Immersion au cœur du CHU de Saint-Étienne sur TL7
Premier employeur de la Loire, le CHU de Saint-Étienne fait face à de nombreux défis : organisation, qualité des soins, recherche, projets d'avenir, lien avec la médecine de ville. Son directeur général, Olivier Bossard, nous éclaire sur ces enjeux majeurs.
Une interview en deux parties à découvrir sur TL7. Plongez dans les coulisses de cet acteur clé de la santé dans la région dans 7 Minutes Chrono
Premier employeur de la Loire, le CHU de Saint-Étienne fait face à de nombreux défis : organisation, qualité des soins, recherche, projets d'avenir, lien avec la médecine de ville. Son directeur général, Olivier Bossard, nous éclaire sur ces enjeux majeurs.
Une interview en deux parties à découvrir sur TL7. Plongez dans les coulisses de cet acteur clé de la santé dans la région dans 7 Minutes Chrono
Catégorie
📺
TVTranscription
00:007 minutes chrono sur TL7, chaque jour rencontre avec les personnalités du département de la Loire,
00:19nous sommes à nouveau avec Olivier Bossard aujourd'hui, directeur général du CHU de
00:23Saint-Etienne pour une conversation que nous avons commencé hier dans un premier numéro de 7 minutes
00:28chrono, mais évidemment le CHU mérite que nous nous y attardions un peu plus longtemps que 7 minutes.
00:33Olivier Bossard, nous étions sur les perspectives de développement, les aménagements, la rénovation
00:38de certaines ailes du CHU, malgré les contraintes budgétaires du moment, vous poursuivez votre
00:44stratégie de développement, de modernisation du CHU, quels sont les grands chantiers qui sont
00:49devant vous pour le CHU de Saint-Etienne et l'ensemble de ses sites? Alors d'abord il est
00:54absolument indispensable de toujours moderniser un hôpital et en particulier un CHU qui doit
00:59rester à la pointe du progrès. On a quelques chantiers qui sont déjà en cours et qui vont
01:03trouver leur réalisation dans une échéance assez proche, on a d'abord l'ensemble de la médecine
01:09gériatrique qui sera livrée à la fin de l'année 2025 et qui sera installée sur Bellevue par
01:15transfert de la Charité, donc on va vraiment passer d'un siècle à un autre. Et quoi de la
01:20Charité justement, le devenir de la Charité qui est un peu le serpent de mer? L'objectif de la
01:25Charité c'est de le vendre, puisque le CHU s'en débarrasse et un opérateur pourra réaliser un
01:34investissement dans cet environnement à l'échéance de la libération. Mais la libération va se faire
01:37en deux temps, donc d'abord la gériatrie à la fin de l'année 2025 et puis mi-2027 la psychiatrie
01:43qui elle aussi sera réinstallée dans l'ancienne faculté de médecine de Bellevue, on va refaire
01:47intégralement la faculté de médecine, on va investir presque 14 millions d'euros dans cette
01:52réhabilitation pour que l'ensemble des services de psychiatrie est un environnement désormais
01:56complètement modernisé. Deuxième gros chantier c'est le bâtiment Femmes-Enfants, le permis de
02:02construire a été signé la semaine dernière et nous espérons avoir la livraison d'ici 28 mois
02:10d'un nouvel environnement qui permettra à la fois d'héberger, d'accueillir les urgences pédiatriques
02:16qui seront profondément modernisées et puis les deux maternités ainsi que les soins critiques de
02:21pédiatrie pour lancer une deuxième opération qui sera postérieure à la livraison de ce bâtiment
02:27qui permettra de réhabiliter les bâtiments E et F dans lesquels sont aujourd'hui installés les
02:32activités Femmes-Enfants. En parallèle nous construisons un parking, nous avons délégué
02:35la gestion de la construction d'un parking à Effiage, nous ne souhaitions pas mobiliser de
02:41l'argent pour des activités qui n'étaient pas directement liées aux soins puisque nous souhaitons
02:46consacrer l'essentiel de nos ressources à ces bâtiments et puis aussi au plateau technique.
