Dans « LCP-Lundi C'est Politique », en partenariat avec franceinfo et Challenges, Francis Letellier reçoit cette semaine Patrick Mignola, ministre délégué, chargé des relations avec le Parlement.
Depuis le lundi 7 octobre, Francis Letellier présente ce nouveau rendez-vous hebdomadaire, où il reçoit les grands leaders politiques, en partenariat avec franceinfo et Challenges.
Alors que l'Assemblée nationale figure plus que jamais au coeur de la vie politique, Francis Letellier interroge chaque lundi à partir de 19h30 les ténors du parlement et du gouvernement.
En première partie de l'émission : un tête-à-tête d'une quinzaine de minutes avec une grande personnalité politique, pour mettre en perspective l'ouverture de la semaine parlementaire, avant les Questions au Gouvernement du mardi.
Francis Letellier est ensuite rejoint en plateau par trois chroniqueurs, journalistes politiques des rédactions de LCP, franceinfo et Challenges, pour un échange avec l'invité.
Pour conclure l'émission, le face à face : une personnalité issue du monde culturel, économique ou social (écrivain, artiste, expert...) interpelle l'invité et réagit à ses propos.
Hugo au Perchoir, « streamer » politique et parlementaire sur Twitch, intervient également lors de l'émission, en relayant les questions de sa communauté.
Depuis le lundi 7 octobre, Francis Letellier présente ce nouveau rendez-vous hebdomadaire, où il reçoit les grands leaders politiques, en partenariat avec franceinfo et Challenges.
Alors que l'Assemblée nationale figure plus que jamais au coeur de la vie politique, Francis Letellier interroge chaque lundi à partir de 19h30 les ténors du parlement et du gouvernement.
En première partie de l'émission : un tête-à-tête d'une quinzaine de minutes avec une grande personnalité politique, pour mettre en perspective l'ouverture de la semaine parlementaire, avant les Questions au Gouvernement du mardi.
Francis Letellier est ensuite rejoint en plateau par trois chroniqueurs, journalistes politiques des rédactions de LCP, franceinfo et Challenges, pour un échange avec l'invité.
Pour conclure l'émission, le face à face : une personnalité issue du monde culturel, économique ou social (écrivain, artiste, expert...) interpelle l'invité et réagit à ses propos.
Hugo au Perchoir, « streamer » politique et parlementaire sur Twitch, intervient également lors de l'émission, en relayant les questions de sa communauté.
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00:00Le sillage de François Bayrou au Modem et aujourd'hui, il est chargé de faire le lien entre le Premier ministre et les parlementaires, en particulier à l'Assemblée nationale où aucun parti n'a la majorité.
00:09Une mission de confiance pour Patrick Mignola. L'enjeu pour le gouvernement et le Premier ministre étant de durer. Est-ce que ça va tenir jusqu'en 2027 ? C'est le pari.
00:16Patrick Mignola, ministre des Relations avec le Parlement, a été invité de LCP, l'Indice Politique.
00:22Générique
00:38Bonsoir et ravi de vous retrouver pour LCP lundi. C'est Politique. Bonsoir Patrick Mignola.
00:42Bonsoir Francis Letellier.
00:43Je vous présente ceux qui vont vous interroger à mes côtés au cours de cette heure d'émission. Sonia Gobry de France Info, toute nouvelle arrivée, mais juste avant, à ses côtés, Clément Méric de LCP, pour commencer.
00:53Donc Sonia Gobry. Bonsoir Laurent Fargues, de Challenge. Hugo Couturier, alas, Hugo Auperchoir, qui relèvera commentaires et questions grâce à la chaîne Twitch LCP Assemblée nationale.
01:03Avec vous, Patrick Mignola, on va parler de la situation internationale, bien évidemment. Emmanuel Macron s'est adressé aux Français pour leur dire qu'il leur faudra faire des efforts.
01:10Lesquels ? Qui devra faire des efforts ? Des questions qui restent en suspens et seront probablement au cœur des débats parlementaires.
01:16Mais nous allons aussi parler du dossier des retraites, des réformes à venir. Il y en a plein. Est-ce qu'elles passeront toutes ? Ça, c'est une question.
01:21Et puis, avec l'invité face à vous en fin d'émission, on parlera de la natalité qui baisse en France et si c'est un vrai enjeu.
01:27L'Ukraine, d'abord, qui va être au centre des préoccupations du gouvernement cette semaine, évidemment, comme la semaine dernière déjà, avec probablement des retombées sur le travail parlementaire.
01:35Et notamment une question sur le financement de l'effort de défense. Parce qu'il a été question ces derniers jours de créer un nouveau livret d'épargne pour financer la défense.
01:45Ou bien, il y a une autre solution, de consacrer une partie des sommes du livret A pour financer les nouvelles dépenses de défense. Quel est le scénario le plus plausible ?
01:57Alors, c'est en effet, comme vous l'avez souligné, une initiative pour faire appel à de l'épargne privée plutôt que de faire du rabot budgétaire.
02:06C'est-à-dire que qu'est-ce qui est nécessaire pour que la France soit force de paix ? Je le dis comme ça parce que dans force de paix, il y a force.
02:14Et donc, on doit se renforcer si on veut être une puissance de main de nature à sauvegarder la paix en Europe.
02:22Et ça passe par les moyens financiers.
02:23Et ça passe par des moyens financiers qui sont des moyens d'investissement.
02:26Sur les deux livrets, là, quels sont ?
02:28Je veux souligner ça. Ce sont des moyens d'investissement. C'est-à-dire qu'il y aura évidemment besoin, au niveau du budget de l'État,
02:35de faire environ une augmentation d'une trentaine de milliards par an de commandes publiques d'armement.
02:41Mais pour ce faire, si on ne veut pas acheter les armes à l'étranger, si au contraire, on veut relancer l'industrie de défense en France et la développer,
02:50il faut qu'on améliore la structuration de cette industrie de défense. Et comment on va le faire ?
02:55À Bercy, vendredi dernier et le 20 mars prochain, ont été réunis et seront réunis tous les acteurs privés de la finance française.
03:04Les banques, les assurances, les mutuelles, les fonds d'investissement.
03:08Et on va les autoriser, ce qui n'était pas le cas jusqu'à présent.
03:11Et parfois, pour certains d'entre eux, leur propre statut leur interdisait d'investir.
03:15On va les autoriser à investir dans la défense.
03:18Mais comment ? Est-ce que ce sera en créant un nouveau livret ?
03:22Non, là, en l'occurrence, eux peuvent le faire directement.
03:25C'est-à-dire que quand vous placez votre argent à la banque et qu'on vous propose un produit d'épargne, on vous propose d'investir en zone euro, hors zone euro.
03:33Si vous êtes un patriote européen, vous investissez dans la zone euro. Dans cette zone euro, vous choisissez le dynamique, l'équilibré, le prudent.
03:40Et en fonction de ça, on place dans certains secteurs qui sont plus ou moins porteurs ou plus ou moins risqués.
03:45Mais tous ces secteurs, en fait, on excluait la partie défense.
03:49Là, ça va nous permettre de réouvrir cette possibilité d'investir dans la défense.
03:53Sans créer un livret spécifique ?
03:55Et on peut avoir, pour l'épargne populaire, ça c'est la première partie, mais vous voyez bien que c'est la majeure partie.
04:00Et la deuxième partie, il peut y avoir un appel à l'épargne populaire pour qu'effectivement, ceux qui souhaitent participer le fassent.
04:07J'entends, mais vous n'avez pas dit comment. Est-ce que c'est un nouveau livret ?
04:10En fait, je sais que c'est assez nouveau.
04:13C'est pour savoir quelle est la piste qui est la plus plausible. Un nouveau livret ?
04:17Il y a toutes les pistes possibles. Il peut y avoir une partie du livret A en sachant que le livret A doit néanmoins être sauvegardé sur la partie logement social,
04:25parce qu'il y a des besoins de logement social qui sont très importants.
04:29Donc ce n'est pas exclu que une partie aille à la défense ?
04:31Et il peut y avoir, dans ce cas-là, peut-être un élargissement de ce que peut être le livret A pour qu'une partie aille à la défense.
04:36Ça, c'est le gouvernement qui décide ?
04:38Un nouveau livret ? Ça, c'est Bercy qui le décidera.
04:41C'est le Premier ministre qui arbitrera, in fine.
04:43Mais c'est sur la table ?
04:44C'est sur la table, mais surtout, en fait, il faut regarder quel est l'objectif.
04:51C'est de se dire qu'il y a deux éléments à bien organiser pour augmenter notre effort de défense.
04:58Le premier, il est dans le cadre du budget de l'Etat.
05:01Tous les efforts de réforme de l'Etat, de maîtrise de la dépense publique qu'on peut avoir,
05:05de telle sorte qu'on dégage des marges de manœuvre pour trouver ces 30 milliards,
05:08pour qu'on ait, pour les téléspectateurs, une idée.
05:11Qu'est-ce que c'est, 30 milliards ?
05:1230 milliards, c'est l'équivalent d'un point et demi de TVA.
05:14On ne va pas augmenter la TVA d'un point et demi.
05:16On ne va pas augmenter les impôts à des niveaux représentant 30 milliards d'euros.
05:21Là, en revanche, on peut faire un certain nombre d'économies sur l'Etat.
05:24Et puis après, il va y avoir besoin de faire appel à de nouveaux appels d'offres pour commander de l'armement.
05:29Ça peut passer par l'épargne populaire.
05:31Mais le plus important, c'est de regarder, avec les acteurs financiers,
05:34comment on peut créer un patriotisme financier pour que, demain, ils investissent aussi dans l'industrie de l'énergie.
05:40Pour inciter les Français à aider.
05:42Et donc, concrètement, pour répondre à votre question, parce que je vous ai fait une longue réponse, je suis désolé.
05:45C'est important qu'on comprenne que ce sont tous ces acteurs qui doivent être mobilisés.
05:50Et en fonction des discussions qu'on a avec eux, il pourra y avoir une décision à la fin de privilégier tel ou tel véhicule.
05:58Mais j'ai bien compris qu'une partie du livret A qui servirait à financer la Défense, ça, ça reste une des options.
06:04Ça peut être une des options.
06:05Sébastien Lecornu, ministre de la Défense, va recevoir, lui, les dirigeants politiques pour leur exposer, à lui clos, la situation en Ukraine.
06:12C'est ce qu'il a annoncé le ministre de la Défense. Vous confirmez, ça va avoir lieu cet après-midi ?
06:16Oui, oui, ça doit avoir lieu jeudi. Je crois que c'est le Premier ministre qui va présider cette réunion.
06:20Ça se passera jeudi à Ballard.
06:22Donc au ministère de la Défense ?
06:24Donc au ministère de la Défense, oui.
06:25Sous l'égide du ministère de la Défense ? Non, sous l'égide direct du Premier ministre ?
06:28Oui.
06:29De toute façon, il y a des réunions qui se tiennent.
06:31Vous dites oui parce que le ministre de la Défense a dit c'est moi qui vais recevoir les...
06:33Non mais il les reçoit, il les invite, mais comme Éric Lombard à Bercy invite les acteurs financiers aussi le 20 mars.
06:40Et en l'occurrence, parce que c'était quand même un élément important, c'est bien que le Premier ministre soit là.
06:44Donc pour la première, pour ce lancement, le Premier ministre sera présent.
06:47Vous en attendez quoi ? Une union nationale ?
