• il y a 10 heures

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00:00Oui, je voudrais aussi avoir votre regard sur les mots de Bruno Rotaïo qui haussent le ton
00:05puisque Bruno Rotaïo essaie d'expulser des occultés vers l'Algérie, il n'y arrive toujours pas.
00:09Il y a des listes qui ont été faites. Bruno Rotaïo dit la chose suivante dans les colonnes de nos confrères du parisien.
00:14Il dit, très bien, si on n'engage pas un bras de fer vraiment avec l'Algérie, vous allez vous passer de mes services.
00:19Je suis prêt à démissionner. Est-ce que le ministre de l'Intérieur a raison de hausser le ton ?
00:24Parce qu'il dit que le gouvernement est prêt à engager le bras de fer mais personne n'y va. Alors pourquoi ?
00:28Parce qu'Emmanuel Macron a dit non. C'est aussi simple que ça.
00:31En effet, il y a un désaccord à ce qu'on avait vu. François Bayrou annonçait en présence notamment de Bruno Rotaïo
00:39qu'une liste allait être transmise aux Algériens, une liste de personnes à reprendre.
00:44Liste qui avait déjà préalablement été donnée à deux reprises par Gérald Darmanin quand il était ministre de l'Intérieur.
00:49Toujours les mêmes.
00:50Et liste sur laquelle figurait à l'époque, alors peut-être que les noms ont changé parce qu'une liste vient d'être transmise,
00:55mais liste sur laquelle figurait la saillante Mulhouse, notamment.
01:00Et donc voilà, Bruno Rotaïo a expliqué que l'Algérie ne répondait plus aux demandes de laisser passer consulaires
01:06ou alors qu'elle refusait. Il a essayé de renvoyer des gens qui avaient leur passeport,
01:10donc qui n'avaient pas besoin de laisser passer consulaires. L'Algérie les a refusés aussi.
01:13Donc il y a une mauvaise volonté affichée, organisée et mise en scène par l'Algérie sur cette question
01:19des ressortissants à reprendre. Donc Bruno Rotaïo était d'accord avec François Bayrou,
01:25ils ont exposé leur plan et Emmanuel Macron est venu dire que tout ça était stupide,
01:29en plus avec une certaine condescendance dans la manière d'aborder le sujet.
01:33Et comme si, oui bien sûr il faut que l'Algérie reprenne ses ressortissants,
01:36mais on ne va pas faire le bras de fer tout seul. Il disait qu'il ne faut pas dénoncer de manière unilatérale.
01:42Donc Bruno Rotaïo répond à Emmanuel Macron après quelques jours de flottement dans ce gouvernement
01:48parce qu'on se demandait justement comment François Bayrou et Bruno Rotaïo allaient répondre à Emmanuel Macron,
01:52ça fait quand même maintenant quelques jours. Et Bruno Rotaïo dit,
01:55si je ne peux pas travailler, j'arrêterai de travailler. De son point de vue, oui c'est compréhensible.
01:59Bon alors Jean-Christophe gagne.
02:00Oui, il est obligé parce que ça engage aussi la crédibilité, la parole politique,
02:06et donc de la parole publique dans cette affaire, puisque c'est ça dont il s'agisse.
02:10Peut-être qu'effectivement deux voies, j'imagine qu'elles ont dû être utilisées,
02:15une voie dure et une voie en coulisses qui était celle d'une négociation plus approfondie avec l'Etat algérien,
02:19il faut espérer en tout cas, via M. Bayrou, M. le Président de la République,
02:23qui lui sont évidemment sur le front diplomatique.
02:25Mais au-delà de tout ça, Bruno Rotaïo est allé très loin.
02:29Sa valeur à lui politique, c'est d'affirmer une parole forte.
02:33On l'a dit ici plusieurs fois, dire le réel était devenu une performance.
02:37Parce que pendant des années, on a oublié de dire le réel en politique.
02:39C'est quand même sérieux sur ces questions-là en particulier.
02:41Oui, bien sûr.
