Dans cette émission, Danielle Moreau perce les clés pour bien vieillir. Cette semaine, elle part à la rencontre de Patrick Sabatier qui va nous dévoiler son secret pour vieillir heureux.
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00:00Je m'appelle Patrick Sabatier et ça fait quand même 73 ans que ça dure, et pour vous que ça douche !
00:17Bonjour et bienvenue sur la chaîne Top Santé, dans le nouvel épisode de Vieillir Heureux,
00:21avec aujourd'hui un invité, c'est un ami de 30 ans, c'est Patrick Sabatier.
00:31Ça y est, on y est là !
00:34Je n'ai jamais été aussi contente d'arriver à l'Europe 1, on a fait combien de kilomètres Patrick ? Tu m'as épuisé !
00:39Non, non, non, écoute, de là où on est parti jusqu'à maintenant, tout de suite,
00:44je regarde exactement, parce que je disais, 6,5 km.
00:48Ça fait des heures ! Mes jambes me rentrent dans le corps !
00:52Je comprends, je comprends ta forme, tu fais ça, c'est la routine pour toi ?
00:57Oui, je fais à peu près, je ne sais pas, déjà, je n'utilise pas la voiture à Paris,
01:02et je fais à peu près 50 à 60 km à pied par semaine, puisque je fais tout à pied.
01:08Bon, je vais te suivre, je crois, parce que ça va me faire du bien.
01:11Tiens, garde le beau rythme !
01:20Je fais un tournage pour Top Santé.
01:23Vieillir, c'est possible, non ?
01:25D'accord, est-ce que tu es d'accord ?
01:28Ça, c'est des conneries pour les journalistes !
01:30Il faut dire la vérité !
01:33Parce que si tu fais croire aux gens que la vieillesse, c'est un truc génial,
01:36comme eux, ils ne vieillissent pas bien, ils disent, mais à leur mère, quoi !
01:39Il faut dire la vérité !
01:41Pour moi, c'est difficile !
01:43Il y a des moments difficiles, mais c'est quand même un an !
01:45Je comprends que de bien, c'est un éternel positif !
01:47Moi, je prends une leçon, encore !
01:50Alors, on fait comment, mémé ?
01:54Je sais !
01:55Alors, nous avons un point commun, mais on ne va pas dire la ville,
01:57mais on a un petit village de Provence,
01:59où Charlotte et moi, et quelques autres, nous voyons assez souvent.
02:03C'est un petit village chuuut !
02:05Secret, mais qui est très people !
02:08Mais chuuut !
02:10Allez, au revoir, Charlotte !
02:12On peut quand même vieillir !
02:14Regarde, là, elle est en bonne forme !
02:16Elle travaille, elle tourne, et pourtant, elle tourne !
02:21La seule chose qu'il faut dire, peut-être,
02:23qui est une leçon, je crois, pour tout le monde,
02:25c'est qu'il ne faut jamais s'arrêter !
02:28Il faut toujours faire quelque chose !
02:30Alors, pas forcément prolonger son travail,
02:33mais faire quelque chose !
02:34Retrouver autre chose !
02:35Si tu te lèves le matin et que tu ne fais rien,
02:37ce n'est pas bon !
02:38Tu peux te dire, le matin,
02:39tiens, je vais faire ça !
02:41Avoir un petit projet !
02:43Pas besoin d'avoir un immense, mais un petit projet !
02:46C'est quoi, là, ton projet, Titiouka ?
02:48C'est qu'on va s'installer là-haut,
02:50et puis on va parler !
02:51Elle a un projet !
02:52Donc, je vieillis heureuse !
03:09Il est 12h31, on salue Patrick Sabatier !
03:11Bonjour tout le monde !
03:12Quel plaisir de vous voir,
03:14parce qu'on va parler de votre roman,
03:16ne le dis surtout pas à Paul !
03:21L'édition s'appelle Vieillir Heureux,
03:22tu ne changes pas !
03:23Et là, tu m'as vraiment fatigué !
03:26C'est-à-dire que ton quotidien,
03:27c'est de faire ces marches de 7, 8,
03:29voire 10 kilomètres dans Paris,
03:30c'est ce qui te tient en forme ?
03:31C'est vraiment un des secrets ?
03:33Il n'y a pas que ça,
03:34mais en tout cas, c'est sûr,
03:35c'est que je n'utilise pas du tout la voiture à Paris.
03:37Quand je suis très fatigué,
03:39au moment de revenir,
03:40je prends un métro,
03:41mais la voiture, je dis souvent merci à Nidalgo,
03:46grâce à toi, chère Anne,
03:47tu m'as mis à la marche à pied.
03:49Avant, je courais beaucoup,
03:50mais il fut un temps où le docteur m'a dit
03:53vos genoux ne seront plus d'accord,
03:55faites attention.
03:56Donc voilà, j'ai arrêté,
03:58mais ce n'est pas tellement marcher dans Paris
04:00qui me tient en forme.
04:01On fait beaucoup de randonnées,
04:02à peu près 5 grandes randonnées par an,
04:04avec des copains,
04:05des randonnées à la montagne,
04:08des randonnées près des lacs,
04:10que ce soit en France, en Italie, etc.
04:13Donc oui, j'aime l'allure de la marche,
04:17j'aime le rythme,
04:18et j'aime le fait qu'il y a beaucoup d'observations,
04:21il y a beaucoup de réflexion dans la marche,
04:23il y a aussi beaucoup de méditation.
04:25Ça t'aide par exemple quand tu as un souci,
04:27ou quand tu as un projet en tête,
04:29ça aide le rythme de la marche ?
04:31Très souvent, je pars quand il m'arrive d'avoir des problèmes,
04:34comme tout à chacun,
04:35avec, et je reviens en ayant trouvé la solution.
04:37Parce que bon, voilà,
04:38il y a un rythme qui fait que...
04:41Mais à un moment donné d'ailleurs,
04:43moi maintenant, comme quoi je rajeunis,
04:45je parlais tout seul.
04:47C'est-à-dire que je disais,
04:49mais comment je vais arriver à faire ça ?