06:50Je crois que d'abord, il faut informer le plus possible et dans le respect de ce qui doit rester secret, évidemment,
06:59toutes les forces politiques et de façon transparente.
07:01Le président de la République a commencé à le faire.
07:03Il l'a fait aussi directement avec les Français pour leur dire quelle était la situation.
07:09Elle a quand même considérablement évolué compte tenu des évolutions des positions états-uniennes.
07:17Quels efforts il faudra qu'on produise ensemble pour désormais résister à la Russie qui nous menait une guerre à bas bruit,
07:25une guerre hybride, puisqu'elle venait plutôt troubler les réseaux sociaux.
07:29Elle essayait d'avoir de l'influence sur les opinions publiques européennes et y compris la nôtre.
07:33Parfois, on pouvait avoir des cyberattaques de la part de sites russes sur des hôpitaux ou sur des administrations.
07:39Désormais, voilà, il faut qu'on se mette dans une situation dans la mesure où...
07:44Alors, est-ce que vous attendez une union nationale à l'issue de cette rencontre ?
07:49En tout cas, on va donner suffisamment d'informations.
07:52Ce que j'ai constaté la semaine dernière à l'Assemblée nationale, c'est qu'il n'y avait pas d'opposition formelle ou de principe ou virulente.
08:02Les débats, objectivement, étaient de très bon niveau à l'Assemblée nationale.
08:06Même s'il n'y avait pas grand monde.
08:08On ressent une forme de gêne au Rassemblement national ou à El-Effi,
08:17parce qu'ils ont pu avoir, sinon, de la fascination, en tout cas de la bienveillance pour les positions de Vladimir Poutine depuis le début de ce conflit.
08:26Mais en l'occurrence, on ressentait, dans beaucoup de forces politiques, dans une très grande majorité des deux assemblées,
08:35la volonté de faire bloc autour d'un pays qui doit désormais faire face à une menace nouvelle.
08:41Et même aux deux bords de l'hémicycle, la volonté de travailler et de s'écouter, c'est suffisamment rare pour être souligné.
08:52Juste une chose avant de passer la parole à Clément Méric.
08:55Il y aura d'autres débats comme ça au Parlement sur l'Ukraine ?
08:57Aussi souvent que nécessaire.
08:59D'ailleurs, il y en a un dès demain soir.
09:02C'est une proposition de résolution qui a été déposée par le groupe Lyot sur les avoirs russes.
09:06Et à chaque fois que la situation évoluera, par exemple, si demain il y a un plan de paix qui est établi
09:13et que la France doit prendre une position ou que l'Union européenne doit prendre une position,
09:16il y aura autant de débats que nécessaire.
09:18Et ça veut dire, rapidement, que les députés ou les sénateurs doivent s'attendre à siéger non-stop s'il le faut ?
09:23Si la situation l'exige. De toute façon, l'Assemblée nationale et le Sénat l'ont déjà fait.
09:27Non, il y a les vacances parlementaires.
09:29Oui, mais l'Assemblée nationale et le Sénat, vous savez que lorsqu'on a eu la crise Covid, par exemple,
09:32on avait accepté à l'époque, évidemment, de siéger pendant les vacances parlementaires.
09:37De supprimer les vacances parlementaires.
09:39Donc ça pourrait être le même cas si la situation se présentait.
09:41Les parlementaires sont évidemment responsables.
09:44La question ne se posera même pas. Je pense que si c'est nécessaire, évidemment, le Parlement siège.
09:48Clément.
09:49Oui, Monsieur le Ministre, pour augmenter le budget de la Défense dès cette année,
09:52il va falloir un budget rectificatif, le faire passer devant le Parlement ?
09:56Non, pas nécessairement.
09:58Sur ce que j'expliquais tout à l'heure, en fait, on est plutôt dans le champ réglementaire
10:02pour inciter un certain nombre d'institutions financières à investir dans la Défense.
10:06Et sur les commandes d'armement, on a une ELPM, une loi de programmation militaire qui a été votée,
10:12qui permet aujourd'hui d'avancer.
10:16On a des recettes supplémentaires, comme vous le savez, de 195 millions d'euros
10:22sur la base des avoirs russes, en fait, que les avoirs russes ont rapportés
10:26depuis qu'ils ont été gelés.
10:29Donc pour le moment, on n'aura pas forcément besoin de projet de loi de finance rectificatif.
10:34Clément.
10:35Dans son allocution la semaine dernière, Emmanuel Macron a expliqué que pour financer ce réarmement,
10:39il faudrait, je cite, des réformes, des choix et du courage.
10:43Qu'est-ce qu'il faut entendre par là ?
10:45La première des réformes, c'est celle qu'on a commencée dès le lendemain du vote du budget.
10:50C'est-à-dire, c'est la réforme de l'État, parce qu'on a voté un budget qui était satisfaisant pour personne.
10:56Il faut dire les choses comme elles sont.
10:58Il y a eu beaucoup de responsabilités de la part des forces politiques
11:00de ne pas censurer le gouvernement sur ce budget, parce qu'il fallait un budget à la France.
11:04Mais c'est un budget qui, parfois, s'est fait au rabot.
11:08C'est fait avec probablement trop peu de discussions avec les collectivités locales,
11:15avec toutes les forces politiques, avec les parlementaires.
11:18Et dès le lendemain, on a commencé à travailler sur ce que le Premier ministre a appelé la réforme de l'État,
11:23qui est presque un mot valise aujourd'hui.
11:25Mais c'est comment on redéfinit les missions de l'État,
11:27on redéfinit ce qui est nécessaire pour bâtir un budget qui permette de dégager des marges de manœuvre
11:31sans y aller au rabot de façon aveugle.
11:35Oui, M. Mignola, il y a des gens qui réagissent dans le tchat.
11:38Justement, sur les propos d'Emmanuel Macron, je prends deux réactions.
11:41Il y a Rasenberg qui dit « Dans six mois, on va nous dire qu'il faut travailler deux ans en plus pour l'effort de guerre. »
11:45Désolé les sandants.
11:46Et il y a quelqu'un qui dit « Quand est-ce qu'on taxe nos milliardaires ? ».
11:49C'est vrai qu'on parle de courage.
11:50Est-ce qu'il ne serait pas temps de demander une contribution supplémentaire à l'effort de guerre,
11:54j'ai envie de dire, aux plus riches et non pas aux plus faibles ?
11:57Alors, sur la première question, la question de la durée du travail,
12:01pour qu'on travaille tous un peu plus dans la semaine ou un peu plus dans la vie,
12:05c'est une question qu'on a laissée aux partenaires sociaux.
12:09Moi, je fais partie de ceux qui ne veulent pas intervenir sur le sujet,
12:12mais il y a des solutions.
12:13Et en tout cas, il faut décorréler le sujet de l'effort de défense des sujets de la protection sociale.
12:21Et le Premier ministre l'a bien répété.
12:22La protection sociale, elle fait partie du modèle social français.
12:25Si la France veut être une force de paix, c'est précisément parce qu'elle veut défendre son modèle.
12:29On ne va pas casser le modèle.
12:30Et sur les plus riches ?
12:31Et sur le patriotisme ?
12:32Et sur les plus riches, comme vous le savez, le Bercy travaille sur une contribution sur les hauts patrimoines,
12:39qui revient à quoi ?
12:42Qui revient à dire hauts routiers de production.
12:44C'est-à-dire qu'on ne met pas les entreprises dedans,
12:46parce qu'il ne s'agit pas d'aller taxer les chefs d'entreprise sur le patrimoine professionnel
12:50qui crée de la croissance et qui crée des emplois.
12:52Il y a un certain nombre de poches d'argent dormant,
12:55par exemple dans des holdings, qui ont permis à un certain nombre de Français d'échapper à l'impôt.
12:59En fait, ce serait une sorte de contribution sur la sur-optimisation fiscale.
13:03L'optimisation fiscale, ce n'est pas interdit.
13:05La sur-optimisation, c'est immoral.
13:06Et ce sera axé sur l'effort militaire, cet argent-là ?
13:10Une fois que ça rentre dans le budget, ça permettra de dégager des moyens.
13:15Et vous disiez à l'instant, François Bayrou a dit qu'il ne fallait pas toucher au modèle social.
13:19Est-ce qu'il y a des secteurs, des dépenses qui sont sanctuarisées ?
13:22Et si oui, lesquelles ?
13:23Il y a d'abord un très grand effort à faire,
13:26ce qui est le souci principal du gouvernement aujourd'hui, sur la question de la santé.
13:30Les Français sont très inquiets sur la question de l'accès aux soins,
13:33sur la question des déserts médicaux, et ils ont raison de l'être.
13:38Donc ça ne touche pas ?
13:39Aujourd'hui, non seulement il ne faut pas y toucher,
13:41mais en plus, il faut qu'on arrive à réformer, à réorganiser tout notre système de soins,
13:45à améliorer l'accès aux soins partout sur le territoire,
13:47parce que la santé aujourd'hui, alors qu'elle était à l'équilibre il y a 4 ans,
13:51aujourd'hui, elle fait 15 milliards de déficits.
13:54Et donc, avant même les retraites, qui sont autour de 6-7 milliards,
13:58depuis qu'on a les chiffres de la Cour des comptes, on en a 15 milliards à faire.
14:01On a sanctuarisé, y compris sur ce budget, les questions de défense,
14:06une grande partie des questions liées aux affaires étrangères,
14:10et donc la question va plutôt être dans la réorganisation des moyens,
14:14parce qu'on sent que, à la différence d'autres pays, si on se compare,
14:17parce que parfois il faut le faire de façon humble,
14:19il y a certains pays qui arrivent à faire mieux que nous en termes d'accès aux services publics,
14:23avec moins de budget, et donc on doit être capable de faire des économies
14:26et d'améliorer le service public.
14:27Mais donc, il y aurait des coupes pour quels services publics ? L'éducation, par exemple ?
14:31En fait, on a demandé à tout le monde, à chaque ministère,
14:35le Premier ministre a réuni, ça faisait longtemps que ça n'avait pas été le cas,
14:38l'ensemble des directeurs d'administration centrale,
14:40pour redéfinir leur mission, redéfinir leur organisation,
14:43et si on a des conséquences budgétaires en tirée, c'est au terme de ça.
14:46Alors, ce n'est pas au calendre grec,
14:48on a tous une copie à remettre pendant trois semaines,
14:52et on aura des arbitrages qui devront être faits dans les deux mois.
14:54Laurent ?
14:55Oui, sur les retraites, le Premier ministre a lancé une concertation
14:58entre les syndicats et le patronat.
15:00Alors, pour l'instant, on voit mal sur quels sujets il pourrait se mettre d'accord,
15:03vous évoquiez des pistes, quelles pistes vous envisagez,
15:06ou peuvent être envisagées au gouvernement pour réformer la réforme de 2023 ?
15:10Alors, évidemment, il n'y aurait rien de pire pour le ministre des Relations et le Parlement
15:15que d'empiéter sur ce que vont se dire les partenaires sociaux.
15:20Moi, je vois se dégager un certain nombre de propositions sur la question de l'âge,
15:26parce qu'on voit bien que c'est un blocage pour beaucoup de Françaises et de Français
15:31qui ont considéré ce choix comme injuste parce qu'il était le même pour tout le monde.
15:35Et ça, je crois que les partenaires sociaux peuvent avancer sur ce sujet
15:38pour se mettre d'accord, parce que selon le métier qu'on fait au cours de la vie,
15:43les efforts ne sont pas les mêmes, et donc la question de la pénibilité sera centrale.
