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00:00Bonjour François-Olivier Gisbert, bonjour Sonia Merbouk et bienvenue à la grande
00:06interview sur CNews Européen. Vous êtes éditorialiste, écrivain, auteur à succès
00:11notamment d'une histoire intime de la Ve République et en parlant justement d'histoire,
00:15on dirait bien que l'histoire la grande s'écrit sous nos yeux avec l'accélération du dialogue
00:20entre Poutine et Trump. Emmanuel Macron est à Washington pour parler essentiellement du
00:25conflit en Ukraine qui a démarré il y a trois ans jour pour jour. Est-ce que vous
00:28croyez, François-Olivier Gisbert, que le président français peut encore réussir à
00:32convaincre le leader américain que l'Europe n'est pas sortie de l'histoire ? Je crois pas. Je crois
00:38pas mais on vit un moment historique. Historique, vraiment. Moi j'ai le sentiment de vivre des
00:44grandes... J'ai vécu des tas de choses à commencer par la chute du mur de Berlin et j'ai l'impression
00:49qu'on vit quelque chose d'énorme. On l'a senti d'ailleurs dans ces déclarations hallucinantes,
00:55dégoûtantes de Donald Trump sur Zelensky. Avec l'idée qu'il peut faire cette paix avec
01:03Poutine et qu'il va s'entendre. Je comprends très bien qu'il a des arrières-pensées. Il a
01:07évidemment l'arrière-pensée d'avoir la Russie avec lui dans le face-à-face qu'il compte avoir
01:12dans les prochains mois ou années avec la Chine. Voilà, c'est son sujet. Il pense qu'il peut
01:18amarrer la Russie. La Russie, en fait, c'est pas grand-chose. C'est quoi ? C'est un petit PIB ? La
01:24richesse nationale est à peu près égale à l'Espagne pour 140 millions d'habitants. C'est
01:29énormément de ressources naturelles, mais c'est un pays qui est très mal géré. Avec, évidemment,
01:34simplement une force militaire incroyable. C'est une grande partie, évidemment, du PIB. C'est le
01:40PIB le plus important. D'ailleurs, la part du PIB la plus importante, quand vous regardez,
01:43dans le monde. Nous, on laisse pisser le Mérinos depuis quand même des décennies. Il y a eu un
01:49effort qui a été fait par Emmanuel Macron, puisqu'on est maintenant à 2,2. Mais quand on se compare
01:54à d'autres pays, je pense la Pologne, 4,2 % du PIB dévolue à la Défense nationale. Évidemment,
02:01les Pays-Bas, etc. Donc, on est dans un moment historique très fort. Qu'est-ce que peut faire
02:05Macron par rapport à ça ? Quand il dit, par exemple, sur TikTok, enfin, est-ce qu'un président
02:11doit s'exprimer sur TikTok ? Je ne sais pas, peut-être. Mais quand il dit, je vais dire à
02:16Donald, etc., oui, si tu fais ça, non, c'est pas toi, Donald, il ne faut pas que tu fasses ça.
02:21Il ne peut pas. Il infantilise trop souvent les Français. Franchement, là, quand j'ai vu ça,
02:25j'avais honte d'être Français. Oui, oui, bien sûr, parce qu'on ne parle pas comme ça,
02:30c'est idiot. On prend les Français pour des imbéciles, ça ne se passera pas comme ça.
02:34C'est-à-dire ? C'est-à-dire que la seule façon de négocier ou de parler avec Trump,
02:39de toute façon, c'est tu me fais ça, je te fais ça. Bon, après, simplement, dans un face-à-face
02:45entre hommes d'État, ça ne se passe pas comme ça. Est-ce qu'on a encore les moyens de dire...
02:49On ne dit pas les choses comme ça. Je te fais ça, tu me fais ça.