04:51Alors quand on me croisait, on me disait,
04:53ça ne va pas du tout,
04:54ou alors j'aurais pu d'ailleurs téléphoner,
04:55puisque maintenant on croise des tas de gens
04:57qui parlent tout seul à leur téléphone.
04:59Oui, ça m'aide beaucoup.
05:00Donc il n'y a pas que l'aspect physique.
05:02Et pour être en forme,
05:03il y a l'aspect physique bien sûr, évidemment,
05:04mais il y a également l'aspect mental.
05:06Il y a aussi le mental.
05:07Alors il y a un endroit où on ne le verra pas,
05:08on voit que tu fais du sport,
05:09mais pas celle de sport.
05:10Tu n'es pas pour le côté muscu,
05:12tu fais 150 pouces.
05:14Je ne suis pas très bon au niveau abdo.
05:16J'ai le minimum qu'il faut
05:18pour ne pas avoir trop mal au dos.
05:20Mais je n'ai jamais fait ça.
05:22Ni de la gym,
05:24ni des sports physiques comme ça,
05:26je n'y arrive pas.
05:28Ça ne me plaît pas.
05:29Soulever des poids, tout ça,
05:30non, non, ça ne me plaît pas.
05:32Donc c'est plutôt en extérieur.
05:34Toujours.
05:35Tu fais d'autres sports ?
05:36Alors j'ai fait beaucoup de courses à pied
05:38pendant longtemps.
05:40J'ai fait aussi pas mal de golf,
05:42mais j'en fais beaucoup moins.
05:44Et donc j'ai beaucoup perdu,
05:46puisque c'est un sport qu'il faut faire régulièrement
05:48pour pouvoir être à niveau.
05:52Du ski, encore,
05:54mais je pense que pour être raisonnable,
05:56j'ai encore 3-4 ans à en faire.
05:58Après, je pense que j'arrêterai.
06:02Et c'est déjà pas mal.
06:03Comment on vit ?
06:04Parce que l'âge, malgré tout,
06:05même si on reste en forme,
06:06c'est le moment aussi des dernières fois
06:08où on se dit, tiens, j'arrête ça, j'arrête ça.
06:10Comment tu arrives à gérer ça ?
06:11C'est des petites défaites ?
06:13Non, non, non, c'est pas des défaites du tout.
06:15On passe à autre chose ?
06:16Voilà, on passe à autre chose.
06:18J'essaie de m'y préparer.
06:20Enfin, je sais que je m'y prépare.
06:21Par exemple, pour le ski,
06:22je sais que pour en avoir beaucoup fait,
06:25il y a un moment donné
06:26où les jambes suivent moins
06:28et qu'il faut faire attention à ne pas se casser.
06:30Il faut surtout faire attention à ne pas se casser.
06:32Bon, je le sais, je m'y prépare.
06:34Je m'étais donné comme objectif de skier
06:38jusqu'au moment où j'apprendrais à faire du ski
06:40à mes petits-enfants.
06:41Ah, c'est pas mal.
06:42Et après leur avoir...
06:43Je trouve une piste bleue.
06:46Après leur avoir donné quelques conseils
06:48parce que j'en ai fait depuis longtemps,
06:50après, je dirais, bon, voilà,
06:52j'ai fait mon job de skieur.
06:54C'est bien de se fixer comme ça un objectif.
06:55Mais non, mais je prends ça assez bien.
06:57Ce qui me gênerait beaucoup
06:58et ce qui va me gêner beaucoup
06:59si un jour ça m'arrive,
07:00c'est de ne pas sortir.
07:02Je ne peux pas supporter l'idée
07:03de rester toute la journée,
07:05que ce soit, puisque je vis entre Paris
07:07et le sud de la France,
07:09enfermé dans la maison.
07:10Ça, ça va...
07:12Si ça m'arrive, ça peut m'arriver.
07:14Ça, ça va beaucoup me peser.
07:15Il faut que je sorte.
07:16On n'en est pas là.
07:17Et alors, beaucoup de sport,
07:18beaucoup de réflexion.
07:19Le sommeil, est-ce que c'est important pour toi ?
07:21Est-ce que tu as une régularité ?
07:23Alors, c'est très important,
07:24mais la régularité est venue du fait
07:26que pendant très longtemps,
07:27j'ai travaillé RTL le matin.
07:29Donc, je me levais très tôt
07:31pour animer la 32, 8h30 à 11h.
07:34Donc, je n'ai jamais aimé me coucher tard.
07:37Vous ne me verrez jamais dans une soirée
07:39après 23h.
07:40Combien de fois je suis allé au théâtre ?
07:42C'est la première des choses que je demandais.
07:44Ça dure combien de temps ?
07:45Ou alors, mettez-moi au bout
07:47de la rangée,
07:49pour partir discrètement.
07:50Donc, je suis au lit,
07:52toujours avant minuit.
07:54Même encore maintenant,
07:55il y a moins de choses à faire, c'est vrai.
07:57Je ne suis pas quelqu'un qui veille tard,
07:59contrairement à mon épouse,
08:00qui, elle, se couche plus tard que moi,
08:02mais se lève plus tard.
08:04Et alors, c'est ce que je disais à Pascal Praud.
08:08J'ai écouté un jour
08:10quelqu'un qui était spécialiste du sommeil
08:12qui disait, il avait raison d'ailleurs,
08:14il faut toujours se lever à la même heure,
08:15quelle que soit l'heure à laquelle on s'est couché.
08:17Parce que le métabolisme,
08:19comme ça, est bien classé.
08:22Et alors, c'est vrai,
08:23moi, je me lève le matin vers 7h30, 8h.
08:26Alors, ce n'est pas la minute,
08:28voilà, c'est dans cette histoire-là.
08:30Donc, oui, je dors quand même.
08:33Enfin, je ne dors pas toujours.
08:34Il m'arrive comme tout le monde.
08:36Et c'est normal d'avoir des insomnies,
08:38d'avoir un souci et qu'il me réveille la nuit.
08:41Mais...
08:42Enfin, tu es au lit.
08:44Oui, j'essaie quand même de dormir 7h30, 8h.
08:46Est-ce que tu es hypochondriaque ?
08:48Pas du tout.
