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Les États-Unis vont lever "immédiatement" la suspension de l'aide à l'Ukraine, suite aux discussions entre les deux pays en Arabie Saoudite.

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00:00Sur la reprise immédiate de l'aide des Etats-Unis à l'Ukraine,
00:03on va retrouver tout de suite Élise Philips qui suit ces pourparlers à Adjeda,
00:07et on la retrouvera dans un tout petit instant.
00:10Général, quand je dis « l'histoire s'écrit en direct »,
00:16on était assez loin d'imaginer qu'à si court terme,
00:18les Etats-Unis étaient susceptibles de rétablir cette aide militaire.
00:22On n'a pas encore exactement de détails,
00:24alors qu'à l'instant, une autre information nous parvient,
00:26Washington et Kiev vont conclure un accord sur les minerais dès que possible.
00:29Ce qui apparaît donc comme l'élément de contrepartie,
00:34accord sur les minerais qui permet donc un rétablissement de l'aide américaine à l'Ukraine.
00:38Accord sur les minerais, on s'est beaucoup exprimé sur la question.
00:42Ce qui est important aujourd'hui, c'est de redonner des yeux et des oreilles à l'Ukraine.
00:45Ça, c'est absolument fondamental.
00:47Et ensuite, de relancer, au-delà des yeux et des oreilles,
00:51de relancer les équipements et les munitions dont a besoin l'Ukraine pour se défendre.
00:57Si ces deux aspects sont remplis par l'aide américaine,
01:02plus toute l'aide européenne que l'on oublie toujours de mentionner,
01:06parce que nous nous voyons toujours beaucoup plus petits.
01:09Heureusement, Claude Malluret est à côté de nous.
01:12Mais nous nous voyons toujours beaucoup plus petits que nous sommes.
01:14La vérité, c'est que nous sommes des grandes puissances.
01:17Pour la France, encore une grande puissance stratégique.
01:20Et que la journée d'aujourd'hui à Paris en témoigne et le montre.
01:24Et donc, si nous poursuivons cette aide à l'Ukraine
01:27et que les États-Unis, pour des raisons d'intérêt qui leur sont propres,
01:30décident de reprendre le flux et de redonner des yeux et des oreilles,
01:34il me semble que le signal est un signal impérieux vis-à-vis de la Russie, de Poutine.
01:41Un signal impérieux.
01:43Et je crois que ce bras de fer qui aujourd'hui se déroule devant nos yeux,
01:47dont nous n'avons pas tous les tenants et les aboutissants,
01:49il y a certainement beaucoup de clauses dans ces négociations
01:52qui sont des clauses encore inconnues, que nous découvrirons peut-être au fur et à mesure,
01:55mais peuvent nous donner un peu d'espoir et nous dire
01:59que la fin de l'histoire n'est pas encore écrite.
02:03Et nous avons encore de très belles pages à écrire.
02:05Et c'est important ce que vous dites sur l'aide américaine,
02:06puisqu'on a parlé ces derniers jours d'aides qui marchaient sur deux jambes
02:10et qui avaient été suspendues.
02:11Il y avait non seulement l'aide militaire,
02:12et il y avait sans doute encore plus importante sur le front,
02:15le renseignement qui avait été suspendu
02:16et qui faisait dire aux troupes ukrainiennes qu'elles étaient au fond, dans le noir.
02:20Notamment quand il s'agissait d'essayer de voir les manœuvres
02:23qui avaient lieu du côté de la frontière russe.
02:27Ça veut dire, Claude Maluret, que la scène qui a stupéfié le monde entier
02:32dans le bureau ovale entre Volodymyr Zelensky et Donald Trump,
02:35qui devait à ce moment-là signer l'accord sur les minerais,
02:38ça veut dire que cette scène-là, au fond, il y a une sorte de...
02:42On est en train d'essayer de recoller les morceaux après cette scène.
02:46Je dirais, ça c'est du Trump.
02:49Vous allez avoir ça pendant encore des semaines.
02:52C'est du Trump.
02:54Une prise de bec dans le bureau ovale, une humiliation.
03:00Quelques temps plus tard, à Riyad,
03:03un accord sur les minerais et puis sur d'autres choses éventuellement.
03:06Demain, autre chose.
03:08Et Trump a toujours fonctionné comme ça.
03:11Et par conséquent, vous avez raison de dire,
03:12attendons de voir un certain nombre de choses.
03:15Quatrièmement, troisièmement,
03:19Trump agit de cette façon-là partout.
03:21Aujourd'hui, qui peut savoir ce qui va se passer aux États-Unis même ?
03:25Les réactions depuis le bureau ovale,
03:28il n'y a pas eu que le bureau ovale,
03:29mais déjà un certain nombre d'Américains,
03:31y compris beaucoup qui avaient voté pour Trump,
03:34s'aperçoivent qu'ils sont en train d'avoir fait une erreur.
03:37La bourse est en train de se casser la figure
03:39et Dieu sait qu'aux États-Unis, c'est fondamental.
03:41Ses sondages sont en train de baisser.
03:43Il est fort possible que dans huit jours,
03:45Trump prenne une position complètement différente.
03:47Evidemment, je ne me fais pas d'illusion,
03:48il a une vision globale.
03:50Priorité au direct, on écoute Marco Rubio, le secrétaire d'État américain.
03:54Oui, tout ce processus a consisté à terminer cette guerre,
04:00une guerre sanglante,
04:02et il faut en finir avec cette guerre, une fois pour toutes.
04:06Aujourd'hui, nous avons fait une offre que les Ukrainiens ont acceptée,
04:09qui est de demander un cessez-le-fait
04:12et de rentrer dans les négociations
04:15pour arrêter ce conflit d'une façon qui soit durable
04:18et qui prenne en compte leurs intérêts de sécurité.
04:21Je voudrais remercier le Royaume d'Arabie Saoudite,
04:24Sa Majesté, pour nous avoir accueillis,
04:26avoir rendu cela possible.
04:28Nous sommes très reconnaissants envers eux.
04:32Nous allons donner cette offre aux Russes
04:34et nous espérons qu'ils accepteront, qu'ils diront oui à la paix.
04:37La balle est dans leur camp.
04:39Encore une fois, l'objectif du Président, par-dessus tout,
04:43est d'en finir avec cette guerre.
04:45Et je crois qu'aujourd'hui, l'Ukraine a pris un pas
04:47dans cette direction et j'espère que les Russes en feront autant.
04:50Oui, simplement pour ajouter ce que le ministre vient de dire,
04:55la délégation ukrainienne a clarifié quelque chose.
05:00Ils partagent la vision du Président Trump pour la paix.
05:05Ils partagent sa détermination en finir avec les combats,
05:09avec les massacres, avec ce carnage
05:14qui se produit sur la ligne de front en Ukraine.
