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Transcription
00:00Le cancer, en fait, la première chose qui est attaquée,
00:03c'est l'estime de soi et l'image qu'on a dans le miroir.
00:06Le physique, c'est la première chose qu'il prend.
00:08Aujourd'hui, on va faire un atelier autour des soins du visage,
00:13du soin des mains et d'une mise en beauté maquillage pour celles qui le souhaitent.
00:17Ici, on se trouve au sein des locaux de la Ligue contre le cancer de Bayonne,
00:20qui propose des soins de support, notamment les soins socio-esthétiques
00:24comme l'atelier qui a lieu aujourd'hui, qui sont proposés gratuitement.
00:27Je réalise cet atelier à hauteur d'une fois par mois.
00:30La majorité des patientes qui profitent d'un atelier de soins du visage
00:34sont essentiellement des femmes atteintes du cancer du sein.
00:36L'objectif, c'est de permettre aux patientes de recevoir des soins et des conseils
00:41pour atténuer les effets secondaires des traitements.
00:44En plus des conseils, évidemment, de bénéficier d'un moment de bien-être.
00:47Du rouge encore ?
00:48Oui, du Bordeaux.
00:50Du Bordeaux, oui, j'avais le Bordeaux.
00:51Prendre soin des mains des personnes qui ont eu un cancer,
00:53c'est important parce que souvent, les traitements modifient les ongles des mains.
00:59Il peut y avoir également des douleurs associées.
01:01Donc, si on prend soin des ongles des patients,
01:04il n'y aura pas tout ça, pas de douleurs.
01:06Donc, ça leur permet de mieux vivre et mieux appréhender la maladie et le traitement.
01:10Les ongles, ça met un an à pousser, à peu près ?
01:13Oui, six mois, un an, on va dire.
01:14Après la chimiothérapie, c'est quand même...
01:16Ceux-ci, ceux des pieds qui sont très abîmés.
01:18En fait, c'est un changement quand on a un cancer.
01:20C'est un changement de vie, un changement d'image.
01:22Et la socio-esthétique, elle nous accompagne là-dedans de manière très, très, très positive.
01:26Moi, le gel douche, par exemple, bêtement que j'utilisais, c'est un décapant.
01:30Donc, il a décapé ma peau et je me suis retrouvée au bout de huit jours de chimiothérapie
01:35avec la peau complètement irritée, pleine de boutons.
01:38On est avec des personnes qui vivent la même chose que nous.
01:40Donc, ça nous fait du bien de voir qu'on n'est pas les seules.
01:43Et là, en fait, on peut parler de nos problèmes, on se lâche.
01:47Et souvent avec beaucoup d'humour.
01:48C'est quoi le salé, non ?
01:49C'est quoi le salé ?
01:50Moi aussi, je suis...
01:51Ah, c'est le gommage ?
01:53Il ne fallait pas le manger.
01:54Alors, le gommage ne se mange pas.
01:57Le gommage, c'est sur la peau.
01:59Avec mes patientes, je suis assez proche.
02:01Certaines, de nombreuses années que je les suis.
02:03Donc, c'est aussi une relation de confiance et c'est aussi ne pas les stigmatiser.
02:07J'apprends aussi beaucoup de mes patientes.
02:09Je leur apporte beaucoup, mais elles m'apportent aussi beaucoup, même en termes de conseils.
02:12Elles sont pleines de richesses, pleines d'humour.
02:15Je suis devenue socio-esthéticienne d'une façon un petit peu atypique.
02:17J'ai un parcours d'être soignante, tout d'abord.
02:19Et puis ensuite, je me suis formée au métier d'esthéticienne
02:22et à celui de socio-esthéticienne.
02:25Par rapport à une esthéticienne classique,
02:27c'est qu'en fait, nos soins et surtout nos produits
02:29sont adaptés en fonction des spécificités des patients et des bénéficiaires.
02:34Là, le maquillage, ça peut être, par exemple,
02:36aider une patiente à reconstruire un sourcil.
02:38Depuis toujours, j'ai cherché à prendre soin des plus vulnérables.
02:42Un métier qui ait du sens, en fait,
02:44et de pouvoir me réveiller tous les matins avec un métier qui me passionne.
02:48Et quand je vois, en fait, le sourire de mes patientes
02:50après une séance individuelle ou collective,
02:53eh bien, pour moi, j'ai gagné ma journée.