08:49Non ?
08:50Non, pas du tout. Je suis alors très résilient.
08:53Je me dis qu'on meurt rarement en bonne santé.
08:57Donc, je passe des contrôles.
09:00Alors, comme je courrais beaucoup,
09:02je passais des contrôles cardiaques tous les ans,
09:06en faisant des tests, etc.
09:08Donc, bon, pour l'instant, ça va.
09:10Mais je me dis qu'un jour, on me dira,
09:12vous devez voir, on a un petit problème,
09:14ça va moins bien.
09:15Alors, on a quand même...
09:16Tu te prépares ?
09:17Oui, enfin, je me prépare.
09:18Ça ne sera jamais très agréable quand ça arrive.
09:20Mais enfin, je sais que ça va arriver,
09:22que nécessairement...
09:24Ben oui, je ne me vois pas.
09:26Je suis en pleine forme pour l'instant.
09:28Mais je pense que ça ne sera peut-être pas la même chose
09:30dans 5 ans, dans 10 ans, dans 15 ans.
09:326, 5, 10, 15 ans, il y a un moment donné,
09:34il y a quelque chose qui va péter.
09:36C'est normal.
09:37Mais tu ne t'affoles pas pour un petit bobo.
09:39Ah non, non.
09:40Puis tu as Isabelle qui...
09:41Oui, j'ai la chance d'avoir une femme,
09:43dont toute la famille est médecin ou chirurgien,
09:45qui a été élevée dedans.
09:46Alors, pour se plaindre, il faut beaucoup.
09:48Et même nos enfants, souvent à l'école,
09:51je parle de mes enfants,
09:53même pas mes petits-enfants,
09:55qui ont un petit peu de fièvre.
09:56C'est très bien.
09:57Ça veut dire que ça lutte contre le mal.
09:59Allez, hop, un petit cachet et on y va.
10:01Oui, donc elle n'était pas du genre...
10:03Oui, oui, mais elle a raison.
10:05Enfin, elle a raison,
10:07elle n'est pas professionnelle de la médecine.
10:09En même temps, on ne s'écoute pas.
10:10En même temps, voilà, il faut passer au-dessus.
10:13L'alimentation.
10:14Est-ce que tu y fais attention ?
10:16Est-ce que parfois tu es au régime ?
10:18Alors, pas du tout.
10:19Là, je suis désolé.
10:21Je suis un très mauvais exemple.
10:22Je ne suis pas au régime.
10:24Je ne me suis jamais mis au régime.
10:26Quand je sens que c'est...
10:27Parce qu'on sent quand on a trop mangé.
10:29Moi, j'écoute assez bien mon corps.
10:31C'est-à-dire que si je n'ai pas faim
10:33à l'heure d'un repas,
10:34je ne vais pas manger.
10:35Enfin, je vais manger un truc très léger,
10:37mais je ne vais pas m'installer
10:38parce qu'il faut manger.
10:40En revanche, si j'ai faim,
10:41je vais manger à ma faim.
10:43Donc, tu écoutes ton corps ?
10:45Oui, voilà.
10:47Alors, je pense qu'évidemment,
10:48j'ai dû prendre des kilos
10:49entre le moment où j'ai 20 ans,
10:50puis 30, puis 40, puis 70.
10:52Nécessairement, mais...
10:54Voilà.
10:55Dès l'instant où les paramètres,
10:56comme on dit, sont normaux,
10:59ben voilà, c'est comme ça.
11:01Je mange quand j'ai faim
11:02aux heures des repas.
11:03Jamais entre les repas.
11:04Oui.
11:05En revanche, ça, c'est vrai.
11:06C'est pas mal, pareil.
11:07Jamais entre les repas.
11:08Mais il m'arrive,
11:09quand il y a un repas
11:10et que je n'ai pas faim,
11:11ben je... Non.
11:12Il y a un bon resto,
11:13c'est un vrai plaisir ou tu...
11:15Alors, là encore,
11:17je vais répondre par la négative.
11:19Je ne suis pas un gourmet.
11:21Je ne fais pas les grandes tables
11:23en disant...
11:24Là, alors, c'est fait comme ça.
11:25Contrairement à mon fils
11:26qui analyse le plat, etc.,
11:28qui sait très bien faire la cuisine.
11:30Comme Isabelle, d'ailleurs.
11:31Non, je suis...
11:33J'aime bien les plats roboratifs.
11:37J'aime bien, en me levant de table,
11:39contrairement à ce que disait
11:40Jacques Chambordelmas,
11:41qui était un ancien président
11:42de l'Assemblée nationale,
11:43et qui disait,
11:44à chaque fois que je me lève,
11:45j'ai faim.
11:46Parce que je lui ai demandé,
11:47mais comment avez-vous cette ligne ?
11:48Eh bien, à chaque fois
11:49que je me lève de table, j'ai faim.
11:50Au contraire,
11:51à chaque fois que je me lève de table,
11:53j'en peux plus.
11:54Voilà, voilà.
11:55Non, non, je...
11:56Voilà, c'est assez simple.
11:58Je mange des choses saines.
12:00J'ai de la chance que Isabelle,
12:01mon épouse,
12:02fasse très, très bien la cuisine.
12:04Il n'y a jamais de plat cuisiné,
12:06préparé.
12:07Il n'y a jamais de choses comme ça
12:08à la maison.
12:09Tout est fait...
12:10Voilà.
12:11Mes copines, par exemple,
12:12mes copains savent que je travaille
12:13souvent avec toi
12:14et me disent,
12:15mais ils ne changent pas.
12:16Est-ce que toi, tu sens que tu changes ?
12:18Est-ce que, par exemple,
12:19ton anniversaire,
12:20l'année qui est...
12:21C'est quelque chose
12:22qui te soucie quand même.
12:23Alors, ça ne me soucie pas.
12:24Avancer dans l'âge.
12:25Déjà, il faut dire
12:26à tous tes copains
12:27et tes copines
12:28qui pensent que je ne change pas
12:29que tout est refait.
12:30Rien n'est de moi.
12:31Je leur dirais alors.
12:32Rien n'est de moi.
12:33Rien n'est d'origine.