02:51Oui, oui, bien sûr. On a les moyens. Malgré l'inversement de la situation,
02:53malgré l'inversement des alliances aujourd'hui. Oui, vous avez raison, l'inversement des alliances,
02:58mais il y a une succession de mauvaises nouvelles, pourtant, il y en a une bonne. Moi, je le dis
03:02comme ça, vous verrez. L'élection, enfin, l'élection de la victoire de Friedrich Merz à
03:08la chancellerie en Allemagne, c'est un point important. C'est un conservateur, mais c'est un
03:12conservateur qui n'aime pas les Américains. Vous n'allez pas me dire que c'est le retour du
03:15duo ou du couple, comme certains disent, franco-allemands. Non, non, parce que la
03:18situation n'en est pas là, excusez-moi. L'Europe est dans un triste état et puis l'Allemagne aussi,
03:26économiquement, est dans un triste état à cause, d'ailleurs, de la gestion pitoyable d'Angela
03:31Merkel. Aujourd'hui, on revoit toutes les bêtises qu'elle a pu faire, à commencer par l'arrêt du
03:35nucléaire. Enfin, c'est grotesque. Mais cette nouvelle, c'est une très bonne nouvelle. Vous
03:39savez pourquoi ? Parce que lui, il pense déjà au coup d'après. Il pense que l'OTAN est en
03:46mort cérébrale, mais il en tire les conclusions. Il dit qu'on ne peut plus vraiment avoir confiance
03:50en Trump si jamais il y a un souci, parce qu'il n'est pas sûr que l'assistance mutuelle jouera
03:58avec quelqu'un d'aussi imprévisible et excentrique que Trump. Et donc, lui, il dit qu'il est prêt
04:04à envisager de rentrer sous le parapluie nucléaire français ou britannique. Et donc, l'indépendance
04:12par rapport aux Etats-Unis. Mais qui y croit ? François-Louis Gisbert, qui y croit aujourd'hui
04:17que l'Europe puisse se détacher et que certains vont éviter le parapluie américain ? Macron,
04:22d'abord là-dessus, il a été bon depuis le début. Il a toujours défendu l'idée d'une défense
04:26européenne. Ça, il faut le dire. Et c'est très bien, il a raison. Parce que l'idée, c'est de
04:30sortir du parapluie américain, puisqu'il est percé. Parce que Trump, en fait, il joue personnel. Et
04:38on voit très bien, d'ailleurs, l'histoire avec l'Ukraine. C'est atroce, ce qui se passe avec
04:41l'Ukraine. Parce qu'il donne l'Ukraine à la Russie. Oui, il leur donne une partie. Il essaie
04:49d'organiser une capitulation. Parce que l'Ukraine n'a pas voulu donner ses minerais rares, ses terres
04:54rares. C'est quand même ça. Tout ça, c'est une histoire de midrets, c'est une histoire de gros
04:58sous. Attendez, François-Emile Lisbien, vous connaissez très bien l'histoire. Vous avez dit
05:02depuis le début de cet entretien que c'était un moment historique. Si vous deviez qualifier par
05:06rapport à ce que nous avons vécu dans l'histoire, ce moment, quelle comparaison feriez-vous ?
05:10Je pense que l'Europe, en fait, elle comprend aujourd'hui qu'elle est abandonnée. Et c'est
05:16important. C'est important. Si on le ressent tous, il faut en tirer les conclusions. L'Europe,
05:21elle a un bel avenir. Je pense que l'Europe, elle doit se reprendre. Il y avait un excellent
05:26rapport, le rapport Draghi, pour relancer les choses économiquement. Je pense que...
05:30Comme disait Kissinger, qui en Europe peut le faire ?
