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Tous les mardis, LCP-Assemblée nationale propose une grande session d'actualité parlementaire à l'occasion des Questions au Gouvernement à l'Assemblée nationale. Interviews, duplex, reportages... un panorama complet avant d´entrer dans l'Hémicycle où les députés questionnent les membres du Gouvernement.
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00:00:00Bonjour à tous, on se retrouve dans un instant sur LCP.
00:00:03Pour les questions au gouvernement, on reviendra sur la mort
00:00:07d'un ancien président de l'Assemblée nationale,
00:00:09Jean-Louis Debré. A tout de suite.
00:00:11Générique
00:00:13...
00:00:25Et bienvenue pour les questions au gouvernement.
00:00:28La séance est à suivre en direct et en intégralité,
00:00:30comme chaque mardi, à partir de 15h.
00:00:33Le décompte est lancé.
00:00:35Nous reviendrons sur la situation de l'Ukraine
00:00:37au lendemain du débat qui s'est tenu ici à l'Assemblée nationale.
00:00:41Pour tout suivre, tout comprendre de l'actualité parlementaire,
00:00:44nous retrouverons Stéphanie Despierre et Clément Perrault
00:00:47depuis la salle des Quatre Colonnes.
00:00:49Marion Becker est dans l'hémicycle de l'Assemblée nationale.
00:00:51Et quelques minutes avant 15h, nous vivrons ensemble en direct
00:00:55l'arrivée du Premier ministre et des membres du gouvernement.
00:00:58Marion Becker, vous êtes dans l'hémicycle.
00:01:00Vous avez la liste des questions au gouvernement.
00:01:02De quoi va-t-on parler dans un peu moins d'une heure ?
00:01:07Eh bien, Elsa, à signaler tout d'abord,
00:01:09les députés rendront hommage à Jean-Louis Debré,
00:01:12député de l'heure, puis président de l'Assemblée nationale
00:01:15de 2002 à 2007.
00:01:17Il est décédé cette nuit.
00:01:19Les députés interrogeront ensuite le gouvernement
00:01:23sur l'autoroute A69 entre Toulouse et Castres.
00:01:27Que va devenir ce chantier alors que le tribunal administratif
00:01:30s'est prononcé contre cette autoroute ?
00:01:33Et puis, autre question d'actualité,
00:01:34la situation internationale avec le conflit
00:01:37entre l'Ukraine et la Russie,
00:01:40alors que les Etats-Unis viennent d'annoncer
00:01:43le retrait de leur aide à l'Ukraine.
00:01:46Merci beaucoup, Marion Becker.
00:01:49Et sur ce plateau, celle des pas perdus,
00:01:51j'accueille Gaëtan Dussosset. Bonjour.
00:01:53Député du Rassemblement national des Vosges,
00:01:55Pierre-Alexandre Anglade, bonjour.
00:01:57Député pour la République des Français, établieur de France,
00:02:00président de la Commission des affaires européennes
00:02:03à l'Assemblée nationale.
00:02:04On reviendra sur la situation européenne,
00:02:06mais on parle de l'actualité, de l'information de la journée,
00:02:10la mort de Jean-Louis Debré,
00:02:11qui avait présidé cette Assemblée de 2002 à 2007.
00:02:14Son portrait signé Baptiste Garguil-Chartier.
00:02:19Il aura marqué l'histoire de la Ve République.
00:02:22Ce matin, Jean-Louis Debré s'en est allé.
00:02:25Une figure de la droite française,
00:02:27un homme d'Etat dont le parcours politique en témoigne.
00:02:30D'abord magistrat, puis député,
00:02:32il fut nommé ministre de l'Intérieur en 95 par Jacques Chirac,
00:02:35homme auquel il vaut une admiration sans faille.
00:02:38Les rouages de l'Assemblée n'ont, semble-t-il, aucun secret pour lui.
00:02:42Jean-Louis Debré poursuit son ascension,
00:02:44bâti une stature qu'on ne lui soupçonnait pas forcément.
00:02:47En 2002, le voilà élu président de la Chambre basse pour 5 ans.
00:02:50Il acquiert même le respect de l'opposition.
00:02:53Cela restera l'honneur de ma vie
00:02:56d'avoir présidé l'Assemblée nationale.
00:02:58Je vous remercie.
00:03:00Applaudissements
00:03:02Mais à celle date, il est nullement question d'une fin de carrière.
00:03:05Le fidèle de Jacques Chirac se voit abrégué
00:03:07à la présidence du Conseil constitutionnel en 2007,
00:03:10fonction qu'il occupera durant 9 ans.
00:03:12Jean-Louis Debré se consacrait à l'écriture, au théâtre
00:03:15et continuait de commenter et l'actualité politique.
00:03:18En retrait, dit-il.
00:03:20Avec le spectacle que la politique donne,
00:03:25vous voudriez que j'aille me remettre
00:03:28dans ce monde ?
00:03:32Non, c'est plus mon monde.
00:03:33Cette nuit, cet homme d'Etat français s'est éteint
00:03:36à l'âge de 80 ans.
00:03:38Messieurs, Jean-Louis Debré,
00:03:40c'est pas un homme politique de votre génération,
00:03:43mais qu'est-ce que vous retenez de lui,
00:03:45ancien ministre de l'Intérieur, ancien président de cette Assemblée,
00:03:48ancien président du Conseil constitutionnel ?
00:03:51Je retiens l'immense serviteur de l'Etat qu'il a été.
00:03:54Les fonctions que vous venez d'évoquer
00:03:56sont parmi les plus hautes de la République.
00:03:58Ce qui dit le destin de cet homme, son histoire, sa stature,
00:04:01l'envergure qu'il avait au sein de sa famille politique.
00:04:04Parmi les oppositions, vous ne vous retrouvez pas
00:04:07à des postes si importants si vous ne savez pas dialoguer
00:04:10avec les oppositions de manière respectueuse.
00:04:12C'est ce respect, cet attachement aux institutions
00:04:15qui m'a beaucoup marqué dans la carrière
00:04:17de Jean-Louis Debré, d'autant plus lorsqu'on le met en perspective
00:04:21avec les moments où nous avons le sentiment
00:04:23d'avoir un débat politique effondré.
00:04:25Jean-Louis Debré savait le porter haut.
00:04:27Il manque ce genre de personnalité à l'Assemblée nationale.
00:04:30Il trouvait pas que le débat actuel
00:04:33avait forcément toutes les qualités qu'à son époque.
00:04:36Gaëtan Dusseau, c'est un mot,
00:04:37après le décès de ce grand homme politique.
00:04:40Il est vrai que, vous l'avez précisé,
00:04:42c'était une autre génération.
00:04:44J'avais moi aussi, de type personnel,
00:04:46un autre parcours,
00:04:47où nous venions de familles politiques différentes.
00:04:50Il n'en reste pas moins qu'à la fois président de l'Assemblée nationale,
00:04:53président du Conseil constitutionnel.
00:04:56Il fait partie de cette histoire de la Ve République.
00:04:58J'ai eu même l'occasion de croiser le fer
00:05:01lors d'un débat avec lui sur une autre chaîne concurrente.
00:05:04C'est vrai que c'est ce genre de personnage
00:05:06qui peut impressionner cette nouvelle génération
00:05:09d'hommes et de femmes qui s'engagent en politique.
00:05:12J'aimerais saluer aussi peut-être la clairvoyance
00:05:14qui avait été la sienne.
00:05:16Je ne sais pas s'il pensait qu'il serait pris au mot
00:05:19par le président de la République,
00:05:21mais lorsqu'en 2023, il invitait Emmanuel Macron
00:05:23à avoir recours au référendum,
00:05:25moyen d'expression démocratique la plus démocratique
00:05:28qui existe aujourd'hui grâce à la Constitution,
00:05:31ou rendre le pouvoir au peuple en laissant la possibilité
00:05:34de la dissolution.
00:05:35Emmanuel Macron a écouté ces paroles de Debré.
00:05:38Je m'en félicite.
00:05:39Emmanuel Macron, le président de la République,
00:05:42salue Jean-Louis Debré, qui a consacré sa vie
00:05:44à la France, une vie de fidélité, de rigueur,
00:05:47généreuse et libre. Il était un homme de droit
00:05:49et de droiture.
00:05:50Une autre réaction, celle de la présidente actuelle
00:05:53de l'Assemblée nationale, Yael Broun-Pivet.
00:05:56Il n'aura eu de cesse de protéger notre République
00:05:59et ses institutions.
00:06:00Elle salue un immense serviteur de l'Etat.
00:06:03D'ailleurs, elle ouvrira la séance des questions au gouvernement
00:06:06par un hommage à l'ancien président de l'Assemblée nationale.
00:06:10François Bayrou, le Premier ministre,
00:06:12pourrait y répondre.
00:06:13Il a salué aussi la mémoire de l'ancien président de l'Assemblée.
00:06:17Je vous propose une dernière réaction.
00:06:19Écoutez le député socialiste de Corrèze,
00:06:22l'ancien président de la République, François Hollande.
00:06:25Dans les rapports que j'ai eus,
00:06:27le président de la République avait Jean-Louis Debré
00:06:30président du Conseil constitutionnel.
00:06:32Il avait été président de l'Assemblée nationale
00:06:35avec une grande capacité d'indépendance.
00:06:38Il en avait fait encore la démonstration
00:06:40comme président du Conseil constitutionnel.
00:06:43Ca ne veut pas dire qu'il avait quelque indulgence
00:06:46dès lors que la loi pouvait voter, avoir des imperfections,
00:06:50mais il savait quel était le sens de l'intérêt général
00:06:54et il avait le respect toujours de ce que pouvait faire l'Etat
00:06:59et donc la loi,
00:07:00mais aussi de ce que la liberté représentait.
00:07:03Voilà, donc, pour ses hommages à Jean-Louis Debré,
00:07:07l'ancien président de l'Assemblée nationale.
00:07:09Sachez que la présidente de l'Assemblée
00:07:11finira la séance par un moment de recueillement
00:07:14et on aura des réactions qu'on vous fera vivre en direct
00:07:17depuis la salle des 4 colonnes.
00:07:19On passe à un autre sujet, l'Ukraine,
00:07:21avec une situation qui évolue d'heure en heure.
00:07:24Hier, un débat s'est tenu à l'Assemblée nationale.
00:07:27Cette nuit, on apprend que les Etats-Unis
00:07:29suspendent leur aide militaire.
00:07:31Ca bouge à chaque minute.
00:07:33Les événements s'accélèrent d'heure en heure autour de l'Ukraine.
00:07:36Cette nuit, le gouvernement américain a annoncé
00:07:39son intention de geler immédiatement son aide à l'Ukraine.
00:07:42Dans le viseur de Washington,
00:07:44le président ukrainien Volodymyr Zelensky,
00:07:47James David Vance, le vice-président américain,
00:07:51estime, je le cite, que Zelensky refuse de s'engager
00:07:55dans un processus de paix.
00:07:57Ce matin, c'est la présidente de la Commission européenne,
00:08:00Ursula von der Leyen, qui a pris la parole
00:08:03pour dévoiler un plan baptisé Rearm Europe.
00:08:06Ca signifie réarmer l'Europe.
00:08:08Ce plan pourrait permettre de mobiliser
00:08:10jusqu'à 800 milliards d'euros pour la défense européenne.
00:08:14Le principe serait de permettre aux pays européens
00:08:17d'investir dans leur défense sans que cela ne déclenche
00:08:20la procédure pour déficit excessif.
00:08:23Cette question de la défense européenne,
00:08:26il en sera question jeudi.
00:08:27C'est un point qui divise les groupes parlementaires.
00:08:31Oui, on l'a vu hier dans l'hémicycle
00:08:33à l'occasion du débat sur l'Ukraine.
