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Fabien Roussel, secrétaire national du Parti communiste français, était l'invité de BFMTV ce dimanche 16 mars.

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00:00– Bonsoir Fabien Roussel, merci d'être notre invité ce soir.
00:03Vous êtes secrétaire national du Parti communiste,
00:06avant de développer et de voir passer en vue l'actualité de ce dimanche,
00:10peut-être une réaction sur ce service national universel
00:13qui serait refondu selon les déclarations du Président de la République,
00:16vous vous y croyez à ce service national universel ou c'est un gadget pour vous ?
00:22– Non, je n'y ai pas cru parce que la manière dont ça a été fait,
00:27mise en place, montre que ça n'a pas véritablement marché,
00:31on n'a jamais eu une génération entière qui s'est engagée là-dedans,
00:36comme à l'époque de la conscription,
00:37et c'est pris en plus sur le temps scolaire, comme ça a été dit,
00:40c'est d'ailleurs la raison principale pour laquelle nous, nous avons dit
00:43que nous ne partagions pas ce projet, on souhaite que l'école reste l'école
00:49et qu'à l'école on accède aux connaissances,
00:52au savoir, qu'on devienne citoyen,
00:55et en revanche, il y a une question qui est posée,
00:57c'est comment on arrive à tisser un lien entre un peuple et la nation,
01:03comment on arrive à faire en sorte que chacun se sente concerné
01:06pour défendre le drapeau, défendre le territoire,
01:09c'est ce que faisait l'armée avant,
01:11monsieur Jacques Chirac a abandonné ça en 2001,
01:15et cette question par contre elle se pose aujourd'hui,
01:17et ça c'est le sujet qui fait débat.
01:20– Alors c'est intéressant parce que justement François Bayrou
01:22aujourd'hui a évoqué ce point, le lien entre une armée et le peuple,
01:26alors il n'est pas question de services militaires
01:28tels qu'on l'a connu jusqu'en 1995,
01:31mais il a évoqué aujourd'hui, François Bayrou,
01:32une armée de réserve qui viendrait appuyer l'armée professionnelle,
01:35est-ce que sur ce point vous êtes plus convaincu
01:37que vous l'êtes par la refonte du SNU ?
01:40– C'est une piste qui est plus à explorer,
01:43en regardant d'ailleurs comment fonctionne l'armée de réserve aujourd'hui,
01:48en tout cas la question d'abord qu'on doit se poser c'est
01:50à quoi doit servir une armée ?
01:53Quel est son objectif ?
01:54Est-ce que c'est une armée au service du peuple, du pays,
01:58pour protéger le territoire et ses intérêts vitaux,
02:02ou est-ce que c'est une armée pour se projeter
02:04et faire la guerre à l'étranger ?
02:07Et quand a été constituée une armée de professionnels,
02:10ce n'est plus ça que les dirigeants avaient en tête,
02:14c'est-à-dire d'avoir une armée de professionnels dont c'est le métier
02:17pour aller faire la guerre sur des théâtres d'opérations extérieurs
02:20qui ne sont pas forcément liés à la protection du territoire
02:24mais plutôt pour aller en OPEX.
02:26Donc à partir du moment où on veut une armée pour se défendre,
02:29ce que nous nous défendons, une armée nationale,
02:32pour défendre la France, pour défendre le peuple,
02:35eh bien nous partons du principe que cette armée
02:38doit être constituée des citoyens, de nous-mêmes.
02:41Alors on ne peut pas revenir à une armée de conscription comme avant,
02:44compliqué, on n'a plus les casernes, on n'a plus les moyens.
02:48Certains pays européens le font, ils reviennent sur des services militaires.
02:51Moi je pense que ça mérite un vrai débat.
02:53Le vrai débat c'est pourquoi avoir besoin d'une armée ?
02:57Est-ce qu'on doit la confier à des professionnels et pourquoi faire ?
03:00Ou est-ce qu'on doit chacun prendre une part à la défense de notre pays ?
03:05Personnellement, j'ai défendu ça lors des dernières élections présidentielles.
03:09Nous, nous sommes plutôt attachés à une armée constituée de citoyens
03:15qui font le choix d'apprendre à défendre son pays
03:20et tout le monde doit pouvoir y participer.
03:22L'armée de réserve, par exemple, pourrait être un moyen pour y parvenir,
03:27mais elle souffre de beaucoup de moyens,
03:31elle n'a pas assez de gens qui s'engagent dans une armée de réserve,
03:34notamment les civils, ont une solde qui correspond à leur grade et pas à leur métier.