15:46Et on voit bien que si on est capable d'avoir une modularité sur les durées de cotisation,
15:51ça permet aussi de mieux qualifier, notamment, le travail des femmes
15:56et la situation des femmes quand elles arrivent à la retraite.
15:58Il y a un deuxième sujet sur lequel on commence à dégager quelque chose,
16:01c'est comment on pourrait conforter le système des retraites,
16:04notre système par répartition, qu'il faut préserver en tant que tel.
16:07Ça, pour le coup, c'est pas négociable pour le gouvernement,
16:10mais comment on pourrait le conforter, comme c'est le cas dans la fonction publique,
16:13avec une partie qui serait de l'épargne retraite,
16:16et qui viendrait créer une troisième couche, parce qu'on a le régime général,
16:19on a le régime complémentaire avec la GR Carco,
16:21et on a une troisième tranche qui pourrait venir conforter l'ensemble du système.
16:25– Ce qu'on appelle la capitalisation.
16:26– Enfin, il y a la gouvernance, ce qu'on appelle la capitalisation,
16:29mais moi, je recommande d'arrêter d'appeler capitalisation,
16:32parce que quand on dit capitalisation dans notre pays,
16:34on dit c'est la capitalisation à la place de la répartition.
16:36Moi, je pense qu'il ne faut pas faire fromage ou dessert, il faut faire fromage et dessert.
16:39– Quand vous dites ça, vous donnez un peu une feuille de route aussi
16:41aux partenaires sociaux qui sont en train de discuter.
16:43Vous pourriez les laisser tranquilles en disant, on va voir ce qui sort.
16:46– Mais si je vous dis, j'ai envie de laisser les partenaires sociaux tranquilles,
16:49vous allez dire que je suis un mauvais invité.
16:51– Mais vous pensez qu'un accord est possible sur la question de l'âge légal
16:54entre les partenaires sociaux ?
16:55– Moi, en fait, je crois que les partenaires sociaux, ils vont trouver un accord.
17:01– Oui, mais lequel ?
17:02– Mais tout simplement, parce que tous les jours,
17:06on les voit gérer les retraites complémentaires dans la GR Carco ensemble.
17:10Et ils ne sont pas d'accord sur tout.
17:12Mais en fait, quand les Français partent à la retraite,
17:15ils partent avec un régime de base et un régime complémentaire.
17:17Le régime de base, il fait l'objet de débats plus ou moins compliqués
17:21et plus ou moins démagogiques au Parlement tous les deux ans
17:23ou tous les cinq ans en fonction de la situation économique
17:25et de l'équilibre du régime de retraite.
17:27Le régime à GR Carco, il ne fait jamais de débat au Parlement,
17:30c'est un accord entre les partenaires sociaux.
17:32Le Parlement peut avoir le dernier mot s'il y a un problème,
17:34mais il s'accorde entre eux.
17:35Donc, s'ils s'accordent sur la première couche,
17:38je pense qu'ils s'accorderont sur la couche de l'autre.
17:41Les discussions vont se poursuivre,
17:43mais le président du Conseil d'orientation des retraites
17:45a jeté un pavé dans la mare.
17:47Pour lui, l'entrée en économie de guerre rend, je cite,
17:50« secondaire, voire dérisoire les débats ».
17:53Est-ce que ce n'est pas un désaveu du fameux conclave voulu par François Bayrou ?
17:57En fait, je pense qu'il faut faire des propositions
18:01et s'efforcer de ne pas porter des jugements.
18:03Vous savez, le Conseil d'orientation des retraites,
18:06lors des deux précédentes réformes des retraites,
18:09avait donné des avis qu'il a contredits lui-même deux années après.
18:13Donc, je pense qu'il faut laisser travailler tranquillement les partenaires sociaux
18:16et ne pas commencer à leur dire que le travail qu'ils font n'est pas important,
18:21le travail qu'ils font est fondamental.
18:23Je pense que les Français l'attendent.
18:24Parce que la vie continue.
18:25Bien sûr qu'il y a un effort de guerre à faire,
18:27mais la vie continue.
18:28Il y a besoin d'école, il y a besoin d'hôpital,
18:30il y a besoin de retraite, il y a besoin de transition écologique.
18:33Le président du Conseil d'orientation des retraites
18:35est le seul à faire monter cette petite musique-là.
18:37Il y a une partie du patronat, il y a certains membres aussi du Bloc central
18:41qui commencent à dire que débattre de l'âge légal
18:45de départ à la retraite à 63 ans au lieu de 64,
18:48quand il y a cet effort de guerre massif à faire,
18:50ce n'est peut-être pas une bonne idée.
18:51Il faudrait au contraire aller au-delà des 64 ans.
18:54Oui, je fais de la politique depuis 30 ans.
18:57J'ai constaté qu'à chaque fois que le sujet était difficile,
19:01on disait que ce n'était pas le moment.
19:02Le gouvernement dit que c'est le moment.
19:04De parler des retraites ?
19:05De parler des retraites.
19:06Malgré l'Ukraine ?
19:07Tous les sujets, même quand ils sont difficiles et surtout quand ils sont difficiles.
19:10Et malgré l'Ukraine ?
19:11Bien sûr, parce que la vie continue pour les Français et elle doit continuer.
19:14Et autre question sur les retraites,
19:16est-ce que le gouvernement pourrait reprendre une hausse des cotisations retraites
19:19si toutefois ça ressortait des négociations entre les partenaires sociaux ?
19:23Tout est ouvert, rien n'est interdit, il n'y a pas de question de tabou,
19:26sauf la remise en cause du système par répartition.
19:29Alors il y a beaucoup de lois, beaucoup de réformes qui sont au programme
19:31pour les mois qui viennent.
19:32La question c'est de savoir s'il y aura de la place pour tout,
19:33parce que là on a parlé des retraites.
19:34Vous avez dit, il faut que les Français continuent à vivre,
19:38parce que la vie quotidienne continue, malgré l'Ukraine.
19:40Et les Français le sentent ça aussi, parce qu'ils vont au travail tous les jours aussi.
19:43Sonia ?
19:44Alors il y a deux textes qui ont été déposés,
19:46un sur la fin de vie, l'autre sur les soins palliatifs.
19:49Est-ce que vous vous engagez ?
19:50Est-ce qu'il y ait deux votes en même temps au mois de mai ?
19:53Oui, absolument.
19:54On a réservé, bien que ce soit des textes d'origine parlementaire,
19:58deux semaines gouvernementales qui étaient réservées au gouvernement
20:01au mois de mai pour que ces textes soient étudiés.
20:04Ils feront l'objet d'une discussion commune,
20:06sur proposition d'ailleurs du Président du Sénat.
20:08C'est assez rare d'avoir deux textes en discussion commune.
20:10Pourquoi on a voulu le faire ainsi ?
20:12C'est parce qu'au fond les deux sujets, soins palliatifs et aides actives à mourir,
20:15sont deux sujets qui sont liés, mais qui ne doivent pas être dépendants l'un de l'autre.
20:19D'ailleurs il y a beaucoup de pays qui ont voté l'un et pas l'autre,
20:22ou inversement, en tout cas pas forcément ensemble.
20:25Et il y aura une discussion générale commune pour commencer,
20:28et il y aura un vote l'un après l'autre, le dernier jour.
20:33C'est-à-dire qu'on ne peut pas voter l'un et ne pas voter l'autre.
20:36C'est-à-dire en termes clairs, s'il y a de l'obstruction sur le premier,
20:39le deuxième sera étudié quand même.
20:41Il y a un texte qui est quand même plus facile à faire adopter,
20:43celui sur les soins palliatifs.
20:45Est-ce que vous seriez prêt à bloquer ce texte-là,
20:47pour qu'il y ait un vote en même temps sur la fin de vie ?
20:50À retarder les débats ?
20:52Non mais ce sera le cas.
20:53C'est-à-dire qu'il y a deux semaines gouvernementales,
20:56l'Assemblée aura la possibilité, par exemple,
20:58de décider d'un temps législatif programmé,
21:00mais même si ça n'était pas le cas,
21:01de toute façon, le vote aura lieu le même jour.
21:04On ouvre les deux débats le même jour,
21:06on commence par un texte, on poursuit par l'autre,
21:08et les deux textes auront voté le même jour.
21:10Oui mais attendez, ce que vous disiez Sonia...
21:11Donc ça n'avancerait pas pour les soins palliatifs ?
21:13Ça ne ?
21:14Ça n'avancerait pas pour les soins palliatifs ?
21:16Ce que vous disiez Sonia, c'est que les soins palliatifs,
21:18ça risque d'être, ça pourrait en tout cas,
21:20être voté plus facilement que la fin de vie.
21:23Si les soins palliatifs, c'est voté,
21:25disons, au bout de quinze jours,
21:27et que la fin de vie, ça prend six mois,
21:29vous allez retarder les soins palliatifs
21:31pour que ça arrive en même temps que la fin de vie ?
21:32Alors j'ai compris la question dans la question.
21:34Est-ce que le gouvernement, en faisant deux textes,
21:36en mettant soins palliatifs d'un côté
21:38et aide active à mourir de l'autre,
21:40voudrait que soit voté juste l'un et pas l'autre ?
21:42C'est-à-dire juste les soins palliatifs
21:44et pas l'aide active à mourir ?
21:46Absolument pas.
21:47Nous ne souhaitons pas que les deux figures
21:49dans le même texte,
21:50parce qu'effectivement c'est des sujets qui sont liés,
21:52mais on ne veut pas que l'envie de voter pour une chose
21:55entraîne nécessairement le vote pour autre chose.
21:58Les parlementaires, ils sont solides,
22:01ils sont pertinents,
22:02ils vont travailler en conscience,
22:04et ils sont tout à fait capables de se prononcer
22:06sur l'un et sur l'autre des textes.
22:08Et ayant vu les textes,
22:10qui ont déjà fait l'objet d'un énorme travail au Parlement,
22:13qui ont déjà fait l'objet de deux débats,
22:15je pense qu'avec deux semaines de temps gouvernemental,
22:17on arrivera à les voter,
22:19et je peux m'engager devant vous,
22:21que ce soit le même jour que ces deux votes élus.
22:23Et même, vous pensez,
22:24si l'aide active va mourir,
22:25vous pensez que ça ne prendra que 15 jours ?
22:27Ah oui, incontestablement.
22:29Vous êtes aussi optimiste que ça ?
22:30Oui, bien sûr.
22:31Pourquoi faire deux textes ?
22:32Je prends l'exemple du mariage pour tous en 2013,
22:35c'était en soi deux textes en un aussi,
22:37puisqu'il y avait le mariage pour tous
22:39et l'adoption même pour les personnes hétérosexuelles.
22:41Pourquoi faire deux textes ?
22:42Parce qu'il y a un certain nombre de...
22:43Ce n'est pas un échec, j'ai envie de dire.
22:44Il y a un certain nombre de parlementaires.
22:46En fait, un des pays en Europe
22:48qu'on montre comme un exemple sur l'aide active à mourir,
22:50c'est la Belgique.
22:51Elle a voté juste l'aide active à mourir.
22:52Les soins palliatifs n'étaient pas intégrés
22:54dans le texte d'aide active à mourir.
22:56Et en l'occurrence,
22:57il y avait un certain nombre de parlementaires
22:59qui voulaient se prononcer sur les soins palliatifs
23:01en faveur,
23:02mais pas en faveur de l'aide active à mourir.
