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Gaëlle Paty, sœur de Samuel Paty, était l'invitée de BFMTV ce vendredi soir. Elle s'est exprimée après que le collège de Conflans-Sainte-Honorine, où enseignait son frère, a été rebaptisé au nom de ce dernier.

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Transcription
00:00Dans l'actualité également, je vous le disais, le collège de Conflans-Saint-Honorin, où enseignait Samuel Paty, qui porte enfin officiellement son nom,
00:07près de quatre ans et demi après son assassinat.
00:11Gayle Paty, merci d'être en direct avec nous. On voit ces images, vous étiez à l'inauguration, vous avez pris la parole, un symbole évidemment très fort, on l'imagine.
00:21Oui, c'est un moment très important pour moi et ma famille. C'est un moment que j'attendais, je suis contente et émue que ce collège où enseignait mon frère
00:33soit nommé de son nom, le collège Samuel Paty. J'étais particulièrement émue également de partager ce moment avec les enseignants, avec les élèves de ce collège.
00:43C'est comme je l'ai dit tout à l'heure dans la cérémonie, ils ont tenu bon toute cette équipe pour que, malgré le drame, que ce collège reste un collège où on enseigne, où on apprend.
00:56Et je tenais justement à les remercier aussi d'avoir tenu bon.
01:00Quatre ans et demi, pourquoi ça a été aussi long pour qu'on voie derrière vous le nom de votre frère enfin affiché ?
01:08Quatre ans et demi, c'est long, mais c'est court aussi. J'ai toujours su que son collège porterait un jour son nom, ça a toujours été une certitude pour moi.
01:19Donc j'avais pas forcément une impatience. J'ai entendu et j'ai respecté le souhait d'attendre que les élèves qui avaient connu Samuel, que les derniers sortent de ce collège.
01:36C'est important qu'il porte aujourd'hui son nom. Aujourd'hui que le procès est passé, je pense qu'il y a des étapes importantes dans ce genre d'événement.
01:45C'est quand même un deuil tellement fort, il fallait attendre des étapes, il y a eu le procès, là il y a le changement de nom qui intervient.
01:52Je pense qu'il fallait ce temps pour que tout le monde soit prêt.
01:55Notamment pour apaiser les choses, on a entendu les réserves des professeurs qui avaient peur, on y reviendra.
02:00Des parents d'élèves aussi qui disaient attendez, il faut le faire avec ces élèves qui étaient là, qui ont tout vécu.
02:06Tout est entendable, tout se respecte. Je pense qu'on fait tous un peu comme on a pu depuis 4 ans et demi.
02:17Je ne peux pas juger quoi qu'il soit passé depuis 4 ans et demi.
02:22Aujourd'hui c'était important qu'il porte son nom, il le porte aujourd'hui et je pense qu'il faut s'attacher à ça aujourd'hui.
02:29Vous restez avec nous Gaëlle Paty.
02:30Mickaël Gagné nous a rejoint, un grand reporter BFM TV à Lignes Rouges.
02:33Vous avez réalisé un documentaire, 4 ans déjà, récit d'un assassinat barbare.
02:38On parlait de ce temps nécessaire parce que la peur est toujours là.
02:41Oui, je pense que Gaëlle Paty l'a très bien dit.
02:43Il y avait des obstacles à franchir et notamment un traumatisme très grand.
02:47Mais c'est vrai que ce temps-là révèle aussi une grande frilosité.
02:52Les parents d'élèves des associations, des parents d'élèves me l'ont dit également,
02:56ils étaient traumatisés, ils avaient peur que ça soit trop douloureux pour leurs enfants.
03:00D'ailleurs c'est pour ça que la décision a été prise d'attendre que tous les élèves qui avaient connu Samuel Paty
03:06soient partis de l'établissement pour que ça soit moins difficile pour eux.
03:10Mais en même temps, les professeurs qui l'ont connu et côtoyé savent à quel point c'est important
03:15que le nom de Samuel Paty soit là parce que c'est un symbole extrêmement important de la lutte contre l'obscurantisme.
