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00:00Europe 1 soir, week-end. 19h, 21h, Pascal Delatorre d'Urbain.
00:04Il est 20h13, vous êtes sur Europe 1 et vous faites bien.
00:06Gabrielle Cusel est dans ce studio, bonsoir Gabrielle.
00:09Comme tous les dimanche soir, et Nathan Deverse bien sûr.
00:12Nous avons un invité avec qui j'ai échangé souvent, le Yarl.
00:16Bonsoir, on vous appelle comme ça, vous êtes influenceur.
00:19Bonsoir Pascal.
00:20Vous n'avez pas votre langue dans votre poche, vous dites la vérité,
00:22le monde de la nuit vous connaissez par coeur,
00:24vous êtes directeur d'un établissement de nuit du côté de Rennes.
00:29Une ville calme, Rennes, n'est-ce pas ?
00:31Nous la connaissons cette ville de Rennes, calme à Rennes.
00:34Alors figurez-vous, vous êtes venu pour ce livre, ça va mal finir,
00:36on va en parler, mais en fait je vais vous faire réagir à une polémique,
00:39évidemment qui est liée au monde de la nuit,
00:40donc nous arriverons à votre livre très vite.
00:42Que s'est-il passé, que s'est-il passé à Rennes ?
00:45Vous êtes taxé, notamment par Marie Messmer,
00:48député LFI-NFP de la première circonscription d'Il est évident.
00:52Je la cite parce que c'est la dernière à avoir réagi,
00:55mais alors ça fait 24h que ça déferle sur les réseaux sociaux,
00:57vous allez commencer, on voudrait entendre votre voix.
01:00Il est dit qu'il y ait des agents de sécurité privés,
01:03donc les vôtres, qui se seraient transformés en milices,
01:08imposant leurs lois dans les rues, dit-elle,
01:10sous les ordres d'un sinistre influenceur d'extrême droite,
01:12c'est vous dont on parle.
01:13Vous vous rendez compte ?
01:14C'est quand même incroyable ça, en vos textes d'influenceurs d'extrême droite.
01:17Toute la lumière sur ces violences doit être faite,
01:19la sécurité des habitants doit être une priorité.
01:22Autre poste cette nuit,
01:24il y aurait des passants qui auraient été gazés au hasard,
01:26à qui on aurait tenté de voler leur téléphone
01:28pour effacer des images de violences,
01:30et ça déferle sur les réseaux sociaux.
01:32Alors, que s'est-il passé ?
01:35En fait, c'est une histoire sans en être une.
01:38En réalité, c'est toute l'histoire du livre.
01:40C'est ça qui est assez marrant, c'est que c'est le pur hasard fait que...
01:43C'est vrai ou pas ? C'est quoi ces histoires de gazage ?
01:45Je vais vous expliquer.
01:46En réalité, ce qui s'est passé, c'est qu'il y a une free party
01:49qui s'est installée au-dessus de l'établissement de nuit,
01:51dans un cinéma abandonné depuis quelques années, 7 ans.
01:55Ils se sont installés.
01:56Les riverains nous ont contactés en pensant que c'était
01:58nos clients de la boîte qui foutaient le bordel.
02:00Sauf que quand on est allé voir, on a vu que ce n'était pas nos clients du tout.
02:03Ils s'installaient, il y avait une sono de mise en place.
02:06Il y avait environ entre 300 et 400 personnes
02:08qui étaient en train de s'installer.
02:10On a demandé l'intervention de la police.
02:12La police est venue.
02:13Ils ont géré le problème.
02:14Nous, on est retournés.
02:15Tous les agents sont retournés à leur place.
02:17Dans le choix de la police pour l'évacuation,
02:19ils étaient très peu nombreux.
02:20Ce n'est pas de leur faute.
02:21Il n'y a plus d'effectifs.
02:22A Rennes, il n'y a personne.
02:23Quand j'ai intervenu, il y avait quasiment autant de policiers
02:25que j'ai d'agents de sécurité dans la boîte de nuit.
02:27Ils ont appelé tous les renforts qu'ils avaient.
02:29C'est-à-dire combien ?
02:30Une quinzaine.
02:31Une quinzaine de policiers pour gérer 300 à 400 personnes.