02:51J'ai évoqué hier le robot chirurgical Singleport mais nous avons investi l'année dernière 12
02:57millions d'euros dans l'équipement médical et nous allons cette année encore faire un gros
03:00effort d'investissement autour de 8 millions et demi pour cet équipement médical. C'est
03:06absolument indispensable et puis à plus long terme on est en train de réfléchir à deux projets,
03:10un projet pour héberger l'ensemble des disciplines qui assurent aujourd'hui la cancérologie, vous savez
03:15qu'on a fusionné avec l'ex-ICLN il y a maintenant trois ans et nous souhaitons regrouper l'ensemble
03:20des disciplines de cancéro dans un plateau technique commun, un très gros investissement
03:24probablement supérieur à 100 millions d'euros et puis nous avons également un projet autour de la
03:29chirurgie ambulatoire, la chirurgie devient de plus en plus ambulatoire y compris dans les
03:33disciplines de recours et donc nous souhaitons offrir à nos chirurgiens un plateau technique
03:38adapté avec des salles supplémentaires et dédiées et puis un accueil pour nos patients qui soit de
03:43meilleure qualité que dans l'environnement actuel. C'est tous ces projets qu'on essaye de pousser
03:47de front en plus de la modernisation permanente de l'ensemble des unités de soins. Le CHU c'est à
03:56peu près 35 à 40 millions d'euros d'investissement par an dans l'ensemble de ces composantes et c'est
04:02ça qu'il faut qu'on continue de faire pour pouvoir servir le plus correctement possible l'ensemble des
04:07Ligériens. Des travaux à conduire, en site occupé, avec un fonctionnement 24-24, 7 sur 7, ce qui doit
04:13être une... C'est effectivement la particularité d'un hôpital, c'est de ne jamais fermer 24-24
04:18aux 65 jours par an. Olivier Bossard, la situation des urgences, on sait qu'il y a quelques tensions
04:22sur l'accueil des urgences partout dans les hôpitaux aujourd'hui, c'est une véritable
04:25problématique, il y a eu des... voilà, on a fait en sorte de filtrer avec le 15 etc. Aujourd'hui
04:32c'est une vraie... c'est un point noir les urgences dans un hôpital, dans un CHU comme le vôtre. Alors on
04:37a réussi à stabiliser la situation, on a pris beaucoup d'initiatives... On s'est mis sur
04:40fréquentation des urgences pour pas grand chose... On a créé une unité d'accueil temporaire qui
04:48permet de placer les patients en attente de savoir exactement dans quelle discipline ils vont aller,
04:53on a mis en place une unité d'accueil spécialisée pour les urgences psychiatriques, on a créé une
04:59unité, une maison médicale de jour qui permet à ces patients qui n'ont pas besoin du plateau
05:04technique des urgences de quand même trouver une solution sur place et puis on va continuer,
05:08on va créer une unité de transit l'année prochaine dans le cadre d'une extension des
05:11urgences qui participe aussi de l'investissement que nous réalisons. Tout n'est pas derrière nous,
05:16loin s'en faut, parce qu'en parallèle le volume continue de s'accroître et puis le vieillissement
05:20de la population, le caractère multifactoriel des besoins de santé, des maladies chroniques fait
05:26que ça reste une difficulté. Cette année la grippe a été vraiment très très difficile et je lance
05:31un message de vaccination. La vaccination est la meilleure des conditions pour éviter l'afflux aux
05:36urgences et donc nous restons très très attentifs à ce sujet des urgences, aussi bien adultes que
05:43pédiatriques. Nous allons continuer de prendre des initiatives en la matière mais de mon point
05:49de vue la situation est un peu plus stabilisée qu'il y a maintenant trois ans. Il vous reste une
05:53minute trente, ça va hyper vite. La collaboration avec la médecine de ville et d'autres structures
05:58comme les centres hospitaliers du Forêt, de Montbrison, etc. Quel est le travail que vous
06:03conduisez avec la médecine de ville et puis vos partenaires ? On parlera peut-être du GHT très vite.