03:23On pourrait se dire que c'est le premier collège qui change de nom.
03:27En fait non, il y a déjà des écoles qui s'appellent Samuel Paty.
03:30Oui, on sait qu'il y a une dizaine d'établissements scolaires dont notamment des écoles élémentaires.
03:36Et il y a un collège maintenant qui s'appelle Samuel Paty.
03:40Il y a bientôt un lycée en Seine-et-Marne.
03:42Et puis il y a aussi beaucoup de CDI, de salles de classe, également des squares.
03:47Il y a deux jours exactement à Cergy, il y a eu également aussi un square qui a été inauguré au nom de Samuel Paty.
03:53Et ça c'est très important de dire que la République n'a pas peur parce que qu'est-ce que veut le terrorisme ?
03:58C'est qu'on ait peur, qu'on se plie à ces idées nauséabondes.
04:02Je vous vois acquiescer Gaëlle Paty.
04:04Oui, il faut avoir ce courage, cette mémoire collective.
04:08Oui, en tout cas c'est important que son nom soit partagé dans ces espaces où l'on vit.
04:18C'est un nom qui doit rester dans la vie.
04:20Ce n'est pas un nom qu'on doit mettre dans l'histoire.
04:22Il faut que ce nom soit visible.
04:27Effectivement, il ne faut pas qu'on ait peur, même si on a peur.
04:30Je pense que c'est naturel la peur.
04:33Mais il faut aujourd'hui qu'on arrive à faire quelque chose de ce drame.
04:37Il faut déjà qu'on n'oublie pas, ça c'est une certitude.
04:41Mais il faut aussi que si on veut lutter contre cette peur, il faut agir.
04:45Comme toujours, la peur ça se traite par l'action.
04:48Comment mieux protéger les professeurs ? C'est une question qui est revenue au cours des différents procès.
04:52Il y aura encore un procès en appel l'année prochaine.
04:54Qu'est-ce que les chiffres montrent aujourd'hui ?
04:56Les chiffres sont quand même assez spectaculaires.
04:59Il y a eu 702 atteintes à la laïcité.
05:02C'était en novembre, il y en a eu beaucoup moins au mois de décembre.
05:05Tout ça, on le rappelle, c'était parti de caricatures montrées par Samuel Paty, de caricatures de Mahomet.
05:09Voilà, mais en fait il a fait son travail.
05:11Il faut bien rappeler que Samuel Paty s'est inspiré du programme de l'éducation nationale.
05:15Il a vraiment fait son travail comme tous les professeurs d'histoire et d'éducation morale et civique le font.
05:20Mais il y a encore des atteintes à la laïcité.
05:22Et les chiffres que je vous ai donnés sont des chiffres qui sont sous-estimés.
05:26Puisque ce sont seulement les cas les plus graves qui sont relevés et signalés.
05:30Donc il y en a sûrement de plus importants.
05:32Ce qu'on relève dans les derniers chiffres, c'est que ce sont essentiellement des contestations d'enseignement et des violences verbales.
05:39Moins de port de signes religieux.
05:41Je pense que là, le message a été martelé, a été bien compris.
05:44Mais effectivement, il faut être encore très très vigilant.
05:47C'est pour ça que voir le nom de Samuel Paty partout en France, c'est extrêmement important.
05:51Oui, Gaëlle Paty, votre travail n'est pas loin d'être terminé.
05:57C'est clair, c'est clair qu'il y a encore beaucoup de travail.
06:01Mais c'est justement, je pense, que c'est par l'action qu'on peut faire bouger des choses aujourd'hui.
06:07On a besoin de symboles et que ce collège change de nom est un symbole extrêmement important pour moi.
06:14Maintenant, c'est un point de départ pour agir et faire des actions.
06:19Pour que dans les établissements scolaires, qu'on puisse faire vivre ces valeurs républicaines auprès de la jeunesse.
06:27Merci beaucoup Gaëlle Paty d'avoir été en direct avec nous.
06:30Mikaël, merci également d'être venu sur le plateau.

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