02:34C'est le nombre d'agents qu'on a nous dans la boîte
02:37pour gérer nos mille clients, pour vous dire.
02:39On a vite compris que ça allait être compliqué.
02:42On les a laissés gérer.
02:44Ils ont fait le choix de créer une évacuation
02:47en lançant des espèces de bombes.
02:52C'est la police qui a jeté des gaz ou des fumées,
02:56en tout cas des fumigènes.
03:00J'avais prévenu en amont un des membres des forces de l'ordre
03:03en disant que s'ils jetaient leur lacrymo sur l'arrière du bâtiment,
03:07ils allaient fuir par le devant.
03:09C'est-à-dire qu'il y avait des issues de secours de l'autre côté
03:11et que les 400 allaient se retrouver devant l'établissement
03:14en mettant en danger tous les clients de notre établissement
03:17parce que j'avais une file d'attente de 300 personnes
03:19pour entrer dans la boîte.
03:21Ils ont fait comme ils ont voulu.
03:23Je ne juge pas les choix de la police nationale et des chefs,
03:26mais en gazant du côté arrière de l'établissement,
03:29tous les jeunes sont sortis de l'autre côté,
03:31donc côté entrée de la boîte.
03:33Et là, ils ont commencé à balancer des canettes.
03:35Une, deux, trois, quatre, dix, cinquante.
03:37On s'est fait attaquer littéralement par ces gens.
03:40Il a fallu évidemment sortir.
03:42J'ai dit aux agents de sécurité qu'on n'avait pas le choix,
03:44qu'on devait évacuer tout le monde.
03:45J'en ai profité pour retourner voir la police pendant ce temps-là.
03:48Je le montre d'ailleurs en vidéo.
03:50Il y a eu des scènes de violence, oui ou non ?
03:52Il n'y a pas eu de scènes de violence,
03:53mis à part quelques gens qui sont faits.
03:55Il n'y a eu aucun coup de donnée.
03:56D'ailleurs, s'il y avait eu des coups de données,
03:58les vidéos seraient déjà en ligne.
03:59Il n'y a eu aucun coup de donnée.
04:01En plus de ça, on avait affaire à...
04:02Mais pourquoi ça prend une telle ampleur ?
04:04Parce que c'est une union pirate.
04:05C'est l'extrême gauche.
04:06Ils ont le moyen de faire parler d'eux.
04:08C'est l'extrême gauche qui a organisé cette free party ?
04:10Visiblement, oui.
04:11Dans les renseignements que j'ai,
04:12c'est l'extrême gauche qui a organisé ça.
04:14D'accord.
04:15Ils ont besoin de faire du buzz tout le temps.
04:17Nous, il n'y avait pas d'histoire en vrai.
04:19C'est-à-dire que la police...
04:20Moi, je vous lis, ils ont fait ce qu'ils ont pu.
04:21Mais c'est vrai l'histoire des portables qui ont été volés
04:23pour cacher les ailes de violences ?
04:24Non, ils ne sont pas volés.
04:25En fait, dès que des gens filment,
04:27on prend les portables.
04:28On a tout le temps fait ça et on fait tout le temps.
04:29On enlève les vidéos et on leur rend leurs portables
04:31parce qu'ils n'ont pas filmé les gens.
04:33Après, ils ne sont pas contents
04:34parce qu'ils ont l'habitude de faire ça avec la police.
04:36La police ne dit rien.
04:37Nous, on ne laisse pas faire.
04:38C'est comme ça.
04:39Et donc, les gens qui revenaient systématiquement devant
04:41pour balancer des canettes,
04:43les agents balançaient de la lacrymo à leur tour
04:45mais simplement du spray
04:47pour les faire partir
04:49de façon à ce qu'ils ne restent pas devant.
04:51Le but essentiel, c'était de les empêcher
04:54d'attaquer nos clients.
05:36Abonnez-vous !
16:49Nous sommes toujours dans ce studio avec le Yarl,
16:52célèbre influencer qui fait respecter l'ordre dans sa boîte de nuit.
16:56Vous communiquez un peu partout,
16:57et on vous connaît parce que vous affichez...
16:59Alors j'adore aussi...
17:01Vous allez me dire...