05:20Ensuite, ils ont pris des pas concrets,
05:27ils ont fait des propositions concrètes.
05:28Ils n'ont pas fait qu'accepter notre proposition
05:30pour un cessez-le-feu plein entier.
05:34Vous pourrez voir les détails qui sont dans notre déclaration commune
05:37que nous avons publiée ensemble,
05:39mais nous sommes également allés dans des détails
05:42sur la façon dont cette guerre doit s'arrêter une fois pour toutes,
05:47sur le type de garanties qu'ils auront pour leur sécurité
05:50à long terme et pour leur prospérité.
05:55Mais aussi nous intéresser à ce qu'il faudra faire
05:58pour finalement en finir avec ces combats horribles.
06:03Je voulais également clarifier un autre point.
06:06Le président Trump a commencé cet effort diplomatique
06:10dans le bureau Oval en parlant aux deux dirigeants,
06:13à M. Poutine et à M. Zelensky.
06:16Et maintenant, cela continue.
06:21Nous avons une délégation de la part des Russes.
06:27Il y a également une délégation de la côté des Ukrainiens qui est prête.
06:32Je vais parler à mon homologue russe dans les jours à venir.
06:36M. le ministre Rubio sera avec les ministres des Affaires étrangères
06:40du G7 dans les prochains jours.
06:43Le secrétaire général de l'OTAN sera reçu à la Maison-Blanche jeudi.
06:49Et nous allons poursuivre cet effort.
06:54Le résultat de tout cela, je crois que c'est le résultat...
07:00Donc le président a décidé d'en finir avec la pause
07:05de notre assistance en termes de sécurité vis-à-vis de l'Ukraine.
07:08Et ça se fait dès maintenant.
07:13Donc des questions de CNN.
07:17Donc, par propos du cessez-le-feu,
07:20était-ce une proposition ukrainienne ?
07:23Et comment est-ce devenue ensuite une proposition américaine
07:27pour un cessez-le-feu de 30 jours immédiats ?
07:29Vous parlez d'un cessez-le-feu plein et entier sur la ligne de front,
07:33pas seulement là où les Ukrainiens l'avaient proposé.
07:38Et comment allez-vous vous y prendre pour fournir cette proposition à la Russie ?
07:47Est-ce que c'est M. Trump qui va appeler M. Poutine ?
07:49Comment ça va se faire ?
07:51Oui, alors, pour répondre à votre question,
07:55nous voulons finir, bien sûr, avec les combats.
07:59La seule façon d'en finir, c'est de négocier.
08:01Il n'y a pas de solution militaire à cette guerre.
08:05La seule façon d'atteindre l'objectif de paix du Président,
08:08c'est de négocier.
08:10Mais avant de négocier, il faut arrêter de se tirer dessus.
08:13Et c'est ce que le Président voulait.
08:15Et voilà l'engagement que nous avons reçu du côté ukrainien.
08:18Nous y sommes prêts.
08:19Bien sûr, nous allons en parler aux Russes maintenant.
08:22Nous allons utiliser différents canaux
08:24pour leur transmettre cette proposition,
08:27notamment les canaux diplomatiques et d'autres méthodes aussi.
08:32Notre espoir, c'est que les Russes vont accepter,
08:34qu'ils seront également d'accord.
08:36Ainsi, les tirs cesseront, les morts cesseront,
08:39et les pourparlers pourront commencer sur la façon de finir
08:43de façon durable avec cette guerre.
08:45Regardez, il y a eu de nombreuses discussions,
08:50notamment différents types de cessez-le-feu ont été évoqués.
08:55Il y avait l'accord notamment sur les céréales il y a quelques années.
09:00Il y a eu la pause sur les attaques aériennes,
09:04sur les infrastructures.
09:05Le Président, lui, a été très clair à ce sujet.
09:09Tous les combats doivent cesser.
09:11Et les Ukrainiens sont d'accord, ils sont prêts à la paix.
09:17Et maintenant, nous allons proposer cela aux Russes.
09:22Maintenant, une question de CBS.
09:25Est-ce que vous attendez à des gestes de la part de la Russie ?
09:30Est-ce que vous avez une deadline en tête ?
09:34On va leur faire cette proposition.
09:37Voilà la proposition.
09:38L'Ukraine est prête à cesser les combats.
09:41Et il leur reviendra de dire oui ou non.
09:44J'espère qu'ils seront d'accord.
09:45Et nous aurons alors fait d'importants progrès.
09:48Et s'ils disent non, eh bien,
09:50c'est eux qui s'opposeront à la paix dans ce cas-là.
09:53Mais vous le savez, le Président veut que les combats s'arrêtent.
09:56Il veut qu'il n'y ait plus tous ces horribles morts.
09:58Et il croit que la seule façon de finir avec cette guerre,
10:02c'est de négocier.
10:03Et bien sûr, il est toujours plus facile de négocier
10:05lorsque les gens arrêtent de se tirer dessus.
10:07C'est ce que le Président croit profondément.
10:10Et les Ukrainiens y sont prêts, de façon immédiate.
10:13Et j'espère que les Russes aussi.
10:16Alors, en termes d'adbutoir,
10:18on espère que ça va se faire le plus tôt possible.
10:20Vous savez, chaque jour, il y a des gens qui meurent.
10:22Et chaque jour, il y a des bombardements des deux côtés.
10:24Le Président voulait que cette guerre se termine hier.
10:27Le Président veut la paix.
10:29Et donc, nous voulons que cela se traduise en réalité
10:32le plus vite possible.
10:34Nous espérons que les Russes vont accepter
10:36pour pouvoir passer à la deuxième phase
10:38des vraies négociations, pas des dialogues incessants,
10:41mais des vraies négociations pour en finir avec ce conflit
10:44d'une façon acceptable pour les deux parties au conflit.
10:47Et que cela assure la stabilité et la sécurité de l'Ukraine à long terme.
10:52Est-ce que vous avez parlé également du retour des enfants
10:54qui ont été kidnappés ?
10:56Oui, on a parlé de nombreux sujets.
11:00Les prisonniers...
11:03Mais, vous savez, les combats doivent cesser.
11:05On s'est mis d'accord là-dessus aujourd'hui.
11:08Rendez-vous compte.
11:10Avant, on se demandait si la guerre allait se terminer.
11:13Maintenant, on se demande quand elle va se terminer.
11:16Et ça, c'est grâce au Président Trump.
11:19Tout a changé.
11:22Nous avions la délégation ukrainienne aujourd'hui.
11:25Nous avons eu des discussions avec nos homologues russes.
11:28Et maintenant, nous voulons savoir comment la guerre va se terminer.
11:32Pour en revenir à votre question,
11:34l'objectif, c'est la paix.
11:36C'est l'objectif du Président.
