Le ministère de l'Économie planche sur les solutions pour financer l'effort national pour la défense. L'idée de flécher l'épargne des Livrets A est écartée, c'est désormais l'option d'un fonds abondé par l'assurance vie qui est privilégiée.
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00:00Nicolas, c'est vrai que c'est la grande question depuis l'allocution d'Emmanuel Macron à la télévision, comment financer l'effort militaire.
00:06À Bercy, les choses commencent à prendre forme. Quelles sont les pistes du ministère de l'Économie ?
00:11Inciter les Français à épargner une partie de leurs sous vers le secteur de la défense. Il va falloir à terme trouver 45 milliards tous les ans en plus,
00:18pour monter à 100 milliards. J'ai bien dit attirer l'épargne, pas piquer l'argent des gens, c'est quand même important.
00:23Donc l'idée qui tient la corde, c'est qu'on ne fait pas un nouveau livret A, on ne fait pas un emprunt national, on utilise le roi des produits d'épargne,
00:29longue, ça s'appelle l'assurance-vie, ou alors les plans d'épargne retraite, ou également les PE pour l'épargne salariale.
00:35Voilà, on crée un fonds national dédié à la défense. Les premiers sous viendront de la Caisse des dépôts et de BPI pour amorcer,
00:42avec également le soutien des banques et des assureurs. Puis après, les gens qui le veulent pourront placer régulièrement de l'argent sur quelque chose
00:49qui devrait s'apparenter à ce qu'on appelle dans l'assurance-vie le fonds UC, unité de compte, celui où on prend du risque, mais où évidemment,
00:57il y a du rendement, à l'inverse du fonds euro, où on ne prend pas de risque, mais où il y a très peu de rendement.
01:01– Ok, ensuite, cette épargne, elle deviendra quoi ?
01:03– L'épargne collectée sert ensuite à financer des prêts pour les entreprises du secteur de l'armement, de la défense.
01:09Le livret A, c'est pareil, ça finance des prêts aux offices HLM aujourd'hui. Il faudra qu'il y ait un rendement attractif.
01:14Je précise que ce n'est pas un rendement décidé par le politique, ce n'est pas un taux administré si on est sur un produit à risque,
01:19c'est un taux correspondant à l'évolution des placements qui ont été réalisés. Parallèlement, quand même, un élément sécurisant,
01:25c'est qu'il y aura de la commande publique dans la défense. Quand vous avez la commande publique qui est en soutien d'un secteur,
01:30il y aura quand même un secteur qui est bien tenu. Il n'y a que des atouts, l'assurance vie, ça existe déjà,
01:35donc on le met en place en appuyant sur un bouton. L'assurance vie, très vite, ça draine des gros montants,
01:40et on a vu que les montants étaient importants. On a plus de 2 000 milliards d'encours sur l'assurance vie aujourd'hui en France.
01:44Il n'y a pas un produit d'épargne en France où il y a plus d'argent, ça ne coûte pas d'argent à l'État.
01:48Maintenant, attention, ça reste fondamentalement de l'argent épargné par des gens qui financent des prêts,
01:51donc à l'arrivée, c'est quand même financer la défense par de la dette.
01:55Mais ce qui est important de souligner, c'est que ce sera donc sur une base de volontariat,
02:00c'est-à-dire qu'il faudra qu'on demande à ce que notre épargne soit fléchée vers la défense.
02:05Il n'est pas question de se servir dans l'épargne des Français.
02:09D'ailleurs, jamais on n'a volé l'argent, mais on ne va pas voler l'argent.
02:13Mais c'est une petite musique qu'on a pu entendre.
02:16Maintenant, l'impôt, c'est de l'argent qu'on vient de chercher dans ta poche et que tu n'as pas décidé de donner au départ.
02:22Mais ce n'est pas de l'argent volé, c'est de l'argent prélevé, voté démocratiquement au Parlement.
02:28Enfin, voilà, l'impôt est ce que, naturellement, tu auras envie de le verser.
02:33– Non, il ne faut pas dire ça.
02:34– Il n'y aura pas de vol d'épargne, non.
02:36– Merci Nicolas.