05:33Oui, mais attendez, qui en Europe ? C'est pas trop le sujet, là. Parce que, de toute façon,
05:37ça peut pas être une personne. Quel numéro, ça ? Ce sont les bêtises à Kissinger. Parce que
05:41ces gens-là, de toute façon, l'Amérique n'aime pas l'Europe, historiquement. Enfin, déjà,
05:48depuis un certain nombre d'années. Et chez Trump, il y a quelque chose d'un peu nouveau,
05:51c'est une envie de tout casser. Et d'ailleurs, ce qui est très intéressant, c'est le jeu,
05:56les ingérences. Il y a eu beaucoup d'ingérences pendant la campagne américaine des Européens
06:00contre Trump. Donc, il se venge. Il a fait beaucoup d'ingérences en Allemagne, en faveur,
06:05évidemment, par Mosque et Vance, interposées, en faveur de l'AFD, c'est-à-dire l'extrême,
06:12extrême, extrême, extrême droite allemande. Qu'est-il d'une façon de faire sauter le truc,
06:16quoi ? D'ailleurs, elle s'en sort très bien à ces élections.
06:19Une percée inédite de l'AFD.
06:21Oui, mais c'est une façon, d'ailleurs, de savonner la planche de Friedrich Merz,
06:26qui a finalement été élu, enfin, qui a vaincu et bien vaincu. Donc, si vous voulez, le sujet,
06:33c'est que cette Amérique, elle a pas... Comment dire ? On a changé d'air. Faut pas oublier que
06:40Biden, à mon avis, c'est le dernier président américain européen. Il aime l'Europe. Moi,
06:45je l'ai vu souvent, quand il venait ici, il connaissait tout le monde, il s'intéressait à
06:47tout, etc. Enfin, pas quand il était président, c'est bien avant, mais il avait une culture
06:52européenne. Aujourd'hui, c'est pas l'histoire d'avoir une culture européenne ou pas. L'Europe,
06:56il la calcule pas. Il regarde à l'ouest, il regarde la Chine, il regarde pas seulement la Chine,
07:01parce que vous avez l'Inde qui progresse. Vous avez vu, quand même, le trio de têtes,
07:05l'Indonésie aussi, qui arrive derrière, en façon des pays qui marchent bien. Et l'Europe,
07:10l'Europe, elle s'affaisse. L'Europe, économiquement, elle laisse tout aller.
07:13Elle s'affaisse ou elle s'efface ? Expliquez-nous comment on tente, par exemple, de montrer les
07:17muscles sur l'Ukraine par rapport aux Etats-Unis et sur un autre dossier. Et là, j'en viens à la
07:22France, François-Olivier Gisbert, c'est le cas avec l'Algérie et ce qui s'est passé après
07:27l'attentat islamiste de Mulhouse. On dit ou on ne fait rien, en tous les cas, en apparence. Comment
07:32vous expliquez cela ? Est-ce qu'on a vocation à être un paillasson pour le dire directement ?
07:36Ça, je pense qu'il faudra qu'Emmanuel Macron, à un moment donné, fasse un examen de conscience,
07:43et revoit complètement sa politique sur l'Algérie. Il a commencé, puisque maintenant, il est allé du
07:47côté du Maroc. Évidemment, est-ce qu'on peut parler avec le Maroc ? Mais l'Algérie, d'abord,
07:51c'est un beau peuple, un grand peuple. Il faut toujours séparer les dirigeants des peuples. Moi,
07:56j'aime beaucoup les Algériens. Je suis allé souvent aller là-bas. J'ai passé toujours des
08:01bons moments avec des gens très intéressants. Mais le vrai sujet, c'est qu'il faut parler en
08:08rapport de force. Et là, vous avez raison quand vous dites paillasson. Les Algériens s'essuient
08:16les pieds sur le tapis français. D'ailleurs, vous avez écrit dans un édito sanglant, je vous cite,
08:22l'Algérie n'a même pas la gratitude du ventre. Qu'entendez-vous par là ? On l'a beaucoup pédé.