17:02Vous êtes très actif sur les réseaux sociaux,
17:03vous affichez directement les agresseurs,
17:05Avec ce mantra, tu déconnes, je t'affiche.
17:08Et ça, vous n'avez pas de problème ? C'est légal ou pas de faire ça ?
17:10Non, ce n'est pas légal, mais je le fais quand même.
17:12Est-ce qu'eux, ce qu'ils font, c'est légal ou non ?
17:14C'est-à-dire qu'ils blessent des gens, ils attaquent des gens, ils sortent des couteaux, c'est pas légal.
17:19Donc à un moment donné, quand on n'a plus le choix, quand on ne peut plus rien faire,
17:22quand on nous les laisse tous dehors, c'est ce que je dis dans le livre à plein de reprises,
17:25je dis qu'on nous les laisse tous dehors.
17:27100% des gens avec qui on a été obligé d'appeler la police nationale
17:31pour faire des interpellations sur les extérieurs de l'établissement,
17:34100% étaient des gens déjà multi-condamnés.
17:37Sur toute l'année, là, j'ai les chiffres parce qu'on garde tous,
17:40tous étaient des gens déjà condamnés.
17:41Qu'est-ce que vous voulez que je vous dise ? C'est-à-dire qu'ils nous les laissent tous dehors.
17:43Donc nous, on doit faire avec ça.
17:45Et on doit savoir surtout qui on ne doit pas faire rentrer.
17:47Vous croyez que c'est marqué sur la tête des gens ?
17:49J'ai 14 condamnations, j'ai 33 condamnations.
17:51Non, ce n'est pas marqué.
17:52Pardon le Yarl, mais la boîte de nuit, enfin, je ne sais pas,
17:55ça devient quoi, c'est la jungle autour de la boîte de nuit ?
17:59Pas chez vous, puisque vous, vous faites respecter l'ordre.
18:01Pardon, mais je n'ai pas du tout envie d'aller en boîte de nuit.
18:03Vous faites extrêmement peur.
18:04Ça dépend des endroits.
18:05Oui, c'est ça.
18:06J'avais l'habitude, mes enfants, ils ne me mettent pas les pieds.
18:08Je vous le dis, à partir de ce soir, je vous le dis.
18:10Je vous le dis, les enfants, c'est même pas la peine d'imaginer...
18:13Non, mais c'est vrai, vous faites extrêmement peur.
18:15La drogue, la violence...
18:16J'ai une bonne nouvelle.
18:17C'est qu'en réalité, c'est vraiment l'endroit qui veut ça.
18:20C'est-à-dire que là, on est à un établissement de nuit,
18:22très gros, en centre d'une grande ville.
18:24D'accord ?
18:29Il y a deux autres établissements de nuit.
18:30C'est-à-dire qu'à, on va dire, 300 mètres de chaque côté,
18:32on est trois sur le même territoire.
18:33Je parle toujours de territoire.
18:34Donc, vous, c'est le monde de la nuit.
18:35Et donc, la nuit, à cet endroit-là,
18:37il y a énormément, énormément de gens à passer.
18:39Vraiment.
18:40Plusieurs milliers chaque nuit.
18:41Et en 2021, cet endroit-là n'était pas du tout géré.
18:44On est arrivé à la direction avec ma femme en 2021
18:46et c'est là que j'ai compris que c'était un merdier.
18:48Sans nom, très dangereux pour les gens.
18:49On y allait, c'était vraiment dangereux.
18:52C'est toute cette place.
18:53Mais ce n'était pas que des gens qui venaient chez nous.
19:00Là, aujourd'hui, depuis un an,
19:03on n'a plus ces problèmes-là.
19:04C'est vrai que beaucoup de gens parlent de nous.
19:05Mais nous, on a ce que j'appelle, on a pacifié la dalle.
19:07C'est-à-dire qu'on n'a plus du tout ces problèmes-là.
19:09Aujourd'hui, les gens qui viennent sur la dalle,
19:10ils se disent qu'il n'y a plus aucun problème.
19:12Vous savez que l'extrême-gauche, là,
19:13elle vient de lancer aussi un communiqué,
19:15un appel à voir les images de cette fameuse soirée
19:21où vous avez dû faire fermer votre établissement.