00:08:35Le Premier ministre, François Bayrou,
00:08:37a demandé aux Européens à défendre,
00:08:39à garantir eux-mêmes leur défense et leur sécurité.
00:08:42Cette idée d'une défense européenne
00:08:44est partagée par les députés du Socle commun,
00:08:47ceux qui défendent François Bayrou.
00:08:49En revanche, dans l'opposition, ce n'est pas la même ligne.
00:08:53On a entendu Marine Le Pen dire qu'elle ne soutiendrait jamais
00:08:56ce qu'elle appelle une chimérique Europe de la défense.
00:08:59La France a soumise à elle aussi de grosses réserves
00:09:02sur cette question-là.
00:09:03Ce matin, en conférence de presse,
00:09:05le groupe a dénoncé ce plan Rearm Europe
00:09:08présenté par Ursula von der Leyen,
00:09:10le qualifiant d'antidémocratique.
00:09:13La France insoumise rappelle que l'Europe n'est pas compétente
00:09:16en matière de défense.
00:09:17Merci, Clément Perroux.
00:09:19On va revenir sur la question de l'Union européenne.
00:09:22Avant cela, Pierre-Alexandre Denglade,
00:09:24cette décision des Etats-Unis de suspendre leur aide à l'Ukraine.
00:09:28Attention, il y a déjà une grosse partie de l'aide
00:09:30qui avait été fournie à l'Ukraine.
00:09:32Que pensez-vous de cette décision ?
00:09:35C'est un coup de poignard dans le dos des Ukrainiens.
00:09:38La vérité, c'est que cette décision est extrêmement brutale.
00:09:41Peut-être temporaire,
00:09:42mais elle dit beaucoup de ce qu'est la nouvelle diplomatie américaine
00:09:46qui a fait le choix de tourner le dos à l'Europe.
00:09:49C'était un élan emprunté par d'autres présidents américains
00:09:52qui nous expliquaient depuis longtemps
00:09:54que leurs intérêts étaient ailleurs.
00:09:56Mais la manière brutale, totale, d'aller jusqu'au bout de cette idée
00:10:00de la part de l'administration Trump
00:10:02est une véritable trahison de l'Ukraine d'abord,
00:10:04qui se bat pour sa liberté et sa souveraineté,
00:10:07et ensuite des Européens qui, pour beaucoup d'entre eux,
00:10:10vivaient sous la protection de la défense américaine.
00:10:13Je voudrais ajouter un mot à cela.
00:10:15Ce sont les déclarations,
00:10:16qui ont quelques minutes ou quelques heures,
00:10:18du vice-président américain,
00:10:20qui s'en prend avec beaucoup de violence à nos armées,
00:10:23à la mémoire de nos combattants,
00:10:25de nos soldats français, britanniques et européens,
00:10:28qui ont combattu aux côtés des Américains,
00:10:30qui ont perdu la vie en Afghanistan ou au Sahel,
00:10:32souvent en luttant contre le terrorisme.
00:10:35Il a insulté leur mémoire il y a quelques heures de cela.
00:10:37Le vice-président américain devrait s'excuser
00:10:40auprès des Européens.
00:10:41Grandes tensions avec les Etats-Unis.
00:10:43Gaëtan Dussosset, cette décision...
00:10:45On parle d'une pause, c'est peut-être un coup de bluff
00:10:48de Donald Trump, mais comment vous l'appréhendez ?
00:10:51Ca pourrait être compliqué, très largement,
00:10:53l'attache à l'Ukraine.
00:10:55Bien sûr que ça va compliquer l'attache à l'Ukraine.
00:10:58C'est la raison pour laquelle, avec le groupe Rassemblement national,
00:11:01il a fait cette décision.
00:11:03Après, il serait peut-être un peu mensonger de dire
00:11:05que, malheureusement, le risque n'existait pas,
00:11:08parce qu'en réalité, on sait sur quelle promesse
00:11:11le président Donald Trump s'est fait élire.
00:11:13Il s'est fait élire notamment sur la promesse de désengager
00:11:16petit à petit les Etats-Unis du conflit militaire
00:11:19opposant l'Ukraine et la Russie en Europe.
00:11:21Il s'était fait élire sur la promesse de se désengager militairement,
00:11:25de se désengager en termes de matériel,
00:11:27de se désengager financièrement.
00:11:29Malheureusement, c'est un président qui tient ses promesses.
00:11:32C'est la raison pour laquelle, nous l'avons dit dès le début,
00:11:35l'élection de Donald Trump doit rimer avec un impératif de sursaut
00:11:38pour les nations européennes.
00:11:40Aujourd'hui, tous ceux qui regrettent
00:11:42que nous n'ayons plus la protection américaine
00:11:45et que l'Europe manque d'une certaine indépendance
00:11:48d'un point de vue de défense et militaire
00:11:50sont les mêmes qui nous ont mis dans cette situation
00:11:53de dépendance militaire et de protection vis-à-vis des Etats-Unis.
00:11:56Donald Trump fait ce qu'il avait dit qu'il allait faire.
00:11:59Est-ce qu'on a été un peu naïfs ?
00:12:01Est-ce qu'on a cru qu'il ne pouvait pas aller
00:12:03jusqu'à suspendre cette aide ukrainienne ?
00:12:06Il n'y a pas eu de naïveté en France.
00:12:08Depuis 2017, le président de la République
00:12:10alerte ses partenaires européens sur la nécessité de reprendre en main
00:12:14l'autonomie de l'Europe, la souveraineté en matière de défense,
00:12:17d'investir dans les budgets de défense,
00:12:19de développer une culture stratégique commune...
00:12:22C'est le regard de nos partenaires qui change.
00:12:24La France a remonté ces dernières années
00:12:26sous l'impulsion d'Emmanuel Macron et des gouvernements
00:12:29la loi de programmation militaire et les budgets accordés à nos armées.
00:12:33Il n'y a pas de naïveté côté français.
00:12:35Pendant de nombreuses années, lorsque nous sommes arrivés en 2017
00:12:39au pouvoir, avec cette idée de renforcer l'autonomie
00:12:41et la défense de l'Europe, beaucoup nous ont regardés
00:12:44comme si nous portions une idée saugrenue.
00:12:47Les faits donnent raison au président de la République.
00:12:49La situation est grave car nous pouvons nous retrouver
00:12:52avec un front ukrainien qui viendrait à s'effondrer.
00:12:55Si le front ukrainien venait à s'effondrer,
00:12:57il y a fort à parier que dans les années à venir,
00:13:00la Russie de Vladimir Poutine,
00:13:02qui est un régime belliqueux, impérialiste,
00:13:04viendrait à reprendre sa marche en avant
00:13:07vers un Etat européen, peut-être la Moldavie,
00:13:09les Altes-Baltes, la Roumanie ou d'autres Etats.
00:13:12J'ai entendu mon collègue déplorer l'arrêt de l'aide américaine.
00:13:16Je me réjouis de cette position du RN qui est toute nouvelle
00:13:19puisque depuis maintenant plusieurs années,
00:13:21votre groupe, chers collègues, s'est opposé systématiquement,
00:13:25à l'Assemblée nationale ou au Parlement européen,
00:13:28à tous les paquets d'aide à l'Ukraine,
00:13:30financiers, économiques, militaires ou en sanction contre la Russie.
00:13:33Cette prise de conscience tardive de votre côté,
00:13:36je m'en félicite, mais il y a quelque chose d'hypocrite
00:13:39à la décliner ce matin.
00:13:40Gaétan Dussosser, on va faire un détour,
00:13:43mais je vous laisse répondre.
00:13:44Quand on regarde vos votes au Parlement européen,
00:13:47le soutien à l'Ukraine du RN n'a pas été...
00:13:50On va dire au mieux aussi fort que d'autres parties,
00:13:53et on peut même dire que vous vous êtes abstenu
00:13:55ou avez voté contre des sanctions contre la Russie.
00:13:58Nous avons, comme l'intégralité des pays du monde,
00:14:00un seul objectif,
00:14:02c'est de défendre l'intérêt de notre pays et des Français.
00:14:05Parce que derrière les grandes déclarations d'intention,
00:14:08il y a des actions concrètes et des réalités concrètes.
00:14:11Le soutien à l'Ukraine, nous l'avons fait,
00:14:13notamment en permettant à des mairies,
00:14:15des municipalités gérées par le RN,
00:14:17d'accueillir des réfugiés ukrainiens.
00:14:19On l'a fait en soutenant un certain nombre de plans de financement
00:14:22pour permettre l'envoi d'armes défensives...
00:14:25Mais sur les sanctions contre la Russie, notamment.
00:14:27Si vous voulez, il y a un moment donné,
00:14:30il faut savoir jusqu'où on va dans le soutien.
00:14:32Si le soutien à l'Ukraine, c'est ou l'envoi de troupes
00:14:35ou l'adhésion de l'Ukraine à l'Union européenne,
00:14:37qui mettrait notre agriculture dans une difficulté monstre,
00:14:40encore plus en difficulté, évidemment, ce n'est pas la solution.
00:14:44Il n'y a qu'un seul objectif, c'est celui de rétablir la paix.
00:14:48Ca fait 3 ans qu'on dit que la seule issue possible de cette guerre,
00:14:51c'est la paix. Il n'y aura pas de victoire militaire.
00:14:54Il faut mettre tout le monde autour d'une table.
00:14:57Comment aboutir à la paix ?
00:14:58On va écouter la présidente du groupe écologiste et social,
00:15:01Cyrielle Chatelain.
00:15:02Ursula von der Leyen, la présidente de la Commission européenne,
00:15:06a dévoilé ce matin un plan qui pourrait aller jusqu'à 800 milliards
00:15:10d'investissements des pays européens dans la défense.
00:15:13Que pensez-vous de cette idée ?
00:15:15Aujourd'hui, il est très clair que l'Europe se tient seule.
00:15:18Et donc, oui, il est indispensable de remettre de l'argent
00:15:22pour assurer notre défense commune.
00:15:25Après, cet investissement nécessite 3 choses pour fonctionner.
00:15:29Un, il faut qu'on ait avec une industrie militaire européenne,
00:15:34parce qu'augmenter les financements, c'est pour acheter américain,
00:15:37ça ne nous permettra pas d'être indépendants.
00:15:39La 2e chose, il faut arrêter de financer la Russie
00:15:42en lui achetant du pétrole, du gaz et de l'uranium enrichi.
00:15:45Arrêtons de financer nous-mêmes nos ennemis.
00:15:48Et enfin, cela doit être des dépenses
00:15:51qui ne touchent pas à notre protection sociale.
00:15:54C'est-à-dire qu'oui, il faut qu'on augmente
00:15:56notre capacité à financer,
00:15:58mais ça doit se faire sans toucher, aujourd'hui,
00:16:01ce qui protège aussi au quotidien les Français.
00:16:04Alors, ces 800 milliards, c'est l'argent des Etats membres,
00:16:07mais il y a aussi une autre possibilité, peut-être,
00:16:09pour financer, et bien, ce seraient les avoirs russes.
00:16:13Et là-dessus, votre groupe a une proposition de résolution.
00:16:15Oui, le groupe écologiste et social,
00:16:18sous impulsion de Léa Ballach,
00:16:19propose cette proposition de résolution.
00:16:21C'est-à-dire qu'aujourd'hui, on a 200 milliards d'euros
00:16:24qui dorment dans les banques,
00:16:25qui sont les avoirs des oligarques russes.
00:16:28Et bien, cet argent dépensé,
00:16:30ces prêts doivent être remboursés sur ce capital
00:16:33qui dort aujourd'hui et qui ne sert à rien.
00:16:37La France insoumise, ce matin,
00:16:38et le gouvernement l'a laissé entendre,
00:16:40une telle pratique pourrait être contraire au droit international.
