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00:00Je suis toujours dans ce studio avec Paul Melun, avec Vigronic Jacquet.
00:03Je voudrais qu'on dise un mot peut-être de ce long tweet d'Emmanuel Macron sur le Covid.
00:08Le Covid, ce soir...
00:09Ça faisait longtemps qu'on n'avait pas parlé du Covid.
00:10Non, mais long, long tweet d'Emmanuel Macron qui rappelle qu'il y a cinq ans, débutait le confinement.
00:17Et depuis, il y a beaucoup de choses qui ont changé.
00:20Je vous propose de réécouter les mots d'Emmanuel Macron.
00:24C'était le 16 mars 2020.
00:27Dès demain, midi, et pour 15 jours au moins, nos déplacements seront très fortement réduits.
00:35Cela signifie que les regroupements extérieurs, les réunions familiales ou amicales ne seront plus permises.
00:43Se promener, retrouver ses amis dans le parc, dans la rue, ne sera plus possible.
00:49Il s'agit de limiter au maximum ses contacts au-delà du foyer.
00:55Partout sur le territoire français, en métropole comme outre-mer, seuls doivent demeurer les trajets nécessaires.
01:05Voilà, ça c'était les mots d'Emmanuel Macron qui nous annonçait effectivement que nous allions être confinés.
01:12Est-ce que vous vous souvenez effectivement du choc et de l'onde de choc que ça avait suscité ?
01:18Véronique Jacquier ?
01:19Oui, bien entendu, onde de choc.
01:2135 millions de téléspectateurs avaient écouté et regardé Emmanuel Macron ce 16 mars 2020.
01:28C'est dire quand même l'attente qu'il y avait parce qu'il y avait la peur.
01:33Mais que, en soi, le message présidentiel a véhiculé aussi de la peur.
01:38C'est-à-dire qu'on ne sait pas faire autrement que de tous vous confiner, vous mettre sous cloche
01:42parce que les hôpitaux sont débordés et qu'on n'arrive pas à gérer ce qui se passe à l'hôpital.
01:48Il y avait de ça quand même.
01:50À l'époque, je me souviens, des médecins disaient
01:53mais si on n'avait pas fermé autant de lits, si on avait plus de personnel,
01:58on devrait être en capacité d'arriver à gérer le flux de patients et de malades qui viennent dans tous les hôpitaux.
02:07Donc n'oublions pas quand même qu'on a confiné parce qu'on n'a pas pu se gérer
02:13et puis parce que la peur nous a mangé le cerveau.
02:16Alors ça ne veut pas dire qu'il n'y a pas eu malheureusement beaucoup de morts et beaucoup trop de morts
02:21et que ce Covid, on ne savait pas d'où il venait, on ne savait pas combien de temps ça allait durer
02:26mais vous vous rendez compte maintenant, 5 ans après, on se rend bien compte
02:30que c'est la peur quand même qui a été le principal moteur
02:33et d'ailleurs qui nous a peut-être empêché de fonctionner d'une façon plus rationnelle
02:37puisque maintenant il y a quand même en moyenne 15 000 morts par an de la grippe
02:41et cette année elle a été sacrément méchante la grippe.
02:44Ça n'empêche personne de dormir, ça n'intéresse même plus personne
02:48parce que ce sont des gens de plus de 80 ans qui meurent
02:51mais au moment du Covid, si on regarde les statistiques, ce sont majoritairement des personnes âgées qui sont parties
02:58alors pas au tout début du Covid, c'est ça qui a fait peur aux gens
03:01mais après, ce sont majoritairement des personnes âgées qui sont parties
03:05et souvenez-vous, il y a eu cette question philosophique de
03:08mais est-on obligé de confiner ?