23:04Il va falloir laisser cette possibilité-là.
23:06Et sur l'aide active à mourir,
23:08justement, vous redoutez plus de blocage
23:10du côté de l'Assemblée nationale
23:12ou plutôt du côté du Sénat ?
23:15En fait, il y a toujours un risque d'obstruction,
23:18évidemment,
23:19et c'est pour ça que j'évoquais en une phrase à l'instant
23:22la question du temps législatif programmé.
23:24Ça pourrait être une idée,
23:25un temps législatif programmé.
23:26C'est-à-dire qu'en fait,
23:27chaque groupe sait qu'il a un temps maximum
23:29pour participer au débat.
23:31C'est des temps qui sont très confortables.
23:33Ça peut être, ça peut correspondre
23:35à plusieurs dizaines d'heures de débat.
23:37Je ne crois pas qu'il faille craindre
23:40un sujet d'obstruction,
23:43surtout depuis qu'on a la certitude
23:45qu'il y aura bien une discussion commune
23:47et un vote commun.
23:48Et un vote commun.
23:49À la même date.
23:50À la même date.
23:51Et vous, vous êtes optimiste en disant
23:52tout ça, ça se fera au même moment.
23:53Il n'y a pas de raison qu'il y ait un texte
23:55qui prenne plus de temps que l'autre.
23:56Absolument.
23:57On va parler d'autre chose maintenant.
23:59Paris, Lyon, Marseille.
24:00Oui, c'est une autre actualité
24:02qui arrive à l'Assemblée et bientôt au Sénat.
24:04C'est le changement de mode de scrutin au municipal
24:06pour ces trois villes-là.
24:08La proposition de loi arrive à l'Assemblée
24:09en commission après-demain.
24:11Il va ensuite falloir franchir l'obstacle du Sénat.
24:13Or, Gérard Larcher est vent debout
24:15contre cette loi.
24:16Et visiblement, il compte mobiliser
24:17les sénateurs de droite
24:18contre ce texte de loi.
24:20Est-ce qu'elle n'est pas mornée, cette loi ?
24:22Est-ce qu'elle peut être adoptée
24:23sans la droite sénatoriale ?
24:24En fait, il ne faut jamais penser
24:26que les textes sont mornés.
24:27En fait, le gouvernement a voulu
24:30qu'à un an des élections municipales,
24:32il y ait plusieurs textes
24:34qui soient soumis au Parlement.
24:36Il y a un texte sur le statut de l'élu.
24:39Il y a un texte sur les compétences
24:41au assainissement.
24:42Il y a un texte sur l'urbanisme
24:43dans les communes.
24:44Il y a un texte sur le scrutin de liste
24:46dans les communes de moins de 1 000 habitants.
24:48Il y a un scrutin Paris-Lyon-Marseille.
24:50Tout ça, c'est des sujets
24:51qu'on connaît depuis des années,
24:52qui ont été largement documentés,
24:54expertisés.
24:56Donc, il y a des résistances,
24:57incontestablement,
24:58sur Paris-Lyon et Marseille,
24:59notamment de certains élus sortants.
25:02Mais j'ai rarement vu un élu sortant
25:04accepter facilement
25:05qu'on change le système
25:06qu'il avait fait élire.
25:08Vous pensez pouvoir convaincre
25:09la droite du Sénat
25:10et peut-être même celle de l'Assemblée,
25:11parce qu'on ne sait pas encore
25:12ce qu'a fait la droite de l'Assemblée.
25:13Aujourd'hui, le gouvernement considère,
25:16un peu comme le sujet
25:17qu'on évoquait tout à l'heure,
25:18qu'il doit affronter tous les problèmes
25:20et qu'il doit les soumettre au Parlement.
25:22Mais qu'effectivement,
25:23le Parlement a changé de nature.
25:24On est face à une Assemblée nationale
25:25qui n'a plus de majorité.
25:26Donc, on n'est pas certain,
25:27lorsqu'on présente un texte à l'Assemblée,
25:29qu'il va sortir tel qu'il est rentré.
25:32Mais il ne faut pas qu'on en fasse un drame.
25:34Si les parlementaires, demain,
25:35décident de ne pas voter PLM,
25:37on restera dans la même situation.
25:39Mais si on s'arrête là-dessus un instant,
25:41on essaie de se placer dans une démarche
25:43qui est une démarche
25:44de modernisation de la démocratie.
25:46Quand on fait le scrutin de liste
25:47dans les communes de moins de 1 000 habitants,
25:48c'est parce qu'on considère que les femmes
25:49qui habitent dans les communes
25:50de moins de 1 000 habitants,
25:51elles ont droit à la parité
25:52autant que sur le reste du territoire national.
25:54Quand on fait PLM,
25:56on considère que les habitants
25:57de Paris, de Lyon et de Marseille
25:58doivent pouvoir choisir leur maire
26:00exactement comme tous les autres Français.
26:02Si demain, on fait la proportionnelle,
26:03c'est parce qu'on se considère
26:04que toutes les sensibilités politiques
26:05devront être représentées dans le pays.
26:07Je vous fais même les transitions.
26:09Un mot sur la méthode.
26:11Cette réforme du mode de scrutin
26:13à un an de l'élection,
26:14elle s'est faite sans consulter
26:16les conseils municipaux de ces trois villes.
26:18Il n'y a pas eu, je crois,
26:19de saisine du Conseil d'État
26:21pour avis en amont,
26:22ce qui est une première
26:23depuis 17 ans, je crois.
26:25Vous voudriez donner l'impression
26:27de faire du tripatouillage électoral
26:28ou vous n'y prendriez pas autrement ?
26:29Depuis le temps qu'on parle
26:31d'outils de modernisation de la démocratie,
26:33j'étais étudiant à Sciences Po,
26:34on parlait déjà de comment on pouvait améliorer
26:36le mode de scrutin Paris, Lyon et Marseille.
26:38Si on avait créé un scrutin original
26:41qui n'a jamais été utilisé,
26:42là, en l'occurrence,
26:43on demande juste que Paris, Lyon et Marseille
26:45élisent leur maire
26:47comme n'importe quel autre
26:49des 35 000 autres communes en France.
26:51On peut faire tous les débats
26:55philosophiques, théorico-juridiques
26:57sur le sujet.
26:58La réalité, c'est que tout ça
26:59est parfaitement expertisé
27:01par tout le monde
27:02et depuis très longtemps
27:03et que toutes les circonvolutions
27:06qu'on vient de citer
27:07et qu'on aurait pu faire
27:08et les consultations très larges
27:10ressembleraient plutôt
27:11à des manœuvres dilatoires.
27:12Il faut que le Parlement s'exprime.
27:14S'il s'exprime pour,
27:15les habitants de Paris, Lyon et Marseille
27:16choisiront leur maire
27:17comme tous les autres Français.
27:18S'il s'exprime contre,
27:19ce ne sera pas un drame,
27:20on restera dans une anomalie.
27:22Certains disent aussi
27:23qu'il n'y aurait peut-être pas
27:24Rachida Dati dans le gouvernement.
27:25Cette polémique serait peut-être
27:27moindre.
27:28Il y a une autre question pour vous.
27:29Benoît Payan,
27:30si j'ai bien compris,
27:31le maire de Marseille,
27:32est assez favorable,
27:33mais il n'est pas au gouvernement.
27:35Même si j'aimerais bien
27:36qu'il y ait un peu plus
27:37de gens de gauche au gouvernement.
27:38C'est une théorie que Benoît Payan
27:39entre au gouvernement, vous ?
27:40En tout cas,
27:41il pourrait certainement
27:42faire un très bon ministre.
27:43C'est un appel du pied.
27:45C'est quelqu'un
27:46dont j'apprécie le travail à Marseille.
27:47Je trouve que c'est assez bien
27:48ce qu'il fait.
27:49On vous demande concrètement
27:50c'est quoi un ministre
27:51des Relations avec le Parlement
27:52puisqu'on nous dit
27:53que les ministres
27:54y ont aussi des relations
27:55eux-mêmes avec le Parlement.
27:56C'est quoi votre rôle ?
27:57Alors,
27:58c'est le ministre
27:59qui représente
28:00le gouvernement au Parlement.
28:01Et là,
28:02il sert à quoi ?
28:03Il sert à faire chef de gare.
28:04En fait,
28:05on prend tous les textes
28:06comme quand on joue au petit train
28:07et on essaie
28:08de les faire rentrer
28:09le mieux possible
28:10les uns derrière les autres
28:11pour qu'ils puissent être votés
28:12parce qu'on a un système
28:13d'organisation au Parlement
28:14qui est perfectible.
28:15Donc voilà,
28:16mon rôle,
28:17c'est de veiller
28:18à ce qu'on fasse rentrer
28:19le maximum de textes
28:20dans un minimum de temps
28:21pour que les gens
28:22puissent être votés.
28:23C'est le ministre
28:24qui représente
28:25le Parlement au gouvernement
28:26et qui,
28:27de temps en temps,
28:28rappelle aux ministres
28:29qu'ils doivent discuter
28:30avec les députés,
28:31avec les sénateurs
28:32et plus encore
28:33quand il n'y a pas de majorité.
28:34Et quand il n'y a pas de majorité ?
28:35On peut tous avoir une bonne idée
28:36s'il n'y a pas de majorité,
28:37c'est rare.
28:38Alors,
28:39Sonia Gobry,
28:40on va parler de la proportionnelle
28:41justement.
28:42Voilà,
28:43je reviens à ce mode de scrutin.
28:44Le modem pousse
28:45pour la proportionnelle.
28:46Vous poussez
28:47pour la proportionnelle
28:48tout comme François Bayrou
28:49qui en a parlé d'ailleurs
28:50lors de son discours
28:51de politique générale.
28:52Le président de l'Assemblée nationale
28:53a dit que ce n'était pas
28:54la priorité.
28:55Vous lui répondez quoi ?
28:56C'est vrai.
28:57C'est vrai.
28:58Je suis à peu près
28:59toujours d'accord
29:00avec Yael Broun-Pivet.
29:01Chacun le sait
29:02parce que je fais partie
29:03de mes amis
29:04et c'est un honneur pour moi.
29:05Donc,
29:06de temps en temps,
29:07je peux être en désaccord
29:08mais là,
29:09je suis d'accord.
29:10Ce n'est pas la priorité
29:11du moment
29:12parce que là,
29:13on est plutôt
29:14sur le bloc
29:15des collectivités locales.
29:16On a plutôt vocation
29:17à venir sur le mode
29:18de scrutin législatif
29:19au printemps.
29:20Le Premier ministre
29:21a fait des consultations
29:22avec l'ensemble
29:23des forces politiques
29:24et c'est sur la base
29:25de ces consultations
29:26qu'on pourra présenter un texte
29:27parce qu'il y a
29:28un certain nombre
29:29de partis politiques
29:30qui sont farouchement opposés
29:31à la proportionnelle
29:32mais ils sont
29:33de moins en moins nombreux,
29:34de plus en plus minoritaires
29:35et la question,
29:36c'est plutôt
29:37quel type de proportionnelle ?
29:38Est-ce qu'elle doit être régionale ?
29:39Est-ce qu'elle doit être départementale ?
29:40Tout le monde a son avis.
29:41Est-ce qu'il doit y avoir
29:42une prévision ?
29:43Si vous écoutez tout le monde,
29:44vous n'en sortez pas.
