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00:00Et ce matin, Dimitri Pavlenko avec Les Enfants d'Europe 1, retour sur une sortie événement au cinéma.
00:0924 mars 1965 sort Le Corneau, film signé Gérard Roury avec lors d'Autriche deux acteurs immenses, Louis de Funès et Bourvil.
00:17Oui, Louis de Funès et Bourvil sont pour la première fois les deux stars d'un même film.
00:22De Funès incarne un chef d'entreprise nerveux et acariâtre, Bourvil un ouvrier naïf.
00:28C'est la rencontre de deux classes sociales. Le film débute avec cette scène culte.
00:33En ville, Louis de Funès, avec sa grosse voiture, fonce dans la deux-chevaux de Bourvil, qui se désintègre complètement.
00:39C'est une catastrophe !
00:41Qu'est-ce qu'il y a ?
00:42Qu'est-ce qu'il y a ? Qu'est-ce qu'il y a ?
00:43Pas grave, qu'est-ce qu'il y a ?
00:44Qu'est-ce qu'il y a ? Tu m'oublies, qu'est-ce qu'il y a ?
00:46Bien sûr, bien sûr.
00:47Bah, maintenant, ça va marcher beaucoup moins bien, forcément.
00:50Qu'est-ce que je vais devenir, moi ?
00:51Eh ben, un piéton, c'est plus vrai.
00:53C'est le réalisateur Gérard Houry qui a eu l'idée de réunir sur la même affiche Louis de Funès et Bourvil.
01:00J'aurais donné rendez-vous au Fouquet's et j'aurais raconté la petite idée que j'avais,
01:03qui était l'idée du Cornuos, ce voyage à travers l'Italie.
01:06J'aurais raconté ça à Bourvil et à de Funès.
01:08Réunir deux comiques ensemble, c'est pas forcément gagner d'avance.
01:11Bourvil et de Funès auraient pu être l'eau et le feu, et en fait, ça a été l'huile et le feu.
01:15À l'époque, les films comiques se font souvent avec peu de moyens,
01:18mais cette fois-ci, c'est un film à gros budget.
01:21Sur Europe n°1, au milieu des années 60, Louis de Funès et Bourvil prennent les commandes d'une émission.
01:27Ils se livrent à des confidences et Bourvil parle à Louis de Funès de son rire.
01:31Est-ce que ton rire t'a servi à faire des conquêtes ?
01:36À séduire ?
01:37Dans le temps où j'avais des cheveux, oui.
01:41Il y a un charme dans ton rire ?
01:42Je ne vois pas, non.
01:43Moi, il me semble que j'ai ça, moi.
01:45Et 30 ans plus tard, dans les années 90, Gérard Houry pouvait encore mesurer
01:50la folle notoriété du corneau.
01:52Je reçois des lettres de jeunes qui me disent
01:54« Est-ce que vous pouvez transmettre telle ou telle chose ? »
01:58Ou nous donner l'adresse de Louis de Funès à Bourvil.
02:00Ils ne savent pas qu'ils sont morts.
02:02Bourvil aime rire, mais il est aussi solitaire, raconte sur Europe 1 Annie Cordy,
02:07qui lui donnait la réplique au théâtre et avec qui il était parti en tournée.
02:11Il déjeunait ou il dînait tout seul ?
02:13Lui, c'était le loup solitaire.
02:15Il se mettait à une table à part et mangeait.
02:17Le film Le Corneau obtient un tel triomphe que l'année suivante, en 1966,
02:22les deux compères se retrouvent dans un deuxième film de Gérard Houry,
02:25La Grande Vadrouille.
02:26Rien qu'en France, à l'époque, les deux films totalisent 23 millions d'entrées.
02:31C'est un record dans les annales du cinéma français.
02:33Merci, l'or d'Autriche.
02:35Il est l'heure de jouer.