03:41Donc il y en a qui perdent des sous, ça ne va pas.
03:43Il manque d'équipement, il n'y a même pas les points pour la retraite,
03:47au moins que ça serve à quelque chose.
03:50Quand on s'engage, qu'on se dise je défends mon drapeau,
03:55mais je ne perds pas d'argent et puis en plus,
03:57j'ai cotisé un peu plus pour mes droits à la retraite.
04:02Vous avez parlé de patriotisme,
04:04il y a justement eu une autre réflexion de notre premier ministre
04:07sur comment raviver le lien, qu'est-ce que c'est être français ?
04:10Qu'est-ce que c'est votre réponse à vous sur cette question ?
04:13Comment est-ce qu'on ravive le lien avec la nation ?
04:15Vous avez parlé d'aller sous les drapeaux, qu'est-ce que c'est la solution ?
04:19Parce que c'est une des branches de ce service.
04:21J'ai fait une conférence sur ce sujet il y a trois semaines
04:25à l'occasion de l'anniversaire de la panthéonisation de Missak Manouchian.
04:30Justement, parce que nous disons qu'être français,
04:34ce n'est pas seulement par le sang que l'on a,
04:38mais c'est aussi par le sang versé.
04:41Et donc, nous qui nous sommes engagés, avec d'autres dans la résistance,
04:44qui m'ont parti, je veux dire, pendant la seconde guerre mondiale,
04:48nous avons défendu le pays, défendu la nation.
04:51Et beaucoup se sont engagés dans la résistance comme ça,
04:54y compris des étrangers, qui n'étaient pas français,
04:58mais qui travaillaient en France à ce moment-là
05:00et qui ont fait le choix de défendre la France, la République,
05:03le drapeau, ses valeurs.
05:04Et donc, être français, c'est ça.
05:07C'est-à-dire faire le choix de s'engager et être prêt à mourir pour son pays,
05:10quand il est attaqué.
05:12Et ça, c'est quelque chose qu'il faut savoir faire vivre
05:17et l'avoir dans le cœur, fortement.
05:19Ça veut dire être attaché aux valeurs de la République.
05:21Ça veut dire aimer la République et aimer une République qui vous aime aussi.
05:25Et c'est pour ça qu'on met aussi souvent les droits et les devoirs en face.
05:29Être français, c'est aussi se sentir protégé par son pays,
05:33avoir de la reconnaissance pour ce que l'on fait.
05:35Et beaucoup de Français aujourd'hui ne la trouvent pas,
05:37cette reconnaissance de la République, et se sentent abandonnés.
05:41Et donc, retisser ce lien, c'est aussi faire en sorte
05:44que les Français se redeviennent fiers de leur pays,
05:48de leur patrie, mais de leur République
05:51et des valeurs qu'elle fait vivre sur son territoire.
05:53Alors, pour revenir sur la situation sur place,
05:54je voulais avoir un peu votre analyse,
05:56parce qu'il y a beaucoup de déclarations ces dernières heures,
05:58notamment de la part des Insoumis, sur Donald Trump et Vladimir Poutine.
06:03Je cite Jean-Luc Mélenchon qui considère que Donald Trump
06:05est celui qui nous menace aujourd'hui physiquement.
06:08On a entendu aussi Mathilde Panot, la cheffe du groupe Insoumis à l'Assemblée,
06:12qui estime que c'est la Russie, que c'est Trump qui est une menace,
06:16et pas la Russie en tout cas.
06:17Est-ce que c'est l'analyse que vous avez du conflit
06:20et du contexte international actuel ?
06:22Mais le contexte international, il est différent,
06:26selon qu'on regarde ce qui se passe en Russie ou aux États-Unis.
06:30La Russie de Poutine, lui, a envahi un territoire,
06:34violé le droit international, il est en guerre et il envoie ses armées.
06:41Lui dit que c'est pour défendre son territoire,
06:45et les Ukrainiens, eux, sont envahis, et donc pour eux c'est une invasion.
06:50De l'autre côté, ce que fait Trump, je ne veux pas du tout le minorer,
06:54ce n'est pas la même chose, ce n'est pas la guerre,
06:56mais ce que fait aujourd'hui l'administration américaine est extrêmement grave.
06:59Ils sont en train de bouleverser l'économie mondiale.