12:34Tout ça a été opéré.
12:35Non, ça fait 5-6 ans
12:39que j'ai demandé
12:40est-ce que vous ne me souhaitez pas
12:41mon anniversaire ?
12:42Je n'ai pas de joie à vieillir.
12:43Je n'ai pas...
12:44Je ne dis pas,
12:45ouais, c'est formidable, etc.
12:46Mais déjà,
12:47je n'avais jamais eu
12:48de joie à vieillir.
12:49Ma femme me rappelle
12:50qu'elle m'avait offert
12:52un voyage en Irlande
12:54lors de mes 40 ans
12:55et que déjà,
12:56je faisais la gueule.
12:57Il faut dire que c'est facile.
12:58En Irlande, il pleut,
12:59les boutons sont noirs.
13:00C'était au mois de novembre.
13:01Enfin, il n'y avait pas de quoi
13:02non plus.
13:03Il n'y avait pas de quoi
13:04faire la fête.
13:05Mais non,
13:06j'aime les surprises.
13:07J'aime les attentions
13:08qui ne sont pas dans la norme.
13:09C'est-à-dire que
13:10si tu me fais plaisir
13:11en m'offrant quelque chose
13:12qui me tient à cœur,
13:13que ce soit le très joli
13:14J'aime ce qui n'est pas
13:15forcément dans la norme.
13:16C'est son anniversaire.
13:17J'ai longtemps, par exemple,
13:18pas aimé Noël
13:19parce que moi,
13:20je n'avais pas de Noël
13:21quand j'étais petit.
13:22Enfin, très peu de choses.
13:23Je savais qu'il y avait
13:24des tas de copains
13:25qui avaient beaucoup de cadeaux
13:26et ça me gênait
13:27de ne pas en avoir eu,
13:28probablement,
13:29quand on fait un...
13:30Et donc,
13:31je suis content
13:32d'avoir des copains
13:33qui me donnent des cadeaux
13:34et qui me donnent de la joie.
13:35Je suis content
13:36d'avoir des copains
13:37qui me donnent des cadeaux
13:38et qui me donnent des cadeaux
13:39et qui me donnent des cadeaux
13:40Je n'avais pas envie
13:41de ne pas en avoir eu,
13:42probablement,
13:43quand on fait un...
13:44Et donc,
13:45je suis contre le côté
13:46obligatoire,
13:47etc...
13:4825 cadeaux,
13:4930 cadeaux,
13:50etc...
13:51Je dis souvent à mes enfants
13:52qui gâtent,
13:53évidemment,
13:54leurs enfants,
13:55attendez,
13:56mais il y en a trop,
13:57il y en a trop,
13:58essayez de faire moins
13:59ce que je pense vraiment,
14:00je pense que,
14:01voilà,
14:02il faut faire moins de cadeaux
14:03mais des cadeaux
14:04qu'on a recherchés
14:05pour la personne,
14:06etc...
14:07Tu sais qu'il y a une époque,
14:08les gens pauvres,
14:09Donc les oranges, t'en avais tout le temps.
14:11Non mais j'avais, je rêvais d'un train électrique quand j'étais petit et je l'ai eu au bout de trois Noëls.
14:18Et ça donne du prix.
14:20Voilà, c'était comme ça quoi.
14:22Avant j'avais des trains.
14:24De Manuel.
14:25Oui de Manuel que je faisais. C'est moi qui faisais avancer le train.
14:28Et le jour où j'ai eu le train électrique, je ne sais pas, c'était ah !
14:32Donc apprécier ce que l'on a aujourd'hui, il y a un peu, enfin pas chez tout le monde évidemment,
14:37c'est trop de choses, trop.
14:39Alors il y a quand même un avantage à vieillir, c'est qu'on devient grand-père.
14:42Et ça c'est quelque chose que tu fais, pas à temps plein, mais que tu fais beaucoup.
14:46Je t'entends souvent parler, ah ben j'ai ma petite fille.
14:49Donc quel grand-père tu es ?
14:51Alors quel grand-père je suis, je ne sais pas s'il faut me qualifier,
14:55mais en tout cas je prends un plaisir énorme à être avec eux.
14:59J'ai trois petites filles et un petit garçon.
15:02Alors plus ça va et plus je prends le plaisir parce que,
15:06par exemple la plus grande maintenant qui va avoir sept ans,
15:09je l'ai déjà emmenée deux fois au Louvre et on se dit qu'on va faire une salle à chaque fois
15:15pour ne pas faire trop de choses, mais au moins je me documente avant,
15:18je regarde, je lis, je lui explique, etc.
15:21J'en ai une autre qui adore dessiner,
15:24on va aller dans un peu de temps au musée des arts décoratifs
15:28parce que je vais lui apprendre des choses, mais je bachote avant.
15:32Je regarde pour ne pas avoir l'air d'être vidéo.
15:35Et là je lui fais le guide, je lui dis que c'est de cette époque.
15:40J'ai un lien avec des petits-enfants qui sont comme tous les petits-enfants,
15:46c'est-à-dire qu'ils cachent...
15:51Une de mes dernières petites-filles qui s'appelle Lou,
15:55m'a dit pas plus tard qu'hier, la veille de l'enregistrement,
16:00elle me dit, bon, mais là...
16:02Parce qu'on parlait quand elle sera grande, etc.
16:05Elle me dit, mais là tu seras mort, là.
16:08Elle s'était allée cacher.
16:11Oui, mais je l'ai pas mal pris parce que j'ai dit,
16:14j'étais très content pour elle, qu'elle puisse s'en parler comme ça.
16:18J'ai dit, je ne suis pas sûr d'être là, oui, bien sûr, mais toi, parlons de toi.
16:23Mais j'aime ce côté cache.
16:26Alors ma femme a un côté qui fait, alors écoute Lou,
16:29ben non, c'est normal, dans 20 ans, il y a des probabilités.
16:35Et est-ce que ça fait, quand on devient grand-père,
16:38ça fait prendre un coup de jeune ou un coup de vieux ?
16:40Parce que tu vois, tu me dis, tu bachotes, ça fait travailler le cerveau.
16:46J'ai jamais aimé l'âge, moi.