00:16:43Malheureusement, je crois qu'on est dans un moment
00:16:46où on a face à nous des personnes
00:16:48qui ne considèrent plus le droit international,
00:16:51qui vont à l'encontre de tout,
00:16:53que ce soit en termes, on le voit,
00:16:56d'agression militaire, de cyberattaques,
00:17:00d'ingérence dans des élections.
00:17:02Il me semble qu'effectivement, dire à un moment
00:17:04que ceux qui contribuent à financer
00:17:06et qui profitent de systèmes de guerre payent,
00:17:09c'est juste.
00:17:10Dans ces cas-là, il faut que nous, nous fassions évaluer
00:17:13ce droit international.
00:17:15Mais oui, ces avoirs qui dorment dans les banques
00:17:17doivent être utilisés.
00:17:19Merci à vous.
00:17:20Merci beaucoup, Clément Perreault.
00:17:21Pierre-Alexandre Langlade, sur ce que nous dit Cyriel Châtelain.
00:17:24Oui, pour augmenter l'effort budgétaire,
00:17:26mais attention, trois conditions.
00:17:28Il ne faut pas qu'on achète américain,
00:17:29il faut qu'on arrête d'acheter du gaz au russe
00:17:31et enfin, il ne faut pas qu'à la fin, on dise aux Français
00:17:33qu'on n'a plus d'argent pour l'hôpital, pour les écoles.
00:17:36Ces trois conditions semblent un peu de bon sens.
00:17:38Est-ce que vous êtes d'accord pour dire sur ces trois points
00:17:40qu'il faut améliorer les choses ?
00:17:42Je crois qu'il y a une priorité absolue,
00:17:43c'est qu'il faut que chacun des Etats membres,
00:17:45y compris la France, augmente les budgets de défense.
00:17:47On est aujourd'hui à 2 % du PIB,
00:17:49il faut qu'on soit à 3 % très rapidement à l'horizon 2024.
00:17:52Mais pour acheter produits européens.
00:17:54Au plus tard. Il faut acheter et produire européens,
00:17:56mais pour ça, il faut développer une base technologique de défense
00:18:00et être capable d'emprunter et d'investir ensuite en commun
00:18:03comme on a su le faire au moment de la crise Covid.
00:18:05Je plaide et je milite pour qu'on fasse un grand emprunt européen
00:18:08qui servira ensuite à investir dans les industries de défense
00:18:10européennes, françaises, italiennes, allemandes, ou que sais-je.
00:18:13En tout cas, c'est la priorité absolue.
00:18:15Et puis, le troisième levier qui me semble absolument essentiel
00:18:18parce que les capitaux et l'argent sont rares aujourd'hui en Europe,
00:18:21nous avons beaucoup de pays européens
00:18:23avec une situation budgétaire tendue,
00:18:24c'est d'être capable de saisir
00:18:26et d'utiliser les avoir gelés de la Russie.
00:18:28Ce sont 209 milliards d'euros qui sont gelés ici en Europe.
00:18:32Saisissons-les, utilisons-les
00:18:34pour venir en soutien de la résistance ukrainienne.
00:18:36Pour vous, il n'y a pas de problème juridique ?
00:18:38Même au gouvernement, on explique que ce n'est pas si simple.
00:18:40Oui, mais il y a toujours des controverses juridiques.
00:18:43Il peut y en avoir. Il y a sûrement des grandes discussions d'experts
00:18:46sur la faisabilité ou non d'une telle sanction.
00:18:48La réalité, ce débat pouvait se poser
00:18:50tant que les Américains étaient là.
00:18:51Les Américains ne sont pas là.
00:18:53Ils tournent le doigt à l'Europe.
00:18:54Ils font le choix de ne plus nous aider.
00:18:56Ils font le choix d'abandonner la résistance ukrainienne.
00:18:58Dans ce contexte, saisissons ces avoirs,
00:19:00investissons-les dans la résistance ukrainienne
00:19:03car si nous ne le faisons pas,
00:19:05demain, il n'y aura plus personne pour investir en Europe.
00:19:07C'est ça, la crainte.
00:19:08Demain, nous saisissons des avoirs
00:19:09et d'autres pays ne viennent plus investir en Europe.
00:19:11Mais si nous sommes sur un continent en guerre,
00:19:13qui viendra investir ?
00:19:14Donc saisissons ces avoirs et utilisons-les.
00:19:16Gaétan Dussosé, sur la question de ces avoirs russes,
00:19:18là, ce qu'on peut utiliser, c'est juste les intérêts
00:19:21qu'on peut produire grâce à ces confiscations.
00:19:23Est-ce que vous dites, oui, il faut aller ?
00:19:25C'est 200 milliards, c'est nécessaire à l'effort de guerre.
00:19:27Eh bien, prenons l'argent là où il y en a
00:19:30dans la poche de certains Russes.
00:19:32Ce qui est certain, c'est que si on s'en tient
00:19:34à la seule possibilité actuelle,
00:19:35qui est celle de se financer à partir des intérêts,
00:19:38on n'arrivera pas à financer tout l'effort
00:19:39qui est demandé dans l'effort de guerre.
00:19:41Maintenant, la question déjà de les avoir
00:19:42et de savoir si on récupère, justement,
00:19:44une partie de ces avoirs russes.
00:19:45Moi, j'entends bien qu'il y a aujourd'hui
00:19:46un débat qui est juridique.
00:19:48Ce que je constate, c'est que lorsqu'il s'agit
00:19:50d'aller discuter avec la CEDH qui nous empêche
00:19:52d'expulser un étranger islamiste fiché S,
00:19:56là, d'un seul coup, les traités nous empêchent
00:19:57de faire quoi que ce soit.
00:19:58Il y a une question juridique qu'il ne faut pas aborder.
00:20:01Il y a un véritable tabou.
00:20:02Lorsqu'il s'agit d'autres projets qui sont un peu plus,
00:20:04on va dire, à la carte Macroniste,
00:20:06là, d'un seul coup, il en est tout autrement.
00:20:07Donc, vous vous dites, pourquoi pas ?
00:20:09Faisons-le, essayons, risquons peut-être
00:20:12de voir un jour la justice dire que ce n'était pas tout à fait légal.
00:20:15On attend les discussions.
00:20:16Ça pourrait créer un précédent vis-à-vis des investisseurs
00:20:18quand on parle, justement, d'aller chercher
00:20:19jusqu'à 800 milliards d'euros.
00:20:20Et permettez-moi, d'ailleurs, de dire,
00:20:22quelle est la légitimité de la présidente
00:20:23de la Commission européenne, d'Ursula von der Leyen,
00:20:26de faire une telle annonce, comme elle l'a fait aujourd'hui,
00:20:28d'un plan de 800 milliards d'euros ?
00:20:29Alors, attendez, sur les avoir plus, oui ou non, on y va.
00:20:32C'est la question qui est essentielle.
00:20:33Parce que la question, après de savoir
00:20:34comment on va aller financer ces déclarations,
00:20:36c'est les Etats, et ce sont les Français
00:20:38qui vont devoir ensuite aller payer.
00:20:39Quelle est la légitimité de la présidente
00:20:41de la Commission européenne ?
00:20:42De qui a-t-elle reçu un mandat pour prendre des décisions ?
00:20:45La défense, la protection des nations
00:20:47sont des compétences exclusivement nationales.
00:20:49Elle repose sur la souveraineté nationale
00:20:51et populaire des Français.
00:20:52Ce n'est pas la Commission européenne
00:20:53de se mêler de ces affaires.
00:20:54Sur cette question, Pierre-Alexandre Langlade,
00:20:56est-ce qu'Ursula von der Leyen outrepasse son droit
00:21:00quand elle dit qu'on va réarmer l'Europe,
00:21:02800 milliards d'euros ?
00:21:03Est-ce que vous, vous êtes pour lui donner mandat,
00:21:05justement, pour interagir sur ce sujet,
00:21:08alors que, Gaëtan Dussosel rappelait,
00:21:10la défense, c'est une responsabilité,
00:21:12une compétence propre à chaque Etat ?
00:21:13Mais nous sommes dans un temps de guerre.
00:21:16Nous sommes dans un temps où l'Europe
00:21:18ne vit plus tout à fait en paix, y compris chez nous, évidemment.
00:21:21Il n'y a pas de guerre physique immédiate
00:21:22dans les rues de France, mais notre pays,
00:21:24comme la quasi-totalité des démocraties européennes,
00:21:26subit des attaques cyber, hybrides,
00:21:30contre des infrastructures diverses et variées.
00:21:32Les fake news aussi.
00:21:33Nos militaires sont impressionnés, sont intimidés,
00:21:36en mer Baltique, en Estonie,
00:21:38là où ils assurent des missions de réassurance,
00:21:40en Roumanie.
00:21:41La Russie nous mène une guerre hybride également en Afrique.
00:21:45Nous sommes dans un Etat qui est un Etat de guerre
00:21:47qui ne dit pas son nom.
00:21:48Et donc, dans ce contexte-là,
00:21:50il faut que les Européens soient capables
00:21:52de travailler ensemble et de collaborer.
00:21:54J'entends M. qui dit que Mme von der Leyen n'a pas de mandat.
00:21:56Mais elle a le mandat que les chefs d'Etat et de gouvernement
00:21:58qui ont été élus, et le président de la République
00:22:00a été élu par le peuple français, lui donnent.
00:22:02Et donc, les chefs d'Etat et de gouvernement auront à décider,
00:22:04au moment du Conseil européen...
00:22:05Vous nous dites qu'on lui a donné la possibilité
00:22:07de décider de notre politique de défense
00:22:09et de notre politique de protection.
00:22:10Elle dit qu'il faut...
00:22:12...à l'unanimité des 27 pour être capable d'avancer
00:22:14sur une véritable défense européenne.
00:22:15C'est la question que je vous pose ce matin.
00:22:16Si nous ne vous écoutons,
00:22:18nous devrions rester dans une logique purement nationale,
00:22:21ce qui viendrait à faire que, petit à petit,
00:22:23les Etats européens, les uns après les autres,
00:22:25pourraient demain s'effondrer face à une offensive de la Russie.
00:22:27Nous serions seuls à ce moment-là.
00:22:28Soyez pas caricaturales et encore moins décentes.
00:22:31Vous savez, vous connaissez très bien le droit européen,
00:22:33vous savez très bien que dans les traités de l'Union européenne,
00:22:34notamment article 42, il y a évidemment un droit de défense
00:22:37et une obligation, un devoir de défense mutuelle.
00:22:40Donc, il n'y a pas besoin d'accélérer,
00:22:42ni dans la création d'une armée européenne,
00:22:44ni dans la création d'une armée européenne.
00:22:46Si la majorité des Etats le veulent en disant oui,
00:22:49on est d'accord, on posera la question français à ce moment-là
00:22:52et la question est évidemment là.
00:22:53Mais il faut aussi, à un moment donné, essayer de savoir
00:22:55pourquoi on est dans cette situation de faiblesse
00:22:57et pourquoi on a ce sentiment d'impuissance française
00:22:59et d'impuissance des nations européennes.
00:23:01Qui nous a mis dans cette situation ?
00:23:03Aujourd'hui, on aimerait pouvoir avoir à nouveau
00:23:05une industrie de production militaire suffisante
00:23:07qui puisse bénéficier, par exemple, d'une énergie abondante
00:23:10et peu chère, notamment avec le nucléaire,
00:23:11qui puisse bénéficier d'une préférence européenne.
00:23:13Je vois que ce concept,
00:23:14qui était celui d'une proposition phare de Marine Le Pen
00:23:16et Jordan Bardella lors des élections européennes,
00:23:18aujourd'hui est repris par tout le monde,
00:23:19y compris par les macronistes, et je m'en réjouis.
00:23:21Mais si aujourd'hui, on n'a pas tout ça,
00:23:23c'est parce que toutes les décisions politiques
00:23:25qui ont été prises depuis 30 ans
00:23:26ont désarmé la France, ont désarmé le monde...