19:24Cette fameuse soirée, cette free party.
19:25Cherchez le mot free party, pardon.
19:28Je ne suis pas très habitué au free party.
19:32Quel est le nom de cette soirée fort sympathique ?
19:36Vous savez qu'il y a des appels qui sont lancés sur les réseaux sociaux.
19:39Vous en fichez ?
19:40Qu'est-ce que vous leur dites ?
19:41Je m'en fiche.
19:42Ils racontent ce qu'ils veulent.
19:43Ça ne m'intéresse pas.
19:44D'ailleurs, je ne regarde même pas.
19:45Il y a des députés.
19:46Union pirate.
19:47Je ne regarde même pas.
19:48Qu'est-ce que vous voulez que je vous dise ?
19:49Il y a des députés à l'EFI qui s'en mêlent.
19:50Oui, tant mieux pour eux.
19:51Puis ça permet de justifier un petit peu leur salaire.
19:53Parce qu'à un moment donné, il faut bien qu'aussi...
19:55Oui, oui, ce n'est pas très grave.
19:56Ça ne me touche pas en fait.
19:57Parce que quand on sait qu'on n'en est pas un, ça ne nous touche pas.
20:00Ça ne nous touche que quand on se sent pas à l'aise avec la situation.
20:03Je suis à l'aise avec cette situation.
20:04Je les laisse un petit peu braillés.
20:06Ils ont une excuse pour exister.
20:08Tant mieux pour eux.
20:09En fait, il ne faut pas oublier une chose dans cette histoire.
20:11Ce ne sont pas nous qui avons créé l'évacuation du Cineville qu'ils ont squatté.
20:15Ce n'est pas nous.
20:16C'est la police.
20:17Ce qui m'étonne dans cette histoire, c'est qu'il y a quand même une atteinte à la propriété.
20:20Je ne sais pas.
20:21C'est une histoire de la vie sans doute extrêmement désuète.
20:24Mais si vous voulez, encore une fois, je me souviens de ce premier principe de droit.
20:27Nul ne peut se prévaloir de sa propre turpitude.
20:30Ils ont bien investi un lieu qui n'était pas leur.
20:33C'est un terme pudique, free party, pour dire on s'installe où on veut, quand on veut.
20:37C'est un peu ça.
20:38C'est comme les refugiataires de Lyon.
20:39Ils sont installés à la raison, Gabriel Cluzel.
20:42Nous, on appelle ça le Cineville.
20:43Mais après, il y a une partie qui est au territoire public.
20:46C'est assez compliqué.
20:47Je n'ai pas trop suivi.
20:48Ce n'était pas eux.
20:49On est d'accord.
20:50Ah non, ce n'était pas eux.
20:51Et puis, encore une fois, j'insiste parce que l'union pirate ne parle que de nous.
20:55Mais nous ne sommes pas ceux qui avons fait évacuer les gens à l'intérieur.
21:00C'est la police qui a géré ça.
21:01Nous, on est les dommages collatéraux de l'histoire.
21:05C'est-à-dire qu'en fait, on s'est retrouvés avec tous les tuffers qui sont sortis
21:09et qui nous ont attaqués, nous, en priorité.
21:11Parce que de notre côté, il n'y avait pas de policiers.
21:13Les policiers étaient derrière.
21:14C'est fou.
21:15C'est fou, mais vous représentez ce vers quoi.
21:19On avance quand même dans notre société.
21:20C'est-à-dire qu'il faut qu'il y ait des personnes comme vous qui se fassent rempart
21:24parce que les forces de l'ordre sont parfois en difficulté.
21:27Donc, vous faites rempart entre la société ordinaire, si j'ose dire, et les voyous.
21:32C'est vrai que c'est assez terrifiant d'imaginer que cela suffit à vous faire traiter de fasciste.
21:38Puis moi, j'ai une autre question, mais c'est subsidiaire.
21:40Pourquoi on vous appelle le... ?
21:41Le Yarl ?
21:42Oui.
21:43Il faut lire le livre.
21:45La réponse au livre, ça s'appelle un teasing.
21:47D'accord de vers.
21:48Si je raconte tout de vie.
21:49J'ai une question courte et une question longue.