29:45Bonne chance.
29:46Moi, pour le coup,
29:47j'ai un avis assez simple.
29:48C'est qu'on a déjà utilisé
29:49un scrutin proportionnel
29:50en France en 1986.
29:51C'était la proportionnelle
29:52qui avait été mise en place
29:53par François Mitterrand.
29:54Par département,
29:55comme ça,
29:56on garde de la proximité.
29:57Et intégrale.
29:58Et l'intégrale.
29:59Ça permet une juste
30:00représentation de tout le monde
30:01et puis le cas échéant,
30:02et c'est les discussions
30:03qu'on a en ce moment
30:04avec les forces politiques,
30:05il pourrait y avoir
30:06un choix pour que
30:07on reste au scrutin majoritaire
30:08sur les plus petits départements
30:09parce que ça revient
30:10un peu pour eux-mêmes
30:11mais dans ce cas-là,
30:12c'est bien de garder
30:13les circonscriptions
30:14dans des départements
30:15qui sont moins peuplés
30:16et puis à partir
30:17d'un certain nombre de députés.
30:18Moi, j'avais déposé
30:19les deux propositions de loi
30:20quand j'étais député
30:21et on avait dit
30:22soit on fait
30:23l'intégrale départementale
30:24comme du temps de Mitterrand
30:25en 1986
30:26qui au passage,
30:27d'ailleurs,
30:28je le signale
30:29à toutes fins utiles,
30:30avait dégagé une majorité.
30:31Donc là,
30:32on est dans une assemblée nationale
30:33où le scrutin majoritaire
30:34n'a pas dégagé de majorité
30:35et à l'époque,
30:36il y avait un scrutin proportionnel
30:37qui avait dégagé une majorité
30:38et il y a une deuxième possibilité,
30:39c'est de dire
30:40un peu comme au Sénat,
30:41dans les petits départements,
30:42on a eu le scrutin majoritaire
30:43et dans les gros départements,
30:44on a eu le scrutin proportionnel.
30:45– Un petit département,
30:46c'est deux députés ?
30:47– Après,
30:48il peut y avoir
30:49toutes les barres possibles.
30:50Au Sénat,
30:51si on faisait
30:52le même mode de scrutin au Sénat,
30:53c'est à partir de deux sénateurs,
30:54ça correspondrait à partir
30:55de cinq ou six députés
30:56à l'Assemblée.
30:57– Vous parliez
30:58des partis
30:59qui sont farouchement opposés,
31:00ceux qui sont favorables
31:01comme le Rassemblement national,
31:02par exemple.
31:03Que disent-ils en ce moment ?
31:04– Aujourd'hui,
31:05ils sont toujours favorables
31:06et ils ont demandé d'ailleurs
31:07pourquoi on n'avait pas inscrit
31:09le scrutin proportionnel
31:10là,
31:11dans les trois mois qui viennent.
31:12C'est parce que,
31:13comme le dit
31:14la présidente
31:15de l'Assemblée nationale,
31:16ce n'est pas la priorité
31:17absolue du moment.
31:18La priorité absolue du moment,
31:19c'est tous les sujets
31:20qu'on vient d'évoquer
31:21sur le plan économique,
31:22social,
31:23écologique
31:24et de défense.
31:25C'est,
31:26s'agissant
31:27des institutions démocratiques,
31:28le sujet des municipales,
31:29parce qu'on est
31:30à un an des municipales,
31:31sur le mode
31:32de scrutin législatif,
31:33voilà,
31:34c'est le sujet
31:35des municipales.
31:36Sur le mode
31:37de scrutin législatif,
31:38voilà,
31:39on peut programmer ça à l'automne.
31:40Oui,
31:41autre dossier
31:42sur la loi
31:43de lutte
31:44contre les narcotrafiques.
31:45Il y a
31:46quelques mesures
31:47qui ont été supprimées
31:48en commission,
31:49notamment une mesure
31:50pour rendre
31:51certains procès verbaux
31:52masqués
31:53pour les avocats
31:54pour garantir
31:55le secret
31:56d'un certain nombre
31:57d'investigations.
31:58Il y a aussi
31:59un sujet
32:00sur le KC,
32:01les chiffrements
32:02des messageries
32:03WhatsApp,
32:04etc.
32:05Est-ce que c'est favorable
32:06à réintroduire
32:07ces mesures
32:08dans les discussions
32:09qui vont arriver ?
32:10Le gouvernement,
32:11c'est la position
32:12du ministre de l'Intérieur,
32:13il y a un alignement parfait
32:14de ce point de vue-là
32:15avec lui,
32:16c'est de se donner
32:17les moyens
32:18de lutter
32:19contre le narcotrafic.
32:20Donc,
32:21il faut réintroduire
32:22ces dispositions ?
32:23Et donc,
32:24on voit bien
32:25que,
32:26parfois,
32:27sur des sujets
32:28de liberté publique,
32:29il faut qu'on soit
32:30respectueux
32:31de notre état de droit,
32:32évidemment.
32:33On voit aussi
32:34qu'on est dévoyé
32:35par un certain nombre
32:36de ces narcotrafiquants.
32:37Et donc,
32:38notamment,
32:39la question
32:40du secret
32:41sur Internet
32:42a permis
32:43aux narcotrafiquants
32:44de développer
32:45énormément
32:46d'activités
32:47en se réfugiant
32:48derrière le secret.
32:49Donc,
32:50je pense que
32:51l'Assemblée
32:52aurait intérêt
32:53en séance plénière
32:54à réintroduire
32:55ces dispositions
32:56parce que sinon...
32:57Sur les messageries cryptées ?
32:58Sur les messageries cryptées.
32:59Donc,
33:00le gouvernement
33:01va demander
33:02à ce que ce soit
33:03et sur la mise
33:04à l'écart
33:05de certaines données
33:06concernant
33:07les enquêtes
33:08des narcotrafiquants.
33:09Il faut regarder
33:10en détail
33:11ce que ça représente
33:12par rapport
33:13aux droits de la défense
33:14parce que là,
33:15il y a des réglementations
33:16qui sont très claires
33:17sur les libertés publiques.
33:18Il faut qu'on l'expertise
33:19d'ici le passage en séance.
33:20Mais vous y tenez moins.
33:21Ça a l'air moins...
33:22Ce à quoi on tient,
33:23c'est de se doter
33:24d'une législation
33:25d'exception
33:26pour lutter
33:27contre le narcotrafic.
33:28Donc,
33:29il faut que le travail
33:30revienne
33:31avec les syndicats de police,
33:32les syndicats de magistrats,
33:33qu'on soit capable
33:34d'ici la séance
33:35de se doter du meilleur.
33:36Et des séances
33:37qui sont parfois holleuses.
33:38Vous le savez bien.
33:39Vous le savez, ça.
33:40J'ai eu une idée.
33:41J'ai même été surpris.
33:42Je voudrais revenir
33:43sur une idée que vous avez eue.
33:44Vous proposez
33:45de mettre davantage
33:46de micros dans l'hémicycle
33:47et de les laisser ouverts
33:48tout le temps
33:49pendant le temps des débats,
33:50en séance.
33:51Pourquoi ?
33:52Vous voulez démontrer quoi ?
33:53C'est presque une provocation
33:54de ma part
33:55parce que,
33:56comme je le disais tout à l'heure,
33:57le rôle du ministre
33:58des Relations avec le Parlement,
33:59c'est de veiller
34:01Et pour respecter
34:02les parlementaires,
34:03le premier des respects,
34:04c'est déjà qu'ils se respectent
34:05entre eux.
34:06Et quand je suis revenu,
34:07ça faisait deux ans
34:08que je n'avais pas mis les pieds
34:09dans l'hémicycle
34:10de l'Assemblée nationale,
34:11j'ai constaté effectivement
34:12que,
34:13même s'il y avait toujours eu
34:14des invectives,
34:15des interpellations,
34:16des volontés de déstabilisation,
34:17ça se faisait de façon ponctuelle.
34:18Ce n'était pas
34:19de façon organisée
34:20et systématique
34:21comme c'est le cas
34:22aujourd'hui.
34:23C'est-à-dire
34:24qu'il n'y avait pas
34:25d'hémicycle
34:26dans l'hémicycle
34:28Et il faut bien avouer,
34:29pour les citer,
34:30que la France insoumise
34:31décide parfois
34:32de rendre très difficile
34:33un débat,
34:34de rendre très difficile
34:35l'échange.
34:36Donc vous pensez
34:37que ça pourrait apaiser
34:38le chaos dans l'hémicycle ?
34:39Ah mais moi,
34:40je pense qu'il ne faut pas
34:41sonoriser tout le temps.
34:42Vous sonorisez pendant
34:43un quart d'heure,
34:44vous télévisez
34:45le bruit qu'il y a
34:46dans l'hémicycle,
34:47les Français s'en rendent compte
34:48et ils auront tellement
34:49honte de leurs députés
34:50qu'immédiatement
34:51ils iront les sermonner.
34:52Sauf que,
34:53vous disiez
34:54qu'il n'y avait pas
34:55d'hémicycle
34:57et vous disiez tout à l'heure
34:58que vous étiez toujours d'accord
34:59avec Yael Brown-Pivet,
35:00elle a déclaré hier
35:01qu'elle trouvait
35:02que ça n'avait pas
35:03beaucoup d'intérêt.
35:04Eh bien voilà,
35:05c'est la seule fois de l'année
35:06où je rends désaccord
35:07avec Yael Brown-Pivet
35:08mais c'est maintenant.
35:09C'est-à-dire que vous souhaitez
35:10qu'il y ait vraiment
35:11l'hémicycle ?
35:12Non mais c'est des sujets
35:13qu'on a évoqués bien sûr
35:14avec la Présidence
35:15et c'est elle,
35:16de toute façon,
35:17qui a la prérogative
35:18de faire ses choix.
35:19Elle ne va pas les mettre.
35:20En fait, mon rôle,
35:22à la hauteur des enjeux.
35:23Mais vous êtes bien conscient.
35:24Il n'y a pas de conseil municipal
35:25en France
35:26où parfois,
35:27il peut y avoir des gens
35:28qui sont en très très profond
35:29désaccord
35:30et qui ne passeraient pas
35:31leurs vacances ensemble
35:32comme dirait l'autre.
35:33Mais il n'y a aucun conseil municipal.
35:35Il n'y a aucune
35:36assemblée générale d'association.
35:37Il n'y a aucune réunion publique
35:39qui se déroule
35:40même sur des sujets
35:41extrêmement sensibles
35:42où on a
35:43plusieurs dizaines de personnes
35:45qui décident de pourrir un débat
35:47en multipliant
35:48les interjections permanentes.
35:50Il y a des formes de violence
35:52qui ne sont pas acceptables.
35:54Les parlementaires
35:55n'ont pas été élus pour ça.
35:56Il n'y a aucun inspecteur du travail
35:58qui viendrait dans l'hémicycle
35:59aujourd'hui
36:00qui accepterait
36:01de laisser travailler
36:02des heures durant
36:03des gens dans ces conditions-là.
36:04On ne va quand même pas
36:05leur mettre une prime
36:06de pénibilité pendant...
36:07Est-ce que vous allez
36:08faire le bras de fer
36:11avec Yannick Brune-Pivet
36:12pour qu'elle mette
36:13ses fameux micros ?
36:14Non mais jamais
36:15je ne ferai de bras de fer
36:16avec la présidente de l'Assemblée.