00:23:28Alors Emmanuel Macron, pour le coup,
00:23:29a remis en chantier aussi plusieurs centrales nucléaires.
00:23:33Certains l'ont critiqué pour ça.
00:23:34Et d'ailleurs, les députés du Rassemblement national
00:23:36l'ont soutenu à ce moment-là.
00:23:37Mais vous voyez, j'écoutais ce matin sur une chaîne concurrente
00:23:39un autre orateur qui n'est pas du Rassemblement national
00:23:41et qui disait, finalement, l'impératif aujourd'hui,
00:23:43c'est de faire en quelques semaines
00:23:44ce que nous n'avons pas fait en 80 ans.
00:23:45Cette personne, c'est Raphaël Glucksmann.
00:23:47C'est pas Marine Le Pen.
00:23:48Mais que nous dit Raphaël Glucksmann
00:23:49à travers cette phrase-là ?
00:23:50C'est que finalement, toutes les décisions politiques
00:23:52des gouvernements, qu'ils soient macronistes,
00:23:54socialistes ou de droite,
00:23:55ont mis la France dans cette situation d'impuissance.
00:23:58Donc il faut évidemment maintenant tourner la page,
00:24:00qu'il y ait un sursaut français, un sursaut européen,
00:24:02et c'est ce sur quoi nous travaillons avec nos alliés.
00:24:04Eh bien, ce sera peut-être l'objet du sommet jeudi,
00:24:07Pierre-Alexandre Langlade,
00:24:08pour cette question particulière de la paix.
00:24:10Les Etats-Unis reprochent à Volodymyr Zelensky
00:24:13de dire qu'il ne veut pas cesser le feu,
00:24:15il ne veut pas vraiment, il ne recherche pas la paix.
00:24:18Quelle est la différence entre la paix que recherchent les Ukrainiens
00:24:21et ce que semble aussi rechercher le président de la République
00:24:24et celle qui peut être dans la tête de Donald Trump, par exemple ?
00:24:26Donald Trump, dans une forme de diktat qui ne dit pas son nom,
00:24:30exige des Européens, et en l'occurrence des Ukrainiens,
00:24:33qu'ils capitulent devant l'agression russe,
00:24:37mais les Ukrainiens n'avaient pas besoin de Donald Trump
00:24:39pour capituler, ils auraient pu le faire il y a trois ans tout seuls,
00:24:42s'ils avaient décidé de le faire.
00:24:43Donc les Ukrainiens se sont battus pour leur souveraineté,
00:24:45pour leur liberté et pour leur indépendance.
00:24:47Et ils l'ont fait parce que c'est un pays qui est agressé,
00:24:49non pas pour ce qu'il fait, il ne menace personne,
00:24:51qui est attaqué pour ce qu'il est, c'est-à-dire un pays libre,
00:24:53démocratique, et qui regarde vers l'Europe.
00:24:55Et donc ce que propose Donald Trump,
00:24:56c'est un cesser le feu sans aucune garantie de sécurité,
00:24:59qui permettrait simplement à la Russie de se réarmer,
00:25:03de reprendre des forces au moment où elle est fatiguée.
00:25:05Cette armée russe est exsangue après des années de conflits
00:25:08pour mieux réattaquer demain l'Ukraine.
00:25:10Nous l'avons vu au moment des accords de Minsk
00:25:11qui ont été violés des dizaines de fois
00:25:14et qui n'apportent aucune garantie de sécurité.
00:25:15Et donc ce que la France dit, ce que disent les Européens,
00:25:18c'est que nous devons, pour arriver à la paix,
00:25:20ce que nous souhaitons évidemment tous,
00:25:21avoir de véritables garanties de sécurité
00:25:23qui soient fiables, durables,
00:25:25et qui assurent la sécurité de l'Ukraine
00:25:27et de l'architecture de sécurité de défense en Europe.
00:25:29Ce n'est pas aux Américains et aux Russes de décider
00:25:31quelle serait l'architecture de défense de notre continent.
00:25:34Gaëtan Dusoset, est-ce qu'on retrouve aussi
00:25:36ce mot de la paix très souvent dans la voix
00:25:38du Rassemblement national ?
00:25:39Il faut une conférence sur la paix, mais sous quelles conditions ?
00:25:42Parce que la paix des Russes n'est visiblement pas
00:25:45la paix des Ukrainiens.
00:25:46Le fait d'obtenir la paix est un long chemin qui est difficile.
00:25:50Tout ne se règle pas en 15 jours et en un mois,
00:25:52ce serait faux de le croire.
00:25:53Donc ça fait trois ans qu'on demande justement
00:25:55à ce qu'il y ait une conférence internationale sur la paix
00:25:57qui, à la fois, mette autour de la table
00:25:58évidemment les pays belligérants, l'Ukraine et la Russie,
00:26:01mais aussi les alliés historiques de l'Europe,
00:26:03que sont les Etats-Unis et les pays limitrophes.
00:26:06C'est en effet un long chemin, des longues discussions,
00:26:08mais il faut surtout que...
00:26:09On entend parler, par exemple, quand Emmanuel Macron
00:26:11a été à Londres, il nous a dit,
00:26:12ça y est, on s'est tous mis d'accord pour faire une trêve.
00:26:14Bon, il a été démenti moins de 24 heures après
00:26:16par la ministre des Affaires étrangères britannique,
00:26:18mais il faut évidemment que ce traité de paix
00:26:21et cet accord de paix sur lequel toutes les nations
00:26:23doivent travailler posent toutes les questions.
00:26:25Pas seulement la question des frontières,
00:26:26également la question de l'OTAN et de son périmètre d'action.
00:26:30Est-ce que vous, vous dites, oui, il faut des garanties de sécurité ?
00:26:32Parce que Volodymyr Zelensky dit, pour l'Ukraine,
00:26:35c'est indispensable.
00:26:37Donald Trump a l'air de dire,
00:26:39écoutez, si nous, on exploite les terres rares,
00:26:40ça suffira, il y aura quelques travailleurs américains,
00:26:42ça suffira comme garantie de sécurité
00:26:44pour que Vladimir Poutine n'attaque plus l'Ukraine.
00:26:47Vous connaissez l'adage, les Etats n'ont pas d'amis,
00:26:50ils n'ont que des intérêts.
00:26:51Il ne faut pas être naïf lorsqu'on va aborder la question
00:26:54de comment parvenir à la paix,
00:26:55et c'est la raison pour laquelle il faut aborder
00:26:57toutes les questions et ne pas en laisser une seule.
00:26:58Si vous laissez la moindre zone d'ombre
00:27:00dans les conditions à la paix,
00:27:01et dans ce qui doit être fait une fois que la guerre
00:27:03et que le bruit des armes aura cessé,
00:27:04malheureusement, si vous n'abordez pas
00:27:07toutes les questions ou tous les sujets,
00:27:10vous prenez le risque que de futures guerres...
00:27:11Sur des garanties de sécurité, sur une force peut-être européenne
00:27:14qui pourrait être présente après une trêve,
00:27:16après un cessez-le-feu ?
00:27:17Non, nous, nous sommes pour faire tout cela
00:27:19sous couvert de l'ONU et des casques bleus
00:27:21et ne pas engager personnellement, nationalement, notre armée.
00:27:25Mais évidemment qu'il faut poser des questions.
00:27:27Je vois par exemple que le ministre de l'Armée française
00:27:29avait proposé à ce qu'on mette en place
00:27:32un certain nombre de stocks d'armes et des munitions,
00:27:35y compris une fois que la guerre aura cessé.
00:27:37C'est des propositions, évidemment, que nous soutenons
00:27:39et sur lesquelles nous accepterons de discuter
00:27:41avec le gouvernement.
00:27:42Sur cette question, Pierre-Alexandre Denglade,
00:27:43à la fois des garanties de sécurité,
00:27:46c'est-à-dire qu'Emmanuel Macron et le gouvernement
00:27:48reprécisent bien qu'il ne s'agit pas d'envoyer des soldats,
00:27:51mais peut-être des casques bleus,
00:27:53en tout cas une force de sécurité européenne,
00:27:55ça pourrait faire partie des garanties
00:27:58d'un traité de paix entre les deux pays ?
00:28:00En tout cas, la question est sur la table, elle est posée,
00:28:02elle a même été proposée par le président de la République
00:28:05il y a maintenant longtemps de cela,
00:28:06et je pense que dans le contexte dans lequel nous trouvons,
00:28:08où nous voyons le désengagement américain
00:28:10de manière extrêmement marquée et claire désormais,
00:28:12qui ne fait plus de doute,
00:28:13il faut que les Européens et les pays européens
00:28:15qui ont des armées en état de se battre,
00:28:17en tout cas d'assurer la protection du continent européen,
00:28:20puissent être mobilisés, le cas échéant,
00:28:22lorsque la paix, avec des conditions fiables,
00:28:24durables et solides, auront été conclues, et pas avant.
00:28:27Et donc oui, la France, l'Angleterre, d'autres pays
00:28:30peuvent éventuellement faire partie de cela.
00:28:32Dernière question pour vous deux, Pierre-Alexandre Langlade,
00:28:35la France est une puissance nucléaire,
00:28:37ça nous donne un atout,
00:28:39est-ce qu'il faut partager cette force nucléaire ?
00:28:42Qu'est-ce que ça veut dire dans l'esprit du président de la République ?
00:28:44Parce qu'on a bien vu qu'il y avait une confusion,
00:28:46tout le monde ne comprend pas tout à fait la même chose.
00:28:48Non, il ne faut pas partager la dissuasion nucléaire
00:28:51avec qui que ce soit, c'est une prérogative
00:28:53qui est propre à la France,
00:28:55au chef de l'Etat, au président de la République,
00:28:57et le président de la République n'a dit à aucun moment
00:28:59qu'il souhaitait partager la dissuasion nucléaire.
00:29:01En revanche, il y a un débat qui est un débat ancien,
00:29:04qui a déjà existé sous le général de Gaulle,
00:29:05sous le président Mitterrand et sous d'autres présidents,
00:29:08des intérêts vitaux de la France,
00:29:09qui ne s'arrêtent pas aux frontières hexagonales,
00:29:11qui peuvent avoir une dimension européenne,
00:29:13et dans le moment où nos alliés américains
00:29:16font le choix de se retirer d'Europe,
00:29:18et eux qui assurent très largement la protection de l'Europe
00:29:19à travers le parapluie nucléaire américain
00:29:21font le choix de partir,
00:29:23peut se poser la question de l'emploi de l'arme nucléaire française,
00:29:26ou en tout cas de son déploiement,
00:29:28peut-être sur d'autres territoires européens,
00:29:29mais cet outil n'est partagé par personne d'autre
00:29:34que par le chef de l'Etat, et il faut que cela soit clair.
00:29:36Gaëtan Dussosset, on ne partage pas l'arme nucléaire,
00:29:38mais on peut aussi en faire profiter de cette dissuasion
00:29:41à nos alliés en Europe ?
00:29:43Je vois qu'il y a une certaine inconstance
00:29:45de la part du camp Macroniste, et notamment du chef de l'Etat,
00:29:47parce que malheureusement, la question du partage
00:29:49de la dissuasion nucléaire française a été posée
00:29:51par le chef de l'Etat lui-même.
00:29:52Il y a maintenant plusieurs mois,
00:29:53mais il n'en est pas à son premier coup d'essai.
00:29:55On sait que lui aussi avait suggéré qu'on puisse partager
00:29:58notre siège au Conseil de sécurité de l'ONU
00:30:00avec le reste des pays membres de l'Union européenne.
00:30:04Donc non, évidemment que non, cette dissuasion nucléaire,
00:30:06elle doit rester intégralement et exclusivement française.
00:30:08C'est ce qui permet justement...
00:30:10Mais est-ce qu'elle peut servir à protéger d'autres pays ?
