Pionnier européen des batteries électriques, le groupe suédois Northvolt s'est déclaré en faillite, après avoir échoué à réunir les financements nécessaires. L'entreprise emploie 5.000 salariés.
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00:00Nicolas, le fabricant suédois de batterie Northvolt se déclare en faillite et on ne le sait pas forcément mais c'est une star européenne du secteur Northvolt.
00:05Pourquoi c'est un événement lourd de sens ?
00:07Lourd de sens d'abord parce que c'est le pionnier de la batterie électrique en Europe pour la mobilité.
00:12Donc c'est le pionnier, le pionnier qui tombe, c'est un événement.
00:14Un événement parce que Northvolt c'était l'incarnation de l'ambition européenne de ne pas dépendre de la production chinoise principalement et sud-coréenne d'ailleurs.
00:20Et puis cette faillite, elle suit pas mal de projets de batterie, d'usines qui ont été abandonnés et Ramet a abandonné un projet à Dunkerque, Stellantis également avec Orano.
00:28Et ça pose une question absolument centrale.
00:30Le choix du tout électrique en Europe est-il une erreur ?
00:34Et est-ce que c'était une erreur alors ?
00:38Évidemment que c'est une erreur.
00:40Évidemment que c'est une erreur.
00:42C'est une erreur parce qu'en 2019-2020, on prend cette décision sous l'émotion du Dieselgate et on dit qu'en 2035, il n'y aura plus de véhicules thermiques neufs vendus.
00:50Plus de thermiques, ça inclut les hybrides.
00:54En fait, l'erreur c'est d'avoir imposé une technologie.
00:56Le politique, il devait imposer un objectif climatique.
01:00Et après, tu laisses faire les jardiniers, tu laisses faire ceux qui savent, tu laisses faire les industriels.
01:04Donc c'est un choix politique, pas industriel.
01:06Il y avait des technologies probablement plus prometteuses, c'est ce qu'avait dit Carlos Tavares à l'époque.
01:10Je me souviens, il a fini par accepter cette date de 2035, l'ancien patron de Stellantis.
01:14Mais il avait dit, vous vous rendez compte, on demande à des champions de basket de se mettre au soie à la perche.
01:18C'était à peu près ça.
01:20Après, c'est un choc économique.
01:22Pour amortir les coûts de l'électrique, il faut 10% de gains de productivité par an.
01:26Les meilleures années, l'automobile fait 2 ou 3% de gains de productivité.
01:28Après, un choc de compétitivité.
01:30Le chinois est moins cher, il le restera.
01:32Ils ont 10 ans d'avance, les chinois.
01:34Donc ça, ça ne va pas changer.
01:36C'est un choc de souveraineté.
01:38La production de batterie, les matières premières de la voiture électrique, 80%, c'est en Chine.
01:40Et puis, c'est un choc social.
01:42Pour construire un moteur électrique, il faut 3 personnes.
01:46Pour un moteur thermique, il en faut 5.
01:48C'est une perte d'emploi, la clé.
01:50Et côté consommation, il y a le mur du pouvoir d'achat qui est là maintenant.
01:52On s'est bien rendu compte qu'une fois que les plus riches s'étaient équipés,
01:54la classe moyenne n'avait plus de moyens d'acheter.
01:56Et comme l'été est à l'os,
01:58il a en plus réduit les aides à l'achat.
02:00Et sans aide à l'achat, le marché ne reprend pas.
02:02Merci beaucoup Nicolas.