36:17C'est elle qui a la prérogative
36:19de ce type de décision.
36:21Parce que quand vous dites
36:22qu'il faut mettre des micros
36:23pour apaiser,
36:24vous laissez même penser
36:25qu'elle ne sait pas
36:26maîtriser l'Assemblée nationale.
36:27Non, non, en plus,
36:28ce n'est pas le cas.
36:29Je crois qu'elle l'a rappelé
36:30elle-même.
36:31Elle est la présidente
36:32qui a mis le plus de sanctions.
36:33Voilà.
36:34Moi, ce que je dis,
36:35c'est qu'en fait,
36:36j'appelle juste chacun
36:38à la responsabilité.
36:40On a des sujets
36:41qui sont extrêmement lourds.
36:42Vous voyez là,
36:43on a évoqué le sujet des retraites.
36:44On a eu le sujet
36:45de la fin de vie.
36:46On a eu des débats budgétaires
36:47qui étaient très importants
36:48et que les Français attendaient.
36:49On aura probablement
36:50des débats
36:51d'immense responsabilité
36:52sur le plan géopolitique
36:53et sur le plan
36:54de la défense nationale.
36:55Ce n'est pas parce qu'on est
36:56en désaccord
36:57qu'il faut empêcher
36:58les autres de parler.
36:59Voilà.
37:00Il y a des gens qui disent
37:01bon, les centristes aussi,
37:03ils ne sont pas les derniers.
37:04On se souvient de l'obstruction
37:05qu'il y avait eu
37:06lors de la niche insoumise
37:07où il y avait eu
37:08énormément d'amendements
37:09qui avaient été déposés
37:10par le Centre.
37:11On a aussi Fabien Di Filippo
37:12pendant la niche écologiste.
37:13Est-ce qu'il n'y a pas aussi
37:14une forme de responsabilité
37:15et aussi,
37:18quel équilibre trouver ?
37:19Moi, je commente
37:20le Parlement tous les jours
37:21sur Twitch.
37:22Entre les moments
37:23où les séances sont calmes
37:24mais les gens disent
37:25oh c'est chiant,
37:26on s'ennuie
37:27et les moments
37:28où ça part en bololo
37:29pour citer un ancien
37:30Premier ministre
37:31et les gens disent
37:32mais quelles images,
37:33ils sont payés
37:34avec nos impôts,
37:35c'est dégueulasse.
37:36Quel équilibre trouver ?
37:37L'équilibre,
37:38c'est d'être respectueux
37:39les uns des autres
37:40même si on peut évoquer
37:41et faire valoir
37:42de très profonds désaccords.
37:43Moi,
37:44quand j'étais dans
37:45l'hémicycle de la Santé,
37:46je me disais
37:47que quand j'étais dans
37:48l'hémicycle de l'Assemblée nationale,
37:49je n'étais pas connu
37:50pour être particulièrement
37:51calme et clément
37:52vis-à-vis de mes adversaires
37:54ou de mes concurrents politiques.
37:56En revanche,
37:57maintenant,
37:58en plus,
37:59on l'a documenté.
38:00Il y a un certain nombre
38:01d'instituts,
38:02de chercheurs
38:03qui ont travaillé
38:04sur la polarisation
38:05de la vie publique
38:06avec des termes,
38:07des mots,
38:08des phrases,
38:09des oppositions très dures,
38:10de la violence verbale
38:11qui est utilisée
38:12de façon systématique.
38:13En fait,
38:14le bon sens
38:15que tout le monde comprend
38:16parmi ceux
38:17qui nous regardent
38:18et vous le savez bien aussi,
38:19c'est que
38:20quand on est en désaccord,
38:21le principe même
38:22de la démocratie,
38:23c'est de trouver
38:24un mode de débat
38:26qui permette
38:27d'exposer ces désaccords
38:28sans aller à la violence.
38:29Vœux pieux.
38:30Donc, on n'a pas le droit
38:31de les empêcher
38:32par la violence.
38:33C'est mon rôle de le dire.
38:34Ça va faire 3 mois
38:35à la fin de la semaine
38:36que François Bayrou
38:37est à Matignon.
38:38Et c'est au bout de 3 mois,
38:39vous vous souvenez,
38:40que Michel Barnier
38:41avait été censuré.
38:42Depuis,
38:43le budget 2025 est passé.
38:44Vous ne nous souhaitez
38:45rien dire.
38:46Depuis,
38:47le budget 2025 est passé.
38:48Ouf,
38:49ça, c'est déjà
38:50un risque en moins.
38:51Mais le parcours d'embûche
38:52n'est pas terminé.
38:53Oui,
38:54et je vais vous parler
38:55de la méthode Bayrou.
38:56On a un Premier ministre
38:57qui reste assez flou.
38:58Avec lui,
38:59la parole des ministres
39:00est libre.
39:01C'est même la polyphonie
39:02pour reprendre le terme
39:03employé par Sophie Primat,
39:04la porte-parole du gouvernement.
39:05Est-ce que ne pas trancher,
39:06c'est la bonne méthode
39:07pour ne pas être censuré ?
39:08Je ne suis pas d'accord
39:10avec la conclusion
39:12que vous en tirez.
39:13Ce n'est pas parce qu'on laisse
39:14la liberté aux ministres
39:15parce que François Bayrou
39:16a choisi un certain nombre
39:17de poids lourds
39:18pour occuper
39:19les principales responsabilités
39:20gouvernementales.
39:21Ce n'est pas parce que
39:22vous recherchez le compromis.
39:24Et oui,
39:25on assume
39:26de chercher le compromis
39:27à tout prix.
39:28Et le compromis,
39:29ce n'est pas la compromission.
39:30On essaye de faire travailler
39:31ensemble des gens différents.
39:32Donc,
39:33on est capable,
39:34parfois,
39:35de mettre de l'eau
39:36dans notre vin.
39:37Ça ne veut pas dire
39:38ne pas trancher.
39:39Quand on réouvre
39:40le sujet de la retraite
39:41et qu'on veut faire
39:42la réforme de la réforme,
39:44quand on vient
39:45sur des sujets
39:46de défense nationale,
39:48quand on vient
39:49sur des sujets
39:50de narcotrafic,
39:51sur la simplification,
39:52sur ceux de la fin de vie,
39:53on n'évite aucun débat.
39:54Mais on a quand même
39:55du mal à voir
39:56la vision de François Bayrou.
39:57Certes,
39:58il réouvre le débat
39:59sur les retraites,
40:00mais que veut-il réellement ?
40:01Alors,
40:02la vision de François Bayrou,
40:03si vous voulez
40:04que je vous la résume,
40:05il l'avait fait
40:06plus longuement que ça
40:07dans sa déclaration
40:08de politique générale.
40:11C'est
40:12autant de liberté
40:13que possible,
40:14autant de solidarité
40:15que nécessaire.
40:16C'est ça, une société.
40:17Et démocratiquement,
40:18c'est considérer
40:19que la démocratie,
40:20c'est élever
40:21à son plus haut degré
40:22conscience et responsabilité
40:23du citoyen.
40:24C'est deux choses.
40:25C'est une vision économique,
40:26écologique et sociale
40:27qui fait
40:28liberté et solidarité.
40:29Et c'est,
40:30sur le plan démocratique,
40:31confiance dans la conscience
40:32et la responsabilité
40:33du citoyen.
40:34Justement,
40:35sur la réforme
40:36des retraites,
40:37est-ce que le vrai rendez-vous
40:38pour François Bayrou,
40:39ce n'est pas justement
40:40cette réforme
40:41avec un risque de censure
40:42à la fin ?
40:43Si, c'est possible.
40:44C'est pour ça que,
40:45justement,
40:46je trouvais que,
40:47quand vous disiez
40:48qu'on ne tranchait pas,
40:49au contraire,
40:50nous avons dit dès le départ,
40:51et c'était un engagement
40:52qu'on avait pris
40:53auprès du Parti socialiste,
40:54d'ailleurs,
40:55que le Parlement
40:56aurait le dernier mot.
40:57C'est-à-dire que,
40:58sur la base des conclusions
40:59du conclave
41:00des partenaires sociaux,
41:01on viendra devant le Parlement
41:02et il y aura,
41:03à ce moment-là,
41:04un risque de censure.
41:05Est-ce que,
41:06vous savez,
41:07en matière sociale,
41:08ce sera toujours
41:09le verre à moitié plein
41:10ou le verre à moitié vide ?
41:11Est-ce que d'aucuns
41:12voudront voir le verre
41:13à moitié vide
41:14forcément pour reprovoquer
41:15une crise au mois de juillet ?
41:16Peut-être.
41:17Nous, en tout cas,
41:18on fera le travail
41:19le mieux possible
41:20avec les partenaires sociaux
41:21parce qu'on pense
41:22qu'il y a des voies
41:23d'amélioration de la réforme.
41:24A propos des socialistes,
41:25Clément.
41:26Justement,
41:27il se trouve que la concertation
41:28sur la réforme des retraites,
41:29elle va prendre fin
41:30à peu près au même moment
41:31où va se tenir
41:32le Congrès du Parti socialiste.
41:33Est-ce que vous craignez
41:34que les enjeux de ce Congrès
41:35ne s'invitent dans ce débat
41:36et ne puissent accélérer
41:37la chute du gouvernement ?
41:38Oui,
41:39parce qu'il y a toujours
41:40des risques de surenchère
41:41quand il y a
41:42des compétitions internes
41:43aux partis politiques,
41:44mais ça vaut aussi
41:45pour les verres,
41:46ça vaut aussi
41:47pour la présidence de LR,
41:48ça vaut évidemment
41:49pour le Congrès du PS.
41:50Et non,
41:51parce que moi,
41:52je crois que le Parti socialiste
41:53est un parti de gouvernement
41:54comme les Républicains,
41:55comme les verres,
41:56je le crois.
41:57Donc, ça dépendra
41:58de qui gagnera
41:59le Congrès du PS.
42:00Et qu'à un moment donné,
42:01mais non,
42:02je pense que chacun
42:03mesurera sa responsabilité.
42:04Nous, on a dit
42:05notre ouverture au compromis
42:06sur tous les grands enjeux à venir.
42:07Parfois,
42:08on ne sera pas d'accord.
42:09Parfois,
42:10on est en opposition
42:11assez frontale
42:12avec le Parti socialiste.
42:13Mais vous dites,
42:14le Congrès du PS,
42:15ça peut peser quand même
42:16sur l'avenir du gouvernement.
42:17Mais ça peut peser
42:18parce que, voilà,
42:19dans la chaleur
42:20des dernières semaines
42:21et les nuits des congrès,
42:22il peut toujours
42:23se passer quelque chose.
42:24Mais ce que je crois,
42:25c'est que
42:26chaque famille politique
42:27a bien perçu
42:28lors de la censure
42:29le coût
42:30que ça avait représenté
42:31pour les Français.
42:32Et le coût
42:33que ça avait représenté
42:34pour eux.
42:35Y compris le Rassemblement national
42:36parce que Jordan Bardella
42:37explique depuis longtemps
42:38qu'il se prépare,
42:39il prépare son parti
42:40à la prochaine dissolution.
42:41Oui.
42:42Une censure du gouvernement
42:43en juin,
42:44ça permettrait peut-être
42:45de provoquer
42:46cette dissolution en juillet.
42:47Mais moi,
42:48je travaille au service
42:49des Français
42:50et je ne prépare pas
42:51ma famille politique
42:52à la dissolution.