08:26On l'a beaucoup pédé. Et puis, je vais vous dire, il y a la complaisance de la plupart des dirigeants
08:32français depuis longtemps avec les corrompus d'Alger. Il faut les appeler comme ça. Ils sont
08:38corrompus jusqu'à la moelle. Vous parlez de la nomenclature. Oui, parce qu'on ne sait pas
08:43vraiment qui gouverne. Le père Théboune, le président, là, c'est un prête-nom. C'est un
08:47personnage grotesque. En Algérie, c'est souvent l'armée. Oui, c'est l'armée. Je ne sais pas qui
08:51tire les ficelles derrière. Lui, il prend son fric, il se remplit les poches. Et puis voilà.
08:55Et après, évidemment, il va passer tout ça en France. Et nous, on laisse faire. Ils ont des
08:59passeports diplomatiques. Ils vont, ils viennent, ils se font soigner ici. Tout ça, on peut peut-être
09:03revoir, tout ça. Et puis, il y a l'accord de 1968. Oui, les accords dérogateurs. Mais combien de
09:09responsables français ont dit qu'il faut en sortir, il faut l'abroger d'Edouard Philippe jusqu'à
09:14Bruno Rotailleau aujourd'hui ? Pourquoi on ne le fait pas ? Il y a un petit verrou, c'est Emmanuel
09:19Macron, évidemment, là-dessus, parce qu'il est président de la République. Et puis, tout ça
09:24passe, évidemment, par une remise en question générale, beaucoup de choses. Enfin, c'est pas
09:31une décision qu'on prend comme ça. Et ce n'est pas un Premier ministre qui dit on va arrêter.
09:35Ni un ministre de l'Intérieur. Et pourtant, Bruno Rotailleau prend, France Olivier Gisbert,
09:39quelque part, l'opinion publique française à témoin en nous disant tous, regardez,
09:44regardez, je ne peux pas agir. Je ne peux pas agir sur l'Algérie. Je ne peux pas agir sur les
09:50OQTF. Qu'est-ce que vous pensez de cette méthode du parler vrai, mais une forme de déploration
09:55également ? Oui, c'est de la déploration, évidemment. Mais ça veut dire, oui, il faudra peut-être
10:00s'en occuper, mais ça, ce n'est pas de son ressort. Je dirais même plus loin, le problème de la
10:05justice, parce que ce qui est très intéressant dans l'affaire de Mulhouse, c'est qu'il n'y a
10:09pas de défaillance de la justice. Il n'y a aucune défaillance de la justice. Vous avez bien vu,
10:13d'ailleurs, le préfet a demandé qu'il reste en rétention les 90 jours. Il a demandé. Le juge
10:19des libertés l'a approuvé. Le tribunal administratif l'a approuvé. Et c'est la Cour
10:23d'appel administrative qui a dit non, non, il faut le relâcher parce que c'est contraire au droit.
10:26Et après, dix fois rejeté par Alger. Oui, mais là, il faut changer le droit,
10:32tout simplement. Mais pourquoi on ne change pas le droit ? Regardez, il y a une excellente
10:36proposition de loi par le sénateur LR du Rhône, François-Noël Buffet, qui a été faite pour créer
10:45un système un petit peu nouveau avec une peine de sûreté qui fasse que quand on considère que
10:49les gens sont dangereux, évidemment, on ne les relâche pas. Mais alors, de quoi sont devenus
10:53synonymes les acronymes OQTF, FSPRT pour le fichier ? De quoi c'est devenu le symbole aujourd'hui ?
10:59De ce qu'on peut appeler l'impossibilisme. On ne peut rien faire. Mais non, il faut arrêter avec
11:04ça. Ça, c'est ce qu'on entend dans la bouche des macronistes depuis 2017. Mais pour l'instant,
11:10ils ne sont plus au pouvoir. Ils ont perdu les élections. Maintenant, il y a des coalitions.
11:14Il faut sortir de l'impossibilisme. On ne peut rien faire. Mais oui, on peut tout faire. On est
11:19la France. Mais je dirais même, on est l'Europe. Ce sont des grands pays. Regardez De Gaulle en
11:251958 quand il est arrivé. Tout était par terre. Il a tout remis debout. Il y a de l'énergie dans
11:31ce pays. Il y a de l'énergie. Alors, comment vous expliquez que la sixième ou septième puissance
11:34quand même dans le monde n'arrive pas face à quelques individus sous OQTF à se faire respecter ?
