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L'IA au service des collectivités
Comment l'intelligence artificielle transforme-t-elle nos territoires ? Séverine Reynaud, vice-présidente du Département de la Loire chargée du numérique est l'invité de 7 Minutes Chrono sur TL7. quelques jours après le grand sommet français pour l'intelligence artificielle.

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Transcription
00:00Bonjour à tous, bienvenue, 7 minutes chrono chaque jour, la parole personnalité du Département de la Loire.
00:19Nous allons parler intelligence artificielle aujourd'hui et comment les collectivités locales peuvent s'emparer, peuvent profiter de l'intelligence artificielle
00:26en compagnie de Séverine Reynaud, vice-présidente du département chargée du numérique et par ailleurs vice-présidente de l'Association des villes et collectivités pour les communications électroniques et l'audiovisuel.
00:37Séverine Reynaud, bonjour.
00:38Bonjour.
00:39Merci de venir nous voir aujourd'hui.
00:40Vous êtes énormément investie sur les questions numériques évidemment, mais aussi d'IA.
00:44Vous venez de passer une semaine consacrée à cette thématique, à l'occasion notamment du sommet pour l'action sur l'intelligence artificielle souhaité par Emmanuel Macron au début de semaine dernière.
00:54Pour vous, c'est une bonne nouvelle qu'on parle enfin d'IA de manière nationale, que le pays s'empare de cette problématique avec des investissements majeurs à la clé ?
01:02Ah oui, oui, oui, c'est même indispensable.
01:05C'est indispensable pourquoi ? Parce que si on regarde à l'échelle mondiale, on a en fait deux big states qu'on appelle, c'est les États-Unis, c'est la Chine, qui à travers des big tech,
01:17c'est OpenAI d'un côté avec Chajipiti, c'est DeepSeek, la version chinoise qui vient de sortir, qui ont des modalités un petit peu différentes, mais qui sont bien sur le marché,
01:28et qui sont commandés et fabriqués uniquement par des entreprises qui ne sont pas dans l'intérêt général, qui sont dans l'intérêt du profit, et ce qui est normal pour une entreprise.
01:37Donc, au milieu, on a l'Europe, et bien sûr la France, avec des talents, et finalement, on se retrouve à aller utiliser ces modèles-là d'IA sur quelque chose qui va nous régenter complètement dans l'avenir.
01:51Donc, il fallait, il était urgent même, de se saisir de ce sujet et de faire prendre conscience à tous les acteurs nationaux, notamment européens, qu'ils ont un rôle à jouer,
02:00que ce soit les chercheurs, que ce soit les collectivités, parce que les collectivités ont vraiment le pétrole, c'est nous qui avons les données, les données fiables pour entraîner une IA
02:10qui va pouvoir proposer une réponse percutante et objective, mais c'est aussi nos concitoyens, parce que l'idée, c'est quand même d'amener à nos concitoyens de meilleurs services et les accompagner dans leur vie.
02:24Vous représentez le département, à travers de nombreux rendez-vous proposés la semaine dernière, je le disais. Dans la loi, on en est où en termes d'IA ? On sait qu'on a été le premier département complètement fibré, on en parle suffisamment.
02:36Est-ce qu'aujourd'hui, de facto, nous sommes le premier département en termes d'IA ou pas ?
02:40Alors, on peut dire sans faire cocorico que dans tous les domaines du numérique, on est en avance. On est en avance sur les territoires connectés et durables, donc oui, et l'IA fait partie de nos projets.
02:52On a été, d'ailleurs, vous m'avez reçu ici, on a été lauréat pour le Loire Connected. Il faut savoir, par exemple, que dans Loire Connected, l'école des mines développe une boxe des fragilités pour justement assister et sécuriser le maintien à domicile des personnes âgées ou des personnes dans le champ du handicap.
03:12Donc c'est tout simple, on met des capteurs et ces données remontent sur la boxe des fragilités qui est équipée d'une intelligence artificielle et qui va pouvoir analyser les signaux faibles et la perte d'autonomie de la personne pour faire les alertes nécessaires.
03:26Ça peut être une alerte d'urgence, on va prévenir le SDIS parce qu'il faut intervenir très très vite, mais ça peut être tout simplement, attention, la personne baisse en autonomie. Et ça, c'est de l'IA.
03:36Donc l'IA, on n'a pas attendu le sommet, j'ai envie de dire, pour s'en saisir. Elle est déjà là, elle va être aussi sur l'hyperviseur de territoire qui va gérer toutes les données qui remontent de l'éclairage public intelligent, de la gestion énergétique des bâtiments, etc.
03:51Mais ça, on est prêt, c'est en place, c'est en cours dans le traitement des données, l'utilisation des données par l'IA à l'échelle d'un département ?
03:58Alors, on a les idées, on a quand même une problématique, il faut dire, c'est qu'on manque de moyens dans l'IA. Il y avait notamment un appel à projet qui s'appelait D.I.A.T. qui permettait aux collectivités de se saisir des sujets d'IA et qui étaient financés en grande majorité par l'État et à travers la Banque des Territoires.