00:30:12C'est ce que semble nous expliquer Pierre-Alexandre Denguel.
00:30:14C'est exactement le choix qui a été fait par le général De Gaulle,
00:30:17qui nous a permis d'avoir une armée à la fois autonome
00:30:19et qui permet à la France de ne pas être
00:30:21comme les autres pays de l'Europe ni comme les autres pays du monde.
00:30:24Donc il faut préserver évidemment cela.
00:30:26Ensuite, encore une fois, nous, nous tenons
00:30:28à ce que les dirigeants français,
00:30:29c'est ce que nous ferons avec Marine Le Pen au pouvoir,
00:30:31défendent l'intérêt de la France lorsque ceux-ci sont menacés.
00:30:33Merci beaucoup, Gaétan Dussosier.
00:30:35Merci, Pierre-Alexandre Anglade.
00:30:37Et puis, je vous rappelle évidemment l'information de la journée.
00:30:40C'est le décès de Jean-Louis Debré,
00:30:42l'ancien président de l'Assemblée nationale.
00:30:44Son portrait par Baptiste Gargi-Chartier.
00:30:47Il aura marqué l'histoire de la Ve République.
00:30:51Ce matin, Jean-Louis Debré s'en est allé.
00:30:53Une figure de la droite française,
00:30:55un homme d'Etat dont le parcours politique en témoigne.
00:30:58D'abord magistrat, puis député,
00:31:00il fut nommé ministre de l'Intérieur en 1995
00:31:02par Jacques Chirac,
00:31:04homme auquel il vaut une admiration sans faille.
00:31:07Les rouages de l'Assemblée
00:31:08n'ont semble-t-il aucun secret pour lui.
00:31:10Jean-Louis Debré poursuit son ascension,
00:31:12bâti une stature qu'on ne lui soupçonnait pas forcément.
00:31:15En 2002, le voilà élu président de la Chambre basse pour 5 ans.
00:31:19Il acquiert même le respect de l'opposition.
00:31:22Cela restera l'honneur de ma vie
00:31:25d'avoir présidé l'Assemblée nationale.
00:31:27Je vous remercie.
00:31:31Mais à celle date, il est nullement question d'une fin de carrière.
00:31:33Bien au contraire, le fidèle de Jacques Chirac
00:31:35se voit abrégué à la présidence du Conseil constitutionnel en 2007,
00:31:38fonction qu'il occupera durant 9 ans.
00:31:42Jean-Louis Debré se consacrait à l'écriture,
00:31:44au théâtre et continuait de commenter l'actualité politique.
00:31:47En retrait, dit-il.
00:31:49Avec le spectacle
00:31:52que la politique donne,
00:31:54vous voudriez que j'aille me remettre
00:31:56dans ce monde ?
00:32:00Non, c'est plus mon monde.
00:32:02Cette nuit, cet homme d'Etat français s'est éteint
00:32:05à l'âge de 80 ans.
00:32:07Et bienvenue à tous.
00:32:09Si vous nous rejoignez sur LCP, nous sommes à moins de 27 minutes
00:32:12de la séance des questions au gouvernement.
00:32:14Les préparatifs sont en cours dans cette salle des pas perdus.
00:32:17Et ensuite, tout, évidemment, en direct, à partir de 15h.
00:32:20Vous retrouverez dans cette émission Stéphanie Despierre
00:32:23et Clément Perrault, depuis la salle des 4 colonnes.
00:32:25Marion Becker connaît, elle, le menu des questions au gouvernement.
00:32:28Elle est dans l'hémicycle de l'Assemblée nationale.
00:32:30Et puis, un peu avant 15h, nous vous ferons vivre en direct
00:32:33l'arrivée du Premier ministre François Bayrou
00:32:35et des membres du gouvernement.
00:32:36Marion Becker, je le disais, vous êtes dans l'hémicycle.
00:32:39Vous avez le menu de la séance des questions au gouvernement.
00:32:43Et oui, Elsa, les députés interrogeront tout d'abord
00:32:46le gouvernement sur le chantier de l'autoroute A69
00:32:51entre Toulouse et Castres.
00:32:53Que va devenir ce chantier alors que le tribunal administratif
00:32:56s'est prononcé contre cette autoroute ?
00:32:58Eh bien, les deux députés des deux circonscriptions concernées
00:33:01vont interpeller le gouvernement.
00:33:04Le député de la majorité présidentielle, lui,
00:33:06veut la poursuite de cette autoroute,
00:33:09en tout cas, la réalisation de cette autoroute.
00:33:12Quant à la députée écologiste, elle veut l'arrêt de ce chantier.
00:33:16Autre sujet à l'ordre du jour de ces questions au gouvernement,
00:33:19la situation internationale avec le conflit
00:33:22entre l'Ukraine et la Russie.
00:33:24Après la décision américaine, cette nuit,
00:33:27de stopper, de retirer son aide à l'Ukraine,
00:33:31différents groupes vont questionner le gouvernement,
00:33:34notamment le Parti socialiste, la France insoumise
00:33:36ou encore Ensemble pour la République.
00:33:38Enfin, à noter deux autres questions d'actualité
00:33:41par les deux députés de La Réunion,
00:33:44dont la députée GDR, Emeline Kabidi,
00:33:47députée gauche démocrate et républicaine,
00:33:49après le passage du cyclone Garance
00:33:52sur le département de La Réunion.
00:33:55Merci beaucoup, Marion Becker.
00:33:58Sur ce plateau, Christophe Blanchet, bonjour.
00:34:00Député des démocrates du Calvados, Benjamin Lucalindi, bonjour.
00:34:04Député du groupe écologiste et social des Yvelines.
00:34:06On va revenir sur un sujet dont Marion parlait, la 69,
00:34:10l'autoroute contestée.
00:34:11On retrouve le député de la circonscription,
00:34:14d'une des circonscriptions concernées,
00:34:16Jean Terlier, député Ensemble pour la République du Tarn.
00:34:19Bonjour, Jean Terlier.
00:34:20Vous êtes un député défenseur de cette autoroute A69.
00:34:24Cette décision du tribunal administratif de Toulouse,
00:34:27c'est un coup de tonnerre. Ca a été une surprise.
00:34:29Oui, c'est une grande surprise.
00:34:30On ne s'attendait pas à cette décision de justice.
00:34:33Le Conseil d'Etat, en 2021, avait validé de manière définitive
00:34:36la déclaration du public de ce chantier de l'autoroute A69.
00:34:39En déterminant les critères qui permettaient
00:34:43qu'on entre dans des phases de travaux,
00:34:45puisque c'est un chantier, celui de l'autoroute A69.
00:34:48C'est vraiment une grande surprise
00:34:50d'un point de vue du fond de la décision.
00:34:52Heureusement, il y aura un appel.
00:34:53Je pense que le ministre a déjà indiqué
00:34:55qu'il allait formuler un appel.
00:34:56C'est une décision difficile à admettre
00:35:01pour les habitants de ce sud du Tarn,
00:35:03qui sont un peu sous le choc, mais il faut se remettre au combat
00:35:05et engager les procédures pour pouvoir reprendre les travaux.
00:35:09Vous étiez en circonscription ce week-end.
00:35:11Que vous ont dit les citoyens, mais aussi les entrepreneurs ?
00:35:15C'est le choc. Comment imaginer autrement ?
00:35:17Ce chantier devait être inauguré à la fin de l'année 2025.
00:35:21C'est presque 70 % des travaux qui sont réalisés.
00:35:24300 millions d'euros d'argent public et privé ont été engagés.
00:35:27Vous imaginez ces chantiers avec ces ouvrages d'art
00:35:31qui sont déjà construits et qui sont visibles sur le terrain.
00:35:35C'est l'incompréhension. Arrêtez un chantier.
00:35:37Vous avez presque 1 000 salariés qui sont sur le carreau aujourd'hui
00:35:41parce que le concessionnaire est obligé de procéder
00:35:44à leur licenciement, puisque la décision est exécutoire
00:35:46et que les travaux doivent s'arrêter.
00:35:48Vous allez prendre la parole dans l'hémicycle
00:35:50pour interpeller le gouvernement. Qu'allez-vous dire ?
00:35:53Je vais remercier le ministre d'interjeter l'appel
00:35:56de cette décision du tribunal administratif,
00:35:58qui me semble être tronc contestable sur le fond,
00:36:00mais aussi lui demander s'il a saisi la cour administrative d'appel
00:36:03pour demander la procédure de sursis à exécution,
00:36:06parce qu'il faut que, malgré l'appel,
00:36:08le chantier se poursuive, les travaux se poursuivent
00:36:11et qu'on puisse rapidement en terminer
00:36:14avec ce chantier de l'autoroute A69.
00:36:16Merci à vous.
00:36:17Merci beaucoup, Clément Perreault.
00:36:19Benjamin Lucalindi, il n'y a pas de suspens, cette décision.
00:36:22Vous en êtes plutôt content,
00:36:23mais il y a un côté un peu absurde.
00:36:26C'est-à-dire que les travaux ont déjà commencé.
00:36:28Il y a déjà eu...
00:36:30Les gens qui habitent dans ce coin-là
00:36:32voient déjà les conséquences de ce chantier.
00:36:35Oui, ce qui aurait dû inciter à la prudence
00:36:37avant de lancer ces travaux.
00:36:39Mais il y a eu une espèce d'obsession, d'arrière-garde,
00:36:41d'un certain nombre de pouvoirs publics locaux et nationaux
00:36:45pour aller au bout de ce projet qui est un projet du millénaire passé,
00:36:48qui n'a rien à voir avec ce que nous devons faire aujourd'hui
00:36:51en matière de mobilité et avec le souci constant, permanent,
00:36:54que nous devons avoir de la préservation de notre environnement,
00:36:57de la lutte contre le réchauffement climatique.
00:36:59Je salue le travail qui a été mené par mon ami Christine Harry,
00:37:02qui avait mené une commission d'enquête ici,
00:37:04qui notamment a montré l'aspect douteux d'un point de vue financier,
00:37:08les montages financiers problématiques
00:37:10de ce projet-là d'autoroute A69.
00:37:13Il faut tourner cette page, il ne faut pas s'entêter.
00:37:15Il ne faut pas verser dans le trumpisme
00:37:18à l'égard des décisions de justice.
00:37:19Et qui est responsable, d'après vous,
00:37:21de ce qui a donné le top départ de ce chantier ?
00:37:24Qui est responsable de cette situation ?
00:37:26L'État, la présidente de la région Occitanie,
00:37:29tous les soutiens forcenés à ce dossier,
00:37:33alors qu'il aurait fallu attendre que la justice dise son mot.
00:37:36Je le redis, on ne peut pas dénoncer
00:37:38l'attitude de M. Trump aux Etats-Unis
00:37:40et se comporter comme lui en France.
00:37:41Quand une décision de justice est là, il faut la respecter,
00:37:43il ne faut pas la calomnier, la mettre en doute,
00:37:47comme c'est le cas, même s'il y a un appel qui est possible,
00:37:49et il faut que les procédures aillent à leur terme.
00:37:51Christophe Blanchet, cette décision de justice
00:37:54du tribunal administratif de Toulouse
00:37:56qui a réjoui certains et choqué les autres.
00:38:00J'entends que certains puissent se réjouir.
00:38:02Moi, je suis consterné, parce que derrière cela,
00:38:04il y a de l'argent public qui a été dépensé.
00:38:07Et il y a aussi une chronologie qui a été respectée.
00:38:09En 2019, nous votons la loi sur la mobilité,
00:38:12avec ce projet qui décline de cette loi que nous votons en 2019.
00:38:17Après, c'est évidemment les préfets, la région,
00:38:19vous l'avez rappelé, chers collègues,
00:38:21qui valident ce projet, qui est validé au Conseil d'Etat.
00:38:24Et donc, après, les travaux sont engagés.