07:03Le monde est multipolaire, et dans ce monde multipolaire,
07:07les États-Unis veulent capter des capitaux le plus possible,
07:10mettre la pression sur des grandes puissances que sont la Chine,
07:13mais aussi l'Union européenne.
07:16Ils sont en train de siphonner notre industrie,
07:19ils s'attaquent à nos vins, à nos champagnes,
07:21à ce qui fait la marque de la France.
07:23Oui, mais vous dites, c'est quoi être français ?
07:26Mais être français, c'est ça, on le vit comme une agression.
07:28Ce qui se passe de la part de Donald Trump,
07:31la manière dont il a traité Zelensky a choqué tout le monde,
07:34mais la manière dont il traite les Français aujourd'hui,
07:36avec des droits de douane de 200% sur ce qui fait la France,
07:40notre vin, notre gastronomie,
07:42mais c'est s'attaquer à la France, et c'est extrêmement grave,
07:44et donc c'est violent pour nous.
07:46Mais en fait, on a affaire à des grandes puissances
07:48qui sont en train de se partager l'économie mondiale,
07:53donc Trump qui veut s'attaquer au Danemark, au Groenland,
07:58au canal de Panama, au Canada,
08:00les terres rares de l'Ukraine, ça l'intéresse,
08:03il s'en fout de la liberté des Ukrainiens, il veut les terres rares,
08:05et donc on a affaire à un businessman, et c'est dangereux.
08:08C'est dangereux pour l'économie européenne, pour l'économie française.
08:12Alors, est-ce que ça vous inquiète, la liberté des Ukrainiens ?
08:15Est-ce que vous êtes prêts à accompagner le fait que la France s'engage
08:18pour défendre cette liberté, pour défendre des valeurs
08:21dont vous disiez que, durant la Deuxième Guerre mondiale,
08:23votre parti s'était engagé pour défendre des valeurs aussi ?
08:26Tout à fait, et c'est pour ça que nous avons toujours défendu,
08:29pour tous les peuples, le droit à l'autodétermination
08:33et le droit à l'indépendance des peuples.
08:35Le droit à l'indépendance des peuples, garantir leur souveraineté,
08:38que ce soit le peuple palestinien ou que ce soit le peuple ukrainien.
08:41Vous êtes pour une Ukraine qui a bien le droit de rentrer dans l'Europe,
08:44si elle le souhaite ?
08:45Il n'y a pas deux poids, deux mesures à la matière.
08:48Il ne peut pas y avoir deux poids, deux mesures en la matière.
08:51Et donc, c'est le choix des Ukrainiens de dire,
08:55aujourd'hui, comment ils sortent de la guerre,
08:58comment ce conflit s'arrête,
09:00comment on gère les territoires qui sont actuellement occupés,
09:04est-ce qu'on les gère de la même manière, que ce soit le Donbass ou la Crimée ?
09:07Ça doit faire partie de négociations et de discussions.
09:10Trois ans de guerre, un million de victimes morts
09:14et blessés, 700 000 tués des deux côtés.
09:17Quand est-ce que ça va s'arrêter ?
09:19On va revenir en France juste un instant,
09:21parce que cet effort de guerre dont on parle beaucoup depuis plusieurs semaines maintenant,
09:25il est une justification, en tout cas,
09:28il pourrait amener un recul sur la question de la retraite.
09:31On a beaucoup entendu François Bayrou, aujourd'hui,
09:33qui a fermé la porte à un retour à 62 ans,
09:36en mettant en avant le nouveau contexte international.
09:39Est-ce que c'est un argument que vous entendez ?
09:40Oui, je l'entends, je l'entends de la part de Français qui viennent me voir.
09:44On me dit, mais qu'est-ce qu'on va aller faire ?
09:45Alors, on va aller faire la guerre à Moscou,
09:47on va aller faire la guerre contre Poutine,
09:48et derrière, on va devoir payer et sacrifier encore une fois notre retraite,
09:52notre pouvoir d'achat, les factures qui vont augmenter.
09:54Mais quand est-ce que ça va s'arrêter, tout ça ?
09:55Ça, je l'entends et je comprends ça.
09:58Et c'est bien pour ça que les Français, ils ont bien intégré une chose,
10:00c'est que quand on leur parle d'économie de guerre,
10:03à chaque fois, ce sont les travailleurs qui payent,
10:04ce sont toujours les mêmes qui payent.
10:06C'est un faux argument selon vous ?
10:08Ce n'est pas ceux qui visent dans les salons propres,
10:13bien branchés, avec tout ce qu'il leur faut.