42:53Vous n'y croyez pas ?
42:54Non.
42:55Sonia ?
42:56Parce que moi,
42:57je pense qu'on parviendra
42:58à trouver des compromis politiques
42:59dans ce pays
43:00qui n'a pas l'habitude
43:01de le faire.
43:02Mais parce que maintenant,
43:03il y a aussi le Congrès
43:04des Républicains
43:05au mois de mai
43:06pour élire le futur président
43:07du parti.
43:08Laurent Wauquiez
43:09ou Bruno Retailleau,
43:10ça change la donne
43:11pour le gouvernement ?
43:12Je ne crois pas.
43:13Je crois que c'est aussi
43:14une famille politique
43:15qui, désormais,
43:16fait partie
43:17du socle politique
43:18qui soutient le gouvernement.
43:20Il y aura forcément,
43:22quand on joue
43:24la présidence d'un parti,
43:25la volonté
43:26de se distinguer
43:27des autres.
43:28Et donc,
43:29ils vont plus souvent
43:31valoriser les différences
43:32qu'ils ont avec le gouvernement
43:34que les points de convergence.
43:36Il vaut mieux avoir
43:37Bruno Retailleau
43:38à la tête du parti
43:39qui est déjà dans le gouvernement
43:40que Laurent Wauquiez
43:41qui est à l'extérieur, non ?
43:42Objectivement,
43:43je travaille très bien
43:44avec l'un et avec l'autre.
43:45On est assez éloignés
43:47en termes de convictions
43:48et de réflexes
43:49sur un certain nombre de sujets.
43:50Il y a plein de sujets
43:51sur lesquels je suis pas en accord
43:52avec Bruno Retailleau.
43:53J'arrive à être avec lui
43:54au sein du gouvernement.
43:55Et avec Laurent Wauquiez,
43:56on s'est pas mal bagarrés
43:58lorsqu'on était
43:59en région Auvergne-Rhône-Alpes.
44:01Mais on arrive
44:02à travailler ensemble.
44:03Pourquoi vous n'êtes pas d'accord
44:04avec Bruno Retailleau ?
44:05Moi, j'ai un désaccord
44:07sur la façon de prendre
44:09les sujets d'immigration
44:11et de sécurité ensemble.
44:12Moi, je pense que
44:13la question de la sécurité,
44:14elle est majeure pour les Français.
44:15Il faut le traiter en tant que tel.
44:17Et que plus on relie
44:18le sujet de l'immigration
44:19et celui de la sécurité,
44:20et moins on se donne de chances
44:22de traiter et de l'un et de l'autre.
44:24Oui, monsieur le ministre,
44:26vous avez été battu en 2022
44:28aux élections législatives,
44:29tout comme Richard Ferrand,
44:30Amélie de Montchalin
44:31ou Laurent de Saint-Martin.
44:32Il y a eu Sarah El Haïry
44:33et Clément Beaune
44:34qui ont été battus en juin dernier.
44:36Dans une situation de défiance
44:38envers les responsables politiques
44:40et notamment de la majorité,
44:41est-ce que vous craignez pas
44:42d'alimenter un sentiment
44:43qui pourrait vous balayer
44:44aux prochaines élections,
44:45de ce recasage ?
44:46On parle de Manuel Valls aussi
44:48qui revient un peu
44:50d'une défaite électorale également.
44:52Vous aviez personne sous la main ?
44:54Je disais, c'est sympa pour moi
44:56et pour d'autres.
44:58Non mais je comprends
45:00ce que vous voulez dire.
45:02Je vais vous faire deux réponses
45:04super franches.
45:06La première, c'est que
45:08j'ai été battu aux élections
45:09après en avoir gagné neuf
45:11et qu'il n'y a pas beaucoup de gens
45:13qui peuvent dire dans une vie politique
45:15qu'ils ont gagné neuf fois
45:17les élections successivement.
45:19Et puis, je rappellerai
45:21qu'il y a aussi un certain nombre
45:23de ministres dans plein de gouvernements,
45:25de plein de couleurs différentes,
45:26qui, eux, n'ont jamais été candidats
45:28à des élections.
45:30Et que je trouve que c'est assez logique,
45:32au fond, que dans la vie politique,
45:33surtout maintenant qu'on a supprimé
45:34le cumul des mandats,
45:36il puisse y avoir des gens
45:37qui vont aux élections,
45:38qui les gagnent.
45:39D'autres, qui les perdent.
45:41Mais que pour autant,
45:42quand on a envie de se mettre
45:43au service de son pays,
45:44on puisse le faire.
45:45Et c'est mon cas.
45:46Patrick Mignola, on va recevoir
45:47maintenant l'invité qui va débattre
45:48face à vous.
45:49Qu'est-ce qui serait tout ce pourri ?
45:51Moi, je gagnais beaucoup plus
45:52quand je travaillais dans le privé
45:53que depuis que je suis ministre.
45:55Donc ce n'est pas un recasage.
45:57En tout cas, ce n'est pas quelque chose
45:59qui peut permettre qu'on me dise pourri.
46:01On va recevoir maintenant l'invité
46:02qui va débattre face à vous.
46:03Maxime Sbahi, qui est économiste.
46:05Il s'intéresse aux générations futures.
46:07Et voici son portrait signé
46:08Marco Pommier.
46:10Face à vous, Patrick Mignola,
46:12un libéral dans l'âme.
46:14Économiste, chroniqueur
46:16pour le journal L'Opinion,
46:17directeur d'un think-tank
46:19dédié à la révolution démographique.
46:21Une démographie au bord
46:23de la décroissance.
46:25L'an dernier,
46:26663 000 bébés sont nés en France.
46:29Un chiffre historiquement bas,
46:31du jamais vu depuis 1945.
46:33Résultat, quand nos EHPAD se remplissent,
46:36nos maternités et nos écoles désemplissent.
46:38On a fermé 5000 écoles en France
46:40depuis 2010.
46:41On a perdu un demi-million d'écoliers
46:43dans les classes maternelles et primaires.
46:45Donc moins d'écoliers,
46:47ça va être moins d'étudiants,
46:48ça va être moins d'actifs,
46:49ça va être moins de cotisants.
46:50Alors comment expliquer
46:51ce baby-boom à l'envers ?
46:53Pourquoi les naissances baissent-elles autant ?
46:55Notre invité analyse les causes
46:57dans ce livre,
46:58les balançoires vides.
47:00Il y a aussi une question de logement.
47:01Le logement qui est devenu inaccessible
47:03pour les jeunes générations.
47:04L'emploi, le travail qui ne paye plus.
47:06Ça prive de moyens pour faire des enfants.
47:08Les modes de garde
47:09qui sont devenus inaccessibles.
47:10Et cette dénatalité
47:11ne touche pas seulement la France.
47:13Le phénomène est mondial,
47:15obligeant les pays
47:16à faire des choix de société.
47:18Trois voies possibles,
47:19selon notre invité,
47:20la procréation,
47:21l'immigration
47:22ou la robotisation des métiers.
47:25Il y a un an,
47:26Emmanuel Macron a appelé
47:27au réarmement démographique.
47:29Je pense que le rôle de l'État
47:30n'est pas d'inciter
47:31ou d'encourager à avoir des enfants
47:32ou de prioriser
47:33des modes de vie sur d'autres.
47:35Alors comment relancer la natalité ?
47:37Face à vous,
47:38Maxime Zbaï.
47:41On va accueillir Maxime Zbaï
47:43sur ce plateau.
47:44Bonsoir, vous êtes économiste.
47:45Je vous laisse saluer le ministre.
47:47Bonsoir, merci d'être avec nous
47:48sur ce plateau.
47:49Le temps de vous installer,
47:50parce qu'effectivement,
47:51il était rappelé tout à l'heure
47:52que l'an dernier,
47:53Emmanuel Macron avait parlé
47:54de réarmement démographique
47:55sur fond de baisse
47:56de la natalité en France.
47:57Est-ce qu'il faut s'en inquiéter ?
47:58Et surtout,
47:59c'est un pays
48:00qu'il va falloir relancer presque.
48:02Oui.
48:03Monsieur le ministre,
48:04bonsoir.
48:05Je suis venu ici vous parler
48:06d'un sujet
48:07qu'on n'a pas trop l'habitude
48:08d'aborder, la démographie
48:09et qui néanmoins
48:10est un sujet majeur
48:11puisqu'il est en train
48:12de transformer notre pays,
48:13notre société,
48:14notre continent même
48:15puisque l'Europe est le continent
48:16de la dénatalité
48:17et du vieillissement.
48:18Et on a effectivement
48:19une pyramide des âges
48:20qui ne ressemble plus
48:21du tout à une pyramide.
48:22Elle grossit par le haut,
48:23on sait pourquoi.
48:24C'est la génération
48:25des baby-boomers,
48:26cette fameuse génération
48:27très nombreuse
48:28d'après-guerre
48:29qui a remonté
48:30les classes d'âge,
48:31qui aujourd'hui
48:32est pour 18 millions
48:33à la retraite
48:34et qui va continuer
48:35à grossir.
48:36Un nombre record
48:37de retraités
48:38qui passent un temps
48:39record à la retraite.
48:40Forcément,
48:41ça pose des gros problèmes
48:42de financement.
48:43Et puis,
48:44sur le bas de la pyramide,
48:45on commande à avoir
48:46ce profil
48:47qu'on comprend un peu moins,
48:48mais qui, en tout cas,
48:49est assez clair
48:50puisqu'on voit
48:51que depuis 15 ans,
48:52les naissances en France
48:53ont baissé de 22 %.
48:54Donc, ce n'est pas rien.
48:55On pensait pendant longtemps
48:56être résistant
48:57à la dénatalité.
48:58On était un peu le pays
48:59que le reste du monde
49:00admirait
49:01pour ses maternités pleines.
49:02Aujourd'hui,
49:03ce n'est plus le cas.
49:04Et on a
49:05ce miroir démographique
49:06qui est complètement
49:07inédit pour la France.
49:08Tous nos voisins
49:09qui sont confrontés
49:10à ces problématiques-là
49:11puisqu'on n'est pas
49:12les seuls,
49:13ont tiré des conclusions
49:14sur leur modèle social
49:15sur leur économie,
49:16sur leur société,
49:17sur l'âge de départ
49:18à la retraite,
49:19assez unanimes.
49:20Et nous, en 2025,
49:21on vit à l'heure
49:22d'un conclave
49:23qui entretient
49:24l'illusion,
49:25en tout cas,
49:26pour les prochaines semaines,
49:27qu'on va pouvoir
49:28travailler moins longtemps.
49:29Des fois, j'ai l'impression
49:30qu'on est dans
49:31un univers parallèle.
49:32Comment est-ce que
49:33vous expliquez
49:34ce décalage
49:35entre la démographie
49:36de la France
49:37et la réalité syndicale,
49:38politique
49:39des discours qu'on entend ?
49:40Je suis plus optimiste
49:41que vous
49:42sur le conclave
49:43des partenaires sociaux
49:44Je suis persuadé
49:45que même s'ils trouvent
49:46des progrès sociaux
49:47à faire dans cette réforme
49:48des retraites,
49:49ils auront aussi
49:50une vision
49:51et des propositions
49:52précises
49:53sur la façon
49:54de mieux équilibrer
49:55le système.
49:56Ce que vous soulignez,
49:58c'est la nécessité,
50:00c'est même l'obligation
50:02qu'on a
50:03de faire redémarrer
50:04la démographie
50:05dans notre pays.