00:38:26Donc tout un processus a été respecté.
00:38:28Là, évidemment, il y a une décision de justice
00:38:30qui est respectable, parce que c'est une décision de justice
00:38:32et nous n'avons pas à commenter une décision de justice
00:38:34en tant que parlementaires. C'est la loi et c'est impliqué.
00:38:36Il y a une procédure d'appel. Il faut attendre la procédure d'appel.
00:38:38Mais quel gâchis, parce que derrière cela,
00:38:40c'est l'argent public qui a été dépensé.
00:38:42Et quel gâchis, c'est dans le temps.
00:38:44Il va falloir à un moment qu'on se pose la question
00:38:46quel délai on peut accorder raisonnablement
00:38:48pour suspendre un projet qui est déjà réalisé au bout de 78 %.
00:38:52C'est nos concitoyens qui nous en voudront,
00:38:55d'avoir dépensé plus de 300 millions d'euros pour rien.
00:38:58C'est vrai que je pense que tous ceux qui sont pour ou contre
00:39:00cette autoroute doivent trouver bizarre
00:39:02qu'on ait mis autant d'argent dans ces infrastructures.
00:39:05Et là, maintenant, on va tout détruire ce qu'on a redétruit
00:39:08ou alors on va attendre. On demande un appel
00:39:10à ce qu'il puisse être suspensif de l'arrêt des travaux,
00:39:12c'est-à-dire que les travaux puissent continuer.
00:39:14Bien sûr, mais c'est pour ça que nous défendons l'idée
00:39:16qu'il faut un moratoire sur tous les projets
00:39:18qu'on appelle écocides, c'est-à-dire qui mettent à mal
00:39:19notre environnement, nos espaces naturels,
00:39:22nos zones humides qui sont nécessaires aujourd'hui.
00:39:24On voit toutes les inondations qu'on a partout.
00:39:26Sauf que la ministre de la Transition écologique
00:39:28dit que tous les projets sont écocides.
00:39:31Si je construis une maison, je détruis forcément
00:39:33un petit peu de nature.
00:39:35Elle est un peu malhonnête, j'ai du respect pour elle,
00:39:38mais là, elle dit des choses assez malhonnêtes.
00:39:40Vous avez des projets qui sont dramatiques
00:39:42pour l'environnement et vous avez des projets qui sont nécessaires.
00:39:43Et donc la question, c'est la nécessité aussi que nous avons.
00:39:45Moi, je ne dis pas qu'on va arrêter de construire,
00:39:47on va arrêter de faire des routes et on va s'éclairer à la bougie.
00:39:49Je ne dis absolument pas ça.
00:39:51Il y a des choses qui sont nécessaires
00:39:52et il y a des choses qui sont de l'ordre du superflu.
00:39:54Ce projet, c'est un projet qui a des décennies.
00:39:56On a réussi à vivre et à s'en passer pendant des décennies.
00:39:58Il y a une forme d'obsession, vous savez, du bitume,
00:40:01qui est très arrière-garde, quoi.
00:40:02Pardon, mais on n'est plus à l'époque de Georges Pompidou.
00:40:04Il faut aussi qu'on regarde la réalité du monde telle qu'il est,
00:40:07la réalité environnementale et aussi la réalité des mobilités
00:40:09telles qu'elles doivent être,
00:40:10notamment à travers les transports en commun.
00:40:11Christophe Blanchet, il y a eu cette décision.
00:40:13On attendra donc de voir ce que dit l'appel,
00:40:15mais ça doit nous amener à réfléchir aussi
00:40:17à ce type de progrès, de projets, pardon.
00:40:19C'est vrai que ce sont des projets qui ont été lancés
00:40:21il y a très longtemps, qui ne sont peut-être plus forcément
00:40:26en matière de défense de l'environnement, de mobilité.
00:40:28Il y a des fois des paradoxes.
00:40:30C'est-à-dire que j'entends les arguments
00:40:32qui sont donnés au niveau national,
00:40:34mais moi, je suis pour une décentralisation totale,
00:40:37à un moment, de projets des acteurs locaux
00:40:38qui savent mieux que quiconque ce qui est utile
00:40:40pour leur territoire.
00:40:41Et donc, si ce sont les territoires,
00:40:43les acteurs, à l'époque, ont décidé et sont mis d'accord
00:40:46pour le fait de monter ce projet-là.
00:40:47Ce n'est pas moi, dans le calvados, qui vais dire
00:40:49si c'est bon ou pas bon.
00:40:50Il y a un moment, il faut accepter
00:40:51que ce n'est pas toujours Paris qui décide
00:40:53et qu'il faut faire confiance au territoire.
00:40:54Mais là, c'est très discuté.
00:40:55Vous savez, dans les territoires, ça peut être très discuté.
00:40:57Vous avez des parlementaires de circonscription
00:40:59de ce territoire qui sont opposés à ce sujet.
00:41:00Après, moi, j'assume parfaitement que l'intérêt général...
00:41:03Moi, je suis un républicain.
00:41:05Ces grands projets, ils n'ont pas un impact
00:41:06simplement pour les habitants qu'ils concernent,
00:41:08pour les territoires qu'ils concernent
00:41:10et pour des petites zones.
00:41:11Ce sont des sujets nationaux.
00:41:12Les élus des territoires qui les portent
00:41:14ont toute la légitimité, je pense,
00:41:16par rapport à nous qui sommes au niveau national.
00:41:18Et on le verra tout à l'heure.
00:41:19Et ce sera votre choix.
00:41:22Il y a eu la démocratie qui est passée
00:41:23puisque le dossier a été validé il y a deux ans.
00:41:24Il y aura l'illustration de ce débat dans l'hémicycle
00:41:27puisqu'il y aura plusieurs questions sur la 69
00:41:29parmi ses partisans et parmi ses opposants.
00:41:31On va parler d'un autre thème très important, l'Ukraine.
00:41:34Je vous propose de rejoindre la députée socialiste
00:41:36Anna Pick, députée de La Manche,
00:41:38qui va interpeller le gouvernement sur cette question.
00:41:40Bonjour. Vous allez poser la première question
00:41:42de cette séance.
00:41:43Qu'allez-vous demander au gouvernement ?
00:41:45Eh bien, hier, nous avons eu un débat sur l'Ukraine
00:41:47et les conséquences sur la sécurité européenne.
00:41:50Nous avons eu un débat où il y avait pas mal d'éléments
00:41:51sur lesquels nous étions tous d'accord,
00:41:53mais nous n'avons pas de précisions
00:41:55sur comment mettre en oeuvre
00:41:57toutes les orientations qui ont été présentées.
00:42:00Et c'est sur ce point-là, particulièrement,
00:42:02sur comment l'exécutif va-t-il mettre en oeuvre
00:42:05le besoin de moyens pour soutenir l'effort ukrainien
00:42:09après les récentes annonces de cette nuit de Donald Trump,
00:42:12qui annonce le gel du soutien à l'Ukraine.
00:42:15Donc, il devient de plus en plus urgent.
00:42:17Le temps s'accélère de donner des précisions sur les moyens,
00:42:20la manière dont les Européens vont s'organiser en Européen
00:42:24pour soutenir l'effort de la résistance ukrainienne,
00:42:27mais aussi pour monter en puissance,
00:42:29pour que nous puissions nous coordonner.
00:42:31Qu'est-ce qui va être financé par quoi ?
00:42:33Quelle est la répartition entre l'UE, l'OTAN ?
00:42:36Comment allons-nous nous saisir, en quelque sorte,
00:42:39de l'OTAN dans ce contexte ?
00:42:41Et puis, l'emprunt collectif.
00:42:44Ils financent quoi ?
00:42:46Est-ce qu'ils financent du cas passitaire de long terme ?
00:42:47Est-ce qu'ils financent l'augmentation
00:42:49de l'économie de guerre au service des Ukrainiens ?
00:42:52Nous avons beaucoup encore de questions
00:42:55et nous avons vraiment besoin de connaître ces orientations.
00:42:58Et par ailleurs, il y a une question.
00:42:59La loi de programmation militaire avait vocation
00:43:02à être révisée en 2026.
00:43:042026, ça nous paraît une éternité au regard de l'actualité.
00:43:08Sébastien Lecornu, hier, le ministre des Armées
00:43:10avait l'air assez ouvert à en reparler rapidement.
00:43:13En reparler rapidement, mais néanmoins,
00:43:15on nous demande de faire, en 15 jours, par contre,
00:43:18une revue nationale stratégique, une actualisation.
00:43:21Mais on est bien au-delà de l'actualisation.
00:43:24Toute la partie, par ailleurs, qui s'appelle...
00:43:28Effectivement, qui parle de l'Alliance.
00:43:29Eh bien, tout est à revoir.
00:43:31Comment travaillons-nous avec les universitaires,
00:43:33les experts, l'industrie de la défense,
00:43:35avec aussi nos partenaires des autres commissions
00:43:39pour répondre à toutes ces questions ?
00:43:41Merci. On vous laisse rejoindre l'hémicycle.
00:43:43On verra si vous avez plus de réponses à vos questions.
00:43:46Merci beaucoup, Stéphanie Despierre.
00:43:48Des besoins de détails, de précision,
00:43:50notamment parce que tout s'accélère cette nuit.
00:43:52Christophe Blanchet, les Etats-Unis suspendent l'aide américaine.
00:43:55Il s'agit d'une pause pour l'instant,
00:43:57mais il y a un vrai risque que les Etats-Unis se désengagent.
00:44:00Le risque est total, mais il est connu depuis très longtemps.
00:44:03Moi, j'aime rappeler quand même que le programme du candidat Trump,
00:44:07tout était écrit dans son programme,
00:44:08largement avant qu'il n'arrive au pouvoir.
00:44:11Sauf que là, Christophe Blanchet,
00:44:12rien n'est prêt pour faire sans l'aide américaine.
00:44:15Trump a signé un décret
00:44:17pour l'ouverture du Conseil national de la domination énergétique.
00:44:21C'est ça qui doit nous interpeller, derrière tout cela.
00:44:23Évidemment, il y a des ajustements à faire, voir comment on réagit.
00:44:26Moi, ce qui m'inquiète, c'est que chaque jour quand on se lève,
00:44:27on attend de voir ce que Trump va décider aujourd'hui.
00:44:30On connaît son programme.
00:44:31On connaît, c'était marqué dans son programme électoral.
00:44:34On sait la finalité. Tout est écrit.
00:44:35Il applique simplement ce qu'il a écrit.
00:44:37Anticipons, relisons le programme
00:44:39et regardons ce qui est fait aujourd'hui, je pense,
00:44:42au niveau national, avec le président de la République,
00:44:44qui mène au niveau de l'Europe un vrai chemin.
00:44:47Et soyons un moment en cohérence et en cohésion
00:44:50et solidaires tous ensemble, parce qu'il y a une menace
00:44:53sur notre territoire national et pour l'Europe.
00:44:55Benjamin Luc Alain dit qu'il faut,
00:44:57ce que Christophe Blanchet nous dit, faire maintenant sans Trump.
00:45:00On sait ce qu'il peut faire et on sait aussi
00:45:02qu'il peut faire l'inverse de ce qu'il avait dit,
00:45:04mais dans le doute, n'attendons plus rien de lui.
00:45:07Organisons-nous au niveau européen ?
00:45:10C'est d'ailleurs ce qui est prévu avec le sommet prévu jeudi.
00:45:12Oui, tous les présupposés sur lesquels se fondait
00:45:14notre vision du monde et notre action internationale
00:45:17à nous, Français, étaient balayés.
00:45:19Alors, on peut dire que c'était prévisible depuis un moment.
00:45:21L'isolationnisme américain, c'est une lame de fond
00:45:23dont on savait qu'elle finirait par rejaillir.
00:45:25Elle avait déjà un peu rejailli, d'ailleurs,
00:45:26ces dernières années ou ces dernières décennies.
