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L'invité d'ICI Matin : Sylvie Feignon, directrice adjointe de la DDETS, la Direction Départementale de l'Emploi, du Travail et des Solidarités.

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Transcription
00:00Merci à tous pour votre confiance et votre fidélité, ici Orléans, il est 8h15, c'est le moment d'accueillir Camille Eupenoir qui est avec nous, bonjour Camille !
00:07Bonjour Marc, bonjour à tous et à toutes !
00:09On le rappelle, le nombre d'accidents mortels du travail a augmenté l'an dernier dans le Loiret, bilan de la DETS qui a aussi fait le point sur le nombre d'infractions mettant en danger des salariés, Camille.
00:19Et notre invitée fait partie de cette DETS, cette Direction Départementale de l'Emploi du Travail, elle en est directrice adjointe, Sylvie Fignon, bonjour !
00:28Vous êtes aussi de formation inspectrice du travail, alors Marc le disait, plus d'accidents du travail mortels l'an dernier dans le Loiret, 12, c'était 9 l'année précédente, de quel type d'accidents est-ce qu'on parle ?
00:40Alors, on a regretté à déplorer principalement deux accidents du haut chute de hauteur dans le BTP et deux autres accidents de la circulation, un autre accident mettant en cause un équipement de levage, c'est-à-dire un chariot automoteur.
00:57Alors vous parlez d'accidents de la route, vous parlez d'accidents sur le BTP, est-ce qu'on peut juste rappeler pour poser les choses la définition d'un accident du travail ?
01:05Oui, un accident est considéré comme accident du travail, tout accident qui survient pendant le temps de travail est en lien avec le travail.
01:15Donc l'accident de car qu'on a eu hier dans le Loiret à Villemoutier, le conducteur qui visiblement fait une sortie de route, ça peut pour lui être considéré comme un accident du travail ?
01:24Tout à fait un accident du travail et l'inspection du travail va devoir mener une enquête, en lien bien sûr avec les services de police ou de gendarmerie, pour déterminer dans les conditions de travail du salarié ce qui pourrait être à l'origine de l'accident.
01:41Donc une seconde enquête au-delà de celle ouverte par le parquet de Montargy, vous aussi vous avez votre...
01:46On conjoint avec le parquet de Montargy pour déterminer s'il y a quelque chose dans la durée du travail du salarié qui aurait été excessive, absence de jours de repos, qui pourrait être à l'origine de l'accident.
02:00De même on vérifiera si son attitude médicale a été vérifiée et s'il n'avait pas de contre-indications à la conduite.
02:07Donc on rappelle que l'enquête est en cours pour continuer sur ces accidents du travail.
02:11Alors ceux qui sont mortels sont en augmentation, mais est-ce que globalement, mortels ou non, les accidents du travail sont en hausse ?
02:19Disons qu'on a eu moins d'accidents du travail graves en 2024, à signaler malgré tout que l'inspection du travail est intervenue sur 78 accidents du travail, graves ou mortels principalement.
02:3615% d'accidents du travail mortels, 75% d'accidents du travail graves.
02:43On entend par accidents du travail grave beaucoup de fractures, ça peut être également des tombes, un crânien, des plaies.
02:50Et alors vous avez parlé du BTP, est-ce qu'il y a d'autres secteurs particulièrement touchés chez nous ?
02:56Absolument, dans le Loiret, 28% des accidents du travail graves ou mortels ont eu lieu dans l'industrie.
03:04À cause des machines peut-être ?
03:06À cause des machines. Et bien souvent ce sont les doigts ou les mains qui sont tapés qui sont en cause.
03:12L'industrie qui est un secteur important chez nous, ce qui peut expliquer aussi que ça se retrouve devant le BTP, devant l'agriculture aussi, et puis les transports.
03:2019% dans le BTP, 14% dans l'agriculture, ce qui est signifiant pour moi parce qu'on n'a pas 14% d'agriculteurs dans la population active et 13% dans les transports.