11:38Le meilleur geste que les Russes puissent faire,
11:40c'est de dire oui.
11:42C'est d'accepter l'offre faite par les Ukrainiens
11:45d'en finir avec les échanges de tirs
11:48et de se mettre à la table des négociations.
11:50C'est le meilleur geste qu'ils puissent faire.
11:52Bien sûr, ça fait partie des négociations.
11:54Et il y aura beaucoup de sujets.
11:57Et notamment les préoccupations humanitaires,
12:00les enfants, les prisonniers de guerre.
12:02Tous ces sujets qui, malheureusement,
12:04vont de pair avec les conflits.
12:06Mais nous espérons que les Russes
12:08vont répondre oui à cette offre.
12:11Reuters.
12:15Pourriez-vous clarifier
12:17le type d'assistance sécuritaire
12:19qui va être fournie ?
12:21Et pourquoi est-ce que...
12:25Vous pouvez me parler également de l'accord sur les minerais ?
12:29Est-ce que vous soutenez M. Zelensky ?
12:33Alors, je vais répondre.
12:37Mon collègue répondra à une question.
12:40Alors, sur les accords sur les minerais.
12:44Ça a été négocié,
12:46notamment avec les ministres du Commerce
12:50et les deux présidents vont
12:54essayer de permettre que cet accord
12:56soit signé, ratifié.
13:00Donc, ce n'était pas aujourd'hui le sujet
13:02pour parler, je l'ai dit,
13:04quand je suis arrivé, nous étions ici
13:06pour la paix.
13:08Ça ne veut pas dire que l'accord des minerais
13:10n'est pas très important, il l'est.
13:13Mais dans le communiqué
13:15que nous avons publié,
13:17c'est que les deux présidents vont
13:19donner les instructions
13:21pour signer cet accord.
13:24Ensuite, sur l'assistance sécuritaire,
13:26vous avez une autre question ?
13:30Alors, oui, nous espérons que la paix
13:32est de retour.
13:34On n'est pas en train de parler de qui aime qui ici.
13:37Ce n'est pas un Gossip Girl
13:39ou une autre série télévisée.
13:41Aujourd'hui, des gens vont mourir
13:43sur la ligne de front.
13:45Et demain, il y aura aussi des morts
13:47s'il n'y a pas cessé de feu.
13:49Et le Président veut que tout ça s'arrête.
13:51Voilà pourquoi nous sommes ici.
13:53Voilà pourquoi nous sommes reconnaissants
13:55envers l'Arabie Saoudite.
13:57Et il y a un engagement des Ukrainiens
13:59à arrêter les combats.
14:01Ils sont prêts à arrêter les combats
14:03et nous espérons que cela puisse amener la paix.
14:05Alors, sur la sécurité,
14:07bien sûr,
14:09je le dis,
14:11M. Trump est le président de la paix
14:13et il est prêt à être dur
14:15avec toutes les parties au conflit.
14:17En termes d'assistance
14:19sécuritaire,
14:21c'est l'autorité du Président.
14:23Donc,
14:25c'est le ministre de la Défense
14:27qui pourra vous dire les détails.
14:29Mais nous allons
14:31recommencer à fournir
14:33l'assistance qui était déjà là.
14:35Je vous remercie.
14:37Merci pour votre patience.
14:39Voilà, vous avez d'entendre le point presse
14:41du président Macron et du conseiller de sécurité nationale des Etats-Unis,
14:43Mike Walsh.
14:45La balle est dans le camp de la Russie.
14:47Voilà ce que vient de dire
14:49le secrétaire d'Etat après cette annonce
14:51Washington qui va lever
14:53immédiatement la suspension
14:55de l'aide américaine à l'Ukraine.
14:57Et l'Ukraine qui soutient la proposition américaine
14:59d'un cessez-le-feu de 30 jours
15:01avec un accord sur la question des minerais
15:03qui devrait arriver dès que possible.
15:05Mike Walsh, celui que vous voyez
15:07à la droite de l'écran,
15:09avec la Russie sur cette proposition
15:11de cessez-le-feu.
15:13Pour bien comprendre ce qui est en train de se jouer,
15:15ce qui est absolument majeur,
15:17Elsa Vidal, on assiste à une inversion
15:19stupéfiante.
15:21On s'est quittés il y a
15:23une dizaine de jours
15:25sur un Volodymyr Zelensky quittant la Maison Blanche
15:27parce que précisément il n'y avait pas
15:29d'accord possible que Donald Trump considérait
15:31que Volodymyr Zelensky était un obstacle
15:33à la paix. Et là, on a désormais
15:35Marco Rubio, secrétaire d'Etat,
15:37l'équivalent du ministre des Affaires étrangères,
15:39qui dit que la balle est dans le camp de la Russie.
15:41C'est-à-dire que maintenant, au fond, celui qui est
15:43presque pointé du doigt,
15:45en tout cas celui qui doit maintenant
15:47donner des gages, c'est Vladimir Poutine.
15:49En tout cas, celui qui devra répondre
15:51de sa volonté de continuer les combats
15:53si jamais il n'accepte pas la proposition
15:55qui lui sera apportée par Washington,
15:57ce sera le Kremlin.
15:59Et Vladimir Poutine, si c'est lui qui
16:01prend la main sur ce dossier, il y a quand même
16:03des négociateurs qui ont été nommés.
16:05Ce n'est pas lui qui sera directement
16:07à la manœuvre. Donc oui, belle inversion
16:09de la charge de la preuve, en quelque sorte,
16:11de la part à la fois
16:13de l'Ukraine, qui a su remonter
16:15le courant de la négociation
16:17américaine, encouragée en cela
16:19par les alliés européens qui ne
16:21voulaient pas voir s'arrêter la négociation.
16:23Bonne impulsion.
16:25Maintenant, de mon expérience,
16:27les Russes vont
16:29probablement dire oui en posant
16:31d'autres conditions sur le cessez-le-feu.
16:33Pour la paix, en revanche, le Kremlin
16:35a fait entendre à de nombreuses répétitions.
16:37Vous pensez que la Russie va dire oui au cessez-le-feu et qu'on va avoir
16:39un arrêt des combats pendant 30 jours ?
16:41C'est probable. En tout cas, ce serait très difficile
16:43à justifier de ne pas le faire. Honnêtement,
16:45je ne connais pas les arguments
16:47dont dispose à l'heure actuelle
16:49Donald Trump dans ce deal.
16:51Mais la Russie a tout intérêt,
16:53et c'est ce que l'histoire nous enseigne,
16:55à accepter le cessez-le-feu et à
16:57empêcher la paix par différents moyens.
16:59C'est ce qu'elle a fait en Géorgie en 2008.