21:51Alors écoutez, on va commencer par la longue.
21:54Mais une longue comment ?
21:56Non, mais ce n'est pas si long.
21:57Je me méfie de vous.
21:58On va commencer par la courte.
21:59On va commencer par la courte.
22:00Donc, vous disiez que vous étiez dans la nuit depuis 30 ans.
22:03Est-ce que vous avez vu une augmentation de la violence dans le monde de la nuit avant et après le Covid ?
22:11Dans l'intervalle où ça a fermé, est-ce que quand ça a rouvert, les choses avaient changé ?
22:16Alors, je vais vous dire quelque chose de très important, Nathan.
22:18Ce n'est pas dans le monde de la nuit qu'il y a la violence.
22:21C'est aux extérieurs des établissements.
22:23C'est ça qu'il faut comprendre.
22:25Dans les boîtes de nuit aujourd'hui, vous faites le tour de la France.
22:27Regardez, il ne se passe rien.
22:29En fait, aujourd'hui, c'est très rare d'avoir un fait d'hiver dans une boîte.
22:32Dans la boîte, dans l'enceinte de l'établissement.
22:34Je parle là pour toutes les boîtes de nuit de France.
22:36En réalité, vous regardez, il n'y a plus de fait d'hiver.
22:38Il y a 20 ans, 25 ans, on entend des bagarres générales, coups de couteau dans une boîte.
22:41Ça n'existe plus. Il n'y en a plus.
22:43Maintenant, on parle des extérieurs des établissements.
22:45Crépole, c'était un bal.
22:47Mais bon, on était sur un lieu à sortie de couteau.
22:50Il y a eu dans l'année 3 ou 4 coups de couteau.
22:52Il y a eu des tirs à Marseille sur une sortie de discothèque il n'y a pas très longtemps.
22:55Il y a un mois où Willy, l'agent de sécurité à qui on peut encore rendre hommage parce qu'il avait une famille quand même,
22:59avec des enfants, qui est mort, il s'est fait tirer dessus.
23:02Encore une fois, c'est dehors.
23:04Ce sont des gens qui n'ont rien à faire, ne serait-ce que même devant un établissement de nuit.
23:12Ils ne devraient même pas avoir le droit de s'approcher des endroits où il y a plein de publics.
23:15Parce que ce sont des gens dangereux.
23:17Mais on nous les laisse tous dehors.
23:18J'explique tout ça dans le livre.
23:20J'explique toutes les raisons de la situation française.
23:22Je me souviens quand Bruno Retailleau s'était rendu à Rennes.
23:25Un déplacement sur le thème du trafic de drogue.
23:28Vous avez échangé avec le ministre de l'Intérieur.
23:31Est-ce que vous avez encore un lien avec le ministère ?
23:34Peut-être pas avec lui directement.
23:36Pas avec lui directement.
23:37Mais il m'avait promis que des sénateurs, dont une sénatrice qui prendrait contact avec moi,
23:41c'est exactement ce qui s'est passé.
23:43Il a tenu sa promesse.
23:45Ils m'ont demandé de parler du problème des lacrymogènes,
23:48de changer la réglementation en urgence.
23:50Mais il y a plein de choses.
23:51J'ai demandé de changer la réglementation des caméras.
23:53J'ai demandé trois critères différents.
23:56J'explique ça dans le livre en détail pour que les gens comprennent bien les raisons.
23:59Aujourd'hui, si on ne veut plus qu'il y ait de crépoles,
24:01il faut vraiment changer les règles de caméra
24:03et de l'utilisation des lacrymogènes pour les agents de sécurité
24:06qui protègent des gens où il y a beaucoup de monde.
24:09J'estime qu'à partir de 400-500 personnes,
24:11on doit protéger des gens,
24:13et c'est très important de le faire bien.
24:15Il faut pouvoir protéger les gens.
24:16Et pour pouvoir, on ne peut pas y aller avec juste des mains
24:18quand les gens en face arrivent avec des armes.
24:20Vous voyez ce que je veux dire ?
24:21Hier soir, par exemple, j'ai deux filles...
24:23Des armes ? Vous en avez souvent, des armes ?
24:25Vous parliez des couteaux, mais des armes à feu ?