03:11c'est-à-dire on empêche de vivre les plus jeunes
03:14on crée un climat anxiogène et d'anxiété chez les plus jeunes
03:19d'ailleurs maintenant, si on devait faire le bilan du confinement
03:22il y a aussi énormément de troubles mentaux dans la jeunesse
03:25tout ça pour protéger les plus âgés
03:28Qu'est-ce qui a changé ? Parce que vraiment, tout a basculé
03:31que rien n'a été comme avant
03:33Vous vous rappelez, il y avait une expression à l'époque
03:35on disait maintenant ça va être un monde nouveau
03:37il y aura l'après-Covid, il y aura l'après-confinement
03:40on nous disait on va travailler différemment
03:42c'était l'époque bénie du télétravail
03:44il y avait beaucoup de choses qui étaient censées être différentes
03:46on devait gérer mieux l'argent, gérer mieux l'hôpital
03:48beaucoup de gens étaient partis à la campagne
03:50moi je gère pas ma cuisine à cette époque-là
03:52donc j'ai bien vécu mon confinement
03:54mais blague à part, on nous a dit que ça allait être un âge de rupture
03:57et finalement, force est de constater que bon an, mal an
04:00au fil des années, tout est un peu revenu à la normale
04:02on a continué à ne pas assez investir dans l'hôpital public
04:06les patrons ont commencé à rappeler les salariés du télétravail
04:09disant le télé-vacances ça suffit
04:11on va revenir un peu au bureau
04:13et en fait, le monde d'après est revenu assez rapidement
04:16le monde d'avant
04:17à la décharge du Président de la République
04:19et de ceux qui ont souhaité ce confinement
04:21moi j'étais plutôt opposé à ce confinement du reste
04:23mais à leur décharge, à cette époque-là
04:25on ne savait pas ce qui allait se passer
04:26moi j'étais branché quand il y avait la locution du Président
04:28aussi sur les chaînes internationales
04:30et quand vous écoutiez, que vous regardiez CNN
04:32les chaînes américaines, les chaînes britanniques, la BBC
04:35en fait, le monde entier était dans la même expectative
04:38on ne savait pas ce qui se passait
04:39en Chine, on montrait des images
04:41c'était peut-être de la propagande du reste
04:43mais les images chinoises, on ne savait pas ce qui se passait
04:45ils ne laissaient pas passer beaucoup d'informations
04:47on commençait à voir en France
04:49des morgues qui se remplissaient
04:51des sacs noirs avec des cadavres à l'intérieur
04:53donc imaginez, aujourd'hui c'est facile
04:55de tenir le discours post-crise du Covid 5 ans après
04:59et de dire finalement, on a eu peur
05:01mais attention, à l'époque justement
05:03on n'avait même pas le droit d'imaginer
05:05une autre solution que le confinement
05:08moi je l'ai fait du début à la fin du confinement
05:10sur CNews on en parlait
05:12mais souvenez-vous, il y avait quand même un petit aspect totalitaire
05:14mais j'en ai parlé sur CNews et ailleurs
05:16il expliquait que le confinement n'était peut-être pas la panacée non plus
05:18il y avait un petit aspect totalitaire quand même à oser dire
05:20que ça pourrait se passer autrement
05:21l'histoire du pass sanitaire, l'histoire du café
05:23attention vous ne pouvez pas le prendre de l'eau
05:25mais par ici, et surtout la déshumanisation
05:28jusque dans la mort
05:30et le fait d'empêcher des gens de faire le deuil
05:32et de ne pas dire adieu aux gens qu'ils aimaient
05:34tous ces gens qui sont morts seuls
05:36à l'hôpital
05:38donc non, il ne faut pas oublier cette parenthèse
05:40qui a été finalement une parenthèse d'une grande déshumanisation
05:42et dont selon moi
05:44on n'a pas du tout tiré les leçons
05:46parce que l'hôpital se porte toujours si mal
05:48et on a une jeunesse à qui on a vraiment inoculé
05:50le virus de l'anxiété
05:52c'est pas le coronavirus, c'est pas le Covid
05:54c'est le virus de l'anxiété
05:56et cette jeunesse, malheureusement on n'arrive pas à la soigner
05:58elle n'est pas guérie loin de là
06:00Véronique Jacquet, vous allez devoir nous quitter
06:02vous êtes attendus ailleurs
06:04merci à vous
06:06Paul Melun, juste une question
06:08c'est vrai que dans son long tweet
06:10ce soir, Emmanuel Macron
06:12dresse un bilan
06:14mais pas beaucoup d'autocritiques
06:16pas beaucoup d'autocritiques
06:18sur la gestion de ce Covid
06:20dont on se souvient tous
06:22il y aurait matière pourtant à une autocritique
06:24d'ailleurs pas seulement une autocritique du bilan
06:26d'Emmanuel Macron ou à l'époque d'Olivier Véran
06:28il y a des gens dont on a presque oublié
06:30Olivier Véran, le professeur Salomon
06:32tous ces gens qu'on voyait régulièrement à la télévision
06:34mais il y a des choses qui n'ont pas été faites et qui n'auraient dû être faites
06:36avant le Covid
06:38les lits d'hôpitaux, les lits de réanimation
06:40vous savez, avant le Covid, avant le confinement
06:42on nous disait, il y aura l'hospitalisation
06:44à domicile, il y a eu la tarification
06:46il y a eu beaucoup de réformes de l'hôpital public
06:48qui ont visé à faire des économies
06:50et dans ces économies, on s'est réveillé
06:52avec une forme là aussi
06:54d'incrédulité, de gueule de bois
06:56où on s'est dit, on est obligé d'aller faire des hôpitaux
06:58de campagne
07:00parce que nous n'avons pas investi suffisamment
07:02dans notre hôpital public
07:04et depuis, est-ce qu'on a réinvesti ?