03:34Donc ça veut dire qu'en agriculture il y a peut-être plus d'accidents par rapport au nombre de travailleurs dans ce secteur.
03:40Mais alors qu'est-ce que c'est ? C'est un défaut de formation, c'est de la négligence, de l'imprudence ?
03:46Dans plus de la moitié des accidents du travail qui ont donné lieu à une procédure où la responsabilité de l'employeur a été mise en cause, on trouve un défaut de formation.
03:58Et ainsi ce sont les jeunes, les plus jeunes, les nouveaux embauchés depuis moins de six mois, ainsi que les intérimaires qui sont le plus frappés par les accidents du travail.
04:10Parce qu'ils n'ont pas l'expérience ou parce qu'on ne leur a pas donné l'expérience ?
04:13Parce qu'on ne leur a pas donné la formation.
04:16Et ça c'est la responsabilité, on est d'accord, de l'employeur ?
04:18Ça c'est la responsabilité de l'employeur.
04:20On a aussi ce chiffre, 14 arrêts de travaux prononcés l'an dernier pour des dangers sur les chantiers, on parle encore là du BTP.
04:26C'est des dangers encore une fois de chute de hauteur ?
04:29Principalement. On peut faire des arrêts de travaux dans le BTP pour des chutes de hauteur ou pour risque d'ensevelissement dans les tranchées.
04:37Mais la plupart du temps, on manque de garde corps, de protection collective autour des toitures.
04:45Mais est-ce qu'il n'y a pas une forme aussi de pression dans ces métiers de peut-être aller vite, de produire plus vite et on en vient peut-être à négliger un peu certaines règles ?
04:54Tout à fait. Pour une intervention de 10 minutes, on ne va pas mettre les protections collectives, ce qu'on appelle les protections collectives et les garde corps,
05:04qui sont parfois dans le camion, mais on ne les sort pas parce qu'on va mettre une demi-heure à les sortir pour des minutes d'intervention ensuite.
05:12Sauf que l'accident peut malheureusement arriver à ce moment-là.
05:16On avait un espoir avec les Jeux de Paris parce qu'il y avait eu des gros chantiers où le taux d'accident avait été plutôt faible.
05:22On avait l'espoir de pouvoir peut-être le reproduire au niveau local. Est-ce que c'est possible ?
05:27Il faut l'adapter à la taille des chantiers et des entreprises.
05:32Caractériser les chantiers pour les Jeux de Paris, ce sont des grands chantiers avec la mise en œuvre d'une grande coordination.
05:44On ne va pas déployer les mêmes moyens dans les petites entreprises.
05:48Néanmoins, à partir d'un salarié, l'employeur a l'obligation de tenir un document d'évaluation des risques par lequel il anticipe tout ce qui peut se passer.
05:59C'est la liste en fait.
06:00Plus qu'un inventaire, c'est une priorisation de ce qui est grave et de ce qui est moins grave, de ce qui est fréquent et de ce qui est moins fréquent.
06:11Bien souvent, les petites entreprises sous-traitent cette tâche à leur comptable.
06:17Et on se retrouve avec des documents uniques qui se ressemblent entre le charcutier du coin et le mécanicien.
06:25Sauf que les risques ne sont pas les mêmes.
06:27On va devoir s'arrêter là malheureusement, c'est passionnant, mais on aura l'occasion.
06:33Moi, ce que je conseille à ce moment-là, petites entreprises, c'est de se mettre autour de la table avec les salariés,
06:40de prendre le temps de prendre deux heures, trois heures pour réfléchir et avoir quelque chose qui soit réellement utile.
06:47Et on rappelle pour terminer que tout travailleur peut s'informer sur ses droits car vous avez une plateforme nationale.
06:52Absolument. Merci beaucoup Madame Faignon, Sylvie Faignon d'avoir été notre invitée ce matin.

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