00:45:28M. Trump avait annoncé clairement ce qu'il allait faire,
00:45:30mais on vivait dans une forme d'illusion
00:45:31que finalement, c'était un clown.
00:45:32Ce n'est pas un clown, c'est un dangereux personnage.
00:45:35Et donc, nous devons affirmer une ligne
00:45:36qui n'est ni Trump ni Poutine.
00:45:37Et nous devons repenser, oui, poser sur une page blanche
00:45:41ce que doit être l'action de la France,
00:45:42sa diplomatie, sa politique d'influence,
00:45:43aller chercher des alliés à l'échelle internationale.
00:45:46Pour ça, redonner corps à notre corps diplomatique,
00:45:48si je puis dire. Pour cela, repenser la question
00:45:50de notre influence à travers le monde.
00:45:51Pour ça aussi, agir en européen plus fortement.
00:45:53Parce que ce qui se joue...
00:45:55Réarmer l'Europe ?
00:45:56Ursula von der Leyen a raison.
00:45:58Réarmer l'Europe, 800 milliards sur un plan
00:46:00pour réarmer l'Europe.
00:46:01Il y a une urgence absolue.
00:46:02Il faut aujourd'hui, après la trahison de M. Trump,
00:46:04aider les Ukrainiens.
00:46:06Et donc, face au désengagement américain,
00:46:07l'Europe, la France, les grandes puissances qui le peuvent
00:46:09doivent accompagner l'Ukraine dans son effort de résistance.
00:46:12C'est impératif pour le peuple ukrainien,
00:46:14c'est impératif pour la sécurité de l'Europe
00:46:15et pour le respect des principes du droit international.
00:46:17L'inviolabilité des frontières, notamment.
00:46:19Mais aussi, il va se jouer, et c'était dit par Anne Napik
00:46:21il y a un instant, il va se jouer dans les semaines,
00:46:23dans les mois qui viennent,
00:46:24des choses qui vont avoir un impact sur la sécurité
00:46:26et la vie de nos enfants, de nos petits-enfants
00:46:27et de nos arrière-petits-enfants.
00:46:28De ce point de vue-là, je crois qu'on ne peut pas se contenter
00:46:30de ce qu'a été le débat de bonne tenue
00:46:32qu'on a eu hier à l'Assemblée nationale,
00:46:33que cette question, elle va déterminer toutes les autres
00:46:35pour des générations et des générations.
00:46:37Et donc, il faut que nous allions regarder aussi
00:46:39comment notre industrie, elle est à la hauteur
00:46:40pour répondre à ces défis, parce qu'on ne peut pas dire
00:46:42on va mettre des milliards et des milliards
00:46:43et se fournir chez les Américains
00:46:44et donc être dépendants d'eux encore demain.
00:46:46C'est ce qu'on entend beaucoup, Christophe Blanchet.
00:46:48OK pour augmenter le budget de la Défense,
00:46:51mais on achète aux Etats-Unis.
00:46:52OK pour sanctionner la Russie, mais on leur achète du gaz.
00:46:56Et puis surtout, attention,
00:46:57puisque c'est ce que soulignent certains partis de gauche,
00:47:00mais peut-être des inquiétudes de nos téléspectateurs.
00:47:02On nous dit qu'on n'a plus d'argent en France
00:47:03pour l'école, plus l'hôpital.
00:47:05Est-ce que les Français vont comprendre
00:47:06qu'on met autant d'argent dans la Défense ?
00:47:08Charles de Gaulle disait que la Défense,
00:47:10c'est la première raison d'être de l'État.
00:47:12On ne peut rien faire s'il n'y a pas une Défense.
00:47:14Et la vérité, elle est là.
00:47:15Il y a un moment, il faut se remémorer,
00:47:17il y a plein d'annonces, les 800 milliards.
00:47:19Oui, la question sur l'industrie, sur l'armement, très bien.
00:47:23Mais j'aimerais rappeler quand même le point essentiel.
00:47:25Pourquoi est-ce qu'on en arrive là ?
00:47:26Quelle est la stratégie de Trump ?
00:47:28C'est de dominer l'énergie mondiale.
00:47:32Et si l'accord avec Zelensky n'est pas passé,
00:47:34c'était sur les terres rares à l'initial.
00:47:36La mise en scène dans le bureau Oval a été l'accomplissement.
00:47:40En merle vase, c'était le traité sur les terres rares.
00:47:43Sur les terres rares, je reprécis juste,
00:47:45il s'agit que les Etats-Unis puissent exploiter
00:47:47ces terres rares en Ukraine,
00:47:48en disant qu'on vous a prêté énormément d'argent,
00:47:50maintenant, on le récupère par l'utilisation de ces terres rares.
00:47:53Le sujet, c'est de voir comme cela.
00:47:54Les Etats-Unis sont autonomes énergétiquement.
00:47:57La Russie est autonome.
00:47:58Nous, Européens, on est dépendants à 68% des importations.
00:48:02On peut avoir des centrales nucléaires,
00:48:03on peut avoir des panneaux photovoltaïques,
00:48:05on n'a pas de gaz ni de pétrole.
00:48:06La France, à 58%, grâce à une stratégie de nucléaire.
00:48:11Il y a un moment, c'est comment on pèse ce poids-là,
00:48:14parce que quoi qu'il arrive, on sera dépendants à un moment
00:48:16et contribuent, et on ne sera pas autonomes.
00:48:19Et donc, après, faire comprendre aux Français
00:48:22qu'on se rejoint, c'est l'avenir de nos enfants qui est en jeu.
00:48:26C'est notre avenir, même pas pour nos enfants,
00:48:27c'est notre avenir, c'est notre avenir au quotidien.
00:48:30Et les conséquences sur l'énergie,
00:48:32on l'a vu avec la déclaration de guerre de Poutine sur l'Ukraine,
00:48:35parce que c'est bien la Russie qui a envahi l'Ukraine
00:48:37et pas le contraire.
00:48:39On a vu l'augmentation du prix du gaz, du prix de tout.
00:48:42Demain, si ces énergies ne sont pas maîtrisées,
00:48:44si cette guerre continue, alors, au quotidien,
00:48:46on sera impactés, et après-demain, peut-être, on se regroupera.
00:48:50C'est pour ça que Benjamin Luca a lundi,
00:48:50le gouvernement insiste sur l'indépendance
00:48:52de la France énergétique.
00:48:53Elle doit passer aussi par le nucléaire.
00:48:56Moi, je suis prêt à voir ce débat sans tabou.
00:48:58La situation, là, elle oblige tout le monde à faire débouger.
00:49:00Mais voilà pourquoi la question de la transition énergétique
00:49:03et la transition écologique est aujourd'hui
00:49:04une question de sécurité nationale.
00:49:06La sortie de notre dépendance aux énergies fossiles,
00:49:09le gaz, le pétrole, est indispensable.
00:49:11On doit accélérer le mouvement.
00:49:13On va aujourd'hui beaucoup trop lentement
00:49:14et ne pas avancer assez vite sur ces sujets.
00:49:16En réalité, c'est reculer. Mais sur la question que vous posiez,
00:49:18qui est celle du financement,
00:49:19oui, il va falloir aussi s'affranchir
00:49:21d'un certain nombre de dogmes comptables.
00:49:22Cette règle des 3 % en européen.
00:49:24Mais on a besoin, je parlais de la transition écologique,
00:49:26c'est une question de sécurité nationale.
00:49:28La question de notre souveraineté, donc, de notre industrie,
00:49:30de notre soutien à notre industrie, à notre économie,
00:49:32et donc à l'investissement de la puissance publique
00:49:34dans ces services publics, dans ce qui fait la grandeur
00:49:36et la force de notre pays, c'est aussi indispensable.
00:49:39Et on voit donc que tout se rejoint.
00:49:40On parle d'Ukraine, mais ce sont aussi
00:49:42énormément de sujets en France.
00:49:43Je vous propose d'ouvrir une dernière page dans cette émission,
00:49:46une page hommage à Jean-Louis Debré,
00:49:48l'ancien président de l'Assemblée nationale.
00:49:50Plusieurs réactions, donc, dans la salle des Quatre Colonnes.
00:49:52Je vous propose déjà de rejoindre Olivier Marlex,
00:49:54députée droite républicaine d'Eure-et-Loire.
00:49:56Bonjour, Olivier Marlex.
00:49:57Quel souvenir vous gardez de Jean-Louis Debré ?
00:50:00D'abord, je dirais vraiment l'authenticité.
00:50:02C'était la gentillesse et l'authenticité.
00:50:05C'est le même homme que vous rencontriez
00:50:06quand vous le croisez sur un marché à Évreux,
00:50:09qui accordait la même attention aux gens dans la rue
00:50:12qu'au président de la République, quand il le rencontrait.
00:50:15Je sais s'il a été proche de Jacques Chirac.
00:50:18Donc, oui, cette authenticité qui donne vraiment
00:50:22ce qu'il y a de plus solide comme ancrage
00:50:25pour un homme politique.
00:50:27Je retiens évidemment la fidélité.
00:50:28Fidélité à Jacques Chirac.
00:50:30On sait qu'il a été derrière lui de moments difficiles,
00:50:33en 95, pour le président Chirac.
00:50:34Enfin, pour Jacques Chirac, pas encore président.
00:50:36Puis, il a été fidèle jusqu'au bout, après l'Élysée.
00:50:40Et puis, fidélité aussi, évidemment, au gaullisme.
00:50:43Jean-Louis Debré n'a jamais oublié
00:50:44que son père avait été le principal rédacteur
00:50:46de la Constitution de 1958.
00:50:48Et il était profondément attaché à cette République gaullienne,
00:50:53à ses valeurs, à sa solidité.
00:50:56Il a été président de l'Assemblée nationale aussi,
00:50:58entre 2002 et 2007.
00:50:59Qu'est-ce qu'il a laissé comme empreinte au perchoir ?
00:51:02Je pense qu'il a laissé l'image d'un grand président.
00:51:05Qu'est-ce qui fait un grand président de l'Assemblée nationale ?
00:51:07C'est un président qui, en fait, n'est pas otage de la majorité,
00:51:10qu'il a pourtant élue,
00:51:11mais qui donne de l'importance,
00:51:14qui fait valoir les droits de l'opposition.
00:51:16Il y a quelques personnages qui ont marqué l'Assemblée.
00:51:18Philippe Séguin, qui était un grand président
00:51:20parce qu'il donnait de l'importance à l'opposition,
00:51:22et Jean-Louis Debré,
00:51:23qui était très respectueux des droits de l'opposition.
00:51:26C'est pour ça qu'il a laissé une bonne image ici.
00:51:27Et puis, cette proximité avec tout le monde,
00:51:29cette simplicité, cette authenticité.
00:51:31Merci beaucoup.
00:51:33Merci beaucoup, Stéphanie Despierre.
00:51:35Olivier Hermarlex le disait,
00:51:36un président respecté des oppositions.
00:51:38David Habib était député socialiste
00:51:41quand Jean-Louis Debré était élu au perchoir.
00:51:42On le retrouve au micro de Clément Perrault.
00:51:44Bonjour, David Habib.
00:51:46Vous avez été élu en 2002, député.
00:51:48Vous avez connu sept présidents, vous m'avez dit,
00:51:50et le premier, c'était lui, Jean-Louis Debré.
00:51:53Quels souvenirs en gardez-vous ?
00:51:54Beaucoup.
00:51:56D'abord, une voix, Jean-Louis Debré, c'était une voix.
00:51:57Il avait... Moi, qui viens du Sud-Ouest,
00:52:00il avait un accent que je n'arrivais pas à définir.
00:52:02Une voix forte, gentille, profondément gentille,
00:52:07très respectueux des oppositions.
00:52:09Il se mettait à dos, souvent, sa propre majorité.