17:01On a une situation américaine aussi,
17:03doublée de la pression française comme intermédiaire,
17:05et on a une situation qui est bloquée sur le terrain,
17:07qui n'a pas évolué, c'est ce qu'on appelle
17:09les conflits gelés, et c'est plutôt la recette
17:11qui a la préférence à Moscou.
17:13Claude Malluret, vous qui avez été si sévère
17:15avec l'administration américaine dans ce fameux discours,
17:17en comparant Donald Trump à l'empereur Néron,
17:19est-ce que là, vous êtes au fond,
17:21je n'ose dire rassuré,
17:23mais du moins,
17:25ça a quelques signes d'optimisme
17:27vis-à-vis du comportement de l'administration américaine ?
17:29Écoutez, je voudrais que je sois rassuré
17:31le jour où les choses avanceront.
17:33Parce que pour le moment,
17:35ce qu'on voit ce soir,
17:37c'est effectivement une première phase
17:39avec les Ukrainiens.
17:41Encore une fois, comme vous le dites,
17:43il faudrait regarder
17:45les conditions exactes des accords,
17:47notamment des accords miniers.
17:49Mais je suis frappé en écoutant Rubio,
17:51ce pauvre Rubio, au passage,
17:53qui détestait Trump,
17:55qui a été obligé de s'aligner sur lui,
17:57qui est pro-russe,
17:59totalement anti-russe,
18:01et qui est obligé,
18:03maintenant, de suivre Trump.
18:05Mais je pense qu'il va falloir
18:07attendre
18:09encore quelque temps.
18:11Je suis frappé de voir,
18:13on a l'impression,
18:15à les écouter, Watts et Rubio,
18:17que rien n'a commencé
18:19à être dealé
18:21avec les Russes.
18:23D'un seul coup,
18:25on n'est pas du tout
18:27certains. Je pense comme vous,
18:29j'aurais plutôt tendance à penser que
18:31Poutine, mais attendons la fin,
18:33qui a plutôt tendance,
18:35à court terme, à accepter,
18:37quitte à trouver des violations du cessez-le-feu,
18:39etc., et de repartir. C'est comme ça que ça se passe.
18:41Vous parliez de la Géorgie, c'est comme ça que ça se passe,
18:43en Abrasie, etc. Donc,
18:45attendons la fin. Mais si
18:47demain, Poutine
18:49accepte ce cessez-le-feu,
18:51vu la situation actuellement
18:53sur le front et tout, je pense que c'est une première,
18:55première seulement,
18:57bonne nouvelle pour l'Ukraine. Je ne suis pas sûr
18:59que ça aille beaucoup plus loin.
19:01J'imagine pas Poutine accepter
19:03de
19:05s'en tenir aujourd'hui
19:07à la ligne de front.
19:09Ne serait-ce
19:11que parce qu'en Russie,
19:13toute sa propagande vis-à-vis de son propre peuple
19:15fait qu'aujourd'hui les Russes sont
19:17tous dans une position d'ultranationalisme
19:19et que ne pas franchir,
19:21ne pas aller jusqu'aux limites du Donbass,
19:23du Donets, etc., ce serait considéré
19:25probablement comme un recul par les Russes.
19:27Donc, ça sera beaucoup plus compliqué que ça.
19:29Mais je suis tout à fait prêt, demain,
19:31de la même façon que j'ai critiqué Trump aujourd'hui,
19:33pas seulement sur l'Ukraine.
19:35Regardez la bourse américaine,
19:37la guerre avec le Canada
19:39qui devient folle,
19:41la guerre des mots et des tarifs.
19:43Je suis tout à fait prêt à dire
19:45demain, si par hasard ça marche,
19:47qu'il a eu raison. Mais
19:49j'attends de voir.
20:19Oui, et c'était les deux points
20:21les plus cruciaux, les plus importants
20:23qui ont été discutés toute la journée.
20:25Et il y a donc cette déclaration
20:27commune qui a été présentée
20:29il y a 30 minutes maintenant.
20:31On nous avait parlé de la possibilité
20:33d'une déclaration dans la journée.
20:35Mais plus on avançait, plus on en doutait.
20:37Et effectivement, après plus de 9 heures
20:39de négociations, les Américains et les Ukrainiens
20:41se sont accordés pour diffuser
20:43cette déclaration. Et parmi ces points
20:45cruciaux, il y a donc ce cessez-le-feu
20:47de 30 jours qui pourrait être
20:49appliqué. Les Ukrainiens sont d'accord
20:51avec la proposition américaine. Il va falloir
20:53maintenant que les Russes l'acceptent aussi.
20:55Et puis il y a cette question de l'aide américaine
20:57qui va être rétablie immédiatement.
20:59On s'en souvient, elle a été stoppée brutalement par
21:01Donald Trump il y a quelques jours.
21:03Eh bien, l'aide américaine militaire
21:05et au renseignement va être rétablie
21:07dans les prochains jours, en tout cas
21:09très prochainement. Ce sont deux points cruciaux
21:11qui ont été décidés cet après-midi.
21:13On attendait encore une fois cette déclaration.
21:15Et actuellement, avec Éliott Francombe,
21:17nous sommes en train d'attendre une potentielle prise de parole
21:19de la délégation ukrainienne.
21:21Nous sommes devant ces bureaux qui ont
21:23abrité
21:25ces négociations toute la journée. On attend de voir
21:27si la délégation ukrainienne va prendre la parole
21:29comme l'a fait Marco Rubio, le secrétaire d'État
21:31américain, il y a quelques minutes.
21:33Parce que pour la délégation ukrainienne,
21:35c'est une victoire. Elle est venue ici en Arabie Saoudite
21:37pour négocier des points
21:39très importants. Et elle repart
21:41avec cette déclaration commune qui était espérée
21:43par la délégation ukrainienne tout au long de cette journée.
21:45Élise Philips en direct de
21:47Jeddah avec Éliott Francombe.
21:49Pour continuer d'analyser,
21:51de comprendre ce qui vient d'être
21:53conclu en Arabie Saoudite à l'issue
21:55de ces pourparlers entre les Etats-Unis
21:57et l'Ukraine. J'accueille sur ce plateau Thierry Breton.
21:59Bonsoir. Et on va écouter
22:01tout de suite, pardonnez-moi Thierry Breton, le conseiller de
22:03l'Université de Lens qui est Andriy Yermak.
22:05La paix ou non ?
22:09Ils ont commencé
22:11cette guerre. On va voir s'ils veulent la finir.
22:13Voilà la position de l'Ukraine.
22:17Nous étions très clairs sur ce sujet.
22:21Et c'est important
22:23que les gens dans le monde
22:25comprennent cela.
22:27Cette guerre
22:29a créé de multiples crises.
22:33Ça a des conséquences sur le monde entier.
22:35Il est important que
22:37le monde entier comprenne qui veut la paix.
22:41Il faut agir.
22:49Elle a été
22:51interrompue.
22:53Continuez.