11:39Parce qu'elle n'a pas les responsables qu'il faut ou parce que ces responsables ont peur. C'est-à-dire
11:45que je pense qu'Emmanuel Macron, de ce point de vue, il a souvent la main qui tremble. Mais il
11:50faut qu'il apprenne. Il faut prendre des décisions. C'est comme ça qu'on est populaire. On est
11:55populaire quand on prend des décisions et que parfois, d'ailleurs, il peut y avoir des
11:58manifestations d'un million de personnes contre vous. Et puis après, les gens, à l'heure du
12:02bilan, ils disent à celui-là, il a fait quelque chose. Exemple, Margaret Thatcher, conservatrice.
12:06Exemple, Gérald Schroeder, social-démocrate. Exemple, Philippe Gonzalès, socialiste. Oui,
12:13ils ont laissé leur trace parce qu'ils ont fait des choses. Effectivement, ils ont eu par moments
12:17des grands mouvements de masse contre eux et ils ont osé. Et c'est comme ça qu'un pays avance.
12:21Emmanuel Macron a peut-être la main qui tremble, mais c'est nous tous qui tremblons pour l'écrivain
12:26franco-algérien Boalem Sansal. C'est important d'en parler ce matin sur Europe 1. Et c'est
12:31nous. Cela fait 100 jours comme l'a écrit sur X ce matin le ministre de l'Intérieur que l'écrivain
12:36est détenu avec possiblement une grève de la faim et libre de devenir français, a écrit Bruno
12:44Rotailleau. Libre de penser contre l'islamisme, libre d'être écrivain et pourtant otage politique.
12:49C'est un français. D'abord, le français, c'est d'abord une langue. C'est un écrivain français
12:55puisqu'il écrit en français. Et c'est une merveille d'homme. Avec son sourire d'ange,
13:00vous l'avez certainement rencontré. C'est quelqu'un de merveilleux. C'est un grand écrivain. Et il a
13:11le courage de, comment dire, avec son insouciance, parce que c'est aussi un grand insouciance. Mais
13:16c'est quelqu'un de très merveilleux. Il a tenu des propos horribles sur l'islamisme. Moi, je l'ai
13:22vu discuter... Il nous alerte par rapport à l'Algérie, la période sombre. Oui, bien sûr, mais depuis...
13:26Je l'ai vu avec des islamistes. Il est bienveillant. C'est-à-dire, il discute, il parle, il est
13:32souriant. Vous voyez ce que je veux dire ? Il n'est pas dans la haine. Et là, bon, il est... Enfin,
13:38il y a un système atroce qui essaie de le broyer. Et moi, je pense comme Kamel Daoud, son ami,
13:43le pré-concours 2024 pour Ouri. Je pense comme Kamel Daoud que la prison de Boalem-Sensal, c'est
13:53aussi la nôtre. Ce sera la nôtre. Et je pense qu'on doit être solidaires. On doit se battre. Je sais
13:59que le pouvoir, aujourd'hui, essaie de faire ce qu'il peut, c'est-à-dire peu. Mais il faut peut-être
14:05aussi... Comment dire ? Quand on discute, par exemple, avec des dirigeants comme les dirigeants
14:10algériens, il faut peut-être de temps en temps, quand même, menacer. Parce que la menace, ça peut
14:17marcher. Surtout quand vous avez en face de vous des gens qui sont des prévéricateurs et qui possèdent,
14:23d'ailleurs, beaucoup d'immobiliers, par exemple, dans le huitième arrondissement. Et peut-être qu'un
14:28jour, il faudra penser aux biens mal acquis. Au lieu de s'occuper que des anciens présidents
14:34africains déchus type Mobutu, on pourrait peut-être regarder un peu du côté de l'Algérie et vous
14:39verrez qu'il y a beaucoup d'argent. Liberté, pour Boalem. De l'argent qui a été volé au peuple algérien.