10:15C'est ceux qui ont du mal déjà bouclé leurs factures,
10:17qui travaillent durement et qui vont, eux, devoir payer la guerre.
10:21Mais les Français ne veulent pas de ça.
10:22Et moi, je ne veux pas ça.
10:23Je ne veux pas ça pour les Français non plus.
10:25Donc, une économie...
10:27Il y a deux choses.
10:29Il y a vivre sans la protection des Américains.
10:36Et entre nous, vous pourrez quand même convenir que nous, les communistes,
10:39c'est ce que l'on dit depuis des années,
10:41il y a quand même eu un axe en France dans l'histoire
10:43entre les communistes et les gaullistes
10:45pour dire qu'il fallait ne plus vivre,
10:48ne pas vivre sous la tutelle des Américains.
10:49Et être du côté de la paix.
10:52Et notamment la défendre par des guerres de solidarité.
10:54Donc, comment est-ce qu'on fait pour financer cette solidarité ?
10:57Notamment une solidarité avec le peuple ukrainien,
10:59qui a presque quelque chose d'un peu désuet,
11:01qui se bat pour la démocratie, le social,
11:03l'entrée dans ce qu'on sert des nations.
11:05Donc, en fait, comment on la finance finalement,
11:07cette solidarité avec un peuple qui correspond complètement
11:10à l'aspiration communiste historique ?
11:13Nous avons, et quand j'ai été député il y a trois ans,
11:17nous avons exprimé notre soutien au peuple ukrainien
11:20et les moyens financiers, nous avons soutenu
11:24le fait que la France dégage des moyens financiers
11:26pour les aider à se défendre,
11:27avec des lignes rouges qui ne devaient pas être franchies.
11:30Et nous avons aussi appelé à ce qu'il y ait,
11:32le plus rapidement possible, des discussions,
11:34des négociations pour pouvoir mettre fin
11:36à ce conflit au plus rapide.
11:38J'ai écrit au président de la République il y a un an et demi,
11:41on était à un an et demi du conflit,
11:43en lui disant, il est temps d'ouvrir des négociations.
11:45Bientôt, ce sont les Russes qui vont gagner la guerre,
11:47il n'y aura plus rien à négocier.
11:50Et j'avais même fait des propositions.
11:53C'est ce qui est en train d'être discuté aujourd'hui
11:55entre les Américains et les Russes, sans nous d'ailleurs.
11:58Pourquoi n'avons-nous pas pris le manche de ces négociations,
12:02de ces discussions à cette époque ?
12:03Aujourd'hui, ce sont les Russes qui sont en train de gagner la guerre.
12:06Regardez dans quel état nous en sommes arrivés.
12:08Et quand je disais ça, ici, on me traitait de lâche,
12:13d'avoir peur d'aller faire la guerre, etc.
12:15Mais enfin, aujourd'hui, on est prêts encore à aller faire la guerre.
12:19Ça n'a pas de fin.
12:20Nous sommes confrontés à des puissances nucléaires.
12:23Nous sommes une puissance nucléaire.
12:25C'est une puissance nucléaire, la Russie.
12:27Au lendemain de la Seconde Guerre mondiale,
12:29après Hiroshima et Nagasaki, tout le monde a dit
12:31il faut arrêter avec l'holocauste nucléaire.
12:33Il faut signer le traité de non-prolifération des armes nucléaires.
12:36Et aujourd'hui, on parle de surenchérir dans l'arme nucléaire.
12:39Mais il faut arrêter.
12:39Ils parlent de protection, comme ils n'en parlent pas,
12:41de surenchérir dans l'arme nucléaire.
12:42Quand je dis de surenchérir, c'est qu'on parle
12:44de développer l'arme nucléaire française
12:47pour qu'elle serve de bouclier à toute l'Union européenne.
12:50Donc je peux vous dire qu'il va falloir investir dans l'arme nucléaire.
12:53C'est le sens du monde que l'on doit promettre à nos enfants.
12:57Mais moi, je souhaite que l'on arrive à des négociations les plus...
13:01à un cessez-le-feu, à des négociations,
13:04et que l'on remette sur la table
13:06un traité de non-prolifération des armes nucléaires
13:09pour toutes les puissances nucléaires.
13:11Et que l'on arrive à apaiser les tensions.
13:13Alors, tout autre chose, je voulais avoir votre vision de la gauche,
13:16de l'avenir de la gauche, avec des Insoumis
13:18qui semblent de plus en plus infréquentables.