24:27Les armes, oui, bien sûr.
24:29En fait, ils vont dans leur coffre de voiture
24:31et ils sortent des choses de leur coffre de voiture.
24:34Donc, à un moment donné, on doit aussi réagir.
24:36Qu'est-ce que vous voulez que je vous dise ?
24:37C'est le système.
24:38Aujourd'hui, notre pays est comme ça,
24:40et on doit faire avec parce qu'on n'est pas du tout aidés.
24:43Et encore une fois, je vous dis, la police...
24:45J'ai vu plein de messages en disant...
24:47Si, par exemple, ils avaient été en ombre hier soir,
24:49si on parle de cette nuit.
24:50S'ils avaient été en ombre,
24:52on n'aurait rien fait, nous,
24:53parce que ça n'aurait pas été notre travail.
24:54Ils se seraient mis...
24:55Par exemple, 25 policiers devant la boîte,
24:5725 policiers derrière la boîte,
24:58il n'y avait plus de sujet.
25:00On n'avait rien à faire,
25:01nous, on continuait notre soirée,
25:02chacun surveillait l'établissement.
25:04Nous, on protégeait notre établissement,
25:05eux, ils protégeaient les extérieurs,
25:06parce que c'est leur travail, c'est leur rôle,
25:08et il n'y a plus de sujet.
25:10Sauf que ce n'est pas ce qui s'est passé,
25:11on nous a laissés face à 200, 300 personnes
25:14devant nous à nous jeter des canettes de bière
25:16et des bouteilles de verre.
25:18Et avec ça, on a retrouvé
25:20une cinquantaine de bouteilles de verre
25:22explosées devant l'établissement.
25:23Je ne sais pas si vous imaginez
25:24ce que c'est qu'une cinquantaine,
25:25c'est une mini-guérilla quand même.
25:26Non, non, on attend deux verres.
25:28La question longue, entre guillemets,
25:30c'est que je vous écoute depuis tout à l'heure,
25:33et j'essaye de comprendre
25:36quel est votre message politique.
25:38Alors si j'ai bien compris,
25:40vous dites premièrement sur la question
25:42du racisme ou de la société,
25:43que vous êtes un laboratoire
25:45d'une société multiculturelle
25:47dans votre boîte de nuit,
25:48et que vous êtes super favorable à ça,
25:50et qu'en cela, on pourrait vous classer
25:52progressiste sur ce plan.
25:54Si j'ai compris aussi,
25:56vous estimez qu'il y a une insécurité
25:58qui augmente, voire qui explose,
26:01et qu'avec ces profils de multirécidivistes.
26:04Et si j'ai bien compris aussi,
26:06vous estimez que face à cette insécurité,
26:08il faut avoir parfois des réponses non légales.
26:10C'est ce que vous avez dit,
26:11quand vous parliez des photos.
26:12On n'est toujours pas à la question.
26:13Et alors là, c'est là qu'il y a quelque chose
26:14qui me gêne.
26:15Est-ce que vous ne pensez pas
26:16que quand vous assumez le fait de dire
26:18sur la question de prendre en photo
26:20ou de rendre public les visages,
26:21je crois, des personnes qui agressent,
26:22d'assumer d'avoir une réponse non légale
26:24à un problème,
26:25que vous ne participez pas du problème
26:26que vous dénoncez ?
26:27Pas du tout.
26:28Quand je me suis rendu compte
26:29que tout ce qu'on mettait en place
26:30de légal, ça ne fonctionnait pas.
26:32Vraiment.
26:33À un moment donné,
26:34quand j'ai vu que ce qui fonctionnait
26:35était quelque chose de pas légal,
26:37mais en tout cas en le faisant,
26:38ça a protégé les abords de l'établissement,
26:40j'ai gardé ce qu'il me restait,
26:42en fait, ce qu'on m'a laissé.
26:43Et quand ça fonctionne,
26:45je dis, si ça marche, on y va.
26:47Et les dealers détestent être filmés,
26:49c'est surtout les dealers, je parle,
26:51parce que c'était surtout eux et les MNA.
26:53Ils détestent être filmés
26:55et être mis sur les réseaux sociaux
26:56parce que ça crame leur business.
26:57Ils sont cramés totalement sur une ville.