14:44J'entends, j'entends. Liberté également d'expression. Et je vous ramène à la France pour conclure cet
14:49entretien, France Olivier Gisbert, parce que nous sommes dans un pays où le non-renouvellement de la
14:53fréquence de la chaîne C8 a entraîné, de fait, sa fermeture et la mise au chômage de centaines de
14:59salariés. Ce n'est pas une décision politique, a affirmé le président Emmanuel Macron. Alors, je vous
15:04pose, voilà. Je dis à nos auditeurs qui ne voient pas que vous me faites un signe pour dire que c'est
15:09de la foutaise. Permettez-moi de prendre ce mot, c'est ce que vous voulez dire. J'allais vous
15:14interroger avec votre expérience quand un président ou un responsable politique dit que ce n'est pas
15:18une décision politique. C'est que c'est évidemment une décision politique. C'est une honte. L'ARCOM
15:23est un peu, comment dire, fait un peu ce que le pouvoir lui dit, d'une manière ou d'une autre.
15:28C'est le fauné de quoi ? Oui, bien sûr. Et Emmanuel Macron, évidemment, est derrière tout ça. Mais, si vous voulez,
15:34moi, je pense que cette affaire est une honte parce que la liberté d'expression, enfin, dans la presse,
15:41pour moi, ça ne se divise pas. Et si vous voulez, moi, je fais partie d'une génération qui adore toujours,
15:48d'ailleurs, mais enfin, c'est vrai, peut-être de moins en moins, puisque tout ça, au départ, c'était
15:52quand même, c'était l'idée de supprimer CNews, parce qu'il ne faut pas se raconter d'histoire. Enfin,
15:56on l'a lu, on l'a vu, on l'a entendu, on a entendu des dirigeants dire qu'il faut arrêter CNews, etc. Et si vous
16:00voulez, c'est intéressant, d'ailleurs, ça venait souvent de la gauche. Et la gauche, elle doit faire
16:04attention, parce qu'elle a tout jeté par-dessus bord de ses valeurs. L'identité, le travail, qui
16:10était quand même célébré par Jaurès. Et puis maintenant, aussi, la liberté, la liberté d'expression.
16:15Je pense que c'est quelque chose de fondamental. Et là, si vous voulez, moi, par exemple, je me
16:20souviens, dans les années 90, j'étais, même, je jouais un rôle dans une association de défense
16:25de l'humanité, le quotidien communiste. Je ne suis pas communiste, j'ai toujours été anticommuniste,
16:29j'ai l'air. Et j'aimais l'humanité parce que j'avais un ami qui était rédacteur en chef,
16:34qui était Claude Cabane. Et puis, il y avait, d'ailleurs, le meilleur critique littéraire de
16:38l'époque, un personnage incroyable, qui était Jean-Claude Lebrun. Et j'ai participé à ce
16:45comité de défense. Pourquoi ? Parce que je voulais que l'humanité survive. Et je veux dire, c'est ça,
16:50la démocratie, c'est d'accepter toutes les opinions. Moi, je ne suis pas...
16:54Surtout celles qui sont contraintes.
16:56Je ne suis pas fan de Cyril Hanouna, je n'ai jamais été dans son émission. Mais donc,
17:00le sujet, ce n'est pas ça, c'est que... En plus, c'était la première chaîne de la TNT.
17:04Effectivement, oui, avec des records.
17:05Il y a quelque chose de... Comment dire ? Ce qui me choque le plus, je vais vous dire,
17:09quand je dis que c'est une honte, c'est l'apathie générale avec laquelle cette
17:12décision a été accueillie, comme si c'était normal. Non, ce n'est pas normal.
17:16Et merci, ça fait du bien d'entendre votre liberté, Françoise-Olivier Gisbert.
17:20A bientôt et bonne journée à vous.