16:48J'ai jamais aimé le temps qui passe.
16:50J'ai toujours été non pas angoissé par le temps qui passe,
16:53en me disant, déjà, quand j'ai eu 50 ans, 40 ans, je fais déjà,
16:5960, n'en parlons pas, 70, j'ai dit, ça y est, on est sur la porte glissante.
17:04Mais en même temps, je l'accepte.
17:06C'est-à-dire que quand je vois que je ne peux pas lutter contre quelque chose,
17:10j'ai tendance à l'accepter, en me disant, ça va me faire plus de mal de lutter contre,
17:16parce que je ne peux rien y faire.
17:18Donc quand on ne peut rien y faire, on a intérêt à prendre des voies de côté.
17:22– De négocier avec. – Voilà, je négocie.
17:24Mais bon, ce n'est pas agréable de se dire que le chemin, évidemment, alors,
17:30bon, oui, ce n'est pas agréable, mais j'y pense,
17:33mais j'y pensais même quand j'avais 30 ans.
17:36Je pense que mes 30 premières années ont été dans l'inconscience.
17:39– L'insouciance. – Dans l'insouciance.
17:41Tiens, tu veux être animateur ? Tiens, tu es animateur.
17:44Tiens, ça marche. Tiens, bon, ça marche.
17:47Je crois que ce qui m'a donné le plus de responsabilité,
17:50ce sont mes petits-enfants, ce sont mes enfants.
17:52Le jour où ma fille Margot est née, le 22 février 1988, je me souviens,
17:58à l'époque je travaillais beaucoup entre la télévision et la radio,
18:01et j'ai demandé au secrétariat,
18:04la dame qui travaillait avec moi s'en souvient, maintenant c'est la dame,
18:07avant c'était une jeune femme, j'ai dit, apporte-moi l'agenda,
18:11et j'ai supprimé tous les déjeuners.
18:13J'ai dit, à partir d'aujourd'hui, je vais déjeuner avec ma fille.
18:16Et donc j'avais trois déjeuners professionnels à l'année.
18:19J'ai toujours pensé, et je crois que j'ai eu raison,
18:24que ma famille allait être plus importante que le reste, toujours.
18:28J'ai fait en sorte qu'elle le soit d'ailleurs,
18:30parce que j'étais très présent, très disponible, etc.
18:32Mais j'ai toujours pensé que le reste pouvait s'arrêter très vite,
18:35et que la famille allait durer.
18:37Alors justement, être grand-père, avoir une vraie famille comme ça,
18:41très présente, ça te déplace les priorités ?
18:44Est-ce que ça influe tes choix ?
18:47Parce qu'on te propose encore plein de choses,
18:49et tu te dis, non, il y a des choses que je refuse,
18:52parce que je veux du temps pour moi.
18:54Je fais attention à ne pas détruire l'équilibre qui a été établi,
18:58qui est construit, oui, j'y fais très attention.
19:02Même dans ce que je décide au jour le jour,
19:05entre un déplacement, entre...
19:07Je fais attention à ce que je dois donner,
19:11parce que j'ai beaucoup donné aussi, beaucoup, beaucoup donné.
19:14Donc je dois donner, mais je dois faire attention
19:17à préserver l'équilibre qui est là,
19:20parce que j'ai aussi une femme qui dit,
19:22dis donc Coco, t'es bien gentille, mais moi je veux te voir,
19:25c'est maintenant ou jamais, donc elle a raison.
19:27Puis mon métier quand même, moi j'ai eu une chance extraordinaire,
19:30j'ai eu comme métier une passion,
19:32mais je sais que c'est d'ailleurs, j'en parle dans le livre,
19:35c'est flutuant, je mets la phrase de Simone Veil en disant,
19:41pour une personne qui est connue,
19:43il faut au moins aimer autant l'anonymat que la célébrité,
19:46c'est la seule façon d'être heureux.
19:48Moi j'ai su depuis toujours qu'un jour,
19:50je serai moins connu, je serai moins reconnu.
19:52Ça aussi, tu t'y es préparé dès le début ?
19:54Oui, grâce à l'éducation de mes parents,
19:56qui n'ont jamais cru que ça allait durer longtemps.
19:58Donc s'ils étaient là et qu'ils me voyaient répondre
20:02à une interview 50 ans après mes débuts,
20:05ils n'y croiraient pas, parce qu'à chaque fois,
20:07ils me disaient, ça va durer qu'un temps, etc.
20:10Et justement, le livre que j'ai écrit,
20:13qui est le prolongement du premier,
20:15ne le lit surtout pas Paul,
20:16parce que c'est un autre rythme la littérature,
20:18c'est une autre façon de se raconter, de partager,
20:20et d'expliquer ce qu'on ressent.
20:23Et en plus, avoir une nouvelle expérience,
20:25parce que voilà, tu es un jeune auteur,
20:27donc ça aussi, ça donne un coup de jeûne
20:29de vivre des nouvelles, des premières fois,
20:31à un âge plus avancé, c'est pas…
20:33Oui, mais de vivre surtout…
20:34Moi j'ai mis très longtemps à écrire,
20:36parce que j'ai pensé que ma vie n'intéressait personne,
20:38jusqu'au jour où ma femme m'a dit,
20:40mais attends, ta vie est un roman,
20:41tu ne te rends pas compte.
20:42Donc ce qui m'a fait écrire le premier livre,
20:44La Lettre, où justement,
20:46je découvrais un frère qu'on m'avait caché.
20:49Et c'est surtout la phrase,
20:51un jour Isabelle m'a dit à propos de ma mère,
20:53mais son premier cri fut le dernier de sa mère.
20:57Et effectivement, quand ma mère est née,
20:58le 10 novembre en 1924,
21:00ma grand-mère, que je n'ai pas connue,
21:01est morte en couche.
21:02Et c'est vrai que je suis allé souvent
21:05devant cet hôpital à Rome,
21:06où ma mère est née, en me disant,
21:08je viens de là.
21:09Je viens de ce moment-là.
21:11Et donc après, il y a eu ce livre.
21:12T'as eu besoin d'écrire.
21:13Voilà.