26:59Et bien, ça a fonctionné.
27:00Ils ne viennent plus.
27:01Je n'ai plus de dealers devant la boîte
27:03depuis un an.
27:04Plus de dealers.
27:05C'est important ce que je dis.
27:06C'était un endroit où on avait
27:075 points de deals autour de la boîte.
27:08Il n'y en a plus.
27:09Vous voyez, comme quoi,
27:10ce sont des méthodes peut-être simples,
27:11non violentes,
27:12mais la présence de caméras,
27:14effectivement, ça peut éloigner les dealers.
27:16Il n'y a plus de vente de drogue ?
27:18Non.
27:19Devant l'établissement, je n'ai plus rien.
27:21Et ça fait plusieurs mois que ça dure.
27:23Ils ne viennent plus
27:24parce qu'ils sont affichés sur des réseaux.
27:26Et grâce aux gens qui me suivent,
27:27comme je fais beaucoup de vues,
27:28des millions de vues par mois,
27:30ça a marché en fait.
27:31Et vous n'avez pas été poursuivi
27:32parce que j'en reste encore là.
27:34Je constate qu'aujourd'hui,
27:36il y a beaucoup de gens qui s'engagent
27:39dans des parcours judiciaires,
27:41même s'à l'origine,
27:42ils devraient plutôt aller se cacher
27:44de ce qu'ils ont fait.
27:45Non, parce que pour l'instant,
27:46je n'ai pas eu le cas.
27:47On a eu quelques plaintes,
27:48mais ça n'a pas donné de suite sérieuse.
27:50Je pense que le procureur que nous avons
27:52est quelqu'un d'intelligent
27:54et qui sait que la situation
27:55est devenue tellement catastrophique,
27:57en tout cas dans notre ville,
27:58qu'il ne nous saute pas dessus
28:00au moindre problème.
28:01C'est une question effectivement d'interprétation.
28:03Comment expliquez-vous l'évolution de Rennes,
28:05cette ville par exemple ?
28:06C'est catastrophique.
28:07En fait, encore une fois,
28:09ce n'est pas que Rennes.
28:10On va dire Rennes.
28:11Non, mais Rennes, c'est un peu emblématique.
28:14Vous avez raison.
28:17Toutes les très grandes villes,
28:19c'est devenu très compliqué en France.
28:21Toutes les grandes villes étudiantes
28:22sont remplies de dealers.
28:24Quand on a des consommateurs,
28:26on a des dealers.
28:27C'est compliqué en fait.
28:28J'essaie de parler de ça souvent.
28:30Je parle de ça souvent sur mes vidéos.
28:32J'en parle dans le livre.
28:33J'ai un long moment où je parle de ça dans le livre
28:34parce que c'est dramatique.
28:35Il faut le prendre en compte.
28:36La jeune génération,
28:37il faut les sauver.
28:38Je vous le dis.
28:39Parce qu'il n'y a pas que des consommateurs.
28:40La jeune génération ne croyait pas
28:42que les dealers,
28:43ce sont que des rebeux
28:44qui sont dans les quartiers
28:45ou les renois.
28:46Je le dis encore ça.
28:47On ne voit que ça à la télé.
28:48Ils sont partout.
28:49C'est ça qui touche tout le monde.
28:50Aujourd'hui, les 18, 22, 23 ans
28:52qui n'ont plus un rond,
28:53même quand ils travaillent au McDo,
28:54qui n'arrivent pas à payer leur loyer,
28:56ils font quoi pour résister ?
28:57Le travail secondaire, c'est du deal.
28:59Et ça, je l'explique dans le livre.
29:01J'ai un long moment là-dessus.
29:03C'est important de le comprendre.
29:05Et de préserver nos jeunes.
29:06Merci infiniment, Le Yard, d'être venu.
29:08Ça va mal finir, votre livre.
29:11Merci beaucoup en tout cas
29:12de dire les choses.
29:13Merci de m'avoir reçu.
29:14Je vous en prie.
29:15On se tiendra informés
29:17de la suite de cette affaire
29:19qui est agitée par l'extrême-gauche
29:21et les députés et les filles.
29:22Merci infiniment.
29:2320h45 sur Europe 1.

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