06:08Avec nos établissements du territoire, du département, on a constitué un groupe hospitalier
06:12de territoire qu'on essaye d'animer pour à la fois partager des activités cliniques, c'est ce
06:17qu'on appelle les parcours de soins, mais aussi partager des activités logistiques, les blanchisseries
06:23par exemple. La blanchisserie est un élément que nous partageons à plusieurs établissements et on
06:27est en train de réfléchir actuellement au projet médical qui animera notre groupement dans les trois
06:32ans qui viennent. Et puis avec la médecine de ville on a des liens qui se tissent avec les CPTS, on fait
06:39des démarches pour faire en sorte de se rapprocher d'eux parce qu'on est absolument convaincus qu'il
06:44faut casser la frontière entre la médecine libérale et la médecine hospitalière, qu'il nous
06:48faut mieux travailler les parcours des patients, surtout avec le vieillissement de la population
06:52qui va s'accroître dans les années qui viennent et en particulier à partir de 2030. Donc on est
06:56obligé de travailler ensemble pour le bien de la prise en charge des patients et ça commence à
07:00mûrir. Mieux les parcours patients seront structurés, mieux ce sera pour les patients
07:07eux-mêmes et mieux ce sera et pour la médecine de ville et pour les établissements de santé.
07:10Un dernier mot sans vouloir opposer le public privé parce que évidemment ça n'a aucun sens de
07:14réagir comme ça, mais quand même on entend à chaque fois dire moi je vais dans le privé,
07:17on a mieux soigné dans le privé, qu'en pensez-vous aujourd'hui, est-ce que c'est une vérité et
07:21comment se passe le travail du CHU de Saint-Etienne avec les hôpitaux privés, les structures privées ?
07:27J'ai personnellement exercé comme directeur d'établissement privé à but lucratif et à but
07:31non lucratif avant de revenir volontairement à l'hôpital public donc je peux à peu près mesurer
07:36les caractéristiques de chacun des secteurs. On n'offre pas au CHU de Saint-Etienne la même
07:41médecine que dans des établissements qui sont des établissements voués à la proximité. Un CHU,
07:45encore une fois, offre une palette de soins très différente. On n'est pas du tout en opposition
07:50avec nos partenaires du secteur privé. On travaille très étroitement avec la clinique
07:54mutualiste. La clinique mutualiste est intégrée dans le groupement hospitalier de territoire. On
07:58travaille aussi très étroitement avec la clinique du parc qui se trouve à 300 m du CHU. A Rouen aussi,
08:04on a fait une hospitalisation à domicile en commun avec le groupe Elsan, qui était la première de
08:08France. Donc on n'a pas du tout d'opposition avec les établissements privés. C'est une collaboration,
08:14évidemment chacun est dans son terrain de jeu, mais nous essayons de faire en sorte que la
08:17coopération soit la plus efficace possible, encore une fois, pour les Ligériens.
08:21Et la fuite des spécialistes vers le milieu privé ?
08:22Et la fuite des spécialistes, elle existe. Nous n'avons pas les mêmes atouts entre les
08:27établissements privés et les établissements publics. Nous, nous essayons de proposer un
08:31univers de soins qui soit intellectuellement intéressant pour les praticiens qui sortent
08:35de formation. Les établissements privés ont d'autres atouts à proposer. Nous souhaitons
08:40que ça reste quand même un peu équilibré et j'utilise les atouts qui sont dans ma main pour
08:45faire en sorte que les praticiens restent au CHU pour offrir aux Ligériens les soins
08:51dont ils ont besoin. Merci mille fois, à demain sur TL7, au revoir.