21:14Et j'ai voulu partager.
21:15En réalité, j'ai dit à ceux qui voulaient bien le lire,
21:18vous me voyez à la télévision,
21:19vous m'écoutez depuis tant de temps,
21:21il est temps qu'on partage un peu mon intimité.
21:23C'est là que je…
21:24Voilà.
21:25Tout à l'heure, tu parlais de 50 ans de carrière.
21:26Si je te montre ça, ça te rappelle quelque chose,
21:29parce que là on était avec Pascal à Europe 1.
21:32C'est ta première radio,
21:34c'était il y a pile 50 ans.
21:35Oui, alors c'est ma première radio.
21:36Ça t'évoque quoi, cette couleur bleue ?
21:38Alors cette couleur bleue,
21:39le ciel n'était pas très bleu,
21:41parce que j'y suis rentré en hiver.
21:43Et au bout de 3-4 émissions,
21:45je faisais le samedi après-midi
21:46entre 17h et 19h,
21:47une émission musicale.
21:49Il y a une voix féminine dans la régie
21:51qui appuyait sur le bouton de malheur
21:53et qui m'a dit, avec cette voix-là,
21:54on ne ferait jamais carrière.
21:56Et je me souviens que je suis sorti d'Europe 1,
21:57qui était 26 rue François 1er,
21:59à l'époque dans le 8e,
22:00et je suis rentré chez moi où j'habitais,
22:01dans le 15e,
22:02et j'ai pleuré dans la rue,
22:04parce que quelqu'un venait de me dire,
22:06mon vieux, t'es pas fait pour ça.
22:07Elle brisait un rêve,
22:08parce que c'était ton rêve de petite.
22:10Heureusement, quelquefois,
22:11les gens se trompent.
22:12Ils sont bien trompés.
22:13Et justement, cette carrière maintenant,
22:15quel regard tu portes,
22:16parce que t'as eu des très très hauts,
22:18et puis des bas aussi.
22:20Est-ce qu'on est prêt à ça, jamais ?
22:23Alors Belmondo disait un jour,
22:25lors d'une interview,
22:27il me disait,
22:28les gens qui ne font pas de carrière
22:30n'ont pas de hauts et de bas.
22:31Soit ils n'ont que des hauts,
22:32et ça dure très peu de temps,
22:34soit ils n'ont que des bas,
22:35et ils ne sont jamais rentrés dans leur carrière.
22:37C'est normal, c'est un vol.
22:39Il y a des turbulences.
22:40Maintenant, je suis très fier
22:42d'avoir inventé un vide-recherche,
22:44le jeu de la vérité,
22:45Porte Bonheur,
22:46Tous à la Une.
22:47Je suis très fier d'avoir rencontré
22:48un public entre 15 et 18 millions
22:50de téléspectateurs.
22:51Je suis très fier d'avoir fait ça
22:52avec des équipes avec lesquelles,
22:54et tu en as fait partie à RMC,
22:56on a travaillé beaucoup,
22:58mais on a beaucoup ri aussi.
23:00On s'est beaucoup amusés.
23:02Je suis très fier d'avoir été respectueux
23:05de tous les gens que j'ai invités.
23:07Il n'y a aucun artiste qui me ferait changer de trottoir
23:10si je le croisais aujourd'hui.
23:11Je suis très fier de là d'où je viens,
23:15que mes parents ne se soient pas trompés,
23:18mais un peu normalement doutés de moi,
23:21en me disant que ça ne va pas durer.
23:23Je suis très fier de leur avoir montré,
23:25là où ils sont,
23:26que ça a duré plus qu'il ne le fallait.
23:29Le regard que tu portes aujourd'hui,
23:31parce que tu fais vraiment partie
23:32de l'histoire de la télé
23:33avec ces concepts tellement forts.
23:35Aujourd'hui,
23:36qu'est-ce qui a fondamentalement changé
23:38à la télévision ?
23:39Ce serait difficile de refaire, par exemple,
23:41le jeu de la vérité.
23:42Qu'est-ce qui a fondamentalement changé pour toi ?
23:44Je pense que c'est, d'une part,
23:45le nombre de chaînes,
23:46la façon de regarder la télévision.
23:48Avant, on la regardait en famille.
23:49C'était comme la cheminée,
23:51et puis on était autour.
23:52Là, maintenant,
23:53on la regarde individuellement,
23:54chacun à son heure,
23:56chacun devant un grand écran,
24:00d'autres sur ordi,
24:01d'autres sur téléphone.
24:02Les réseaux sociaux,
24:03qui, évidemment,
24:04ont totalement changé la donne,
24:07puisque c'est le commentaire,
24:08du commentaire, du commentaire.
24:09Donc, il faut faire très attention
24:10à ce que l'on dit.
24:11C'est en vue de la liberté.
24:12Voilà.
24:13Et puis, aussi, la création,
24:15qui, autant,
24:17a fait pas mal de progrès
24:20au niveau des séries, etc.,
24:22au niveau du divertissement.
24:23Peu.
24:24L'industrie du disque,
24:25qui n'est plus du tout
24:26celle que nous connaissions.
24:28Et puis, moi, j'ai eu la chance
24:30de vivre avec des noms
24:32extraordinaires.
24:34De Long, Belmodo, Sero, Ventura,
24:37Gabin, Aznavour,
24:39et puis, Sophia Loren,
24:40et puis, Dalida,
24:42et puis, Sheila,
24:43et puis, Sidou Vartan,
24:44et puis, François Zardi.
24:46Voilà, c'est-à-dire que, d'un coup,
24:48waouh !
24:49Voilà.
24:51Et puis, aussi, les artistes,
24:53face à la télévision,
24:54qui la craignent, aussi,
24:56parce que...
24:57Sans doute aussi à cause
24:58des réseaux sociaux, etc.
24:59Voilà.
25:00Donc, ils essaient de se protéger.
25:01Tout le monde essaie de se protéger,
25:03de moins s'exposer.
25:04Et ça enlève de la spontanéité.
25:05Ce n'est plus pareil.
25:06Mais, cela dit,
25:07alors, moi, je suis quand même
25:08encore un client de la télévision,
25:10un spectateur, un téléspectateur.