22:55Voilà, vous venez d'entendre Andriy Yermak,
22:57le chef de cabinet du président ukrainien,
22:59prendre la parole à l'issue
23:01de ces pourparlers et donc de la reprise
23:03immédiate de l'aide des Etats-Unis à l'égard
23:05de l'Ukraine. J'étais en train
23:07de vous présenter Thierry Breton. Bonsoir.
23:09Thierry Breton, ancien ministre de l'Economie,
23:11Claude Maluray est toujours avec nous.
23:13Bonsoir.
23:15Quété Van Gorgestany, éditorialiste Affaires internationales France 24,
23:17ancienne correspondante à Washington.
23:19Ulysse Gosset est avec nous et j'accueille
23:21Bertrand Besansteau. Bonsoir. Merci d'être avec nous.
23:23Ancien ambassadeur de France en Arabie Saoudite.
23:25Vous nous direz pourquoi ces négociations
23:27et pourquoi tout s'est passé ici à Jeddah.
23:29Je commence avec vous Thierry Breton
23:31sur ce qui était évoqué il y a un instant
23:33avec Elsa Vidal, ce sentiment
23:35d'une sorte de stupéfiante inversion
23:37par désormais une administration américaine
23:39qui dit la balle est dans le camp de la Russie.
23:41Est-ce qu'il faut croire
23:43à ce semblant d'accord
23:45entre les Etats-Unis et l'Ukraine
23:47ou est-ce qu'il faut rester extrêmement prudent
23:49quand on se souvient de cette scène
23:51dans le bureau ovale entre Volodymyr Zelensky
23:53et Donald Trump ? Ou alors est-ce que c'est vraiment
23:55comment dire, un bon point
23:57vers la paix et vers la résolution du conflit ?
23:59Je m'adue à Mel.
24:01Il faut que nous Européens
24:03nous fassions
24:05cette situation assez
24:07extraordinaire, sans propre du terme
24:09ce que nous avons à faire.
24:11Ce que nous avons à faire
24:13c'est désormais de discuter
24:15entre nous
24:17de l'architecture de sécurité
24:19qui conviendra de mettre en place
24:21lorsque précisément ce que nous appelons
24:23tous de nos voeux, un accord de cesser
24:25le feu viendra.
24:27En même temps que ces discussions
24:29ont lieu
24:31à Jeddah et il faut évidemment
24:33se féliciter qu'au fond
24:35que la page de cet événement
24:37un peu surréaliste
24:39et, M. Mallory, on va dire planétaire
24:41qui s'est produit
24:43dans le bureau ovale, visiblement
24:45cette page est désormais tournée.
24:49Les contritions ont été faites,
24:51elles devaient être faites. L'accord
24:53ou les premières
24:55prémices de l'accord sur les minerais
24:57rares, semblent
24:59être maintenant en passe d'être
25:01en tout cas peut-être un peu normalisé
25:03voire peut-être signé, on verra.
25:05Mais ce qui est important c'est que pour nous
25:07en ce moment, et du reste au moment où nous parlons
25:09il y a effectivement une réunion
25:11de l'ensemble des chefs d'État-major
25:13de l'Europe
25:15élargie, ce qui est bien entendu
25:17il y a les 27, mais on sait bien que
25:19toute cette architecture de sécurité, il faut
25:21maintenant la concevoir de façon
25:23beaucoup plus large sur le continent européen
25:25voire une coalition des volontaires
25:27qui pourrait même dépasser le continent
25:29ils sont en train de discuter
25:31de voir comment tout ça va s'organiser
25:33donc on verra bien
25:35comment les choses vont se dérouler. Bien sûr que tout le monde souhaite
25:37qu'il y ait un cessez-le-feu, c'est une évidence
25:39mais on sait que ça ne sera qu'une étape
25:41et que cette étape pourra être
25:43solide et être suivie d'une seconde
25:45si jamais de notre côté
25:47nous prenons nos responsabilités
25:49et nous démontrons que nous sommes capables de les assumer
25:51et c'est ce qui est en train de se passer.
25:53Ulysse Gosset, quelle peut-être la réaction
25:55de la Russie ? Jusque-là
25:57Vladimir Poutine au fond profitait d'une situation
25:59où les projecteurs étaient braqués sur
26:01le conflit, la confrontation
26:03entre Volodymyr Zelensky et Donald Trump. Désormais
26:05on les voit signer une déclaration
26:07commune. Quelle peut-être la réaction de Moscou ?
26:09Ce soir il y a un acquis majeur
26:11c'est que Donald Trump
26:13a donné son feu vert pour reprendre
26:15l'assistance de sécurité
26:17et d'aide à l'Ukraine
26:19ça veut dire que les satellites américains
26:21vont de nouveau donner les informations
26:23essentielles à l'armée
26:25pour empêcher la Russie
26:27de continuer à bombarder sans dommage.
26:29Ça c'est vital pour l'Ukraine.
26:31Le reste suivra
26:33probablement mais avec des incertitudes
26:35le revirement majeur c'est que ça y est
26:37Washington reprend son aide à l'Ukraine
26:39et je pense que dans toute l'Ukraine ce soir
26:41ça doit être un soulagement majeur parce que
26:43effectivement les bombardements des derniers jours
26:45montraient que Poutine accélérait
26:47vraiment la destruction
26:49de l'Ukraine. Deuxièmement, Poutine
26:51est face maintenant à une décision
26:53radicale, c'est à dire que
26:55jusqu'à présent il attendait de voir
26:57ce qui se passait et il se frottait les mains
26:59en particulier après la séance
27:01du bureau Oval et l'humiliation de Zelensky.
27:03Aujourd'hui l'Ukraine dit
27:05Urbi et Torbi
27:07sous les auspices de l'Arabie Saoudite
27:09nous sommes prêts à
27:11immédiatement commencer des négociations
27:13avec la Russie. Donc effectivement
27:15c'est à Moscou de répondre
27:17et de dire si oui ou non
27:19il peut y avoir un dialogue.
27:21Alors on ne va pas aller tout de suite vers
27:23cette séquence Russie-Ukraine
27:25il y aura d'abord une négociation
27:27entre les Américains et les Russes
27:29et c'est à l'issue de ce deuxième
27:31round que l'on saura si on peut aller
27:33sur le troisième round, c'est à dire
27:35les négociations entre les délégations russes et ukrainiennes
27:37et puis ensuite le trophée
27:39si j'ose dire que Trump attend, c'est à dire
27:41le sommet Poutine-Trump
27:43en Arabie Saoudite probablement.
27:45Juste avant de continuer
27:47à en parler, je voudrais qu'on aille
27:49retrouver Igor Saheri, notre envoyé spécial à Kiev
27:51pour entendre, pour comprendre
27:53la réaction des Ukrainiens à l'issue de la
27:55percée de ces pourparlers.