04:20Comme l'War Connected, d'ailleurs, sur les territoires connectés et durables. Aujourd'hui, ils ont supprimé cet appel à projet. Moi, je ne vous cache pas que j'ai un projet dans les tuyaux, à l'échelle du département, mais je n'ai pas les financements aujourd'hui. C'est un petit peu ce que je dis quand je monte à Paris, j'appelle un petit peu.
04:39On a besoin des collectivités. Pourquoi ? Parce que les collectivités, elles sont là dans l'intérêt général. Elles sont là pour amener de nouveaux services à nos concitoyens ou de meilleurs services plus performants et assister aussi nos agents pour les rendre plus performants.
04:52Oui, c'est ça, parce qu'on voit l'IA comme quelque chose qui va sucrer des métiers, très concrètement, alors oui, mais on entend parler de mutations plutôt, c'est-à-dire certains métiers vont pouvoir être upgradés par un accompagnement de l'IA. Vous voyez ça dans l'organisation ? Parce qu'on sait que le département est un gros employeur. Aujourd'hui, est-ce qu'on réfléchit à la manière dont l'IA peut intégrer les ressources humaines d'un département ?
05:12Alors, c'est ce qu'il faut faire. Justement, nous, on va lancer une expérimentation avec l'application qui s'appelle Délibia, qui a été créée d'ailleurs par des agents de collectivités. Donc, on est au cœur, ils connaissent les sujets des collectivités et il va y avoir un travail dans chaque pôle du département de manière à aller regarder quels sont les besoins de nos agents et à comment on peut y répondre, parce qu'il ne faut pas se leurrer. Les agents l'utilisent. Pas tous, mais ils l'utilisent.
05:40Un type perso, déjà ?
05:41Bien sûr. Et tout le monde. C'est naturel d'utiliser quelque chose qui facilite son travail. Donc, le problème, c'est qu'on va aller choisir ce qu'il y a sur le marché, c'est-à-dire, ça va être le modèle américain, le modèle chinois, où les données ne sont pas... Le rendu n'est pas forcément fiable. Donc, c'est pour ça qu'il faut qu'on s'en saisisse très vite et travailler avec les ressources humaines, le pôle ressources humaines, justement, sur l'écriture des nouvelles missions que ça va apporter. Mais on peut faire le choix, et c'est ce qu'on fait à travers la gestion relations usagers, c'est-à-dire qu'on s'est posé la question.
06:09Est-ce qu'on veut mettre une IA qui répond à nos concitoyens ? La réponse, c'est non. D'ailleurs, les Français, à 86 %, demandent à ce que ce soit une interaction humaine. Donc, ça, il faut le respecter, à mon avis. Mais par contre, mettre un agent qui soit en capacité de répondre de façon plus précise, sans aller déranger un expert à la personne qui est là, ça apporte à la personne une réponse plus rapide et concrète, ça permet de laisser travailler les experts sur les sujets sur lesquels ils sont bons,
06:38et le cas échéant, on est toujours à temps d'organiser une réunion avec l'expert s'il y a besoin.
06:44C'est vrai, Bréno, il nous reste 30 secondes. Ça va très vite. Je voudrais que nous parlions de grand public. On sait qu'il y a eu des ateliers pour faire la médiation autour du numérique, de présenter le numérique au grand public. On sait que l'IA, c'est aussi un gouffre et une énorme inconnue face à une frange de la population. Est-ce que vous prévoyez de proposer de la pédagogie, de l'initiation, de la découverte de l'IA auprès du plus grand nombre ?
07:06Alors oui. Là, on revient sur notre schéma, notre SDAN, notre schéma directeur territorial d'aménagement numérique, avec ses fiches actions. Et un des gros blocs de cette politique, c'est la médiation. Et dans la médiation, autant on y a mis la cybersécurité, on en avait parlé une fois ici, pour que les gens soient avertis. Pour l'IA, c'est la même chose. Les gens, à 45%, sont inquiets de l'IA, 7% le rejettent.
07:30Et on a entre 72 et 84% des gens qui sont convaincus que l'IA va nous apporter des améliorations sur les transitions, notamment énergétiques, environnementales. Donc les gens en ont peur, mais ils comprennent bien qu'il faut y aller. Donc il faut des espaces de pédagogie, à travers notamment les conseillers numériques. On peut le travailler, mais il va falloir le faire, oui.
07:52Merci beaucoup. C'est déjà terminé. Je suis désolé. Énormément de sujets dont on aurait pu parler, notamment l'éco-responsabilité, la sécurité, le développement durable, etc. On viendrait nous en parler.
08:01Avec grand plaisir.
08:02Merci. Séverine Reynaud était mon invitée aujourd'hui, vice-présidente du département chargé du numérique. Merci de nous avoir suivis dans ce 7 minutés un peu plus, et à demain.

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