25:12Et je regarde à peu près tout.
25:14Je suis un peu au courant de tout.
25:16Et je fais partie de ceux qui disent
25:18mais, il faudrait être difficile
25:20pour se dire qu'on n'a pas
25:21un programme qui vous correspond.
25:23Avec 100 chaînes de télévision,
25:25aujourd'hui,
25:26je ne pense pas qu'il y ait une journée
25:28sans qu'il y ait quelque chose
25:29qui corresponde au goût de chacun.
25:31Tu disais les réseaux sociaux.
25:32Est-ce que tu es dessus ?
25:33Pas du tout.
25:34Est-ce que TikTok, c'est un mot
25:35que tu connais ?
25:36Je connais tout ça.
25:37Je vis très bien la technologie moderne.
25:39Je ne m'en sers pas.
25:41Ce n'est pas ce que j'ai envie
25:44d'en faire et de faire.
25:46Je vis avec cette époque.
25:48Voilà.
25:49Moi, j'ai choisi de ne pas y être.
25:51Et je n'y serai jamais.
25:53Alors, tu as beaucoup baigné dans la musique.
25:55Tu as reçu plein de chanteurs.
25:56Je vais te faire écouter.
25:57On va faire une petite playlist.
25:58Je vais te faire écouter quelques titres
25:59et on va voir ce que ça t'évoque.
26:00D'accord.
26:05Petite playlist,
26:06je te fais écouter ce premier son.
26:08Alors, la maman, évidemment,
26:10ça évoque Émilienne,
26:12qui est devenue Emma pour ce livre.
26:14Bravo aussi à Kenji Girac
26:17de l'avoir mis à l'honneur.
26:19Il parlait de la sienne.
26:20Moi, j'étais extrêmement lié à ma mère,
26:24mais je me suis surtout aperçu
26:26en écrivant, puis en recherchant,
26:28puis en écrivant,
26:29puis en écrivant,
26:30puis en écrivant,
26:31puis en écrivant,
26:32puis en écrivant,
26:33puis en écrivant,
26:34puis en écrivant,
26:35puis en écrivant,
26:36d'ailleurs en écrivant,
26:37puis en recherchant,
26:38puis je veux dire,
26:39en enquêtant sur sa vie,
26:40qui est aussi devenue un peu la mienne,
26:42qu'elle a été malheureuse toute sa vie
26:44puisqu'on lui a enlevé un enfant.
26:46C'est l'objet du premier livre,
26:48la lettre.
26:49Et puis, dans le deuxième,
26:50je m'aperçois que,
26:51même si elle a voulu me préserver,
26:53elle a eu de cesse,
26:55ce qui est normal,
26:56d'être à la recherche de cet enfant
26:58qu'on lui avait,
26:59voilà,
27:00dont on l'avait privé.
27:02Alors, j'ai d'autant plus
27:06de...
27:07Enfin, je me dis quand même,
27:09elle n'a pas été très heureuse.
27:11Et à la fin du livre, d'ailleurs,
27:12je dis que j'ai posé des tas de questions indiscrètes
27:15à des tas de gens que je ne connaissais pas
27:17et que je n'ai jamais osé lui poser
27:19les questions que j'aurais dû le faire.
27:21Oui, j'aurais dû lui poser certaines questions,
27:23mais je n'ai pas osé.
27:24On n'ose pas interviewer sa mère,
27:26même quand c'est son métier.
27:27Oui.
27:28On a de la pudeur.
27:29Et tu l'as accompagnée,
27:30elle est morte assez âgée,
27:31tu l'as accompagnée...
27:32Oui, je l'ai accompagnée.
27:33C'est pas ma fierté
27:34que je n'ai pas envie d'être fière,
27:35mais je l'ai accompagnée.
27:36Ça m'a d'ailleurs rapproché
27:38de ce que je pense être la fin.
27:41C'est-à-dire que je lui ai menti
27:44sur ce qu'elle avait.
27:45Je pense que je ne suis pas certain encore.
27:49Je me pose la question,
27:50est-ce qu'elle savait que je lui mentais ou pas ?
27:52Est-ce qu'elle a fait semblant
27:53de croire ce que je lui disais ou pas ?
27:55Alors, ceux qui me connaissent bien,
27:57ceux qui l'ont beaucoup entouré,
27:58m'ont dit ben non,
27:59elle n'a pas su.
28:01Je ne suis pas sûr.
28:02Mais en tout cas,
28:03oui, j'ai été jusqu'au bout.
28:05Alors, on écoute un deuxième son.
28:17Je ne m'en lasse pas.
28:21Évidemment, un générique qui parle à toi,
28:23mais à beaucoup, beaucoup de gens.
28:25Oui, un générique chanté,
28:26quand j'ai proposé ça à la direction de TF1,
28:29parce que je crois que j'ai été...
28:31Je crois, le premier à avoir des génériques chantées.
28:34C'est la vie de recherche.
28:35Voilà, mais il y a eu un générique chanté pour Portebonneur,
28:37il y a eu un générique chanté pour Tous à la Une,
28:39sauf le jeu de la vérité.
28:41Le générique n'était pas chanté,
28:42mais simplement orchestré.
28:43J'avais été voir une comédie musicale à New York
28:45qui m'avait beaucoup plu,
28:47qui était 42nd Street.
28:49J'avais adoré cette comédie musicale, etc.
28:51Et quand je suis revenu,
28:52j'ai dit je veux un générique
28:53qui ressemble à ça.
28:55Et donc, j'avais donné au compositeur,
28:57Gérard Gustin,
28:58j'ai dit écoute bien ça
28:59et je vais faire les paroles sur un...
29:01D'ailleurs, il n'y avait pas mon nom au départ.
29:03C'est la chaîne qui m'a dit
29:04puisque vous en êtes là,
29:05dites carrément que c'est vous.
29:07J'ai dit bah oui, j'assume.
29:09Et voilà, mais c'est...
29:11Je voulais quelque chose de gay,
29:12d'enjoué, d'enthousiaste,
29:13parce que je pense que
29:15j'ai toujours fait des émissions
29:16où j'ai été le premier spectateur de ce que je faisais
29:18et j'imaginais très bien les personnes
29:20chez elles le vendredi soir
29:22dans un fauteuil, etc.