27:57Igor Saheri, le président ukrainien, Volodymyr Zelensky
27:59a réagi à cette déclaration
28:01commune Etats-Unis-Ukraine.
28:05Oui, le premier d'entre eux effectivement
28:07Volodymyr Zelensky qui a
28:09déclaré être satisfait
28:11de voir les Etats-Unis
28:13comprendre les arguments
28:15de l'Ukraine, accepter
28:17ses propositions et d'ailleurs
28:19un clin d'œil à la séquence du bureau Oval
28:21il a tenu à remercier particulièrement
28:23Donald Trump pour ça.
28:25Il a aussi précisé autre chose
28:27et ça va être crucial dans les prochains jours
28:29il a dit maintenant la balle
28:31est dans le camp de
28:33Vladimir Poutine, il va falloir maintenant que la
28:35Russie se positionne, accepte
28:37ou pas la paix ou du moins cette
28:39rêve de 30 jours
28:41de dire toute la vérité. Il a également
28:43remercié tous les Ukrainiens
28:45parce que vous savez, tous les gens que nous avons rencontrés
28:47avec Marjorie Marsiak, tous
28:49nous ont dit qu'ils veulent la paix
28:51le plus vite possible, il y a une chape de plomb qui est
28:53au-dessus des épaules de tous les Ukrainiens
28:55aujourd'hui, mais pas n'importe quelle paix
28:57et d'ailleurs, petite remarque, il y a 5 minutes
28:59un missile balistique a
29:01explosé au niveau de la ville d'Odessa
29:03il y a 5 minutes à peine, vous le voyez
29:05rien n'est encore fait, cette paix est encore
29:07loin pour une partie des Ukrainiens.
29:09Igor Saheri en direct de Kiev avec Marjorie
29:11Marsiak et Tevan Gorjestani
29:13je rappelle, vous connaissez bien les Etats-Unis
29:15vous êtes une ancienne correspondante à Washington
29:17Volodymyr Zelensky qui dit
29:19les Etats-Unis comprennent les arguments de l'Ukraine
29:21ça démontre quoi ?
29:23que Volodymyr Zelensky
29:25a réussi à convaincre Donald Trump
29:27ou que tout simplement Donald Trump est d'une versatilité
29:29absolue et que
29:31variant selon ses intérêts, il a changé
29:33d'avis du tout au tout en quelques jours ?
29:35Peut-être un peu des deux
29:37mais je pense que les Ukrainiens ont très bien
29:39compris et le message était clair
29:41venant de la Maison Blanche et des Américains
29:43que ce soit Donald Trump ou
29:45Rubio ou Mike Walsh
29:47que le message c'était, c'est à
29:49l'Ukraine de nous prouver qu'ils veulent vraiment
29:51la paix, c'était ça le message quand ils sont
29:53arrivés en Arabie Saoudite et ils
29:55voulaient, et Marco Rubio l'a dit
29:57en arrivant en Arabie Saoudite, on veut
29:59écouter les Ukrainiens et on veut
30:01entendre ce qu'ils ont à nous dire
30:03pour nous convaincre qu'ils veulent vraiment la paix
30:05il semblerait que les Ukrainiens
30:07ont réussi ce pari
30:09de convaincre les Américains qu'ils veulent vraiment la paix
30:11puisqu'ils ont accepté ce
30:13cessez-le-feu dans
30:15les contours qui ont été présentés par les Américains
30:17et quand Marco Rubio dit
30:19la balle est maintenant dans le camp des
30:21Russes, c'est aussi là-dessus, c'est que
30:23la question maintenant elle se détourne sur les Russes
30:25prouvez-nous maintenant que vous
30:27vous êtes vraiment prêts à
30:29faire la paix puisque pour l'instant
30:31la pression américaine elle était sur les Ukrainiens
30:33ils attendaient d'abord, et d'ailleurs
30:35ils ont été beaucoup critiqués là-dessus qui était
30:37de dire en fait vous demandez tout ça
30:39aux Ukrainiens et vous n'en demandez pas tant
30:41aux Russes, et moi je trouve que ce qui
30:43va être intéressant dans la négociation
30:45Mike Walsh avec les Russes
30:47ça va être de voir comment vont réagir les Américains
30:49si, et c'est probable
30:51peut-être, les Russes
30:53n'acceptent pas tout de suite
30:55Alors que jusque-là Donald Trump s'est toujours
30:57vanté de pouvoir convaincre Vladimir Poutine
30:59Exactement, mais s'il est mis
31:01à défaut sur ce qu'il pensait et que les Russes
31:03lui disent bon non on n'est pas
31:05trop d'accord, là on va voir si
31:07Donald Trump se fâche parce qu'il n'aime pas
31:09trop qu'on lui dise non, ou si
31:11effectivement c'est une grosse réussite et on va aller
31:13de l'avant pour une troisième étape.
31:15Je vous donne la parole dans un instant Bertrand Besançon, juste avant avec vous
31:17Thierry Breton, puisque vous évoquiez cette réunion d'Emmanuel
31:19Macron avec les 30 chefs d'état-major de pays alliés
31:21l'Élysée qui fait savoir qu'Emmanuel
31:23Macron a appelé les armées d'une trentaine de pays
31:25à passer à la planification des garanties de sécurité
31:27Voilà. Ce qui est de fait
31:29absent de ces discussions, rappelons
31:31ce qu'on entend par garantie de sécurité, dans le cas
31:33d'un éventuel cessez-le-feu, la possibilité
31:35que les Américains soutiennent l'envoi
31:37de troupes européennes pour maintenir ce cessez-le-feu.
31:39Là-dessus,
31:41pas d'informations
31:43donc là encore tout à l'heure vous faisiez preuve d'une
31:45forme de pessimisme mais du moins
31:47de pragmatisme.