13:20Vous avez publié, on va voir l'image
13:23que vous avez publiée sur les réseaux,
13:25qui reprend en fait, vous êtes repris en caricature
13:28avec l'affiche qui a beaucoup fait parler,
13:29notamment une affiche au Roland Antisémite,
13:33clairement reprenant Cyril Hanouna.
13:36Voilà ce qui a été publié.
13:37Vous avez retweeté, donc repossé cette photo
13:41en demandant des excuses,
13:44ou en tout cas en vous scandalisant de cette affiche.
13:47Qu'est-ce qui se passe avec les Insoumis ?
13:48D'abord, j'ai trouvé ignoble l'affiche qui a été faite
13:52avec la caricature de Cyril Hanouna,
13:56parce que c'est une affiche qui clairement reprend
13:57les mêmes codes antisémites des années 30,
14:00utilisés par l'extrême droite française et par les nazis.
14:04On connaît l'histoire dramatique de l'antisémitisme en France,
14:08qui n'est pas la même dans d'autres pays.
14:10Chez nous, c'est particulièrement grave,
14:12notamment à cause de la collaboration,
14:14l'affaire Dreyfus, il y a une histoire en France.
14:16Donc attention avec l'antisémitisme.
14:19Et je vois que là, ils ont fait ça avec de nombreuses...
14:23Est-ce que c'est la direction des Insoumis ?
14:25Est-ce que ce sont des militants ?
14:27Je demande une chose, c'est qu'en politique,
14:30on peut avoir des désaccords,
14:31on doit savoir se les exprimer,
14:33sans être outranciers, insultants, vulgaires.
14:37Or, ce n'est pas le chemin qu'ils prennent.
14:39Je sais bien qu'ils font ça pour faire débat.
14:42La preuve, ça marche, on en débat.
14:44Mais le bruit et la fureur,
14:46comme ça a été théorisé par M. Mélenchon,
14:49c'est la même manière que fait d'ailleurs M. Trump.
14:53Tous ces dirigeants qui sont excessifs,
14:56vulgaires, outranciers, parfois mensongers.
14:59La politique, ça ne doit pas être ça.
15:00C'est justement pour ça que les Français s'en détournent.
15:02Vous faites un parallèle entre M. Mélenchon et M. Trump.
15:04Je fais un parallèle avec ces choix de communication,
15:07qui sont des choix de communication théorisés par certains.
15:11Steve Bannon, le directeur de la campagne de Trump
15:16lors de sa première élection.
15:17Chantal Mouffe également, qui est une influence de M. Mélenchon.
15:20Vous dites que M. Mélenchon fait du Trump ?
15:22Oui, c'est un choix de communication.
15:24C'est-à-dire qu'il faut réussir, pour faire parler de soi,
15:27il faut réussir à mettre l'éléphant dans le salon
15:29pour qu'on ne voie plus que ça.
15:30Il faut qu'on ne voie plus que lui.
15:33M. Mélenchon, il faut qu'on ne voie plus que lui,
15:36comme M. Trump.
15:37Et ça devient terrible,
15:39parce qu'il y a des mensonges qui sont véhiculés de cette manière.
15:44Et le débat politique, ça...
15:45Donc il faut que la gauche se rassemble sans LFI ?
15:47Vous rejoignez l'appel de Glucksmann aujourd'hui ?
15:50Il faut surtout, et je sais que parmi les militants de la France insoumise,
15:54beaucoup se sont émus de ces affiches.
15:56Je sais que beaucoup ne partagent pas ça.
15:58Et heureusement, donc c'est à eux de tirer la sonnette d'alarme
16:01dans leur propre parti pour dire stop.
16:04Pas comme ça.
16:04On peut avoir des désaccords.
16:06Parlons-en, débattons-en.
16:07D'ailleurs, nous, moi, je continue mes déplacements.
16:10Je m'en vais dans le Lot.
16:11Je fais une rencontre publique à Fijac demain.
16:14J'étais dans le Mans la semaine dernière.
16:17Donc il faut que l'on débatte entre nous,
16:18débattre devant les Français,
16:19mais sereinement, avec respect, avec le sourire,
16:22même si on n'est pas d'accord entre nous.
16:24Mais c'est comme ça qu'on passera tous les ans.
16:25L'appel est lancé.
16:26Merci beaucoup, Fabien Roussel, d'avoir été en direct avec nous.
16:28Ce soir sur BFM TV.

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