Les 2es Assises de l'œnotourisme avaient lieu ce mardi 11 mars 2025. Notre journaliste y a rencontré Christelle Taillardat, directrice d'Aube en Champagne Attractivité. Reportage : Mattéo Clochard
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00:00Le no-tourisme ne s'adresse pas qu'à des acheteurs de champagne ou de vin.
00:04Ça s'adresse à des gens qui veulent découvrir le patrimoine gastronomique,
00:09no-touristique,
00:10et
00:12va bien plus loin.
00:14En général,
00:15quelqu'un qui visite une cave, il veut aussi bien manger, il veut aussi bien
00:20dormir
00:21dans le contexte du vignoble.
00:23Donc il faut toute une offre complète autour de cela.
00:26Le champagne, aujourd'hui,
00:29il est
00:30connu dans le monde entier,
00:31mais il a besoin quand même de défendre ses bases en termes de
00:35marketing. Aujourd'hui, la consommation de Prosecco est supérieure à la
00:39consommation de champagne.
00:40Et tout ce marketing, il faut qu'il soit développé, pas uniquement avec de la
00:44communication et de la promotion,
00:46mais aussi avec le no-tourisme.
00:47Comment je reçois, comment je montre que le champagne se fait en champagne,
00:52et que l'élaboration du champagne,
00:53elle est très compliquée et elle nécessite effectivement
00:57un savoir-faire, ça valorise le prix de la bouteille.
00:59Parce que, disons, on a quand même un bon recul sur l'influence de cette
01:04reconnaissance à l'UNESCO.
01:06Et puis, voilà, on est aussi à un tournant,
01:10on est aussi
01:11à un moment crucial
01:13du développement de no-tourisme et des difficultés que peut
01:16rencontrer le no-tourisme.
01:18Il y a beaucoup de demandes,
01:20et il n'y a pas d'offres, pas énormément d'offres.
01:23Au regard de cette demande, depuis le Covid,
01:26on a beaucoup moins d'offres,
01:28beaucoup moins de caves qui ouvrent.
01:30Donc, malheureusement, on a quasiment divisé par deux le nombre
01:35de visiteurs dans les caves, on est passé de 45 000 à 22 000.
01:40Et ça, ce n'est pas un problème de demande,
01:43c'est un problème d'offres.
01:44C'est que nos vignerons, ils sont d'abord vignerons,
01:47ils ont des petites exploitations, ils ont beaucoup de contraintes,
01:51et ils n'ont plus
01:53finalement, ils ne prennent plus le temps,
01:57certainement par choix économique et réglementaire,
02:00de recevoir des touristes dans la cave.
02:02Alors, les pistes d'amélioration pour développer l'offre no-touristique,
02:05c'est finalement de leur montrer
02:08qu'on pourrait, vous pourriez recruter
02:11des gens qui peuvent gérer un hébergement et une restauration
02:16en parallèle d'une exploitation.
02:18Ça nécessite finalement d'ouvrir un peu le spectre
02:21de la viticulture vers de le no-tourisme
02:24et de devenir finalement un chef d'entreprise pluriel.
02:27Ce n'est pas forcément ce qui va être le plus rentable dans l'exploitation,
02:33mais ça va d'abord s'équilibrer, voire être un peu rentable,
02:37et ça va fournir toute une image
02:40du champagne, de la vigne, du terroir,
02:43qui est extrêmement vertueuse.
02:45C'est bien mieux qu'une campagne marketing,
02:47de pouvoir accueillir ses clients chez soi,
02:50de pouvoir leur montrer que oui,
02:52on est capable de leur faire goûter notre champagne,
02:55mais aussi d'associer ça à un repas, à une huîtée,
03:00à une expérience touristique.
03:02Et là, on fidélise beaucoup mieux la clientèle.
03:04La situation ne s'est pas dégradée
03:06parce que l'expérience no-touristique, elle est meilleure.
03:09C'est-à-dire qu'aujourd'hui, quand on vient en Champagne,
03:12on va y rester plus longtemps.
03:14On va finalement non seulement faire une visite de cave
03:16ou de plusieurs caves,
03:18mais on va avoir une véritable expérience
03:20no-touristique au niveau de son hébergement,
03:23de sa restauration et puis de ses activités.
03:26En revanche, le nombre de visiteurs en cave baisse
03:31parce que finalement, on n'a plus assez d'offres,
03:34mais vraiment au niveau des vignerons.
03:36Donc l'expérience no-touristique s'améliore,
03:39mais la quantité de no-touristes en cave,
03:43c'est quand même aussi notre objectif,
03:45a diminué de moitié.
03:46Oui, c'est une priorité forte.
03:49C'est que les vignerons s'emparent de le no-tourisme,
03:51soit en collaboration avec d'autres personnes
03:54qui vont, pourquoi pas, fournir l'hébergement, la restauration,
03:58soit eux-mêmes en élargissant finalement
04:01le spectre de leur exploitation.