31:49Ce point-là est très loin
31:51d'être réglé. Oui mais ça fait partie de l'ensemble des garanties
31:53de sécurité et donc
31:55sincèrement c'est très symbolique
31:57que ces deux événements se passent en même temps
31:59alors bien sûr
32:01celui qui va avoir le plus de retentissement
32:03pour l'instant puisqu'on est quand même
32:05évidemment sous l'œil des caméras
32:07c'est ce qui se passe
32:09en ce moment en Arabie Saoudite
32:11vous avez raison derrière, on va voir ce qui va se passer
32:13à Moscou
32:15mais pour nous, je le redis, ce qui est très important
32:17c'est qu'on continue
32:19à faire ce que nous avons à faire
32:21y compris par parenthèse
32:23le mouvement venu à faire partie aussi
32:25de la négociation. Je rappelle quand même que
32:27nous sommes le premier soutien, le premier
32:29donateur, ça se passe sur notre continent
32:31donc évidemment
32:33le moment va venir
32:35où nous allons évidemment nous aussi
32:37devoir être assis à la table
32:39des négociations, en particulier
32:41pour apporter ce qui est en train
32:43de se discuter aujourd'hui
32:45à l'Élysée. Il faut également
32:47continuer ce que nous avons
32:49commencé à initier
32:51et notamment cette logique
32:53absolument indispensable
32:55d'augmentation très significative
32:57de nos capacités de production
32:59militaires en Europe,
33:01industrielles, c'est absolument essentiel
33:03il faut accélérer, il y a un premier pas
33:05qui a été lancé
33:07la semaine dernière à l'occasion du Conseil Européen
33:09c'est un tout premier pas, il faut maintenant
33:11le concrétiser, aller très vite. Donc voilà, nous
33:13il faut vraiment, et je le dis de façon
33:15très claire, il faut qu'on continue
33:17à avancer sur ce que nous avons
33:19à faire. Et puis j'ajoute un dernier point
33:21par rapport à ce qu'a dit Gosset
33:23qui est très important effectivement en ce qui concerne
33:25la réouverture
33:27mais je vais rajouter une petite dimension si vous le permettez
33:29c'est le fait que
33:31les États-Unis, dans ce moment-là
33:33ont perdu un crédit
33:35sur la planète qui est absolument considérable
33:37partout
33:39parce qu'effectivement, tout ce qui s'est passé
33:41au cours des 15 derniers jours
33:43a été vécu pour beaucoup
33:45des pays, voire pour tous les pays
33:47qui, je disais, faisaient partie de l'architecture
33:49de sécurité bâtie après-guerre
33:51comme une trahison.
33:53Et je reviens d'Asie du Sud-Est
33:55je m'en porte des témoignages, que ce soit en Corée du Sud
33:57que ce soit au Japon, que ce soit aux Philippines, que ce soit en Malaisie
33:59je peux vous dire que
34:01tous sont en train de se dire maintenant
34:03où est le plan B. Donc
34:05évidemment, ça va être
34:07vécu comme un
34:09soulagement, mais tous
34:11connaissent l'adage, qui a trahi trahira
34:13donc là aussi, il faut
34:15continuer à accélérer
34:17il faut continuer à augmenter
34:19je dirais, les capacités propres de sécurité
34:21tout en maintenant le mieux possible
34:23je dirais, cette architecture
34:25ce parapluie qui a donné quand même
34:27en particulier en Europe, 70 ans
34:29de paix, mais
34:31la naïveté, c'est terminé.
34:33Il y a Ulysse Gosset qui a très envie de vous poser une question
34:35et je lui disais, non, non, non, je vous donnerai la parole dans un instant, mais juste avant
34:37je voudrais qu'on me pose une question à Bertrand Besanstour
34:39je rappelle pour ceux qui nous regardent ce soir
34:41que vous êtes ancien ambassadeur de France en Arabie Saoudite
34:43j'ai donc deux questions à vous poser, la première
34:45votre regard de diplomate
34:47sur cette percée
34:49dans les pourparlers
34:51qui peut apparaître comme une forme de revirement
34:53par rapport à ce que l'on a pu voir ces dernières semaines
34:55et deuxième question aussi, je pense à ceux qui nous regardent
34:57ce soir et qui se disent, pourquoi tout cela se joue en Arabie Saoudite
34:59d'autres pays étaient possibles
35:01l'Europe effectivement
35:03qui a soutenu massivement l'Ukraine est absente de ces négociations
35:05pourquoi l'Arabie Saoudite ?
35:07Tout simplement parce que nous sommes rentrés dans une nouvelle période
35:09où nous avions l'habitude que ce soit
35:11les pays occidentaux qui tiennent finalement
35:13la gestion des affaires internationales
35:15aujourd'hui, des pays du Sud
35:17commencent à jouer leur rôle également
35:19on l'a vu dans d'autres circonstances
35:21et clairement l'Arabie Saoudite
35:23s'est dit qu'effectivement
35:25le rapprochement américano-russe
35:27lui donnait une opportunité
35:29précisément
35:31de pouvoir jouer un rôle
35:33pour apparaître comme étant un faiseur de paix
35:35et donc c'est principalement
35:37la raison, mais cela étant
35:39l'Arabie Saoudite avait déjà commencé à s'impliquer
35:41dans le conflit entre
35:43la Russie et l'Ukraine, elle avait apporté
35:45une aide importante sur le plan
35:47humanitaire à l'Ukraine, elle avait
35:49également permis
35:51un échange de prisonniers entre la Russie
35:53et l'Ukraine et après tout elle avait
35:55organisé la rencontre de
35:57Riad qui a finalement
35:59initié le processus de dialogue
36:01entre Américains et Russes
36:03et donc encore une fois c'est une
36:05opportunité vue par Riad
36:07de ce rapprochement russo-américain
36:09qui lui permet d'apparaître comme un
36:11faiseur de paix et en même temps elle fait
36:13un geste à l'égard de l'Ukraine puisque
36:15en invitant
36:17finalement Américains et
36:19Ukrainiens, elle permet une reprise
36:21de dialogue entre les Américains
36:23et les Ukrainiens, ce qui permet
36:25d'équilibrer un peu, si vous voulez, le geste
36:27donc c'est essentiellement ça la
36:29raison d'être. Ulysse Gosset vous vouliez...
36:31Je voulais simplement insister sur
36:33ce que disait Thierry Breton sur la
36:35planification, qu'est-ce que ça veut dire pour nos
36:37téléspectateurs, aujourd'hui...
36:39Vous faites référence à ce que l'Elysée
36:41a dit sur ce qu'a dit Emmanuel Macron devant
36:43les chefs d'état-major. Aujourd'hui il y a eu quelque chose
36:45d'absolument inédit et de remarquable
36:47en soi, la réunion
36:49de plus de 30 chefs d'état-major
36:51non seulement des pays européens mais aussi
36:53des pays venus de l'Asie
36:55d'où revient Thierry Breton, du Japon
36:57de l'Australie, du Canada
36:59et Macron dit
37:01ils vont commencer à planifier les garanties de sécurité
37:03ça veut dire quoi concrètement ? Concrètement ça veut dire
37:05préparer un déploiement d'une force
37:07de maintien de la paix en soutien
37:09d'un cessez-le-feu, non pas au combat
37:11mais vraiment en arrière
37:13en deuxième ligne, troisième ligne
37:15avec des pays qui sont tous préoccupés
37:17par ce que Thierry Breton
37:19appelle la trahison de
37:21Donald Trump et sans aucun doute ce fait
37:23est majeur, c'est-à-dire que c'est pas simplement
37:25les Européens qui se mobilisent
37:27c'est comme si l'Alliance Atlantique s'était
37:29réunie aujourd'hui à Paris
37:31sans l'Amérique, qui est le
37:33parrain de l'Alliance.