29:24Ils ont travaillé toute la semaine,
29:25ils avaient envie de se changer les idées.
29:28Je me mettais à leur place
29:29et je voulais quelque chose d'entraînant,
29:31un vrai spectacle.
29:32Alors, A Vie de Recherche, c'est aussi...
29:34Tu t'es livré à A Vie de Recherche
29:36dans le deuxième roman
29:38qui s'appelle Ne le dis surtout pas à Paul
29:40aux éditions du Rocher.
29:41Tu es parti à la recherche
29:42de cette bande, ce noyau dur,
29:44parce que tu as vu cette...
29:45Oui, Ne le dis surtout pas à Paul.
29:47...inscription au dos d'une photo.
29:48Je me dis que ça s'adresse
29:49à l'un des six on faisait une bande
29:51et donc eux savent évidemment
29:53ce que je suis devenu
29:54et dans le livre,
29:55je vais à leur rencontre
29:56pour savoir ce qu'eux sont devenus
29:58et surtout quel est le destinataire.
30:00Qui s'adresse à eux.
30:01Je l'apprends.
30:02Enfin, ceux qui le diront vont apprendre.
30:05Et c'est là où je me dis
30:06qu'Emma a essayé de me préserver justement.
30:10Ne le dis surtout pas à Paul,
30:11ce n'était pas pour me cacher quelque chose,
30:13c'était pour ne pas...
30:14Pour te protéger.
30:15Pour me protéger, pour me préserver.
30:17Et oui, j'ai eu envie d'écrire cette histoire
30:20et puis de connaître leur destin.
30:25Et leur appréciation,
30:27elle n'est pas toujours bonne.
30:28J'ai voulu dire les choses
30:29telles qu'elles se présentaient.
30:31Ce qui est génial,
30:32c'est que c'est comme une enquête policière.
30:33Ça se lit comme une enquête policière.
30:35Oui, c'est une histoire que je raconte,
30:38comme je l'ai vécu,
30:39au rythme auquel je l'ai vécu.
30:41Alors je cherche, je cherche,
30:42donc il y a une enquête.
30:43Et à la fin, je vais savoir,
30:46je vais découvrir.
30:47Et je vais découvrir...
30:50Je n'en dis pas plus.
30:52Il ne faut pas...
30:53On laisse au lecteur...
30:55Alors, dernier petit titre.
31:10Isabelle, c'est un prénom
31:12qui revient souvent dans tes conversations,
31:13parce que c'est...
31:14J'ai eu la chance,
31:16je crois que nous avons eu la chance tous les deux
31:18de s'être rencontrés,
31:20de bien s'entendre
31:21et de partager,
31:22pas toujours les mêmes idées,
31:24ce qui est plutôt bénéfique.
31:25Nous avons des discussions,
31:27mais je crois que la qualité
31:30que j'apprécie le plus parmi tant d'autres,
31:32ça a été une excellente,
31:34et ça l'est mère de famille
31:35et grand-mère aujourd'hui,
31:37mais c'est l'intelligence, quoi.
31:40L'intelligence dans la réflexion,
31:42dans la conversation,
31:43dans l'analyse des choses,
31:45la mise à distance.
31:46Oui, ça a été...
31:48Autant moi, je suis quelqu'un qui réagit,
31:51qui est assez spontané.
31:53Je pense que je m'en suis aussi beaucoup servi
31:55pour inventer, pour créer.
31:57Elle est beaucoup plus en retrait
32:00et quelquefois, si...
32:03Elle temporise.
32:04Elle ne temporise pas forcément,
32:05parce que quelquefois,
32:06quand elle n'aime pas quelqu'un,
32:07c'est pire que moi.
32:08Elle est très directe,
32:09mais elle pose des bonnes questions aussi.
32:12Moi, j'en pose aux autres,
32:13mais elle me pose de bonnes questions.
32:15Est-ce que tu crois que...
32:16Est-ce que...
32:17Voilà.
32:18Au début, je fais...
32:19Ah oui, je ne sais pas.
32:21Puis après, je fais...
32:22Ah oui.
32:23Combien d'années de mariage ?
32:25Alors, ça fait 40 ans qu'on se connaît.
32:28Un peu plus, 41 ans
32:30que nous vivons ensemble.
32:31Mais on s'est mariés 5 ans
32:32après avoir vécu ensemble.
32:34Et après, d'ailleurs,
32:35on s'est mariés dans...
32:36Margot était née déjà.
32:38Elle était née hors mariage.
32:40Comme dans les carrières,
32:42il y a des hauts et des bas.
32:43Comment on fait pour tenir ?
32:44Il n'y a pas tellement de bas.
32:45Je suis là.
32:46Je suis désolé.
32:47Bien sûr, nous hume des orages.
32:49C'est une chanson,
32:50mais il n'y a pas d'orage.
32:51Je n'ai pas...
32:52Enfin, de mon côté,
32:53je n'ai pas l'impression
32:54qu'il y ait eu beaucoup de bas.
32:55Des discussions, non, oui,
32:57mais des bas, des...
32:59Non, non, non.
33:01Il faut justement discuter
33:02quand il y a un petit truc
33:03pour que ça reste...
33:04Alors, c'est comme pour le régime.
33:07On ne sait pas...
33:08Moi, je ne me pose aucune question.
33:10Je me suis marié une première fois.
33:12Ça n'a pas fonctionné.
33:13J'ai beaucoup de respect
33:14d'ailleurs pour ma première femme
33:15qu'il m'arrive de revoir
33:17en toute amitié.
33:19Si ça ne va pas, ça ne va pas.
33:22Je ne crois pas...
33:24On va discuter pour régler un problème.
33:26Si ça ne va pas, ça ne va pas.
33:28Moi, je ne me suis jamais posé
33:29de question avec Isabelle
33:30et je pense qu'elle non plus.
33:31Merci beaucoup, Patrick.
33:33Et on se retrouve très bientôt
33:34pour un nouveau numéro
33:35de Vieillir heureux.