte par la même occasion que c'est justement le manque de budget
17:37et le côté brut du métrage en fait qui fait tout son succès.
17:40Tout est artisanal, tout est laid, attention dans le bon sens du terme, et ça le public
17:47le ressent.
17:48Et c'est même essentiel pour qu'il s'identifie.
17:50Bien sûr, ce ne sont pas les seules raisons qui en fait que ça marche aussi bien.
17:54Le contexte dont on a beaucoup parlé au début a aidé, et les rôles peu conventionnels
17:58que Toby a décidé d'attribuer au personnage tout autant.
18:01Le grand méchant n'est pas puni à la fin, et il est toujours en vie.
18:05La fille badass arrive à s'enfuir contre toute attente, peut-être au prix de sa santé
18:10mentale.
18:11Ce film qui a bénéficié d'un budget de 60 000 dollars, et 140 000 si on compte le
18:16montage final et toutes les petites finitions, rapportera près de 31 millions.
18:21Et c'est pas rien quand même, on parle là du 14e film le plus rentable de tous les temps.
18:26Quand il a été diffusé dans les cinémas, des bagarres ont éclaté.
18:30A San Francisco, ils ont fait une avant-première de massacre à la tronçonneuse, et tout le
18:34conseil municipal de la ville était là.
18:36Les gens sortaient du cinéma en vomissant, et plusieurs bagarres ont éclaté.
18:40J'ai lu qu'il a été interdit au Royaume-Uni.
18:42Oui, il y a été interdit pendant 25 ans.
18:46Le public jugera que Toby ne fera plus jamais de film aussi marquant.
18:51Pourtant, sa filmographie sera encore longue et prolifique, avec notamment la suite de
18:56cette oeuvre aujourd'hui élevée au rang de monument.
18:59Mais rien d'aussi inoubliable que l'original de 1974.
19:04Cette atmosphère captivante n'a jamais réussi à être recrée.
19:08Toby meurt en 2017, laissant derrière lui profondément sa marque dans le cinéma et
19:14dans la pop-culture.
19:15Aujourd'hui, Massacre à la tronçonneuse est considéré comme l'un des films les
19:19plus importants de l'histoire du cinéma, il en influencera bien d'autres et révolutionnera
19:24le genre du slasher, si ce n'est même l'inventer.
19:27Bref, c'était l'histoire de Toby Hooper et de son film qui restera dans les annales
19:32pour une raison bien particulière.
19:34Parce qu'il aura suffi d'une seule idée, une seule petite idée, pour marquer l'histoire
19:39du cinéma à jamais.
19:41Bonsoir.