37:35Bien sûr
37:37j'ai pas d'informations particulières
37:39mais je suis pratiquement certain
37:41que des relations
37:43avant cette réunion ont eu lieu
37:45certainement du reste, y compris
37:47entre la Maison Blanche
37:49et l'Elysée. Donc il faut
37:51voir que cette architecture
37:53je pense qu'elle se fait de façon
37:55plus coordonnée
37:57qu'on ne le pense.
37:59Qu'est-ce qu'Evan Gorgestani ?
38:01Sur ce cessez-le-feu de
38:0330 jours que l'Ukraine soutient.
38:05Je rappelle que l'Ukraine défendait l'idée d'un cessez-le-feu
38:07corrigez-moi si je me trompe Ulysse
38:09dans les airs et dans les mers
38:11c'est-à-dire excluant
38:13la terre. Là de ce qu'on comprend c'est un cessez-le-feu
38:15intégral
38:17puisqu'il n'y a pas de précision sur les
38:19conditions de ce cessez-le-feu. Ça voudrait
38:21dire que si la Russie acceptait pendant 30 jours
38:23les combats s'arrêteraient
38:25et qu'à ce moment-là s'engageraient
38:27des discussions sur une éventuelle
38:29paix. La difficulté étant
38:31qu'à ce moment-là
38:33comment peut-on imaginer une seule seconde un accord
38:35entre la Russie qui souhaite des gains
38:37territoriaux, qui continue de considérer
38:39qu'au fond elle
38:41mérite souveraineté sur l'Ukraine et Volodymyr Zelensky
38:43qui ne peut pas accepter ce
38:45type de conditions.
38:47C'est là où et les Américains
38:49et les Européens vont jouer un rôle
38:51et d'ailleurs c'est intéressant parce que dans le communiqué il y a bien
38:53écrit que la délégation
38:55ukrainienne a répété
38:57que les Européens, les partenaires
38:59européens devaient faire partie du processus de paix
39:01donc eux ils l'ont bien
39:03dit clairement
39:05les Américains et les Européens
39:07s'il tentait que Vladimir Poutine
39:09accepte ce cessez-le-feu
39:11vont devoir se poser
39:13la question de
39:15quelles sont les concessions que les uns et les autres
39:17sont prêts à faire et c'est d'ailleurs le message
39:19qu'avait Marco Rubio en arrivant
39:21en Arabie Saoudite. Il a dit
39:23là on écoute les Ukrainiens pour savoir
39:25quelles concessions ils sont prêts à faire
39:27quelles sont leurs lignes rouges
39:29et ensuite nous allons devoir avoir la même conversation
39:31avec les Russes pour savoir
39:33quelles sont leurs concessions, quelles sont leurs lignes rouges
39:35et voir à quelle distance ils sont
39:37est-ce qu'ils sont beaucoup trop loin
39:39pour pouvoir se mettre d'accord
39:41sur un processus de paix
39:43ou est-ce qu'en fait ils sont peut-être prêts
39:45à négocier plus que ce qu'on pensait
39:47Là il y a un côté un peu
39:49très optimiste de Marco Rubio
39:51mais c'est en tout cas
39:53le message public des Américains
39:55c'est le côté médiateur
39:57nous on va parler aux uns et aux autres
39:59et on va essayer de voir
40:01où est-ce qu'ils peuvent potentiellement
40:03se mettre d'accord, après
40:05concrètement c'est bien
40:07déjà s'ils se mettent à parler
40:09les Russes et les Ukrainiens ça va être déjà une étape
40:11incroyable, après se mettre d'accord
40:13pour l'instant tout ce qu'on a vu
40:15c'est des lignes rouges
40:17Ce qui est très important ce soir c'est que c'est vraiment le retour
40:19de Zelensky dans la grande
40:21négociation qui s'est engagée sous l'impulsion de Trump
40:23il était quasiment pestiféré
40:25humilié, déjà remplacé
40:27dans l'esprit de certains et en particulier de Poutine
40:29très certainement et même des conseillers de
40:31Trump disaient il faut faire sans
40:33Zelensky, là il est de retour
40:35et donc c'est un fait majeur
40:37Volodymyr Zelensky de retour
40:39et Claude Maluret, Thierry Breton
40:41le soulignait, l'Europe qui certes
40:43se mobilise à travers cette réunion des chefs d'état
40:45major alliés mais qui là
40:47n'est pas dans la négociation, il va falloir
40:49que l'Europe entre guillemets
40:51montre ses muscles pour
40:53faire valoir sa force dans cette
40:55négociation ?
40:57L'Europe paye aujourd'hui
40:59des décennies
41:01de
41:03désarmement de ce qu'on appelait
41:05les dividendes de la paix
41:07d'avoir voulu
41:09se satisfaire
41:11du parapluie américain
41:13l'Europe va avoir beaucoup
41:15d'abord de contrition à faire et deuxièmement
41:17d'acte
41:19et comment dire
41:21la seule chose
41:23dont on puisse remercier Poutine et remercier Trump
41:25à l'heure actuelle, c'est d'avoir
41:27fait cesser le déni des Européens
41:29pour moi un des principaux
41:31retournements aujourd'hui, outre tout
41:33ce auquel on est en train d'assister, c'est celui
41:35de Merz, après un chancelier
41:37allemand qui d'un seul coup
41:39dit les Français avaient raison
41:41et depuis longtemps il faut une stratégie
41:43une autonomie stratégique
41:45européenne, c'est fondamental
41:47et donc
41:49s'imposer sur les négociations
41:51ça veut dire aussi, et je rejoins
41:53ce que disait Thierry Breton, c'est que la
41:55principale garantie de sécurité
41:57le point
41:59dur demain, ça va être la garantie de sécurité
42:01sur place, Poutine
42:03ne peut pas l'accepter dans les conditions
42:05actuelles et Zelensky ne peut pas accepter
42:07une trêve ou une paix sans
42:09ces garanties de sécurité, donc le point dur
42:11va être là, pour le moment
42:13on est sur le cessez-le-feu, mais le point dur va être là
42:15dans les semaines qui viennent, mais au-delà
42:17de ce garantie de sécurité sur le terrain
42:19la vraie garantie de sécurité
42:21c'est la remontée en puissance de l'Europe avec une
42:23autonomie stratégique, et c'est ce que
42:25vous dites, c'est le pari
42:27ça va durer plusieurs années, ça va durer
42:295, 10, 15 ans, c'est pas
42:31demain la veille, mais si on ne s'engage pas
42:33résolument là-dedans, au-delà des
42:35paroles, parce qu'on dit on est en
42:37économie de guerre et tout, pour le moment
42:39on attend de voir les actes, et pour l'Europe
42:41c'est ce qui sera fondamental.

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