50:06Il y a deux ans,
50:07maintenant,
50:08on avait établi
50:09avec François Bayrou
50:10au commissariat au plan
50:11un rapport
50:12sur la démographie
50:13et qui reprend
50:14pas mal de vos propositions
50:15mais vous allez encore plus loin
50:16et je vous en remercie
50:17parce que ça m'a permis
50:18comme ça
50:19de remettre à jour
50:20un certain nombre
50:21de propositions
50:22et je pense
50:23que la principale,
50:24je rejoins parfaitement
50:25ce que vous avez dit
50:26sur les sujets
50:27du travail
50:28qui doit payer,
50:29la question
50:30des modes de garde,
50:31la question
50:32de l'infertilité
50:33qui avait été lancée
50:34par le Président
50:35de la République,
50:36j'ajoute presque
50:37aussi celui
50:38de la mortalité infantile
50:39qui est plus élevée en France
50:40que dans d'autres pays
50:41de l'OCDE
50:42pour notre système
50:43hospitalier.
50:44Moi je vois
50:45une raison principale
50:46qui est la raison
50:47du logement aussi
50:48qui est quelque chose
50:49qu'il faut absolument
50:50relancer dans notre pays.
50:52Ça fait partie des choses
50:53qu'on n'a pas bien faites
50:54c'est très clair
50:55depuis que nous sommes
50:56arrivés aux responsabilités
50:57parce que pour faire
50:58des enfants
50:59il faut avoir la possibilité
51:00de louer
51:01ou d'acheter
51:02plus grand
51:03et qu'aujourd'hui
51:04la création du logement
51:05est complètement
51:06en panne en France
51:07et tout au long de la vie
51:08au moment où on fait
51:09des enfants
51:10on a un vu qu'un jour
51:11on va avoir
51:12un enfant
51:13et qu'eux aussi
51:14ils puissent trouver
51:15à louer ou à acheter
51:16et quand on part
51:17et quand on réfléchit
51:18sur les retraites
51:19on verra
51:20si demain
51:21il fallait réfléchir
51:22à un autre système
51:23de retraite
51:24vous savez
51:25il faut faire la différence
51:26entre les retraités
51:27qui sont propriétaires
51:28de leur logement
51:29et ceux qui sont
51:30locataires de leur logement
51:31parce que ceux
51:32qui sont locataires
51:33de leur logement
51:34quand ils ont une chute
51:35de revenus à la retraite
51:36ils sont dans une autre situation.
51:37A ceci près
51:38que les trois quarts
51:39des retraités
51:40qui ont 30 ans
51:41qui sont d'ailleurs
51:42moins propriétaires aujourd'hui
51:43que l'étaient leurs parents
51:44à leurs âges.
51:45Ça c'est pour les retraités
51:46mais il faut préparer l'avenir aussi.
51:47Alors bien sûr
51:48et en fait
51:49ce qui est quand même
51:50assez intéressant
51:51dans la natalité
51:52et dans cette chute
51:53des naissances qu'on voit
51:54c'est que moi
51:55je la trouve quand même
51:56assez symptomatique
51:57d'un pays
51:58qui s'est peu à peu
51:59désintéressé
52:00en vieillissant
52:01de sa jeunesse
52:02et qui en fait
52:03fait payer à sa jeunesse
52:04la crise du logement
52:05une fiscalité aberrante
52:06sur le travail
52:07qui non seulement
52:08les asphyxie
52:09alors ça
52:10ils n'ont pas parlé
52:11mais c'est pas
52:12un quotient familial
52:13ou un chèque
52:14ou une exonération fiscale
52:15en plus ou moins
52:16qui va faire repartir
52:17la natalité à la hausse
52:18on le voit dans tous les pays
52:19ceux qui essayent de faire ça
52:20ça ne fonctionne pas
52:21parce que c'est plus large que ça
52:22c'est un climat
52:23c'est un environnement
52:24c'est des modes de garde
52:25on ne naît pas
52:26d'une incitation fiscale
52:27et on n'achète pas
52:28la fécondité.
52:29Donc moi
52:30je pense que
52:31Mais elle a néanmoins
52:32baissé
52:33depuis que
52:34on a arrêté
52:35l'universalité
52:36des allocations familiales
52:37et qu'on avait
52:38réduit considérablement
52:39le quotient familial
52:40parce que
52:41de façon assez concrète
52:42pour les familles
52:43même si c'est un grand bonheur
52:44d'avoir des enfants
52:45c'est un coût
52:46qui déséquilibre
52:47le budget familial
52:48La réforme à laquelle
52:49vous faites allusion
52:50a probablement joué
52:51elle est rentrée en vigueur
52:52en 2016 je crois
52:53et en fait
52:54la délitalité a commencé
52:55en 2010
52:56donc ça remonte
52:57quand même bien avant
52:58et les facteurs
52:59pour moi sont
53:00beaucoup plus structurels
53:01beaucoup plus importants
53:02la question aussi
53:03c'est une question
53:04je trouve qui est politique
53:05au final
53:06c'est est-ce qu'on investit
53:07dans la ressource
53:08qui sera réfute
53:09c'est-à-dire la jeunesse
53:10les enfants
53:11les familles
53:12les jeunes parents
53:13ou dans ce qui est
53:14électoralement payant
53:15ce qui sont les retraités
53:16on voit bien
53:17le dernier gouvernement
53:18qui est tombé
53:19sur la question
53:20simplement
53:21de la valorisation
53:22des retraites
53:23et pendant ce temps-là
53:24on a un sous-investissement
53:25massif dans la petite enfance
53:26on a des actifs
53:27qui sont encore une fois
53:28asphyxiés
53:29par les cotisations retraites
53:30qui prennent maintenant
53:3128% de leur salaire brut
53:32tout ça c'est aussi
53:33un choix politique
53:34qui est fait
53:35c'est de donner la préférence
53:36aux jeunes
53:37parce qu'ils sont très nombreux
53:38parce qu'ils votent
53:39parce qu'ils sont mobilisés
53:40et je pense
53:41enfin moi j'ai un peu l'impression
53:42quand même qu'en France
53:43on a abandonné l'idée
53:44de dire la politique
53:45c'est pour la prochaine génération
53:46on a l'impression
53:47que c'est pour la prochaine élection
53:48et que le long terme
53:49a disparu
53:50dans cette démographie aussi
53:51je suis absolument d'accord
53:52avec ce que vous dites
53:53à ceci près
53:54que moi je crois
53:55qu'il ne faut pas
53:56opposer les générations
53:57je pense que
53:58on a aujourd'hui
53:59effectivement
54:00un déséquilibre
54:01qui est dû
54:02à certains transferts sociaux
54:03qu'on a
54:04des retraités
54:05pas tous
54:06mais des retraités
54:07qui sont plus à l'aise
54:08que d'autres
54:09et qui sont
54:10les principaux épargnants
54:11dans notre pays
54:12moi je pense
54:13qu'un des moteurs
54:14de la relance
54:15pour que demain
54:16on redonne confiance
54:17à des jeunes familles
54:18pour faire des enfants
54:19c'est leur donner
54:20la possibilité
54:21de pouvoir
54:22acquérir un logement
54:23et de vivre mieux
54:24c'est à dire
54:25une des mesures
54:26sur lesquelles
54:27on peut travailler aujourd'hui
54:28et c'est le cas
54:29parce que Bercy
54:30est en train de travailler
54:31sur ces sujets là
54:32c'est comment
54:33on pourrait faire en sorte
54:34que les donations
54:35soient facilitées
54:36entre grands-parents
54:37et petits-enfants
54:38et pas seulement
54:39entre parents et enfants
54:40que dans l'acquisition
54:41d'un logement
54:42il puisse y avoir
54:43une bonification
54:44de ce point de vue là
54:45que lorsqu'on place
54:46de l'épargne
54:47ça puisse être de l'épargne
54:48qui est moins fiscalisée
54:49si elle est mise
54:50au nom des petits-enfants
54:51donc vous voyez
54:52c'est non seulement
54:53bien sûr il faut
54:54de bien meilleures politiques
54:55en matière de petite enfance
54:56sur les collectivités locales
54:57font quand même déjà pas mal
54:58il y a de grandes différences
54:59dans les grandes villes
55:00c'est compliqué
55:01dans les villes moyennes
55:02ou dans les petites villes
55:03ça l'est moins
55:04parce que les départements
55:05et les communes
55:06ont beaucoup investi
55:07sur la garde d'enfants
55:08mais il faut aussi
55:09vous évoquer aussi
55:10dans votre livre
55:11est-ce qu'il faut faire appel
55:12à l'immigration
55:13aux robots par exemple
55:14pour combler
55:15le manque d'enfants
55:16c'est une question
55:17qui se pose
55:18dans le livre
55:19je fais un peu
55:20le tour du monde
55:21des pays qui sont
55:22confrontés à ça
55:23et en fait
55:24il y a trois voies
55:25il y a la voie des bébés
55:26la procréation
55:27donc on essaie de refaire
55:28partir là où c'est la fatalité
55:29c'est très compliqué
55:30et les robots
55:31qui en fait sont le Japon
55:32où on remplace
55:33les actifs qui manquent
55:34par des robots
55:35quelle est la piste
55:36la voie à emprunter
55:37en priorité pour l'immigration
55:38il faut dire la vérité
55:39vous le savez d'ailleurs
55:40vous l'avez écrit
55:41aujourd'hui
55:42l'augmentation
55:43de la population française
55:44elle ne se fait pas
55:45par le sol naturel
55:46elle ne se fait pas par les bébés
55:47elle se fait effectivement
55:48par l'apport de l'immigration
55:49donc l'immigration
55:50est une chance pour la France
55:51tout ce que ça peut
55:52représenter aujourd'hui
55:53de débats
55:54de polémiques
55:55d'irritants
55:56dans le monde politique
55:57ça doit nous inviter
55:58évidemment
55:59à redonner confiance
56:00c'est-à-dire
56:01ce que je crois fondamentalement
56:02c'est qu'on fait des enfants
56:03quand on a confiance à l'avenir
56:04quand on a envie
56:05de leur transmettre quelque chose
56:06on a le sentiment
56:07que le pays
56:08mais la robotique
56:09c'est déjà parti
56:10et on investit là-dedans
56:11et France 2030
56:12met de l'argent là-dedans
56:13et c'est formidable
56:14très loin de l'agricultion
56:15internationale en France
56:16oui
56:17vous avez vu
56:18qu'il y a quelques entreprises
56:19qui sont en difficulté en ce moment
56:20sur lesquelles le gouvernement
56:21travaille
56:22pour les soutenir
56:23en matière de robotique
56:24mais
56:25derrière tout ça
56:26c'est d'abord
56:27la confiance
56:28dans nos valeurs
56:29et dans notre pays
56:30qu'il faut reconstituer
56:31alors je ne sais pas
56:32si ce gouvernement
56:33fait tout bien
56:34mais en tout cas
56:35il le fait dans ce sens
56:36on va s'arrêter là-dessus
56:37sur cette conclusion
56:38merci Maxime Zbaï
56:39merci à mes confrères
56:40et consoeurs
56:41de m'avoir accompagné
56:42ce soir
56:43et merci Patrick Mignola
56:44d'avoir accepté notre invitation
56:45dans lundi
56:46c'est politique sur LCP
56:47qui revient la semaine prochaine
56:48bonne soirée
56:49merci à bientôt