02:42Et si on allait plus lent, on pourrait le dire aussi, au-delà des mensonges d'Etat,
02:45de mon point de vue sur les finances publiques par exemple,
02:47on ne disait pas le réel sur la sécurité, sur l'immigration, sur tout plein de sujets,
02:51la santé, ainsi de suite.
02:52On nie, on dérive.
02:54Là, il arrive, il dit au moins la vérité.
02:56En tout cas, une vérité, sa vérité, mais qu'il dit une partie du réel.
02:58Et ce réel-là, vous vous rendez compte, quelqu'un l'entend.
03:01Nous, nous sommes les citoyens français.
03:03On dit des paroles publiques, il va dire on va agir.
03:06Et il ne peut pas agir.
03:07Donc lui, en tant qu'acteur politique,
03:09si effectivement par rapport à d'autres qui ont mangé leur chapeau,
03:12ont oublié après avoir dit des choses,
03:14qu'il fallait passer à autre chose, ainsi de suite,
03:16changer de casquette, changer de poste, ainsi de suite,
03:18il décide lui de dire, moi j'ai préaffirmé des choses, je veux pouvoir agir,
03:22j'ai mis en réalité un système en fonctionnement potentiellement,
03:25et on me dit que ce n'est pas possible.
03:27Pas simplement parce qu'en face, je ne peux pas agir,
03:30mais parce que chez moi, on me dit que ce n'est pas possible.
03:32Que va-t-il se passer, Jean-Christophe Gallien, s'il ne se passe rien ?
03:37Il veut partir, il ne peut plus.
03:39Donc là, il est quand même acculé.
03:40Il est obligé.
03:41Il est obligé de partir, Bruno Rotailleau.
03:43Sinon, ça engage, vous vous rendez compte, pour quelqu'un qui veut...
03:45À quel échéance, ça laisse combien de temps, Bruno Rotailleau ?
03:47Je pense que ça doit être assez rapide,
03:49parce qu'il est en course pour l'élection présidentielle aussi.
03:53C'est-à-dire que dans un combat personnel,
03:55il veut dire, moi je suis un responsable politique potentiel.
03:57Avant d'être un responsable politique,
03:59quand on agit, il faut être un responsable public aussi.
04:03Dans son action, on ne peut pas simplement dire les choses.
04:05Ça a été fait il y a longtemps.
04:07Il y a d'autres qui ont été élus après avoir dit beaucoup de choses,
04:09n'avoir rien fait.
04:11Lui, il s'est engagé très fortement
04:13sur un sujet qui touche au concret
04:15la réalité de la vie de nos concitoyens.
04:17Donc ça veut dire que Bruno Rotailleau pourrait démissionner,
04:19disons quoi, quelques jours, quelques semaines ?
04:21C'est-à-dire que là, c'est un poids dans la balance quand même,
04:24parce que derrière la situation politique
04:26avec Bruno Rotailleau qui démissionne...
04:28Vous vous rendez compte le bazar ?
04:30Bruno Rotailleau démissionnerait, pardon,
04:32sur un engagement qui est le sien,
04:34mais qui a été celui de François Bayrou également.
04:36C'est vrai.
04:38La situation politique, elle est quand même compliquée
04:40derrière ça.
04:42Est-ce que vous pensez que ça va faire plier ?
04:44Enfin, plier, c'est peut-être un bien grand mot,
04:46mais Emmanuel Macron, en tout cas,
04:48le fait de réfléchir sur la position de l'Algérie...
04:50J'arrête d'anticiper les réactions d'Emmanuel Macron depuis très longtemps.
04:52Oui, parce qu'on n'y arrive pas.
04:54Il est parfois difficile déjà à comprendre,
04:56mais l'anticiper, voilà.
04:58Et là où je rejoins absolument
05:00l'analyse qui vient d'être faite, c'est que Bruno Rotailleau
05:02n'a pas le choix. C'est peut-être
05:04le sujet le plus identifié,
05:06on va dire, de ces prises de position
05:08ces derniers temps, parce qu'il y a des sujets qui sont plus techniques,
05:10plus nébuleux. Là, c'est extrêmement clair.