00:52:12Il se mettait à dos pour laisser les oppositions s'exprimer.
00:52:14C'est un... Le souvenir, j'ai le souvenir de quelqu'un de bien.
00:52:18Et puis, j'ai une anecdote.
00:52:20J'étais... C'est l'époque bénie où on pouvait être député-maire,
00:52:24avant qu'une loi ne nous l'interdise.
00:52:27J'étais maire de Mourinx.
00:52:29Et son père était venu dans la ville de Mourinx,
00:52:31son père, Premier ministre à l'époque,
00:52:33et Jean-Louis Debré, petit, avait accompagné son père.
00:52:35Et sur le livre d'or de la ville,
00:52:37Michel Debré avait marqué longue vie
00:52:39à la plus jeune ville de France, Mourinx.
00:52:42Et il se souvenait de ce moment.
00:52:45Il m'avait demandé de lui photocopier,
00:52:47de lui photographier la page.
00:52:49Je l'avais fait et je lui avais remis.
00:52:51C'était aussi quelqu'un qui avait,
00:52:55de façon un peu discrète, des émotions personnelles
00:52:58sur ce qu'avait été sa jeunesse, son enfance,
00:53:00qui était celle d'un enfant de Premier ministre,
00:53:02qui n'est pas toujours très simple.
00:53:03Merci beaucoup.
00:53:05Merci beaucoup, Clément Perreault, Christophe Blanchet,
00:53:08Benjamin Lucas Lundi.
00:53:09C'est pas forcément votre génération, Jean-Louis Debré,
00:53:12mais qu'est-ce que vous dites de cet homme ?
00:53:14C'est pas ma génération, mais je le regardais à la télé,
00:53:17comme beaucoup, je pense, quand on est passionné de la politique
00:53:20depuis longtemps, on regardait à la télé.
00:53:21Moi, je...
00:53:24Je suis d'accord avec tout ce qui est dit,
00:53:26surtout l'hommage qui est rendu au président Debré.
00:53:28Je vous donnerai quelques anecdotes.
00:53:29C'est que j'ai la chance d'être élu depuis 2017
00:53:31et il n'était pas rare de le croiser
00:53:33dans les couloirs de l'Assemblée nationale depuis 2017,
00:53:35avec des groutes pour faire visiter,
00:53:38avec des amis pour expliquer.
00:53:40Et c'est toujours intéressant d'être à ses côtés
00:53:41parce qu'il y avait toujours une anecdote, une histoire,
00:53:43parce que cette Assemblée, il l'aimait,
00:53:45il l'a présidée avec beaucoup d'humanité,
00:53:47reconnu de tous les députés de 2002 à 2007
00:53:50comme quoi c'était un vrai républicain
00:53:52qui a permis à chacun qu'il s'exprime
00:53:54et qu'il existe dans cette Assemblée
00:53:56en tant que représentant du peuple.
00:53:57Et c'était quelqu'un de passionnant à écouter
00:54:00et complètement dévoué pour la République.
00:54:01Benjamin Lucas Lundi, il aurait pas forcément reconnu
00:54:04les nouveaux codes de cette Assemblée.
00:54:05Il était parfois un peu critique sur le débat actuel,
00:54:08mais un grand président de l'Assemblée nationale
00:54:11et du Conseil constitutionnel.
00:54:12Oui, moi, c'est ça que je vais retenir.
00:54:13C'était un homme de droite, je suis un homme de gauche,
00:54:15il a été même d'une droite assez dure,
00:54:17même si aujourd'hui la comparaison
00:54:18me ferait passer pour un modéré sans doute
00:54:19quand on voit qui lui a succédé Place Beauvau.
00:54:21Mais le mot de perchoir portait, je pense, bien son nom
00:54:25avec Jean-Louis Debré quand il y était
00:54:26parce qu'il y avait un respect de la pluralité,
00:54:28de ce qui fait notre démocratie.
00:54:29Son père disait que la démocratie, c'est le conflit.
00:54:32Vous voyez, ça date pas de maintenance.
00:54:34On a besoin de la démocratie,
00:54:36on a besoin du conflit dans la démocratie,
00:54:37du conflit organisé dans un cadre démocratique
00:54:40et parlementaire comme celui-ci.
00:54:41Il était respectueux de l'opposition,
00:54:43il était respectueux de l'institution,
00:54:45du cadre démocratique, de la parole du peuple aussi.
00:54:47Je pense que c'est important, par les temps qui courent,
00:54:50que de le rappeler et donc je crois que, oui,
00:54:51il incarnait une certaine vision de l'intérêt général,
00:54:54du sens de l'Etat et du sens de notre institution.
00:54:56Si j'étais taquin, je dirais qu'elle manque un peu aujourd'hui,
00:54:58mais je veux pas utiliser un hommage
00:55:00pour faire des règlements de compte politiciens.
00:55:02Mais en tout cas, oui, je crois que c'est des personnalités
00:55:04qui, même quand on n'a partagé aucun de ces combats sur le fond,
00:55:07peuvent inspirer sur la façon dont elles conçoivent
00:55:09l'institution et l'exercice de la démocratie.
00:55:11Allez, nouvelle hommage, celle des quatre colonnes,
00:55:13avec Sylvain Maillard, député Ensemble pour la République
00:55:16de Paris, au micro de Clément Perrault.
00:55:17Sylvain Maillard, vous êtes député de Paris
00:55:20et c'est dans votre circonscription
00:55:21que vivait Jean-Louis Debré les dernières années de sa vie.
00:55:24Vous l'avez, je crois, connu, justement,
00:55:26dans ces dernières années.
00:55:27Oui, moi, je fais partie de ceux qui l'ont connu,
00:55:29il a eu une longue vie politique,
00:55:31il demande magistrat, une longue vie politique.
00:55:33Beaucoup d'ici l'ont connu, ici, président de l'Assemblée nationale.
00:55:37Moi, je l'ai connu après la présidence
00:55:39du Conseil constitutionnel,
00:55:41quelqu'un avec qui j'avais plaisir à discuter,
00:55:43on a passé beaucoup d'heures ensemble, rue Montorgueil,
00:55:45je pense que ceux qui y habitent s'en souviennent.
00:55:48Il a passé du centre de Paris,
00:55:50et beaucoup de temps à parler politique.
00:55:52Mais c'est quelqu'un qui avait une aura, une présence,
00:55:56et qui était très protecteur envers,
00:55:58en tout cas, je trouvais, vis-à-vis de moi ou d'autres,
00:56:01quelqu'un qui était fort,
00:56:04qui fait partie de ce monde politique,
00:56:06parfois, on disait, un peu l'ancien monde politique,
00:56:08mais en tout cas, qui incarnait la République,
00:56:10qui incarnait la France, qui incarnait quelque chose de supérieur.
00:56:13Et c'était vraiment un grand privilège de l'avoir connu,
00:56:15d'avoir pu discuter, échanger avec lui.
00:56:17Merci à vous.
00:56:19Merci beaucoup, Clément Perreault.
00:56:21Merci, Christophe Blanchet.
00:56:23Merci, Benjamin Lucas.
00:56:24Lundi, on reparlera de Jean-Louis Debré,
00:56:25puisqu'un hommage lui sera rendu dans quelques secondes
00:56:28dans l'hémicycle de l'Assemblée nationale.
00:56:29On vous retrouve, Stéphanie Despierres,
00:56:31salle des Quatre Colonnes.
00:56:32Un grand homme, Jean-Louis Debré,
00:56:34qui un hommage lui sera rendu en début de la séance.
00:56:37Un grand homme et un habitué de cette Assemblée,
00:56:39puisqu'il avait été élu député de l'Eure en 1986.
00:56:43Il a été député pendant plus de 20 ans
00:56:44et il a surtout été au perchoir de 2002 à 2007,
00:56:48sous le quinquennat de Jacques Chirac.
00:56:51Il avait été aussi ministre de l'Intérieur entre 1995 et 1997.
00:56:55Ensuite, après l'Assemblée,
00:56:56il a présidé le Conseil constitutionnel de 2007 à 2016,
00:57:00une institution qu'il a modernisée.
00:57:02En 2012, il avait voté François Hollande
00:57:04contre Nicolas Sarkozy
00:57:05et il avait apporté son soutien à Emmanuel Macron.
00:57:08En 2017, le Premier ministre François Bayrou
00:57:10a salué tout à l'heure un esprit particulier
00:57:13et la profondeur de l'engagement de Jean-Louis Debré.
00:57:17Merci beaucoup, Stéphanie Despierres.
00:57:19Un hommage rendu en début de séance des questions au gouvernement
00:57:22par la présidente de l'Assemblée, Yael Brune-Pivet,
00:57:25ici, dans cette salle des pas perdus.
00:57:27Tout est prêt à quelques secondes, quelques minutes
00:57:30de la séance des questions au gouvernement.
00:57:32Marion Béquer, quels seront les thèmes évoqués par les députés ?
00:57:38Les députés interrogeront le gouvernement
00:57:41sur le chantier de l'A69,
00:57:42cette autoroute entre Toulouse et Castres.
00:57:45Que va devenir ce chantier
00:57:47alors que le tribunal administratif
00:57:50s'est prononcé contre l'autoroute ?
00:57:53Plusieurs questions à ce sujet sur cette thématique
00:57:57avec des députés pour la poursuite des travaux
00:57:59et d'autres contre, qui souhaitent l'arrêt de cette autoroute.
00:58:03Autre question d'actualité, Elsa.
00:58:05La situation internationale et le conflit
00:58:07entre l'Ukraine et la Russie après la décision,
00:58:10cette nuit, des Etats-Unis de suspendre leur aide à l'Ukraine.
00:58:13Enfin, deux questions des députés de La Réunion
00:58:17après le passage du cyclone Garance sur le département français.
00:58:21Merci beaucoup, Marion.
00:58:24Les tambours vont retentir dans un instant.
00:58:26Je vous rappelle l'information de la journée.
00:58:28Jean-Louis Debré, l'ancien président de l'Assemblée nationale,
00:58:31est décédé. Le président de la République
00:58:34dit qu'il a consacré sa vie à une certaine idée de la France,
00:58:37une vie de fidélité, de rigueur, généreuse et libre.
00:58:40Il était un homme de droit et de droiture.
00:58:43On en reparlera, évidemment,
00:58:45sur l'antenne de la chaîne parlementaire.
00:58:47Jean-Louis Debré, parmi les fidèles de Jacques Chirac,
00:58:50un hommage va lui être rendu dans quelques instants
00:58:53dans l'hélicycle de l'Assemblée nationale
00:58:55par la présidente Yael Broun-Pivet.
00:58:57On imagine aussi que le Premier ministre, François Bayrou,
00:59:00pourrait réagir.
00:59:02Yael Broun-Pivet, la présidente de l'Assemblée,
00:59:04dit de lui qu'il n'aura plus de cesse
00:59:06de protéger notre République et ses institutions.
00:59:09Elle salue un immense serviteur de l'Etat.
00:59:13On en parle, évidemment, en hommage à Jean-Louis Debré,
00:59:15sur les antennes de la chaîne parlementaire.
00:59:18Voici donc la nouvelle,
00:59:19celle qui est en place actuellement,
00:59:21la présidente de l'Assemblée nationale, Yael Broun-Pivet.
00:59:24...
00:59:41On suit ensemble cette séance de questions au gouvernement.
00:59:44Vous le voyez sur les images de l'hémicycle
00:59:46de l'Assemblée nationale.
00:59:47Les photos de Jean-Louis Debré pour lui rendre hommage décédé.
00:59:51A 80 ans, l'ancien président de l'Assemblée nationale.
00:59:54La présidente de l'Assemblée nationale va lui rendre hommage.
00:59:57On parlera du projet d'autoroute A69 de l'Ukraine, exactement.
01:00:00Mais commençons donc par l'hommage.