07:06On a tiré des enseignements ?
07:08On a tiré certains enseignements mais je pense qu'on devrait investir
07:10davantage dans notre hôpital public
07:12si vous voulez, il y a beaucoup d'enseignements
07:14à tirer, non seulement évidemment
07:16sur le secteur de la santé
07:18mais Véronique en parlait tout à l'heure et j'étais assez d'accord avec elle
07:20il y a aussi des enseignements
07:22moraux, psychologiques
07:24sur le rapport à l'autre, sur la société du voisinage
07:26sur le soin qu'on pouvait prendre à l'autre
07:28vous savez
07:30ne pas voir son voisin âgé par exemple
07:32ouvrir ses volets il y a quelques jours, se dire
07:34mais est-ce qu'il y a un problème ? Comment je peux faire pour intervenir ?
07:36Comment est-ce qu'on peut aider ces gens ?
07:38C'est vrai Thomas Lacroix m'a fait cette remarque, pardon Paul Melun
07:40mais c'est très vrai, il me dit
07:42on se fait moins la bise aujourd'hui
07:44on se sert moins la main, mais c'est vrai il a raison
07:46Je continue à vous faire la bise Pascal quand j'arrive dans son studio
07:48Oui c'est un bonheur, nous nous connaissons
07:50mais c'est vrai que ça a changé
07:52Il y a beaucoup de gens, on voit encore
07:54quelques personnes dans les transports en commun
07:56qui portent le masque, moi c'est un truc
07:58qui me dépasse un peu parce que je ne suis pas trop
08:00dans les trucs hygiénistes
08:02Oui mais ça c'est pour protéger les autres de ses propres microbes
08:04Ah oui d'accord, je ne savais pas
08:06J'ai voyagé en Asie par exemple
08:08il y a un nombre incalculable de gens
08:10qui portent le masque quand vous prenez le métro
08:12Mais ça ne vous choque pas là Paul Melun ?
08:14Là-bas ça ne me choque pas parce qu'à Rome vous faites comme les Romains
08:16donc s'ils me demandent de mettre un masque si je vais me promener
08:18à Canton ou à Tokyo
08:20ou à Hong Kong je le ferai
08:22Mais je pense qu'en France
08:24on a aussi cette tradition, vous savez on est un pays un peu latin
08:26On a cette tradition où
08:28moi c'était difficile quand il y avait le Covid, quand on rencontre quelqu'un
08:30on a spontanément envie d'aller lui serrer la main
08:32d'étreindre les jambes, de les embrasser
08:34C'est vrai que ça a peut-être changé
08:36certaines choses, moi je parie
08:38quand même sur le fait que les choses reviennent
08:40en ordre et qu'on va revenir progressivement
08:42à la vie d'avant
08:44sur un certain nombre de choses
08:46alors peut-être nous réagirons
08:48différemment quand il y a des épidémies
08:50de grippe, de rhume, etc
08:52mais je pense qu'il faut quand même savoir raison garder
08:54et garder aussi un peu notre mode de vie
08:56notre art de vivre, les cafés ça fait partie
08:58de notre art de vivre, les relations humaines
09:00Les grandes tablées
09:02Les grandes tablées à la campagne
09:04C'est ça c'est génial
09:06on nous disait ouvrez les portes
09:08en décembre, pendant les fêtes
09:10de fin d'année ouvrez les fenêtres, il fait moins 5
09:12alors quand vous êtes comme chez moi
09:14vous avez une vieille maison avec un feu de cheminée
09:16ça améliore le tirage de la cheminée
09:18je sais pas trop ce que ça fait sur les bactéries
09:20et vous sortez avec un rhume