05:12Il y a en plus le cas Boilem Sansalle
05:14au milieu, qui a ému
05:16très largement en France,
05:18qui est désormais connu. Il y a l'attentat
05:20de Mulhouse, il y a quand même eu un mort,
05:22et des blessés.
05:24Et cette question revient régulièrement.
05:26Et on a ces fameux
05:28influenceurs,
05:30dont les propos, évidemment, n'atteignent pas la gravité
05:32de la saillante Mulhouse, mais
05:34qui ont été renvoyés. Il y a une décision
05:36du ministre de l'Intérieur de les renvoyer.
05:38Ils sont tous renvoyés un par un en France.
05:40Ça joute à la gravité de la situation,
05:42l'humiliation absolue. Bon, c'est pas tenable
05:44pour Bruno Rotailleau.
05:46Alors là, ce sera une tâche indélébile dans son
05:48parcours, qui pourra avoir
05:50été fulgurant, mais rapide.
05:52Si ça ne se règle pas rapidement.
05:54C'est personnalisé, mais valablement.
05:56Je ne critique pas du tout cet état de fait. Heureusement
05:58que quelqu'un qui incarne et veut incarner
06:00une politique, pas toute la politique,
06:02celle de la sécurité, et notamment
06:04autour de l'enjeu de rapport à
06:06d'autres pays qui ont vocation
06:08justement à déstabiliser notre pays.
06:10Là, en l'occurrence, moi je pense qu'il y a un précédent.
06:12C'est François Bayrou avant de rentrer.
06:14Mais Emmanuel Macron était un peu coincé. Il n'avait pas
06:16de gouvernement. Il lui fallait un Premier ministre.
06:18Donc il a pu faire plier Macron sur l'idée
06:20que si je n'y vais pas, je te fous.
06:22Excusez-moi de le dire comme ça, le merdier
06:24dans ta boutique. Et donc ça va être compliqué pour toi.
06:26Là, ça va être
06:28plus difficile. Il est un peu seul. Je ne suis pas
06:30certain que M. Darmanin,
06:32que M. Bayrou, et ainsi de suite, réagissent en solidarité.
06:34Il n'a pas d'OTAN et d'article
06:365 du gouvernement, si vous voulez,
06:38pour dire qu'on va tirer sur Emmanuel Macron.
06:40Bruno Retailleau va partir.
06:42L'Algérie continuera
06:44de nous malmener. Je ne sais pas, parce que
06:46Gérald Darmanin a quand même réagi il y a quelques temps
06:48après Emmanuel Macron.
06:50Non, mais
06:52Gérald Darmanin, pas sur les propos de
06:54Bruno Retailleau là, sur la menace de démission,
06:56mais il y a quelques jours après la déclaration
06:58d'Emmanuel Macron, et Gérald Darmanin
07:00a continué à dire qu'il faudrait dénoncer l'accord de
07:0268 si ça n'aboutissait pas.
07:04Donc il se mettait quand même plutôt dans le camp, entre guillemets,
07:06de Bruno Retailleau que celui
07:08d'Emmanuel Macron. Et j'ajoute simplement une chose,
07:10c'est d'autant plus important
07:12pour Bruno Retailleau que la justification
07:14de l'entourage non démenti
07:16d'Emmanuel Macron,
07:18c'est de dire qu'on ne peut pas se permettre de faire un bras de fer
07:20en raison de la réaction
07:22potentielle de la diaspora algérienne.
07:24Je ne sais pas si on réalise la gravité
07:26de cette justification par l'entourage.
07:28Donc on va continuer à accepter
07:30les accords de 68 qui
07:32favorisent l'immigration, donc qui
07:34grossissent cette diaspora, dont
07:36l'entourage du président lui-même nous dit,
07:38dans un mouvement très essentialisant
07:40on va dire, que cette diaspora
07:42fait peur sur le terrain de l'ordre public.
07:44Et si le ministre
07:46de l'intérieur ne dit pas, excusez-moi,
07:48mais on a un gros problème, il n'est plus ministre de l'intérieur.
07:50Qui va le dire.
07:52Donc c'est insoluble en fait l'Algérie.
07:54L'Algérie va continuer à agir,
07:56parce que l'Algérie est quand même l'allié de la Russie.
07:58Alors ils sont de moins en moins
08:00les alliés de la Russie, parce que la Russie c'est complexe.
08:02Même avec la Russie c'est compliqué aujourd'hui.
08:04Ils sont de moins en moins des alliés de qui que ce soit.
08:06Et ce qu'il faut dire
08:08très justement, il faut insister là-dessus.
08:10Parce que ça a au moins eu le mérite
08:12d'être verbalisé par cet entourage.
08:14La vraie raison est celle-là.
08:16Et la vraie raison est terrible, parce que vous croyez que sur 6 millions
08:18de ressortissants franco-algériens,
08:20ou algériens,
08:22en France, il y a 6 millions
08:24de personnes qui vont se mettre dans la rue pour défendre
08:26le président Teboun dans la rue. C'est pas vrai.
08:28Il y a, oui, une minorité très active,
08:30voire une minorité forte,
08:32mais il ne faut pas craindre non plus.
08:34Et si vous êtes un État qui dit, j'ai peur d'une partie
08:36de ma population, ça ne marche pas.
08:38Mais ça se relie à
08:40l'impossibilité par exemple aujourd'hui
08:42d'organiser un match de foot, qui serait pourtant un beau symbole
08:44entre la France et l'Algérie. Vous ne pouvez pas l'organiser.
08:46Il y a plein de choses comme ça.
08:48M. Retailleau avait, en tant que
08:50ministre de l'Intérieur, des solutions.
08:52Programmer un certain nombre de mesures, notamment face à des
08:54dignitaires du système algérien
08:56qui viennent, rappelons-le, se faire soigner en France,
08:58résider en France, s'amuser en France,
09:00consommer, ainsi de suite.
09:02Vous commencez par là. Le système, il a besoin
09:04d'être un petit peu maltraité pour que ça puisse
09:06réagir et considérer ce qui se passe aussi en Algérie.
09:08Disons-le, M. Teboun, il ne fait pas l'unanimité
09:10dans ce système non plus.
09:12Donc si vous voulez déstabiliser un autre système en France, vous pouvez le faire.
09:14Semble-t-il, ça n'est pas le cas
09:16de M. le Président de la République, en tout cas pas
09:18de cette manière-là.
09:20Gérald Darmanin, il a quand même beaucoup parlé
09:22de ses amis algériens.
09:24Donc ce n'est pas simple à faire du gouvernement.
09:26Ce n'est pas simple à faire du gouvernement. Je ne suis pas certain qu'il s'en sorte.
09:28En tout cas, il y a la description parfaite d'une ingérence
09:30et le mot n'est pas utilisé cette fois-ci.
09:32Bien sûr, bien sûr, bien sûr. Vous avez raison.
09:34Je serais adoré de penser qu'on se revoit la semaine prochaine
09:36et que Bruno Retailleau sera parti.
09:38Alors qu'on se revoit la semaine prochaine, ça se confirme.
09:40J'espère aussi.
09:42Mais vous pensez que Bruno Retailleau
09:44sera peut-être...
09:46Non mais c'est une possibilité.
09:48C'est une possibilité, bien sûr.
09:50Mais c'est quand même incroyable.
09:52Surtout que non seulement, ça c'est notre analyse et ça n'engageait
09:54que nous de dire qu'il n'a pas tellement de choix.
09:56Mais alors maintenant qu'il l'a dit, il a encore moins de choix.
09:58Oui, exactement, vous avez raison.
10:00Bon, merci beaucoup.
10:02Merci beaucoup, Charlotte Dornelas. Merci infiniment
10:04aussi, Christophe Gallière.
10:06Allez voir les bleus maintenant.
10:08Quand Tony va encore nous dire qu'il va pleuvoir.

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